Tectonique Fossou OK
Tectonique Fossou OK
Tectonique Fossou OK
I. NOTIONS DE TECTONIQUE
1. Rappels sur la structure interne de la Terre
La structure interne de la Terre est constituée d'une succession
de couches de propriétés physiques différentes : au centre le
noyau, qui sedivise en noyau interne solide et noyau externe
liquide; le manteau, qui se divise en manteau inférieur solide et
manteau supérieur surtout plastique, ou Asthénosphère mais dont
la partie tout àfait supérieure est solide; la croûte (ou écorce)
terrestre, qui est solide.
La discontinuité de Moho marque une discontinuité (contraste de
densité) entre la croûte et le manteau, la discontinuité de
Gutenberg marque une discontinuité entre le manteau et le
noyau. Enfin, la discontinuité de Lehmann sépare noyau interne
et noyau externe (Fig. 1). La croute terrestre est formée de deux
croutes, la croûte océanique et la croûte continentale qui forment
la lithosphère.
Dr Fossou Kouadio
Collision 1 plaque
continentale + 1 plaque océanique
I.1. Introduction
1
Le manteau : sous le Moho s’étend le manteau qui occupe 83 % du volume de la
Terre et représente 67 % de sa masse. Il s’étend en profondeur jusqu’à environ
2900 km. La composition moyenne du manteau est celle d’une roche nommée
péridotite (roche ultrabasique riche en silicates de magnésium et de fer) composée
d’olivine, de pyroxène et de grenat. La composition chimique moyenne du manteau ne
change pratiquement pas, mais la minéralogie du manteau varie en fonction de la
profondeur (voir le paragraphe sur les couches de propriétés physiques différentes).
Des discontinuités sismiques ont été mises en évidences dans le manteau de la Terre et
sont dues principalement aux changements des propriétés physiques. Il est important de
rappeler qu’il n'existe pas de changements majeurs de composition chimique dans le manteau.
On distingue ainsi : la lithosphère, l’asthénosphère et la mésosphère. Cette division de la
structure interne du globe est à la base de la théorie de la tectonique des plaques.
La lithosphère : est caractérisée par sa rigidité et son élasticité. La vitesse des ondes
sismiques est élevée. Son épaisseur est de 100 km en moyenne (70 km sous les océans
et 130 km sous les continents). La lithosphère est composée de la croûte terrestre
(océanique et continentale) et d’une partie du manteau supérieur (manteau
lithosphérique).
L’asthénosphère (J. Barrell, 1914, du grec asthenos, sans résistance): est située sous
la lithosphère et se compose de roches qui ont une rigidité faible. Les roches de
l'asthénosphère sont relativement malléables et peuvent être facilement déformées. Les
températures dans cette région sont proches du point de début de fusion partielle de la
péridotite. L’asthénosphère est divisée en deux parties :
2
mais elle est moins rigide, moins élastique et plus ductile que le manteau
environnant.
o L’asthénosphère inférieure, qui s’étend de 250 km à 670 km de profondeur.
Les roches redeviennent relativement rigides (malgré la température élevée, à
cause des fortes pressions qui compriment les roches). Une discontinuité
sismique a été mise en évidence dans cette couche à 400 km de profondeur.
Elle est due à un changement de la structure de l’olivine (qui est l’un des
principaux minéraux de la péridotite). Lorsqu'on comprime les cristaux
d'olivine en laboratoire à une pression correspondant à 400 km de profondeur,
les atomes se réarrangent en formant un polymorphe plus dense. Dans le cas de
l'olivine, le réarrangement d'atomes ressemble à la structure que l'on trouve
dans la famille de minéraux appelée spinelle. La densité d'olivine augmente de
10%. On appelle discontinuité sismique à 400 km, l'augmentation des
vitesses des ondes sismiques due à la transition polymorphique olivine-phase
« spinelle » (ne pas confondre avec le minéral spinelle, non silicaté).
La manteau inférieur ou mésosphère (du grec meso, moyen ou milieu): qui s’étend
de 670 km à 2900 km de profondeur. Cette couche est caractérisée par une nouvelle
discontinuité sismique à une profondeur de 670 km. La densité du manteau augmente
de 10%. Cette discontinuité serait due aux conditions de température et de pression à
cette profondeur qui conduisent à une nouvelle transformation minéralogique, les
minéraux de l’asthénosphère inférieure seraient remplacés par un assemblage de
minéraux de type perovskite silicatée et d’oxyde de magnésium. La discontinuité de
670 km correspond aussi à la profondeur maximale des foyers des tremblements de
terre.
Notons que les 300 derniers kilomètres du manteau inférieur forment une zone fortement
hétérogène sur les plans thermique et chimique. On pense que la base du manteau est le siège
d’importantes réactions chimiques entre les silicates du manteau et le fer liquide du noyau.
Cette couche a reçu le nom de couche D’’.
Enfin, le noyau est divisé en deux couches selon les propriétés physiques : un noyau
externe liquide et un noyau interne ou graine (solide) séparé par une discontinuité
(discontinuité de Lehmann) à 5150 km de profondeur.
Remarques :
La Terre est essentiellement solide. La seule zone liquide à l’intérieur de la Terre est
le noyau externe (entre 2900 et 5100 km de profondeur). La LVZ dans le manteau
supérieur est une zone où existe un début de fusion très faible, mais n’est pas liquide.
Enfin, il existe près de la surface, au dessous des volcans actifs, des chambres
magmatiques où existent des magmas liquides. L’état solide à l’intérieur de la Terre
malgré des températures élevées est dû aux fortes pressions qui y règnent et qui
empêchent la fusion des roches.
3
Le noyau externe liquide est responsable du champ magnétique externe de la Terre.
Les courants de convection qui agitent le fer liquide produisent un effet dynamo qui
engendre le champ magnétique.
4
Figure 2 : Détails de la structure interne de la Terre selon les propriétés physiques. A
gauche : variation des vitesses des ondes sismiques transversales (S).
(D’après Brahic et al., 1999, Sciences de la Terre et de l’Univers)
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Dr FOSSOU KOUADIO
Université Félix Houphouët Boigny Cocody
UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières
LMD -Géologie et Ressources Minières- GRM
- Module : Tectonique. 2ème année – Semestre 1
II.1. Introduction
La théorie de la tectonique des plaques, développée à la fin des années 1960, a eu des
incidences énormes sur toutes les Sciences de la Terre : c’est une théorie scientifique
planétaire unificatrice qui nous fournis un cadre unique dans lequel s’intègrent toutes les
observations géologiques (déformation des roches, sismicité, volcanisme, métamorphisme…).
Cette théorie est basée sur la notion de plaques tectoniques.
Selon cette théorie, la lithosphère est découpée en un certain nombre de plaques (six
grandes plaques et de nombreuses microplaques) rigides qui bougent les unes par rapport aux
autres en glissant sur l'asthénosphère. Ce mouvement définis trois types de frontière entre les
plaques :
Les frontières divergentes : là où les plaques s'éloignent l'une de l'autre et où de
la matière fondue, montant de l’asthénosphère, est ajoutée sur les bords de chacune
des deux plaques. C’est ce qui se produit au niveau des dorsales océaniques au
milieu des océans actuels.
Les frontières convergentes : là où l’une des deux plaques s’enfonce sous l’autre,
comme on l’observe au niveau des zones de subduction. Un autre type de frontière
convergente est celui où deux plaques entrent en collision, là où se forme la
plupart des chaînes de montagnes intracontinentales.
