grainecc1971fr
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ISBN 978-92-5-136866-4
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Contenu
1. INTRODUCTION 1
PREFACE
L
e présent guide découle des activités du projet TCP/CMR/ 3705 « Amélioration de la productivité
des élevages bovines et des petits ruminants par le renforcement des capacités des petits produc-
teurs dans la production et la conservation du fourrage ». Ce projet a été initié par la Direction des
Pâturages, de l’Alimentation Animale et des Infrastructures d’Élevage (DPAIE) du Ministère de l’Élevage,
des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA). Il a pour but d’appuyer le secteur de l’élevage au Ca-
meroun dans le domaine de la production des semences a été réalisé avec l’appui technique et financier
de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
La semence, d’un point de vue botanique, est un matériel ou organe végétal ou une partie de maté-
riel ou d’organe végétal susceptible de reproduire à l’identique l’individu dont elle est issue. La se-
mence constitue un élément fondamental de la plupart des systèmes de production avancé. C’est
par elle que les éleveurs peuvent introduire dans leur système de production une base durable de
l’alimentation de leurs troupeaux surtout pour ce qui est des ruminants. Dans tout le monde rural,
au-delà du secteur pastoral, les semis et les récoltes marquent les deux temps forts de l’année.
L’objectif global de la production des semences fourragères est d’assurer la fourniture des pro-
duits de haute qualité, qui doivent permettre d’améliorer la productivité des élevages et au-de-
là, le revenu des éleveurs, la sécurité alimentaire en produit d’origine animale et la prospérité
des communautés. Mais cet objectif dépend d’un très grand nombre de facteurs dont les plus
importants sont leur rôle en tant qu’élément essentiel du développement pastoral et la possi-
bilité d’une organisation durable du système semencier. Ces éléments sont certes en fait des
problèmes plus généraux d’ordre socio-économique et de choix gouvernementaux en termes
d’organisation et de réglementation du secteur pastoral, influencés par les caractéristiques de
l’élevage et de la structure économique de la filière dans le pays.
Les incertitudes liées aux impacts du changement climatique ne sont pas des moindres et rendent
la problématique de production de semencière adaptée encore plus complexe. Les variétés nou-
velles et les semences de haute qualité ont un rôle essentiel dans la réponse aux enjeux de sécurité
alimentaire et d’amélioration des conditions de vie des pasteurs car elles permettent d’accroître la
productivité des sols pastoraux cultivables dont la superficie diminue d’année en année.
Ce guide illustré destiné à l’éleveur, aux producteurs de semences fourragères traditionnels ou à leurs
encadreurs se veut une contribution à une meilleure compréhension de l’importance et de la nécessité
de leur diffusion avant tout sous ses aspects techniques.
PRODUCTION
©FAOCameroun
DES SEMENCES
FOURRAGERES
1
1. INTRODUCTION
L
a semence constitue l’un des premiers fac- tentes haut placées ont été parfois déçues du fait
teurs de production ; elle contribue d’après de la complexité de la mise en place d’un système
certains chercheurs pour au moins 40% à la d’approvisionnement en semences – en effet, ce-
formation des rendements dans nos régions. La lui-ci doit répondre réellement aux besoins des
semence, d’un point de vue botanique, est un ma- éleveurs. Il est donc nécessaire de bien identifier
tériel ou organe végétal ou une partie de matériel les améliorations dont les éleveurs ont le plus be-
ou d’organe végétal susceptible de reproduire à soin tant au niveau de chacune des espèces qu’ils
l’identique l’individu dont elle est issue. Son rôle cultivent qu’à celui plus global de leur système
d’après certains est plus prépondérant que celui d’élevage.
des autres facteurs clés tels que l’utilisation des
bonnes pratiques agricoles, la fertilité et l’alimen- En dépit de la diversité des opinions concernant
tation en eau du sol, la protection des cultures et les mécanismes d’approvisionnement en se-
la gestion des aléas climatiques entre autres et qui mences, il ne fait aucun doute qu’une bonne ges-
au demeurant influencent sa performance. Les va- tion du secteur des semences dans la perspective
riétés de semences utilisées doivent traduire les de développement durable peut considérable-
objectifs de production de l’éleveur. ment améliorer les revenus des éleveurs. Sa mise
en place est caractérisée par certaines opérations:
Les semences ont joué et jouent un rôle essentiel choix des semences, choix du site, préparation
dans le développement des activités de produc- du site, semis, récolte et conditionnement qui
tion du monde rural. L’émergence d’un élevage peuvent être à l’origine d’un développement plus
sédentarisé par exemple est lié au développement global de l’espace rural.
des variétés de semences fourragères adaptées au
contexte de production pour l’alimentation du bé-
tail. Prendre conscience que les semences doivent
être l’objet de soins spécifiques afin de maintenir et
améliorer leur qualité pour la production est fonda-
mental dans la perspective de développement.
