Seconde Guerre mondiale — Wikipédia
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L'ampleur des destructions et des morts suscite la création 16 353 639 8 400 000
La crise de 1929 conduit les différents États à adopter des 957 000 25 000
mesures protectionnistes et à se placer en rivaux. Alors que 472 000 …plus de détails
l'agressivité des démocraties se situe sur le plan économique, 450 900
les dictatures fascistes vont adopter une stricte autarcie et, Cobelligérants
420 000
naturellement, penser leur défense et leur expansion en 418 500
termes militaires. Mais partout, des politiques d'armement 97 000
325 000 5 600
sont mises en place efficacement pour sortir du marasme
7 304 000
économique .
205 000 Total : 12 945 900 morts
Ceci pourrait expliquer une guerre dans un contexte où la 88 000
politique de l'Allemagne aurait été inspirée par les classes 43 600
dominantes traditionnelles. La guerre en Europe est toutefois 40 400
directement issue des ambitions expansionnistes du parti nazi
11 900
— au pouvoir en Allemagne — exprimées dès 1924 par Adolf
11 700
Hitler dans Mein Kampf. Sur ces ambitions visant à conquérir
un espace vital pour le peuple germanique se sont greffées les 10 200
velléités expansionnistes du régime fasciste italien qui tenta 5 000
tant bien que mal de se constituer un empire colonial en …plus de détails
Éthiopie et en Europe du Sud.
Total : 58 797 200 morts
Cette idée d'espace vital, désiré par Hitler, s'est concrétisée à la
suite des pertes des colonies allemandes en Afrique et de la fin
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de son royaume militaire de l'Est, le Ober Ost . À la suite de la
signature du traité de Versailles, l'Allemagne perd les
acquisitions territoriales qu'elle avait fait durant le 19e et le 20e
9
siècle .
Japon en a contesté certaines clauses en 1936 lors des négociations Puissances de l'Axe
du traité naval de Londres. De nombreuses personnalités politiques
Colonies et territoires occupés de l'Axe
et militaires japonaises, tels Fumimaro Konoe et Sadao Araki, Territoires alliés :
réactualisant la doctrine du hakkō ichiu (« les huit coins du monde
sous un seul toit »), mettent en place une idéologie fondée sur la Alliés occidentaux
suprématie de la race japonaise et son droit à dominer l'Asie. Cette Dominions des Alliés occidentaux
idéologie raciste présente le Japon comme le centre du monde et Colonies et territoires occupés des Alliés
prend assise sur l'institution impériale et l'empereur, être divin et occidentaux
descendant de la déesse Amaterasu Omikami. Elle donne lieu à une Alliés de l'Est (URSS et États satellites)
tentative de restauration Shōwa. Autres :
Les Japonais se livrent aussi au massacre des civils qui n'ont pas pu se placer sous la protection des
11 11
Occidentaux . Ce sont entre 20 000 et 30 000 civils qui sont tués au cours du massacre . Les femmes ne sont
11
pas épargnées puisque 20 000 d'entre elles sont violées, y compris des fillettes . Celles qui s'y opposent sont
11
11
tuées . Si aucun ordre criminel n'a été donné au sujet des civils, le haut commandement ― qui n'ignorait
12
rien du sort qui leur était réservé ― n'est pas intervenu .
13
Le bilan global du massacre est difficile à établir . À la fin de la guerre, le bilan établi par le tribunal
13
international de Tokyo fait état de 200 000 victimes, tandis que les Chinois en dénombrent 300 000 .
Pendant l'année 1938, l'armée japonaise continue sa progression dans la grande plaine, entre le Yang-Tsé-
13
Kiang et le Huáng hé . Malgré un cinglant revers infligé par les Chinois à Hsuchow, l'avancée japonaise se
13
poursuit, notamment grâce à l'arrivée constante de nouvelles unités . Le 9 juin, le Kuomintang ordonne la
destruction des digues du fleuve Jaune dans le Henan, provoquant des inondations, qui entraînent des
13
noyades et des épidémies tuant des centaines de milliers de personnes .
Belligérants
L'affrontement central du conflit oppose les « Alliés » aux « Forces de l'Axe », c'est-à-dire les signataires du
Pacte tripartite et les pays qui les soutiennent. Cependant, les alliances furent parfois profondément
modifiées durant le conflit et ses préambules. Ainsi, la Pologne participa au partage de la Tchécoslovaquie en
14
1938 aux côtés de l'Allemagne nazie mais elle fut à son tour envahie et partagée par l'Allemagne nazie et
l'URSS dans le cadre du pacte germano-soviétique, qui prévoyait également l'occupation des Pays baltes. La
Finlande, lors de la Guerre d'Hiver en 1939 contre l'URSS, reçoit le soutien des Britanniques et des Français,
mais elle se range aux côtés de l'Allemagne nazie après l'invasion de l'URSS par celle-ci, avant de changer de
camp en 1944. La Roumanie, pro-occidentale au début de la guerre, se range du côté des nazis après le
renversement de la monarchie par le mouvement fasciste de la Garde de fer, avant de retrouver le camp allié
en 1944.
Membres de l'Axe
La marche à la guerre en Europe a été rythmée de façon constante par les
initiatives allemandes. Selon les mots d'Yves Durand, « La responsabilité du
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale incombe indubitablement à
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l'Allemagne hitlérienne » .
Lorsque la Pologne est envahie par l'Allemagne et par l'URSS, la Chine a déjà été
envahie par le Japon depuis 1937, mais les relations entre Berlin et Tokyo restent
distantes, et l'Allemagne ne soutient pas le Japon. L'empire du Japon, enlisé dans
une guerre estimée au départ de trois mois, occupe difficilement un territoire
trop vaste. Ses exactions contre les civils (massacre de Nankin) ainsi que son
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recours aux armes chimiques et bactériologiques produites par l'unité 731 lui
valent un surcroît d'hostilité en Europe.
Le 27 septembre 1940 a lieu à Berlin la signature du pacte tripartite par lequel le Hermann Göring et Adolf
Japon reconnaît la prédominance de l'Allemagne et de l'Italie en Europe, et ces Hitler, respectivement
deux derniers États la suprématie du Japon en Asie orientale : les trois pays ministre de l'Aviation et chef
signent un pacte d'assistance mutuelle. Quant à l'Italie, théoriquement alliée de de l'État de l'Allemagne nazie.
l'Allemagne depuis 1936, elle n'a déclaré la guerre à la France et au Royaume-Uni
que le 10 juin 1940 et attaque le royaume de Grèce sans consulter les Allemands
le 28 octobre 1940.
L'alliance de la Hongrie avec l'Allemagne à partir de 1938 lui vaut des agrandissements territoriaux aux
dépens de la Tchécoslovaquie et de la Roumanie, mais le pays n'est pas belligérant lorsqu'il rejoint l'Axe le
20 novembre 1940. La Hongrie n'intervient militairement que lors de l'invasion de la Yougoslavie en
avril 1941, puis lors de l'attaque contre l'URSS en juin. Le Royaume-Uni et les États-Unis lui déclarent la
guerre le 14 décembre 1941.
Après avoir été attaquée par l'URSS le 30 novembre 1939 lors de la guerre d'Hiver, la Finlande s'allie de facto
17
à l'Allemagne (sans rejoindre l'Axe) et déclare la guerre à l'URSS le 26 juin 1941, dans le cadre de la « guerre
de Continuation ». Cependant, le maréchal finlandais Mannerheim borne explicitement ses objectifs à la
reprise des terres annexées à l'Union soviétique par le traité de Moscou du 12 mars 1940.
Après avoir dû céder un cinquième de son territoire à l'URSS le 28 juin 1940, la
Roumanie subit le coup d'État du maréchal pronazi Ion Antonescu le
6 septembre 1940, l'occupation par les troupes allemandes le 8 octobre 1940 et
rejoint l'Axe le 25 novembre 1940. Le 22 juin 1941, elle participe à l'attaque
allemande contre l'URSS pour récupérer les territoires, perdus un an plus tôt,
mais contrairement à l'armée finlandaise, l'armée roumaine est engagée dans les
opérations jusqu'à Stalingrad et participe à des atrocités : massacre de civils à
Odessa, déportation et extermination de Juifs en Transnistrie. Le Royaume-Uni et
les États-Unis lui déclarent la guerre le 14 décembre 1941.
La Bulgarie rejoint l'Axe le 1er mars 1941 puis laisse la Wehrmacht traverser son
territoire pour envahir la Grèce. La Bulgarie profite de cette alliance pour
s'agrandir aux dépens de ses voisins, mais ne participe pas à l'invasion de l'URSS.
Hideki Tōjō, premier ministre
Le Royaume-Uni et les États-Unis lui déclarent la guerre le 14 décembre 1941. Elle
de l'empire du Japon de 1941
n'est en guerre contre l'URSS que pendant vingt-quatre heures, les 5 et à 1944.
6 septembre 1944.
Le 8 septembre 1943, Badoglio, qui a remplacé Mussolini, rompt l'alliance avec l'Allemagne en signant un
armistice avec les Alliés. Hitler envahit aussitôt la péninsule qu'il occupe jusqu'à Naples.
À partir de la fin 1943, la Hongrie envisage un retournement d'alliance. Informé de ces préparatifs, Hitler
ordonne l'occupation de la Hongrie le 19 mars 1944, destitue le régent Horthy et offre le pouvoir à Ferenc
Szálasi qui reste dans l'Axe.
Adversaires de l'Axe
Le 10 mai 1940, la bataille de France démarre par l'invasion par les Allemands du
Monument aux combattants
Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas, jusqu'alors tous neutres. Les
19 polonais à Paris
autorités du Luxembourg, lequel ne possède pas de véritable armée , opposent
20
une protestation de pure forme à leurs envahisseurs , qui s'emparent du pays
dans la journée.
Au bout de cinq jours, les forces militaires néerlandaises se rendent et les Pays-Bas sont entièrement occupés
par l'Allemagne; la reine et le gouvernement s'exilent à Londres. Les Indes orientales néerlandaises sont
encore sous le contrôle du gouvernement jusqu'à l'invasion japonaise en mars 1942.