Les frontières transformantes : là où deux plaques glissent latéralement l'une
contre l'autre, le long de failles; dans ce cas il n’y a ni destruction, ni création de
matière.
1
manteau, responsables des processus liés à la tectonique des plaques. Le mouvement
des plaques tectoniques est assuré par les grandes cellules de convection dans le
manteau, qui sont le résultat du flux de chaleur qui va du centre vers l'extérieur
de la terre.
C’est la région des dorsales océaniques, lignes suivant lesquelles deux plaques
s’écartent l’une de l’autre, et qui sont continuellement comblés par l’arrivée de
magmas basaltiques neufs, venu de l’asthénosphère. L’axe de la dorsale est souligné
par une vallée profonde dans laquelle se mettent en place les magmas qui jaillissent du
manteau.
Ce magma crée une nouvelle croûte océanique et s’intègre au système des deux
plaques : c’est l’expansion du plancher océanique.
Croûte continentale
océanique
Croûte océanique
Dorsale
Lithosphère Lithosphère
Asthénosphère
Magma
2
Figure 1 : Les principales plaques lithosphériques et leurs frontières
3
II.3. Les frontières convergentes
Etant donné que la surface terrestre a toujours été constante, le fait que de nouvelles
plaques se créent continuellement aux frontières divergentes implique qu'il faudra
détruire de la lithosphère ailleurs. Cette destruction se fait aux frontières convergentes
qui, comme le nom l'indique, marquent le contact entre deux plaques lithosphériques
qui convergent l'une vers l'autre.
La destruction de plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère d'une plaque
sous l'autre plaque, et par la digestion de la portion de plaque enfoncée dans
l'asthénosphère. Ainsi, le volume de la Terre ne change pas.
On appelle subduction (de sub, et du latin ducere, tirer) le processus par lequel la
lithosphère descend dans l'asthénosphère. Les marges le long desquelles les plaques
sont subductées sont appelées zones de subduction. Elles sont marquées par des
fosses profondes dans le fond océanique.
Croûte océanique
Croûte océanique
Croûte
continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
4
enfoncement de la plaque Pacifique sous le continent Sud-Américain et formation
de la cordillère des Andes sur le continent.
Croûte océanique
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère
Asthénosphère
Croûte continentale
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
5
II.4. Les frontières transformantes
Parfois ces failles font le relais entre des limites divergentes et convergentes (ces
failles transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là leur nom de
failles transformantes).
Faille transformante
Zone de fracture
Zone de fracture
Dorsales
océaniques
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II.5. Les points chauds
Une certaine activité magmatique est connue à l’intérieure des plaques tectoniques
sans relation avec les frontières et donc le mouvement des plaques. Les magmas sont dans ce
cas issus de sources ponctuelles enracinées dans le manteau inférieur appelées :
points chauds. Le magmatisme de point chaud est responsable de la formation des volcans
intraplaques, particulièrement des volcans intraplaques océaniques, comme ceux qu'on
retrouve nombreux dans le Pacifique. Le déplacement des plaques au dessous de ces points
chauds fixes conduits à la formation d’alignement d’îles volcaniques éteints (ou guyots, du
nom du Géographe A. Guyot) (figure 7) dont l’âge augmente à mesure qu’on s’éloigne du
volcan actif situé au dessus du point chaud (figure 8). Exemple : la chaîne Empereur-Hawaï.
Lithosphère océanique
Remontée du magma
Point chaud
7
Figure 8 : Evolution des points chauds du Pacifique entre le Crétacé et l’époque
actuelle (d’après B. Mehier, Magmatisme et tectonique des plaques, Ellipses. 1995)
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Dr FOSSOU KOUADIO
Université Félix Houphouët Boigny Cocody
UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières
LMD -Géologie et Ressources Minières- GRM
- Module : Tectonique. 2ème année – Semestre 1
Les séismes sont provoqués par la libération d’une grande quantité d’énergie
accumulée depuis des dizaines ou des centaines d’années ans une région donnée. Cette
énergie libérée se propage sous forme d’ondes sismiques qui provoque des vibrations à la
surface de la terre. En général, l’énergie est libérée lors de la fracturation des roches en
profondeur.
1
III.2. Classification des tremblements de Terre
La classification des tremblements de terre se base sur un nombre de critères. Les plus
importants sont : (1) la profondeur du foyer ; (2) l’origine du séisme et (3) l’intensité et la
magnitude des tremblements de terre.
Une autre classification se base sur l’intensité ou la magnitude d’un séisme. Nous
avons déjà indiqué que l’intensité d’un séisme est liée aux effets et conséquences du
séisme en un lieu donné. La magnitude d’un séisme est différente de l’intensité et
exprime la quantité totale d’énergie libérée lors d’un tremblement de terre.
2
Magnitude
Degrés Dégâts observés
équivalente
Frayeur. Le séisme est ressenti par la plupart des personnes aussi 5,5 -6,1
VI bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations. Les meubles
sont déplacés.
Destruction générale des bâtiments. Destruction des ponts et des 7,0 -7,3
X
digues. Les rails de chemin de fer sont tordus.
3
Magnitude Description de l’intensité du séisme
Un sismographe est un appareil que l'on emploie pour enregistrer les chocs et
vibrations créés par les tremblements de terre. Un sismographe doit être attaché à la surface
de vibration de la Terre et vibre en même temps que cette surface.
Pour mesurer le mouvement vertical, les sismographes emploient une masse lourde
supportée par un ressort. Le ressort est attaché au support qui est lui-même connecté à la terre.
Lorsque la terre vibre, le ressort se comprime et se décomprime, mais la masse reste presque
stationnaire. Pour mesurer le mouvement horizontal, la masse lourde est suspendue comme un
pendule - il y a un appareil pour mesurer les mouvements est-ouest et un autre pour mesurer
les mouvements nord-sud. Les sismographes modernes sont capables de détecter des
vibrations aussi petites que 10-8 centimètre.
4
III.4. Les ondes sismiques
On distingue deux types d'ondes, les ondes de volume qui traversent la Terre et les
ondes de surface qui se propagent à sa surface.
5
Les ondes de surface se déplacent soit perpendiculairement à la direction de
propagation des ondes dans le plan horizontal (les ondes S se déplacent dans le plan
vertical) (ondes de Love) soit par mouvement circulaire parallèlement à la direction
de propagation (ondes de Rayleigh). Ces ondes se déplacent plus lentement que les
ondes P et S et suivent la surface terrestre et non pas l'intérieur de la Terre. Les ondes
de surface sont donc les dernières ondes à être détectées par un sismographe (figure 7).
6
III.5. Distribution mondiale des tremblements de Terre
Les tremblements de terre se produisent dans les régions actives du point de vue
géologique (zones de subduction), les zones des dorsales océaniques et les régions de
formation de chaînes de Montagnes. Ils se localisent dans les zones de limite des plaques
tectoniques. Les zones où se produisent fréquemment des séismes sont dites ceintures
sismiques. On connaît trois principales ceintures sismiques à la surface de la Terre (figure 8) :
La ceinture Circum pacifique : c’est la zone qui entoure l’océan pacifique. C’est la
plus importante zone sismique à la surface de la Terre et libère plus de 80 % de
l’énergie sismique de notre planète. Cette chaîne couvre le Chili, le Pérou, l’Amérique
Central, la région des Caraïbes, le Mexique, Kamtchatka, le Japon, les Philippines,
L’Indonésie, la Nouvelle Zélande…. Cette zone coïncide avec les zones de
subduction et les foyers des séismes peuvent être profonds.
