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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY CALAVI

DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

Niveau : 4ème année

Exposé sur :

LES MATERIAUX INNOVANTS

Membres du groupe : Enseignant

DOSSOUNON Rémus Dr. TCHEHOUALI


Adolphe
DOSSOUNON Romulus
(Professeur chercheur,
DOSSOUVO Kévin
Maître conférence des
HOUNKPATIN Gregori universités)
KOUSSE Habirou
LIGAN Camillia

ANNEE ACADEMIQUE 2017-2018

1
Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 4
I. Les matériaux innovants à l’assaut du bâtiment .................................................... 5

A. Le Béton de fibre ............................................................................................................ 6


1. Définition ..................................................................................................................... 6

2. Propriétés ..................................................................................................................... 6

3. Caractéristiques mécaniques et physiques ....................................................... 9


4. Méthode d’élaboration .......................................................................................... 12

5. Diverses applications et avantage du béton de fibre .................................. 13


B. Le rônier ......................................................................................................................... 14
1. Caractéristiques écologiques ................................................................................. 1
2. Le rônier comme armature dans le béton......................................................... 2
C. Le rotin .............................................................................................................................. 9
1. Définition ..................................................................................................................... 9
2. Utilisation du rotin comme armature dans le béton..................................... 9

D. Essais d’obtention des caractéristiques physiques et mécaniques du


rônier et du rotin ................................................................................................................ 11
1. Essais physiques sur le rônier ............................................................................. 11
2. Essai mécaniques sur le rônier ........................................................................... 17

3. Essai physiques sur le rotin .................................................................................. 21

4. Essais mécaniques sur le rotin ............................................................................ 26


II. Quelques innovations .................................................................................................... 29
A. Le carrelage écologique ............................................................................................ 30
E. Le béton LiTraCon laisse passer la lumière ........................................................ 31

2
F. Allwater, la maison isolée par l’eau ...................................................................... 31

G. Les briques en papier signées BetR-blok............................................................. 32


H. Btonlin, le béton à base de fibres de lin ............................................................... 32

I. SECC, le béton centenaire......................................................................................... 32


J. Recyclage du béton ..................................................................................................... 33
K. Les matériaux bio-sources ....................................................................................... 34
L. D’autres innovations .................................................................................................. 37

1. Vers des bétons autonettoyants et anti-pollution ........................................ 37

2. Vers des bétons plus résistants au feu .............................................................. 38

3. La construction bois, écologique ........................................................................ 39


4. L'ossature acier ......................................................................................................... 41
5. La terre cuite ............................................................................................................. 41

6. Utilisation de la matière plastique..................................................................... 43


Bibliographie .................................................................................................................... 46

3
INTRODUCTION

Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de


serre ou d’augmentation de la part d’énergies renouvelables,
sont autant de réponses politiques et législatives aux
préoccupations de la société civile relatives aux impacts
environnementaux de l’activité humaine. De plus les ressources
en granulats conventionnels s'épuisent de plus en plus avec les
années, surtout dans les régions sahariennes. Les infrastructures
routières et urbaines vieillissent très vite et nécessiteront des
travaux de réfection ou de démolition. Or, ces travaux causent
des quantités importantes de résidus. Ces matériaux ainsi
générés sont de plus en plus coûteux à entreposer et les sites
d'entreposage se font aussi de plus en plus rares, sans compter
que les normes environnementales limitent grandement
l'ouverture d'autres sites de disposition. Dans cette dynamique,
convient alors de se pencher vers l’utilisation de nouveaux
matériaux dont l’élaboration et la mise en œuvre constitueront
une alternative répondant aux préoccupations
environnementales et techniques.

4
I. Les matériaux innovants à l’assaut du bâtiment

Un matériau innovant est soit un nouveau matériau, soit un matériau existant


déjà, possédant des propriétés innovantes et dont la performance peut
contribuer à la résolution des problèmes de construction. Les matériaux
innovants disposent de caractéristiques devenues de plus en plus indispensables
à savoir :

 la résistance
 la durabilité
 le respect de l’environnement
 l’économie en ressources
 l’économie en énergie
 l’économie en cout.

Depuis plusieurs années, certains matériaux sont admis comme


matériaux innovants ou éco matériaux et d’autres sont élaborés sous
forme de matériaux composites. Les matériaux composites sont
reconnus comme étant la combinaison de deux ou plusieurs corps de
nature et de composition différente, et qui, contrairement aux composés
chimiques, possèdent des zones identifiables à chacun de ces corps.
Ainsi, les matériaux constituants ne sont qu'entremêlés laissant voir une
interface ou encore une zone de transition.

5
A. Le Béton de fibre

Par ses nombreuses qualités, le béton se prête à de multiples conceptions.


Non Seulement il peut être moulé dans des formes les plus diverses, mais
il a une excellente résistance à la compression, une grande rigidité, une
faible conductivité thermique et électrique, il est également peu
combustible et peu toxique. Deux caractéristiques ont néanmoins limité
son utilisation, il est fragile et résiste mal à la traction. Cependant, la
récente mise au point de produits composites, renforcés de fibres dans
les secteurs de l'aérospatiale et des plastiques, a offert la possibilité de
pallier à ces lacunes. La promesse d'éléments plus minces, plus résistants,
plus légers et moins sujets à la fissuration par la simple addition d'une
petite quantité de fibres de verre rend cette innovation très intéressante.

1. Définition

Le béton avec fibre est un béton conventionnel auquel on a ajouté des


fibres durant le malaxage. Son nom: la microfibre.

Les microfibres peuvent être utilisées quand on souhaite réduire la


fissuration et améliorer la durabilité. Et elles conviennent
particulièrement bien aux dalles sur le sol, dalles surélevées, pavages,
piscines, trottoirs, béton projet, etc. Elles sont utilisées comme armature
secondaire utilisée pour assurer le contrôle de la fissuration, Elle
constitue une solution idéale lorsqu'elle est combinée au treillis
métallique soudé ou ferraillage en acier. Cette fibre n'est pas
recommandée pour remplacer l'armature exigée par les codes et les
normes du bâtiment.

2. Propriétés

Les propriétés de cette fibre sont étonnantes. En effet, sa force majeure


est sa capacité à diminuer le retrait plastique et les fissures d'environ

6
40% et plus. Les propriétés du béton de fibres dépendent de la qualité de
la matrice et des caractéristiques de fibres. La matrice considérée est
identique à la matrice d’un béton courant, les fibres sont de formes et de
dimensions différentes liées aux technologies d’élaboration. Chacune de
ces catégories de fibres donne au béton des propriétés spécifiques
lesquelles dépendent de la nature, la forme géométrique, l’élancement,
et la teneur en volume de fibre.

Les fibres sont définies comme des éléments discontinus, de nature


variable, des formes sensiblement cylindriques, d’un diamètre et
longueur variable. Elles sont reparties dans la matrice soit d'une façon
aléatoire ou orientation préférentielle On retrouve sur le marché
plusieurs types de fibres, elles peuvent être classées par familles, un
choix approprié du type de fibre à utiliser est essentiel. Chaque type de
fibre possède des caractéristiques particulières qui les rendent apte à
servir à une utilisation plutôt qu'à une autre.

Ainsi l'adoption d'une fibre influencera les facteurs suivants:

• Densité,

• Résistance tension et en compression,

• Résistance aux impacts et à la fatigue, Module d'élasticité,

• Conductivités thermique et électrique,

• Stabilité dimensionnelle,

• Résistance aux conditions environnementales,

• Coût,

7
Les différentes fibres actuellement disponibles peuvent être classées
selon leur origine en :

 Fibres naturelles minérales et végétales : amiante, cellulose


;

 Fibres synthétiques d’origine minérale : verre, carbone,


fibres métalliques

 Fibres synthétiques organique : polyamides, polypropylène,


acrylique, kevlar, aramide

Dureté superficielle

Par comparaison à d’autres matériaux comme le bois, les métaux et le


plastique, le verre présente une dureté superficielle très élevée.

Une propriété exceptionnelle du verre est sa perméabilité au


rayonnement solaire, en particulier pour la lumière. Grace à cette
propriété, associée à sa grande stabilité, à sa surface dure et à sa
résistance particulièrement élevée, le verre est un matériau de
construction extrêmement pratique et irremplaçable.

Résistance

Le verre est l’un des matériaux de construction les plus résistants que
l’on peut imaginer. Le verre:

 Ne rouille pas
 Ne se putréfie pas
 N’est pas attaqué par les champignons
 N’est pas altéré par les intempéries
 Ne se décolore pas
 N’absorbe pas d’humidité
 Ne dégage pas d’humidité

8
 Ne gonfle pas
 Ne rétrécit pas
 Ne se tord pas
 Résiste au froid et à la chaleur
 Ne devient ni cassant ni mou
 Résiste à la lumière et aux UV

3. Caractéristiques mécaniques et physiques


a) Propriété mécanique et physique de certaines fibres

Si le module d'élasticité de la fibre est élevé par rapport au module


d'élasticité du béton, les fibres reprennent une part des charges,
augmentant ainsi la résistance à la traction du matériau.
L'augmentation du rapport longueur/diamètre des fibres accroît
habituellement la résistance à la flexion et la ténacité du béton.
Les valeurs de ce rapport sont généralement comprises entre 100
et 200, car des fibres de trop grande longueur ont tendance à
former des boules dans le mélange, créant ainsi des problèmes
d'ouvrabilité. En général, les fibres réduisent le fluage, c'est-à-

9
dire la déformation du béton avec le temps sous une contrainte
constante. Par exemple, le fluage en traction d'un béton renforcé
de fibres d'acier peut représenter seulement 50 à 60 % de celui
d'un béton ordinaire et le fluage en compression, 10 à 20%.

