Des Conditions Particulieres Non Signees Sont Elles Opposables Lassure 25-11-2024!19!26 11
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Viole l'article 1134 du Code civil la cour d’appel qui fait application des conditions particulières de la police alors «
qu'en l’absence de signature par l’assuré de ces conditions, celles-ci ne lui étaient pas opposables ».
Extrait :
La Cour,
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MOYEN ANNEXE au présent arrêt
Moyen produit par la SCP Piwnica et Molinié, avocat aux Conseils, pour M. X.
Il est reproché à l'arrêt infirmatif attaqué d'avoir débouté Monsieur X. de ses demandes,
AUX MOTIFS QUE Monsieur X. verse aux débats la « proposition d'assurances » qu'il a signée le 2 juin 1995 ainsi
que « le réalisateur » sur un imprimé autocopié correspondant à un original qu'il a en sa possession; que sur cet
imprimé, il est noté que la prise d'effet du contrat est le 1er juillet 1995, qu'il est conclu pour 15 ans et que le
capital « en cas de décès par maladie » ou « en cas de vie à la fin du contrat » est de 50 000 francs ; que
Monsieur X. a réclamé le paiement du capital garanti ; que la SA IMPERIO ASSURANCES oppose qu'il s'agit non
d'un contrat de capitalisation mais d'un contrat d'assurance temporaire et qu'elle lui a fait parvenir les conditions
particulières l'indiquant ; que Monsieur X. soutient ne pas avoir reçu les conditions particulières qui ne sont
signées d'ailleurs par aucune des parties, étant relevé que l'assureur ne produit aucune preuve de leur envoi et
surtout de leur réception par l'assuré ; qu'en l'espèce, sur la « note de couverture » figurant sur la « proposition
d'assurances », il est précisé que « si l'assurance est acceptée, votre contrat vous sera envoyé dans les deux mois
qui suivent l'émission de cette note de couverture » ; que les conditions particulières, produites par l'appelante,
qui mentionnent un capital garanti de 50 000 francs avec des versements mensuels de 162,30 francs à compter
du 1er juillet 1995 pendant 15 ans, ne portent pas de signature sous les intitulés « le contractant » et « IMPERIO » ;
qu'il convient cependant de souligner que la « proposition d'assurances » ne vaut pas contrat d'assurance ; que
seul l'acte exprimant l'accord de l'assureur – comme l'envoi d'un contrat même s'il n'est pas signé de cet assureur
– vaut contrat ; que la « proposition d'assurances » signée par Monsieur X. restait manifestement incomplète, ne
comportant pas le montant des cotisations versées, ni la périodicité ; que tant Monsieur X. que la SA IMPERIO
ASSURANCES admettent que les cotisations ont été versées ; Que par ces versements, ce dernier a ainsi accepté
de contracter avec la SA IMPERIO ASSURANCES mais ne prouve pas la formation d'un contrat de capitalisation
pour 50 000 francs ou son équivalent, soit 7 622,45 euros ; qu'en conséquence, Monsieur X. ne peut exiger
d'autres conditions qui ne résultent que d'une « proposition d'assurances » et ne peut en particulier demander le
paiement du montant du capital inscrit sur la demande de souscription en sa possession ; qu'en s'acquittant des
cotisations, tel que le prévoyaient les conditions retenues par l'assureur, Monsieur X. a également exécuté le
contrat d'assurance et ainsi implicitement accepté les conditions émises par l'assureur quant au résultat lié à un
tel versement ; que les conditions particulières du « contrat temporaire d'assurance en cas de décès » prévoient
que la garantie n'est acquise que « en cas d'IPT (2e cat. S.S.) » ou « en cas des décès ou IAD » et que la cotisation
s'élève à la somme mensuelle de 162,30 francs ; que Monsieur X. n'établit pas réunir les conditions justifiant la
mise en œuvre du contrat qu'il a souscrit auprès de la SA IMPERIO ASSURANCES, de sorte que le jugement
entrepris sera infirmé en toutes ses dispositions ; que Monsieur X. réclame le remboursement des primes, selon
lui, indûment versées à hauteur de 1 410,18 euros ; qu'il ne justifie d'aucune manière à quelles primes se
rapportent sa demande en paiement et ne met donc pas la Cour en mesure d'apprécier du bien-fondé de cette
demande ; qu'il en sera débouté ;
1) ALORS QU'ayant relevé que les conditions particulières du contrat n'avaient pas été acceptées par Monsieur X.,
qui contestait les avoir reçues, ni même régularisées par l'assureur, la cour d'appel ne pouvait se fonder sur ces
mêmes conditions, dépourvues de toute valeur contractuelle, pour refuser à Monsieur X. le bénéfice de la
garantie ; que ce faisant, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a
violé l'article 1134 du Code civil ;
2) ALORS QUE la proposition d'assurance, seul document contractuel régularisé entre les parties, prévoyait le
versement d'un capital de 50 000 francs « en cas de décès par maladie » ou « en cas de vie à la fin du contrat » ;
que la cour d'appel a constaté que le contrat avait été exécuté par Monsieur X. qui avait réglé les cotisations ;
qu'en déboutant Monsieur X. de sa demande de paiement du capital prévu par la proposition d'assurance qui
régissait les rapports entre les parties, la cour d'appel a violé l'article 1134 du Code civil.