Pour les Belges, c'est la campagne des dix-huit jours, qui se termine par la reddition de l'armée le
28 mai 1940. Le gouvernement se réfugie en France, puis au Royaume-Uni après l'armistice du 22 juin. Avec
les forces qui ont pu échapper à l'ennemi, il poursuit la guerre au service ou aux côtés des Alliés, utilisant
notamment sa colonie du Congo.
La bataille de France entraine la destruction de l'essentiel des armées françaises en mai et juin 1940, ce qui
pousse le gouvernement français à demander l'armistice, qui est signé le 22 juin. Le 18 juin, depuis Londres,
refusant de cesser le combat, le général français de Gaulle lance un appel à le rejoindre pour poursuivre la
lutte contre l'Allemagne aux côtés de l'Empire britannique. Par l'armistice, la France s'est retirée de la guerre,
entreprenant avec l'Allemagne une collaboration économique forcée qui englobe tout son empire colonial.
Malgré cela, les dirigeants de l'Empire britannique écartent toute perspective de paix avec l'Allemagne. La
Grande-Bretagne héberge d'ailleurs un certain nombre de gouvernements en exil ou dissidents qui rangent
ce qui reste de leurs forces armées – notamment polonaises, tchèques, yougoslaves, belges, néerlandaises et
françaises – plus ou moins importantes, aux côtés du Royaume-Uni.
Par ailleurs, les relations entre le Japon et les États-Unis sont également tendues. Hitler souhaite une attaque
japonaise envers les Américains afin de les distraire du front à l'Est de l'Europe entre la Wehrmacht et les
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Russes . Il commence à douter, à l'automne 1941, lorsqu'il comprend qu'une attaque japonaise majeure
contre la flotte américaine n'est pas prévue par Hideki Tōjō, le nouveau Premier ministre japonais, arrivé
24
récemment au pouvoir . Malgré le scepticisme d'Hitler, les affaires entre le Japon et les Allemands
commencent à se concrétiser. Hitler annonce aux Japonais que s'ils attaquent les États-Unis, les Allemands
25
seront les premiers à rejoindre la guerre .
Un nouvel accord remplaçant le pacte tripartite a été rédigé au début du mois de décembre 1941 et présenté
26
au Japon et à l'Italie, mais il n'a pas été signé tout de suite . Ce pacte créait une aide réciproque en cas de
guerre entre l'un d'eux et les États-Unis, et conditionnait toute demande de paix ou d'armistice avec les États-
26
Unis et le Royaume-Uni à l'accord de tous les signataires .
Au début du mois de décembre 1941, les tensions entre le Japon et les États-Unis commencent sérieusement à
s'intensifier et à devenir aux yeux des chefs militaires allemands, le signe d'un conflit imminent entre les
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deux parties .
Hitler avait aussi prévu d'utiliser cette déclaration de guerre comme un moyen de propagande afin de se
montrer comme un pays fort et puissant qui déclare la guerre au lieu de la subir. Il ne voulait pas rester
passif, mais il aurait également pu attendre que les États-Unis lui déclarent la guerre afin d'utiliser cela
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comme un moyen de propagande .
Après l'attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, les États-Unis sont entrés en guerre contre le Japon ; et
de fait contre l'Allemagne et l'Italie, puisque les deux États déclarent la guerre aux États-Unis le 11 décembre
en guise de soutien affiché au régime japonais. Lors de la conférence de Washington, au début de l'année
1942, les États-Unis et le Royaume-Uni décident que l'objectif prioritaire pour remporter la guerre est de
vaincre l'Allemagne (« L'Allemagne d'abord »).
La république de Chine, en guerre avec le Japon depuis 1937, se retrouve dès lors dans le camp des
puissances alliées. De nombreux pays d'Amérique latine déclarent la guerre à l'Allemagne, notamment le
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Brésil en janvier 1942 et le Mexique en mai de la même année.
Après le débarquement allié en Afrique du Nord, en novembre 1942, la majeure
partie de l'Empire colonial français se retrouve du côté des Alliés.
En 1945, les Alliés avertissent tous les États que ceux qui auront déclaré la guerre
à l'Allemagne seront admis à la conférence fondatrice de l'ONU. Ce qui entraine,
au printemps 1945, une cascade de nouvelles déclarations de guerre au Troisième
Reich, qui pour la plupart restent sans aucun effet militaire : il s'agit de pays sud-
américains tels que le Paraguay, l'Équateur, le Pérou, l'Argentine, ou du Moyen-
Orient tels que l'Égypte, la Syrie, le Liban, la Turquie (le 6 mai 1945) et quelques
autres. En tout, 51 États se sont trouvés en état de guerre avec l'Allemagne
hitlérienne, sans pour autant être admis aux conférences interalliées, réservées
aux « trois grands » (États-Unis, Empire britannique, URSS et, après l'été 1944, Viatcheslav Molotov et
France), état de guerre auquel aucun traité de paix après 1945 n'est jamais venu Staline, respectivement
mettre juridiquement fin. ministre des affaires
étrangères et dirigeant
Le 9 mai 1945, lendemain de la capitulation allemande, les dernières délégations politique de l'Union
diplomatiques nazies sont expulsées des États neutres : la Suisse, la république soviétique.
d'Irlande, l'Espagne, le Portugal, l'Afghanistan et le Chili.
URSS
Lorsque l'URSS attaque la Pologne le 17 septembre 1939, conformément au protocole secret du pacte
germano-soviétique, elle est, d'un point de vue polonais, dans le même camp que l'Allemagne, sans pour
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autant être en état de guerre déclarée avec la France et le Royaume-Uni . Lorsque l'URSS attaque la
Finlande en novembre 1939, la Finlande se trouve plutôt du côté de la France et du Royaume-Uni. Cette
agression vaut par ailleurs à l'URSS de se voir expulsée de la SDN fin 1939. Pendant la durée du pacte, Staline
livre ponctuellement et à crédit du pétrole, des matières premières et des céréales permettant au Reich de
contourner partiellement le blocus des Alliés. Il lui livre aussi plusieurs dizaines de communistes allemands
réfugiés en URSS.
À partir du 22 juin 1941, l'URSS, attaquée par l'Allemagne, se retrouve dans le camp des Alliés. Elle bénéficie
du prêt-bail américain en échange des réserves en or de la Banque d'État d'URSS. À défaut de pouvoir ouvrir
avant 1944 le second front instamment réclamé par Moscou, les Alliés fournissent à l'URSS une aide
importante, qui transite notamment par la dangereuse voie de navigation arctique.
Selon Raymond Cartier et John Keegan, entre octobre 1941 et juin 1942, les États-Unis livrent 1 285 avions,
2 249 chars, 81 287 mitrailleuses, 56 500 téléphones de campagne, 612 000 km de fil téléphonique. En 1943,
427 000 des 665 000 camions de l'Armée rouge viennent d'outre-Pacifique. L'Amérique fournit aussi 13
millions de bottes, 5 millions de tonnes de vivres ou encore 2 000 locomotives, 11 000 wagons, 54 000 tonnes
de rail. Trois quarts du cuivre soviétique viennent des États-Unis, mais aussi une grande partie du pétrole de
haute teneur sans lequel il est impossible de fabriquer du carburant pour avion.
La défaite allemande est impensable sans l'Armée rouge, qui fixe en juin 1944 les deux tiers de la
Wehrmacht, en général les troupes les plus jeunes et les mieux équipées.
Récapitulatif
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Effectifs des armées des principaux belligérants .
Les chiffres pour l'Allemagne sont donnés au 31 mai de chaque année
Années 1940 1941 1942 1943 1944 1945
Allemagne ou IIIe Reich 5 000 000 7 200 000 8 600 000 9 500 000 9 500 000
Japon 1 723 000 2 411 000 2 829 400 3 808 200 5 365 000 7 193 200
Royaume-Uni 2 212 000 3 278 000 3 784 000 4 300 000 4 500 000 4 653 000
États-Unis 458 000 1 795 000 3 844 000 8 918 000 11 240 000 11 858 000
URSS 500 000 4 027 000 9 000 000 10 000 000 12 400 000 10 800 000
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France 5 500 000 25 000 50 000 100 000 150 000 550 000
37 38
Belgique 700 000 -- -- -- -- 100 000
39
Canada 92 296 260 553 454 418 692 953 747 475 761 041
L'historien marxiste Eric Hobsbawm, dans son ouvrage L'Âge des extrêmes
(1994), arguë cependant que les gouvernements britannique et français
étaient enclins à négocier malgré l'invasion de la Pologne et que c'est sous la
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pression de leur population qu'ils furent contraints de ne pas reculer .
Carte animée du front en Europe.
Le Royaume-Uni réussit, du 27 mai au 3 juin, à sauver 300 000 soldats au cours de la plus vaste opération de
rapatriement de l'histoire militaire.
Le 5 juin, Hitler reprend l'offensive en France et perce les lignes de défense du nouveau généralissime
Weygand sur la Somme et l'Aisne. L'Italie se joint alors à l'Allemagne et déclare la guerre à la France le
10 juin. Puis, en France, le nouveau gouvernement Pétain demande l'armistice le 17 et en accepte les
conditions le 22. Après l'armistice franco-italien qui suit, le 24, les combats
cessent le 25 juin. À la surprise générale, l'armée française, réputée depuis
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1918 la meilleure du monde , s'est effondrée en quelques semaines.
C'est alors que, pour prêter main-forte aux Italiens, Hitler repousse de plusieurs semaines son opération
contre l'URSS et envoie en avril 1941 ses troupes vers la Grèce, à travers la Hongrie sympathisante et après
avoir envahi au passage la Yougoslavie. Les nazis battent les armées yougoslave et grecque, ce qui leur
permet d'occuper tout le sud de l'Europe. Mais, du même coup, ils viennent de créer un front supplémentaire
en Yougoslavie, où les résistances monarchiste de Draža Mihailović (Tchetniks) et communiste de Tito
(Partisans), allaient immobiliser de 13 à 20 divisions allemandes jusqu'à la fin de la guerre. De plus,
l'invasion de l'URSS est différée, du 15 mai au 22 juin.