La zone des dorsales océaniques : des séismes sont localisés le long des dorsales
océaniques. Ils sont en général imperceptibles étant donné qu’ils se produisent au
milieu des océans.
7
III.6. Tremblements de Terre en Algérie
Le plus puissant tremblement de terre de l’histoire enregistré en Algérie est celui qui
se produisit à El Asnam (Chlef) le 10 octobre 1980. Sa magnitude a atteint 7,3 sur l’échelle de
Richter et a fait 2600 victimes. Les tremblements de terre les plus importants (magnitude
supérieure à 6) en Algérie des 100 dernières années sont donnés dans le tableau 3.
Sour el
24/06/1910 M=6,6 ------
Ghozlane
Nord d’El
25/09/1922 M=6,1 2 morts
Asnam (Chlef)
El Asnam
09/09/1954 M=6,7 1243 morts
(Chlef)
El Asnam
10/10/1980 M=7,3 2600 morts
(Chlef)
Zemmouri
21/05/2003 M=6,9 2300 morts
(Boumerdès)
Tableau 3 : les séismes les plus importants (M>6) en Algérie depuis un siècle.
Le plus puissant tremblement de terre de l’histoire enregistré est celui qui se produisit
au Chili le 22 mai 1960. Sa magnitude a atteint 9,5 sur l’échelle de Richter. Il a fait 3000
victimes. Les tremblements de terre les plus meurtriers dans le monde ces dix dernières
années sont donnés dans le tableau 4.
Tableau 4 : les séismes les plus meurtriers dans le monde ces dix dernières années.
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Dr FOSSOU KOUADIO
Université Félix Houphouët Boigny Cocody
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- Module : Tectonique. 2ème année – Semestre 1.
IV.1. Introduction
Le volcanisme est un important processus géologique sur Terre. Les volcans et leurs
manifestations sont, avec les tremblements de terre, l’expression en surface de la dynamique
interne de la Terre. Ils résultent du transfert de matière et d’énergie entre l’intérieur de la
Terre et l’atmosphère. Il existe à la surface de la Terre plus de 1500 volcans actifs ayant
connus une activité éruptive depuis 10000 ans. Les matériaux émis par les volcans créent une
diversité de roches et de reliefs volcaniques en fonction de la nature du magma émis (voir les
différents types de magmas dans le cours sur les roches magmatiques). Plusieurs îles, à
l’exemple des îles Hawaii, l’Islande et la majeure partie des îles du Sud-Ouest Pacifique se
sont formées suite à des éruptions volcaniques.
Le volcan le plus élevé sur Terre est le Nevado Ojos del Salado situé au à la frontière
entre le Chili et l’Argentine dans les Andes (région de l’Atacama) (6893 m d’altitude). Sa
dernière éruption remonte à plus de 1300 ans, mais de faibles explosions et émissions de gaz
ont été observées en 1993. Le plus volumineux volcan connu sur Terre est le Mauna Loa,
l’un des principaux volcans des îles Hawaii. Son altitude atteint 4170 m, mais son élévation
totale est de 9000 m par rapport au fond océanique. Il est donc plus haut que l’Everest. Son
diamètre atteint 250 km à sa base. Sa dernière éruption remonte à mars 1984 où il a émis plus
de 100 millions de mètres cubes de lave en 20 jours.
Dans le Système solaire, le volcan le plus élevé est Olympus Mons, sur la planète
Mars : sa hauteur atteint 22,5 km au dessus des plaines environnantes, et son diamètre atteint
648 km.
Lorsque le magma s’écoule à la surface de la Terre, il est appelé : Lave. Selon le type
de magma (qui dépend de la température, viscosité et teneur en gaz), on distingue plusieurs
types de coulées de lave :
Les coulées de type pahoehoe à surface lisse : les coulées de lave basaltique de
faible viscosité et donc très fluide présentent en général des surfaces lisses,
mamelonnées (laves en tripes) ou torsadées (laves cordées) appelées pahoehoe
(mot hawaieen qui veut dire lisse et doux). Les coulées de type pahoehoe sont
en général de faible épaisseur et à cause de leur faible viscosité, peuvent
s’écouler sur de grande distance à partir du centre d’émission. La température
de la lave de ce type de coulée est de 1200°C.
1
Les coulées de type aa à surface irrégulière : les coulées de lave de plus forte
viscosité s’écoulent plus lentement et leur surface se solidifie au cours de
l’écoulement. La croûte solide se brise car la lave située sous cette croûte
continue à s’écouler, formant une coulée appelée aa (mot hawaïen qui veut dire
rocailleux) à surface déchiquetée, rugueuse, rocailleuse, chaotique et
tranchante. En se refroidissant, ces coulées forment des étendues difficiles à
parcourir à pied (le mot aa est parfois mis en relation avec les cris de douleur
que poussaient les Polynésiens marchant pieds nus sur ces coulées rugueuses et
tranchantes). La température de la lave de ce type de coulée est de 1000°C.
Les pillow lavas (laves en oreillers ou en coussins) : lorsque la lave est émise
sous l’eau, le refroidissement très rapide de la lave a pour effet de débiter la
coulée en boules qui s’accumulent sur place en formant un amoncellement de
boules en forme de coussins empilées les unes sur les autres. Les pillow lavas
sont très abondantes dans la croûte océanique où elles se forment au niveau des
dorsales océaniques.
Tunnel de lave (ou tube de lave) : lorsque la lave se solidifie en surface, elle
peut continuer à s’écouler à l’intérieur. La carapace solide l’isole de l’extérieur
et empêche son refroidissement et sa solidification. A la fin de l’éruption, il
subsiste une grotte souterraine ou tunnel de lave.
Colonnades ou orgues volcaniques : lorsque d’épaisses coulées basaltiques
ou andésitiques refroidissent, elles se contractent (diminution de volume).
Cette contraction se manifeste par le débit en colonne ou prismation de ces
coulées. Les sections de ces colonnes sont fréquemment hexagonales et très
régulières. La prismation s’effectue perpendiculairement aux surfaces de
refroidissement. Ainsi, une coulée horizontale présentera des colonnes
verticales, perpendiculaires au sol.
Coulée de lave en blocs : les coulées de lavas andésitiques et rhyolitiques
(intermédiaires et acides) de forte viscosité se refroidissent rapidement et
s’écoulent très lentement. La coulée ressemble à un amas de blocs solidifiés en
déplacement lent qui ne se déplace pas très loin du centre d’émission.
Dôme de lave ou dôme volcanique : un dôme se forme lorsqu’une lave
andésitique ou rhyolitique très visqueuse et pauvre en gaz arrive en surface (on
parle d’extrusion magmatique). Dans ce cas, la viscosité élevée de la lave
empêche celle-ci de s’écouler. La lave s’accumule sur place au dessus du
centre d’émission et construit un dôme de dimensions remarquables. Des blocs
de laves solides se détachent de la partie supérieure et des flancs du dôme et
s’accumulent sous forme de brèches à la base. La surface supérieure du dôme
est très rugueuse avec la présence de nombreuses épines (figure 9).