L
a production de semences est l’activité qui social particulier, dans lequel les gouvernements
consiste à multiplier les graines d’une es- ou les Organisations Internationales doivent inter-
pèce végétale afin de disposer de quantités venir pour aider les petits éleveurs.
plus importantes en vue de produire cette même
espèce à d’autres fins. La production de semences En dépit de la diversité des opinions concer-
nécessite des précautions particulières, différentes nant les mécanismes d’approvisionnement en
selon les modes de reproduction des espèces, et semences, il ne fait aucun doute qu’une bonne
des contrôles à chaque étape afin d’assurer à l’uti- gestion du secteur des semences peut considé-
lisateur final les qualités recherchées. rablement améliorer les revenus et la sécurité
alimentaire des éleveurs. Les semences sont les
Aujourd’hui, un très petit nombre de graminées outils de vulgarisation essentiels aux systèmes
(Andropogon gayanus, Brachiaria brizantha, Bra- d’élevage et elles assurent le lien entre les cher-
chiaria ruziziensis, Brachiaria decubens, Panicum cheurs et les éleveurs.
maximum, Pennisetum clandestinum, Pennise-
tum purpureum) et de légumineuses (Stylosan- Les disciplines scientifiques et les savoir-faire
thes guianensis, Stylosanthes hamata, Mucuna mis en œuvre afin de fournir aux éleveurs des
pruriens, Macroptilium atropurpureum, Medicago semences de bonne qualité couvrent un large
sativa, Desmodium sp., Lablab purpureus, Arachis éventail de domaines, allant de la biologie ap-
pintoi, Cajanus cajan, Calliandra calothirsus, Gli- pliquée jusqu’aux dispositions réglementaires
ricidia sepium, Leucaena leucocephala, Moringa et aux politiques nationales en passant par
oleifera) assure la base de l’alimentation de très l’agronomie, les techniques de stockage, de
nombreux animaux domestiques. Ces plantes conditionnement physique, de traitement phy-
cultivées ont souvent été soumises à tout un tosanitaire des grains et de la gestion commer-
ensemble de pressions de sélection.et diffusées ciale. Toutes ces thématiques peuvent induirent
dans le monde entier sous forme de semences. des activités génératrices d’emplois et de reve-
nus capables de résorber le chômage rural.
Le seul fait de rendre accessibles des semences
n’augmente pas la productivité des fourrages et Le concept de filière semencière repose sur
ne permet pas d’atteindre la production souhai- l’idée que toutes les activités qui se suc-
tée. Cela entraîne la mise en place de nouvelles cèdent, depuis la sélection jusqu’à l’éleveur
approches pour assurer leur approvisionnement. ou le pastoraliste qui les cultive, sont liées.
Les opérateurs semenciers du secteur public ont La vie d’une nouvelle variété commence avec
été souvent critiqués pour leur manque d’efficaci- les quelques kilogrammes de semences dont
té, mais le vrai problème était que les activités de dispose le multiplicateur. Pour valoriser plei-
production et de commercialisation des semences nement la variété, elle doit être disponible en
exigent une gestion extrêmement dynamique qui très grandes quantités lorsque son usage se
leur font souvent défaut. Certains ont vu dans ce développe, et cela nécessite de la multiplica-
constat un argument pour confier les activités de tion. Le rôle du multiplicateur de semences
distribution des semences au secteur privé, qui est donc d’assurer la continuité de cette
généralement témoigne des capacités de gestion chaîne d’opérations dans des conditions ri-
plus efficaces. Cependant, en pratique, le secteur goureuses, de telle sorte que le transfert des
privé ne s’intéresse pas aux marchés insuffisam- bonnes variétés s’effectue rapidement, de la
ment rentables ou à des filières considérées à tort recherche au secteur de production, sous la
marginales comme celles de l’élevage. C’est pour- forme de semences de haute qualité à utiliser
quoi, il est admis que la distribution des semences par les éleveurs. En complément des activités
dans les pays tropicaux correspond à un contexte techniques nécessaires à la multiplication des
SEMENCE ET DEVELOPPEMENT DE LAPRODUCTION FOURRAGERE 3
“
l’exploitation ou de la communauté d’éleveurs
avec peu, voire aucune intervention extérieure.