En 1941, les troupes coloniales du Congo belge battent les Italiens à Asosa, au
sud de l'Abyssinie tandis que les troupes britanniques, appuyées par des forces françaises libres battent
l'armée italienne et réinstallent le Négus sur son trône à Addis-Abeba.
Le 7 décembre 1941, l'empire du Japon, allié de l'Allemagne depuis 1936 et Reddition des soldats britanniques à
en guerre depuis 1937 avec la république de Chine, attaque les États-Unis, Singapour.
restés jusque-là en dehors de la guerre. Il détruit par surprise l'essentiel de
la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor. Au même moment a lieu
l'invasion de la Malaisie britannique. L'Armée impériale japonaise envahit ensuite le Commonwealth des
Philippines et les Indes orientales néerlandaises.
Tournant de 1942
L'attaque de Pearl Harbor provoque l'entrée en guerre des États-Unis, bientôt
suivis par le Mexique et par d'autres États latino-américains. Affaiblis par
l'attaque japonaise, les États-Unis mettent toute leur puissance industrielle au
service de la guerre et sont bientôt en mesure de porter des coups. En mai lors de
la bataille de la mer de Corail, en dépit d'une défaite tactique, ils empêchent le
débarquement japonais en Nouvelle-Guinée, puis au début de juin 1942, la
bataille aéronavale des îles Midway coûte quatre porte-avions au Japon,
désormais placé sur la défensive dans le Pacifique. Les États-Unis commencent la Attaque de Pearl Harbor.
reconquête de l'océan Pacifique, île par île.
En Europe, l'Union soviétique supporte presque seule l'effort de guerre contre
l'Allemagne nazie. À partir de juin 1942, les Allemands ont relancé leur offensive
vers l'est, en direction de la Volga et des pétroles du Caucase. Mais les troupes
allemandes restent bloquées devant Stalingrad.
Au cours de l'année 1942, l'entrée en guerre des États-Unis avait entrainé une extension à tout l'océan
Atlantique de la lutte des sous-marins allemands contre les navires alliés qui assurent l'approvisionnement
de la Grande-Bretagne. Les convois alliés subissent de très lourdes pertes tout au long de l'année, mais à
partir de la fin de l'année 1942 et plus encore au début de 1943, de nouveaux moyens techniques –
décryptage des communications ennemies, radars, sonars – permettent aux Alliés de détruire de plus en plus
de sous-marins allemands, et les pertes alliées décroissent inexorablement.
Sur le front oriental, l'Armée rouge ne cesse de progresser vers l'ouest. Elle entre à Kiev, en Ukraine, en
novembre 1943, dégage Leningrad en janvier 1944. Le 22 juin 1944, alors qu'un front à l'ouest a été ouvert en
Normandie, elle lance la plus grande offensive de son histoire : l'opération Bagration, qui libère la Biélorussie
en quelques semaines et occupe la Prusse-Orientale et la Pologne jusqu'aux
faubourgs de Varsovie. Toutefois, l'Armée rouge s'arrête tant pour des raisons
militaires notamment « l'épuisement de la dynamique de l'offensive » face à la
49
« contre-offensive de 3 divisions panzer SS » que politiques, en laissant écraser
l'insurrection de Varsovie (1er août 1944-2 octobre 1944), Staline élimine en
50
pratique la résistance non communiste du jeu politique d'après guerre . Du
20 août 1944 au 8 septembre 1944, le front roumain cède, Roumanie et Bulgarie
Dans le Pacifique comme en
passent dans le camp des Alliés, mais, en occupant le 19 mars 1944 son alliée la Europe et en Afrique,
Hongrie, Hitler empêche le régent Miklós Horthy d'en faire autant, et il faut l'aviation alliée est une des
ensuite aux Soviétiques cinq mois de siège de Budapest pour s'ouvrir en clés de la victoire contre les
février 1945 la route de Vienne. En Yougoslavie, les partisans de Tito libèrent une forces de l'Axe.
grande partie du pays et entrent dans Belgrade en septembre 1944 sans l'aide de
l'Armée rouge.
Théâtre européen
Après sa première campagne victorieuse, Hitler se tourne vers l'ouest, mais rien
ne se passe sur ce front pendant plusieurs mois. Retranchés derrière la ligne
Maginot, une partie des soldats français attend l'assaut allemand pour l'endiguer.
C'est ce que les Français appellent la Drôle de guerre. Le généralissime Gamelin,
s'attendant à une réitération de 1914, où les Allemands étaient passés par la
Belgique neutre, une partie de l'armée française se prépare à s'avancer en
Belgique, et éventuellement aux Pays-Bas, si les Allemands les attaquaient. Relève dans un gros ouvrage
de la ligne Maginot en 1939.
Le 9 avril 1940, l'Allemagne s'empare simultanément du Danemark et de la
Norvège afin de sécuriser ses importations de fer depuis Narvik, au nord de la
Norvège, où se concentre la principale réaction franco-britannique, qui se termine par le rembarquement de
ces derniers le 7 juin 1940 malgré le succès local rencontré.
Enfin, le 10 mai 1940, l'Allemagne lance l'opération Fall Gelb, une vaste offensive
sur les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, violant la neutralité de ces États.
Une partie importante des armées françaises se déploient alors vers la Belgique
et les Pays-Bas, mais elles sont prises à revers par les blindés allemands qui
passent par les Ardennes – la percée de Sedan –, jugées infranchissables par les
Français et malgré des batailles de retardement livrés par les Chasseurs
ardennais belges aux frontières et dans les forêts. Après une victoire éphémère Réfugiés français sur la route
des blindés français du général Prioux à Gembloux, au sud de Bruxelles, et des de l'exode, 19 juin 1940.
reculs successifs des franco-belgo-britannique sur la Meuse et la Dendre, les
blindés allemands atteignent alors la Manche le 20 mai 1940 puis remontent vers
le nord, encerclant les Belges et les Franco-Britanniques, dos à la mer.
Les Belges, tournés sur leur gauche après l'effondrement de l'armée néerlandaise le 15 mai 1940 et n'ayant
plus de réserves au terme d'une ultime résistance de quatre jours, lors de la bataille d'arrêt de la Lys, cessent
le combat le 28 mai 1940 à court de munitions et après que les troupes britanniques qui occupaient la droite
belge eurent précipitamment fait retraite vers Dunkerque.
En France, le général Gamelin, commandant en chef des armées alliées, est révoqué par le gouvernement
français. Sa stratégie consistant à tenter sans cesse de recréer un front continu franco-belgo-britannique s'est
révélée impuissante face au système allemand de guerre éclair dit « blitzkrieg » fait de percées profondes par
des chars suivis de troupes motorisées qui désarticulent les armées alliées. Le 19 mai, Gamelin est remplacé
par le général Maxime Weygand. Mais, faute de réserves suffisantes, les Franco-Britanniques, qui n'ont
jamais pu mener de contre-offensive satisfaisante, sont repoussés dans une poche autour de Dunkerque.
Ayant perdu tout le nord de la France, les Franco-Britanniques entreprennent d'établir une ligne de défense
le long de la Somme, de l'Aisne, jusqu'à la ligne Maginot. Ayant perdu beaucoup de leurs moyens dans la
bataille qui a précédé, les Alliés ne peuvent empêcher une nouvelle percée allemande début juin. L'armée
allemande se répand alors sur toute la France, prenant Paris le 14 juin 1940. Le président du Conseil Paul
Reynaud démissionne et le nouveau gouvernement du maréchal Philippe Pétain choisit de demander
l'armistice le 17 juin, contre l'avis de l'allié britannique. Il est signé le 22 juin 1940 : l'Allemagne occupe la
partie nord et ouest de la France.
En France, Pétain instaure un régime autoritaire et collaborateur, désigné sous le nom officiel d'État français,
dit plus couramment « régime de Vichy ».
En Belgique, c'est un gouverneur militaire qui exerce le pouvoir en concurrence avec les SS. Le roi
Léopold III, considéré prisonnier, n'a plus aucun pouvoir et est ensuite déporté. Mais quelques ministres et
parlementaires sous l'autorité des principaux ministres du gouvernement, Pierlot, Spaak et Gutt se sont
réfugiés à Londres après l'effondrement de la France et sont reconnus par toutes les puissances belligérantes
comme représentant légalement la Belgique. Le ministre Albert de Vleeschauwer, chargé des finances de la
Belgique et du Grand Duché de Luxembourg (unies en vertu de l'accord économique de 1920) est aussi en
possession de larges pouvoirs au Congo belge, avec sa puissance économique et sa force armée. Les Belges
exilés et les Belges d'Afrique continuent donc la guerre en allant remporter une victoire sur les Italiens
d'Abyssinie, tandis que les militaires qui ont pu atteindre l'Angleterre continuent la guerre dans l'aviation et
la marine.
Voyant les succès de l'Allemagne, Mussolini avait voulu aussi lancer son pays
dans les conquêtes. Il avait déjà occupé l'Albanie au début de 1939 et, le
10 juin 1940, il attaque également la France, mais ne progresse que de quelques
kilomètres.
Le 28 octobre 1940, sans consulter son allié allemand, Mussolini décide d'attaquer la Grèce. Mais la
résistance de l'armée grecque du dictateur Metaxás parvient à arrêter les Italiens et à passer à la contre-
offensive, avec succès : les Grecs occupent alors le quart sud de l'Albanie italienne. Pour prêter main-forte
aux Italiens, Hitler repousse de plusieurs semaines l'opération contre l'URSS, et envoie en avril 1941 ses
troupes vers la Grèce, à travers son allié la Hongrie, et la Yougoslavie, envahie car refusant de laisser le
passage, et où les Allemands sont aidés par les Oustachis, croates nationalistes d'Ante Pavelić. Les armées
yougoslave et grecque sont écrasées en trois semaines, ce qui permet à Hitler d'occuper tout le sud de
l'Europe. La Résistance armée est plus vigoureuse en Yougoslavie que partout ailleurs en Europe : les
résistances nationaliste de Draža Mihailović (Tchetniks) et communiste de Tito (Partisans), vont immobiliser
de nombreuses troupes depuis la fin de 1942 jusqu'à la fin de la guerre.