Les magmas riches en gaz et de forte viscosité vont provoquer des éruptions
explosives à la surface. L’explosion due au gaz va briser le magma en fragments. Ces
fragments liquides vont se solidifier lorsqu’ils sont projetés en l’air et formeront avec les
matériaux solides projetés par les volcans les fragments pyroclastiques (du grec puros, feu,
et klastos, brisé, « débris de feu »). On appelle Téphras les dépôts des fragments
pyroclastiques. Les tephras sont classées suivant la taille des grains de leurs éléments
constitutifs, classification proposée par R. Fisher en 1961 (tableau 1).
Les roches formées par accumulation et cimentation des téphras sont appelées : roches
pyroclastiques.
2
Diamètres Dépôts non consolidés Dépôts consolidés
(mm) (Téphra) (Roches pyroclastiques)
2-64 Lapillis (du latin lapillis, petite Tuf de lapilli (du grec
pierre) tophos, sorte de pierre
friable)
Les blocs sont des fragments angulaires qui sont déjà solidifiés avant leur projection
hors du volcan.
Les bombes volcaniques sont des lambeaux de laves solidifiées dans l’air après
projection et prennent ainsi une forme aérodynamique. (en fuseau, en croûte de pain,
en bouse de vache, rubanée, en fuseau…).
Les bombes et lapillis vésiculeux ou fibreux, riches en bulles de gaz forment des
roches volcaniques vitreuses, très poreuses et de faible densité (elles peuvent flotter
sur l’eau) appelées ponces (du latin, pumex). Elles se forment à partir de fragments de
magma visqueux.
D’autre part, le magma contient du gaz dissous. A une certaine profondeur, la pression est
telle que le gaz dissous se sépare du magma et forme des bulles. Ces bulles ont tendance à
s’étendre lorsque la pression diminue.
Si la partie liquide du magma à une faible viscosité, le gaz peut s’étendre facilement,
et à la surface une éruption non explosive se produit, sous forme de coulée de lave
(nom donné au magma qui s’épanche en surface. La lave se distingue du magma par
l’absence des gaz qui, avec la diminution de la pression, se séparent du magma et
s’échappent dans l’atmosphère).
Si la partie liquide du magma à une forte viscosité, le gaz rencontre une forte
résistance de la part du liquide et ne peut s’étendre facilement. Arrivée à la surface,
une éruption explosive se produit.
3
VI.3.1. Les éruptions non explosives
Les éruptions non explosives sont caractéristiques des magmas de faible viscosité, et à
faible teneur en gaz dissous. Ce sont les magmas basaltiques.
Des coulées de laves sont produites par ces éruptions et se déplacent progressivement
loin de leur cheminée éruptive à travers des pentes. Parfois, les laves s’écoulent à partir de
longues fissures (éruption fissurale).
Les coulées de laves sous-marines forment : les laves en coussins (Pillow-Lava) : il
s’agit de boules de 0,6 à 2 m sur 0,3 à 1 m qui s’empilent les unes sur les autres.
Parfois, des éruptions non explosives se produisent lorsque la viscosité du magma est
élevée mais sa teneur en gaz est très faible. Dans ce cas, la lave s’empilent sur la cheminée et
forme un dôme volcanique (figure 9).
Le nuage de gaz et de téphra qui s’élève au dessus du volcan à la suite d’une explosion
vulcanienne extrêmement puissante forme une nuée éruptive appelée aussi colonne
éruptive qui peut monter très haut dans la stratosphère (jusqu’à 45 km, figure 1). Les
téphras peuvent être déplacés par les vents puis déposés loin du volcan formant une
couche de téphra ou de cendre. Cette colonne éruptive est parfois appelée : colonne
Plinienne (qui fait référence à l’activité explosive du Vésuve en 79 qui coûta la vie à
Pline l’Ancien et fut décrite par son neveu Pline le jeune. Cette éruption volcanique a
fait plus de 20000 morts et détruisit la ville de Pompéi). La colonne éruptive du volcan
Pinatubo aux Philipinnes a atteint 40 km de hauteur le 15 juin 1991.
Nuage de cendre
Nuée éruptive
Dépôt de Tephra
4
Si la colonne d’éruption s’effondre au dessus du volcan du fait de sa densité élevée,
une coulée pyroclastique se produit, dans laquelle gaz et pyroclastites s’écoulent sur
les flancs du volcan à très grande vitesse (Figure 2). C’est les éruptions volcaniques
les plus dangereuses. Ces coulées sont parfois appelées : nuées retombantes.
Figure 2 : Schéma montrant des nuées retombantes sur les flancs d’un volcan
Si les dépôts formés par les coulées pyroclastiques sont essentiellement formés de
ponces, ces ponces peuvent se souder à chaud et former des roches magmatiques appelées :
ignimbrites (de ignis, feu, et imber, pluie).
Si l’éruption explosive est dirigée latéralement on parle d’un blast (souffle) latéral
(figure 3). Si l’explosion se produit au pied d’un dôme ou d’une aiguille de lave obstruant la
cheminée volcanique, on parle d’une nuée descendante ou nuée ardente (figure 4). Les
blasts latéraux et nuées ardentes résultent le plus souvent de la mise à nu soudaine d’un corps
magmatique sous pression suite à un glissement de terrain ou à l’effondrement d’un dôme de
lave.
Le 18 mai 1980, l’effondrement de tout un flanc du Mont Saint Helens dans l’Etat de
Washington (USA) a mis a nu une intrusion magmatique qui par décompression, provoqua
une gigantesque explosion dirigée latéralement (blast latéral).
5
Figure 3 : Schéma montrant blast latéral sur le flanc d’un volcan
Nuée descendante
Figure 4 : Schéma montrant une nuée descendante sur le flanc d’un volcan
6
Morphologie du Type Volcanisme Produits volcaniques
Volcan (Type d’éruption)
Gaz
Solide Liquide
Figure 5 : Classification des types d’éruptions volcaniques selon Geze (1964)
Les volcans-boucliers sont formés par des écoulements successifs de laves (de nature
basaltique) très fluides s’étalant sur de grandes distances et édifiant des cônes à faibles
pentes (5° à 10°) dont la forme rappelle celle d’un bouclier posé sur le sol.
Les laves forment des couches successives peu épaisses (1-10 m). Le diamètre à la
base des volcans-boucliers peut atteindre 400 km.
7
Les éruptions de ce type sont précédées de la montée du magma et de son
accumulation dans les chambres magmatiques.
Les laves sont de nature basaltique à faible viscosité et à faible teneur en gaz.
La vitesse d’écoulement des laves peut atteindre 40 à 60 km/h au maximum.
Très peu de produits pyroclastiques sont trouvés dans les volcans boucliers.
Exemples de volcans-boucliers : les volcans Mauna Loa et Kilauea des îles Hawaii.
Sur les 1500 volcans actifs connus sur Terre, 164 sont des volcans boucliers.
Chambre magmatique
Les stratovolcans sont caractérisés par une alternance de coulées de laves (basalte,
andésite) avec des couches pyroclastiques (blocs, lapillis et cendres). Il y’a alternance
de phases effusives et de phases explosives. Les couches pyroclastiques peuvent
former plus de 50 % du volume des stratovolcans.
Les pentes (10 à 35°) et les altitudes des stratovolcans sont relativement importantes.
Les laves et les couches pyroclastiques ont généralement une composition andésitique
à rhyolitique.
Etant donné la viscosité plus élevée des magmas issus des stratovolcans, ils sont plus
explosifs que les volcans-boucliers.
Les stratovolcans possèdent un cratère à leur sommet, formé par des éruptions
explosives. Ces cratères sont parfois remplis par des coulées de lave ou dômes de lave,
parfois par une calotte glaciaire et plus rarement par un lac d’eau.
