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grainecc1971fr

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FAO. 2022. Production des semences fourragères. Yaounde. https://doi.org/10.4060/cc1971fr

Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement
des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Le fait qu’une société ou qu’un
produit manufacturé, breveté ou non, soit mentionné ne signifie pas que la FAO approuve ou recommande ladite société ou ledit produit de
préférence à d’autres sociétés ou produits analogues qui ne sont pas cités.

ISBN 978-92-5-136866-4
© FAO, 2022

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d’Utilisation Commerciale-Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 Organisations Intergouvernementales (CC BY-NC-SA 3.0 IGO;
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copyright@fao.org.

Photographie en couverture: © FAO


iii

Contenu
1. INTRODUCTION 1

2. SEMENCE ET DEV. DE LAPRODUCTION FOURRAGERE 2

3. ETAPES DE LA PRODUCTIONDES SEMENCES FOURRAGÈRES 4


3.1. Choix de la semence 4
3.2. Préparation du site 4
3.2.1. Choix de la parcelle 4
3.2.2. Préparation du terrain 4
3.2.3. Préparation du lit de semences 4
3.3. Semis 5
3.4. Fertilisation 5
3.5. Epuration 5
3.6. Récolte 6
3.7. Conditionnement des semences 7
3.7.1. Séchage 7
3.7.2. Nettoyage 7
3.7.3. Traitement des semences 7
3.7.4. Emballage 7
3.7.5. Stockage 7

4. SEMENCES DESLIGNEUX FOURRAGERS 8


4.1. Mise en place d’une pépinière 8

4.1.1. Choix du site de la pépinière 8


4.1.2. Installation 9
4.1.3. Petit matériels de pépinière 9
4.1.4. Aménagement de la pépinière 9
4.2. Planification de la production de plants en pépinière 9
4.3. Acquisition des semences et prétraitement 10
4.3.1. Acquisition des semences 10

4.3.2. Identification, sélection des peuplements semenciers. 10


iv

4.3.3. Techniques de récolte et de préparation des semences 10


4.3.3.1. Acquisition des semences. 10
4.3.3.2. Prétraitement des graines 12

4.4. Production de plants en pots 12


4.4.1. Pots 12
4.4.2. Préparation de la terre d’empotage. 12
4.4.3. Remplissage et classement des pots 12
4.4.4. Semis et protection des plantules 13
4.4.5. Soins à donner aux plantules 13
4.4.5.1. Arrosage 13
4.4.5.2. Désherbage 13
4.4.5.3. Binage 13
4.4.5.4. Démariage et repiquage 13
4.4.5.5. Ombrage 13
4.4.5.6. Rhabillage des racines 14

4.5. Semis en germoir 14


4.6. Production de plants à racines nues 14
v

PREFACE
L
e présent guide découle des activités du projet TCP/CMR/ 3705 « Amélioration de la productivité
des élevages bovines et des petits ruminants par le renforcement des capacités des petits produc-
teurs dans la production et la conservation du fourrage ». Ce projet a été initié par la Direction des
Pâturages, de l’Alimentation Animale et des Infrastructures d’Élevage (DPAIE) du Ministère de l’Élevage,
des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA). Il a pour but d’appuyer le secteur de l’élevage au Ca-
meroun dans le domaine de la production des semences a été réalisé avec l’appui technique et financier
de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

La semence, d’un point de vue botanique, est un matériel ou organe végétal ou une partie de maté-
riel ou d’organe végétal susceptible de reproduire à l’identique l’individu dont elle est issue. La se-
mence constitue un élément fondamental de la plupart des systèmes de production avancé. C’est
par elle que les éleveurs peuvent introduire dans leur système de production une base durable de
l’alimentation de leurs troupeaux surtout pour ce qui est des ruminants. Dans tout le monde rural,
au-delà du secteur pastoral, les semis et les récoltes marquent les deux temps forts de l’année.

Il existe de multiples façons de se procurer les semences nécessaires à la production : cela va de


la simple utilisation des graines issues des récoltes précédentes à l’achat chez un distributeur
faisant partie d’un réseau local de commercialisation. Mais quel que soit le degré d’organisa-
tion du système d’approvisionnement, un petit nombre de principes de biologie appliquée
déterminent les qualités des graines. En faisant appel à des technologies et à des pratiques
adaptées, il est possible d’apporter à ces graines une valeur ajoutée qui peut en faire des pro-
duits de qualité.

L’objectif global de la production des semences fourragères est d’assurer la fourniture des pro-
duits de haute qualité, qui doivent permettre d’améliorer la productivité des élevages et au-de-
là, le revenu des éleveurs, la sécurité alimentaire en produit d’origine animale et la prospérité
des communautés. Mais cet objectif dépend d’un très grand nombre de facteurs dont les plus
importants sont leur rôle en tant qu’élément essentiel du développement pastoral et la possi-
bilité d’une organisation durable du système semencier. Ces éléments sont certes en fait des
problèmes plus généraux d’ordre socio-économique et de choix gouvernementaux en termes
d’organisation et de réglementation du secteur pastoral, influencés par les caractéristiques de
l’élevage et de la structure économique de la filière dans le pays.

Les incertitudes liées aux impacts du changement climatique ne sont pas des moindres et rendent
la problématique de production de semencière adaptée encore plus complexe. Les variétés nou-
velles et les semences de haute qualité ont un rôle essentiel dans la réponse aux enjeux de sécurité
alimentaire et d’amélioration des conditions de vie des pasteurs car elles permettent d’accroître la
productivité des sols pastoraux cultivables dont la superficie diminue d’année en année.