Le retrait du béton, qui est provoqué par la perte de l'eau pendant


le séchage, est en partie empêché par les fibres. Le retrait du béton
peut être diminué de 35 % ou moins si l'on ajoute 1,5 % de fibres
par volume. D’autres propriétés du béton comme la résistance en
compression et le module d’élasticité ne figurent pas dans les
tableaux car elles sont nettement moins touchées par la présence
des fibres.

b) Propriétés mécaniques et physiques du matériau composite Béton de fibre

Les fibres peuvent améliorer la ténacité, la résistance en flexion


ou les deux, et sont choisies en fonction de leur disponibilité, de
leur coût et de leurs propriétés. Par exemple, les fibres de
polypropylène augmentent nettement la ténacité du béton mais
ont peu d'effet sur sa résistance en traction. Par contre, les
mélanges de fibres de polypropylène et de verre donnent un
béton de grande résistance en flexion et très tenace.

 Ténacité des matériaux à base de ciment renforcés de fibres


par rapport à des matériaux non renforcés

10
 Résistance en flexion de matériaux à base de ciment
renforcés de fibres par rapport à des matériaux non renforcés

11
4. Méthode d’élaboration

Ce procédé consiste à fabriquer un mortier dans un malaxeur et à y


ajouter 4 à 5 % en poids de fibres de verre coupées (entre 15 à 60 mm
de longueur), ce mélange peut être moulé ou pressé, mais dans tous les
cas la vibration doit être de faible amplitude pour maintenir une
répartition homogène des matériaux. On utilise un pistolet pneumatique
permettant de projeter simultanément le mortier déjà pré mélangé et la
fibre approvisionnée en bobines tresses (stratifiés qui est
automatiquement coupée et dispersée dans le flux de mortier. Le débit et
l’orientation du pistolet permettent à l'opérateur expérimenté de
contrôler l’épaisseur et l’homogénéité de la couche de béton projeté.

12
5. Diverses applications et avantage du béton de fibre

Les nombreuses innovations de la technologie des bétons renforcés de


fibres ont permis d'étendre considérablement la gamme des applications.
Le tableau ci-dessous montre les applications de divers renforcements
de fibres dans les produits à base de ciment

13
Ce matériau composite présente plusieurs avantages, on peut
notamment citer :

• Grande résistance en tension et en compression,

• Excellente tenue à haute température,

• Grande résistance à la fatigue,

• Excellente rigidité,

• Bonne conductivité électrique et thermique,

• Inertie complète à la corrosion et aux produits chimiques


(sauf O2 et acides oxydants à chaud),

• Insensibilité à l'humidité et aux rayures,

• Faible coefficient de dilatation,

• Usinage facile

B. Le rônier
Au Bénin, la flore comporte un grand nombre d’espèces variées. Le rônier et le
rotin font partir des espèces les plus rependues. La facilité avec laquelle on peut
y accéder fait de ces espèces une option intéressante pour l’étude de nouveaux
matériaux armatures. L’étude d’une poutrelle en armature végétale (rônier-
rotin) dans la zone tendue présente donc un double intérêt du point de vue enjeu
environnemental et développement durable pour le Bénin.

Les hypothèses de cette étude sont :

 L’association du rônier et du rotin travaille dans les mêmes


conditions que l’acier dans une poutrelle en béton armé.

 Les hypothèses pour les poutrelles soumisses à la flexion simple


en béton armé d’acier sont valables

14
1. Caractéristiques écologiques
a) Le stipe
Si la partie centrale de la colonne, assez spongieuse, pourrit
rapidement et ne présente aucun intérêt technologique, la couronne
extérieure dont la structure est très serrée s’avère résistante,
imputrescible, inattaquée par les insectes et les mollusques. Cette
zone qui s’étend sur 7 à 10cm de part et d’autre du diamètre chez
les sujets males, sur 4 à 5cm chez les femelles va de la base du tronc
au milieu du premier renflement. Au-delà, le bois est peu durable et
sans valeur mécanique. Il est impossible de scier et très difficilement
de raboter ou de poncer le bois des borassus. Par contre, il est aisé de
le fendre sur toute la longueur en quatre, en huit et même en seize
morceaux. Ceci explique l’utilisation du palmier à l’état brut pour la
confection de warfs ou de piles de ponts, sous forme de poutres, de
chevrons et de lattes pour l’établissement de lignes télégraphiques,
la construction de maisons légères ou de hangars, la couverture de
la cases l’édification de clôtures.

b) Le Limbe

Il sert à couvrir les cases installées dans les champs pendant l’hivernage.
Avec les fibres allongées et peu lignifiées, avec les nervures souples et
coriaces, on tisse des couffins pour l’emballage des fruits et des légumes,
des corbeilles à pain et à papier, des sacs à mains, des coupes, des
chapeaux, des éventails
2. Le rônier comme armature dans le béton
Avant son utilisation comme armature dans le béton, il serait indispensable de
connaître les propriétés chimico-physico mécaniques afin de les comparer à
celles de l’acier pour prévoir une substitution de l’acier dans le béton par ce
dernier.

Au regard de la revue de littérature, il est à constater que les travaux de recherche


dans le but de la caractérisation chimique, physique et mécanique des Borassus
sont très peu fournis.

Pour mieux faire connaitre au Bénin le Borassus en tant que bois d’œuvre,
(AHONOU & HOUINSOU, 2004) se sont intéressés aux caractéristiques physiques
et mécaniques. Ils ont étudié principalement la résistance à la flexion et à la
compression, le gonflement, le retrait et l’infra densité de ce bois.

Avec un taux d’humidité de 20% et avec des éprouvettes réalisées suivant les
normes, ils ont obtenu les résultats suivants :

RESULTAT DES ETUDES DE AHONOU ET AL SOUS LA DIRECTION DE DR


EDMOND ADJOVI, SEPTIME GBAGUIDI

Infra Coefficient de Coefficient de Module de Module de


densité gonflement retrait YOUNG en
YOUNG
compression
GL Trans RL Trans en flexion
𝐸𝐿 (Mpa)
12

𝐸𝐿12 (Mpa)

0.83 0 2.65 0 5.45 10264.12 15420.81

ADJOVI, Septime GBAGUIDI pour leurs travaux, ont réalisé l’essai de flexion en
trois points afin de déterminer le module de YOUNG en flexion simple. Ils ont
conclu au terme de leurs travaux que, certains paramètres doivent être revus afin
d’améliorer les résultats obtenus. Ces paramètres sont notamment le module de
YOUNG en flexion et compression ; le coefficient de poisson, la côte de
cisaillement. Dans la même logique, (KANTCHEDE & TOUSSE, 2005) sous la
direction de Dr Ingénieur. GBAGUIDI Gérard Aïsse, Dr Sylvain ZOHOUN se sont,
en 2005, appesantis sur certaines caractéristiques.

Pour un taux d’humidité de 20%, ils ont abouti aux résultats suivants :

RESULTAT DES ETUDES DE KANTCHEDE ET AL SOUS LA DIRECTION DE DR ING.


GBAGUIDI GERARD AÏSSE, DR SYLVAIN ZOHOUN

Infradensité Coefficient de Coefficient de Module de Module


gonflement retrait YOUNG en de
compression
GL GR GT RL Rr RT YOUNG
𝐸𝐿12 (Mpa)
en
flexion

𝐸𝐿 12

(Mpa)

0.83 0 1.58 2.14 0 5.64 10.83 13015 16070

(KANTCHEDE & TOUSSE, 2005) sous la direction de Dr Ingenieur. GBAGUIDI


Gérard Aïsse, Dr Sylvain ZOHOUN pour leurs travaux, ont étudié le gonflement
et le retrait suivant les trois directions de l’éprouvette. En ce qui concerne les
caractéristiques mécaniques, ils ont aussi réalisé l’essai de flexion trois points et
ont obtenu un module en flexion simple de 13015 Mpa.