8
Les périodes de repos de ces volcans peuvent durer des centaines voir des milliers
d’années, ce qui rend ces volcans particulièrement dangereux, les populations ont
tendance à s’implanter autour du volcan étant donné qu’on ne lui connaît pas d’activité
historique.
Des petits cônes peuvent apparaître sur les flancs du cône principal et sont alimentés
par la même cheminée. Ces petits cônes sont appelés cônes adventifs (Figure 7).
Exemples de stratovolcans : le Stromboli, une des îles Eoliennes dans la Mer
Tyrrhénienne (1000 m de hauteur + 1500 m sous la mer). L’Etna en Sicile est le plus
grand stratovolcan d’Europe en activité (3350 m d’altitude).
Sur les 1500 volcans actifs connus sur Terre, 699 sont des stratovolcans.
Tephra
9
Exemples de cônes de cendres : le Vulcano (île Lipari, Italie). Le volcan El Parícutin
au Mexique est apparu en 1943 dans une ferme et son activité a duré 9 ans.
Cratère
Les dômes volcaniques sont formés par l’extrusion de magmas visqueux acides ou
intermédiaires (trachytes, rhyolites, phonolites) très pauvres en gaz. A cause de la forte
viscosité, la lave ne s’écoule pas mais s’empile et se solidifie au dessus de la cheminée
volcanique. La vitesse de la lave est de l’ordre de 0,5 à 2 mètres par jour. Les
projections sont peu importantes. Ces extrusions présentent la forme de dômes ou de
pitons débités en prismes.
10
Remarque
La classification des volcans selon les quatre types (hawaien, strombolien, vulcanien,
péléen) établie par Mercalli en 1907 n’est plus utilisée car elle est difficilement applicable. Un
même volcan peut être d’un type ou d’un autre, car le caractère de l’éruption d’un même
volcan peut changer avec le temps. Ceci se produit lorsque change la composition chimique
des magmas qui alimentent le volcan.
11
IV.5. Distribution des volcans – Volcanisme et tectonique des plaques
La répartition du volcanisme sur Terre est très voisine de celle de la sismicité. Elle est
en relation avec la tectonique des plaques et plus précisément avec les frontières de plaques
tectoniques. Les volcans se répartissent dans trois principaux domaines ou zones :
Le long des frontières divergentes, au niveau des dorsales océaniques ou dans les
zones d’extension continentale, au niveau des rifts.
Dans les zones de subduction.
Dans les zones appelées « points chauds », localisées à l’intérieur des plaques
tectoniques, donc sans relation avec les frontières de plaques.
Un volcanisme actif se produit également sur les continents qui subissent un processus
de rifting qui aboutira à la formation d’un nouvel océan. L’exemple classique sur Terre est la
zone du Rift de l’Afrique de l’Est, où plusieurs volcans actifs sont connus (région des grands
lacs, Ethiopie, Djibouti) (figure 12).
12
Figure 12 : Volcans de la vallée du grand rift de l’Afrique de l’Est
Plus de 80% des volcans sur Terre sont groupés dans les zones côtières qui bordent les
côtes de l’Océan Pacifique, formant la ceinture de feu du Pacifique (figure 13). Tous ces
volcans sont liés à des zones de subduction, et sont de type explosif avec des magmas
visqueux. Ce sont les volcans les plus dangereux sur Terre.
13
Les volcans des îles
Aléoutiennes (ouest de Croûte Croûte océanique
l’Alaska), de la péninsule du océanique
Kamtchatka, des îles Kouriles
Croûte
et du Japon, des Philippines, continentale
des îles Mariannes, de la Lithosphère
Lithosphère
Nouvelle Zélande et de
l’Indonésie sont liés à une
subduction croûte océanique- Asthénosphère Asthénosphère
croûte océanique, et
apparaissent en surface
Figure 14 : subduction croûte océanique-croûte
formant les arcs volcaniques
océanique et arcs volcaniques insulaires.
insulaires (figure 14).
Une certaine activité magmatique est connue à l’intérieure des plaques tectoniques
sans relation avec les frontières et donc le mouvement des plaques. Les magmas sont dans ce
cas issus de sources ponctuelles enracinées dans le manteau inférieur appelées :
points chauds. Le magmatisme de point chaud est responsable de la formation des volcans
intraplaques, particulièrement des volcans intraplaques océaniques, comme ceux qu'on
retrouve nombreux dans le Pacifique. Le déplacement des plaques au dessous de ces points
chauds fixes conduits à la formation d’alignement d’îles volcaniques éteints (ou guyots, du
nom du Géographe A. Guyot) (figure 16) dont l’âge augmente à mesure qu’on s’éloigne du
volcan actif situé au dessus du point chaud (figure 17). Exemple : la chaîne Empereur-Hawaï.
14
Volcans éteints Sous-marins Volcans éteints Volcan actif
(Guyots) érodés
Niveau de
la mer
Lithosphère océanique
Remontée du magma
Point chaud
15
Dr FOSSOU KOUADIO
Université Félix Houphouët Boigny Cocody
UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières
LMD -Géologie et Ressources Minières- GRM
- Module : Tectonique. 2ème année – Semestre 1
V.1. Définitions
On appelle strate une couche de terrain homogène possédant une individualité nette.
Son épaisseur peut varier de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres. Les strates
sont séparées par des joints de stratification horizontaux. La strate est l’unité de base de la
stratigraphie.
Strates
Joints de stratification
Figure 1 : Schéma représentant des strates séparées par des joints de stratification
horizontaux.
1
V.2.1. Le principe de l’uniformitarisme
Le principe de l’uniformitarisme a été évoqué pour la première fois par James Hutton
(1726-1796), qui en étudiant des roches en Ecosse avait conclut que les mêmes processus
géologiques qui opèrent actuellement sur Terre sont ceux qui existaient dans le passé. Ce
principe est souvent résumé par la phrase célèbre : « le présent est la clé du passé ». Dans sa
version moderne, ce principe stipule que les lois de la nature n’ont pas varié au cours du
temps, les lois physiques et chimiques actuelles étaient valides dans le passé de la Terre.
Dans une succession de couches ou strates déposées à l’horizontale les unes sur les
autres et non déformées ou renversées par la tectonique, la couche la plus ancienne est à la
base et la plus jeune au sommet.
Une même couche a le même âge sur toute son étendue. Par exemple, les strates
horizontales exposées de part et d’autre d’une vallée fluviatile formaient des couches
continues et ont ensuite été érodées par la rivière (figure 3).
2
Figure 3 : Schéma illustrant le
principe de continuité. Les strates
sont corrélées de part et d’autre de
la vallée fluviatile
Les couches ou strates sont plus anciennes que les failles, dykes et roches qui les
recoupent.
3
V.2.6. Le principe de l’inclusion
Le principe de l’inclusion peut être utilisé pour reconnaître si une couche de roche
magmatique interstratifiée est un sill ou une coulée. Dans l’exemple de la figure 7, la couche
basaltique contient des inclusions de grès sus-jacents et de rhyolite sous-jacente. Elle est donc
plus jeune que la coulée de rhyolite et la couche de grès. C’est donc un sill, qui s’est mis en
place entre la coulée de rhyolite et la couche de grès.
4
V.2.7. Le principe d’identité paléontologique
Ce principe stipule que les organismes fossiles se succèdent dans le temps dans un
ordre défini et reconnaissable et que l'âge relatif des strates peut donc être
déterminé à partir de leur contenu en fossiles.