Cependant, pour la première fois, une armée ne s'effondre pas devant la Wehrmacht : en dépit de ses lourdes
défaites, l'Armée rouge ne cesse dès le premier jour de multiplier les contre-attaques, à la surprise des
officiers allemands. L'avance considérable des troupes hitlériennes se révèle en même temps plus lente que
prévu, le nombre de divisions et de chars soviétiques nettement supérieurs aux estimations des services
secrets. Les Soviétiques déplacent leur base industrielle dans l'Oural, reçoivent l‘aide alliée par les ports
arctiques toujours en leurs mains, et produisent dès 1942 plus d'armes que l'Allemagne, tandis que l'Armée
rouge oppose une défense héroïque qui, aidée par un hiver éprouvant, leur permet de défendre notamment
Moscou et Leningrad.
Staline a par ailleurs su réveiller le nationalisme russe et organiser l'union sacrée face à l'agresseur : il reçoit
le soutien des Églises, met en veilleuse le collectivisme agraire et une partie du contrôle policier sur la
société, et substitue les références patriotiques à celles au communisme, dès son discours du 3 juillet 1941 où
il s'adresse habilement à ses « frères et sœurs » soviétiques. Il ne néglige pas non plus de maintenir une
réelle terreur contre ses officiers et ses généraux, dont beaucoup sont fusillés pour « incompétence » dans les
premiers mois de la guerre, tandis que les millions de prisonniers sont officiellement reniés et considérés
comme des traîtres (et leurs familles avec eux), et les soldats défaillants exposés à
l'exécution ou à la déportation au Goulag : au front, des équipes spéciales du
NKVD se chargent même, en 1941 comme à Stalingrad, de mitrailler les soldats
qui refluent vers l'arrière.
Fin mars 1945, les Alliés peuvent enfin franchir le Rhin et occuper de vastes
secteurs de l'Ouest et du Sud de l'Allemagne, tandis que, à l'Est, les Soviétiques
progressent de façon continue, libérant l'Europe centrale puis atteignant Berlin.
Dans les rues de Vienne et Berlin assaillies par l'Armée rouge, des escadrons SS
font encore régner la terreur en pendant en public ceux qui refusent de
continuer un combat sans espoirs. Hitler se suicide le 30 avril d'une balle dans la
tête dans le Führerbunker de la Chancellerie du Reich. Le même jour, les Soldats allemands jetés dans
Soviétiques plantent leur drapeau sur le toit du palais du Reichstag, l'ancien siège l'opération Wacht am Rhein, à
du Parlement allemand, dans un Berlin en ruines. La bataille de Berlin continue bord d'un
jusqu'au 2 mai. L'Allemagne capitule sans condition le 8 mai 1945. Le Troisième Sonderkraftfahrzeug 250 en
Reich pour lequel Hitler prédisait une durée d'un millénaire n'aura finalement décembre 1944. Après la
saignée humaine du front de
duré qu'un peu plus de 12 ans.
l'Est, le Reich n'a plus que des
enfants-soldats pour garnir
Théâtres africain et moyen-oriental ses troupes.
En Abyssinie, une armée britannique venant du nord accompagnée par un contingent français, et, au sud,
une force belge venant du Congo Belge prennent les Italiens en tenaille et les battent. Le Negus est réinstallé
sur son trône à Addis-Abeba.
Au Moyen-Orient, les Britanniques envahissent en avril 1941 le territoire du royaume d'Irak, dont le
gouvernement nationaliste s'était rapproché de l'Axe à la suite du coup d'État de 1941. En juin, les autorités
vichystes permettant aux Allemands d'utiliser les territoires de la Syrie et du Liban, alors sous mandat
français, les Alliés envahissent les deux pays et en prennent le contrôle. En août, le Royaume-Uni et l'Union
soviétique réalisent conjointement une invasion de l'État impérial d'Iran afin d'assurer le ravitaillement via
le corridor Perse et d'empêcher un basculement pro-allemand du pays.
En mai 1942, Rommel lance une grande offensive vers l'est pour atteindre Suez,
et bouscule les forces britanniques, mais il est stoppé quatorze jours à Bir
Hakeim par la 1re brigade française libre du général Kœnig, ce qui donna le
temps aux Britanniques en déroute de se regrouper sur la ligne fortifiée d'El
Alamein, que Rommel ne parvient pas à franchir. Puis en octobre 1942, c'est la
8e armée britannique, commandée par Montgomery, qui attaque à son tour les
forces de l'Axe et remporte la seconde bataille d'El Alamein. Celle-ci met fin à la Rencontre de Erwin Rommel
présence de l'Axe en Libye, quelques jours après le succès du débarquement allié et du général Gariboldi à
en Afrique du Nord. Tripoli, le 12 février 1941.
Le 8 novembre 1942, pour soulager l'Union soviétique qui résiste seule à l'assaut allemand, les forces
américaines et britanniques débarquent au Maroc et en Algérie, contrôlés par le gouvernement de Vichy :
c'est l'opération Torch. Les troupes françaises de Vichy ripostent et s'opposent aux alliés débarqués jusqu'à ce
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qu'un accord négocié avec l'amiral Darlan mette fin aux combats . Les alliés chassent finalement l'Axe du
continent africain, avec l'aide de l'armée d'Afrique retournée et des Forces françaises libres. Depuis l'Afrique
du Nord, les Alliés peuvent alors organiser les débarquements en Sicile (Opération Husky) puis en Italie
(Opérations Baytown et Slapstick) à l'été 1943, et en Provence (Opération Anvil) à l'été 1944.
Théâtre asiatique
À compter de 1937 en Chine, l'Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang
de Tchang Kaï-chek et le Parti communiste de Mao Zedong font front commun
contre les Japonais mais généralement sans coopérer.
À partir du début de 1942, l'Armée impériale japonaise tente de neutraliser la résistance communiste
chinoise en lançant la politique des Trois Tout (三光作戦, Sankō Sakusen, « tue tout, brûle tout, pille tout »),
une stratégie de la terre brûlée, dans le Nord de la Chine, tandis que des attaques répétées sont lancées
contre les place-fortes des nationalistes chinois.
En dépit de la détermination de l'armée japonaise, les Alliés reprennent peu à
peu les îles du Pacifique comme à Guadalcanal, les Salomon puis les Philippines
après la bataille du golfe de Leyte (octobre 1944), cette dernière restant la plus
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grande bataille aéronavale jamais survenue . Soumis à blocus et coupé
progressivement de ses ravitaillements en matières premières, le Japon est au
bord de l'asphyxie économique à l'été 1945.
L'engagement en 1944 des premiers kamikazes de l'histoire — ces avions-suicides Douglas MacArthur
qui se jettent sur les navires ennemis — ne peut freiner la reconquête américaine débarquant aux Philippines,
mais prouve la détermination des Japonais. La capture des îles proches du Japon au début de la reconquête de
comme Iwo Jima et Okinawa permet de lancer des attaques aériennes directes. l'archipel.
Tokyo notamment subit un bombardement incendiaire le 10 mars 1945. Surtout,
Hiroshima le 6 août et Nagasaki le 9 (ce devait être Kokura) subissent une attaque
nucléaire.
L'usage généralisé des chars est une première illustration de cette tendance à la
motorisation. Alors que l'armée française fait le choix d'une dispersion des chars, mis au service des unités
d'infanterie, les Allemands en adoptant une tactique basée sur l'utilisation des chars groupés sortent
vainqueurs de la bataille de France. La conception du char lui-même oscille entre deux tendances : la
puissance et la maniabilité. L'expérience de la guerre d'Espagne a montré que le blindage est moins
important que la silhouette basse, moins vulnérable, la tourelle mobile à 360° et la puissance du canon. Mais
au cours de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à une croissance en poids, en blindage et en puissance de
feu. Ainsi, le char allemand Tigre I fait 57 tonnes. L'américain Sherman M4 et le soviétique T-34, utilisés
jusqu'à la fin de la guerre restent dans la gamme des 30 tonnes. La concentration de chars dans des divisions
blindées permettent de mener des guerres éclairs (Blitzkrieg), comme la Bataille de France en mai-juin 1940
remportée par les Allemands. L'Allemagne nazie commet l'erreur d'envahir l'URSS en sous-estimant le
nombre de ses chars et la qualité des nouveaux, comme le T-34, rustique et endurant. La plus grande
61
concentration de chars a eu lieu lors de la bataille de Koursk , en Russie, en juillet 1943.
Les progrès des chars vont de pair avec les progrès de l'armement antichar : l'usage de la charge creuse
permet de percer des blindages de plus en plus épais. Des tubes lance-roquettes comme le bazooka
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permettent au fantassin de disposer contre les chars de la puissance d'un artilleur .
Aviation
Parallèlement à l'utilisation de chars, on assiste tout au long de la guerre à un accroissement des transports
motorisés des troupes, au détriment des chevaux, encore très présents tant du côté français que du côté
allemand lors de la bataille de France ou encore sur le front de l'Est, principalement pour des raisons
logistiques. La division blindée américaine de 1944, sera, elle, entièrement motorisée.