(ADJIBOLA, 2008) a étudié la résistance à la flexion 4 points de quelques poutres


en béton armé de Borassus avec ou sans crénelures, traité ou non avec du bitume.
Elle a remarqué d’une part, que la contrainte de rupture des poutres non armées
est inférieure à la contrainte de rupture de toutes les poutres armées de Borassus.
Ce qui révèle que la présence des armatures de Borassus a augmenté la résistance
de la poutre. Il en ressort que le bois peut donc tenir lieu d’armature tendue dans
une poutre en béton armé. D’autre part, elle a remarqué que les poutres en béton
armé de Borassus de section rectangulaire avec des crénelures et non traitées avec
le bitume offraient une meilleure résistance à la rupture et à la fissuration que
toutes les autres poutres. Elle a conclu que les crénelures créées sur les sections
ont permis d’améliorer l’adhérence entre le béton et le Borassus. De plus, dans un
article publié, Gbaguidi Aïsse L. Gérard, et al (2009) ont confirmé la possibilité de
l’utilisation du rônier dans les éléments en béton. C’est en dans cette même
optique que (BOUSSARI A., 2008) a déterminé quelques caractéristiques
mécaniques du borassus à un taux d’humidité d’environ 12%. Après vérification,
GBAGUIDI V. S. et al. ont dressé le tableau des caractéristiques du bois de rônier
à 12% d’humidité.
Densité basale 0,69 ± 0,07

Densité à 12% d’humidité 0,89 ± 0,03

Taux de retrait longitudinal total (%) nul

Taux de retrait tangentiel total (%) 5,92 ± 0,71

Taux de retrait radial total (%) 5,77 ± 0,93

Taux de retrait volumique total (%) 9,61 ± 2,57

Contrainte limite élastique en traction parallèle 201,34 ± 12,28


aux fibres (𝑀𝑃𝑎)

Contrainte de rupture en traction parallèle aux 303,04 ± 37,39


fibres (𝑀𝑃𝑎)

Contrainte de rupture en compression parallèle 82,17 ± 27,29


aux fibres (𝑀𝑃𝑎)

Contrainte de rupture en compression 22,56 ± 2,10

perpendiculaire aux fibres (𝑀𝑃𝑎)

Contrainte de rupture en flexion 4 points parallèle 186,34 ± 19,85


aux fibres (𝑀𝑃𝑎)

Module d’Young en flexion 4 points parallèle aux 17196,86

fibres (𝑀𝑃𝑎) ± 1145,19

Contrainte de cisaillement perpendiculaire aux 13,59 ± 1,02


fibres

(𝑀𝑃𝑎)

Contrainte de cisaillement parallèle aux fibres 0,88 ± 0,22

(𝑀𝑃𝑎)
(GUITARD, 1987) a réussi à déterminer quelques caractéristiques mécaniques du
borassus à un taux d’humidité d’environ 16% que voici :
QUELQUES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DU BORASSUS
Une fois ces caractéristiques connues, (AHOUNDJINOU, 2009) a comparé
les résistances à la flexion 4 points de pièces en béton armé de borassus de sections
carrées et circulaires. Il est arrivé à la conclusion selon laquelle les sections
circulaires et carrées (pour les poutres en béton armé de borassus) offrent des
résistances très voisines

Allant dans le même sens, HOUNGBO (2010) s’est intéressé à l’étude expérimentale
du comportement mécanique des plaques en béton armé de bois de

Rônier. A cet effet, il a confectionné cinq (5) catégories de plaque horizontalement


chargées. Il parvient à conclure que les armatures de Borassus de section carrée ou
rectangulaire peuvent être utilisées comme armatures végétales dans les plaques chargées
horizontalement car leurs résistances sont très voisines que des résistances des plaques
en béton armée d’acier mais que les armatures de borassus de section rectangulaire
offrent une plus grande résistance que celles de section carrée. Ainsi, (OROUNLA &
AHOUSSINOU , 2011)ont cherché à déterminer les sections de bois à mettre en œuvre
dans une poutre en béton armé de borassus et simplement fléchie connaissant les charges
à appliquer. Ils ont alors calculé deux poutres et mis en évidence les charges
prévisionnelles qu’elles peuvent recevoir à l’état limite ultime de résistance. Dans la
partie expérimentale, ils ont obtenu les résultats suivants pour le bois de rônier soumis à
la traction parallèle aux fibres: résistance à la limite élastique 𝑓𝑒12 = 224 𝑀𝑃𝑎 avec un
écart-type de 38 𝑀𝑃𝑎, résistance à la rupture avec un écart-type de 37
𝑀𝑃𝑎,

Allongement limite 𝜀𝑏𝑏12 = 10‰ et module d’élasticité longitudinal 𝐸𝐿12 =

17796,85 𝑀𝑃𝑎.

Après calcul, il ressort que les charges de rupture expérimentales des poutres
calculées sont nettement supérieures à celles théoriques avec des coefficients de
sécurité de l’ordre de 1,35. De plus, ils en sont arrivés à la conclusion selon laquelle
les crénelures en rainures alternées offrent une meilleure adhérence béton-bois
rônier que les crénelures en entailles V.

(DANDJINOU) a donc, à cet effet, élaboré une méthode de dimensionnement


à l’ELU des sections d’armatures de poutres armées de bois de borassus en
s’inspirant de la méthode classique de dimensionnement des sections d’armatures
des poutres en béton armé d’acier, selon les règlements BAEL. Elle a appliqué cette
méthode à des poutres des planchers d’une villa de type F4.

Il importe de savoir que la résistance mécanique du bois dépend des paramètres


suivants :

 L’essence ;
-La direction de sollicitation par rapport aux fibres (anisotropie) ;

 L’humidité (hygroscopie) ;

-Le mode de sollicitation (traction, compression).

Le comportement du bois dans le sens des fibres peut être considéré


comme élastique fragile en traction et élasto-plastique en compression

FIGURE 1.4: LOI TYPIQUE DE COMPORTEMENT DU BOIS

Source : KULTIKOVA, E.V., 1999


C. Le rotin
1. Définition
Le rotin est un palmier à lianes épineuses possédant au bout de ses feuilles un
flagelle appelé cirre (ou vrille) dont les crochets lui permettent de ramper sur les
arbres.

Nonobstant leurs caractères communs, la forme et la croissance des rotins sont


très variées de telle sorte qu’on en dénombre environ 600 espèces. Si la majorité
des espèces que l’on connaît aujourd’hui sont originaires d’Asie, vingt d’entre elles
sont endémiques en Afrique. Le diamètre de leurs tiges varie entre 3mm à 20cm,
leur longueur allant de quelques mètres à 200 m. Le rotin peut se récolter et se
cultiver de façon durable grâce à sa croissance rapide et à sa capacité d’adaptation
à des conditions écologiques très variées. De plus, son utilisation dans la
fabrication de mobilier permet de rendre l’utilisation du bois et contribue à la
conservation des ressources forestières. (Collection pro-agro ; production et
transformation du rotin, E. Lionelle Ngo-Samnick)

2. Utilisation du rotin comme armature dans le béton


Beaucoup de chercheurs se sont intéressés à l’utilisation d’armature végétale
dans le béton. La grande difficulté de l’utilisation d’armature végétale dans le béton
est l’adhérence entre les deux matériaux. (FOUJET & FOMO, 1995) dans leur étude
ont cherché à améliorer l'adhérence entre une armature en matière ligneuse et le
béton, en utilisant une structure périodique de confinement. Ils étudient
l’adhérence et affirment que l’adhérence béton-rotin ou béton-bambou, est très
faible. Pour ce qui est des caractéristiques physiques et mécaniques du rotin,

Ngouadjeu s’est penché sur les possibilités techniques d’utilisation du gros rotin
(Laccosperma secundiflorum) dans le béton pour les constructions. De ses travaux,
il ressort que l’utilisation du rotin comme armature dans les éléments faiblement
chargés et les poutres de petite portée est possible. L’approche consiste à utiliser
des cadres (armatures principales dont les deux bouts se prolongent dans la partie
comprimée de la poutre) pour reprendre le moment fléchissant. Ainsi on obtient
une adhérence apparente variant de 2,83 MPa à 5,43 MPa pour des contraintes
de rupture en traction du rotin allant de 52 MPa, à 100 MPa. BLACKBURN,
abondant dans le même sens, s’est intéressé à l’utilisation du bambou comme
armature végétale dans le béton dans le cadre de la construction de l’habitat
urbain au Vietnam. Il a cherché à améliorer l’adhérence béton-bambou en
s’appuyant sur les travaux de SHUI (1990), RAJ (1995) qui avancent que
l’adhérence moyenne observée entre plusieurs espèces de bambou et le béton est
de l’ordre de 0,25 à 0,5 MPa. Il ont alors tenté de déterminer l’influence du
traitement du bambou et de la résistance du béton sur la qualité de l’adhérence
entre le béton et les armatures de bambou, en tenant compte de certaines variables
comme par exemple la valeur de la résistance en compression du béton, la
présence de nœuds sur les tiges, la durée du séchage des tiges, le sablage des
surfaces de bambou etc. KHENFER et al

(2002) n’abondent pas dans le même sens pour l’utilisation de l’armature végétale
dans le béton, mais dans le sens de l’utilisation des fibres végétales pour améliorer
la résistance à la flexion des pièces en béton. Pour cela, ils utilisent des fibres
végétales de palmiers dattiers pour faire l’expérimentation dans trois milieux
différents avec des longueurs de fibres différentes en affirmant que les tissus des
tiges de palmiers sont composés de fibres cellulosiques qui expliquent sa grande
résistance. ;
D. Essais d’obtention des caractéristiques physiques et mécaniques du rônier et du
rotin

1. Essais physiques sur le rônier

a) Détermination du taux d’humidité (Norme NFB-51-004)

Le taux d’humidité est le rapport entre la masse d’eau et la masse du bois sec.
Il est exprimé en pourcentage (%).