Ce guide illustré destiné à l’éleveur, aux producteurs de semences fourragères traditionnels ou à leurs
encadreurs se veut une contribution à une meilleure compréhension de l’importance et de la nécessité
de leur diffusion avant tout sous ses aspects techniques.
PRODUCTION
©FAOCameroun

DES SEMENCES
FOURRAGERES
1

1. INTRODUCTION

L
a semence constitue l’un des premiers fac- tentes haut placées ont été parfois déçues du fait
teurs de production ; elle contribue d’après de la complexité de la mise en place d’un système
certains chercheurs pour au moins 40% à la d’approvisionnement en semences – en effet, ce-
formation des rendements dans nos régions. La lui-ci doit répondre réellement aux besoins des
semence, d’un point de vue botanique, est un ma- éleveurs. Il est donc nécessaire de bien identifier
tériel ou organe végétal ou une partie de matériel les améliorations dont les éleveurs ont le plus be-
ou d’organe végétal susceptible de reproduire à soin tant au niveau de chacune des espèces qu’ils
l’identique l’individu dont elle est issue. Son rôle cultivent qu’à celui plus global de leur système
d’après certains est plus prépondérant que celui d’élevage.
des autres facteurs clés tels que l’utilisation des
bonnes pratiques agricoles, la fertilité et l’alimen- En dépit de la diversité des opinions concernant
tation en eau du sol, la protection des cultures et les mécanismes d’approvisionnement en se-
la gestion des aléas climatiques entre autres et qui mences, il ne fait aucun doute qu’une bonne ges-
au demeurant influencent sa performance. Les va- tion du secteur des semences dans la perspective
riétés de semences utilisées doivent traduire les de développement durable peut considérable-
objectifs de production de l’éleveur. ment améliorer les revenus des éleveurs. Sa mise
en place est caractérisée par certaines opérations:
Les semences ont joué et jouent un rôle essentiel choix des semences, choix du site, préparation
dans le développement des activités de produc- du site, semis, récolte et conditionnement qui
tion du monde rural. L’émergence d’un élevage peuvent être à l’origine d’un développement plus
sédentarisé par exemple est lié au développement global de l’espace rural.
des variétés de semences fourragères adaptées au
contexte de production pour l’alimentation du bé-
tail. Prendre conscience que les semences doivent
être l’objet de soins spécifiques afin de maintenir et
améliorer leur qualité pour la production est fonda-
mental dans la perspective de développement.

La divergence et, au final, l’individualisation de l’ac- ©F


AO
C
tivité de production des semences par rapport à la
am

production classique (le fourrage par exemple pour


ero
un

l’alimentation animale) est une caractéristique


des systèmes de production avancés. Elle est aussi
étroitement liée à l’amélioration génétique des es-
pèces que nous cultivons et à l’emploi de variétés
bien identifiées par les producteurs. Les principes
et les techniques visant à produire des semences et
des variétés de bonne qualité ont évolué avec l’ac-
croissement des connaissances.

Les semences ont joué un rôle important dans le


développement de l’élevage comme dans toutes
les autres productions. Et de ce fait, l’emploi de
semences améliorées peut être qualifié de moteur
du progrès par référence à sa capacité à augmen-
ter la productivité et à stimuler les activités éco-
nomiques du monde pastoral. Cependant, ces at-
2

2. SEMENCE ET DEVELOPPEMENT DE LA


PRODUCTION FOURRAGERE

L
a production de semences est l’activité qui social particulier, dans lequel les gouvernements
consiste à multiplier les graines d’une es- ou les Organisations Internationales doivent inter-
pèce végétale afin de disposer de quantités venir pour aider les petits éleveurs.
plus importantes en vue de produire cette même
espèce à d’autres fins. La production de semences En dépit de la diversité des opinions concer-
nécessite des précautions particulières, différentes nant les mécanismes d’approvisionnement en
selon les modes de reproduction des espèces, et semences, il ne fait aucun doute qu’une bonne
des contrôles à chaque étape afin d’assurer à l’uti- gestion du secteur des semences peut considé-
lisateur final les qualités recherchées. rablement améliorer les revenus et la sécurité
alimentaire des éleveurs. Les semences sont les
Aujourd’hui, un très petit nombre de graminées outils de vulgarisation essentiels aux systèmes
(Andropogon gayanus, Brachiaria brizantha, Bra- d’élevage et elles assurent le lien entre les cher-
chiaria ruziziensis, Brachiaria decubens, Panicum cheurs et les éleveurs.
maximum, Pennisetum clandestinum, Pennise-
tum purpureum) et de légumineuses (Stylosan- Les disciplines scientifiques et les savoir-faire
thes guianensis, Stylosanthes hamata, Mucuna mis en œuvre afin de fournir aux éleveurs des
pruriens, Macroptilium atropurpureum, Medicago semences de bonne qualité couvrent un large
sativa, Desmodium sp., Lablab purpureus, Arachis éventail de domaines, allant de la biologie ap-
pintoi, Cajanus cajan, Calliandra calothirsus, Gli- pliquée jusqu’aux dispositions réglementaires
ricidia sepium, Leucaena leucocephala, Moringa et aux politiques nationales en passant par
oleifera) assure la base de l’alimentation de très l’agronomie, les techniques de stockage, de
nombreux animaux domestiques. Ces plantes conditionnement physique, de traitement phy-
cultivées ont souvent été soumises à tout un tosanitaire des grains et de la gestion commer-
ensemble de pressions de sélection.et diffusées ciale. Toutes ces thématiques peuvent induirent
dans le monde entier sous forme de semences. des activités génératrices d’emplois et de reve-
nus capables de résorber le chômage rural.
Le seul fait de rendre accessibles des semences
n’augmente pas la productivité des fourrages et Le concept de filière semencière repose sur
ne permet pas d’atteindre la production souhai- l’idée que toutes les activités qui se suc-
tée. Cela entraîne la mise en place de nouvelles cèdent, depuis la sélection jusqu’à l’éleveur
approches pour assurer leur approvisionnement. ou le pastoraliste qui les cultive, sont liées.
Les opérateurs semenciers du secteur public ont La vie d’une nouvelle variété commence avec
été souvent critiqués pour leur manque d’efficaci- les quelques kilogrammes de semences dont
té, mais le vrai problème était que les activités de dispose le multiplicateur. Pour valoriser plei-
production et de commercialisation des semences nement la variété, elle doit être disponible en
exigent une gestion extrêmement dynamique qui très grandes quantités lorsque son usage se
leur font souvent défaut. Certains ont vu dans ce développe, et cela nécessite de la multiplica-
constat un argument pour confier les activités de tion. Le rôle du multiplicateur de semences
distribution des semences au secteur privé, qui est donc d’assurer la continuité de cette
généralement témoigne des capacités de gestion chaîne d’opérations dans des conditions ri-
plus efficaces. Cependant, en pratique, le secteur goureuses, de telle sorte que le transfert des
privé ne s’intéresse pas aux marchés insuffisam- bonnes variétés s’effectue rapidement, de la
ment rentables ou à des filières considérées à tort recherche au secteur de production, sous la
marginales comme celles de l’élevage. C’est pour- forme de semences de haute qualité à utiliser
quoi, il est admis que la distribution des semences par les éleveurs. En complément des activités
dans les pays tropicaux correspond à un contexte techniques nécessaires à la multiplication des
SEMENCE ET DEVELOPPEMENT DE LAPRODUCTION FOURRAGERE 3

semences, il existe généralement en parallèle


un cadre réglementaire qui vise à garantir la
qualité des semences produites avant la mise
en vente.

