Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

COURS DE HSE 2020

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 71

COURS D’HYGIÈNE, SÉCURITÉ ET D’ENVIRONNEMENT « HSE »

INTRODUCTION GENERALE
Dans le monde du travail de nos sociétés modernes, la mise en œuvre d’une politique « hygiène, sécurité et
environnement (HSE) » est devenue indispensable tant les enjeux sont multiples. L’intérêt HSE s’est fortement
accru au sein des entreprises. Il y a d’abord l’application plus stricte de la réglementation (code du travail). La
préservation de l’intégrité physique des salariés, de leur sécurité et de la protection de l’environnement relève de
la responsabilité du chef d’entreprise. Les entreprises reconnaissent l’importance d’une politique HSE car son
efficacité permet de réduire les risques d’accidents, les nuisances de l’environnement (la population, l’eau, le sol,
la faune et la flore). En outre elle procure des avantages :
✓ Économiques en minimisant les coûts liés aux AT/MP et les arrêts de travail ;
✓ Sociaux comme l’amélioration du dialogue social, de la communication interne, de l'image de l'entreprise
et sa pérennité;
✓ Travailler dans de bonnes conditions et dans un environnement sain.
Ainsi, la politique HSE, intégrée à l’ensemble des activités et ce, depuis la conception, permet d’éviter les
accidents ou situations catastrophiques, d’être socialement responsable et économiquement compétitive.
La sécurité signifie l’absence des accidents ou du risque inacceptable. L’accident est une manifestation du risque
qui est susceptible d’engendrer des dommages sur des personnes, des installations et/ou de l’environnement. C’est
de cela que nous nous intéressons dans ce manuel pour développer une politique HSE au sein des activités
professionnelles. Cette politique HSE a pour objectif de mettre en œuvre des mesures de prévention et de
protection de la santé des salariés et des populations, de la préservation des installations et de l’environnement.

1
Chapitre I : Hygiène, sécurité et environnement
L’Hygiène, la Santé et la Sécurité au Travail tiennent aujourd’hui une place de plus en plus prépondérante dans
la stratégie et le management de l’entreprise, car au-delà du drame humain et social qu’occasionnent un accident
du travail (AT) ou une maladie professionnelle (MP), les impacts économiques et juridiques sont souvent non
négligeables. Afin de sauver des vies au sein d’une entreprise, des dispositions pénales se sont renforcées ces
dernières années, pouvant aller jusqu’à engager la responsabilité civile, voire pénale du chef d’entreprise.
L’objectif consiste à lui faire prendre conscience de son rôle moteur dans la politique de prévention et de maîtrise
des risques au sein de l’activité qu’il dirige. Une politique de prévention des risques doit être entamée où il s’agit
d’identifier les dangers, évaluer, maîtriser et gérer les risques afin d’éviter les accidents. Dans le travail, les
salariés sont exposés aux différents risques sans connaître véritablement leur incidence (impact) à long terme sur
la santé humaine. La prise de conscience des situations dangereuses auxquelles peuvent être exposés les salariés
est une nécessité pour maîtriser les risques associés et concrétiser leur sécurité et celle des biens et de
l’environnement.
I- Définitions et concepts relatifs aux aspects santé, sécurité et environnement :

I-1 Hygiène
C’est l’ensemble des moyens collectifs ou individuels, les principes et les pratiques visant à préserver ou à
favoriser la santé;
✓ Il en est ainsi des mesures préventives à mettre en œuvre dans le cadre de la lutte contre les maladies
contagieuses
✓ En milieu professionnel, on cite, par exemple:
o Exécution des contrats de nettoyage
o Amélioration des conditions d’hygiène et de santé,
o Interdiction de prendre des repas dans les locaux des services,
o Aération des locaux de travail.
I-1-1 Objectifs de l’hygiène : Objectifs opérationnels, stratégiques et tactiques
a) Objectif opérationnel : Garantir la santé des personnes au travail.
b) Objectifs stratégiques :
✓ Identifier les agressions du milieu industriel envers l’individu.
✓ Déceler (découvrir) les risques nouveaux et émergeants.
✓ Évaluer les risques qui en résultent pour l’individu.
✓ Recommander les actions de protection.
✓ Vérifier l’efficacité des actions entreprises en les corrigeant éventuellement.
✓ Contrôler l’impact sur le plan biologique et physique des mesures appliquées.
2
c) Objectifs tactiques :
✓ Informer de la nature, de l’importance et des effets des risques.
✓ Faire connaitre les moyens de les maîtriser.
✓ Entrainer l’implication personnelle de chacune des personnes au travail.
II-2 Sécurité
I-2-1 Définition
Le terme de l’entreprise recouvre diverses réalités ; de l’affaire individuelle aux sociétés les plus puissantes qui
emploient de nombreux salariés et sont en rapport avec de multiples personnes. Les moyens, le personnel, les
organisations différent d’une entreprise à une autre, mais concernant la sécurité, les principes à appliquer restent
les mêmes. Comment gérer la sécurité comme n’importe quelle autre activité d’une entreprise ? La sécurité peut
être résumée comme :
✓ L’état de ce qui inspire confiance, l’absence d’accidents ou de risque inacceptable
✓ C’est la situation dans laquelle quelqu’un ou quelque chose n’est exposée :
o A aucun danger ;
o A aucun risque d’agression physique, d’accident, ou de vol.
✓ C’est l’ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les individus et
les familles, contre certains risques appelés risques sociaux.
✓ C’est l’ensemble des mesures de prévention et de secours nécessaires en toutes circonstances à la
sauvegarde des populations.
✓ La sécurité n’est pas l’affaire d’un spécialiste, mais celle de chacun
✓ La sécurité efficace est intégrée aux opérations, aux processus, comme à toutes les activités de l’entreprise.
✓ Tout accident peut être évité.
✓ Chacun est responsable de sa sécurité et celle des personnes qui l’entourent.
✓ La sécurité est avant tout une affaire de comportement individuel, à tous les niveaux, en commençant par
les responsables.
I-2-2 La démarche de la sécurité :
La démarche passe par dix points fondamentaux qui sont :
1) L’engagement des dirigeants-politique de sécurité :
✓ Exprimer clairement ce que l’on attend de son personnel
✓ Encourager les initiatives, les bons résultats, les bons comportements,
✓ Décourager les mauvais comportements,
✓ S’informer auprès de ces collaborateurs de leurs résultats de sécurité,
✓ Faire des visites de sécurité,
✓ S’intéresser aux résultats de sécurité et aux actions entreprises pour leur amélioration,
✓ Définir une politique de sécurité : ses objectifs à long terme, ses raisons et les moyens à mettre en œuvre,
✓ Respecter cette politique et en suivre l’application et les résultats,
✓ Avoir une stratégie de sécurité.
2) Des règles clairement établies, connues et appliquées :
Les règles et procédure aident à atteindre les résultats, à bien faire. Il est étonnant de constater que de nombreuses
entreprises ne se préoccupent pas de fixer des règles précises de fonctionnement ; il est pourtant impératif de
définir ce que chacun doit faire à son poste. Il est également indispensable à chaque responsable de définir « les
bonnes pratiques » dans un lieu de travail et de les classées en 4 catégories : nécessaire, applicables, connues et
appliquées. En fait, il faut se doter d’un référentiel, même s’il n’est pas complet, il doit être maintenu à jour,

3
modifié quand cela est jugé nécessaire. Ce dernier doit être respecté par tout le monde, y compris par ceux qui
sont de passage et par la hiérarchie.
3) Des objectifs et des plans d’actions :
L’objectif doit être clair, compréhensible par tous, réaliste et accompagné des moyens pour l’atteindre. Lorsque
le responsable a décrit sa politique de sécurité, il doit ensuite la décliner de façon cohérente. Les actions doivent
s’attaquer aux causes profondes des dysfonctionnements et des accidents, ce qui suppose qu’on les connait, qu’on
les a analysées. On aura donc un système pour connaitre et analyser les dysfonctionnements : le retour
d’expérience. L’idéal étant d’anticiper ces dysfonctionnements, on aura un plan d’action pour analyser les risques
liés à toutes les activités de l’entreprise.
4) La formation
La formation sécurité devait, au moins partiellement, être comprise dans la formation professionnelle, soit :
✓ Consignes et règles de sécurité, relevant aussi bien des obligations légales que d’un environnement
particulier (site, chantier, etc.) ;
✓ Secourisme ;
✓ Gestes et attitudes pour ceux qui ont des manipulations à entreprendre ; manipulations particulières
(extincteurs, etc.) ;
✓ Formation aux méthodes, approches et outils (analyse d’accident, analyse de risque, visite et réunion de
sécurité sans oublier la formation des membres du CHSCT.
5) Exploitation de l’expérience
Il faut parler de deux aspects de ce sujet : l’analyse des accidents et les leçons tirées des accidents. Les deux
aspects révèlent du « retour d’expérience ». Pour ce qui concerne les leçons tirées de l’expérience, l’analyse des
accidents locaux est un premier pas, mais il faut aussi se préoccuper de ce qui est arrivé ailleurs (les autres sites,
ateliers, etc.).
6) Motivation du personnel :
Facilité le dialogue, encouragement, promotion…
7) La communication :
L’entreprise est un milieu hiérarchisé où la communication doit être organisée pour fonctionner, sinon les
habituelles cloisons hiérarchiques ou d’autres éléments organisationnels (activités différentes), comportementaux
(rivalités), géographiques (établissements éloignés) joueront un rôle de filtre.
8) Une organisation spécifique :
C’est par le biais d’une organisation simple, que les responsables vont pouvoir gérer l’ensemble du système
sécurité, et tout d’abord par une instance de direction.
9) Le contrôle, le recyclage :
La notion de contrôle est fondamentale dans tous les systèmes de gestion. Le contrôle doit être en ligne, afin de
s’assurer avant, pendant et après une action donnée, qu’il n’y a pas d’écart par rapport à l’objectif.
10) La persévérance
La clé pour une meilleure sécurité repose pour beaucoup dans l’amélioration des comportements à tous les
niveaux de l’entreprise. Lorsqu’on s’engage dans une démarche de sécurité, il est fondamental de l’inscrire dans
la durée. Tout arrêt dans le suivi de la gestion de la sécurité entraine l’échec de la politique mise en place.

4
I-3 Environnement : Importance de l’environnement pour l’entreprise :

I-3-1 Aspect technique


➢ Mettre au point de technologies plus sûres et plus performantes vis à vis de l’environnement.
✓ Système de dépollution
✓ Système antipollution : Technologie propre
✓ Remise en ordre des ateliers de production
✓ Modification des procédés de fabrication
✓ Utilisation de procédés propres où la nature des procédés de production est radicalement changée
➢ Minimiser les déchets et rejets générés et les traiter sans risque pour l’environnement
➢ Réduire l’impact sur l’environnement des sites de production
✓ Agir sur les rejets de polluants, c’est donc aussi connaître les dangers qu’ils peuvent induire
✓ Les pollutions résiduelles doivent être traitées par les technologies les plus adaptées et leurs
impacts doivent être évalués après épuration.
I-3-2 Aspect juridique
➢ Être en conformité avec la réglementation (C’est une obligation)
➢ Maîtriser les coûts
✓ Rejets aqueux
✓ Rejets atmosphériques
✓ Déchets
✓ Sols pollués
I-3-3 Aspect certification
➢ Répondre aux attentes du « voisinage » et des autres parties intéressées

5
✓ Mettre en place un Système de Management de l’Environnement (ISO 14001)
✓ Gagner la confiance des riverains, des clients, des assureurs, des associations diverses, de
l’administration, …
✓ Démontrer un bon niveau de performance environnementale (faibles impacts, risques maîtrisés)
➢ Être soucieux de l’impact des produits et des façons de produire sur l’environnement
✓ Survie de l’environnement = Survie de l’entreprise
I-3-4 Image/ communication
➢ Donner une meilleure image de marque de l’entreprise à l’extérieure
➢ Coopérer et communiquer avec les clients, les fournisseurs et les pouvoirs publics pour perfectionner les
produits et l’outil de production en minimisant leur impact sur la santé et l’environnement
✓ Plaquettes d’informations
✓ Journée portes ouvertes
✓ Traitement des retours clients
Pour l’entreprise l’environnement est source de nouvelles opportunités :
✓ Réduction des risques
✓ Réduction des charges
✓ Consolidation des positions commerciales
✓ Amélioration des conditions de travail
✓ Motivation du personnel
✓ La confiance des pouvoirs publics
✓ Meilleure image de marque vis à vis du public et des riverains.
II Structure HSE
II-1 Démarche de développement durable- approche HSE
➢ Protection des hommes et des populations : Maîtrise de la santé des salariés à leur poste de travail.
➢ Protection des biens/Efficacité économique : Rentabilité, réputation, image de marque, sûreté
➢ Respect des tiers et de notre environnement :
✓ Rejets chroniques et accidentels / déchets
✓ Produits achetés / vendus (cycle complet de la vie du produit)
➢ Respect des lois et règlements imposés par les pouvoirs publics
La sécurité, l’hygiène-santé, la protection de l'environnement résultent de la bonne articulation des éléments
de prévention (règlements, actions mises en œuvre) :
✓ Modalité d'application et de contrôle
✓ Recherche permanente basée sur la connaissance des textes et sur l'expérience
✓ Formation du personnel.
II-2 Fonctions habituelles d’une structure HSE
II-2-1 Rôle de la structure HSE
Protéger l’homme et son environnement contre l’homme par : La prévention, l'élimination, la réduction des
risques.

6
II-2-2 Objectifs du service HSE

1- Planifier : Participer à la définition de la politique HSE de l’entreprise en termes d'objectifs et de moyens


2- Faire
✓ Rédiger et maintenir à jour les consignes HSE / plans spécifiques
✓ Connaitre / Centraliser et Diffuser toute la documentation utile (recommandations, obligations
réglementaires, …)
✓ Assurer la formation du personnel en matière de prévention HSE
✓ Diriger les actions de communication HSE
3- Contrôler l’efficacité de la politique :
✓ Vérifier le respect des consignes
✓ Effectuer quotidiennement une tournée HSE sur site
✓ Effectuer des audits HSE sur le site, en particulier sur les chantiers
✓ Analyser les dysfonctionnements HSE
✓ Participer à la tenue à jour des statistiques et à la publication du rapport annuel du Comité d'Hygiène, de
Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT).
4- Corriger :
✓ Tirer des enseignements des erreurs passées pour éviter qu'elles ne se reproduisent
✓ Initier les actions correctives nécessaires suite à tout dysfonctionnement HSE
✓ Diriger/ Coordonner la lutte contre les sinistres.
II-2-3 Missions
Les différents objectifs d'un service HSE peuvent être traduits, d'une autre manière, en missions :
a) Recherche :
✓ Analyse les accidents et les conditions de travail
✓ Élabore des statistiques "techniques"
✓ Participe aux programmes de prévention
✓ Gère la documentation technique et réglementaire et assure une veille réglementaire.
b) Opérationnelle
✓ Campagnes de sécurité :
o Accueil
o Formation
o Conférences
✓ Lutte contre les incendies
7
✓ Vérification et contrôles des installations, matériels et produits
✓ Entretien des équipements et moyens de protection
✓ S’occupe des 1er secours et évacuation des blessés
✓ Respect des organismes légaux.
c) De conseil :
✓ Sur la conception et modification des installations
✓ Participe à l'élaboration des consignes de sécurité et des procédures
✓ Participe à l'élaboration des plans de prévention.
d) Liaison avec :
✓ Le service médecine du travail
✓ Les services ou directions de l'établissement
✓ Les organismes extérieurs de prévention
✓ Les organismes d'état.
II-2-4 Exemple d’actions d’un service HSE
a - Actions préventives :
➢ Procédures :
✓ Règlement personnel (manuel de sécurité)
✓ Règlement et sélection des entreprises extérieures
✓ Consignes HSE
✓ Procédure / comité de sécurité / autorisation de travail.
➢ Motivation sensibilisation :
✓ Information / formation
✓ Campagne : concours - affiches - film - intranet –
✓ Exercices
✓ Comité sécurité
✓ Étude- réalisation de travaux pour diminuer les risques :
✓ Suggestions / conseils
✓ Études de danger
✓ Études d'impact
✓ Visite périodique
✓ Audit
b - Actions curatives :
➢ Lutte contre le feu et les pollutions :
✓ Plans d'action : 1ère urgence / 2ème urgence, protection civile, organismes tiers
✓ Matériel : émulseurs, véhicules, installations fixes, détecteurs, matériel de lutte contre la pollution.
➢ Protection des installations :
✓ Plans d'urgence : POI (plan opérationnel interne), PPI (plan particulier d’intervention), Alerte à la bombe
✓ Moyens : agents sécurité, équipe de 1er secours, pompiers, …
Les plans d’urgences sont des documents opérationnels ayant pour objectif de consigner l’ensemble des moyens
à mettre en place en cas d’accident ou de pollution afin de :
✓ Organiser efficacement et rapidement le déploiement des secours,
✓ Organiser les actions prioritaires à mener,
✓ Faciliter les interventions,