But :

Le but de cet essai est d’observer le comportement du bois par rapport à son
degré d’humidité.

Principe :

L’échantillon prélevé est mis à l’étude à 105°C jusqu’à masse constante

Appareillage :

 Une étuve
 Une balance électronique de précision 0,1 gramme près
 Une pince
 Un plateau
Mode opératoire :

 Prélever les échantillons


 Tarer le plateau
 Peser les échantillons de bois (soit MH la masse obtenue)
 Mettre les échantillons à l’étuve à 105°C jusqu’à masse constante
 Sortir les échantillons et les peser à nouveau (soit MO la masse obtenue)

b) Détermination de l’infra densité ou masse basale du borassus

Principe de mesure

Il consiste à laisser un échantillon de bois de masse ms dans l’eau jusqu’à


saturation totale puis le sécher dans une étuve à 103+2°C pendant 16 heures jusqu’à
l’état anhydre (mo). On détermine ensuite le rapport de la masse anhydre sur le
volume saturé (Vs) de l’échantillon.

Equipement expérimental

Il est composé essentiellement :

 D’un bécher contenant une quantité raisonnable d’eau pour les mesures de
volumes.
 Un seau d’eau pour l’immersion des éprouvettes
 Une étuve de séchage
 Une balance
Méthodologie

Pour la détermination de l’infradensité, nous allons exploiter la méthode préconisée


par la norme N FB51-005 qui consiste en la mesure des masses anhydres et des
volumes à l’état de saturation des éprouvettes.

Pour obtenir ce volume de saturation des éprouvettes, on met l’échantillon dans un


dessiccateur contenant de l’eau pure et lié à une pompe à vide. On procède par une
opération cyclique qui consiste, à créer par la pompe, un vide dans le dessiccateur
pendant quelques temps, puis on le rompt en arrêtant la pompe et en ouvrant le
dessiccateur. Cette opération cyclique permet de vider l’air de l’échantillon et de
permettre à l’eau d’y pénétrer jusqu’à occuper tous les vides cellulaires. Ne disposant
pas du matériel cité ci-dessus, nous allons utiliser la méthode de la poussée
d’Archimède. Cette méthode, permet de déterminer le volume de l’éprouvette ; on
pèse les échantillons humides dans l’air puis dans l’eau, on obtient le volume. Les
échantillons sont ensuite séchés en étuve à 103°C ± 2°C pendant 16 heures. Cela
jusqu’à l’obtention d’une masse constante puis pesés (m0) à l’aide d’une balance au
1/10éme de gramme

c) Construire la courbe cinétique d’absorption du rônier

But de l’essai

Cet essai consiste à déterminer le taux d’absorption du rônier


Principe de l’essai

Il s’agit de déterminer la quantité d’eau absorbée par les matériaux en fonction du


temps.

Matériels à utiliser

 Une éprouvette de 200 cm3 de capacité


 Une autre éprouvette graduée pour pouvoir quantifier l’eau ajoutée au
matériau.

Méthodologie utilisée

 Introduire un échantillon de dimension 20X20X20 mm3 dans une éprouvette


de 200 cm3 ;
 Remplir ensuite l’éprouvette d’eau tout en agitant pour éliminer les bulles d’air
piégées dans les concavités du matériau. La quantité d’eau additionnelle pour
maintenir le niveau constant est mesurée en fonction du temps.
 Compte tenu des dimensions des éprouvettes, il est difficile de déterminer, par
simple lecture, l’augmentation du volume. Pour se faire, nous avons pris soin
de mesurer les côtes suivant les trois directions ; ce qui nous a permis de
calculer les volumes. Pour déterminer la quantité d’eau absorbée par le
matériau, il nous suffit de faire la différence entre le volume initiale et le
volume déterminé à un instant t donné.

d) Etude du gonflement (NF 15-433)


But

Elle se détermine en appréciant l’évolution de masse, des dimensions et du volume


du bois de Borassus Aethiopium dans l’eau. Pour ce qui nous concerne, nous allons,
dans cette rubrique, nous intéresser à la variation des côtes des éprouvettes suivant
les trois principales directions.

Principe de l’essai

Il consiste à plusieurs prises de mesure des côtes d’un échantillon de bois. On


détermine ensuite le pourcentage d’eau obtenu de l’état anhydre à l’état de saturation
de l’échantillon.

Matériels utilisés

 Un bécher contenant une quantité raisonnable d’eau pour les mesures de


volumes ;
 Un seau d’eau pour l’immersion des éprouvettes ;
 Un pied de coulisse électronique de 0.01 mm;
 Une balance de précision au centigramme ;

Méthodologie

Les échantillons sont des éprouvettes cubiques de dimmeensions20X20X20 c.

Ils sont exempts de bavures. Afin d’obtenir des résultats fiables, nous avons prélevé 3
échantillons de chaque éprouvette.

La prise de mesure commence avant l’immersion des éprouvettes dans l’eau et


continue de façon successive jusqu’à saturation totale de l’éprouvette. Une fois dans
l’eau, la mesure des côtes des éprouvettes se réalise tous les jours jusqu’au 28ème jour.
Nous avons, pour finir, déterminé le pourcentage d’eau absorbé par le bois

e) Etude du retrait (NF 15-433)


Principe de l’essai

Le principe de mesure consiste à une double prise de mesures des dimensions

(Côtes et volumes). On détermine ensuite la quantité d’eau rejetée de l’état de


saturation à l’état anhydre de l’échantillon, exprimée en pourcentage.

Matériels utilisés

Le dispositif expérimental est composé de :

 Un récipient pour l’immersion des éprouvettes ;

 Un pied de coulisse électronique de 0.01 mm

 Une balance d’une précision de 0.01 g ; - Une étuve

Méthodologie

Les échantillons sont des éprouvettes cubiques de dimensions 20X20X20 mm3.


Les éprouvettes sont immergées jusqu’à l’état de saturation

La prise de mesure commence avant l’introduction des éprouvettes dans l’étuve. Les

éprouvettes sont sorties de l’étuve et mesurées à des intervalles de temps

prédéterminés, jusqu’à atteindre l’état anhydre.


A chaque sortie, la prise de mesure est effectuée très rapidement pour éviter non
seulement l’absorption d’humidité pouvant influencer les côtes, masses et volumes,
mais aussi une variation de la température de l’enceinte.

2. Essai mécaniques sur le rônier


a) Pull of test ou essai de l’arrachement (SN EN 14488-4)
But de l’essai

L’efficacité du béton armé est grandement influencée par la liaison entre le


béton et les barres d’armature. L'adhérence est un phénomène de liaison tangentielle
à l'interface acier béton due au frottement et à l'arc-boutement des bielles de béton.
Les règles à respecter sont relatives à l'Etat Limite Ultime. Supposons une barre scellée
dans un massif en béton. Si on exerce un effort d'arrachement suivant l'axe de la
barre, on peut avoir trois modes de rupture illustrés par la figure suivante :

ESSAI D’ARRACHEMENT D’UNE BARRE SCELLEE DANS UN MASSIF EN


BETON

Des études réalisées par (GBAGUIDI-AISSÈ G. L., et al., 2010) et (VODOUNSI B., 2009)
révèlent que des traitements aux substances hydrofuges ainsi que les crénelures
créées sur les sections d’armature de borassus aethiopum (AHOUNDJINOU, 2009)
ont permis d’améliorer l’adhérence entre le béton et le Borassus. Cependant, ces
études ne nous renseignent pas sur le degré d’adhérence entre ces deux matériaux. Il
est donc important d’essayer de rendre compte de la cohésion qui pourrait exister
entre le rônier et le béton en effectuant un pull off test afin de conclure à la bonne
cohésion ou non de ces derniers.

Principe de l’essai

En nous basant sur les travaux de (AHOUNDJINOU, 2009), notre étude consistera à
éprouver en traction des tiges de résistance en tractions équivalentes (circulaires de
25cm et crénelées de 20cm) entourées par une éprouvette de béton afin de juger de
l’influence des crénelures sur l’adhérence avec un dispositif expérimental bien
précis.

Aussi, l’influence du taux d’humidité sur l’adhérence de chacun de ces deux types
d’éprouvettes (crénelés circulaires et circulaire) avec le béton sera évaluée. Pour cela,
nous aurons pour chaque type d’éprouvettes, deux catégories d’échantillons : les
éprouvettes saturées et les éprouvettes anhydres.

Matériels

Il se compose de la manière suivante

Une presse à béton (capable de faire la traction)

Un comparateur pour mesurer le glissement des tiges de rônier ancrées dans


le béton

Méthodologie

Etant donné que le béton est soumis simultanément à un effort de traction et


de cisaillement au cours du pull off test, la force nécessaire pour provoquer
l'arrachement peut être fonction de sa résistance à la compression. On a même
constaté que dans un grand nombre de cas, la résistance à l'arrachement a un
coefficient de variation comparable à celui de la résistance à la compression
(Malhotra, et al., Nov. 1975). S’inspirant des conclusions de Balaguru (1985) et Brink
(1966) qui soutiennent que le béton doit offrir une résistance en compression d’au
moins 20 MPa pour assurer la durabilité des éléments fabriqués (béton-rônier), nous
avons fixé la résistance caractéristique du béton à Fc = 25MPa.