V.3.1. Définitions
Une discordance est une surface d’érosion ou de non-dépôt séparant deux ensembles
de strates. Elle représente l’intervalle de temps pendant lequel aucun sédiment n’a été
conservé. Cet intervalle de temps est appelé hiatus ou lacune.
a. Disconformité
Une disconformité est une discordance où les couches supérieures et inférieures sont
parallèles et séparées par une surface irrégulière d'érosion. Après le dépôt, l’érosion enlève
des couches, puis la sédimentation reprend sur la surface d’érosion (fig. 8).
5
b. Non-conformité
c. Discordance angulaire
6
d. Paraconformité
Discordance où les couches supérieures et inférieures sont parallèles et séparées par une
surface plane ne présentant aucune apparence d'érosion. Très difficile à reconnaître, la
discordance doit être établie par la différence d'âge des strates (figure 10).
Une bioturbation dans les couches situées juste au dessous de la surface de discordance
peut être un indicateur d’une paraconformité (figure 11).
Figure 10 : Schéma d’une paraconformité avec une bioturbation affectant les couches situées
juste au dessous de la surface de discordance.
7
V.4. La datation absolue et méthodes radiochronologiques
P = P0 e-λ.t
On définit également la période d’un élément radioactif (T) ou demi-vie comme étant
le laps de temps pendant lequel se désintègre la moitié de l’isotope radioactif.
Ln2 0,693
T= =
La période est exprimée en unité de temps, en milliers, en millions ou en milliards
d’années. Elle permet d’évaluer d’une manière simple la vitesse avec laquelle tel ou tel
isotope radioactif se désintègre.
Si on démarre avec 1 gramme de l'isotope parent, il ne restera que 0,5 gr après une période
d'1 demi-vie, 0,25 gr après une période de 2 demi-vie, et 0,125 gr après 3 demi-vie ... (figure
11).
8
Figure 11 : Diagramme montrant la décroissance de l'isotope radioactif père et la
croissance de l'isotope radiogénique fils.
9
V.5. L’échelle des temps géologiques
Au cours des deux derniers siècles, les géologues ont réussi à réaliser des corrélations
stratigraphiques de roches qui se sont accumulées tout au long des temps géologiques à
travers le monde. Les résultats de ces études ont permis d'établir la colonne de l'échelle des
temps géologiques (figure 12). Les géologues divisent les temps géologiques en unités. Tout
comme une année est divisée en mois, les mois en semaine, et les semaines en jours, les unités
des temps géologiques sont divisées en petits intervalles.
La plus grande unité des temps géologique est l'éon, qui est divisé en ères. Les ères sont
subdivisées, à leur tour, en périodes, qui sont subdivisées en époques. La colonne de l'échelle
des temps géologiques est basée sur des âges relatives. Lorsque les méthodes de datation
géochronologiques ont été mises au point, les âges absolus ont été ajoutés à l'échelle des
temps géologiques.
Les éons sont divisés en 4 parties (du plus ancien au plus récent) :
Les trois divisions précédentes sont souvent regroupées sous le terme de : Précambrien (car
elles précédent la période du Cambrien où les formes de vie se sont diversifiées et les fossiles
ont été bien conservés dans les roches).
Notons que le phanérozoïque, qui représente les dernières 538 millions d'années de l'histoire
de la Terre contient la plupart des subdivisions de l'échelle des temps géologiques. Le
Précambrien, qui représente plus de 4 milliards d'années de l'histoire de la Terre, 8 fois plus
long que le Phanérozoïque, ne présente pratiquement aucune subdivision. Ceci est du au fait
que les subdivisions des temps géologiques sont basées principalement sur les fossiles
trouvées dans les roches. Ces derniers sont très rares dans les roches du Précambrien, et ne
permettent pas de réaliser des subdivisions en son sein.
La subdivision des éons en ères ne concerne, sur l'échelle des temps géologiques, que le
Phanérozoïque. On distingue, de la plus ancienne et à la plus récente :
Le Cambrien.
L'Ordovicien (qui a vu l'apparition des premiers organismes vertébrés : les poissons)
Le Silurien (qui a vu l'apparition des premières plantes sur la terre ferme)
Le Dévonien (apparition des premiers amphibiens)
10
Le Carbonifère (apparition des premiers reptiles).
Le Permien.
Le Tertiaire.
Le Quaternaire.
Les subdivisions des périodes sont appelées : époques. Sur la colonne de la figure 12, seules
les époques du Cénozoïque ont été indiquées (figure 12).
La période est l'unité de temps la plus utilisée par les géologues. Le nom des périodes fait
souvent référence à la localité ou la région où les roches de cette période ont été décrites pour
la première fois (exemple, le Jurassique qui fait référence au Jura, région de France). Elle
peuvent faire référence aussi à une roche abondante de cette période (exemple, le Crétacé qui
fait référence à la craie qui est abondante durant cette période, le mot Creta veut dire craie en
latin).
Notons enfin que l'échelle des temps géologiques est régulièrement révisée et mise à jour.
Les plus anciennes roches sur Terre ont été datées à 4 milliards d'années (le gneiss d'Acasta,
situés dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, est daté à 4,03 milliards d’années).
Des grains minéraux de zircons trouvés en Australie sont encore plus anciens. Ils proviennent
de la formation de Jack Hills et ont été daté à 4,404 milliards d’années. Il s’agit du plus
ancien matériel daté sur Terre. Mais il s’agit là de minéraux et non pas de roches : les roches
mères qui contenaient ces zircons ont été probablement détruites.
Il est peu probable de trouver sur Terre des roches plus vieilles que 4 milliards d'années. Pour
remonter à l'âge de la Terre, on utilise les météorites, qui sont les matériaux de base à partir
desquels se sont formées les planètes du Système solaire. La majorité des météorites qui
tombent sur Terre proviennent de la ceinture des astéroïdes, située entre les planètes Mars et
Jupiter. L'âge le plus ancien obtenu sur des minéraux de météorites est de 4,566 milliards
d'années. Cet âge est considéré comme celui de la formation du Système solaire et de la
Terre.
11
Figure 12 : L'échelle des temps géologique
12
Dr FOSSOU KOUADIO
Université Félix Houphouët Boigny Cocody
UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières
LMD -Géologie et Ressources Minières- GRM
- Module : Tectonique. 2ème année – Semestre 1
V1.1.1. Définitions
On appelle contrainte une force appliquée sur une surface. Elle s'exprime en Pa
(N/m2). Lorsqu'ils sont soumis à des contraintes, les matériaux se déforment.
Si les forces appliquées sont égales dans toutes les directions de l'espace, on parle de
contrainte isotrope ou pression hydrostatique. On parle aussi de pression de confinement.
Si les contraintes ne sont pas égales selon les directions de l'espace, on parle de contraintes
différentielles ou anisotropes. Il existe trois types de contraintes différentielles (fig. 1) :
Contrainte en cisaillement
1
On appelle déformation tout changement de la taille, la forme ou le volume d'un
matériau ou d'une roche.