Cette expression de filière décrit et analyse


le mécanisme global d’approvisionnement
des éleveurs et admet le fait qu’ils puissent se
procurer leurs semences par différentes voies.
Certains systèmes sont très simples et fonc-
tionnent au plan local, à l’intérieur même de

“
l’exploitation ou de la communauté d’éleveurs
avec peu, voire aucune intervention extérieure.
Le savoir-faire individuel et la réputation sont
les éléments essentiels de la relation entre En dépit
le producteur de semences et son acheteur.
D’autres systèmes sont organisés à un niveau de la diversité des
national ou international. opinions concernant
Au final, l’aspect économique mais aussi l’am- les mécanismes
pleur de l’activité d’élevage est le facteur clé d’approvisionnement
qui décide de la façon dont les éleveurs vont
s’approvisionner et utiliser les semences. Tant en semences, il ne fait
dans les pays développés que dans les pays en
développement, certains éleveurs préfèrent
aucun doute qu’une
produire leurs semences sur leur exploitation bonne gestion du
parce que c’est l’option la plus pratique et la
plus économique. Ils peuvent aussi décider
secteur des semences
d’acheter ces semences, quel que soit le degré peut considérablement
d’évolution des techniques et des pratiques
de production car les éleveurs sont avant tout améliorer les revenus et
la sécurité alimentaire


des économistes

Au-delà des considérations scientifiques, tech- des éleveurs.


nologiques, économiques et commerciales, les
semences soulèvent également des questions
d’ordre politique. Elles sont aussi un élément es-
sentiel des campagnes de secours aux sinistrés
suite à des sécheresses ou des inondations. Et
de ce fait, la sécurité semencière est aujourd’hui
reconnue comme l’une des composantes de
la sécurité alimentaire des communautés vul-
nérables. Les gouvernements sont désormais
tenus d’intervenir pour assurer la sécurité se-
mencière, et cela, dans le cadre de partenariats
avec le secteur privé et non pas en concurrents.
L’augmentation globale des prix des protéines
animales et les inquiétudes concernant les sé-
curités protéiniques nationales soulignent le
rôle essentiel qu’ont les semences pour le déve-
loppement de l’élevage des ruminants.
4

3. ETAPES DE LA PRODUCTION
DES SEMENCES FOURRAGÈRES

3.1. Choix de la semence 3.2.2. Préparation du terrain

La variété choisie doit être adaptée à l’écologie Pour un nouveau champ, on doit le défricher,
de la zone de culture et avoir de bonnes caracté- c’est-à-dire le débarrasser des arbres, arbustes
ristiques : cycle végétatif adapté, résistance aux et leurs souches. Le labour doit être léger, ef-
maladies et aux insectes sévissant dans la région, fectué de préférence en début de cycle, dès que
rendement élevé, bonnes qualités nutritives et le sol est humide, et si possible réaliser une fu-
technologiques. Le producteur de la semences mure de fond avec 2 t/ha de matière organique.
fourragère doit choisir des variétés répondant aux
exigences des éleveurs et capables de produire Le labour permet de :
des niveaux élevés de fourrage.
• Détruire les résidus des récoltes susceptibles de
3.2. Préparation du site propager les maladies ;

3.2.1. Choix de la parcelle


• Enfouir la matière organique;

Le champ semencier doit de préférence être plat et


• Ameublir le sol afin d’assurer une bonne levée,
une bonne croissance et un bon développe-
homogène. Il doit être accessible pour faciliter les
ment de la plante.
visites et les contrôles, les déplacements du produc-
teur pour les travaux d’entretien et de récolte. De préférence peu profond, le labour ne doit pas
mettre au fond de raie les résidus de récolte ni
Une bonne gestion de la parcelle est nécessaire les matières organiques apportées. Il faut éviter
pour réussir une culture, quelle que soit l’es- de réaliser un labour trop profond pour ne pas
pèce, et tout particulièrement quand il s’agit de perturber les différents horizons du sol.
productions de semences. Les rotations basées
sur des cultures exigeant des reprises du sol sys- 3.2.3. Préparation du lit de semences
tématique sont particulièrement indiquées car
elles minimisent le stock de semences contenu Cette préparation est généralement sommaire
dans le sol. compte tenu des moyens disponibles. Mais
elle devrait être méticuleuse compte tenu de
Il est important de choisir une parcelle présentant l’importance du produit : la semence. On s’ef-
un bon niveau de fertilité, car ces caractéristiques forcera d’affiner la surface pour créer un envi-
facilitent la gestion de la culture et sont favorables ronnement physique favorable pour les graines
à un bon rendement. Cependant, une disponibilité fourragères qui sont souvent très petites. Les
trop élevée en azote doit être évitée car elle peut graines devant être en contact étroit avec la
être à l’origine d’un développement végétatif trop terre fine pour réaliser les échanges thermiques,
important, et favoriser la verse (état de la moisson hydriques et les échanges d’air nécessaires pour
sur pied couchée par le vent, la pluie…). Ce qui est leur germination. Ces conditions correspondent
un véritable désastre en production de semences à une faible profondeur du profil cultural (5 à 10
car la verse rend impossible tout contrôle et épu- centimètres).
ration en végétation. Il est également essentiel que
les conditions de maturation de la culture soient
aussi homogènes que possible de façon à ce que
toutes les graines aient atteint le même stade de
développement au moment de la récolte.
ETAPES DE LA PRODUCTION
DES SEMENCES FOURRAGÈRES 5