Quant aux tiges de rônier utilsées , elles se présentent comme suit :

a. Deux catégories de tiges crénelées de 20mm de diamètre et de 450mm


de long y compris un épaulement de 450 mm de diamètre et 70mm de
long (à gauche, photo 3.6)

i. La première catégorie est constituée de tiges amenées à l’état


anhydre par étuvage

ii. La deuxième catégorie est constituée de tiges amenées à l’état de


saturation par immersion dans l’eau

b. Deux catégories de tiges circulaires de 25 cm de diamètre et de 450 mm


de long y compris un épaulement de 45 cm de diamètre et 70 mm de
long (à droite, photo 3-6)

i. La première catégorie est constituée de tiges amenées à l’état


anhydre par étuvage

ii. La deuxième catégorie est constituée de tiges amenées à l’état de


saturation par immersion dans l’eau

Une tige de rônier est ancrée sur une longueur de 100 mm dans un bloc de béton de
300mm. Un effort d’arrachement est exercé sur la tige d’armature jusqu’à ce que la
limite d’adhérence rônier-béton soit atteinte. Un comparateur permet de mesurer
chaque déplacement de la tige soumise à chaque effort d’arrachement. L’effort
maximal d’arrachement est divisé par la surface latérale de la barre d’armature en
contact avec le béton de façon à obtenir la contrainte d’adhérence maximale
apparente.

b) Essai de traction (ASTM D1037)

 But

Il s’agit de déterminer les caractéristiques mécaniques de la tige de rônier que


sont : le module d’élasticité longitudinal, la contrainte limite élastique en traction
parallèle aux fibres et la contrainte de rupture en traction parallèle aux fibres

 Matériels utilisés

Il se compose de la manière suivante :

I. Une presse à béton (capable de faire la traction)

II. Un comparateur pour mesurer l’allongement

 Méthodologie

Pour l’essai, trois éprouvettes plates en rônier ont été fabriquées. Pour chaque
éprouvette, la section est constante sur une longueur suffisante pour obtenir un état
de contrainte homogène pendant l'essai. Aux deux extrémités sont usinées des têtes
d'amarrage (épaulement) avec des rayons de courbures suffisamment grands pour
éviter des concentrations de contrainte excessives.
Une éprouvette est serrée dans les mâchoires de l'appareil d'essai et une charge
est appliquée jusqu’à la rupture de l’éprouvette. Une jauge de déformation
(comparateur) mesure l'élongation. Le module de Young a été calculé par la pente de
la tangente à l’origine de la courbe contrainte– déformation limitée de 10 à 30% de
la force de rupture (Farah , Badorul , Megat , & Ramadhansyah, 2011). La contrainte
obtenue à la force appliquée la plus élevée est la résistance à la traction du matériau
testé. La limite d'élasticité est la contrainte pour laquelle une portion spécifique de
déformation plastique est produite. L'allongement (ΔL) est défini par la proportion
d'étirement de l'éprouvette avant rupture.

3. Essai physiques sur le rotin


a) Détermination du taux d’humidité (Norme NFB-51-004)
Le taux d’humidité est le rapport entre la masse d’eau et la masse du bois sec.
Il est exprimé en pourcentage (%).

But :

Le but de cet essai est d’observer le comportement du bois par rapport à son
degré d’humidité.

Principe :
L’échantillon prélevé est mis à l’étude à 105°C jusqu’à masse constante

Appareillage :

Une étuve ;

Une balance électronique de précision 0,1 gramme près ;

Une pince ;

Un plateau ;
Mode opératoire :

Prélever les échantillons

Tarer le plateau

Peser les échantillons de bois (soit MH la masse obtenue)

Mettre les échantillons à l’étuve à 105°C jusqu’à masse constante

Sortir les échantillons et les peser à nouveau (soit MO la masse obtenue)

b) Détermination de l’infradensité ou masse basale du rotin

Principe de mesure

Il consiste à laisser un échantillon de bois dans l’eau jusqu’à saturation totale


puis le sécher dans une étuve à 103+2°C jusqu’à l’état anhydre. On détermine ensuite
le rapport de la masse anhydre sur le volume saturé de l’échantillon.

Equipement expérimental

il est composé essentiellement :

D’un bécher contenant une quantité raisonnable d’eau pour les mesures de
volume.

Un seau d’eau pour l’immersion des éprouvettes

Une étuve de séchage

Une balance

Méthodologie :
Pour la détermination de l’infradensité, nous allons exploiter la méthode
préconisée par la norme N FB51-005 qui consiste en la mesure des masses anhydres
et des volumes à l’état de saturation des éprouvettes.

Pour obtenir ce volume de saturation des éprouvettes, on met l’échantillon dans


un dessiccateur contenant de l’eau pure et lié à une pompe à vide. On procède par
une opération cyclique qui consiste à créer par la pompe un vide dans le dessiccateur
pendant quelques temps, puis on le rompt en arrêtant la pompe et en ouvrant le
dessiccateur. Cette opération cyclique permet de vider l’air de l’échantillon et de
permettre à l’eau d’y pénétrer jusqu’à occuper tous les vides cellulaires. Ne disposant
pas du matériel cité ci-dessus, nous allons utiliser la méthode de la poussée
d’Archimède. Cette méthode, permet de déterminer le volume de l’éprouvette ; on
pèse les échantillons humides dans l’air puis dans l’eau, on obtient le volume par la
formule suivante :
Les échantillons sont ensuite séchés en étuve à 103°C ± 2°C pendant 16 heures.
Cela jusqu’à l’obtention d’une masse constante puis pesée (m0) à l’aide d’une balance
au 1/10éme de gramme

c) Construire la courbe cinétique d’absorption du rotin :


But de l’essai

Cet essai consiste à déterminer le taux d’absorption du rotin

Principe de l’essai

Il s’agit de déterminer la quantité d’eau absorbée par les matériaux en fonction


du temps.

Matériels à utiliser
 Une éprouvette de 200 cm3 de capacité

 Une autre éprouvette graduée pour pouvoir quantifier l’eau ajoutée au


matériau.

Méthodologie utilisée

 Introduire une éprouvette de diamètre (8 à 9mm), de 8 cm de long et de masse


sèche dans une éprouvette de 200 cm3 ;

 remplir ensuite l’éprouvette d’eau tout en agitant pour éliminer les bulles d’air
piégées dans les concavités du matériau. La quantité d’eau additionnelle pour
maintenir le niveau constant est mesurée en fonction du temps.

Compte tenu des dimensions des éprouvettes, il est difficile de déterminer par
simples lectures l’augmentation du volume. Pour se faire, nous avons pris soin de
mesurer les côtes suivant deux directions, ce qui nous a permis de calculer les
volumes.

Pour déterminer la quantité d’eau absorbée par le matériau, il nous suffit de faire la
différence entre le volume initiale et le volume déterminer à un instant t donné.

d) Etude du gonflement (NF 15-433)

 But

Le gonflement se détermine en appréciant l’évolution de masse, des dimensions


et du volume du bois de rotin dans l’eau. Pour ce qui nous concerne, nous allons,
dans cette rubrique, nous intéresser à la variation des côtes des éprouvettes suivant
les trois principales directions.
 Principe de l’essai

Il consiste à plusieurs prises de mesure des côtes d’un échantillon de bois. On


détermine ensuite le pourcentage d’eau obtenu de l’état anhydre à l’état de saturation
de l’échantillon.

 Matériels utilisés

-Un bécher contenant une quantité raisonnable d’eau pour les mesures de volume ;

 Un seau d’eau pour l’immersion des éprouvettes ;

 Un pied de coulisse électronique de 0.01 mm;

 Une balance de précision au centigramme ;


 Méthodologie

Les échantillons sont des éprouvettes cylindriques de 8 à 9mm de diamètre. .

Afin d’obtenir des résultats fiables, nous avons prélevé 3 éprouvettes.

La prise de mesure commence avant l’immersion des éprouvettes dans l’eau et


continue de façon successive jusqu’à saturation totale de l’éprouvette. Une fois dans
l’eau la mesure des côtes des éprouvettes se réalise tous les jours jusqu’au 28ème jour.
Nous avons pour finir déterminé le pourcentage d’eau absorbé par le bois.

e) Etude du retrait (NF 15-433)


Principe de l’essai
Le principe de mesure consiste à une double prise de mesure des dimensions (Côtes
et volumes). On détermine ensuite la quantité d’eau rejetée de l’état de saturation à
l’état anhydre de l’échantillon exprimée en pourcentage.

Matériels utilisés

Le dispositif expérimental est composé de :


 Un récipient pour l’immersion des éprouvettes ;

 Un pied de coulisse électronique de 0.01 mm

 Une balance d’une précision de 0.1 g ; - Une étuve

Méthodologie

Les échantillons sont des éprouvettes cylindriques de 8 à 9mm de diamètre. Les


éprouvettes sont immergées jusqu’à l’état de saturation

La prise de mesure commence avant l’introduction des éprouvettes dans l’étuve. Les
éprouvettes sont sorties de l’étuve et mesurées à des intervalles de temps
prédéterminés, jusqu’à atteindre l’état anhydre.