En décidant, laconiquement, « qu’en l'absence de signature par l'assuré des conditions particulières, celles-ci ne
lui [sont] pas opposables », l’arrêt rendu par la deuxième chambre civile le 3 juillet 2014 pourrait bien donner des
sueurs froides aux assureurs…
En l’espèce, comme le révèle la lecture du moyen annexé à l’arrêt, un candidat à l’assurance avait rempli et signé
une proposition de contrat d’assurance-vie, d’une durée de quinze ans, prévoyant le versement d’un capital de
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50 000 francs « en cas de décès par maladie » ou « en cas de vie à la fin du contrat ». Le même jour, une « note de
couverture » lui était remise, en vue de permettre la garantie immédiate des risques objets de la proposition,
dans l’attente de la décision de l’assureur. Le document précisait qu’en cas d’acceptation de la proposition par
l’assureur un exemplaire de la police serait envoyé à l’assuré dans les deux mois suivant l’émission de la note de
couverture. L’assureur ne renvoya aucun document à l’assuré (ou du moins ne se ménagea-t-il pas la preuve de
cet envoi). En revanche, il perçut les cotisations versées par le souscripteur jusqu’au terme du contrat. Lorsque
l’assuré, toujours en vie à la date du dénouement de l’assurance, réclama versement du capital prévu dans cette
hypothèse, l’assureur s’y opposa, arguant que la police souscrite était une assurance temporaire décès et non un
contrat de capitalisation et qu’aucune prestation n’était due en cas de vie. À l’appui de ses prétentions, l’assureur
produisait les « conditions particulières » de la police. Celles-ci ne comportaient cependant la signature d’aucune
des parties et il n’était pas établi qu’elles eussent été communiquées, à quelque moment que ce fût, à l’assuré.
L’existence du contrat n’était pas contestée, le litige portant exclusivement sur le contenu de celui-ci.
Conformément à la règle posée par l’article 1315 du Code civil qui fait reposer sur les épaules du demandeur la
charge de la preuve du bien fondé de ses prétentions, il appartenait à l’assuré de prouver que la garantie était
due également en cas de vie. Pour ce faire, il ne disposait que de l’écrit constituant la proposition d’assurance et
mentionnant la promesse d’un capital (déterminé) « en cas de décès par maladie ou de vie en fin de contrat ».
La cour d’appel jugea cette preuve insuffisante, au motif que « la proposition d’assurance ne vaut pas contrat » et
que celle-ci « restait manifestement incomplète », en ce qu’elle ne comportait pas « le montant des cotisations
versées, ni la périodicité ». Elle estima en conséquence que seules « les conditions particulières » produites par
l’assureur devaient recevoir application, le paiement des cotisations par l’assuré démontrant qu’il avait
« implicitement accepté les conditions émises par l'assureur quant au résultat lié à un tel versement ».