8
✓ Informer les autorités compétentes.
Ceci dans un souci de réactivité maximale afin de limiter les préjudices corporels et matériels. La réalisation d’un
plan de gestion de crise, en amont d’une crise, amène à définir la typologie des accidents pouvant survenir, leurs
conséquences et les moyens à déployer, dans un seul but : gérer la crise de la façon la plus efficace et la plus
rapide possible. Ce qui nécessite une coordination sans faille et une grande réactivité. Les plans POI et PPI
contiennent :
✓ L’indication des risques pour lesquels le plan est établi,
✓ L’analyse des différents scénarii d’accidents possibles et de leurs conséquences les plus pénalisantes,
✓ Les mesures d’organisation,
✓ Les méthodes d’intervention,
✓ Les moyens et équipements nécessaires à la protection du personnel, des populations et de
l’environnement,
✓ Les circuits d’alerte et d’information des autorités compétentes et de toutes les parties prenantes
(Administrations, Élus, Médias, Associations, …).
➢ Le Plan Opérationnel Interne (POI)
✓ Gérer une crise ou une pollution interne à l’entreprise sans risque de propagation à l’extérieur du site.
✓ A l’initiative de l’exploitant.
✓ Le POI est déclenché et mis en œuvre par le Directeur de l’entreprise ou son représentant).
➢ Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)
✓ Gérer une crise ou une pollution interne à l’entreprise avec propagation à l’extérieur de son enceinte.
✓ A l’initiative des services de l’État
✓ Le PPI est déclenché et mis en œuvre par le wali ou son représentant.
II-3 Rôle de l’ingénieur prévention HSE
II-3-1 Objectifs
✓ Assurer et faire appliquer la prévention nécessaire afin d'éliminer les risques d'accident de toute nature.
✓ Contrôler et signaler toute situation ou tout procédé contraire au règlement intérieur et aux dispositions
légales sur la sécurité et l'hygiène / santé au travail, l'environnement.
✓ Informer, instruire, entrainer les équipes de lutte contre l'incendie et risques environnementaux pour
développer les connaissances du personnel en fonction du matériel disposé sur le site.
II-3-2 Responsabilités
✓ Organiser et planifier le travail du service entre ses différents membres.
✓ Coordonner le travail et la gestion du personnel.
✓ Contrôler le travail exécuté.
✓ Assurer la veille technologique et réglementaire dans le domaine SHE.
✓ Recevoir les représentants ou fournisseurs d'équipement de protection ou de lutte contre les risques ou
incidents HSE.
✓ Tenir les équipes d'intervention parfaitement entraînées et les matériels en excellent état.
✓ Contrôler et surveiller la formation du personnel dans le domaine HSE.
✓ Assurer par délégation de la Direction les relations avec l'administration

II-4 Éléments d’excellence du système de gestion HSE


II-4-1 Direction
✓ Fort engagement de la Direction démontré
✓ Politique et principes de Sécurité
✓ Objectifs et plans ambitieux
9
✓ Standards de Performance élevés
II-4-2 Organisation
✓ Support des équipes “HSE”
✓ Responsabilité Hiérarchique « HSE »
✓ Organisation “ HSE ” intégrée
✓ Motivation progressive
II-4-3 Opérations
✓ Communication efficace
✓ Formation continue en Sécurité
✓ Investigations/rapports des blessures et incidents
✓ Audits réguliers et réévaluations.
II-5 Processus d’amélioration du système HSE
II-5-1 Engagement et Responsabilité
✓ Politique HSE
✓ Objectifs et programmes d’amélioration
✓ Organisation et responsabilité
✓ Conformité réglementaire.
II-5-2 Gestion du risque
✓ Processus d’identification des dangers et d’évaluation des risques HSE
✓ Sécurité intégrée des procédés
✓ Gestion des modifications
✓ Gestion des nouveaux projets
✓ Maîtrise opérationnelle.
II-5-3 Gestion de la santé au travail et de la sécurité des personnes
✓ Ergonomie et conditions de travail
✓ Hygiène industrielle
✓ Gestion des risques liés aux postes de travail.
✓ Gestion et suivi des maladies professionnelles
✓ Soins d’urgence et premiers secours
✓ Gestion et suivi médical des accidents
✓ Aptitudes au travail.
II-5-4 Gestion de l’Environnement
✓ Gestion des rejets liquides
✓ Gestion des rejets atmosphériques
✓ Gestion des déchets
✓ Gestion des nuisances (bruits et odeurs en limite de site)
✓ Gestion des produits chimiques et dangereux
✓ Gestion et réhabilitation des sites et sols pollués
✓ Gestion des ressources naturelles (eau & énergie).
II-5-5 Gestion des contractants
✓ Partenariat
10
✓ Gestion des fournisseurs (produits et équipements)
✓ Gestion des sous-traitants (Services et intervention sur les sites).
II-5-6 Communication et Documentation
✓ Communication
o Interne
o Externe
✓ Documentation.
II-5-7 Formation et Qualification
✓ Programmes de formation
✓ Exigences de qualifications.
II-5-8 Gestion des Accidents et Incidents
✓ Reporting des Accidents, Incidents et presque-accidents
✓ Processus d’Investigation
✓ Enregistrement, statistique et retour d’expérience.
II-5-9 Gestion des Urgences et des Crises
✓ Plans d’Urgences
✓ Gestion de la Crise.
II-5-10 Audit et Revue
✓ Audit
✓ Inspection et contrôle
✓ Audit Système
✓ Revue du HSE et des Programmes.

11
CHAPITRE II : ACCIDENTS DE TRAVAIL
Introduction
Dès qu’on se préoccupe de l’application de la sécurité dans le monde du travail, il est inévitable de recouper les
thèmes de sécurité, d’hygiène industrielle, d’environnement et même de qualité. En effet, toute action mise en
œuvre pour diminuer de façon durable les risques d’accident ou de « presque accident » montre que la notion
d’accident peut être étendue à celle de panne, d’incident, d’arrêt, de perte, en fait tout ce qui représente un
dysfonctionnement : d’où la relation évidente avec la qualité. Agir pour une meilleure sécurité va donc conduire
à améliorer la qualité. Les entreprises d’aujourd’hui lient hygiène, sécurité, environnement et qualité et confient
l’ensemble à un seul poste de directeur prévention qualité. La prévention concourt à diminuer la probabilité
d’occurrence ou la gravité d’un événement « non voulu » ou d’un dysfonctionnement comme une blessure ou
bien même la production d’un nuage toxique. La maintenance peut y concourir, en tant que prévention à l’égard
des machines.
I- Quelques définitions
I-1 Danger
Désigne une situation matérielle comportant un potentiel d’atteinte à l’intégrité physique des personnes, des
dommages pour les biens ou l’environnement ou d’une combinaison de ces atteintes. Le danger représente une
menace potentielle de dommage alors que le risque est une évaluation de l’exposition à ce danger (voir les figures
ci-dessous). Cette notion de danger et l’exposition au danger est fondamentale.
I-2 Le risque
Le risque, mot piège où sont confondus à la fois danger et conséquence, est la combinaison de la probabilité
d’occurrence d’un dysfonctionnement et de sa gravité potentielle. Le risque mesure le niveau de danger.
✓ Le risque est la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période donnée ou dans des
circonstances déterminées. Une source de risque est généralement caractérisée :
✓ Par la présence d’un ou plusieurs dangers potentiels, c’est-à-dire une situation réunissant tous les facteurs
pouvant entraîner un accident potentiel ou engendrer un événement indésirable et compromettre la sécurité
des personnes, la sûreté des installations, l’environnement :
o Produits dangereux : inflammables, explosifs, toxiques, polluants
o Réactions chimiques dangereuses : incompatibilité, corrosion, emballement thermique,
dégagement de produits toxiques, …
I-2-1 Risques d’incendie ou explosion
Ces risques surviennent lors de la manipulation et de l’utilisation de PRODUITS : Explosibles, Comburants,
Extrêmement Inflammables, Facilement inflammables, Inflammables

I-2-2 Risques d’intoxication


Ces risques surviennent lors de la manipulation et de l’utilisation de :

12
✓ Produits : Très toxiques, Toxiques, Nocifs, Corrosifs, Irritants, Sensibilisants, Cancérigènes, Asphyxiants,
Dangereux pour l’environnement
✓ Procédés/matériels
Ils peuvent survenir dans la mise en œuvre de conditions opératoires Continus, Discontinus, Pression,
Température, Machines, Électricité, Démarrage/Arrêt, Travaux, Rayonnement, Energie, Bruit, Chaleur/froid
✓ Par un événement initiateur exposant à ce danger : Modification des conditions opératoires, Défaillances
technique, organisationnelle ou humaine, Événements extérieurs inattendus
✓ Ambiance de travail : Bruit – Agitation, Poussière, Chaleur/Froid/Intempéries, Rayonnement,
Conception/Agencement, Encombrement, Isolement
I-2-3 Évaluation du risque,
Chacun a sa perception du risque, qu’il soit responsable, employé ou étudiant. Notre conduite personnelle obéit
bien souvent à des motivations irrationnelles (colère, orgueil, stress, confiance…) qui peuvent nous faire
minimiser ou même nier le danger réel d’une situation.
I-2-3-1 Notion d’exposition
Le risque résulte d’une exposition à un danger :
Risque = Danger X Exposition
Figure (II.1.), le risque de survenance d’un accident (dégâts humains) est faible.

Figure (II.2.), le risque de survenance d’un accident (dégât humain) est très élevé. Cette situation représente la
notion ‘Situation dangereuse et notion d’exposition’.

13
I-2-3-2 La prise du risque par un individu
Elle n’est pas fonction du risque réel, mais de la perception qu’il a de ce risque.
I-2-3-3 Approche par le risque

Le niveau de risque est défini de longue date par une grandeur à deux dimensions associées à une phase précise
de l’activité de l’installation étudiée et caractérisant un événement indésirable par :
✓ Le niveau de gravité : évaluation des dommages potentiels aux personnes (létalité, blessures irréversibles)
et des dégâts aux équipements (biens internes et externes à l’entreprise)
14
✓ Le niveau de probabilité : estimation de sa probabilité d’occurrence
I-2-3-4. Matrice d’évaluation des risques : Gravité – Probabilité d’occurrence
Plusieurs niveaux de gravité peuvent être définis, ils évoluent :
✓ Suivant les pays, les sociétés
✓ Avec le temps et l’évolution des technologies
Ainsi, le niveau de gravité peut varier d’une analyse de risque à l’autre, d’une industrie à l’autre.

Cette matrice d’évaluation des niveaux de risque est utilisée par les industriels pour les études d’analyse de
risques à titre préventif selon la méthode dite « probabiliste ». Elle est par ailleurs adaptée et mise en œuvre
pour :
✓ L’évaluation des incidents et accidents; la situation du niveau de risque permet de définir :
o Les niveaux auxquels sera diffusée l’information concernant l’accident (secteur concerné de
l’usine, l’usine, le groupe, la profession) pour contribuer au partage d’expérience.
o Le niveau de décisions validant l’analyse et les plans d’actions afin d’éviter le renouvellement de
l’accident (secteur concerné, direction du site, direction du groupe).
✓ Définir une stratégie de maintenance, en fonction des risques associés à la défaillance des équipements.
Le niveau de risque permet de rendre prioritaire les interventions de maintenance ainsi que la gestion des stocks
de pièces de rechange.
I-2-4 Différents types de risques
Le risque est inhérent à toute activité humaine. Dans une situation dangereuse, la probabilité d’occurrence d’un
évènement non souhaité (ENS) est susceptible de causer un dommage (un accident ou une maladie). La notion de
risque fait appel à celle de nuisance. Une nuisance est tout ce qui fait du tort, qui agresse, qui perturbe. C’est un
produit ou un phénomène susceptible d’agresser l’homme et la nature en général (la flore et la faune), d’altérer
leur fonctionnement, de perturber leur équilibre.
Toute activité humaine donne naissance à des nuisances qui se traduisent par des risques. Il est possible d’affirmer
que toute forme de vie est accompagnée de production de nuisances plus ou moins graves, susceptibles d’agir sur
l’environnement. Suivant l’origine et les caractéristiques des nuisances, il y a lieu de distinguer :
I-2-4-1 Les risques industriels
Ces risques peuvent se traduisent par les accidents graves susceptibles de faire beaucoup de victimes, des dégâts
matériels considérables et une et une importante pollution de l’environnement. Les accidents industriels sont
caractérisés par :

15
✓ Des incendies éventuellement précédés ou suivis d’explosions,
✓ Des explosions éventuellement précédés ou suivis d’incendies,
✓ La formation et la libération dans la nature de substances nocives ou toxiques (vapeurs, fumées…),
Le plus souvent, ces accidents sont dits majeurs car ils sont suivis de conséquences graves et nombreuses :
✓ Des victimes parmi les salariés et les populations,
✓ Destructions des constructions dues à des incendies et des explosions,
✓ Intoxications plus ou moins graves dues à l’émanation de substances dangereuses.
✓ Pollution de la nature par les polluants toxiques émis.
I-2-4-2 Les risques professionnels
Les risques professionnels se manifestent par des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il s’agit
de risques de faible importance et les conséquences sont limitées aux locaux ou postes de travail, ateliers,
laboratoires, bureaux ainsi qu’aux salariés et travailleurs exposés. Les risques professionnels sont à l’origine des
accidents de travail et des pathologies professionnelles. Les pathologies professionnelles sont des atteintes à la
santé, suite à une absorption de petites quantités et pendant une durée plus ou moins longue, de substances
dangereuses auxquelles la victime a été exposée durant l’exercice de sa fonction. Parmi les maladies
professionnelles, on cite à titre d’exemples :
✓ La surdité professionnelle (exposition à des niveaux sonores élevés).
✓ Anémie, leucémies, contacte provoqué par les rayonnements ionisants (rayon X, rayon gamma…).
✓ Saturnisme professionnel
I-2-4-3 Les risques de la vie courante
Il s’agit de risques tels que les risques domestiques, les risques dus aux travaux de bricolage, aux loisirs, etc. Ce
domaine de risques est très vaste, complexe et difficile à appréhender.
La différence essentielle entre ces trois catégories de risques reste l’ampleur des dégâts causés en cas d’accidents
✓ Les risques professionnels touchent seulement quelques personnes, les salariés travaillant à proximité des
sources de danger ;
✓ Les risques de la vie courante touchent le plus souvent une personne ;
✓ Par contre, les risques industriels majeurs sont source d’accidents très graves, faisant un grand nombre de
victimes, tant parmi les salariés présents que parmi la population alentour, et les dégâts matériels sont
souvent considérables.
II- Accidents de travail
II-1 Définitions
II-1-1 Accident de travail
L’accident du travail peut être défini comme une atteinte corporelle avec lésions temporaires ou définitives,
produites par une action extérieure, soudaine et rapide. Suivant la gravité des lésions, on distingue :
✓ Les accidents sans arrêt, bénins, souvent sans suite et qui peuvent être soignés sur place.
✓ Les accidents avec arrêt (de quelques jours à quelques mois) avec lésions nécessitant des soins particuliers,
✓ Les accidents avec incapacité permanente (IP) correspondant à des lésions définitives et séquelles,
susceptibles de réduire la capacité de travail (incapacité partielle ou totale).
✓ Les accidents mortels avec décès immédiat ou coma suivi du décès.
L’accident de travail au sein d’une entreprise ou d’une activité professionnelle est défini par plusieurs paramètres
dont les plus importants sont :
16
Indice de Fréquence (IF) = (Nombre d’accident avec arrêt x 1000) / Nombre de salariés Taux de gravité =
(Nombre de jours arrêtés x 1000) / Nombre d’heures travaillées
Quelques exemples d’accident du travail ayant pour origine des risques bien connus :
✓ Mains entrainées et écrasées par les organes mobiles d’une machine-outil ;
✓ Chutes dans les escaliers ;
✓ Respiration de gaz et vapeurs toxiques dans les locaux non ou mal aérés.
II-1-2. Presque accident:
Correspond à :
✓ Un événement soudain et imprévu, qui aurait pu, dans des conditions légèrement différentes, occasionner
un accident.
✓ Des circonstances dangereuses: pas de blessés dans le personnel, mais des dommages matériels -
avertissements d'événements à venir.
II-1-3 Incident
Correspond à un événement non souhaité survenu au cours du travail n’ayant pas entraîné des lésions corporelles.
Le schéma suivant illustre la différence entre Accident- Presque accident – incident.