A chaque sortie, la prise de mesure est effectuée très rapidement pour éviter
non seulement l’absorption d’humidité pouvant influencer les côtes, masses et
volumes, mais aussi une variation de la température de l’enceinte.

4. Essais mécaniques sur le rotin


a) Essai de traction (ASTM D1037)
L'essai de traction constitue l’un des essais les plus utilisés pour la
caractérisation mécanique des matériaux. Etant purement uni-axial, du moins tant
qu'il n'y a pas de striction (diminution catastrophique de la section de l'éprouvette au
centre de celle-ci), il permet de s'affranchir des méthodes de calcul inverse pour
aboutir directement à une loi de comportement uni-axial (Blétry). Il permet de
déterminer de nombreuses grandeurs normalisées, comme la contrainte à rupture, la
contrainte maximale, la limite d'élasticité, etc. nécessaires dans les calculs de
structure.
 But

Il s’agit de déterminer les caractéristiques mécaniques de la tige de rotin


que sont : le module d’élasticité longitudinal, la contrainte limite élastique en
traction parallèle aux fibres et la contrainte de rupture en traction parallèle aux
fibres

 Matériels utilisés

Il se compose de la manière suivante :

 Une presse à béton (capable de faire la traction)

 Un comparateur pour mesurer l’allongement

Méthodologie

Pour l’essai, trois éprouvettes en rotin ont été fabriquées. Pour chaque
éprouvette, la section est constante sur une longueur suffisante pour obtenir un
état de contrainte homogène pendant l'essai. Une éprouvette est serrée dans les
mâchoires de l'appareil d'essai et une charge est appliquée jusqu’à la rupture de
l’éprouvette. Une jauge de déformation (comparateur) mesure l'élongation. Pour
la prise des valeurs, nous avons adopté un système de camera qui consiste à
lancer simultanément deux cameras dont une pour enregistrer les valeurs de la
déformation et l’autre, les charges.

Une fois l’opération terminée, les deux enregistrements sont superposés et on


relève les valeurs (Forces-déformations). Le module de Young a été calculé par
la pente de la tangente à l’origine de la courbe contrainte– déformation limitée
de 10 à 30% de la force de rupture (Farah , Badorul , Megat , & Ramadhansyah,
28
2011). La contrainte obtenue à la force appliquée la plus élevée est la résistance
à la traction du matériau testé. La limite d'élasticité est la contrainte pour laquelle
une portion spécifique de déformation plastique est produite. L'allongement (ΔL)
est défini par la proportion d'étirement de l'éprouvette avant rupture.

b) Evaluation du relâchement béton-rotin


Principe de l’essai

Il s’agit d’observer le comportement d’une tige de rotin coulé dans un


volume de béton et qui subit un cycle de gonflement-retrait. L’objectif étant de
voir si après retrait, la tige se désolidariserait du béton. Cela permettra de voir
s’il y a une bonne cohésion entre les deux matériaux.

Matériels utilisés

 Une tige de rotin anhydre

 Une éprouvette de béton de diamètre 20mm et de hauteur 10 mm ne


disposant pas de tomographe permettant d’avoir des mesures de l’ordre
du micromètre, nous nous sommes contenté d’une observation visuelle
simple.

Méthodologie
Une tige de rotin est ancré dans un bloc de béton coulé et est mise en observation
jusqu’à murissement du béton

II. Quelques innovations

BAT’IPAC, la société d’Alain Marboeuf (président) et d’Hubert Lê


(inventeur) propose des constructions à partir d’un matériau innovant :
l’IPAC (isolant porteur alvéolaire cellulosé). Depuis 2010, elle réalise des
maisons en carton – n’allez pas comprendre en toc – faites de « plaques
composées de feuilles de carton recyclé collées les unes aux autres », puis
enduites de polyéthylène pour l’étanchéité. Le produit est un isolant
thermique efficace et écologique en plus d’offrir d’autres avantages : une
grande résistance aux intempéries (il a su faire face à 31 tempêtes à
Belle-Île-en-Mer), un prix intéressant (60 000 euros pour une
habitation de 90 m²) et surtout des qualités écologiques qui concordent
avec la politique de développement durable vendue par la société. Le
carton peut en effet être recyclé sept fois. La colle est à base d’amidon de
maïs ou de blé. Et la fabrication ne nécessiterait que peu d’énergie. Autre
bienfait, BAT’IPAC sollicite les centres ESAT (Etablissement et service
d’aide par le travail) pour assembler les panneaux.

A. Le carrelage écologique

En Allemagne, l’institut Fraunhofer a mis au point un carrelage


organique à base d’huile de lin, de fibres naturelles et de célite issu de
diatomées fossilisées, une classe de micro-algues brunes. Ici aussi les
avantages sont multiples. Le carrelage Fraunhofer est plus souple et plus
léger que la moyenne. Après moulage, il peut prendre différentes formes.
Il résiste très bien aux hautes températures (jusqu’à 120 degrés). Sa
fabrication est peu gourmande en ressources et en énergie. Et bien sûr,
les carreaux sont écologiques. Chaque parcelle de carrelage étant
biodégradable. En bonus, il est possible de choisir les couleurs et motifs
avant la fabrication et de rendre lumineux les carreaux en incorporant
des pigments fluorescents. Voilà donc une conception qui cadre bien
avec la volonté de l’Union Européenne de réduire la consommation
énergétique de 20% d’ici 2020.
E. Le béton LiTraCon laisse passer la lumière

La société austro-hongroise LiTraCon, spécialisée dans la création de


matériaux de construction, est quant à elle à l’origine d’un béton en
quelque sorte translucide dans lequel ont été insérés des fibres optiques.
Grâce à elles, la lumière peut traverser un mur LiTraCon – jusqu’à une
épaisseur de 20 mètres selon les tests. Il augure d’intéressantes
perspectives, pour les constructeurs mais aussi pour les artistes qui
désireraient s’accaparer de ce matériau. D’une part car les
caractéristiques habituelles du béton sont conservées en termes de
résistance et d’isolation. D’autre part, il permet de créer des jeux d’ombre
et de lumière, de mettre en évidence des silhouettes et de rendre son
intérieur plus vivant. Seul défaut, un parpaing LiTraCon est fabriqué à la
main. Ce qui entraîne des répercussions évidentes sur le coût d’achat,
très onéreux.

F. Allwater, la maison isolée par l’eau

Loger de l’eau à l’intérieur des murs et des planchers pour en faire un


isolant, personne n’y avait encore pensé. L’architecte hongrois Matyas
Guntai a donc eu une idée plutôt originale en imaginant (et en
construisant) une maison qui intègre dans toute sa structure des
panneaux de verres et d’acier contenant de l’eau permettant de garder
une température agréable tout au long de l’année. D’après Matyas
Guntai, son système s’adapte naturellement aux changements de saison.
Ainsi, pendant les grandes chaleurs, l’énergie liée à la température est
dirigée puis emprisonnée dans un réservoir d’eau sous la maison –
laquelle est ensuite redistribuée en hiver dans les murs.Toujours selon
l’architecte, ce serait une solution économiquement rentable puisqu’elle
pourrait faire baisser la facture d’énergie jusqu’à 20%. Il ne dit pas, en
revanche, si la structure est capable de de résister aux séismes ainsi
qu’aux impacts lourds.
G. Les briques en papier signées BetR-blok

BetR-blok est une start-up américaine qui a basé son activité sur la
conception de briques à partir de ciment et de cellulose provenant de
papier et de carton recyclés. Les briques ne présenteraient aucun souci
de solidité, et seraient même de très bons isolants thermique et
acoustique, tout en présentant une résistance aux moisissures et au
feu.Mais l’argument de poids, c’est leur vertu écologique. Comme
l’assurent les concepteurs du projet, « avec le papier gaspillé chaque
année aux États-Unis, on pourrait construire un mur de 15 mètres de
haut tout autour du pays ».

H. Btonlin, le béton à base de fibres de lin

Avec 75 000 hectares, la France est le premier producteur de lin dans le


monde. Une ressource locale à laquelle se sont intéressés le laboratoire
de recherche de l’ESITC Caen et l’entreprise du bâtiment CMEG, qui en
ont développé un béton, à partir de ses fibres : le Btonlin. Les propriétés
du lin confèrent au Btonlin résistance (aux fissurations notamment) et
isolation thermique et promettent un impact environnemental moindre.
Le matériau est conforme aux futures réglementations (Réflexion
Bâtiment responsable 2020) ainsi qu’au label Bâtiment Biosourcé. Il
devrait être commercialisé en 2016.