Pareille décision méritait la censure. Il est exact qu’une « proposition d’assurance », par définition, ne vaut pas
contrat tant qu’elle n’a pas fait l’objet d’une acceptation par l’assureur. De même qu’il est exact qu’une simple
demande de renseignement ne saurait être « acceptée » par l’assureur, ni lier celui dont elle émane et qui n’a pas
encore manifesté sa volonté de souscrire des garanties. Cela étant, le fait qu’en l’espèce la proposition de l’assuré
n’ait pas comporté l’indication de la cotisation qu’il était prêt à verser faisait-il obstacle, comme le sous-
entendent les juges du fond, à ce que sa demande soit considérée comme une véritable proposition susceptible
d’être acceptée par l’assureur ? Nous ne le pensons pas. Certes, un arrêt, relativement ancien, avait jugé qu’en
l’absence d’indication de la prime dans la proposition, il n’y avait pas d’offre de la part du candidat à l’assurance
(Cass. 1re civ., 19 nov. 1985, n° 84-14574 : Bull. civ. I, n° 305 ; RGAT 1986, p. 39, note J. Bigot ; D. 1987, somm. p. 179, obs.
H. Groutel). Mais le contexte était différent. Il s’agissait alors de faire obstacle à la demande de l’assureur qui, pour
réclamer paiement d’une forte somme au titre d’un prétendu arriéré de primes, n’avait pour tout justificatif de
l’existence du contrat qu’une « demande d’adhésion à l’assurance » très incomplète qu’il prétendait avoir
acceptée trois ans après son émission (!) en renvoyant la police. Il semble qu’il ne faille pas tirer de l’arrêt une
règle générale qui interdirait de voir une demande engageant le candidat à l’assurance et l’assureur qui l’accepte,
lorsque la proposition est silencieuse sur la question de la prime. Ainsi, pourrait-on imaginer que le candidat à
l’assurance fasse une proposition valable en déclarant s’en remettre au tarif de l’assureur et l’accepter par avance
(en ce sens, H. Groutel, F. Leduc, Ph. Pierre et M. Asselain, Traité du contrat d’assurance terrestre, Litec, n° 401). Au-
delà, une proposition pourrait être jugée suffisamment complète en ce qu’elle comporte implicitement le
montant de prime que le pollicitant est prêt à payer. Dans l’espèce commentée, en délivrant une note de
couverture, l’assureur avait accepté de fournir immédiatement, à titre provisoire, les garanties demandées,
moyennant un tarif déterminé. La proposition de l’assuré, qui figurait dans le même document, n’avait d’autre
objet que d’obtenir le maintien de tous les termes de cet accord provisoire, s’agissant aussi bien du montant des
cotisations que de l’étendue des garanties, au-delà de la date d’expiration de la note de couverture.
Implicitement, l’offre du candidat à l’assurance comportait donc bien l’indication du taux de prime et pouvait
sembler suffisamment complète, dès son émission, pour être acceptée par l’assureur.
Quand bien même estimerait-on que la proposition de l’assuré était originellement incomplète, elle avait été
ultérieurement complétée. Aucune des parties en litige ne contestait que l’assuré avait réglé des cotisations
jusqu’au terme du contrat. À tout le moins, il fallait considérer qu’à compter de la réception par l’assureur du
premier versement effectué au-delà de la période couverte par la « note », il se trouvait face à une offre de
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contracter suffisamment précise pour valoir proposition d’assurance, la somme versée donnant l’indication du
montant que le pollicitant était prêt à verser pour bénéficier des garanties mentionnées dans sa demande
initiale.
L’assuré démontrait-il que cette proposition (valable) avait été acceptée par l’assureur ? Sans nul doute. Le
contrat d’assurance est un contrat consensuel qui se forme par le seul échange des consentements des parties.
Certes, l’article L. 112-3, alinéa 1, du Code des assurances impose la rédaction d’un écrit. Mais le texte pose ainsi
une règle de preuve et non une condition de validité de l’accord. Une jurisprudence constante estime en effet
que « si le contrat d’assurance ou tout avenant à ce contrat doit, dans un but probatoire, être rédigé par écrit, il
constitue un contrat consensuel qui est parfait dès la rencontre des volontés de l’assureur et de l’assuré » (Cass.