II-2 Échelle de Gravité


✓ Faible fréquence : on est souvent enclin à oublier que ces évènements sont rares
✓ Gravité importante : Nombreuse, victimes, perte d’image, dommage aux biens et à l’environnement.

17
II-3 Analyse des accidents
II-3-1 Obligations :
✓ Avis d’accident : tout employé victime d’un accident au travail doit en aviser immédiatement, ou dans les
plus brefs délais, son supérieur immédiat.
✓ Premiers soins : lorsque la victime d’un accident nécessite des premiers soins, un secouriste certifié,
présent dans l’entreprise, doit être en mesure de les fournir.
II-3-2 Actions à prendre en cas d’accident
L’entreprise doit s’organiser pour être en mesure de porter secours en cas d’accident. Tout accident doit être
rapporté au superviseur du département. Celui-ci veillera alors à
✓ Déclencher les mesures d’urgence s’il y a lieu; rendre les lieux et les équipements sécuritaires (ex. : arrêt
de la machine, protection de la zone concernée, éloignement des curieux)
✓ Sécuriser les personnes impliquées.
✓ Identifier les sources de preuves et d’évidence et les protéger contre toute modification ou déplacement
✓ Déclencher l’enquête et l’analyse de l’accident.
II-3-3 Registre des accidents, premiers soins et premiers secours
L’entreprise doit consigner tous les accidents qui surviennent au travail, de même que toutes les informations
relatives aux premiers soins dispensés. Il est possible de consigner ces informations dans le registre des accidents,
premiers soins et premiers secours.
1. Pour tout événement ayant provoqué une blessure (incluant les blessures mineures), le secouriste en poste ou
le supérieur immédiat de la personne en cause doit consigner les détails de l’événement dans le registre prévu à
cette fin.
2. En plus de répondre à une obligation légale, le registre accidents, premiers soins et premiers secours peut être
un important outil de prévention pour le comité de santé et de sécurité de l’entreprise. Le comité devrait en faire
l’étude à chacune de ses réunions.
3. À la suite de la collecte des faits entourant l’accident, si des mesures correctives peuvent être apportées, le
supérieur immédiat de la personne accidentée est responsable de les faire faire dans les plus brefs délais.

18
CHAPITRE III PHÉNOMÈNES D’INCENDIE ET D’EXPLOSION
Introduction
L’incendie est un phénomène de combustion qui peut dégénérer rapidement. Il est souvent dévastateur car il peut
entraîner de nombreuses victimes et des dégâts importants avec des coûts élevés, particulièrement dans les
installations industrielles, les entrepôts et les établissements recevant du public (ERP) dont les magasins de ventes
sont les plus nombreux. Tout est réduit en fumée en un temps très court; c’est l’accident le plus redouté.
L’explosion, une réaction chimique violente et accompagnée de dégagement gazeux, est aussi souvent à l’origine
d’incendies. Les origines d’incendies peuvent être nombreuses : réactions chimiques dangereuses,
incompatibilités de produits, explosifs, emballement thermique, fuite de gaz, électricité (surtension, appareils
défectueux), malveillance, imprudence, ignorance…La lutte contre le feu est un élément déterminant pour la
sauvegarde des personnes et des biens. Nous rappelons ici les éléments à l’origine des phénomènes d’incendie et
d’explosion.
I- La combustion
L’incendie et l’explosion font partie du risque chimique important et fréquent. Ils sont la conséquence d’une
réaction dangereuse, la combustion. La combustion est une réaction chimique qui se produit entre deux corps un
combustible et un comburant et s’accompagne d’un dégageant de chaleur. La combustion peut être lente (cas de
la rouille) ou vive avec apparition de flamme. Cette dernière est instantanée, elle provoque un échauffement des
produits et les décompose en partie avec une augmentation de fortes pressions de gaz et de vapeurs entraînant
l’explosion.
I-1 Triangle du feu
La combustion ne peut avoir lieu que si les trois éléments suivants sont réunis simultanément:
✓ Un comburant
✓ Un combustible
✓ Une source d’inflammation ou source de chaleur ou énergie d’activation
Ces éléments sont appelés le « Triangle du feu ». L’incendie se déclare chaque fois les trois éléments sont en
présence :

✓ Lorsque l'un des trois éléments n'est pas présent, la combustion ne peut pas se réaliser.
I-1-1 Les comburants
I-1-1-1 Oxygène de l’air
Le comburant le plus courant est l’oxygène de l’air, sa composition volumique dans l’air est approximativement
la suivante :

19
L’oxygène est un comburant d’autant plus puissant que sa concentration est plus élevée dans le mélange gazeux.
Ainsi, l’oxygène liquide un pouvoir comburant considérable. Les corps combustibles poreux ou adsorbants
imprégnés d’oxygène liquide sont des explosifs extrêmement puissants. L’azote est un gaz inerte et ne participe
pas à la combustion, aussi l’un des moyens pour éteindre un feu va consister à priver le feu d’oxygène à l’aide de
la mousse, un gaz inerte (CO2, N2, …) ou de la vapeur d’eau.
I-1-1-2 Autres comburants
Certains corps chimiques contenant ou non de l’oxygène sont des comburants car ils réagissent violemment avec
les matières combustibles et organiques.
Exemples
✓ L’acide nitrique, le peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) concentrés enflamment la plupart des
matières organiques
✓ Les matières organiques imprégnées de chlorate de sodium sec peuvent facilement s’enflammer sous
l’effet d’un frottement, d’un choc où d’une élévation de température
✓ Le fer brûle dans le chlore humide et chaud (T > 120°)
✓ Le fluor est un comburant plus actif que l’oxygène et enflamme la plupart des produits
I-1-2 Les combustibles
Appelés aussi substances inflammables, ce sont des produits qui ont la propreté de se combiner à l’oxygène pour
conduire à une réaction de combustion. La grande majorité des produits organiques contenant du carbone et de
l’hydrogène sont combustibles. Plusieurs produits minéraux : l’hydrogène, l’oxyde de carbone, l’ammoniac,
l’hydrogène sulfuré, l’acide cyanhydrique, le sulfure de carbone sont également combustibles même s’ils ne
renferment pas toujours du carbone et de l’hydrogène. Les principaux produits formés lors des combustions sont
la vapeur d’eau et le gaz carbonique. Les produits azotés dégagent en plus des oxydes d’azote et les produits
soufrés de l’anhydride sulfureux. La combustion des produits naturels (charbon, dérivés du pétrole, alcools, etc.)
dégage de la chaleur, de la vapeur d’eau et du gaz carbonique. La combustion ne peut se produire qu’aux
conditions suivantes :
✓ Le combustible, d’une façon générale, se trouve en phase gazeuse. Il n’existe que peu de corps susceptibles
de brûler à l’état solide (phosphore, sodium)
✓ Le combustible et le comburant doivent être dans des proportions convenables.
De nature très variée, les combustibles peuvent se trouver sous forme :
✓ De gaz ou de vapeurs : hydrogène, hydrocarbures gazeux, H2S, …
✓ De gaz liquéfiés : propane, ammoniac, …
✓ De liquides, de gouttelettes, d’aérosols
✓ De poussières : polystyrène, polyéthylène, soufre, farine ainsi que certains métaux.
Une zone dangereuse est définie comme une zone dans laquelle des atmosphères sont présentes dans des quantités
telles qu’elles nécessitent une prise de précaution particulière lors de la construction et de l’utilisation de matériel
électrique. On appelle “atmosphère explosive” ou ATEX, le mélange avec l’air, dans les conditions
atmosphériques de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières dans lequel,
après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.

20
Exemples d’atmosphères explosives :
En exploitation courante ou en situation accidentelle, ces atmosphères explosives peuvent se former:
✓ Dans les installations de combustion (fours, chaudières,…) en particulier en cas d’extinction de flammes
si le combustible n’est pas coupé.
✓ Au voisinage d’équipement : pompes, compresseurs, réacteurs, échangeurs de chaleurs,……
✓ Dans les installations elles-mêmes : remplissage de réservoir.
✓ A l’air libre: vapeurs de solvants lors de nettoyage, dégraissage, travaux de peinture,…..
I-1-2-1 Combustibles gazeux
a. Développement de la combustion
La réaction de combustion amorcée en un point du mélange par une source d’inflammation libère de l’énergie
sous forme de chaleur. Si cette chaleur dégagée est assez grande pour porter les couches voisines du mélange
combustible-comburant à une température suffisante, la combustion se propage de proche en proche puis
progresse dans le mélange de gaz frais. Les gaz produits sont portés à haute température et pression. Suivant la
vitesse d’avancement du front de flamme, on parle d’inflammation ou d’explosion.
b. Limites d’inflammabilité
Il existe une zone, appelée zone d’inflammabilité (définie par les limites d’inflammabilité ou d’explosivité) où la
propagation de la flamme est possible. En deçà et au-delà de cette zone la combustion ne peut se développer.
I-1-2-2. Combustible liquide
a. Température de point d’éclair ou point de flash
✓ Liquide au repos
La température de point d’éclair est la température minimale à laquelle un combustible liquide émet assez de
vapeurs pour permettre une courte inflammation en présence d’une flamme. Les vapeurs s’enflamment et
s’éteignent aussitôt. Le tableau ci-après donne les valeurs des spécifications de point d’éclair de quelques produits.

21
La température de point d’éclair reflète bien entendu le danger d’inflammation que peut représenter un
combustible liquide au repos dans des opérations de transport ou de stockage. Ce danger est en relation directe
avec la volatilité du combustible c’est-à-dire sa tendance à donner des vapeurs. Cette volatilité peut être
caractérisée par la tension de vapeur aux diverses températures.
✓ Liquide en mouvement : gouttelettes
Dans un liquide pulvérisé sous forme de fines gouttelettes, à une température inférieure au point d’éclair, si
l’énergie apportée est suffisante pour transformer en vapeur quelques gouttelettes il peut y avoir :
o Allumage
o Propagation de la flamme de proche en proche
o “Explosion”
Le point d’éclair ne reflète donc que le risque d’inflammation d’un liquide au repos.
b. Point d’inflammation
C’est la température à laquelle les vapeurs sont émises en quantité suffisante pour alimenter la combustion. Il y a
non seulement allumage, mais continuation de la combustion. Le renvoi par la flamme d’une partie de son
rayonnement vers la surface du liquide est suffisant pour entretenir un régime de combustion avec flamme jusqu’à
épuisement du combustible. Le point d’inflammation se situe, de quelques degrés à quelques dizaines de degrés,
au-dessus du point d’éclair. Il a peu d’utilisation pratique.
I-1-2-3. Combustible solide
a. Conditions nécessaires à la combustion
Pour brûler les combustibles solides doivent :
✓ Subir une oxydation de surface (cas des métaux)
✓ Émettre des vapeurs combustibles ou gaz de distillation par pyrolyse
La pyrolyse est la décomposition chimique irréversible d’un matériau produit par une élévation de température
sans réaction avec l’oxygène. La rapidité de la combustion va dépendre :
✓ De la capacité calorifique
✓ De l’état plus ou moins divisé du solide (solide massif, particules, poussières)
✓ De la température o du degré d’humidité
✓ De l’imprégnation éventuelle du solide par un liquide à bas point d’éclair
b. Poussières
L’inflammation d’un nuage de poussières nécessite les éléments suivants :
✓ Présence d’un solide combustible suffisamment divisé (granulométrie < 200 μm)
✓ Présence d’un comburant
✓ Source d’énergie suffisante
✓ Concentrations suffisantes.
II. Différents types de combustion
On parle assez couramment:
✓ D’incendie : le gaz brûle au-dessus d’un liquide ou d’un solide
✓ D’explosion : l’ensemble du mélange gazeux brûle.

22
II-1. Le phénomène d’explosion
II-1-1. Généralités
Le phénomène d’explosion correspond en fait à une brutale libération d’énergie. La violence de l’explosion est
essentiellement fonction de la qualité d’énergie libérée et de la cinétique du processus de libération. L’énergie
libérée peut avoir différentes origines :
II-1-1-1. Explosion due à une réaction chimique
Réaction entre deux composés chimiques réactifs entre eux avec une vitesse de réaction très rapide et une énergie
libérée très importante. Le système déclenche lui-même le processus d’explosion, les causes de la réaction
peuvent être :
✓ Mise en présence accidentelle
✓ Présence d’impuretés dans une cuve de stockage,
✓ Une canalisation…
II-1-1-2. Explosion due à une cause physique
Le système reçoit un apport d’énergie de l’extérieur. Le système est stable ou stabilisé dans les conditions
normales d’utilisation. L’instabilité peut être due à un point chaud, un choc…
II-1-2. Conditions d’une explosion : (l’hexagone de l’explosion)

II-1-2-1. Présence d'oxygène


✓ Lorsque la teneur en oxygène dans le nuage < à une valeur critique, l'explosion ne peut pas se développer.
La teneur seuil en oxygène est appelée CLO (Concentration Limite en Oxygène). La CLO est de l'ordre
de 10% pour la plupart des poussières organiques.
✓ Il est possible d'influer sur la CLO par inertage. En effet l'ajout d'un gaz inerte avec l'air abaisse la teneur
en oxygène de l'atmosphère, et de ce fait rend la combustion du mélange air -poussière impossible. Les
gaz inertes les plus employés sont l'azote (N2), le dioxyde de carbone (CO2) et la vapeur d'eau.
II-1-2-2. Poussières combustibles
Poussières = Particules de diamètre < 0,5 mm [500 µm], qui dans l'atmosphère reste en suspension un certain
temps en se déposant sous l'effet de leur propre poids. Pour exploser, les poussières doivent être des poussières
combustibles, c'est-à-dire qu'elles puissent réagir avec l'oxygène de l'air en dégageant de la chaleur, exemples : le
bois, le charbon, les matières plastiques et des métaux sous forme fine (laine d'acier, poussières d'aluminium).

23
(Exemple de poussière incombustible : le sable). La puissance de combustion développée par la poussière dépend
de :
✓ Sa granulométrie D (la vitesse de combustion augmente si D particule diminue)
✓ Son humidité H (la vitesse de combustion augmente si H diminue)
II-1-2-3. Mise en suspension (gaz, poussières, aérosols..)
Pour que l’explosion puisse se développer, il faut que les particules de poussières soient maintenues en suspension
un temps suffisant. La "stabilité d'un nuage" : est sa capacité à rester en suspension dans l'air. Elle est caractérisée
par le "pouvoir de re-suspension".
✓ Pouvoir de re-suspension augmente, le nuage reste en suspension
✓ Pouvoir de re-suspension diminue, le nuage sédimente (forme dépôt).
Le pouvoir de re-suspension dépend de :
✓ La densité du nuage de poussières (concentration de la poussière dans l'air) ;
✓ La masse, la forme et la taille des particules
✓ Des conditions ambiantes (humidité relative et température).
II-1-2-4. Domaine d'explosivité - Concentration de poussière :
Pour qu'un nuage de poussières soit un "nuage explosible", sa concentration dans l'air doit être située entre 2
valeurs :
✓ La LIE (Limite [C] Inférieure d'Explosion)
✓ La LSE (limite [C] Supérieure d'Explosion)

Zone 1 : Mélange air-combustible gazeux trop pauvre en gaz, la combustion est impossible :
✓ L’air (21 % O2, 79 % N2) encombre le milieu réactionnel et gêne les rencontres entre molécules
d’oxygène et de combustible.
✓ La quantité de chaleur dégagée par la réaction amorcée en un point est dissipée dans volume inerte
entourant ce point. La température atteinte n’est pas suffisante pour que les molécules des couches
voisines puissent réagir entre elles. La combustion s’arrête.
Zone 2 : Mélange air-combustible gazeux en proportions convenables, la combustion peut se développer. Le
"domaine d'explosivité" se situe entre ces deux valeurs de concentration.