I. SECC, le béton centenaire

Mis au point par une équipe de chercheurs de l’Université du


Wisconsin-Milwaukee dirigée par le professeur Konstantin Sobolev, le
Superhydrophobic Engineered Cementitious Composite (SECC) est un
béton bien plus résistant à l’eau et aux fissures qu’un béton traditionnel,
avec une durée de vie qui pourrait atteindre les 120 ans. Ployer mais ne
pas rompre, tel est la devise du SECC. Un de ses atouts majeurs c’est en
effet sa ductilité (la capacité d’un matériau à se déformer), qui serait
jusqu’à 200 fois supérieure à un béton ordinaire. Une performance
rendue possible grâce à des fibres d’alcool polyvinylique non tissées
incorporées au béton. Le SECC est aussi très résistant à l’eau, qui s’écoule
par des micros-craquelures, au lieu de s’infiltrer dans les fissures où elle
risquerait de stagner. Ce qui, lors de grands froids, éviterait de détériorer
le béton. Le SECC serait ainsi capable d’encaisser une compression
jusqu’à quatre fois plus importante que le béton armé. De par ses
propriétés très résistantes, le SECC pourrait trouver des applications dans
l’édification de ponts, ou toute construction soumise à un niveau de
dégradation plus forte.

J. Recyclage du béton

L’usage universel du béton se heurte malgré tout à certaines limites.


D’une part, la fabrication du ciment actuel (dit « Portland »), par réaction
de l’argile avec les roches calcaires à haute température, qui est une
source non négligeable d’émission de CO2 (5 à 6 % des émissions
mondiales). D’autre part, les granulats, qui constituent l’ossature du
béton, sont des ressources réparties de manière non équitable et sont loin
d’être inépuisables. L’idée de recycler les bétons de déconstruction peut
donc être une solution à envisager.
Réutiliser des granulats et des grains plus fins, obtenus par broyage de
gravats de déconstruction, est moins simple qu’il n’y paraît. La solidité
d’un béton dépend, de manière très sensible et selon, des lois précises, de
l’empilement des grains de différentes tailles. Tout changement de taille,
de forme ou même simplement de rugosité conduit à changer la
structure de l’empilement et sa résistance.
Mais plutôt que de recycler directement les granulats, le sable et
éventuellement le ciment pour refaire un nouveau béton frais, il peut
être préférable de réutiliser les gravats après les avoir laissés à l’air
pendant quelque temps. Ce faisant, le CO2 atmosphérique est réabsorbé
par les constituants du ciment qui se carbonatent à nouveau. Les gravats
durcissent aussi par la même occasion, pour former des granulats de bien
meilleure qualité. Le bilan global s’en trouve nettement amélioré, que ce
soit sur le plan des émissions de CO2 ou sur celui des économies de
ressources naturelles.

K. Les matériaux bio-sources

Afin de réduire l’impact environnemental lié à l'utilisation des matériaux


de construction traditionnels, des matériaux d’origine végétale,
coproduits de l’industrie agricole, sont introduits dans des liants
minéraux à base de chaux pour former des « bétons végétaux » ou « agro
bétons ». L'utilisation de ces matériaux permet d'améliorer le bilan
écologique du bâtiment et d'apporter des propriétés nouvelles, comme
les propriétés thermiques, acoustiques ou la légèreté. Ils limitent
également les émissions de gaz à effet de serre grâce à leur capacité
d’emprisonnement du CO2.

Afin de réduire les émissions de CO2, les cimentiers étudient et


commencent à utiliser deux principales pistes :

 Le remplacement des combustibles fossiles par des combustibles


de substitution
 Le remplacement du clinker dans le ciment par des composants de
substitution.

Les combustibles de substitution

Ces dernières années, on assiste à une diversification des sources


d’énergie utilisées pour alimenter les fours des cimenteries avec le
remplacement d’une partie des combustibles fossiles par des
combustibles de substitution comme la biomasse ou les déchets. Ainsi en
2006, la biomasse et les déchets représentaient respectivement 2,3 % et
8,4 % des combustibles utilisés par le groupe Lafarge.
Concernant la biomasse, les principaux combustibles utilisés sont des
sous-produits de l’agriculture par exemple des cosses de café, des balles
de riz, des coques de palme à huile, etc. Concernant les déchets non
agricoles, il peut s’agir de solvants, de déchets plastiques, d’huiles
usagées, de peintures, de farines animales, etc.

Coques de noix de palmiers à huile utilisées comme combustible


de substitution en Malaisie par le groupe Lafarge

L’utilisation de ces deux types de combustibles s’inscrit dans la logique


de diminution des émissions de CO2. La combustion de la biomasse a en
effet un impact nul sur les émissions de dioxyde de carbone puisqu’elle
produit la même quantité de CO2 que celle incorporée par la plante
pendant sa croissance. De même, on peut considérer que l’utilisation des
déchets comme combustible participe à cette diminution puisqu’ils
auraient été de toute façon mis en décharge ou brûlés ce qui aurait
conduit à une production de CO2 sans pour autant que l’énergie
potentiellement produite soit rentabilisée.

Néanmoins pour que l’intérêt écologique soit réel, il faudra veiller à ce


que la biomasse utilisée soit générée de façon durable donc replantée. La
combustion de déchets nécessite aussi que les fumées des fours soient
surveillées et éventuellement traitées notamment à cause des émissions
possibles de dioxine. De plus, les cendres de combustion des déchets
s’intègrent au ciment et il faudrait être sûr qu’il n’y a pas de risque de
relargage de déchets toxiques par lixiviation du béton.

Réduction de la quantité de clinker dans les ciments

Dans le processus de fabrication du ciment c’est l’obtention du clinker


qui est responsable de la quasi-totalité des émissions puisque c’est
pendant cette étape que les fours sont utilisés et que la réaction chimique
produisant le CO2 (décarbonatation) a lieu. Par conséquent, un des
moyens de réduire les émissions de dioxyde de carbone par tonne de
ciment produit est de limiter la quantité de clinker dans le ciment en le
remplaçant par des produits de substitution ayant les propriétés d’un
liant hydraulique mais qui ne nécessitent pas de préparation émettrice
de grandes quantités de CO2. Ainsi, en partant du ciment Portland
composé à plus de 95 % de clinker, les cimentiers sont arrivés
aujourd’hui à produire des ciments avec 75 % de clinker seulement et ils
espèrent pouvoir diminuer encore la part de ce composant. Selon une
étude menée par le groupe Lafarge, produire un ciment avec 30 %
d’ajouts permettraient de faire chuter de 27 % les émissions de CO2 par
tonne de ciment produit.

Les produits de substitution, appelés ajouts cimentaires, peuvent être :

- Soit parfois naturels : roche pouzzolane (roche siliceuse légère


produite par des projections volcaniques basaltiques. Elle
comporte de la silice, de l'alumine, de l'oxyde ferrique (qui lui
donne sa couleur rouge), ainsi que de la chaux et de la magnésie.)
- Soit très souvent d’origine artificielle : ce sont dans ce cas des
déchets d'autres industries, comme les laitiers des hauts-
fourneaux de l'industrie sidérurgique ou les cendres volantes
issues du filtrage des fumées de centrales électriques à charbon.
Ce procédé est cependant limité par la disponibilité des déchets pouvant
être utilisés comme substituants au clinker.

L. D’autres innovations

Pas très éloigné des innovations environnementales évoquées ci-dessus,


un des principaux axes d’étude actuel de l’industrie du béton concerne
la durabilité des bétons. On veut pouvoir construire des bâtiments qui
seront encore là dans longtemps ce qui s’inscrit à la fois dans une logique
de rationalisation des coûts mais aussi dans une vision plus écologique
de la construction puisque cela amènerait naturellement à une
diminution des quantités de béton nécessaires à long terme. Néanmoins
les laboratoires des grands groupes étant très avares en informations sur
leurs recherches en cours, il est difficile de savoir quelles seront les
innovations futures … Afin d’avoir tout de même une idée de ce que
pourrait être le béton dans le futur, nous avons choisi d’évoquer
quelques bétons très récents et encore peu utilisés mais qui pourraient se
développer dans les années à venir.

1. Vers des bétons autonettoyants et anti-pollution

Actuellement testé par les laboratoires du groupe Italcementi avant peut-


être un développement massif, le béton autonettoyant et anti-pollution
semble être un béton d’avenir. En effet, il est capable de s’auto nettoyer
afin d’éviter le noircissement des façades dû à la pollution
atmosphérique tout en réduisant cette pollution. Pour cela ce béton
s’appuie sur le principe de la photo catalyse, c’est-à-dire l’utilisation
d’une substance (un catalyseur) qui lorsqu’elle est soumise à la lumière
accélère une réaction chimique sans pour autant être consommée ce qui
permet normalement de conserver l’effet actif indéfiniment. Dans le cas
de ce béton, le catalyseur utilisé est le dioxyde de titane (TiO2) qui,
lorsqu’il est exposé à la lumière, permet de désolidariser de la surface les
salissures qui sont alors entrainées par la pluie, ce qui lui donne son effet
autonettoyant. Il accélère également la décomposition de certains
composés polluants produits par la circulation automobile, le chauffage
ou l’industrie, comme les oxydes d’azote (NOx) ou les composés
organiques volatils (tels que le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et
l’ortho-xylène, très toxiques). Ils sont transformés en substances moins
nocives comme le dioxyde de carbone, l’eau et les nitrates.