1re civ., 15 févr. 1978, n° 76-13154 : Bull. civ. I, n° 62. Dans le même sens, reprenant le même attendu :Cass. 1re civ.,
4 juill. 1978, n° 77-10772 : Bull. civ. I, n° 251 ; RGAT 1979, p. 171, note A. Besson – Cass. 1re civ., 11 juin 1985, n° 83-16537 :
Bull. civ. I, n° 182 ; D. 1987, somm. p. 36, obs. H. Groutel – Cass. 1re civ., 21 mai 1990, n° 87-19014 : Bull. civ. I, n° 109 ;
Resp. civ. et assur. 1990, chron. 14, H. Groutel – Cass. 1re civ., 9 mars 1999, n° 96-20190 : Bull. civ. I, n° 80 ; RGDA 1999,
p. 567 , note J. Kullmann ; Resp. civ. et assur. 1999, comm. 153, note H. Groutel – Cass. 1re civ., 10 juill. 2002, n° 99-
19320 : RGDA 2002, p. 953, note L. Mayaux ; Resp. civ. et assur. 2002, comm. 348, note H. Groutel. V. déjà
antérieurement : Cass. civ., 22 janv. 1947 : RGAT 1947, p. 144, note A. Besson). La forme du consentement étant libre,
celui-ci peut n’être que tacite. Dans l’espèce commentée, l’assureur avait encaissé les primes versées par l’assuré,
ce qui manifestait, selon une jurisprudence constante, son acceptation tacite de la proposition faite par ce
dernier (en ce sens : Cass. 1re civ., 27 juin 1973, n° 72-12104 : Bull. civ. I, n° 216 ; RGAT 1974, p. 197 – Cass. 1re civ., 29 nov.
1977, n° 76-10805 : RGAT 1978, p. 378, note J. Bigot – Cass. 1re civ., 21 juin 1983, n° 82-11517 : RGAT 1983, p. 26, note
A. Besson – Cass. 1re civ., 13 nov. 1990, n° 89-16571 : RGAT 1991, p. 136, note J. Kullmann – Cass. 1re civ., 3 févr. 1998,
n° 95-20473 : RGDA 1998, p. 784).
Contrairement à l’analyse retenue par la cour d’appel, en produisant une proposition écrite mentionnant
l’existence d’une garantie en cas de vie et en démontrant que l’assureur en avait accepté les termes, l’assuré, dans
l’espèce commentée apportait bien la preuve écrite (requise par l’article L. 112-3 du Code des assurances) du bien-
fondé de sa prétention.
Dès lors, si l’on nous autorise l’expression, la balle était dans le camp de l’assureur. Pour combattre la prétention
de son adversaire et contester efficacement que le contrat souscrit ait contenu la garantie litigieuse, il incombait
à l’assureur, conformément à l’article 1341 du Code civil (« il n’est reçu aucune preuve par témoins contre et outre
le contenu aux actes »), d’apporter une contre-preuve également écrite du contenu exact de l’accord. Or
l’assureur, en l’occurrence, ne produisait qu’un exemplaire des conditions particulières. Certes, celles-ci
indiquaient que seule une garantie temporaire en cas de décès était octroyée. Cependant, l’écrit n’était pas signé
des parties et l’assureur n’établissait pas avoir porté ces conditions particulières à la connaissance de l’assuré,
a fortiori que l’assuré les eut acceptées. Le document n’avait donc aucune force probante et la cour d’appel, en
conséquence, ne pouvait débouter l’assuré de sa demande.
La cassation s’imposait et l’on ne saurait reprocher à la deuxième chambre civile de l’avoir prononcée. Il demeure
que la motivation de l’arrêt (« en l'absence de signature par l'assuré des conditions particulières, celles-ci ne lui
sont pas opposables ») paraît à la fois inadaptée et trop radicale.
Inadaptée, elle l’est en ce qu’elle se place sur le terrain de l’opposabilité des conditions particulières, là où la
question, plus fondamentale, était celle de leur validité. Faute d’avoir été acceptées par le candidat à l’assurance,
ces conditions n’avaient fait l’objet d’aucun accord et n’étaient en conséquence pas seulement inopposables,
mais nulles et non avenues.