24
✓ LSE (Limite supérieure d’explosivité) : concentration maximale au-dessous de laquelle le mélange peut
être enflammé, ou encore, c’est la limite au-dessus de laquelle l’onde explosive ne se propage pas, le gaz
et les vapeurs brûlent sans exploser.
✓ LIE (Limite inférieure d’explosivité) : concentration minimale au-dessus de laquelle le mélange peut
être enflammé.
Zone 3 : Mélange air-combustible trop riche en gaz, la combustion est impossible :
✓ Le combustible encombre le milieu réactionnel
✓ La chaleur dégagée est insuffisante pour propager la combustion.

✓ 5% correspond à la Limite inférieure d’inflammabilité L.I.I du Méthane dans l’air ou la Limite


inférieure d’explosivité LIE.
✓ 14% correspond à la Limite supérieure d’inflammabilité L.S.I ou Limite supérieure d’explosivité LSE
du Méthane dans l’air.
Le tableau suivant représente les limites d’inflammabilité de quelques gaz.
Exemple de limites d’explosivités
Un mélange composé de Méthane et d’air, comprenant au minimum 5% de Méthane et au maximum 14% de
Méthane, est susceptible de propager la flamme.

II-1-2-5. Source d'inflammation


Une énergie suffisante est nécessaire pour permettre l'allumage d'un nuage explosible. Les paramètres
caractéristiques des phénomènes d’inflammation sont :
25
✓ Température d'auto-inflammation, annotée TAI
✓ Energie minimale d'inflammation, annotée EMI.
Alors que la TAI des poussières est généralement comprise entre 300 et 700°C ; l'EMI varie de 5 mJ à plus de 1
J selon les poussières. Lorsqu’un mélange inflammable n’est pas porté à sa température d’auto inflammation, une
énergie d’activation est nécessaire pour démarrer la combustion.
a. Les sources d’inflammation: Energie minimale d’allumage
Lorsque les vapeurs de combustibles ou les poussières et l’air sont dans des proportions correspondant à la zone
d’inflammabilité, un apport d’énergie, même très faible, déclenche le mécanisme de combustible.
Le tableau suivant représente Energie minimale d’allumage de quelques gaz :

II-2. Incendie
Un incendie est un feu violent et destructeur pour les activités humaines ou la nature. L'incendie est une réaction
de combustion non maîtrisée dans le temps et l'espace, l’incendie peut être maitrisé par :
✓ Refroidir, en déversant par les moyens fixes ou mobiles de grande quantité d’eau, les surfaces exposées
au feu pour absorber la chaleur rayonnée par les flammes.
✓ Suppression de l’air:
o En constituant un matelas de mousse
o En créant un nuage de gaz carbonique etc…
✓ Dilution par l’air des gaz inflammables pour tomber en dessous de la LIE en utilisant de l’eau pulvérisée.
✓ Rideaux vapeur ou rideaux d’eau pulvérisée autour des unités.
II-2-1. Les classes des feux
II-2-1-1. Classe A: Feux de solides:
Incendie causé par des matériaux combustibles tels que :
✓ Les végétaux, le bois
✓ Le charbon, le caoutchouc.
✓ Papiers, cartons.
✓ Les textiles naturels, synthétiques.
✓ Les plastiques.
II-2-1-2 Classe B: Feux de liquides ou de solides liquéfiables :
Incendie causé par :
✓ Les liquides particulièrement inflammables: Éthylène, propylène,
✓ Les liquides inflammables miscibles à l’eau: Les alcools, les éthers,
26
✓ Les liquides inflammables:
o De 1ère catégorie PE< 55°C (alcools, essences )
o De 2ème catégorie PE< 100°C (gaz-oil, fuels légers)
o De 3ème catégorie PE> 100°C (huiles, bitumes, solides liquéfiables, graisses, paraffines,…)
Remarque : Le point d'éclair est la température la plus basse à laquelle le liquide libère assez de vapeur pour
s'enflammer (commencer à brûler).
II-2-1-3. Classe C: Feux de gaz:
✓ Hydrocarbures gazeux: méthane, éthane, propane, butane.
✓ Acétylène.
✓ Hydrogène.
II-2-1-4. Classe D: Feux de métaux:
Incendie causé par des métaux combustibles tels que:
✓ Aluminium, Magnésium.
✓ Sodium, Potassium.
✓ Lithium, Calcium.
II-2-2. Les procédés d’extinction:
II-2-2-1 Le refroidissement:
✓ Avec l’aide de l’agent extincteur (exemple: eau), l’abaissement de la température du combustible au-
dessous de la température d'inflammation (le refroidissement se fait de telle façon qu’il ne produise plus
de vapeurs inflammables).
✓ Refroidissement du liquide pour que sa température devienne inférieure au point éclair.
II-2-2-2 L’étouffement:
L’agent extincteur va s’interposer entre le combustible et le comburant (l’oxygène de l’air).
✓ En formant une couche isolante (exemple: mousse, poudre).
✓ En abaissant le taux d’oxygène afin de rendre le feu impossible (exemple: gaz inerte)
✓ En recouvrant la matière enflammée (exemple: sable).
II-2-2-3 L’inhibition:
L’agent extincteur vient agir au cœur de la flamme et interrompre les réactions de la combustion.
II-2-2-4 Le transfert:
✓ C’est un mode d’extinction spécial utilisé que sur les feux spéciaux comme les métaux.
✓ Le feu va être « transféré » à une matière plus facile à éteindre.
II-2-3 Types d’extincteurs
Les extincteurs constituent un équipement qui permet de lutter contre le feu. On distingue plusieurs types :

27
II-2-3-1 Extincteur à eau:
✓ Ils contiennent toujours un additif émulseur, rendant l’eau plus pénétrante, plus mouillante résultant en
une meilleure efficacité dans la lutte contre les flammes
✓ Attention toutefois à ne pas projeter la vidange sur le corps, l’additif étant irritant.
✓ Ce type d’extincteurs est donc très efficace dans les feux de classe A. Ils doivent être inspectés tous les
ans, et subir un contrôle visuel au moins tous les 6 mois.
II-2-3-2 Extincteur à mousse
✓ Leur contenu est exactement le même que les extincteurs à eau et additif. Ceci dit, le déversement de la
vidange réagit au niveau du diffuseur, se transformant en une mousse lourde. En effet le diffuseur constitué
d’un long tube en mousse faisant intervenir de l’air grâce à une entrée percée plus haut va entraîner cette
transformation.
✓ La mousse est l’unique agent permettant d’éteindre des flammes proprement, en réduisant à néant tout
risque de redémarrage des flammes, notamment pour les feux liquides (de classe B). Tout comme l’eau,
elle isole de l’air les combustibles, en retenant également les vapeurs inflammables.
✓ Veillez à ne pas utiliser d’extincteur à mousse sur des installations électriques, la mousse étant en effet
conductrice.
II-2-3-3 Extincteur à poudre
✓ Il contient un produit chimique agissant par étouffement des flammes, tout en isolant le combustible
✓ Par ailleurs, leur utilisation engendre la naissance de nuages de poudre diminuant la visibilité et très
irritant.
✓ Cependant, ce sont les extincteurs les plus rapides en matière d’extinction du feu, et constituent la solution
la plus efficace pour les feux de classe C. De surcroît, ce sont les seuls appareils utilisables dans des
conditions à température négatives.
✓ Les extincteurs à poudre de classe D : sont propres à chaque combustibles (type de métal donc).
II-2-3-4 Extincteur à gaz
✓ En baissant le taux d’oxygène dans l’air, le gaz contenu dans l’extincteur (très souvent du dioxyde de
carbone) étouffe le feu. Conservé sous pression à l’état liquide, et donc à basse température, il agit
également par refroidissement.
✓ Le dioxyde de carbone est plus léger que l’air au-delà de 179°C ce qui explique la nécessité de bien couvrir
toute la surface occupée par les flammes afin que le gaz puisse agir. L’utilisation d’un extincteur au CO2
n’est réellement efficace que contre les petits feux de gaz, de liquides ou encore de solides lorsqu’ils sont
peu épais.

28
CHAPITRE IV GESTION DES RISQUES CHIMIQUES
Introduction
Le risque chimique est omniprésent dans de nombreuses activités anthropiques (l’industrie chimique, la
pétrochimie, l’agriculture, la métallurgie…), il est susceptible d’engendrer des conséquences néfastes pour
l’homme et l’écosystème. Le risque chimique est celui qu’engendre l’utilisation, la manipulation et/ou le stockage
des produits chimiques. Le risque chimique, lié à la nature du produit, se manifeste par des atteintes à la santé de
manière aiguë telle que les lésions, brulures, irritations, intoxication…ou chronique sur le long terme pour aboutir
à des pathologies (cancer, ...). Les risques chimiques sont également la cause principale des accidents industriels
majeurs qui se produisent dans les usines de fabrication, de stockage et de transport de matières dangereuses
(TMD). Nous rappelons à cette occasion les accidents majeurs qui ont marqués la fin du siècle dernier :
✓ La catastrophe écologique de SEVESO 1976 (explosion avec émission de dioxine, plus de 70 000 bêtes
mortes) ;
✓ L’accident de Bohpal, 1984 (explosion avec émission de Méthyle isocyanate entraînant plus de 3000
décès),
✓ L’explosion de AZF, Toulouse 2001 (cause stockage de NH4NO3, 27 morts),
✓ Skikda, 2004 (explosion d’un réservoir GNL, 23 morts).
La présence de produits chimiques aggrave les accidents en cas de dysfonctionnement des équipements dans les
activités industrielles.
I. Classification des risques chimiques :
On distingue deux grandes familles de risques chimiques :
✓ Le risque d’intoxication
✓ Le risque d’incendie-explosion
Le tableau suivant résume l’ensemble des risques chimiques.

I-1. Risque d’intoxication


Tout produit, pur ou en mélange, qui pénètre, par une voie quelconque, dans l’organisme humain, est susceptible
de perturber voire modifier le fonctionnement normal du corps. Le produit absorbé se fixe préférentiellement sur
un ou plusieurs organes du corps ; il y a alors un dysfonctionnement plus ou moins important qui se traduit par
l’apparition de pathologies. Suivant différents paramètres, dont essentiellement la nature et la réactivité du produit
chimique absorbé, l’intoxication se manifeste de deux façons différentes, accidentelle ou chronique. Une
intoxication accidentelle est produite par l’absorption ou le contact d’une substance très agressive et en quantité
importante. Très rapidement (au bout de quelques minutes), le produit chimique agit au point d’impact du corps
avec destruction des cellules. Les brulures chimiques par projection d’acides et de bases concentrés, l’inhalation
29
de gaz et vapeurs agressifs ou suffocants (chlore, anhydride sulfureux, vapeurs nitreuses, peroxydes), l’absorption
de produits très toxiques (inhalation ou absorption orale de gaz cyanhydrique, d’hydrogène sulfuré, de phosgène,
etc.) sont des intoxications accidentelles plus ou moins graves suivant les quantités mises en œuvre. En milieu
professionnel, l’intoxication accidentelle est considérée comme un accident du travail et réparé comme tel.
Une intoxication chronique est due à l’absorption de petites quantités de produits toxiques pendant des durées
plus ou moins longues. Les intoxications chroniques sont à l’origine de pathologies variées dont les plus connues
sont les maladies professionnelles. Le plus souvent, elles dues à des substances peu réactives chimiquement mais
susceptibles de réagir en milieu biologique. Un même produit, peut développer, suivant le cas et en fonction des
quantités absorbées :
✓ Une intoxication accidentelle, action brutale par contact ‘avec la peau) ou absorption (par voies orale et
respiratoire) de grandes quantités de substances toxiques
✓ Une pathologie ou une maladie professionnelle après plusieurs jours, mois ou années d’absorptions
quotidiennes de petites quantités de substances toxiques ou nocives.
Ainsi une projection sur la peau d’acide fluorhydrique, de formol ou d’acide chromique peut conduire à des
brûlures chimiques à caractère accidentel, mais aussi à des maladies professionnelles. L’absorption par le corps
de faibles quantités de ces substances pendant des durées plus ou moins longues engendre des maladies
professionnelles bien connues (asthmes, cancers, œdèmes pulmonaires, ulcérations cutanées et nasales).
I-1-1. Processus d’intoxication
Selon leurs caractéristiques, la manière dont ils pénètrent dans le corps, la quantité absorbée et selon les individus,
les produits chimiques dangereux peuvent altérer plus ou moins gravement la santé. Les voies de pénétration d’un
produit dangereux dans le corps humain sont directement liées à l’état physique du produit. Le corps humain
présente essentiellement trois voies de pénétration pour les produits chimiques.
a. La voie digestive
L’absorption de produits chimiques par la voie digestive peut se présenter sous deux formes:
✓ Une forme accidentelle par l’ingestion d’une quantité importante de produit,
✓ Une forme chronique par l’ingestion répétée de faibles doses.
b. La voie respiratoire :
Les poussières, les vapeurs et les fumées constituent le type le plus répandu de particules en suspension dans l’air,
dans un lieu de travail. Les voies respiratoires sont donc particulièrement exposées à ces particules pouvant avoir
des effets très divers sur les poumons ou sur d’autres organes du corps. Un adulte au repos respire environ 45
litres d’air par minute. Au cours d’une activité soutenue, il respire 20 litres et plus. Les poussières sous forme de
grosses particules (de 0.1 à 0.01 mm) sont piégées au niveau des voies respiratoires supérieures, alors que les plus
fines (0.005mm et moins) atteignent sans difficulté les alvéoles pulmonaires.
Les vapeurs et fumées traversent la paroi pulmonaire et se retrouvent dans le circuit sanguin. Certaines d’entre
elles ont la capacité de provoquer des lésions plus ou moins graves sur les muqueuses respiratoires (vapeurs
d’acide sulfurique, par exemple).
b. La voie cutanée
La peau constitue une bonne enveloppe protectrice, malheureusement soumise à de multiples agressions. Les
problèmes peuvent commencer lorsque des produits sont en contact avec elle. Certains l‘irritent, d’autres
détruisent les tissus et d’autres encore traversent cette barrière que constitue notre peau.