3.3. Semis apport tardif aura très souvent des consé-


quences défavorables, avec plus de fourrage
Il est indispensable d’effectuer un test de germination et moins de semences. La dose d’engrais
avant la date de semis. Le Brachiaria est semé en ligne doit être de 100 kg/ha de NPK + 100 kg/ha
ou en poquet. En poquets (3-5 graines), la distance entre d’Urée. S’il y a apport de fumier ou une im-
les poquets est de 25-30 cm, entre les lignes 40 cm, aus- plantation sur un ancien parc à bétail, ré-
si bien pour les semis en poquet que pour les semis en duire cet apport de moitié, 50 kg/ha de NPK
ligne. La profondeur du semis doit être approximative- + 50 kg/ha d’Urée. L’engrais doit être mis en
ment égale à 1,5 fois le gosseur de la graine. La date de place avant le buttage pour permettre un
semis du Brachiaria dépend de la pluviométrie et la den- bon enfouissement, environ 30 jours après
sité dans des conditions de semis manuel actuel est de la levée.
10kg /ha de semence environ ayant un pouvoir de ger-
mination d’au moins 50%. Il est recommandé de semer Le Stylosanthes étant une légumineuse et
le Brachiaria le plus tôt possible dans la saison sur un sol ayant la capacité de fixer l’azote atmos-
humidifié après une pluie (au moins 50 mm) et quand de phérique n’a généralement pas besoin
nouvelles pluies sont attendues. Pour faciliter le semis, on d’engrais sur tout azoté. Il peut cependant
peut mélanger les graines de Brachiaria avec le sable fin bénéficier en début de campagne, pour
ou avec du son de maïs pour un volume de 5 kg de sable une implantation rapide et vigoureuse de
de même taille pour 1 kg semences. l’application d’une petite quantité de l’en-
grais azoté ou composé (50 kg /ha de NPK
Pour le Stylosanthes un traitement de semences est re- ou 100 kg/ha de phosphate). Après l’im-
commandé pour lever la dormance des graines dures plantation de la plante, l’appor t d’engrais
et obtenir une bonne germination. On peut traiter à azoté n’est plus conseillé car les nodosités
l’eau chaude ; les semences sont versées 25-30 min deviennent fonctionnelles et fixent l’azote
dans de l’eau à 55°C (un volume d’eau bouillante dans atmosphérique.
1 volume d’eau froide) puis soigneusement séchées. Il
est également nécessaire d’effectuer un test de germi- 3.5. Epuration
nation avant le semis ; Le Stylosanthes est ensuite im-
planté en ligne ou en poquet. En poquets 7 à 10 graines Les épurations consistent à passer métho-
par poquet ; l’espacement recommandé entre poquets diquement dans les parcelles de semences
varie de 30 à 40 cm sur la ligne et entre les lignes de pour éliminer les hors types. Les hors-types
30-40 cm. La profondeur du semis doit être d’environ 1 peuvent être reconnaissables par des carac-
cm (une semence ne doit pas être enfouie à plus de 1,5 tères morphologiques différents de la variété
fois sa taille) ; La date de semis du Stylosanthes varie en cultivée (port de la plante, forme et couleur
fonction de la pluviométrie la densité de semis manuel des feuilles, des fleurs et des gousses, pré-
varie de 3 à 7kg/ha. De même il faut semer sur un sol cocité). Il s’agit d’éliminer toutes les autres
humidifié après une pluie (au moins 50mm) et quand plantes qui pourraient altérer la qualité des
de nouvelles pluies sont attendues et pour faciliter le graines. L’épuration s’effectue en définitive à
semis, prendre le sable de même grosseur que la graine tous les stades de développement des plantes
de Stylosanthes guianensis et mélanger un volume de et consiste en l’élimination d’autres variétés,
sable pour un volume de graine environ. des plantes malades et en l’élimination des
plantes d’autres espèces.
3.4. Fertilisation
©FAOCameroun

L’azote, le phosphore et le potassium ont


une grande importance dans la nutrition
minérale des cultures semencières. Un ap-
port précoce d’azote sur les graminées (Bra-
chiaria) permet d’améliorer le rendement
semencier, en augmentant le nombre et la
grosseur des talles et des inflorescences. Un » Débroussaillage
Production des semences fourragères 6

©FAOCameroun

©FAOCameroun
» Labour avec tracteur
» Préparation de lit de semi

©FAOCameroun
3.6. Récolte

La production de semence de Brachiaria est re-


lativement facile mais varie selon les espèces.
B. ruziziensis est très facile à produire, avec 150 à
200 kg/ha de semences récoltées.
» Semi en poquets
La maturité des graines n’étant pas simulta-
née au niveau d’une panicule, la récolte se

©FAOCameroun
fait lorsque la moitié des graines sont mûres.
La récolte peut se faire :

• Manuellement, inflorescence par inflorescence en


les secouant au-dessus d’un seau pour y faire tom-
ber les graines mûres. Cette technique exige plu-
sieurs passages ce qui représente un travail consi-
» Semi en ligne
dérable. Elle a l’avantage de permettre une récolte
échelonnée au fur et à mesure de la maturation,
La récolte doit se faire dès que les graines sont ar-
• Par fauche, ce qui est plus rapide mais se fait au rivées à maturité afin d’éviter qu’elles ne tombent
détriment du rendement, les graines ne pou- au sol. La floraison n’étant pas simultanée, la ré-
vant pas être récoltées toutes à maturité. Dans colte doit se faire en plusieurs passages ce qui la
ce cas, on peut stocker les panicules récoltées rend longue. Les graines étant protégées dans des
au sec, dans un endroit bien ventilé et à l’abri capitules, elles sont peu apparentes. Il est impor-
du soleil, pendant 7 à 10 jours pour permettre tant d’extraire régulièrement quelques graines
la maturation des grains verts. Assurer un pour observer leur niveau de maturité. Ceci est
séchage des inflorescences avant battage. Un d’autant plus important si l’on se trouve en pé-
taux d’humidité inférieur à 10% permet d’assu- riode humide, la pilosité des bractées du capitule
rer une bonne conservation. créant un milieu favorable au développement de
champignons qui entraînent un pourrissement ra-
La production de semence de Stylosanthes sp. est aisée pide des graines.
dans la plupart des situations, en particulier dans les cli-
mats avec saison sèche. Cependant, en fonction de la La récolte peut se faire inflorescence par inflores-
date de semis du stylosanthes (le semis peut être fait à cence au fur et à mesure de la maturation (ce qui
différentes périodes dans les milieux humides), il peut représente un très gros travail), ou bien par fauche
être nécessaire de gérer la plante de manière différente. et cela produit entre 100 et 200 kg/ha.
ETAPES DE LA PRODUCTION
DES SEMENCES FOURRAGÈRES 7