Les immenses progrès de l'aviation réalisés entre les deux guerres vont donner aux différents avions de
guerre une place de première importance. L'amélioration des structures de l'avion permet aux chasseurs-
bombardiers comme le Stuka d'opérer des bombardements en piqué et de prendre ainsi toute leur part dans
les combats terrestres. Les bombardiers lourds comme la forteresse volante américaine, dont le rayon
d'action atteint, à la fin de la guerre, 5 000 kilomètres, sont utilisés dans des raids massifs de mille avions et
plus, mettant ainsi en œuvre le concept de bombardement stratégique. Pour contrer les bombardiers, les
belligérants font usage de leurs avions de chasse et de canons de défense contre avions (DCA). C'est
l'efficacité de la DCA qui oblige à organiser les opérations de bombardement la nuit. On demande aux avions
63
de chasse d'assurer la maîtrise de l'espace aérien sur un champ de bataille ou sur un front donné .
Dominés par l'aviation alliée dans la seconde partie de la guerre, les Allemands auraient pu retrouver un
certain avantage dans la bataille aérienne, grâce à la première construction en série d'avions à réaction par
Messerschmitt. Mais Hitler gâche cette chance en exigeant d'en faire des bombardiers, contre l'avis de ses
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officiers, et non des avions de chasse, ce qui aurait été bien plus approprié .
La DCA doit son efficacité aux progrès techniques des radars qui surveillent le ciel et guident le tir des canons
anti-aériens. À partir de 1942, les bombardiers alliés sont équipés de radars, des chasseurs de nuit allemands
également. Grâce à leurs qualités croissantes, les radars sont également utilisés dans les navires alliés pour la
direction des tirs. D'une façon générale, les télécommunications font partie intégrante de l'arsenal militaire.
Les blindés allemands sont reliés entre eux par radio dès 1939 en liaison avec les avions, alors que leurs
adversaires français ne le sont que très partiellement. Les techniques de chiffrage et de déchiffrage suivent
l'évolution des techniques. Les Allemands utilisent la machine de codage Enigma, mais le déchiffrement
d'Enigma par les alliés occidentaux est un facteur fondamental qui leur permet d'inverser le cours de la
bataille de l'Atlantique et d'assurer finalement leur victoire finale.
1 2 3 4
Marine
Sur mer, après la Première Guerre mondiale, le choix guidant la construction des
navires de ligne consistait en un compromis entre le blindage et la vitesse. Les
croiseurs de bataille, plus rapides que les cuirassés étaient moins bien protégés.
Ce n'est qu'à la fin des années 1930 qu'apparurent les premiers cuirassés rapides.
Mais ces bâtiments constituaient des cibles idéales pour l'aviation embarquée à
bord des porte-avions, notamment les bombardiers en piqué et les avions
torpilleurs. Malgré une puissante défense aérienne, disposant parfois de conduite
Maquette d'un porte-avions
de tir radar, le cuirassé reste vulnérable et cesse d'être le « capital ship » de la
américain
guerre sur mer. Le porte-avions, qui peut disposer d'un parc aérien de 50 à
60 appareils, prend un rôle de plus en plus déterminant, surtout grâce à
« l'allonge » que lui permet ses escadrilles embarquées, lorsque le théâtre des opérations est éloigné de toute
base terrestre, comme c'est le cas pour les États-Unis ou le Japon dans les batailles du Pacifique. Le porte-
avions devient la pièce centrale d'un dispositif que les Américains appellent « Task force » et où les autres
65
navires lui servent le plus souvent d'escorteurs .
Comme lors de la Première Guerre mondiale, les sous-marins sont largement employés pour bloquer
l'approvisionnement ennemi, mais la lutte anti-sous-marine a fait d'énormes progrès depuis la Première
Guerre mondiale, d'abord avec l'asdic puis avec le sonar. Les destroyers, les frégates et les corvettes sont
spécialisées dans la lutte anti-sous marine et assurent l'escorte des convois. Dans les derniers jours de la
guerre, la Kriegsmarine lance de tout nouveau type de sous-marins.
Les mines sous marines constituent un autre danger pour les navires. Elles se sont considérablement
perfectionnées depuis la fin du premier conflit mondial. D'abord « de contact », explosant au choc, elles sont
mises à feu par le champ magnétique et les bruits rayonnants des bateaux de guerre ou de commerce. Ce
sont les mines à influences magnétiques et acoustiques. Les navires s'en protègent grâce à des circuits
d'immunisation magnétique (degaussing) et une meilleure signature acoustique. Des petites unités
spécialisées, les dragueurs de mines sont construites pour neutraliser ces millions d'engins de mort mouillés
partout où le trafic maritime est important. Les mines sont particulièrement efficaces pour un coût modeste.
Wunderwaffe
À la fin de la Seconde Guerre, de nouvelles armes font apparition sur le champ de bataille, comme l'avion
sans pilote V1 lancé pour la première fois par les Allemands sur l'Angleterre dans la nuit du 13 au 14
65
juin 1944 ou le missile V2 lancé pour la première fois sur Londres le 8 septembre 1944 . Contrairement aux
66
craintes des alliés, les Allemands n'avaient pas de projet de bombe atomique . Les Américains, au contraire,
avaient mis à partir de décembre 1941 de gigantesques ressources dans le projet Manhattan qui aboutit le 16
juillet 1945, après la reddition de l'Allemagne, à la première explosion nucléaire dans le désert du Nouveau-
Mexique et aux bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.
Drogues
L'usage des drogues durant la Seconde Guerre mondiale est le fait à la fois des puissances alliées et des forces
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de l'Axe . L'objectif était de rendre les soldats plus combatifs en résistant mieux à la faim et la fatigue ,
69
mais créera de graves complications et des effets secondaires pour la santé des troupes .
En Asie, l'Armée Impériale japonaise commercialisa dès 1941 des pilules d'amphétamine sous le nom de
76 77
Philopon, la présentant comme un stimulant et distribua également des injections de méthamphétamine .
À la fin de la guerre, le Japon connaît une importante crise de consommation de drogue parmi sa
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population .
Les Alliés ont quant à eux privilégié les amphétamine à travers des cachets de benzédrine, l'Armée
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Britannique en distribuant jusqu'à 72 millions de cachets et l'Armée Américaine entre 250 et 500 millions
80 81
de pilules . Les pilotes de la Royal Air Force recevront notamment de la méthédrine .
Statistiques
Porte-aéronefs 1 8 9 0 0 0
Cuirassés 8 15 23 5 6 11
Croiseurs 19 64 83 8 17 25
En effet, sur le plan économique, le continent européen est soumis à l'hégémonie du Reich. Pour l'Allemagne,
il s'agit d'abord de mettre l'ensemble des ressources et capacités économiques du continent au service du
Reich en guerre. D'autre part, des jalons sont posés pour une intégration de toutes les économies nationales
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dans un grand espace économique dominé par l'Allemagne . En France, on appelle les soldats allemands
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« doryphores », qui ravagent tout .
Dans la pratique, les différents moyens pour mettre l'économie de l'Europe au service de l'Allemagne vont
des accords de compensation avec taux de change avantageux pour les pays alliés au pillage massif pour les
pays comme la Pologne ou l'Union soviétique en passant par le paiement d'indemnités pour un pays comme
la France. La mise au travail des prisonniers de guerre et les déplacements en Allemagne de millions de
travailleurs représentent une forme encore plus directe de l'exploitation des ressources.
Tous les pays vaincus doivent accepter au moins une forme de collaboration
minimale qui permet aux peuples de survivre en acceptant au moins
temporairement les conditions du vainqueur. C'est ce que Werner Rings
appelle la collaboration neutre qui est typiquement pratiquée aux Pays-Bas
et en Belgique dont les gouvernements ont quitté le pays, mais dont les
administrations font le nécessaire pour permettre aux habitants de survivre
et à l'économie de tourner en étant réquisitionnée au service de l'effort de
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guerre allemand . L'entrevue de Montoire entre
Philippe Pétain et Adolf Hitler.
Aux Pays-Bas, la résistance est surtout urbaine, vu la géographie du pays qui
n'offre pas de sites isolés et difficiles d'accès où l'on puisse organiser une
activité clandestine. Il s'agit d'espionnage et de presse clandestine. En Belgique, l'espionnage se manifeste à
travers des agents britanniques et belges recrutés et formés directement par les Britanniques et aussi par des
réseaux de résistance intérieure belge dont le réseau Clarence de Walthère Dewé et des réseaux d'évasion
dont le Réseau Comète. À partir de 1942, les sabotages vont commencer, notamment ceux du Groupe G, une
organisation d'ingénieurs qui entravent scientifiquement le potentiel militaire allemand en détruisant les
équipements stratégiques comme les lignes à haute tension et des stations électriques dans le but de
paralyser la production de guerre des usines réquisitionnées. Mais, en Ardenne belge, dans la province de
Luxembourg, région accidentée et boisée, se développent des groupes de maquisards. Des parachutages
d'armes depuis l'Angleterre les équiperont au fur et à mesure des années en vue des combats de la
Libération. En 1944, beaucoup de ces résistants s'engageront dans les troupes belges participant à la
libération de la Belgique et iront combattre avec elles aux Pays-Bas et en Allemagne avec les alliés.
Dans certains pays, comme pour la Norvège de Quisling à partir de 1942, ce sont les partisans des nazis qui
gouvernent directement le pays. Les historiens les appellent généralement des « collaborationnistes ».
En Pologne, gouvernée directement par les Allemands pour être pillée et complètement asservie, il ne peut y
avoir ni collaborationnistes ni collaborateurs.
L'engagement dans la « résistance » permet aux peuples dominés de continuer à s'opposer au vainqueur, à
participer à l'effort de guerre des Alliés et éventuellement à la libération de leur pays. La résistance
s'organise par la création de mouvements, de réseaux et de maquis, regroupant une minorité de la
population et souvent en liaison avec les gouvernements en exil ou les services de renseignement
britannique, soviétique ou américain.