30
I-2. Risque d’incendie –explosion
De très nombreux produits chimiques et matériaux divers, dits combustibles (ou encore inflammables) se
combinent à l’oxygène suivant des réactions exothermiques, c'est-à-dire dégageant de grandes quantités de
chaleur. Ce sont des réactions d’oxydation ou de combustion nécessitant la présence d’oxygène libre (l’air) ou
combiné (oxydants).
Ces réactions sont fortement exothermiques, les grandes quantités de calories dégagées chauffent la matière ;
plusieurs cas sont alors possibles. La chaleur dégagée par la réaction de combustion décompose les produits sous
forme de gaz et/ou de vapeurs inflammable ou non ainsi que des radicaux libres très réactifs à leur tour. Il se
produit alors une réaction en chaine et le feu se propage tant qu’il se forme des gaz inflammables. Plusieurs cas
peuvent se produire :
✓ Si la vitesse de réaction est extrêmement faible, l’échauffement est imperceptible. Il n’y a pas de
combustion à proprement parler, mais une simple oxydation comme c’est le cas de beaucoup de métaux
dans l’air (fer, cuivre et zinc). On ne parle pas de combustion mais de simple oxydation ;
✓ Si la vitesse de combustion est élevée, l’échauffement est important et la décomposition dégage des gaz
qui peuvent s’enflammer
✓ Lorsque la vitesse de combustion est très élevée, la quantité chaleur dégagée est très importante et les gaz
formés exercent une pression élevée laquelle dans un milieu confiné entraîne une explosion.
✓ En l’absence de gaz formé, la chaleur dégagée maintient le produit à température élevée, il y a alors
incandescence jusqu'à ce que la combustion s’arrête faute de combustible.
I-3. Risques dus aux réactions chimiques dangereuses
Il existe de nombreuses réactions chimiques dites « dangereuses » car elles sont accompagnées par la formation
des substances dangereuses, toxiques ou inflammables. Il s’agit essentiellement de réactions rapides et non
contrôlées par suite de mises en contact accidentel de substances appelées « incompatibles ». Ce sont soit des
réactions secondaires qui peuvent accompagner des synthèses mal contrôlées, soit des mélanges imprévisibles
(par suite de fuites par exemple) de substances incompatibles ou encore des réactions de décomposition spontanée
de produits peu stables ou explosifs. Le risque principal de ces réactions dangereuses est la formation et la
libération :
✓ De substances toxiques (acide cyanhydrique, oxydes de chlore, vapeurs nitreuses)
✓ De substances inflammables (acétylène, hydrogène) ;
✓ Des substances à la fois toxiques et inflammables (hydrogène sulfuré, ammoniac).
✓ Par leurs caractères imprévisibles, ces réactions dangereuses sont à l’origine de nombreux accidents
graves (explosions, projections de liquides, émanations gazeuses). La plupart des sinistres industriels
survenus dans les usines ont pour origine de telles réactions.
Les risques dus aux réactions chimiques dangereuses existent un peu partout ; ils sont importants lors du stockage
de produits chimiques (locaux et aires de magasinage) et dans certaines activités faisant appel à un grand nombre
de substances comme les traitements de surface, les traitements thermiques, les ateliers travaillant les polyesters
stratifiés, etc. Le risque incendie-explosion a pour origine des réactions chimiques dangereuses, la combustion
étant l’une d’elles.
II. Principaux paramètres agissant sur les risques chimiques
Plusieurs paramètres agissent sur les caractéristiques du risque chimique ; la probabilité qu’un accident ou une
maladie se produise dépend de ces mêmes paramètres et la maitrise de ces derniers permet celle du risque ainsi
que la mise en place des mesures de prévention, les principaux paramètres sont :

31
II-1. Nature chimique des produits mis en cause
C’est la structure moléculaire et la composition qui déterminent les propriétés des produits. Tous les produits
chimiques n’ont pas les mêmes propriétés, donc ne présentent pas les mêmes risques ; les substances non
combustibles ne peuvent pas conduire à des incendies-explosions, les pathologies engendrées différent selon que
la substance absorbée se fixe sur tel organe ; la plupart des solvants organiques sont à la fois nocifs et
inflammables.
Plus un produit est réactif, plus il est dangereux. La structure moléculaire des substances joue un rôle important
dans cette réactivité.
II-2. État physique
La façon dont le produit se présente à une grande influence sur le risque chimique. Les substances à l’état gazeux
ou très divisé (poussières, fumées, brouillards) sont les plus dangereuses. Ainsi la silice (sable siliceux de quelques
millimètres de diamètres) ne présente aucune toxicité ; par contre, le même produit en poussière fine pénètre à
l’intérieur du corps à travers les voies respiratoires et conduit à une maladie professionnelle mortelle, la silicose.
Un clou en fer ne brule pas dans l’air à la température ambiante mais la poudre de fer très fine peut s’enflammer
spontanément. D’une façon générale, plus une substance est à l’état divisé, proche de la molécule, plus elle est
dangereuse. Suivant ce principe :
✓ Les gaz et les vapeurs pénètrent plus facilement dans le corps que les liquides et les solides. De même, ils
se mélangent plus facilement avec l’air pour donner des réactions de combustion dangereuses ;
✓ Les solides à l’état pulvérulent pénètrent plus facilement dans le corps car ils sont mis en suspension stable
avec l’air pour former des aérosols. C’est le cas de la poussière de silice très toxique ;
✓ La formation de vapeur augmente avec la volatilité du produit ; plus une substance est volatile, plus les
quantités de vapeur sont grandes. Plus la température d’ébullition est basse, plus le produit est volatil.
D’une façon générale, l’emploi de solvants lourds à température d’ébullition élevée.
II-3. Quantités absorbées
Le risque d’intoxication augmente avec les quantités de produits dangereux absorbées par le corps. Certaines
substances qui, absorbées quotidiennement à faible dose, conduisent à des pathologies professionnelles peuvent
être à l’origine d’intoxication accidentelles si elles sont en quantité importante. C’est le cas de nombreux solvants,
d’amines et du formol.
II-4. Température
D’une façon générale, l’élévation de la température favorise le caractère dangereux du produit.
III. Gestion des produits : Signalisation des risques, étiquetage et fiche de sécurité
L’existence de risques chimiques est signalée, au niveau des produits manipulés, par l’étiquetage et les fiches de
données de sécurité. Le principe des fiches de données de sécurité, comme celui de la déclaration des produits
nouveaux aux organismes agrées, vient des directives européennes.
III-1. Connaissances des produits chimiques
Afin de mettre en place les mesure de prévention pour pouvoir effectuer en toute sécurité l’utilisation des produits
chimiques, il est indispensable de bien connaitre tous les paramètres qui les caractérisent et qui sont les suivants
:
✓ Les produits chimiques présents, même à titre de traces et notamment les produits dangereux
✓ Les processus et mécanismes réactionnels qui sont mis en œuvre, y compris les réactions secondaires
✓ Les installations et leurs équipements qui permettent d’effectuer les différentes opérations nécessaires à
la production envisagée.
32
Il faut s’assurer que toutes les informations concernant les risques liés aux produits chimiques existants sur les
lieux de travail sont communiquées aux employées
✓ Faire une liste inventaire des Produits chimiques
✓ Tous les produits chimiques doivent être mentionnés dans la liste inventaire des produits.
✓ Chaque produit chimique existant doit avoir sa fiche de sécurité FDS ou « Material Safety Data Sheet
MSDS ».
III-2. Fiche de sécurité FDS ou « Material Safety Data Sheet MSDS »
D’après le code du travail, les fabricants, importateurs et vendeurs sont tenus à remettre aux utilisateurs (chefs
d’entreprise et travailleurs) des fiches de données de sécurité qui seront transmises au médecin du travail de
l’entreprise. Ces fiches comportent un certain nombre de renseignements et d’indications, notamment des données
précises sur les risques présentés par les produits dans différentes conditions d’emploi, les mesures de précaution
et de prévention à mettre en place, la lutte contre l’incendie, les premiers secours en cas d’accident, l’écotoxicité,
des précisions relatives au transport, au stockage et aux déchets.
Ces fiches, appelées communément fiches de sécurité, seront conservées par l’entreprise et mises à la disposition
des différents organismes de contrôle ou de conseil. Les informations qui figurent sur ces fiches de sécurité, sont
groupées en 16 rubriques :
1. Identification du produit chimique (appellation commerciale, n° de la déclaration, classification, nature de
l’emballage) et l’identification de la personne physique ou morale responsable de sa mise sur le marché
2. Informations sur les composants (composition du produit en soulignant notamment la présence des produits
dangereux et leurs caractéristiques).
3. Identifications des dangers (pour les travailleurs et l’environnement).
4. Description des premiers secours apportés en cas d’urgence (à la suite d’un accident ou d’in incident).
5. Mesures de lutte contre l’incendie (règles de lutte, extincteurs, formation de gaz toxiques).
6. Mesures à prendre en cas de dispersion accidentelle (fuites, projections, émissions de gaz et de vapeurs,
protection de l’environnement, nettoyage des lieus après accident).
7. Précautions de stockage, d’emploi et de manipulation
8. Procédures de contrôle de l’exposition des travailleurs et caractéristiques des équipements de protection
individuelle (procédure de surveillance, protection individuelle).
9. Propriétés physico-chimiques (aspect, odeur, pH, densité, solubilité, etc.).
10. Stabilité du produit et réactivité (réaction à chaud, avec l’eau, etc.).
11. Informations toxicologiques (effets dangereux sur la santé et les symptômes éventuels, effet immédiats ou
chroniques).
12. Informations éco-toxicologiques (dégradabilité, bioaccumulation, effets sur la faune et la flore).
13. Informations sur les possibilités d’élimination des déchets (incinération, recyclage, mise en décharge).
14. Informations relatives au transport
15. Informations réglementaires
16. Autres informations.

33
Les fiches FDS des produits utilisés doivent être accessibles à tous les employés et doivent avoir les
informations suivantes :
✓ Nom du fabricant ou distributeur et le Tel d’urgence
✓ Propriété physique et chimique du produit
✓ Danger physique et chimique
✓ Signes et symptôme d’exposition
✓ Procédure d’urgence de premier secours
✓ Données sur les dangers d’inflammabilité et explosion
✓ Procédure extinction
✓ Précaution de nettoyage en cas de déversement
✓ Méthodes de contrôle ou limite d’exposition
✓ Si la substance peut causer le cancer
✓ Le nom de la personne qui a préparé la fiche de sécurité et la date de préparation ou révision.
III-3. Étiquetage des emballages et récipients
Si les fiches de données de sécurité fournissent aux chefs d’entreprises, aux médecins du travail et à la maitrise
des renseignements intéressants, nécessaires pour mettre en place des mesures de prévention contre les risques
chimiques, l’étiquette, directement apposée sur l’emballage, donne à l’utilisateur quelques informations de base
indispensables pour attirer son attention sur les dangers et les précautions lors de la manipulation des produits
dangereux. Donc tous les produits utilisés sur les lieux de travail qui répondent aux critères en vertu desquels ils
doivent être classés comme produits dangereux doivent être accompagnés d'une étiquette. Les étiquettes sont les
premiers éléments qui informent l'utilisateur des principaux dangers associés à ce produit et elles décrivent les
précautions et les mesures de sécurité élémentaires qui doivent être prises.
III-3-1. Étiquetage des substances dangereuses :
Tout emballage contenant une substance dangereuse doit comporter une étiquette, très apparente et très lisible,
fixée solidement sur son support généralement collée) et à des formats en rapport avec les dimensions de
l’emballage. L’étiquette ou l’inscription doit comporter :
✓ Le nom de la substance
✓ Le nom, l’adresse et le numéro de téléphone du fabricant, du distributeur ou de l’importateur ;
✓ Les pictogrammes avec des indications de danger, imprimés en noir sur fond carré, rouge orangé ;
✓ Les phrases types R (nature des risques) et S (conseils de prudence et de sécurité)
✓ Le numéro d’identification ou numéro index CE à neuf chiffres.

34
Les 9 annexes concernant la déclaration, la classification, l’emballage et l’étiquetage des produits chimiques
dangereux sont :
✓ Annexe I donne la liste alphabétique des substances et préparations dangereuses, avec leur numéro
d’identification eu numéro-index CE (n° Id qui doit figurer sur l’étiquette) et le numéro d’adaptation aux
progrès techniques ATP.
✓ Annexe II donne les 10 symboles (pictogrammes) et les indications de danger qui doivent figurer sur
l’étiquette. Cinq de ces symboles cornent le risque d’intoxication, quatre le risque d’incendie-explosion
et un les risques environnementaux.
✓ Annexe III donne les phrases R et les combinaisons de phrases R figurant sur l’étiquette ; ces phrases
courtes signalent la nature du ou des risques présentés par le produit.
✓ Annexe IV donne les phrases S et les combinaisons de phrases S qui figurent sur l’étiquette ; elles sont
courtes et proposent des conseils de prudence pour la manipulation du produit dangereux ; elles ne sont
pas de véritables mesures de prévention.
✓ Annexe V concerne les méthodes de détermination des propriétés physico-chimiques et toxiques du
produit.
✓ Annexe VI concerne les critères de classification, le choix des symboles et les phrases R et S qui doivent
figurer sur l’étiquette, en fonction de la classification en 15 catégories des substances et préparations
dangereuses.
✓ Annexe VII donne des précisions sur la déclaration, avant la mise sur le marché, de nouvelles substances
chimiques.
✓ Annexe VIII étudie les situations de déclarations pour lesquelles il n’est pas possible, techniquement ou
scientifiquement, de fournir des informations en vue de la déclaration de produits nouveaux.
✓ Annexe IX concerne les fermetures de protection renforcée des emballages susceptibles d’être manipulés
par les enfants.
a- Pictogrammes ou symboles de risques Noir sur fond orange

35
b- Panneaux
✓ Panneaux d'interdiction : Blanc et noir sur fond rouge et blanc

36
✓ Panneaux d'avertissement de risques : Noir sur fond jaune

✓ Panneaux zones radioactives

✓ Panneaux concernant le matériel ou l'équipement de lutte contre l'incendie : Blanc sur fond rouge

✓ Panneaux de sauvetage et de secours : Blanc sur fond vert

37
✓ Couleurs d'identification des gaz

III-3-2. Étiquetage particulier :


Les produits en provenance des USA comportent un étiquetage particulier (Norme NFPA). The National Fire
Protection Association (NFPA) : a était développé pour aider les agents d’intervention pour déterminer
rapidement les dangers associés à ce produit :
✓ Couleur rouge : Risque d’incendie

38
0. Non combustible
1. Combustible s’il est chauffé
2. Attention: Liquide combustible
3. Avertissement Liquide inflammable
4. Danger Gaz inflammable
✓ Couleur jaune : Réactivité :
1. Attention: Instable s’il est chauffé
2. Attention: instable, peut réagir avec de l'eau, des changements chimiques violents sont possibles
3. Danger: peut exploser sous le choc ou la chaleur
4. Danger: peut exploser à des températures normales
✓ Couleur bleu : Danger pour la santé
0. Aucun risque inhabituel
1. Légèrement dangereux: Peut provoquer une irritation
2. Dangereux: Peut-être nocif par inhalation ou absorption
3. Danger extrême: Corrosif ou toxique, éviter l'inhalation
4. Mortelle: équipement spécialisé exigé
✓ Couleur blanche : Danger spécial
o W- Éviter l'utilisation de l'eau
o ALK- Base (alcaline)
o ACID- Acide/Acidic
o COR- Corrosive
o Radioactive Symbol = Radioactive.
III-3-3. Règles générales d'étiquetage:
✓ Les étiquettes doivent être solidement fixées sur une ou plusieurs faces de l'emballage immédiat de la
substance ou du mélange et qu'elles soient lisibles horizontalement lorsque l'emballage est déposé de façon
normale.
✓ Les éléments d’étiquetage eux-mêmes, en particulier les pictogrammes de danger, doivent se détacher
nettement du fond.