3.7. Conditionnement des semences

3.7.1. Séchage

Le séchage des inflorescences est néces-

©FAOCameroun
saire avant le battage si la récolte s’est effec-
tuée par coupe. Un taux d’humidité inférieur
à 10% permet d’assurer une bonne conserva-
tion. L’ensemble de ces opérations de récolte-
séchage-battage est donc très exigeant en
main d’œuvre, ce qui explique le coût élevé
des semences 2000 à 3000 Frs CFA/kg pour
Brachiaria ruziziensis d’autant plus que la pro-
duction est limitée et 2500 à 3500 Frs CFA/kg
pour Stylosanthes guyanensis.

Le séchage peut se faire à l’air libre à l’abri du so-


leil, mais la température ne doit pas dépasser 40
°C. Le séchage doit amener les semences à moins
de 10 % de teneur en eau pour un stockage en » Récolte des semences
sacs pour éviter les moisissures et à 4 % pour une
conservation de longue durée en sacs hermé-
tiques pour éviter la condensation.

3.7.2. Nettoyage

Le nettoyage des graines par densimétrie ou


par vannage permet de séparer les graines 3.7.4. Emballage
vides des graines pleines en utilisant le cou-
rant d’air. Le triage traditionnellement à la Le conditionnement des semences essentielle-
main permet d’éliminer les graines d’autres ment manuel chez les petits paysans dans un sac
espèces. constitue la dernière étape du processus de traite-
ment. Les semences sont alors déplacées vers une
3.7.3. Traitement des semences aire de stockage parfaitement propre. Le dernier
acte consiste à fermer le haut du sac au moyen
Brachiaria ou Stylosanthes ne nécessite aucun trai- d’une couture qui permet également d’y fixer l’éti-
tement insecticide ou fongicide des semences. quette.
Cependant, la possibilité de dormance des graines
peut rendre nécessaire un traitement pour obte- 3.7.5. Stockage
nir une bonne germination. Il est donc indispen-
sable d’effectuer un test de germination quelques Il s’agit à ce stade d’entreposer les lots de semences
semaines avant la date de semis probable. Un dans des chambres ou dans des petits greniers fer-
stockage dans de bonnes conditions (graines bien miers. Étant donné le parasitisme multiforme qui
sèches, à l’abri de fortes températures et d’humi- règne parfois tout autour de la ferme, il est absolu-
dité) 6 à 9 mois permet en général de lever la dor- ment essentiel de pouvoir soustraire les semences
mance pour Brachiaria. Pour Stylosanthes en cas à toutes ces menaces. Afin d’y parvenir, les pro-
de très faible taux de germination (inférieur à 25- ducteurs ont mis au point tout un ensemble de
30%) les doses peuvent être augmentées ou les méthodes traditionnelles, en particulier l’emploi
semences peuvent être traitées à l’eau chaude ou de contenants scellés ainsi que des répulsifs pour
scarifiées pour les petites quantités. les insectes tels les cendres.
8

4. SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS

L
a semence ou les plantules des ligneux four- • La disponibilité de l’eau en quantité suffisante
ragers sont généralement produits à partir pour l’arrosage régulier
d’une pépinière. Une pépinière est un terrain
où l’on fait croître de jeunes végétaux en les proté- • Les conditions physiques et chimiques du sol
geant et en leurs apportant des soins particuliers. pour satisfaire aux exigences des essences qui
seront élevées en planches (racines nues). Tou-
Beaucoup d’essences ligneuses (Calliandra calo- tefois la structure du terrain choisi pour l’im-
thyrsus, Leucaena leucocephala, Gliricidia sepium, plantation de la pépinière ne joue pas un rôle
Moringa oleifera…) se développent difficilement déterminant pour les plantules en pots. Pour
si on sème directement les graines à leur empla- les plants à racines nues, le sol doit être travail-
cement définitif. D’où la nécessité de faire croître lé sur une profondeur de 30 à 40 cm, comme
de jeunes plants en pépinière et de les mettre en s’il s’agissait d’un jardin potager.
terre lorsqu’ils auront la taille suffisante. Ce qui a
pour avantage d’augmenter considérablement le • La configuration du terrain qui doit de préfé-
taux de réussite sur les sites de plantation. rence être un terrain relativement plat, avec
une pente de 1 à 2% pour permettre un drai-
L’objet d’implantation d’une pépinière c’est d’ob- nage des eaux. S’il n’y a pas de terrain plat on
tenir des plants de qualité, capables de résister peut construire des terrasses.
aux intempéries après leur plantation et ce malgré
leur jeune âge. Les plants en pépinière peuvent • La distance de la pépinière par rapport au site
être produits soit en pots ou à racines nues. Les de transplantation
jeunes plants y sont soignés depuis le semis de
façon qu’ils deviennent capables de supporter les

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conditions difficiles qu’ils rencontreraient une fois
mis en terre.