Le savoir-faire individuel et la réputation sont
les éléments essentiels de la relation entre En dépit
le producteur de semences et son acheteur.
D’autres systèmes sont organisés à un niveau de la diversité des
national ou international. opinions concernant
Au final, l’aspect économique mais aussi l’am- les mécanismes
pleur de l’activité d’élevage est le facteur clé d’approvisionnement
qui décide de la façon dont les éleveurs vont
s’approvisionner et utiliser les semences. Tant en semences, il ne fait
dans les pays développés que dans les pays en
développement, certains éleveurs préfèrent
aucun doute qu’une
produire leurs semences sur leur exploitation bonne gestion du
parce que c’est l’option la plus pratique et la
plus économique. Ils peuvent aussi décider
secteur des semences
d’acheter ces semences, quel que soit le degré peut considérablement
d’évolution des techniques et des pratiques
de production car les éleveurs sont avant tout améliorer les revenus et
la sécurité alimentaire
”
des économistes
3. ETAPES DE LA PRODUCTION
DES SEMENCES FOURRAGÈRES
La variété choisie doit être adaptée à l’écologie Pour un nouveau champ, on doit le défricher,
de la zone de culture et avoir de bonnes caracté- c’est-à-dire le débarrasser des arbres, arbustes
ristiques : cycle végétatif adapté, résistance aux et leurs souches. Le labour doit être léger, ef-
maladies et aux insectes sévissant dans la région, fectué de préférence en début de cycle, dès que
rendement élevé, bonnes qualités nutritives et le sol est humide, et si possible réaliser une fu-
technologiques. Le producteur de la semences mure de fond avec 2 t/ha de matière organique.
fourragère doit choisir des variétés répondant aux
exigences des éleveurs et capables de produire Le labour permet de :
des niveaux élevés de fourrage.
• Détruire les résidus des récoltes susceptibles de
3.2. Préparation du site propager les maladies ;
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» Labour avec tracteur
» Préparation de lit de semi
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3.6. Récolte
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fait lorsque la moitié des graines sont mûres.
La récolte peut se faire :
3.7.1. Séchage
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saire avant le battage si la récolte s’est effec-
tuée par coupe. Un taux d’humidité inférieur
à 10% permet d’assurer une bonne conserva-
tion. L’ensemble de ces opérations de récolte-
séchage-battage est donc très exigeant en
main d’œuvre, ce qui explique le coût élevé
des semences 2000 à 3000 Frs CFA/kg pour
Brachiaria ruziziensis d’autant plus que la pro-
duction est limitée et 2500 à 3500 Frs CFA/kg
pour Stylosanthes guyanensis.
3.7.2. Nettoyage
4. SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS
L
a semence ou les plantules des ligneux four- • La disponibilité de l’eau en quantité suffisante
ragers sont généralement produits à partir pour l’arrosage régulier
d’une pépinière. Une pépinière est un terrain
où l’on fait croître de jeunes végétaux en les proté- • Les conditions physiques et chimiques du sol
geant et en leurs apportant des soins particuliers. pour satisfaire aux exigences des essences qui
seront élevées en planches (racines nues). Tou-
Beaucoup d’essences ligneuses (Calliandra calo- tefois la structure du terrain choisi pour l’im-
thyrsus, Leucaena leucocephala, Gliricidia sepium, plantation de la pépinière ne joue pas un rôle
Moringa oleifera…) se développent difficilement déterminant pour les plantules en pots. Pour
si on sème directement les graines à leur empla- les plants à racines nues, le sol doit être travail-
cement définitif. D’où la nécessité de faire croître lé sur une profondeur de 30 à 40 cm, comme
de jeunes plants en pépinière et de les mettre en s’il s’agissait d’un jardin potager.
terre lorsqu’ils auront la taille suffisante. Ce qui a
pour avantage d’augmenter considérablement le • La configuration du terrain qui doit de préfé-
taux de réussite sur les sites de plantation. rence être un terrain relativement plat, avec
une pente de 1 à 2% pour permettre un drai-
L’objet d’implantation d’une pépinière c’est d’ob- nage des eaux. S’il n’y a pas de terrain plat on
tenir des plants de qualité, capables de résister peut construire des terrasses.
aux intempéries après leur plantation et ce malgré
leur jeune âge. Les plants en pépinière peuvent • La distance de la pépinière par rapport au site
être produits soit en pots ou à racines nues. Les de transplantation
jeunes plants y sont soignés depuis le semis de
façon qu’ils deviennent capables de supporter les
©FAOCameroun
conditions difficiles qu’ils rencontreraient une fois
mis en terre.