Dès 1939, les Juifs sont concentrés de force dans des ghettos misérables, surpeuplés et délibérément affamés,
notamment dans le Gouvernement général de Pologne (voir : ghettos en Pologne occupée). Leur
extermination systématique, que l'on désigne sous le nom de Shoah, est d'abord mise en œuvre par des
exécutions de masse pratiquées par la Wehrmacht puis par les Einsatzgruppen dans les territoires polonais
et soviétiques. En URSS et dans une partie de la Pologne, la « Shoah par balles » cède en 1942 le pas à l'emploi
méthodique de camions à gaz. Après la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), la politique
d'extermination (« la solution finale de la question juive » dans la terminologie nazie) vise les Juifs de tous les
pays occupés et prend un tour industriel. Les Juifs sont déportés dans des camps d'exterminations dans
lesquels les victimes sont gazées en masse, et leurs corps réduits en cendres dans des fours crématoires. Au
total, environ les trois quarts des Juifs de l'Europe occupée, totalisant selon Raul Hilberg au minimum
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5 100 000 personnes, sont exterminées . 3 000 000 d'entre-eux étaient Polonais, soit 90 % de la population
90
juive du pays, et périront lors de la « Shoah polonaise » .
Dans le cadre de la campagne de Birmanie, les Japonais bénéficient de l'appui du gouvernement thaïlandais
de Plaek Pibulsonggram et du leader indépendantiste indien Subhas Chandra Bose, qui crée l'Armée
nationale indienne. Aux Indes orientales néerlandaises occupées, qui leur fournissent de très importantes
réserves de pétrole, les Japonais ne créent pas de gouvernement, mais se ménagent l'appui des leaders
indépendantistes comme Soekarno (futur président de l'Indonésie).
Selon une étude de l'historienne Zhifen Ju, plus de dix millions de Chinois
furent mobilisés par l'armée impériale japonaise et transformés en esclaves par la Kōa-in au Mandchoukouo
95
et en Chine du Nord . Des documents retrouvés à la bibliothèque du Congrès démontrent qu'entre quatre et
dix millions de romusha, des civils indonésiens, ont été soumis au travail forcé à Java par le régime Shōwa et
96
que le taux de mortalité y fut de 80 % .
En Amérique du Nord, à la suite de l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais et à l'entrée en guerre contre
l'Allemagne et l'Italie, le président Franklin Delano Roosevelt autorise le 19 février 1942 l'internement de
dizaines de milliers d'Américains d'origine japonaise, italienne et allemande : enemy alien (en). Le Canada,
dans une moindre mesure, a également détenu des citoyens originaires de ces pays dans des camps.
Conséquences historiques
La Seconde Guerre mondiale contribue, à travers son bilan plus ou moins préjudiciable aux participants, à
l'émergence de deux superpuissances qui vont se partager le monde : les États-Unis et l'Union des
républiques socialistes soviétiques (URSS).
La Société des Nations, à laquelle on impute d'avoir échoué à empêcher la guerre, est remplacée par
l'Organisation des Nations unies dont la Charte est rédigée à San Francisco en juin 1945.
L'Allemagne est soumise à plusieurs années d'occupation. En 1949, elle est séparée en deux États, désignés
des noms d'Allemagne de l'Ouest (démocratie libérale, dans la zone occupée précédemment par les
Américains, les Britanniques et les Français) et d'Allemagne de l'Est (régime communiste, dans la zone
occupée par les Soviétiques). La réunification allemande n'aura lieu qu'en 1990.
La république de Chine de Tchang Kaï-chek est affaiblie par les années de guerre. La guerre civile chinoise,
interrompue par l'agression japonaise, reprend dès 1946. En 1949, les nationalistes de Tchang Kaï-chek sont
battus par les communistes, largement soutenus par l'URSS. Mao Zedong proclame sur le continent la
république populaire de Chine, tandis que Tchang Kaï-chek se réfugie à Taïwan, rendue par les Japonais.
Les institutions d'avant-guerre ne perdurent que dans une minorité d'États européens et asiatiques. Toutes
les monarchies d'Europe de l'Est sont abolies par la construction rapide des régimes communistes, qui
balayent également les entreprises, le tissu syndical et associatif, et les libertés publiques de ces pays. Un
référendum abolit la royauté en Italie (10 juin 1946) ; elle ne se maintient en Grèce qu'au prix d'une guerre
civile, et en Belgique la « question royale » posée par l'attitude de Léopold III pendant la guerre, ne trouve de
réponse qu'avec son abdication en 1951. Au Japon, les Américains maintiennent l'empereur Hirohito,
pourtant constamment tenu informé des crimes commis par ses armées, mais imposent l'abolition du culte
impérial qui le proclamait d'essence divine. En France, la IIIe République, rendue responsable de la défaite,
cède la place à une nouvelle constitution.
Partout à l'Ouest, les gouvernements s'engagent dans la construction du Welfare State ou État-Providence :
nationalisations, planification, intervention de l'État, lois de protection sociale sont désormais à l'ordre du
jour pour une trentaine d'années. Nationalisations, planification et intervention de l'État prennent des
formes extrêmes à l'Est, où la sphère privée se réduit désormais aux seules familles et à leurs biens meubles.
La recherche scientifique et technique, dans l'ensemble, bénéficient d'une forte impulsion, en particulier
pour la maîtrise de l'atome dans le projet Manhattan et la recherche sur les fusées qui permettra des
programmes spatiaux. La guerre a aussi vu le premier usage massif des antibiotiques dont la pénicilline
inventée par les Britanniques, ou encore du DDT, utile aux Américains dans les marais du Pacifique. Mais,
pendant quarante ans, la guerre froide entre « zones d'influence » empêche les scientifiques de
communiquer librement entre eux et draine de nombreuses ressources et technologies vers la sphère
militaro-industrielle, au détriment du développement civil.
Conséquences au Royaume-Uni
Les autres alliés en effet, et si l'on excepte le Royaume-Uni, ont un rôle
mineur ou bien sont écartés des négociations qui aboutissent à la mise en
place de deux zones d'influence, suivant les accords de Yalta et de Potsdam.
Cette situation, qui porte en elle les germes de la guerre froide, dure
jusqu'en 1989.
Conséquences en France
Au cours de la bataille de Normandie, le général de Gaulle, accueilli en Carte de l'Europe publiée en
libérateur par les Français, parvient à obtenir des Alliés la reconnaissance Angleterre par The National Savings
de la pleine autorité de son gouvernement, le gouvernement provisoire de en 1946.
la République française (GPRF) — proclamé le 3 juin à Alger —, sur la
métropole. Il fait en sorte que la France soit reconnue par le camp allié
comme un vainqueur. Cette reconnaissance lui permet d'occuper une partie de l'Allemagne et d'obtenir un
siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
À l'opposé, certains collaborateurs sont parfois acquittés ou condamnés à de faibles peines (malgré la gravité
de leurs crimes) par les tribunaux réguliers dont la majorité des juges ont prêté serment à Pétain. D'autres
furent jugés par la Haute Cour composée de résistants, mais l'importance des condamnations décrut avec le
temps. C'est ainsi qu'en 1949, le dernier accusé jugé est acquitté : le secrétaire d'État à l'Intérieur de Pétain,
René Bousquet (qui mit la police et la gendarmerie françaises à la disposition des occupants pour faire la
chasse aux résistants et déporter près de 60 000 Juifs) est acquitté. Les collaborateurs n'ont été poursuivis
que pour trahison et non pour crime contre l'humanité.
De Gaulle empêche le développement d'une situation armée insurrectionnelle (voir Histoire de France), en
amalgamant les mouvements ayant participé à la Résistance à l'armée régulière issue de l'armée d'armistice
cantonnée en Afrique (dont nombre de cadres avaient été vichystes avant de se rallier en 1942). Non sans
mal, les résistants des Forces françaises de l'intérieur (FFI) et des Francs-
tireurs et partisans (FTP) sont intégrés dans l'armée régulière sans trop d'à-
coups. L'intégration des milices patriotiques du PCF est négociée contre leur
participation au gouvernement et l'amnistie de Maurice Thorez.
La France oublie qu'elle fut anglophobe et pétainiste après le bombardement de Mers el-Kébir, que des
gendarmes français gardèrent le camp de concentration de Drancy et convoyèrent les convois de déportés
jusqu'à la frontière. La proportion de Juifs d'avant-guerre ayant survécu n'est pas la plus importante de tous
les pays occupés, les Juifs dit apatrides ont été bien moins protégés que les Juifs français. Pour un temps, la
législation française considéra que seuls les Allemands peuvent être poursuivis pour crime contre
l'humanité. Le procès manqué de Bousquet ainsi que les procès tardifs de Paul Touvier et Maurice Papon
sont emblématiques de cette politique.
Conséquences en Belgique
Le différend né le 28 mai 1940 entre le roi Léopold III et le gouvernement ne sera apaisé qu'en 1950 avec
l'abdication du roi revenu d'exil. Voulant rester avec l'armée prisonnière, Léopold III avait veillé à ne faire
signer qu'une reddition limitée aux troupes sur le terrain, ce qui permit au gouvernement de partir pour
continuer la guerre avec les troupes du Congo belge et celles qu'il put reconstituer en Angleterre (armée,
aviation, marine). Le reproche du gouvernement et d'une partie de la population était que le roi aurait dû se
réfugier à l'étranger pour prendre la tête de la résistance à l'Allemagne. La division de l'opinion publique à ce
sujet donna lieu, après la guerre, à des affrontements allant jusqu'à des manifestations violentes entre
défenseurs du roi et partisans de son abdication. Des violences avaient déjà atteint le pays pendant
l'occupation allemande, les collaborateurs de l'ennemi ayant perpétré des attentats contre la population
(entre autres la tuerie de Courcelles) et l'exécution de personnalités politiques et économiques abattues en
pleine rue car suspectées d'être en faveur des alliés et de la résistance intérieure.
Furent, entre autres, exécutés des tortionnaires du camp de concentration installé à Breendonk, entre
Bruxelles et Anvers et des collaborateurs de la police allemande. Le gouverneur allemand de la Belgique, le
général Alexander von Falkenhausen fut tenu prisonnier jusqu'en 1949, puis jugé, condamné à vingt ans de
prison, les juges militaires belges ayant tenu compte de son opposition aux nazis -qui lui valut d'être arrêtés
par ceux-ci- Après quelques années, il fut libéré et rentra en Allemagne où il épousa une ancienne résistante.