La motivation de l’arrêt est également trop radicale en ce qu’elle aboutit à soumettre l’opposabilité du contrat
d’assurance, pourtant consensuel (c’est-à-dire valable et donc opposable entre les parties par le seul échange des
consentements) à une condition de forme (la signature de l’assuré) que la loi ne prévoit pas. Jusqu’à présent, il
était jugé que les conditions particulières et plus généralement toute stipulation du contrat étaient opposables à
l’assuré dès lors qu’il en avait pris connaissance et avait manifesté sa volonté de les accepter. Certes, en cas de
litige, le meilleur moyen d’établir cette connaissance et cette acceptation résidait (et réside toujours) dans la
production d’un exemplaire signé de l’assuré comportant la clause que l’assureur entendait opposer. Mais rien
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n’interdisait à ce dernier d’établir ces faits par d’autres moyens, notamment en produisant la proposition
d’assurance comportant la mention que l’assuré reconnaissait avoir eu communication des documents (non
signés) qu’on lui opposait et déclarait accepter les stipulations qu’ils contenaient (Cass. 1re civ., 17 janv. 1984, n° 82-
15188 : Bull. civ. I, n°17 – Cass. 1re civ., 30 mai 1995, n° 92-17566 : RGAT 1995, p. 898, note L. Mayaux – Cass. 1re civ.,
3 janv. 1996, n° 93-13360 : RGDA 1996, p. 271, note M.-H. Maleville – Cass. 1re civ., 17 nov. 1998, n° 96-15126 : RGDA 1999,
p. 96, note M.-H. Maleville).
Si l’opposabilité des conditions particulières est désormais subordonnée à leur signature par le souscripteur, les
compagnies risquent de se trouver à la merci de leurs assurés, chaque fois que le contrat ne sera pas conclu
instantanément. Dans cette dernière hypothèse en effet, on peut supposer que l’assureur, qui accepte
immédiatement la proposition qui lui est faite, délivre sur le champ un exemplaire de la police et veille à ce que
l’assuré appose sa signature en bas des conditions particulières. En revanche, lorsque l’assureur s’accorde un
délai de réflexion et ne manifeste son acceptation, comme c’est fréquent, que par l’envoi de la police au candidat
à l’assurance, il sera tributaire de l’assuré : si celui-ci refuse ou néglige de renvoyer un exemplaire signé des
conditions particulières, l’assureur ne sera pas admis à se prévaloir des clauses qu’il contient en cas de litige. Pour
pallier ce risque, il faudrait subordonner la perfection du contrat à la signature de la police et à son renvoi par
l’assuré. La validité de cette condition mise à la formation du contrat, peu compatible avec le caractère
consensuel de l’assurance, est cependant douteuse en l’état de la jurisprudence (pour la licéité : Cass. 1re civ.,
23 avr. 1985, n° 84-10732 : RGAT 1985, p. 403, note J. Bigot – Cass. 1re civ., 4 févr. 2003, n° 99-17993 : RGDA 2003,
p. 439, note J. Kullmann. Mais contra : Cass. 1re civ., 14 janv. 1992, n° 90-13352 : RGAT 1992, p. 276, note R. Maurice –
Cass. 1re civ., 9 mars 1999, n° 96-20190 : RGDA 1999, p. 567 , note J. Kullmann ; Resp. civ. et assur. 1999, comm. 163,
note H. Groutel).
Cela étant, il faut se garder d’attribuer à l’arrêt, non destiné à une publication au Bulletin, une portée qu’il n’a sans
doute pas. La formule abrupte employée dénote certainement plus la volonté de la Cour de cassation de veiller à
ce qu’un assuré ne se voit pas imposer des conditions qu’il n’a manifestement jamais acceptées, plutôt qu’une
réelle intention de subordonner désormais systématiquement l’opposabilité des conditions particulières à leur
signature par l’assuré.
Auteur :
Maud Asselain, maître de conférences à l'université Montesquieu (Bordeaux 4),
directrice de l'Institut des Assurances de Bordeaux
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