4.1. Mise en place d’une pépinière

4.1.1. Choix du site de la pépinière


La pépinière doit assurer la production des plants » Nettoyage des semences par vannage
en quantité et en qualité, au moment voulu. Une
pépinière installée sur un site inapproprié aura
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pour effet d’augmenter les coûts de production et


de contribuer à disposer des plants de qualité mé-
diocre et en quantité insuffisante. Les facteurs im-
portants pour le choix du site de la pépinière sont :

» Séchage des semences


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» Insecticide pour
traitement des semences » Traitement des semences
SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS 9

4.1.2. Installation • La Compostière ; Le compost est de l’hu-


mus fabriqué à partir d’un mélange de
L’aménagement de l’aire de production d’une pé-
matières végétales et animales que sont la
pinière doit comporter :
paille, les brindilles, les feuilles mortes, les
déchets d’animaux, etc. Il faut prévoir une
• Les planches de production ou plate-bande de pots
place suffisante autour des compostières
facile à arroser. Les allées aménagées entre les planches
afin de pouvoir retourner le compost pen-
(plate-bande) doivent avoir au moins 60 cm de large
dant la fermentation.
pour permettre l’utilisation des brouettes. Elles sont
nécessaires de chaque côté de la planche.
• L’emplacement du lieu de travail ; La pépinière
doit disposer d’un abri (un gros arbre ou un
hangar) pour protéger les travailleurs du soleil
et de la pluie durant le remplissage des pots et
le repiquage
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4.1.3. Petit matériels de pépinière

Le matériel requis pour une pépinière comporte


» Sacs de semences les outils et éléments dont les qualités et quanti-
tés sont fonction de l’envergure de la pépinière.
On peut citer entre autres: la pioche, la houe, la
• Les aires de dépôt du substrat. Ce lieu de
pelle, le râteau, le mètre ruban, le cordeau, le
stockage du substrat (terre, sable, fumier) doit
tamis, pots (sachets plastiques), arrosoir, seau,
se trouver à proximité de l’endroit où se fera le
brouette, binette, machette (coupe-coupe), sé-
mélange du substrat et le remplissage des pots.
cateur, couteau, lime, etc.
• Les clôtures qui permettent de protéger les plants
4.1.4. Aménagement de la pépinière
contre les dégâts provoqués par les animaux.
Lorsque le site a été obtenu, il convient de procé-
• Les abris et hangars pour le matériel si nécessaire.
der à la mise en place des éléments nécessaires
pour la production des plants. Aménager une pé-
• L’ombrage et protection contre le soleil ou
pinière, c’est mettre en place les infrastructures
les pluies abondantes. Tant qu’ils sont jeunes
qui permettront de produire un certain nombre
et frêles, les plants doivent être protégés du
de plants de qualité au moindre coût. Pour me-
soleil. Des nattes seront confectionnées à partir
ner à bien l’aménagement d’une pépinière, il faut
de matériaux locaux et installées de manière
considérer les points suivants : (1) La quantité an-
à pouvoir être enlevées rapidement dès que
nuelle de plants à produire ; (2) Les techniques de
l’ombrage n’est plus nécessaire. Ces nattes
production (en pots ou à racines nues) à utiliser ;
seront disposées sur des cadres en bois à une
(3) La localisation des infrastructures de base (ma-
hauteur d’environ 50 cm du sol.
gasin, point d’eau, système d’arrosage, pistes, etc.).
• Les planches de germination de surface plane,
4.2. Planification de la production de
avec une rigole aménagée sur leur pourtour
plants en pépinière
interne afin d’empêcher que les eaux d’arro-
sage n’entraînent la terre et les semences. Le
Il est indispensable, pour réussir une plan-
germoir idéal se compose : (1) d’une couche
tation de ligneux fourragers, de disposer de
de gravier (5 cm, inférieure) ; (2) de terre riche a
plants de bonne qualité de l’essence désirée
fort potentiel de rétention d’eau (10cm, inter-
et d’une taille appropriée. Les travaux en
médiaire) ; (3) de mélange de terre humifère
pépinière sont par conséquent l’une des ac-
et de sable facilement perméable (10 à 15 cm,
tivités qui exigent une programmation par-
1/1, couche supérieure)
ticulièrement attentive.
Production des semences fourragères 10

Les pastoralistes doivent donc accorder une 4.3.3. Techniques de récolte et de


importance particulière à la planification de préparation des semences
l’approvisionnement en plants. Quant aux
producteurs de plants que ce soit les éleveurs Pour une meilleure opération de récolte, les étapes
eux même ou des tiers, ils doivent planifier en suivantes doivent être suivies pour l’obtention des se-
s’efforçant d’assurer une production de plants mences de bonne qualité physiologique et sanitaire.
adaptée aux attentes des acteurs.
Suivre la phénologie des arbres et les périodes de ré-
En vue de mener correctement et dans de colte (vérifier le cycle de production et de maturité des
bonnes conditions, toutes les activités de fruits des arbres sélectionnés et leur état de santé) ;
production de plants en pépinière, il faut
avoir un calendrier précis des travaux in- Récolter des fruits bien mûrs et sur des arbres bien
diquant à quel moment les diverses opéra- portants.
tions sont nécessaires. Un bon calendrier est
très important dès le stade de la production Récolter les fruits des meilleurs arbres porte-
des jeunes plants en pépinière pour faire en graines. Pour la récolte des fruits, différentes mé-
sorte que toutes les opérations soient ac- thodes existent :
complies à temps.
• on les ramasse sous les arbres porte-graines;
4.3. Acquisition des semences et
prétraitement • on frappe les fruits accrochés aux branches
avec un bâton ou on les secoue avec un
crochet à long manche (gaule). Les graines
4.3.1. Acquisition des semences
tombent dans des récipients posés ou sur des
bâches étendues sous et autour de l’arbre.
On obtient les semences en les récoltant soi-
même (en respectant les critères de récolte), ou
4.3.3.1. Acquisition des semences.
en les achetant auprès des services compétents,
des banques de semences, des instituts de re-
Le traitement des fruits des ligneux à usage multiple
cherche ou auprès de certains groupements de
permet d’obtenir des graines de bonne qualité et
producteurs de semences reconnus.
comprend une série d’opérations parmi lesquelles :

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4.3.2. Identification, sélection des
peuplements semenciers.