39
✓ Par ailleurs, tous les éléments d’étiquetage doivent être de taille suffisante et présenter un espacement
suffisant pour être aisément lisibles. Ils doivent être marqués de manière claire.
III-3-4 équipement de protection individuelle (EPI)
Un équipement de protection individuelle (EPI) protège un individu contre un risque donné, et selon l'activité
qu'il sera amené à exercer. D'une manière générale, l'ensemble du corps peut et doit être protégé. Il s'agit
généralement d'un vêtement professionnel.
La notion d'équipement de protection individuelle s'entend par opposition aux équipements de protection
collective (EPC). Une paire de bouchons d'oreille est un EPI contre le bruit, un capot insonorisant sur une machine
est un EPC, par exemple.
Selon les pays, la législation peut imposer le port d'un EPI pour certaines activités, notamment au travail :

• Port d'un casque, d'un heaume, d'une visière, sur les chantiers et dans certaines usines ;
• Protection des yeux : contre les projections ou contre les rayonnements (lunettes de protection, lunettes
de soudeur…) ;
• Port de chaussures de sécurité sur les chantiers et dans certaines industries ;
• Port de vêtements protecteurs (veste à col fermé et à manches longues et serrées aux poignets, pantalon
long), gants, lunettes et masques :

▪ Contre les projections de produits chimiques ou biologiques,


▪ Contre la chaleur et le risque de feu,
▪ Contre les risques de plaie (coupure, abrasion, gilet pare-balles),
▪ A haute visibilité pour éviter de se faire renverser par un véhicule ou un engin de
manutention, etc. ;

• Protections auditives contre le bruit (coquilles passives, bouchons actifs) ;


• Protection respiratoire : appareil respiratoire isolant ou filtrant (les masques de protection FFP)
• Harnais, enrouleurs, mousquetons, longes et lignes de vie : dispositifs contre les chutes de hauteur ;
• Protections contre les risques d'électrisation, d’électrocution ou l'électricité statique : tabourets et tapis
isolants, gants d'électriciens, dispositifs de mise à la terre (bracelets, perches), visières anti arcs
électriques, etc.
Doivent également être considérés comme des EPI les équipements suivants :
• Masques et cagoules de soudage ;
• Ceintures de maintien ;
• Ainsi que tous les accessoires associés (par exemple, la jugulaire des casques), etc.
Pour être efficace, un EPI doit être porté. Cela signifie qu'il doit être bien toléré par l'utilisateur, ne pas le gêner
dans la réalisation de sa tâche. De plus, l'utilisateur doit être sensibilisé à l'intérêt de porter cet EPI, voire
contraint. Il doit en outre recevoir les instructions nécessaires à son utilisation.
À chaque type d'activité, un employeur, se doit de pourvoir à la sécurité et à la protection du salarié qu'il a sous
son autorité. Pour ce faire, en France le législateur lui impose de créer et d'utiliser le document unique
d’évaluation des risques.
a- Typologie des EPI
Les équipements de protection individuelle peuvent être classés en une dizaine de familles en fonction - en
particulier - de la zone corporelle protégée. Cette classification est d'ailleurs souvent retenue par les fournisseurs
de ces produits.

40
• Protection de la tête : casques de chantier et spécifiques (pompiers), casquettes anti-heurts et
accessoires (jugulaires, visières, bavolets de nuque), casques et bombes pour les cavaliers. La
protection de la tête comprend :

▪ Protection des yeux : lunettes, surlunettes, masques,


▪ Protection auditive : bouchons d’oreilles (éventuellement moulés), arceaux, casques et
coquilles actives ou passives, dispositifs de communication (radio),
▪ Protection du visage : écrans faciaux, masques et cagoules (soudage), visières,
▪ Protection respiratoire : masques jetables ou réutilisables, demi-masques et masques à
cartouches filtrantes, appareils respiratoires, d’épuration, de ventilation ;

• Protection des mains : gants, manchettes, pour tous risques et en toutes matières ;
• Protection des pieds : chaussures (femmes et hommes), bottes, cuissardes, waders, sabots, etc. pour
risques en tout genre ;
• Protection du corps : vêtements professionnels génériques et spécifiques (y compris surbottes, coiffes
de têtes…), contre le froid, la chaleur, les intempéries, sécurité-incendie, soudeur, risque chimique,
vêtements haute visibilité ;
• Protection anti-chute : tous dispositifs anti-chute et accessoires, de connexion et de maintien
(bloqueur, descendeur), d’ancrage, longes, enrouleurs, cordes, ligne de vie, cravates, harnais ;
• Protections spécifiques : dispositifs pour Travailleur Isolé, détecteurs de gaz, ceintures de maintien,
genouillères, vêtements de plongée, etc.
Il existe également des EPI pour le sport et loisirs qui sont codifiés dans le Code du Sport.
b- Catégorisation des EPI
Il existe 3 catégories d'EPI définis en fonction de la gravité des risques encourus.

• La catégorie I protège contre les agressions (mécaniques, physiques ou chimiques) superficielles, les petits
chocs ou vibrations n'affectant pas les parties vitales du corps et non susceptibles de provoquer des lésions
irréversibles et protection contre le rayonnement solaire.
Exemple : articles de protection des membres inférieurs et supérieurs (équipement de hockey) chaussures
comportant une partie spécifique assurant une protection, gants de protection à l'exception des gants de ski, articles
de protection des oreilles à l'exception des articles de protection contre les conditions atmosphériques, articles de
protection contre le rayonnement solaire (lunettes solaires).

• La catégorie II protège contre les agressions (mécaniques, physiques ou chimiques) graves et les chocs
affectant les parties vitales du corps et susceptibles de provoquer des lésions irréversibles.
Exemple : masques et visières de protection de la face, protège-dents (boxe), casques et bombes (à l'exception
des casques destinés aux usagers de motocycles, cyclomoteurs et vélomoteurs pour utilisation sur la voie publique
et des casques et bombes pour cavaliers), plastrons de protection (escrime), coquilles de protection, bouées et
brassières de natation, gilets de sécurité contre la noyade spécialement destinés à la navigation de plaisance.

• La catégorie III protège contre les dangers mortels.


Exemple : Les systèmes d'antichutes (baudriers, mousquetons, dégaines ...).
c- Bonnes pratiques
Au-delà des obligations légales relatives aux EPI, il convient :

41
• De mettre à disposition des EPI appropriés au(x) risque(s), en quantités suffisantes et adaptés à la
morphologie de chacun (distributeurs automatiques EPI) ;
• De choisir des EPI selon des critères fréquemment réévalués (changement de risque, modification du
périmètre technique, nouveaux matériaux, etc.) ;
• De se donner les moyens de maintenir les EPI en bon état de fonctionnement, en bon état de propreté et
d’hygiène ;
• De remplacer ou de réparer (si c’est techniquement possible) les EPI au moindre signe de défectuosité, de
dysfonctionnement, d’usure, de salissure… et en tout cas de les remplacer avant leur date de péremption ;
• De détruire - sans possibilité de réutilisation – les EPI obsolètes, périmés ou irréparables (la mise au rebut
ne suffit pas) ; Certaines activités exposants aux risques chimiques ou biologique impliquent des
précautions au moment du déshabillage et de décontaminer la tenue (par exemple avec un aspirateur avant
de la retirer) 6.
• De mettre à la disposition des utilisateurs les notices d’utilisation et manuels d’entretien qui correspondent
effectivement aux équipements fournis ;
• De stocker les EPI dans les conditions requises (voir notice du fabricant) ;
• De renouveler régulièrement les formations relatives à l’utilisation des EPI ;
• De communiquer périodiquement et régulièrement sur ces bonnes pratiques (rappel des consignes).
d- Signalisation
Sur les lieux de travail, un pictogramme appliqué sur un panneau participe à la signalisation de santé et de sécurité,
qui peut revêtir d’autres formes, lumineuses ou sonores. La signification du panneau dépend de sa forme, de sa
couleur et du pictogramme utilisé.
Les panneaux de signalisation de santé et sécurité au travail sont issus de l’arrêté du 4 novembre 1993 (annexe
II), modifié par l'arrêté du 8 juillet 2003. Ils concernent la prévention des incendies, les premiers secours, la
circulation dans l’entreprise, les risques chimiques ou biologiques, etc.
Les panneaux relatifs aux obligations du port d'EPI sont ronds, cerclés de blanc, avec un logo blanc sur fond bleu.
L'absence de panneau ne dispense pas du port des EPI.

42
e- Comment choisir des gants de protection chimique en 4 étapes
Les mains sont vulnérables. De bons gants de protection sont donc d'une grande importance pour protéger les
travailleurs contre les substances chimiques. Le gant de protection qui vous protège contre tous les produits
chimiques, souple et confortable, n'est malheureusement pas encore disponible. Mais comment choisir les bons
gants résistants aux produits chimiques ? Il peut être difficile de savoir quel gant choisir pour une application
spécifique ou un produit chimique déterminé. Si vous suivez ces 4 étapes, ce processus devient beaucoup plus
facile.

• Étape 1 : Examiner votre environnement et faites l’inventaire des risques


• Étape 2 : Choisissez la matière première appropriée
• Étape 3 : Prestations et confort
• Étape 4 : Choisissez la bonne taille
➢ Étape 1: examinez votre environnement et faites l'inventaire es risques
o Risques primaires
Commencez par examiner l'environnement de travail et les risques encourus par vos travailleurs. Avec quelles
substances entrent-ils en contact en cas de fuite, de projections ou d'autres accidents ? À quelle fréquence entrent-
ils en contact avec le produit chimique ? De plus, il est essentiel que vos gants soient toujours adaptés à une tâche
spécifique et ne soient pas utilisés pour d'autres applications. Chaque gant et chaque application sont différents.
Les facteurs les plus courants qui influencent votre choix sont :

o La substance chimique que vous utilisez (acides, bases, solvants, etc.)


o La concentration et la toxicité de la substance chimique
o La durée de contact et la fréquence à laquelle vous entrerez en contact avec le produit chimique
o La façon dont vos travailleurs entrent en contact avec une substance chimique (éclaboussures,
rayonnements, immersion, etc.)
o La longueur de vos gants
o La sensibilité au niveau des doigts, la prise en main et le confort
o La taille de vos gants.
Un bon point de départ pour commencer votre recherche est de consulter la Fiche de données de sécurité (FDS).
Vous trouverez ici des instructions sur la protection à porter et, si la fiche est complète, le numéro CAS (numéro
d’enregistrement unique des éléments chimiques) du ou des produit(s) chimique(s).

o Risques secondaires
Il y a de fortes probabilités que vous n'ayez pas seulement besoin d'une protection chimique. Les applications
sont si diverses qu'il faut aussi tenir compte des risques secondaires.

Vos travailleurs utilisent peut-être des objets tranchants. Dans ce cas, les gants doivent non seulement offrir une
protection contre les produits chimiques, mais ils doivent aussi être résistants aux coupures. En cas de contact
avec une flamme nue ou avec des objets chauds, il faut bien sûr opter pour des gants qui offrent également une
certaine protection contre la chaleur et le feu. Et si vous travaillez dans l'industrie alimentaire, assurez-vous que
vos gants sont également homologués pour le contact alimentaire.

➢ Étape 2: choisissez la matière première approprié


Maintenant que vous connaissez les substances avec lesquelles les travailleurs de votre entreprise entrent (ou sont
susceptibles d’entrer) en contact et que vous connaissez les risques, vous pouvez choisir la matière première des
gants. Les matières premières des gants ont des propriétés spécifiques qui les rendent très adaptés à un
environnement de travail déterminé, mais beaucoup moins à un autre environnement. Vous trouverez ci-dessous
les matières premières les plus courantes et leurs principales caractéristiques : PVC, Latex, Nitrile, Néoprène,
Butyle, Viton

43
o PVC (Chlorure de polyvinyle)
Le PVC est un excellent choix pour différents lieux de travail en raison de son excellent rapport qualité-prix. Ce
matériau convient parfaitement si vous travaillez avec des acides et des soudes et est idéal, par exemple, pour les
travaux d'entretien et de maintenance dans un environnement humide. C'est également un bon choix pour les
personnes qui travaillent avec des substances telles que l’huile hydraulique, les solvants aromatiques ou l'alcool.
Les gants en PVC ont une très bonne prise en main et sont résistants à l'abrasion. Si, par contre, vous recherchez
une protection contre les solvants organiques, il vaut mieux ne pas choisir le PVC. De plus, les gants en PVC ne
sont pas très utiles dans des environnements chauds compte tenu de leur faible résistance à la chaleur.

Industries et applications appropriées : Pêche, Entretien, Exploitation minière, Carburant et huile, Travaux
mécaniques, Construction, Pétrochimie

o Latex
Les gants en latex peuvent être utilisés comme protection avec diverses solutions chimiques aqueuses : Acide
nitrique, Acide sulfurique, Méthanol, Formaldéhyde, Hydroxyde de sodium, Acide acétique
Ils sont très souples et donc confortables à porter. Ils sont également assez résistants aux risques d’abrasion et de
coupure. La résistance à la coupure et à l'abrasion est élevée, ce qui est particulièrement indiqué lorsque vos
travailleurs utilisent aussi des objets tranchants. Cependant, certaines personnes sont allergiques au latex. Faites
donc les vérifications nécessaires avant de commander ces gants pour vos collaborateurs. Les gants en latex sont
moins appropriés pour travailler avec des solvants ou des huiles minérales.

Industries et applications appropriées : Laboratoires, Agriculture, Industrie pharmaceutique, Industrie alimentaire

o Nitrile
Le nitrile est une matière première idéale si vous souhaitez combiner les avantages du latex et du PVC. Ce
matériau vous protège contre les perforations et les abrasions. Le nitrile est très approprié si vous avez besoin
d'une protection contre les solvants, les bases, les solvants et les esters. Ces gants sont recommandés pour des
travaux tels que la production et l'application de peinture et de vernis ou le traitement et la finition du bois. De
plus, le nitrile peut être utilisé dans l'industrie alimentaire. Il vous permet d’entrer en contact avec différents
produits alimentaires en toute sécurité. L'inconvénient du nitrile est qu'il est souvent moins flexible. Certaines
personnes souffrent également d'allergies, mais beaucoup moins que dans le cas du latex.

Industries et applications appropriées : Industrie alimentaire, Peinture, Traitement du bois, Industrie automobile,
Nettoyage industriel

o Néoprène
Si vous travaillez souvent avec des produits à base de pétrole, des graisses ou des carburants, cette matière
première est appropriée pour vous. Elle offre également une excellente protection contre les acides et les soudes.
C'est un matériau souple, résistant à l'abrasion et aux coupures avec des propriétés de résistance à la chaleur. Il
présente toutefois un inconvénient majeur : lorsque le néoprène est mouillé ou humide, il perd son adhérence.
Applications et industries appropriées : Nettoyage industriel, Traitement chimique des métaux

o Butyle
Les gants en butyle sont les gants de protection par excellence contre les gaz et les cétones en raison de leur
structure moléculaire dense. Ce sont des gants souples, élastiques et qui offrent une excellente protection des
mains de l’utilisateur contre les esters, cétones, aldéhydes et alcools. Le butyle est aussi utilisé dans le monde
militaire comme protection contre les gaz de combat.

Le butyle présente quelques inconvénients : il est assez coûteux en raison de son niveau très élevé et spécifique
de protection contre les produits chimiques.
44
o Viton
Le Viton offre une protection très spécifique contre les produits chimiques, ce qui en fait le matériau le plus cher.
Le Viton a été développé pour l'industrie aéronautique en raison de ses niveaux extrêmes de protection chimique
et de résistance à la chaleur. Vous cherchez des gants qui assurent une protection contre le benzène, le toluène et
les PCB (polychlorobiphényles) ? Dans ce cas, optez pour le Viton.

➢ Étape 3: protection et confort


Maintenant que vous connaissez les avantages et les inconvénients des matières premières les plus courantes,
vous devriez avoir une bonne idée du type de gant dont vous avez besoin. Dans cette étape, nous examinons plus
en détail les niveaux de protection et de confort.

➢ Prestations
Chaque fabricant de gants dispose d'un tableau de perméation qui vous permet de faire le lien entre les produits
chimiques testés (identifiés par leur numéro CAS) et les gants et/ou revêtements correspondants. Dans ce tableau,
vous trouverez trois éléments importants qui sont largement testés dans le cadre de la norme.
• Temps de perméation
• Indice de perméation
• Dégradation (exprimée en pourcentage)
o Temps de perméation
La vitesse à laquelle une substance chimique, au niveau moléculaire, peut pénétrer à travers un gant. Le compteur
s'arrête lorsqu'une quantité de 1,0 µg/cm²/min est atteinte. Le résultat est le nombre de minutes. Plus le résultat
est élevé, plus il faut de temps pour atteindre cette vitesse. Il peut parfaitement arriver qu'un produit chimique ait
pénétré dans un élément, mais que la vitesse de perméation n'ait pas encore été atteinte. Cet effet latent est nocif
à long terme pour les produits extrêmement toxiques.

o Indice de perméation
Cet indice reflète le taux de perméation d'un gant qui protège contre diverses substances chimiques.

Plus l'indice est élevé, plus le temps de perméation est long et meilleure est la protection fournie par vos gants.

o Dégradation : L’altération physique de votre gant.