Sur divers plans, la guerre et l'occupation allemande eurent des suites durables dans l'évolution historique
de la Belgique. C'est surtout sur le plan des communautés linguistiques et culturelles que la politique
allemande de division entre flamands et wallons s'est faite sentir. Déjà, pendant la Première Guerre
mondiale, les Allemands -qui occupaient les neuf dixièmes du territoire belge- avaient imposé la scission des
administrations belges en deux autorités séparées, l'une à Namur pour la Wallonie, l'autre à Bruxelles pour
la Flandre, cette région étant considérée comme germanique pour la seule raison de la langue parlée par la
majorité de sa population. D'aucuns affirment que la présence en Belgique occupée du roi Léopold III a
empêché l'Allemagne de reprendre cette politique entre 1940 et 1944. Ce serait sous l'influence du
gouverneur général allemand Von Falkenhausen hostile aux nazis (et que ceux-ci arrêtèrent en 1944).
L'action de diplomates allemands traditionalistes non nazis aurait eu également une influence dans la
relative modération politique du Reich à l'égard du régime politique de la Belgique. Modération qui prit fin
en 1944 avec la division de la Belgique en deux gaus allemands, Flandre et Wallonie, sous l'égide des SS
tandis que le roi était déporté avec sa famille. Quant à l'activité économique, elle subit des atteintes telles que
la reconstruction d'après-guerre et les procès d'épuration ne purent en effacer complètement les
conséquences. Ce qui restait d'industrie automobile et aéronautique nationale indépendante de sociétés
étrangères disparut dans les bombardements. Les destructions industrielles, pillages et déportations (entre
autres dans les charbonnages du Hainaut) ne furent pas compensées par la modernisation qu'il aurait fallu
mettre en œuvre après la guerre. Sur le plan culturel, des journaux disparurent, d'autres apparurent dont
beaucoup ne tinrent pas longtemps.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont avec l'URSS l'une des deux plus grandes
puissances mondiales. Les États-Unis possèdent la première flotte de guerre, la première flotte de commerce,
ils détiennent 75 % des stocks d'or du monde (d'où la devise « dollar as good as gold », le dollar est aussi sûr
que l'or).
16 millions d'Américains furent incorporés dans les forces armées des États-Unis, 407 000 y périrent, dont
292 000 sur le champ de bataille.
Conséquences en Italie
Après 1945, l'Italie accuse le coup de la défaite des puissances de l'Axe : le référendum constitutionnel de
1946 signe le passage du régime monarchique qui avait survécu tout au long de la guerre, au régime
républicain. Grâce à la stabilité et aux politiques keynésiennes des nouveaux gouvernements républicains,
102, 103
l'Italie connaît ensuite une très forte expansion , phénomène appelé les Trente Glorieuses. Le
constructeur automobile Fiat devient le symbole du miracle italien, dont la période va des élections d'avril
104
1948 aux Jeux Olympiques de Rome en 1960 : 700 000 automobiles en 1955, 10 millions cinq ans après . Le
fabricant de scooters Vespa n'est pas en reste ; entre 1945 et 1965, il en vend 3,5 millions en Italie. Dans le
sillage de son expansion économique et de son retour à un statut de puissance de moyenne taille, l'Italie
adhère en 1949 à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord et en 1955, elle est admise aux Nations unies.
Conséquences en URSS
Staline n'est pas en reste et fut l'un des grands gagnants du conflit. Le
prestige et le rôle de l'Union soviétique sortent grandis bien au-delà des
seuls cercles communistes. Réintégrée dans le concert des nations, l'URSS
est membre permanent du Conseil de Sécurité.
Pour les Russes, cette grande guerre patriotique menée sur le front de l'Est
invoqua la survie de la nation. En portant un toast au peuple russe lors Graphique représentant les pertes
du défilé de la victoire, le 24 juin 1945, Staline confirmait le retour de militaires en Europe selon le front de
l'URSS à une forme plus accentuée de nationalisme grand-russe voire de combat, à droite les pertes sur le front
chauvinisme, aux dépens des minorités nationales et, bien vite, des Juifs de l'Est.
« cosmopolites ».
Les annexions de 1939-1940 sont confirmées, et d'autres sont venues s'ajouter à la victoire. L'URSS a
augmenté sa superficie de 475 000 km2 et sa population de 24 millions d'habitants, aussitôt soumis à une très
brutale soviétisation par la terreur. Derrière le rideau de fer, le système stalinien est progressivement
imposé pour des décennies à un empire immense allant de Berlin-Est à la Corée du Nord, en attendant le
basculement de la Chine et du Viêt Nam dans le camp communiste.
Cependant, l'URSS sort considérablement appauvrie de la guerre, qui lui a coûté plus de 25 millions de morts,
ainsi que les pires destructions jamais subies par un belligérant dans l'histoire humaine. En 1945, une
commission officielle estime que le coût des destructions équivaut au double des investissements consentis
lors des deux premiers plans quinquennaux des années 1930. Enfin, technologiquement, l'Union soviétique
accuse un retard sur l'Amérique, dont elle ne brise le monopole nucléaire qu'en 1949.
les expériences pseudo-médicales de nombreux médecins nazis dans les camps de concentration, notamment
du docteur Mengele ;
en France (massacres commis par les nazis, ayant touché plus de 30 000 personnes) :
exécutions d'otages par les Allemands à Châteaubriant, à Paris, à Lyon, à Limoges, etc. à partir de
l'automne 1941. L'historien Serge Klarsfeld a établi la liste de 1007 otages et résistants fusillés au Mont-
Valérien près de Paris, dont 117 étaient juifs ;
massacre d'Oradour-sur-Glane, le plus important avec 642 victimes dont des femmes et des enfants,
exécutés par la division SS Das Reich. Il y eut 4 rescapés ;
massacres à Ascq, à Tulle, à Maillé, à Buchères, à Étobon, à Saint-Pierre-de-Clairac etc. perpétrés par les
SS ;
torture et massacre des civils et des combattants du maquis du Vercors, par des unités de la Wehrmacht
et les miliciens de Joseph Darnand (juillet 1944) ;
persécutions sur les membres de familles de Français partis combattre ou restés au pays, comme
Geneviève de Gaulle, nièce du général, envoyée en camp de concentration.
en Belgique :
rationnement dramatique de la nourriture ;
installation d'un camp de concentration à Breendonk entre Bruxelles et Anvers ;
déportation de juifs et de résistants dans les camps de concentration allemands, révocation et arrestation
de hauts fonctionnaires et d'autorités communales ;
persécutions meurtrières exercées sur la population par les collaborateurs de l'Allemagne, entre autres le
massacre de familles à Courcelles, dans la province de Hainaut, la persécution sur des parents des
ministres Hubert Pierlot et Spaak du gouvernement belge libre de Londres dont certains membres seront
fusillés, exécutions de notables comme le gouverneur de la Société Générale de Belgique et le bâtonnier
Braffort ;
déportation en Allemagne du roi, de son épouse et des enfants royaux.
en Union soviétique :
famine volontaire et mises à mort préméditées de prisonniers de
guerre russes (3 millions de morts) ;
famine délibérée des civils de la cité de Leningrad assiégée
(700 000 victimes) ;
20 millions de citoyens de l'Union soviétique sont tués, dont un très
grand nombre de prisonniers de guerre exécutés par les Allemands, et Prisonniers de guerre soviétiques.
aussi des civils dont les villages et villes sont anéantis ; Camp de Mauthausen.
2 230 000 personnes furent tuées en Biélorussie pendant les trois
années d'occupation allemande. Plus de 600 villages comme Khatyn
furent totalement rasés et leurs populations massacrées.
en Yougoslavie :
déportation de dizaines de milliers de Serbes, Juifs et Roms dans les camps de la mort (notamment dans
le Camp de concentration de Jasenovac) par les Oustachi croates. Ceux-ci sont responsables du
massacre global de 300 000 à 400 000 personnes, ainsi que de multiples conversions forcées au
catholicisme.
Il faut encore mentionner l'exécution sommaire de civils et de soldats alliés en uniforme (en particulier
certains paras parachutés par le SOE afin d'encadrer les maquis ainsi que de certains pilotes, dont Martin
Bormann autorisa et encouragea le lynchage en 1944).
Bombardements de villes
Certaines opérations de bombardement de villes ont causé de
nombreuses victimes civiles. Le nombre de victimes civiles était
parfois un but recherché pour affaiblir le « moral » de l'adversaire.
En Allemagne :
le bombardement de la ville de Hambourg, nom de code
« opération Gomorrhe » est estimé avoir fait 40 000 victimes,
le plus lourd bilan humain en Europe pour ce type
d'opération ;
l'estimation du nombre de victimes du bombardement de
Dresde a considérablement fluctué, de 25 000 selon la ville Amas de cadavres après le bombardement de
de Dresde en mars 1945 jusqu'à 250 000 selon la Dresde. La plupart des corps furent regroupés
propagande nazie dans les pays neutres à la même époque, ainsi afin d'être incinérés sur place, souvent
puis des chiffres similaires selon la 109
propagande soviétique sans même avoir été identifiés, pour éviter les
dans le contexte de la Guerre froide . Une commission épidémies.
d'historiens réunis en 2004-2010 à l'initiative de la ville de
Dresde en a finalement
110
fixé le bilan maximum à
25 000 morts .
En France, en Belgique et aux Pays-Bas, après les bombardements allemands de 1940 et, durant les années de
l'occupation allemande, les bombardements alliés des installations industrielles dont la production est
réquisitionnée pour l'effort de guerre du Reich, surviennent les bombardements de la campagne de libération de
l'Europe qui meurtrissent les régions de Normandie, des villes comme Paris, Bruxelles, Liège et Anvers victimes
de l'offensive allemande des avions sans pilote V1 et des missiles V2, et encore l'Ardenne belge victime de
l'ultime offensive allemande. Entre 1940 et 1945, la France reçoit 550 000 tonnes de bombes des Anglo-
Américains,
111
soit 22 % du total déversé sur le continent. L'estimation du nombre de victimes varie de 50 000 à
70 000 .