La récolte des semences s’effectue dans les peu-


plements semenciers qui doivent être homogène,
sain, en bon état phénologique, dans des zones
accessibles. Après cette étape on procède à la
sélection des arbres mères sur lesquels la récolte
pourra s’effectuer.
Un suivi phénologique (observation des pé-
riodes de feuillaison, floraison et fructifica-
tion) des plants est nécessaire pour une meil-
leure planification de la récolte des semences.
Pour définir les périodes idéales de récolte
de semences, on doit observer la phénolo-
gie des espèces en indiquant les trois étapes:
La feuillaison, la floraison et la fructification. » Pépinière de ligneux fourragers
SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS 11

4.3.3.1.1.Pré-séchage 4.3.3.1.4.Triage

Si nécessaire, les fruits récoltés sont mis à sécher au Le triage est une opération complémentaire du
soleil ou à l’ombre dans un local bien aéré selon les nettoyage qui consiste à débarrasser les lots de se-
espèces afin d’éviter la prolifération des insectes ou le mences des impuretés, des graines altérées, des
développement des champignons. Le pré-séchage cailloux et des débris végétaux. Il existe deux (2) mé-
permet également le raffermissement des tissus afin thodes de triage couramment utilisées et qui sont
de faciliter l’extraction des graines parfois complémentaires. Il s’agit du triage par flot-
tation, et du triage manuel visuel. Le triage par flot-
4.3.3.1.2.Extraction des graines tation dans l’eau est inadéquat pour les semences
légères, car elles flottent au-dessus de l’eau.
L’extraction des graines consiste à délivrer celles-ci des

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enveloppes des fruits. Selon le type de fruits, on peut
recourir à l’une ou l’autre des méthodes ci-après :

• Le décorticage qui consiste à ouvrir les enve-


loppes du fruit pour libérer les graines. Il se fait » Machette » Pelle
généralement à la main.

• L’égrenage est une opération effectuée à la main qui


consiste à détacher les tissus fruitiers des graines.

• Le battage consiste à battre à l’aide de bâton,


» Dabas » Pioche
les fruits contenus dans des sacs afin de provo-
quer l’ouverture des valves.
4.3.3.1.5.Séchage
4.3.3.1.3.Nettoyage
Le séchage des graines conditionne leur qualité
Après avoir extirpé les graines des fruits, il faut les physiologique notamment durant la conserva-
nettoyer pour les débarrasser des tissus divers. Il tion. Il est surtout nécessaire, voir indispensable
existe principalement deux (2) méthodes de net- pour les graines extraites des fruits frais ou après
toyage qui peuvent être appliquées séparément ou le triage par flottation dans l’eau. Le séchage des
en combinaison. Il s’agit du vannage (graines plus ou graines se fait à l’ombre et dans un endroit bien
moins lourdes) et du tamisage (graines légères). aéré. Les semences sont régulièrement retournées
afin de permettre un séchage homogène.

4.3.3.1.6.Stockage des graines

Les semences sensibles à l’humidité et celles qui


doivent être conservées pendant longtemps se-
ront placées dans des flacons ou dans des boîtes
étanches ; les autres seront stockées dans des
caisses en bois ou des sacs en coton.

Il est conseillé de stocker les semences dans un


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endroit frais et sec. Certaines essences peuvent


être stockées durant plusieurs années sans perdre
beaucoup de leur faculté germinative, tandis que
» Pépinière de ligneux fourragers divers d’autres la perdent en quelques mois seulement
Production des semences fourragères 12

Les semences à stocker doivent être sèches. Le lo- 4.4.2. Préparation de la terre d’empotage.
cal de stockage doit être bien aéré, à moins que
les semences ne soient conservées dans un réfri- La terre à utiliser pour le remplissage des pots
gérateur. Elles seront protégées des rongeurs et doit être légère et riche en éléments nutritifs. Il
des insectes qui peuvent les détruire. convient d’éviter la terre où les mauvaises herbes
poussent en abondance.
4.3.3.2. Prétraitement des graines
Quant aux sols qui ne sont pas assez humifères,
Le prétraitement est une opération appliquée aux ils seront additionnés de fumier bien décomposé,
graines avant les semis afin de lever leur dormance de compost. En général, un terreau est composé
et d’accélérer leur germination. Pour ce faire, l’usage de : 3 volumes de terre, 1 volume de fumier et 1
par exemple de la scarification, de l’eau ou de l’acide volume de sable. Après cette opération, il faut
sulfurique, selon les espèces, est requis. Cependant tamiser le substrat pour le débarrasser des débris
certaines espèces se prêtent au semis sans prétrai- végétaux et des gros cailloux.
tement. C’est le cas du Cajanus cajan. Il y a plusieurs
manières de pré-traiter des graines parmi lesquelles : 4.4.3. Remplissage et classement des pots

• Le trempage dans l’eau froide ; Les pots sont remplis à la main. Au cours du
remplissage, les précautions à prendre sont les
• L’ébouillantage suivi du trempage dans l’eau ; suivantes:

• La scarification manuelle ; • Ne pas remplir complètement les pots. Il faut laisser


une réserve d’environ 0,5-1cm de hauteur. Entière-
• Le trempage dans l’acide sulfurique suivi d’un ment rempli, un pot ne peut retenir convenable-
trempage dans l’eau ; ment l’eau d’arrosage. Si la réserve est très grande,
les bords du pot ont tendance à se refermer empê-
chant l’eau d’arrosage de s’infiltrer dans le pot ;
Le temps pour l’ébouillantage, le trempage dans
l’eau, le trempage dans l’acide sulfurique dépend
des espèces. Par exemple, les graines de Moringa
• Bien tasser le contenu du pot afin d’éliminer les
éventuelles poches d’air ;
oleifera, peuvent être trempées dans l’eau pendant
24 heures. Par contre, pour les graines de Leucaena
leucocephala, on peut scarifier ou tremper dans l’eau
• Posés verticalement, les pots devraient pouvoir
rester en équilibre.
bouillante et refroidir pendant 24 heures (la source
d’énergie interrompue une fois que les graines sont
introduites dans l’eau bouillante et y sont laissées
• Les pots remplis seront classés dans les
planches de production.
refroidir pendant 24 heures).