Votre gant peut, par exemple, devenir plus rigide, se gonfler ou même changer de couleur après utilisation. Le
résultat de ce changement est un pourcentage positif ou négatif. Un résultat positif signifie que le matériau s'est
ramolli, tandis qu’un résultat négatif indique un durcissement.
Le numéro CAS permet d’accéder au tableau le temps de perméation donne l'indice de perméation et la
dégradation. Certains tableaux de perméation indiquent si un gant est approprié, s’il peut être utilisé dans certaines
circonstances ou s'il n'est pas du tout approprié.
Les fabricants les plus connus disposent également d'un pratique outil en ligne dans lequel vous pouvez indiquer
le numéro CAS ou le nom du produit chimique. Cette application vous indique alors immédiatement quels gants
sont appropriés et quel est leur temps de pénétration, leur indice de perméation et leur dégradation. Il s’agit
notamment de Ansell, Mapa Pro, Showa
Les produits chimiques des tableaux de perméation et des outils en ligne ont été testés en laboratoire. Nous vous
recommandons de tester consciencieusement les gants résistants aux produits chimiques avant de les utiliser dans
la pratique.
N’utilisez en aucun cas des gants résistants aux produits chimiques pendant une durée supérieure au temps de
perméation testé. Dès le premier contact, vos gants sont contaminés et les processus de perméation et de
dégradation sont entamés. Il n'est donc pas judicieux d'additionner les minutes sur plusieurs jours.
Sous l'icône officielle, vous trouverez les lettres des codes des substances d'essai, de A à T. Les différents types
sont subdivisés comme suit :

45
• Type A: Gant de protection avec une résistance à la perméation d'au moins 30 minutes pour au moins 6
substances d'essai.
• Type B: Gant de protection avec une résistance à la perméation d'au moins 30 minutes pour au moins 3
substances d'essai.
• Type C: Gant de protection ayant une résistance à la perméation d'au moins 10 minutes pour au moins
une substance d'essai.
N'utilisez jamais les données d'un fabricant pour choisir un gant d'un autre fabricant.

➢ Confort
Selon votre application, vous allez porter les gants pendant une courte ou une longue période de temps. Cela
signifie que les gants doivent donc non seulement vous protéger, mais qu’ils doivent aussi et surtout être
confortables. Dans ce cas, optez pour un bon compromis entre la finition de l'intérieur, de l'extérieur et l'épaisseur
de votre gant.

o Intérieure
Si le gant est chloré, il sera plus facile à enfiler et à enlever et il ne sera donc pas nécessaire de réduire
l’épaisseur du gant.
Un gant floconné est un gant dont l'intérieur est recouvert de fibres textiles pour une bonne absorption de la
transpiration. C'est un gant idéal pour une utilisation fréquente. Enfin, certains gants ont une doublure spéciale en
tricot (fine maille) pour plus de confort :

- Le coton offre une isolation thermique et absorbe la transpiration.


- Le polyamide est très fin et sans couture pour une sensibilité optimale au niveau des doigts.
- Le para-aramide offre une très haute résistance aux coupures et à la chaleur.
- Le PEHD (polyéthylène haute densité) est résistant aux coupures et très souple.
o Extérieure
Dans quelle mesure avez-vous besoin d’une plus grande adhérence dans votre travail ? Les gants lisses sont
appropriés pour de nombreuses applications. De plus, ils ne laissent aucune trace sur les objets touchés.

Vous avez besoin d'une bonne adhérence, par exemple dans un environnement huileux ? Dans ce cas, optez pour
des gants à structure gaufrée.

o Épaisseur
L'épaisseur d'un gant résistant aux produits chimiques varie entre 0,05 mm et 2,5 mm environ. L’épaisseur
influence principalement la sensibilité au niveau des doigts et le confort. Quand une personne doit porter des
gants pendant une période prolongée, une version plus épaisse est beaucoup plus confortable. Mais n’oublions
pas que le port de gants résistants aux produits chimiques devrait être aussi court que possible. En effet, la durée
d’un port confortable des gants n'est pas tant liée au matériau qu'à la conception.

➢ Étape 4: choisissez la bonne taille


Quelle taille faut-il choisir ? Une trop petite taille entravera vos mouvements et accélérera l'usure de vos gants.
Par contre, si vous choisissez une trop grande taille, les gants risquent de tomber. Les gants sont généralement
disponibles dans des tailles allant de 5 à 12.

III-3-5 PROTECTION COLLECTIVE


Les protections collectives sont celles qui visent à écarter ou protéger en cas d'accident le salarié du danger,
diminuant ainsi le risque ou les dommages. Ce sont des mesures techniques qui sont préférables aux mesures de
protections individuelles.

46
a- Pour les risques mécaniques

• Les grilles de protection fixes ou amovibles ;


• Les barrières immatérielles (ou scanners) qui forment une grille virtuelle ;
• Les tapis sensibles ;
• Les filets amortisseurs de chutes ;
• Les garde-corps des échafaudages ;
• Les capots insonorisants sur les machines.
b- Pour le risque ergonomique

• Un encoffrement des zones bruyantes ;


• Un manipulateur pour éviter le port de charges lourdes ;
• Des barrières écran de protection pour le soudage.
c- Pour le risque chimique

• L’alimentation automatique des produits (sans intervention humaine), ce dispositif peut être relié au circuit
(arrêt d'urgence) qui met la machine en sécurité en cas de franchissement ; il peut aussi déclencher un arrêt
machine (arrêt cycle, qui n'isole pas les énergies) ;
• Les extracteurs de fumées dans les ateliers ;
• L’arrosage des zones poussiéreuses.
d- Contraintes de la protection collective
Pour être efficace, elles doivent éloigner physiquement ou dans le temps le salarié de la source de danger : si le
danger est loin et que l'étendue du sinistre potentiel est limitée, il n'y a pas de risque.
Tout en étant efficaces, elles ne doivent pas empêcher de travailler sur l'équipement : cela signifie qu'elles doivent
être compatibles avec une utilisation normale de l'équipement. Si elles ne le sont pas ou si elles sont trop
contraignantes, les salariés de production ou de maintenance seront tentés de désactiver le dispositif, rendant ainsi
nul l'effort de prévention.
En tout état de cause, il est préférable de mettre en place les protections en collaboration avec les utilisateurs.
IV. Ségrégation des déchets et lutte contre la pollution :
La prise en compte des déchets doit reposer sur le tri et le choix du traitement. Le premier détermine la qualité du
second. Le traitement des déchets sera d'autant plus économique que le tri sera poussé. Les déchets seront
conditionnés en fonction du mode de traitement et de ses caractéristiques physicochimiques.
IV-1. Les solides
IV-1-1. Déchets banals
Sont considérés comme banals les déchets qui ne contiennent pas de produits toxique, inflammable ou réactif
(cartons, papiers etc ...). Ils seront évacués vers les décharges ménagères. Certains déchets "banals" peuvent être
ségrégés si la possibilité de recyclage existe.
Exemples :
✓ Le verre : À condition de ne pas contenir des substances dangereuses et d'être rincé soigneusement.
✓ Les plastiques : Les bouteilles provenant des tests de formage peuvent être réutilisées pour fabriquer des
objets "bas de gamme".

47
IV-1-2. Déchets spéciaux :
Les solides ayant été en contact avec une substance dangereuse ou les produits de réactions, doivent être stockés
à part puis éliminés vers un centre de destruction agréé. Le stockage dans les laboratoires nécessite l'utilisation
de poubelles étanches ou ventilées.
Exemple :
✓ Ne pas jeter dans une poubelle ménagère le papier filtre inhibé de pyridine.
✓ Les conteneurs dans lesquels les déchets sont stockés doivent être clairement identifiés.
IV-2. Les liquides :
IV-2-1. L'eau :
Mise à part l'eau sanitaire qui peut être envoyée vers le réseau d'égouts urbains, toute l'eau sortant des laboratoires
doit subir un traitement dans la station d'épuration, de façon à ce que son rejet dans le milieu naturel ou dans un
réseau d'assainissement soit conforme aux arrêtés préfectoraux de rejet, au règlement sanitaire départemental ou
à l'arrêté préfectoral d'exploitation.
IV-2-2. Les liquides dangereux :
En aucun cas les résidus liquides dangereux ne devront être rejetés dans l'évacuation des eaux usées. Ainsi :
✓ Les liquides inflammables non miscibles à l'eau (benzène, éther)
✓ Les produits nocifs ou toxiques (cyanure, sulfure, chrome)
✓ Les produits corrosifs devront faire l'objet d'une collecte à part.
Certains laboratoires sont équipés d'un réseau de collecte pour un certain type de résidus. Une consigne devra être
mise en place pour bien définir le type de résidus pouvant y être rejetés. Les acides et les bases seront neutralisés
pour obtenir des solutions ayant un pH compris entre 5,5 et 8,5. Dans ce cas elles pourront être rejetées à l'évier.
Les solvants chlorés devront être séparés des autres solvants afin d'éviter les réactions dangereuses et de faciliter
leurs traitements ultérieurs par incinération.
IV-3. Les gaz
Lorsqu'une bouteille est considérée comme déchet, elle doit être remise à son propriétaire (qui est responsable de
son devenir). Au cas où la bouteille de gaz appartient au laboratoire, elle doit être vidée, purgée, rincée, puis
remplie d'eau avant d'être percée pour la rendre inutilisable. Pour les bouteilles ayant contenu des gaz toxiques
ou corrosifs, il convient de faire appel à une entreprise spécialisée.
IV-4. Les réactifs :
Pour éviter de se trouver avec une grande quantité de réactifs périmés ou plus utilisés (qui vont grossir le poste
de "déchets"), il faut commander des produits conditionnés en petit volume. L'élimination des produits dangereux
devra être confiée à une entreprise spécialisée (pourquoi pas le fabricant du produit). Le producteur de déchets
est responsable de ceux-ci jusqu'à leur complète destruction. Il est donc nécessaire de bien suivre le trajet des
déchets en dehors de l'entreprise.
✓ Bien préciser le type de déchets
✓ Garder les bordereaux d'expéditions
✓ Demander les certificats d'incinérations
✓ Tenir à jour le cahier des déchets.

48
V- La gestion des risques chimiques :
La gestion des risques chimiques nécessite la mise en œuvre des mesures techniques, organisationnelles et
humaines (THO) pour la maîtrise des risques mettant enjeu des produits chimiques sur les lieux du travail
(laboratoire, atelier ou poste).

La prévention des risques chimiques qu’elle soit au laboratoire ou sur le lieu de travail en entreprise nécessite la
connaissance des dangers et des situations dangereuses qui sont susceptibles de provoquer des dommages ou nuire
à la santé et sécurité de la ou des personnes exposées. Ainsi la prévention du risque chimique nécessite la mise en
œuvre de différentes actions essentielles permanentes. Il s’agit de :
✓ De réduire l’impact des produits chimiques sur la santé et la sécurité des salariés en entreprise ou des
étudiants et chercheurs en établissement universitaire ;
✓ D’engager des actions de substitution des produits les plus dangereux,
✓ De rationaliser la consommation de produits chimiques,
✓ De répondre à une obligation légale
➢ REACH
Le règlement de l'Union européenne REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of
Chemicals), entré en vigueur depuis juin 2007, est un renforcement des dispositions pour l'identification des
dangers des substances chimiques pour l'Homme et l'environnement. Il concerne toute substance destinée au
public et dont la quantité produite est supérieure à une tonne/année. Il appartient à toute entreprise qui met sur le
marché des produits chimiques en quantité significative d'en évaluer préalablement l'impact sur la santé et
l'environnement. Ainsi, le fabricant est tenu de procéder à une évaluation des risques, de les limiter et de donner
des consignes de sécurité.
➢ Directive SEVESO 3
La directive Seveso 3 relative aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses est entrée en vigueur
depuis le 1er juin 2015 et remplace la directive 96/82/CE dite « Seveso 2 ». De nouvelles exigences sont
applicables aux établissements depuis le 1er juin 2015 pour prévenir et mieux gérer les accidents majeurs
impliquant des produits chimiques dangereux. Il s’agit de mettre en œuvre les actions suivantes :
➢ La classification des produits chimiques :
✓ Essais et caractérisation des dangers et classification des produits chimiques,
✓ Santé et environnement,
✓ Dossier de dérogation,
➢ Le classement de votre établissement :

49
✓ Classement ICPE et SEVESO, règles des cumuls, règle des 2 %, o optimisation des quantités
présentes pour conserver votre classement actuel,
✓ La réponse aux nouvelles contraintes réglementaires pour tous les types d'activités :
✓ EDD : recenser les produits et substances dangereuses. Élaborer et expertiser les études de dangers,
✓ SGS : Évaluer et mettre en place votre Système de Gestion de la Sécurité,
✓ Élaboration de plans d’urgence POI/PPI : Évaluer et élaborer votre Plan d'Opération Interne (chef
d’établissement)
VI. Principes généraux de prévention des risques
La prévention est une action à diminuer la fréquence des risques. C’est une attitude ou un ensemble de mesures à
prendre pour diminuer voire supprimer le risque. Neuf principes généraux régissent l’organisation de la
prévention :
✓ Éviter les risques, c'est supprimer le danger ou l'exposition au danger.
✓ Évaluer les risques, c'est apprécier l’exposition au danger et l’importance du risque afin de prioriser les
actions de prévention à mener.
✓ Combattre les risques à la source, c'est intégrer la prévention le plus en amont possible, notamment dès la
conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.
✓ Adapter le travail à l'Homme, en tenant compte des différences interindividuelles, dans le but de réduire
les effets du travail sur la santé.
✓ Tenir compte de l'évolution de la technique, c'est adapter la prévention aux évolutions techniques et
organisationnelles.
✓ Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, c’est éviter l’utilisation de procédés ou de produits
dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.
✓ Planifier la prévention en intégrant technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et
environnement.
✓ Donner la priorité aux mesures de protection collective et n'utiliser les équipements de protection
individuelle qu'en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
✓ Donner les instructions appropriées aux salariés, c’est former et informer les salariés afin qu’ils
connaissent les risques et les mesures de prévention. Il s’agit de :
o Information et formation sur les risques et les mesures d’hygiène
o Accès aux FDS
o Formation sur les méthodes de travail sécurisé
o Formation au port des EPI
o Rédaction et affiche de fiches de poste.

50
CHAPITRE V RISQUES MECANIQUES ET PREVENTION
I- RISQUES MECANIQUES
I-1 Définition du risque
C’est l’ensemble des facteurs physiques qui peuvent être à l’origine d’une blessure par l’action mécanique
d’éléments de machine, d’outils, de pièces ou de matériaux solides ou de fluides projetés.
I-2 Définition de la machine
1- Un ensemble de pièces ou d'organes liés entre eux dont au moins un est mobile et le cas échéant,
d'actionneurs, de circuits de commande et de puissance réunis de façon solidaire en vue de transformer,
traiter ou conditionner des matériaux ou déplacer des charges.
2- Un ensemble de machines qui concourent à un même résultat et qui sont solidaires dans leur
fonctionnement est considéré comme une machine.
3- Un équipement interchangeable destiné à être assemblé à une ou plusieurs machines différentes par
l'utilisateur lui-même en vue d'en modifier la fonction est considéré comme une machine.
I-3 Les accidents de travail dus aux machines
Nombre des accidents en France :

12 % des accidents de machine sont graves contre 6 % pour l’ensemble de tous les accidents.
I-4 Les différents risques d’origine mécanique
• Écrasement

• Cisaillement

51
• Coupure, sectionnement

• Happement, enroulement

• Entraînement, engagement

• Chocs

• Perforation, piqûre

• Abrasion
52
• Éjection de fluides sous haute pression
• Projection de pièces, outils, poussières ...

I-6 facteurs pouvant être à l’origine de risques mécaniques


• La forme : éléments coupants, arêtes vives
• La disposition relative des pièces en mouvement
• La masse et la stabilité (chute)
• La masse et la vitesse (énergie cinétique)
• L’accélération
• La résistance mécanique (rupture, éclatement, flexion)
• L’énergie potentielle (ressorts, éléments élastiques, gaz et liquides sous pression)
I-7 Exemples d’équipements impliqués dans ces risques :
• Fraise de toupie

• Lame de scie, Disque de tronçonnage, Tronçonneuse, Denture rapportée

• Rectifieuse, Meuleuse ...