Les tests effectués en laboratoire ont été assez encourageants avec une
réduction de la pollution allant de 20 % à 80 % selon l’orientation du
vent notamment et des essais grandeur nature en Italie ont mis en
évidence une réduction du nombre de pics de pollution et une baisse de
60 % de la concentration en oxydes d’azote dans l’air.

2. Vers des bétons plus résistants au feu

Lorsqu’il est soumis à haute température, le béton voit sa structure


fragilisée. De plus au contact de l’eau qui n’est plus liée au béton à partir
de 150°C, certains éléments du béton se transforment en substances
corrosives. Cependant l’ajout au béton d’un minéral composé
d'hydrosilicate de fer et de magnésium qui entraine une augmentation
de la teneur en eau du béton. Ainsi l’eau du béton reste liée jusqu’à 700°C
au béton ce qui évite l’apparition de substances corrosives. L’eau permet
également de refroidir les gaz de l’incendie ce qui limite sa propagation
tout en purifiant l’air. Un tel béton trouve toute son utilité dans les
tunnels afin de faciliter le travail des secours en cas d’incendie.
Le tunnel du Mont Blanc après l'incendie du 24 mars 1999

3. La construction bois, écologique

La construction bois ne cesse de progresser. Ce phénomène s'explique


notamment grâce aux atouts économiques et écologiques du matériau.
Voici les cinq principaux atouts :

 Un matériau accessible

La plupart du temps, il est possible de recourir à des essences comme le


chêne, l'érable, l'épicéa ou encore le pin.

 Un matériau souple et léger

Le bois peut s'inscrire sur tous types de terrains (peu accessibles ou


instables). Son transport est facile : il se révèle 5 fois plus souple et léger
que le béton.

Une poutre de 3 mètres de portée capable de supporter 20 tonnes pèse


60 kg en résineux, 80 kg en acier et 300 kg en béton armé !

 Un matériau à faible coût énergétique

Dans la production des matériaux de construction, le bois est celui qui


consomme le moins d'énergies fossiles non renouvelables : 4 fois moins
que le béton, 60 fois moins que l'acier et 130 fois moins que
l'aluminium !

 Un matériau économique à vivre

Bon isolant, le bois permet de réaliser une économie de chauffage


d'environ 30 % par rapport à une structure équivalente en béton, 15 fois
moins isolante. Un bâtiment à ossature bois se chauffe donc facilement
et conserve bien la chaleur accumulée.

 Un matériau durable, résistant et recyclable

Le bois est un matériau durable lorsque la conception, la mise en œuvre


et les essences de l'ouvrage sont adéquates.

Le bois résiste mieux aux incendies que les autres matériaux, du fait de
sa faible dilatation. D'ailleurs, les portes coupe-feu sont généralement
faites en bois

Les déchets de chantier comme les composants en fin de vie de la


construction bois sont recyclables sous forme reconstituée ou
énergétique.

Le bois est un puissant moyen de lutter contre l'effet de serre à toutes les
étapes de son cycle de vie.

L'exploitation de cette matière première abondante permet de renouveler


les arbres de nos forêts, or les jeunes arbres absorbent plus de
CO2 atmosphérique que les arbres parvenus à maturité. L'exploitation et
la transformation du bois consomment peu d'énergie. Les reliquats de la
transformation peuvent être utilisés comme combustible.

Utiliser le bois dans la construction, c'est emprisonner le carbone de


façon durable et utile. Si l'on est vigilant sur le poste transport, les
chantiers sont propres, consomment peu d'eau et émettent très peu de
gaz à effet de serre.

Vivre dans une maison bois, c'est profiter d'une architecture


parfaitement isolée, donc économique à chauffer.

En fin de vie, le bois peut être recyclé. Ces maisons laissent une très faible
empreinte écologique

4. L'ossature acier

 Préfabrication en atelier (les panneaux qui composent les murs sont


fabriqués an atelier puis transportés et assemblés sur le chantier). Elle
apporte de nombreux avantages: confort de travail à l'abri des
intempéries, travail au sol et non en l'air = meilleure maîtrise de la qualité
des réalisations, meilleure gestion des déchets, meilleure gestion des délais
et des coordinations, assemblage rapide sur le chantier.
 Isolation: La structure permet de "nicher" des épaisseurs d'isolants
importantes. Aussi, cette isolation répartie entre les montants limite
beaucoup les ponts thermiques.
 Agrandissement: La structure acier permet des remodelages plus faciles, il
est donc plus aisé d'agrandir ou de modifier la structure de la maison par
la suite.
 Recyclage : l'acier est recyclable à l'infini pour reprendre la fabrication de
l'acier. L'assemblage mécanique (avec des vis par exemple) des différents
éléments de construction permet un recyclage plus aisé en fin de vie.

5. La terre cuite
Parmi les matériaux les plus utilisés en écoconstruction, on trouve les produits à
base de terre cuite comme les briques mono mur, alvéolées, qui assurent une
isolation thermique et phonique
La terre cuite est un matériau céramique obtenu par la cuisson d'argile. Elle est
utilisée pour réaliser des poteries, des sculptures et pour la fabrication de
matériaux de construction, briques, tuiles ou carreaux

Les avantages de la terre cuite


- Une bonne inertie thermique, tant pour le confort d’hiver que pour le
confort d’été et donc des besoins de chauffage plus faible.
- Régulateur hygrométrique : le taux d’humidité dans la maison est
constant. Résultat : l’atmosphère est saine et confortable
- Limitation des ponts thermiques
- Un matériau incombustible, durable dans le temps et recyclable.

Les inconvénients de la terre cuite


Les briques de terre cuite nécessitent beaucoup d’énergie grise pour leur
fabrication.
Mise en œuvre délicate : la construction en mono mur implique des techniques
particulières. Faites appel à des maçons expérimentés dans le domaine, sous
peine de perdre tout l’intérêt de ce type de construction.

Le coût de la construction en terre cuite :


Le surcoût de construction est de l’ordre de 20% environ. Il sera vite rentabilisé
grâce aux économies de chauffage (et de climatisation) réalisées, ainsi que sur
l’achat et la pose d’isolants. En effet, cette matière première est préparée et
déclinée en fonction du rôle que joue le matériau dans la construction de
la maison. Il existe ainsi une solution Terre Cuite pour tout : la toiture, les
murs, les sols, les éléments décoratifs. Chacun trouvera une solution
adaptée à ses attentes et au caractère particulier de son projet.
Par exemple, faire construire une maison dans des régions chaudes et
ensoleillées nécessitera une attention particulière au confort thermique
d’été afin d’éviter les montées excessives de température.
Autre exemple, celles et ceux qui souffrent d’allergies ou d’insuffisance
respiratoire seront particulièrement attentifs à la qualité sanitaire des
matériaux de construction.

Ainsi, à partir d’une même matière première naturelle, saine et minérale,


une maison écologique réalisée avec des produits de terre cuite assure
toutes les fonctions que l’on est en droit d’attendre de son logement !

6. Utilisation de la matière plastique


Les plastiques ne sont pas toujours visibles dans le secteur du bâtiment et de la
construction, mais ils sont néanmoins indispensables ! Les industries utilisent des
plastiques pour une gamme de plus en plus large d'applications, de l'isolation à
la tuyauterie, et des châssis de fenêtres à l'aménagement intérieur. La popularité
continue des plastiques dans ce secteur est due à leur durabilité, leur solidité,
leur résistance à la corrosion, leur faible maintenance, leur faible coût et
l'esthétique de leur finition. En 2006, le secteur du bâtiment et de la construction
a consommé 10,3 millions de tonnes de plastiques (21 % de la consommation
totale de plastiques en Europe de l'Ouest), ce qui en fait le troisième plus grand
consommateur de plastiques (après les secteurs des emballages et des
équipements ménagers). Ceci est dû au fait que les plastiques ont un certain
nombre de propriétés vitales qui, exploitées isolément ou ensemble, apportent
une contribution notable et croissante à nos besoins en bâtiments et en
constructions.
Propriétés (Avantages)
- Durabilité et résistance à la corrosion : les plastiques sont durables, ce qui
les rend idéaux pour des applications telles que les châssis de fenêtres et
la tuyauterie.
- Isolation : les plastiques offrent une isolation efficace contre le froid et la
chaleur, permettent d'économiser de l'énergie et réduisent la pollution
sonore.
- Faible coût : les éléments en plastique sont souvent plus économiques à
produire sur mesure, ils sont durables et résistants à la corrosion et ont
une longue durée de vie.
- Maintenance minimum : la maintenance telle que la peinture est
minimisée, et souvent complètement supprimée.
- Hygiène et propreté : les conduites en plastique sont idéales pour le
transport de l'eau. Les plastiques sont un choix hygiénique pour les
surfaces dans les maisons
CONCLUSION

Pour une bonne et meilleur gestion de l’environnement nous devrions faire des
choix judicieux et adaptés aux conditions économique et écologique des
matériaux de construction en accordant une particulière importance à la
protection conséquente et durable de notre environnement. Il s’agit de préserver
les ressources naturelles afin de garantir aux générations futures un avenir de
qualité.
Bibliographie

- Mémoire PORIMATE
- Saint Gobain
- Etin-construction
- Teralstructure
- Plasturgie
- Plasticseurope

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