4.4. Production de plants en pots

“
Les conditions tropicales sèches requièrent que pour
les ligneux à usage multiple on utilise beaucoup plus
les plants produits en pots que ceux à racines nues. Un suivi
4.4.1. Pots phénologiques des plants
est nécessaire pour une
Pour la production des plants, il faut utiliser des
meilleure planification


sachets plastiques ou pots pour pépinières. Il en
existe de plusieurs dimensions (petit, moyen et gros) de la récolte 
dont l’utilisation est fonction de l’espèce à produire
et de la durée de séjour des plants en pépinière
SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS 13

4.4.4. Semis et protection des plantules 4.4.5.3. Binage

Pour les espèces qui germent facilement et plus Le binage ou sarclage est l’opération qui
ou moins en même temps, le semis direct en pots consiste à briser la croûte superficielle de la
est la meilleure méthode. En général, le semis se terre de production des plants. Cette dernière
fait à raison de 2 graines par pot à une profon- se forme sous l’effet des pluies et des arrosages
deur de 1 cm maximum. Le nombre de graines et rend la terre moins perméable et plus as-
semées dans un pot dépend du pouvoir ger- phyxiante. Le binage permet à la fois d’aérer les
minatif et de la quantité de graines disponible. substrats ainsi qu’à l’eau de s’infiltrer jusqu’aux
Après les semis, mettre une ombrière avec de la racines et d’éviter le phénomène de battance.
paille, ou des nattes confectionnées à partir de Le binage peut se faire à l’aide d’outils manuels
matériaux locaux. comme la binette.

4.4.5. Soins à donner aux plantules 4.4.5.4. Démariage et repiquage

Les soins à apporter aux plantules comprennent Le repiquage se fait à partir de plantules produites
l’arrosage, le désherbage, le binage, le démariage, en germoir ou à la suite d’une opération de déma-
le repiquage, l’ombrage, et le rhabillage. riage de plusieurs plantules contenues dans un
même pot. Au semis chaque pot reçoit au moins
deux graines et plus pour les espèces à graines
4.4.5.1. Arrosage fines. Toutes peuvent germer et il convient de gar-
der une seule plantule par pot. Pour le repiquage
Un arrosage adéquat est indispensable à la bonne les points suivants sont importants :
croissance des plantules. L’arrosage se fait une fois
le matin (avant 10 heures) et une fois le soir (après • Le repiquage se fait 1 à 3 semaines après la
16 heures). Un excès d’eau peut compromettre la germination
croissance du système racinaire, favoriser le déve-
loppement des champignons, allonger les tiges • Pour éviter les risques de dessèchement, il faut
des jeunes plants et les fragiliser. La présence repiquer seulement quelques plantules et tra-
de feuilles jaunissantes ou d’une couverture de vailler si possible dans un endroit ombragé et à
mousse à la surface des pots est également un in- l’abri du vent
dice d’excès d’eau.
• Le repiquage se fait tard dans l’après-midi
4.4.5.2. Désherbage (environ 16 heures) ou tôt le matin (environ
06 heures).
Il est très important de bien désherber et d’élimi-
ner le plus vite possible les mauvaises herbes qui
4.4.5.5. Ombrage
privent les jeunes plants de lumière, d’eau et de
nutriments et accroissent les risques d’attaques
Au début de leur développement, les plantules
par les champignons.
sont sensibles à la lumière solaire, aux tempéra-
tures élevées et aux averses. Il faut donc les proté-
ger par des nattes qui ont la capacité de filtrer au
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moins la moitié de la lumière solaire et d’amortir


la chute des gouttes d’eau de pluie. L’ombrière est
construite au-dessus de la planche avec un écha-
faudage (cadre) de 50 cm de hauteur sur lequel
seront étalés les nattes.

» Tri des semences L’ombrière devrait être enlevée quand les plants
grandissent. Trop d’ombrage peut engendrer des
Production des semences fourragères 14

plants de grande taille, filiformes et peu vigou- 4.6. Production de plants à racines nues
reux. Pendant les derniers mois de leur séjour en
pépinière, les jeunes plants devront être expo- Les plants à racines nues sont ceux qui sont pro-
sés directement au soleil afin de les préparer aux duits dans des planches directement dans le sol.
conditions naturelles de plantation. On fait recourt à cette méthode là où les condi-
tions climatiques et du site sont favorables (ré-
gions humides, sols fertiles) et selon que l’espèce
4.4.5.6. Rhabillage des racines
se prête à cette technique. Les espèces ci-après
peuvent être produites à racines nues : Gmelina
Le rhabillage consiste à sectionner les racines qui
arborea, Moringa oleifera, etc.
sortent du fond des pots ou des orifices de drainage
des pots. Le rhabillage réduit la capacité d’absorp-
Les travaux sont effectués pour réaliser des
tion d’eau de la plantule ; il est donc préférable de
planches suivies de semis dans des sillons espacés
procéder à cette opération dans la soirée.
de 20 à 25 cm et à une profondeur de 1 à 2 cm.
Quand les graines auront germé, il faut désherber
4.5. Semis en germoir
les mauvaises herbes, biner et quand les plants au-
ront 30 à 50 cm de hauteur, s’ils sont trop serrés, il
Le germoir est un milieu provisoire pour la ger-
faut les démarier de façon à ne conserver qu’un
mination des graines et le développement des
plant tous les 20 cm.
plantules. La taille et la composition des germoirs
peuvent varier d’une pépinière à une autre, l’im-
portant étant que le sol soit filtrant. La forme, les
dimensions et la disposition des germoirs doivent

“
permettre un travail aisé et un contrôle rapide des
activités et des rendements. Les graines doivent
être bien réparties sur toute la surface du germoir
tout en évitant de semer près des parois La forme,
Le semis sera effectué le matin ou le soir, par temps les dimensions et la
calme et sera suivi d’un arrosage léger. Après cet disposition des germoirs
arrosage, on vérifie que les graines ne sont pas ex-
posées ; si elles le sont, elles doivent être recou- doivent permettre un
vertes de nouveau par un léger tamisage, sinon travail aisé et un contrôle
elles ne germeront pas.
rapide des activités et


Après les semis, on procède par la suite aux opéra- des rendements. 
tions d’entretiens comme pour la production des
plants en pots, jusqu’au moment du repiquage
qui nécessite que les plantules disposent de 3 à 4
feuilles en plus des feuilles cotylédonaires.
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» Remplissage en terre des pots » pépinière


Notes
Notes
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Bureau de partenariat et de liaison au Cameroun
335 Rue 1810, Bastos, B.P. 281, Yaoundé
Téléphone : (+237) 222 21 12 42
Fax : (+237) 222 20 48 11
E-mail : FAO-CM@fao.org
Site web: http://www.fao.org/cameroun/fr
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CC1971FR/1/10.22

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