©FAOCameroun
» Insecticide pour
traitement des semences » Traitement des semences
SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS 9
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4.3.2. Identification, sélection des
peuplements semenciers.
4.3.3.1.1.Pré-séchage 4.3.3.1.4.Triage
Si nécessaire, les fruits récoltés sont mis à sécher au Le triage est une opération complémentaire du
soleil ou à l’ombre dans un local bien aéré selon les nettoyage qui consiste à débarrasser les lots de se-
espèces afin d’éviter la prolifération des insectes ou le mences des impuretés, des graines altérées, des
développement des champignons. Le pré-séchage cailloux et des débris végétaux. Il existe deux (2) mé-
permet également le raffermissement des tissus afin thodes de triage couramment utilisées et qui sont
de faciliter l’extraction des graines parfois complémentaires. Il s’agit du triage par flot-
tation, et du triage manuel visuel. Le triage par flot-
4.3.3.1.2.Extraction des graines tation dans l’eau est inadéquat pour les semences
légères, car elles flottent au-dessus de l’eau.
L’extraction des graines consiste à délivrer celles-ci des
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enveloppes des fruits. Selon le type de fruits, on peut
recourir à l’une ou l’autre des méthodes ci-après :
Les semences à stocker doivent être sèches. Le lo- 4.4.2. Préparation de la terre d’empotage.
cal de stockage doit être bien aéré, à moins que
les semences ne soient conservées dans un réfri- La terre à utiliser pour le remplissage des pots
gérateur. Elles seront protégées des rongeurs et doit être légère et riche en éléments nutritifs. Il
des insectes qui peuvent les détruire. convient d’éviter la terre où les mauvaises herbes
poussent en abondance.
4.3.3.2. Prétraitement des graines
Quant aux sols qui ne sont pas assez humifères,
Le prétraitement est une opération appliquée aux ils seront additionnés de fumier bien décomposé,
graines avant les semis afin de lever leur dormance de compost. En général, un terreau est composé
et d’accélérer leur germination. Pour ce faire, l’usage de : 3 volumes de terre, 1 volume de fumier et 1
par exemple de la scarification, de l’eau ou de l’acide volume de sable. Après cette opération, il faut
sulfurique, selon les espèces, est requis. Cependant tamiser le substrat pour le débarrasser des débris
certaines espèces se prêtent au semis sans prétrai- végétaux et des gros cailloux.
tement. C’est le cas du Cajanus cajan. Il y a plusieurs
manières de pré-traiter des graines parmi lesquelles : 4.4.3. Remplissage et classement des pots
• Le trempage dans l’eau froide ; Les pots sont remplis à la main. Au cours du
remplissage, les précautions à prendre sont les
• L’ébouillantage suivi du trempage dans l’eau ; suivantes:
“
Les conditions tropicales sèches requièrent que pour
les ligneux à usage multiple on utilise beaucoup plus
les plants produits en pots que ceux à racines nues. Un suivi
4.4.1. Pots phénologiques des plants
est nécessaire pour une
Pour la production des plants, il faut utiliser des
meilleure planification
”
sachets plastiques ou pots pour pépinières. Il en
existe de plusieurs dimensions (petit, moyen et gros) de la récolte
dont l’utilisation est fonction de l’espèce à produire
et de la durée de séjour des plants en pépinière
SEMENCES DES
LIGNEUX FOURRAGERS 13
Pour les espèces qui germent facilement et plus Le binage ou sarclage est l’opération qui
ou moins en même temps, le semis direct en pots consiste à briser la croûte superficielle de la
est la meilleure méthode. En général, le semis se terre de production des plants. Cette dernière
fait à raison de 2 graines par pot à une profon- se forme sous l’effet des pluies et des arrosages
deur de 1 cm maximum. Le nombre de graines et rend la terre moins perméable et plus as-
semées dans un pot dépend du pouvoir ger- phyxiante. Le binage permet à la fois d’aérer les
minatif et de la quantité de graines disponible. substrats ainsi qu’à l’eau de s’infiltrer jusqu’aux
Après les semis, mettre une ombrière avec de la racines et d’éviter le phénomène de battance.
paille, ou des nattes confectionnées à partir de Le binage peut se faire à l’aide d’outils manuels
matériaux locaux. comme la binette.