Lorsqu'une roche est soumise à des contraintes de plus en plus élevées, elle passe par
trois domaines de déformation (fig. 2) caractérisés chacun par un comportement différent de
la roche :
Les matériaux ou roches sont divisés en deux classes selon l'amplitude des deux
premiers domaines (fig. 3) :
2
Contrainte Roches à Comportement fragile Roches à comportement ductile
Déformation Déformation
Figure 3 : deux classes de roches selon leur aptitude à résister à la déformation
Plusieurs facteurs déterminent si une roche réagira à une contrainte par une
déformation élastique ou plastique :
3
diminuent lorsque la vitesse de déformation augmente, la roche devient plus fragile et
casse plus facilement. Au cours des phénomènes géologiques où les vitesses de
déformation sont lentes, les déformations ductiles sont prédominantes.
4
Dr Fossou Kouadio
3. Déformation et contraintes
3.1. Définition et composants de la déformation
En géologie, “déformation” est un terme générique qui décrit les
changements (forme, position et orientation) d’un corps soumis à
des contraintes.
Les longueurs des lignes changent, Les angles entre les lignes changent, les
les angles restent constants longueurs des lignes restent constantes
4. Décomposition de la déformation
4.1. Déformation homogène ou hétérogène
La déformation estdite homogène (homogeneous) si des lignes
initialement parallèles le restent après la déformation ; dans le
cas contraire, on parle de déformation hétérogène (inhomoge-
neous, heterogeneous), ce qui est d’ailleurs le cas général dans la
nature.
Les preuves de déformations anciennes ayant affectés les roches terrestres sont faciles
à mettre en évidence. Dans le cours 5 "stratigraphie", on a énoncé "l e principe
d’horizontalité primaire" qui stipule que les couches sédimentaires se sont déposées
horizontalement, parallèlement à la surface de la Terre. Une couche sédimentaire actuelle
inclinée ou plissée a été déformée postérieurement à son dépôt.
Pour étudier les déformations des couches, on défini les deux termes suivants qui sont
en relation avec la géométrie des couches : la direction et le pendage (fig. 5).
La direction d'une couche est une ligne située sur le plan de cette couche et
perpendiculaire à son plongement. Elle est déterminée par l'angle que fait avec le nord
cette ligne.
Le pendage d'une couche est l'angle entre le plan horizontal et la ligne de plus grande
pente. Il se mesure dans un sens perpendiculaire à la direction.
Plan horizontal
Symbole de la direction et
du pendage
Direction 30°
Angle de
pendage
5
Symbole de la direction et du Symbole de la direction et du
pendage d'une couche verticale. pendage d'une couche horizontale.
Plan horizontal Plan horizontal
Les roches à comportement fragile ont tendance à se fracturer et se casser lorsqu'ils sont
soumis à des contraintes importantes. Deux grands types de fractures peuvent se former et qui
sont caractéristique de la déformation cassante : les joints et les failles.
Les joints sont des fractures dans la roche sans déplacement ou glissement le long de
la fracture. Ils se forment en réponse à des contraintes de tension (extensive) appliquées à des
roches de comportement fragile. De telles contraintes peuvent être induites par le
refroidissement de la roche (le volume de la roche diminue à mesure que la température
baisse) ou par diminution de pression lorsqu'une roche se débarrasse du poids sus-jacent par
érosion. Lorsque les joints sont perpendiculaires aux couches sédimentaires on parle de
diaclases (fig. 7). Les discontinuités qui séparent deux strates son appelées : joints de
stratification (fig.7).
Les joints fournissent des voies pour la circulation des eaux et donc sont les endroits
où l'altération chimique des roches débute. Le taux d'altération ou d'érosion est généralement
plus élevé le long des joints et peut conduire à une érosion différentielle de la roche.
Si de nouveaux minéraux précipitent dans l'eau qui circule dans les joints, il se
formera une veine. Beaucoup de veines observées dans les roches sont pour la plupart
remplies de quartz ou de calcite, mais peuvent aussi contenir des minéraux rares comme l'or et
l'argent.
En géologie de l'ingénieur, les joints sont des structures importantes à tenir en compte
étant donné qu'ils constituent des zones de faiblesse de la roche. Leur présence peut causer
des dommages importants et dangereux dans les barrages et les routes (ou autoroutes). Pour
les barrages, l'eau pourrait s'écouler à travers les joints conduisant à une rupture du barrage.
Pour les routes et autoroutes, les joints peuvent séparer des blocs de roches causant des chutes
de pierres ou des glissements de terrain.
6
Figure 7 : différents types de joints.
VI.2.2.a. Définition
Une faille est une cassure de terrain avec déplacement relatif des parties séparées.
Lorsque le déplacement est faible, il est facile de le mesurer. Mais souvent, ce déplacement
est tellement important qu'il est difficile de connaître son ampleur.
Les deux parties séparées par la faille sont appelées compartiments. La surface
engendrée par la faille est le plan de faille P (fig. 8). La surface du plan de faille est souvent
polie par le mouvement et constitue un miroir de faille, marqué par des stries de friction qui
indiquent la direction et le sens du glissement. Le bloc situé au-dessus du plan de faille est
appelé : le toit et celui qui est situé au-dessous est appelé le mur (fig. 8). Le déplacement
relatif des deux blocs est appelé rejet (AB sur la figure 8).
Mur
Toit
7
Le rejet (AB) est considéré comme la somme vectorielle de trois composantes
orthogonales (fig. 8) :
un rejet de pente (AD) mesuré suivant la plus grande pente de P, qui peut-être
décomposé en :
1- un rejet vertical (AE) qui donne la différence d'altitude entre les deux blocs.
2- un rejet horizontal transversal (ED) qui donne selon les cas, la valeur de
l'allongement ou du raccourcissement.
3- un rejet parallèle à la direction ou longitudinal (AC) appelé aussi décrochement.
Selon l'orientation du rejet (déplacement relatif des blocs), on distingue trois grandes
classes de failles :
1. Faille conforme : le rejet de la faille est dans le même sens que le pendage des
couches, suivant la ligne de pente. Les failles conformes sont subdivisées en deux types :
Les failles normales, dans lesquelles le toit glisse vers le bas par rapport au mur (fig.
9). Les failles normales résultent de contraintes horizontales en tension.
8
Figure 10 : horsts et grabens
Les failles inverses, dans lesquelles le toit glisse vers le haut par rapport au mur (fig.
11). Les failles inverses résultent de contraintes horizontales en compression.
Lorsqu'elles sont très faiblement inclinées (faille inverse à pendage faible inférieure à
15°), les failles inverses sont appelées : failles de chevauchement (fig. 12). Le
déplacement horizontal est dans ce cas très important et ceci se matérialise sur le
terrain par des couches anciennes qui recouvrent des couches plus jeunes. Lorsque le
déplacement horizontal est très important (plurikilométrique), on parle de nappes de
charriage.
9
Figure 12 : Faille de chevauchement
3. Faille à rejet oblique : le rejet de la faille est incliné obliquement sur le plan de
faille (fig. 8). Ce type de faille est donc une combinaison d'un mouvement conforme et
décrochant.
10
VI.3. Déformation souple : les plis
VI.3.1. Définition
Lorsque les couches de roches se déforment d'une manière ductile, ceci se traduit par
des ondulations appelées : plis. Les plis résultent de contraintes en compression ou de
cisaillement qui agissent durant un laps de temps important. Le plis peuvent être de toutes
dimensions : du microplis de quelques cm au plis kilométrique.
Les principaux éléments qui permettent de décrire une structure plissée sont les
suivantes (fig. 14) :
On appelle charnière d'un pli sa région de courbure maximale.
Les parties situées entre les charnières forment les flancs du pli.
La ligne passant par les points de la charnière défini l'axe du pli.