53
• Centrifugeuse, Essoreuse

• Malaxeur, Mélangeur, Hachoir

• Engrenage

• Cylindre malaxeur, Machine à imprimer

54
• Machines à bois, Presses, Machine de moulage, Unité d’avance

• Cisaille

• Presse plieuse, Brocheuse

• Scie à ruban

55
• Cloueuse, Agrafeuse, Poinçonneuse, Machine à coudre

• Ponceuse à bande, Agrafe de courroie

• Vis d’Archimède, Broche, Mandrin

• Transporteur à bandes, Transporteur à auges, Poulies et courroies, Tapis roulant, Roue à chaîne

56
• Bielle – manivelle, Bras d’aménage

• Pistolet de scellement, Meule, Cloueuse

I-8 Paramètres à considérer


Vitesse, dimensions, accessibilité, forme, état de surface, fixation des éléments, résistance mécanique, couple,
matériau (cohésion, homogénéité), distances entre parties fixes et tournantes, accessibilité, masse + vitesse, Jeu,
température, force, écartement mini/maxi, recul des pièces, vitesse de coupe, vitesse d’aménage, fréquence,
amplitude, pression, Volume
I-9 Les autres risques engendrés par les machines
• Électrique
• Thermique
• Bruit

57
• Vibrations
• Rayonnements

II- PRINCIPES GENERAUX DE GESTION DU RISQUE MECANIQUE


On distingue deux grands principes :
1. Appréciation du risque
a- Délimiter les limites de la machine
b- Repérage des phénomènes dangereux
c- Estimation du risque
2. Réduction du risque
a- Elimination des phénomènes dangereux
b- Utilisation des protecteurs et dispositifs de protection
c- Avertissements, méthodes de travail
d- Formation et information

II-1 PRINCIPES GENERAUX DE GESTION DU RISQUE

58
II-2 Détermination des limites de la machine
À la fin de cette étape, il faudrait être en mesure :
✓ de décrire les conditions dans lesquelles la machine sera utilisée : qui utilisera la machine? pendant
combien de temps? avec quels matériaux? etc…
✓ d’avoir une estimation "fiable" du cycle de vie de la machine : conception, installation, utilisation,
déblocage et entretien.
✓ d’établir les utilisations prévisibles et le niveau attendu d’expérience des utilisateurs.
59
Ce n’est qu’une fois ces conditions déterminées que le repérage des phénomènes dangereux et l’estimation du
risque peuvent commencer.

II-3 Repérage des phénomènes dangereux


✓ Une des étapes les plus importantes de la démarche de gestion du risque.
✓ La liste des phénomènes dangereux doit être minutieusement établie, qu’il s’agisse de :
✓ pièces en mouvement (risques d’origine mécanique),
✓ d’éléments sous tension (risques d’origine électrique),
✓ de parties d’une machine trop chaudes ou trop froides (risques d’origine thermique),
✓ de bruit, de vibrations, de rayonnements visibles (laser) ou invisibles
(électromagnétiques), de matières dangereuses ou de postures contraignantes (risque ergonomique).
II-4 Estimation du risque
✓ Elle consiste à comparer entre elles les différentes situations dangereuses, ce qui permet d’établir une
priorité d’action.
✓ Le risque = combinaison de : gravité d’un dommage + probabilité d’occurrence de ce dommage
✓ La probabilité d’occurrence du dommage peut être scindée en trois parties :
1. la fréquence et la durée d’exposition au phénomène dangereux
2.La probabilité d’occurrence d’un événement dangereux
3. la possibilité d’éviter ou de limiter le dommage.
a- Gravité du dommage
✓ Peut être estimée en prenant en compte la gravité des lésions ou de l’atteinte à la santé.
✓ Deux types :
✓ Lésion légère (normalement réversible) : écorchure, lacération, ecchymose, blessure légère, etc.
..
✓ Lésion grave (normalement irréversible, y compris le décès) : membre brisé, arraché ; blessure
grave avec points de suture, etc….
b- Fréquence ou durée d’exposition aux phénomènes dangereux
L’exposition peut être estimée en prenant en compte :
➢ Le besoin d’accéder à la zone dangereuse (par exemple, pour le fonctionnement normal, la
maintenance ou la réparation) ;
➢ La raison de l’accès (par exemple, l’alimentation manuelle de matières) ;
➢ Le temps passé dans la zone dangereuse ;
60
➢ Le nombre de personnes devant y accéder ;
➢ La fréquence d’accès.
c- Probabilité d’occurrence d’un événement dangereux
✓ Elle peut être estimée en tenant compte :
➢ Des données de fiabilité et d’autres données statistiques ;
➢ De l’historique des accidents et de l’historique des atteintes à la santé ;
➢ D’une comparaison des risques avec ceux que présente une machine similaire
✓ Elle peut être :
➢ De très faible à faible  Technologie stable éprouvée et reconnue pour les applications de sécurité
- Robustesse du matériel.
➢ De faible à moyenne : occurrence liée à une défaillance technique ou entraîné par l’action d’un
travailleur qualifié, expérimenté, formé, ayant une conscience du risque élevée, etc. ;
➢ De moyenne élevée : événement dangereux entraîné par l’action d’un travailleur sans expérience
ni formation particulière.

c- Exemple
Un compresseur à air se trouve dans l’aire de travail ; deux angles rentrants existent entre la courroie et les poulies.

61
✓ Gravité du dommage : élevée (perte d’un doigt au minimum) ;
✓ Durée d’exposition : fréquente (le compresseur est dans l’aire de travail où circulent les travailleurs) ;
✓ Occurrence : élevée (le travailleur n’est pas formé pour utiliser la machine visée) ;
✓ Possibilité d’évitement : impossible ou rarement possible (il est impossible de retirer le doigt de l’angle
rentrant une fois qu’il a été happé si le départ du compresseur est automatique)
 Indice de risque calculé : 6

III- REDUCTION DES RISQUES MECANIQUES :


1. Les protecteurs
2. Protection par éloignement
3. Protection par écartement minimal des pièces mobiles
4. Détection des personnes
5. Dispositifs d’arrêt d’urgence

III- 1 Les protecteurs


La mise en place de protecteurs ou de dispositifs de protection ne doit être faite que si les phénomènes dangereux
n’ont pu être supprimés par le choix de mesure de sécurité relevant de la protection Intrinsèque.
a- Définitions
➢ Ce sont des éléments de machine utilisés spécifiquement pour assurer une protection au moyen d’une
barrière matérielle
➢ Selon la forme qu’on lui donne, un protecteur peut être appelé couvercle, écran, porte, enceinte, …
➢ Il peut exercer son effet :
✓ Seul  il n’est efficace que s’il est fermé
✓ Associé à un dispositif de verrouillage  la protection est assurée  la position du protecteur
b- Dispositif de verrouillage
Dispositif de protection mécanique, électrique ou d’une autre technologie, destiné à empêcher certains éléments
de la machine de fonctionner dans certaines conditions (généralement tant qu’un protecteur n’est pas fermé).
c- Deux types de protecteurs
1. Protecteurs fixes : ce sont des protecteurs maintenus en place (càd fermés) :
✓ De façon permanente, par exemple par soudure
✓ Au moyen d’éléments de fixation (vis, écrous, …) s’opposant à ce qu’ils soient déplacés/ouverts
sans outils
62
2. Protecteurs mobiles : ce sont des protecteurs généralement liés mécaniquement au bâti de la machine ou
à un élément fixe voisin grâce à des charnières ou des glissières et qu’on peut ouvrir sans faire usage
d’aucun outil
c- Qu’exige-t-on d’un protecteur ?
➢ Il ne doit pas créer de risques supplémentaires (coupure, coincement, écrasement, etc.) ni inciter les
utilisateurs de la machine à le détourner de son usage.
➢ Ses parties mobiles doivent être conçues de sorte que leurs dimensions et leur poids en facilitent la
manipulation.
➢ Il doit être conçu en tenant compte de l’ensemble des contraintes environnementales ou liées au
fonctionnement de la machine (possibilités de projections de matières solides ou liquides) auxquelles il
est soumis durant toute la vie utile de la machine.
➢ Il doit aussi être conçu pour prendre en compte, dans la mesure du possible, toutes les utilisations normales
et les mauvaises utilisations de la machine raisonnablement prévisibles et tous les gestes involontaires des
travailleurs.
➢ Il doit offrir une bonne visibilité du processus et de la machine. Ce type de conception permet de limiter
le démontage du protecteur tout en permettant de vérifier si la machine fonctionne bien ou de détecter un
dysfonctionnement dès son apparition.
d- Exemples de protecteurs fixes
➢ Protecteurs fixes enveloppant
Protecteur fixe qui interdit l’accès à la zone dangereuse de toutes parts

➢ Protecteurs de maintien à distance


Il n’enferme pas complètement une zone dangereuse, mais en empêche ou en limite l’accès grâce à ses dimensions
et à son éloignement de cette zone.
Exemple : une enceinte périphérique

63
➢ Protecteurs d’un angle rentrant
Protecteur fixe placé à proximité d’un angle rentrant pour empêcher l’accès la zone dangereuse.

e- Choix du type de protecteurs fixes


✓ Protecteurs enveloppant chaque zone dangereuse : si le nombre de zones dangereuses est faible.
✓ Protecteur enveloppant unique pour toutes les zones dangereuses : si le nombre ou les dimensions de ces
zones sont importants.
✓ Protecteurs de maintien à distance multiples : si l’utilisation d’un protecteur enveloppant n’est pas possible
et si le nombre de zones dangereuses est peu élevé (chaque protecteur protège une partie de la machine).
✓ Protecteur de maintien à distance unique (enceinte, par exemple), si l’utilisation d’un protecteur
enveloppant n’est pas possible et si le nombre ou la dimension des zones dangereuses est important

III- 2 Protection par éloignement :


a- Respect des distances de sécurité

64
➢ Respect des distances de sécurité  Maintien de la zone dangereuse éloignée du corps humain 
Réduction ou suppression des risques mécaniques
➢ Principaux facteurs à prendre en compte pour une protection efficace :
• L’accessibilité de la zone dangereuse avec le corps humain ou avec les différentes parties du corps
humain
• Les dimensions anthropométriques du corps humain et des différentes parties du corps humain
• Les dimensions de la zone dangereuse.
Emplacement possible de la zone dangereuse

La distance de sécurité tient compte du fait qu’aucun geste volontaire ne sera fait dans le but d’atteindre la zone
dangereuse et qu’aucun accessoire (outil, gant, perche, etc.) ou objet faisant office de marchepied (escabeau,
chaise, etc.) ne sera utilisé pour atteindre la zone dangereuse.
b- Atteinte vers le haut
✓ La détermination de la distance de sécurité entre le sol, la passerelle ou la plateforme fixe de travail et le
bas de la zone dangereuse est fonction de la hauteur à laquelle se trouve la zone dangereuse et de son
accessibilité prévisible.
✓ Les zones dangereuses doivent être rendues inaccessibles par un protecteur ou par un dispositif de
protection.

c- Atteinte par-dessus les structures de protection


Pour traiter de l’accessibilité par le dessus du protecteur, les symboles suivants sont utilisés pour désigner les
dimensions critiques :

65
- a : la hauteur de la zone dangereuse par rapport au sol ou à la plateforme de travail
- b : la hauteur du protecteur
- c : la distance horizontale entre le protecteur et la zone dangereuse.

III-3 Protection par écartement minimal entre les pièces mobiles


Ecartements minimaux pour éviter les risques d’écrasement

III- 4 Protection par limitation des forces et des niveaux d’énergie des pièces mobiles
a- Principe
✓ Dans certains cas, il est possible de limiter les forces et les niveaux d’énergie des pièces mobiles de façon
à éliminer les dommages au corps humain.
✓ Ce principe ne peut être appliqué que si les pièces mobiles possèdent des caractéristiques permettant
d’assurer la fonction de sécurité requise (absence d’angles aigus, de parties coupantes, etc.).
b- Facteurs devant être pris en compte :

66
➢ Accessibilité de la zone dangereuse ; dimensions anthropométriques ;
➢ Énergie cinétique ; pression sur des parties du corps ; formes et dimensions des surfaces de contact
;
➢ Fiabilité du système (facultatif) ; temps de réponse des mécanismes (facultatif).
III- 5 Protection contre les zones de convergence ou les angles rentrant
a- Formation des angles rentrants
Les angles rentrants peuvent être formés par :
1. Des cylindres en contact (ou très proches) tournant en sens opposés ;

2. Une paire de cylindres sans contact (identiques, ayant un revêtement différent ou un diamètre différent

3. Un cylindre proche d’un objet fixe ;

4. Un cylindre en contact avec une courroie (chaîne) ou le matériau travaillé

b- Pourquoi les angles rentrants sont-ils dangereux ?


1. Des cylindres en contact, motorisés ou non, créent un angle rentrant qui peut entraîner le travailleur
pénétrant dans la zone dangereuse.
2. Si l’adhérence de la partie du corps (peau, cheveux, etc.) ou de la partie de vêtement entraînée est grande
et que la pression exercée sur celle-ci par les rouleaux est importante, le risque d’écrasement est
important
3. Une paire de cylindres sans contact tournant dans des sens contraires ou une paire de cylindres sans contact
tournant dans le même sens, ayant des vitesses circonférentielles différentes ou des coefficients de friction
67
différents, créent un angle rentrant qui peut entraîner le travailleur qui pénètre dans la zone
dangereuse.
c- Exemples de protection contre les zones de convergence
➢ Protection par construction
Paire de cylindres sans contact
La main, le bras et même le corps entier, qui entrent dans la zone de l’intervalle entre les 2 cylindres peuvent être
entrainés, si l’intervalle est inférieur à 80, 120 et 300mm

➢ Protecteurs fixes d’angle rentrant

• Caractéristiques :
- Doivent, dans la mesure du possible, remplir au maximum la zone d’entraînement
- Doivent être suffisamment rigides pour ne pas augmenter le jeu entre le protecteur et les cylindres ou la
courroie.
• Avantage :
Empêchent l’accès à la zone d’entraînement de l’angle rentrant.
• Inconvénients
- Ne protègent pas contre les risques de coincement
- N’offrent pas une protection adéquate contre les risques d’entraînement des cheveux ou des vêtements.
➢ Protection de deux cylindres en contact

68
III- 6 Protection par tunnel
➢ Un protecteur en forme de tunnel permet le passage du matériau ou de la pièce travaillée tout en empêchant
le travailleur d’atteindre la zone dangereuse
➢ La distance de sécurité « ds » est constituée par l’éloignement du tunnel par rapport à la zone dangereuse
ds1 et par la longueur du tunnel ds2
➢ La distance de sécurité ds dépend donc de la forme et des dimensions e du tunnel.
➢ Si des ouvertures sont pratiquées dans le protecteur, il faut aussi que le protecteur soit éloigné de la zone
dangereuse

III- 7 Détection des personnes


a- Différents types de protection
Protection sensible optoélectronique
• Par barrage immatériel
• Par cellules monofaisceau
• Par détection de surface
b- Protection sensible à la pression

69
Tapis ou plancher sensible
Bord sensible
Barre sensible
Autres équipements
Dispositifs à infrarouge passif
Dispositifs à ultrasons
c- Autres moyens de protection
• Les dispositifs arrêts d’urgence
Ils permettent par action sur l’organe de service d’arrêter rapidement une machine en cas d’anomalie sans
entraîner de conditions dangereuses.

• La consignation
C’est une procédure qui permet de figer un équipement en sécurité.

70
Conclusion
L’hygiène, la sécurité et l’environnement est la discipline qui va contribuer le plus efficacement à la gestion des
risques chroniques traditionnels qui sont encore loin d’être suffisamment maitrisés, tant dans les pays en
développement que dans les pays plus industrialisés. Cependant, il est important que l’application des principes
de l’Hygiène du Travail se fasse dans une perspective plus large où la problématique globale de la santé et du
bien-être des travailleurs est prise en compte. C’est pourquoi une approche participative est nécessaire qui doit se
faire en adéquation avec l’état de développement du pays considéré, de ses propres valeurs, de son système
socioculturel et législatif, de ses ressources ainsi que de la culture spécifique de l’entreprise elle-même. Ce
document fournit alors des éléments de savoir que les étudiants doivent acquérir en ce qui concerne les objectifs
du HSE.

71

Vous aimerez peut-être aussi