Les soins à apporter aux plantules comprennent Le repiquage se fait à partir de plantules produites
l’arrosage, le désherbage, le binage, le démariage, en germoir ou à la suite d’une opération de déma-
le repiquage, l’ombrage, et le rhabillage. riage de plusieurs plantules contenues dans un
même pot. Au semis chaque pot reçoit au moins
deux graines et plus pour les espèces à graines
4.4.5.1. Arrosage fines. Toutes peuvent germer et il convient de gar-
der une seule plantule par pot. Pour le repiquage
Un arrosage adéquat est indispensable à la bonne les points suivants sont importants :
croissance des plantules. L’arrosage se fait une fois
le matin (avant 10 heures) et une fois le soir (après • Le repiquage se fait 1 à 3 semaines après la
16 heures). Un excès d’eau peut compromettre la germination
croissance du système racinaire, favoriser le déve-
loppement des champignons, allonger les tiges • Pour éviter les risques de dessèchement, il faut
des jeunes plants et les fragiliser. La présence repiquer seulement quelques plantules et tra-
de feuilles jaunissantes ou d’une couverture de vailler si possible dans un endroit ombragé et à
mousse à la surface des pots est également un in- l’abri du vent
dice d’excès d’eau.
• Le repiquage se fait tard dans l’après-midi
4.4.5.2. Désherbage (environ 16 heures) ou tôt le matin (environ
06 heures).
Il est très important de bien désherber et d’élimi-
ner le plus vite possible les mauvaises herbes qui
4.4.5.5. Ombrage
privent les jeunes plants de lumière, d’eau et de
nutriments et accroissent les risques d’attaques
Au début de leur développement, les plantules
par les champignons.
sont sensibles à la lumière solaire, aux tempéra-
tures élevées et aux averses. Il faut donc les proté-
ger par des nattes qui ont la capacité de filtrer au
©FAOCameroun
» Tri des semences L’ombrière devrait être enlevée quand les plants
grandissent. Trop d’ombrage peut engendrer des
Production des semences fourragères 14
plants de grande taille, filiformes et peu vigou- 4.6. Production de plants à racines nues
reux. Pendant les derniers mois de leur séjour en
pépinière, les jeunes plants devront être expo- Les plants à racines nues sont ceux qui sont pro-
sés directement au soleil afin de les préparer aux duits dans des planches directement dans le sol.
conditions naturelles de plantation. On fait recourt à cette méthode là où les condi-
tions climatiques et du site sont favorables (ré-
gions humides, sols fertiles) et selon que l’espèce
4.4.5.6. Rhabillage des racines
se prête à cette technique. Les espèces ci-après
peuvent être produites à racines nues : Gmelina
Le rhabillage consiste à sectionner les racines qui
arborea, Moringa oleifera, etc.
sortent du fond des pots ou des orifices de drainage
des pots. Le rhabillage réduit la capacité d’absorp-
Les travaux sont effectués pour réaliser des
tion d’eau de la plantule ; il est donc préférable de
planches suivies de semis dans des sillons espacés
procéder à cette opération dans la soirée.
de 20 à 25 cm et à une profondeur de 1 à 2 cm.
Quand les graines auront germé, il faut désherber
4.5. Semis en germoir
les mauvaises herbes, biner et quand les plants au-
ront 30 à 50 cm de hauteur, s’ils sont trop serrés, il
Le germoir est un milieu provisoire pour la ger-
faut les démarier de façon à ne conserver qu’un
mination des graines et le développement des
plant tous les 20 cm.
plantules. La taille et la composition des germoirs
peuvent varier d’une pépinière à une autre, l’im-
portant étant que le sol soit filtrant. La forme, les
dimensions et la disposition des germoirs doivent
“
permettre un travail aisé et un contrôle rapide des
activités et des rendements. Les graines doivent
être bien réparties sur toute la surface du germoir
tout en évitant de semer près des parois La forme,
Le semis sera effectué le matin ou le soir, par temps les dimensions et la
calme et sera suivi d’un arrosage léger. Après cet disposition des germoirs
arrosage, on vérifie que les graines ne sont pas ex-
posées ; si elles le sont, elles doivent être recou- doivent permettre un
vertes de nouveau par un léger tamisage, sinon travail aisé et un contrôle
elles ne germeront pas.
rapide des activités et
”
Après les semis, on procède par la suite aux opéra- des rendements.
tions d’entretiens comme pour la production des
plants en pots, jusqu’au moment du repiquage
qui nécessite que les plantules disposent de 3 à 4
feuilles en plus des feuilles cotylédonaires.
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