Le plan imaginaire qui comprend l'axe du pli et qui divise le pli en deux parties
symétriques est appelé : plan axial.
11
VI.3.3. Différents types de plis
VI.3.3.a. Pli monoclinal ou flexure : type de pli le plus simple, avec un seul flanc.
Dans un monoclinal, les couches sont inclinées dans le même sens.
Figure 15 : monoclinal
Figure 16 : anticlinal
12
VI.3.3.c. Synclinal : Pli où les éléments situés à l'intérieur de la courbure étaient,
avant la déformation, les plus hauts.
Figure 17 : synclinal
13
VI.3.3.d. Pli plongeant : Si l'axe du pli n'est pas horizontal (incliné), le pli est dit
plongeant. L'angle entre l'axe du pli et une ligne horizontale est appelé plongement du pli ou
axial (fig. 19 et 20).
14
VI.3.3.e. Dômes et bassins (plis en cuvette) : les structures anticlinales de forme
circulaires ou elliptiques sont appelées dômes. Les dômes ressemblent à des bols renversés.
La stratification sédimentaire plonge dans toutes les directions à partir du centre du dôme (fig.
21). Les structures synclinales de formes similaires, ressemblant à des bols, sont appelées
bassins (ou plis en cuvettes) (fig. 21). La stratification sédimentaire plonge dans ce cas vers le
centre du bassin (fig. 21). Les dômes et bassins peuvent être de petites dimensions, quelques
kilomètres de diamètre ou moins. Cependant, il existe des structures en dômes et bassins de
grandes dimensions, et sont causées par des bombements (dômes) ou affaissements (bassins)
de la croûte continentale.
Figure 21 : structure d'un dôme (en haut) et d'un bassin (en bas)
15
VI.3.3.f. Plis ouvert, serré et isoclinal : Si l'angle entre les deux flancs d'un pli est
important (supérieur à 45°), le pli est dit ouvert (fig. 22). Si l'angle entre les flancs d'un pli est
petit (inférieur à 45°), le pli est dit serré (fig. 23). Si les flancs du pli sont parallèles, il est dit :
isoclinal (fig. 24).
16
VI.3.3.g. Plis symétriques et dissymétriques : selon le degré de symétrie et la pente
des flancs, on distingue les plis symétriques dont les flancs sont symétriques par rapport au
plan axial. Les flancs ont dans ce cas la même longueur (fig. 25). Un pli symétrique se forme
lorsque les contraintes en compression sont appliquées au même niveau (même altitude). Si
les flancs ne sont pas symétriques, avec un flanc long et un flanc court, le pli est dit
dissymétrique (fig. 25).
VI.3.3.h. Plis droit, déjeté, déversé et couché : selon la position du plan axial du pli,
on distingue :
un pli droit, lorsque le plan axial est vertical. Les deux flancs du pli ont le même
pendage, mais de sens opposé (fig. 26).
un pli déjeté, lorsque le plan axial est incliné, et les pendages des flancs sont en sens
opposés (fig. 26).
un pli déversé, lorsque le plan axial est très incliné, et le pendage des flancs, tous trois
dans le même sens. L'inclinaison du plan axial ne dépasse pas 90° (fig. 27).
un pli couché, lorsque le plan axial est presque horizontal (fig. 27).
17
Figure 27 : plis déversé et couché.
VI.4.1. Définition
Lorsque le déplacement horizontal relatif des deux massifs rocheux de part et d'autre
du plan de rupture devient important (plurikilométrique), on parle de nappes de charriage.
18
VI.4.2. Eléments d'une nappe de charriage
Une nappe de charriage est donc un ensemble de terrains qui a été déplacé, appelé
allochtone, épais de centaines parfois de milliers de mètres, qui repose, selon un contact
anormal appelé aussi plan de charriage, sur un autre ensemble appelé autochtone, dont il
était très éloigné à l'origine. La zone de départ des nappes de charriage est appelée racine de
la nappe. Les parties antérieures de la nappe qui sont les plus avancées forment le front de la
nappe. L'amplitude du recouvrement est appelé flèche. L'érosion peut dégager la partie
frontale de la nappe en laissant subsister des lambeaux isolés de la nappe appelé : klippes.
L'érosion peut également dégager une partie de la nappe de charriage en ouvrant des
boutonnières qui font apparaître l'autochtone. Ces boutonnières sont appelés : fenêtres. Dans
une fenêtre, l'autochtone est complètement entouré par l'allochtone. Sur une carte géologique,
les contacts anormaux sont représentés par des triangles qui sont par convention, tournés vers
le compartiment chevauchant (l'allochtone). Fenêtres et klippes peuvent donc être facilement
différenciées sur une carte géologique (fig. 29).
19
Les nappes ophiolitiques : formée de lithosphère océanique (croûte et manteau) et
roches sédimentaires associées. Leur présence dans une chaîne de Montagne
matérialise la suture d'un ancien domaine océanique.
Lors d'une convergence croûte océanique – croûte continentale (fig. 30), la plaque
océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale. Il se formera une chaîne de
volcans sur les continents (arc volcanique continental) et une compression de la croûte
continentale aura lieu, conduisant à la formation d'une cordillère montagneuse. Le cas le plus
typique est la fosse Pérou-Chili : enfoncement de la plaque Pacifique sous le continent Sud-
Américain et formation de la cordillère des Andes sur le continent, qui s'étend sur plus de
7500 km du Nord au Sud (la plus longue chaîne de Montagne du monde) (fig. 31).
Croûte océanique
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère
Asthénosphère
20
Figure 31 : Cordillère des Andes (Amérique du Sud).
Croûte océanique
Croûte continentale
21
Figure 33 : La chaîne d'obduction (ophiolites) d'Oman.
Lors d'une convergence croûte continentale – croûte continentale (fig. 34), deux
plaques entrent en collision lorsque la subduction de la partie océanique d'une plaque ramène
aussi une partie continentale. Dans ce cas, la croûte continentale ne peut pas s’enfoncer dans
l’asthénosphère à cause de la trop faible densité de la lithosphère continentale par rapport à
celle de l'asthénosphère. Le mécanisme se coince et il y’aura collision entre les deux croûtes
continentales avec soulèvement, plissement et chevauchement de l’épaisse couverture
sédimentaire et formation d’une chaîne de montagnes. C'est la soudure entre deux plaques
continentales pour n'en former qu'une seule. L’exemple le plus célèbre est la collision de
l'Inde avec le continent asiatique et la formation de l’Himalaya (fig. 35).
Croûte continentale
Croûte continentale
Lithosphère
Lithosphère
Asthénosphère Asthénosphère
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Himalaya
Inde
Les cratons sont les portions stables de la croûte continentales qui n'ont pas subi de
déformations depuis des centaines de millions d'années (et souvent depuis plus d'1 milliard
d'années). Ils forment les noyaux des continents et représentent les racines profondes des
anciennes chaînes de Montagnes. On distingue deux régions cratoniques :
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a. Les boucliers : composés de roches métamorphiques et magmatiques d'âge
Précambrien qui sont en affleurement.
b. Les plateformes : dans lesquelles les boucliers sont recouverts d'une couverture
sédimentaire phanérozoïque.
Les orogènes sont les zones instables de la croûte continentale qui subissent
actuellement des déformations importantes conduisant à l'édification de chaînes de
Montagnes. Ils affleurent à la périphérie des zones cratoniques.
Orogènes
Boucliers
Plateformes
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