En Grande-Bretagne, le bombardement de villes britanniques, et de Londres en particulier, nom de code « Blitz »
est estimé avoir fait 14 500 victimes.
Cannibalisme
Plusieurs rapports écrits et témoignages colligés par la Section australienne des Crimes de guerre du
Tribunal de Tokyo et analysés par l'enquêteur William Webb (en) (le futur juge en chef du Tribunal),
démontrent que les soldats japonais commirent des actes de cannibalisme à l'encontre des prisonniers alliés.
Dans bien des cas, ces actes étaient motivés par la famine, mais selon l'historien Yuki Tanaka, « le
cannibalisme était souvent une activité systématique menée par des escouades entières et sous le
120
commandement d'officiers . »
Selon le témoignage de nombreux prisonniers comme le soldat indien Hatam Ali, les victimes étaient parfois
dépecées vivantes. Les plus hauts gradés connus ayant pratiqué le cannibalisme sont le lieutenant-général
Yoshio Tachibana, qui avec 11 membres de son personnel, a été jugé pour avoir fait décapiter et mangé un
aviateur américain en août 1944 à Chichi Jima et le vice-amiral Mori pour avoir mangé un prisonnier lors
121, 122, 123
d'une réception tenue en février 1945 .
Bombardements
Le Service aérien de l'armée impériale japonaise et celui de la marine menèrent, de 1937 à 1945, une
campagne systématique de bombardements contre des objectifs civils en Extrême-orient et même contre la
ville de Darwin en Australie (voir : raids aériens sur l'Australie). Les zones les plus éprouvées furent les
grandes villes chinoises comme Shanghai et Chongqing. À l'automne 1937, la violence des bombardements de
Nankin et de Canton entraina une résolution de blâme du Comité aviseur de l'Extrême-Orient de la Société
des Nations à l'encontre du Japon. Lord Cranborne, le sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères de
Grande-Bretagne, émit sa propre déclaration d'indignation : « Les mots ne peuvent exprimer le sentiment de
profonde horreur avec lequel la nouvelle de ces raids a été reçue par le monde civilisé. Ils sont souvent
dirigés contre des endroits éloignés de la zone d'hostilité réelle. L'objectif militaire, s'il existe, semble prendre
125
une place secondaire. Le but principal semble être d'inspirer la terreur par le massacre des civils … »
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité l'arme nucléaire est utilisée par
les États-Unis pour les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki. Le
nombre de victimes immédiates est estimé à 70 000 pour Hiroshima et 30 000 pour
Nagasaki. Le nombre d'habitants étant très mal connu à cause des mouvements de
population en temps de guerre, d'autres estimations montent à
126
237 000 victimes .
En 2004, Yoshimi découvrit toutefois dans les archives nationales australiennes des documents démontrant
que des gaz toxiques avaient été testés sur des prisonniers australiens et néerlandais en 1944 en
129
Indonésie .
À ces armes chimiques, s'ajoutent les armes bactériologiques produites par l'unité 731 et employées à
maintes reprises contre des civils en Chine et contre l'armée soviétique lors de la bataille de Halhin Gol.
Viols de guerre
Toutes les troupes belligérantes de la Grande Guerre avaient commis ou laissé commettre de nombreux viols
130
de guerre . Les historiens Ian Kershaw et Rees rapportent que contrairement à la propagande de la
Wehrmacht qui défendait le mythe d'une armée saine, des viols à grande échelle ont été commis par l'armée
131
allemande .
Les estimations concernant le nombre de viols de femmes soviétiques par la Wehrmacht atteint
132, 133, 134, 135
les 10 000 000, avec entre 750 000 et 1 000 000 d'enfants nés du fait de ces viols .
136
L'Armée rouge fut explicitement encouragée , en représailles aux exactions massives du Reich en URSS, à
terroriser les populations allemandes par le viol et les pillages à grande échelle : selon Hanna Schissler, de
nombreuses Allemandes de l'Est envahi ont subi en 1945 les violences systématiques des soldats
137
soviétiques . En Yougoslavie théoriquement alliée, Milovan Djilas se plaignit en personne à Staline de
milliers de viols, le dictateur soviétique lui répondant cyniquement que l'Armée rouge avait assez enduré
138
pour ne pas devoir s'attarder à ce genre de récriminations .
Selon l'historien Robert J. Lilly, environ 14 000 femmes ont été violées par les troupes américaines en
Angleterre puis en Normandie. Quant au nombre de victimes en Allemagne, territoire ennemi, il est
139
inconnu . Certains militaires coupables ont été exécutés, comme dans l'Affaire Clarence Whitfield,
condamné à mort par pendaison le 20 juin 1944 à Canisy par la cour martiale. Vingt-et-un GIs furent
condamnés en France pour viol, et les autorités militaires américaines invitèrent les victimes à assister à la
140
pendaison des coupables .
L'historien Peter Schrijvers estime que plus de 10 000 femmes ont été violées par les troupes américaines à
141
l'occasion de la bataille d'Okinawa .
Autres crimes
Sur le territoire soviétique, les politiques qui étaient appliquées aux populations juives furent relativement
les mêmes. Dès 1941, Ces politiques et restrictions alimentaires touchèrent les soldats de l'URSS tout au long
de la poussée des armées allemande vers l’intérieur du pays. Il s’agissait, dès lors, d’une « géopolitique de la
mort par la famine [1] ». Ce n’est pas moins de 3 millions de prisonniers de guerre soviétique sur un total de
142
5,7 millions qui perdirent la vie aux mains des Allemands et de leurs stratégies .
De plus, les tensions, les problèmes de transport sur le front de l’Est et les besoins en ressources par les
armées allemandes forcèrent la prise de ravitaillement russe qui, au détriment des civils locaux, allait
permettre de poursuivre les affrontements et fortifier le moral nazi. Parmi les gens considérés comme
« improductifs », donc les civils, près de 200 000 sont morts de faim, dans les secteurs où les ravitaillements
142
furent confisqués .
[1] Christian Gerlach, « Politique alimentaire, faim et persécution des Juifs de 1939 à 1945 », traduit de
l’allemand par Olivier Mannoni, Revue d’Histoire de la Shoah, No 209, 2018, p. 434.
Des forces non négligeables sont ensuite distraites du front en pleine offensive allemande de l'été 1941, afin
de déporter la totalité des Allemands de la Volga et du reste de l'URSS, descendants de colons présents depuis
deux siècles. Au printemps 1944, sous la fausse accusation de collaboration, quatorze peuples représentant
deux millions de victimes, dont l'intégralité des Tchétchènes-Ingouches, des Tatars de Crimée, des Kalmouks,
des Karatchaïs, etc. sont déportés collectivement en Sibérie et en Asie centrale. La déportation des
600 000 Tchétchènes, femmes, enfants, militants communistes et soldats décorés compris, fut accomplie en
145
six jours par le NKVD en mars 1944, ce qui reste à ce jour la plus rapide déportation de l'histoire . Les biens
des peuples déportés furent cédés à des colons russes. Leurs républiques autonomes souvent supprimées et
leurs villes débaptisées, et en 1949, un décret du Soviet Suprême déclara que les peuples « punis » resteraient
exilés à perpétuité. Ces mesures ne furent abrogées que sous Khrouchtchev puis sous Gorbatchev.
À la reprise des Pays baltes, de l'Ukraine, de la Moldavie et de la Pologne orientale (1945), de nouvelles
déportations massives au Goulag frappèrent bien sûr les collaborateurs locaux des nazis, mais aussi les
résistants non communistes et ceux qui après s'être battus contre les nazis ou leurs équivalents locaux,
refusèrent de déposer les armes, enfin les populations civiles accusées à tort ou à raison de soutenir ces
derniers. Selon Anne Applebaum et Jean-Jacques Marie, 6 à 10 % des populations baltes, polonaise, ouest-
ukrainienne ou moldave se trouvent ainsi en déportation à la fin des années 1940. Des rafles massives de
"suspects" ont également lieu au fur et à mesure de l'avancée de l'Armée rouge en Europe de l'Est, emportant
sans retour des milliers d'intellectuels, démocrates, francs-maçons, réseaux juifs de résistance, prêtres ou
étrangers : ainsi disparut en février 1945 à Budapest, le héros du sauvetage des Juifs hongrois, Raoul
Wallenberg.
Il faut leur ajouter les centaines de milliers de soldats soviétiques déportés pendant la guerre pour
« défaillance » ou pour esprit critique, tel Alexandre Soljenitsyne arrêté sur le front de Prusse-Orientale en
février 1945 pour avoir mis en doute, dans une lettre privée, le génie militaire de Staline. De nombreux
anciens prisonniers de guerre des Allemands (avoir été capturés faisait d'eux des « traîtres »), travailleurs
civils volontaires ou forcés en Allemagne, furent également traités en coupables à leur retour (souvent forcé)
au pays, au même titre que les débris de l'armée Vlassov, et allèrent former la génération d'après-guerre des
captifs du Goulag. Quant aux centaines de milliers de prisonniers de guerre, les derniers Allemands ne furent
relâchés qu'au milieu des années 1950, beaucoup périrent en détention, et les Japonais survivants furent
146
définitivement assignés au Kazakhstan parmi les 170 000 Coréens déjà déportés là depuis les années 1930 .
Enfin à l'issue de la guerre, les frontières furent redessinées, réduisant globalement l'espace de l'Allemagne
d'avant-guerre.
L'ensemble de ces éléments conduit à la fin de la guerre et dans les années qui suivent à d'importants
transferts de populations d'est en ouest, notamment de nombreux germanophones. En tout, 8 millions
d'Allemands ont été expulsés en 1945 de l'Europe centrale et orientale, dont 2 millions des anciens territoires
du Reich situés de l'est de la ligne Oder-Neisse, et cédés à la Pologne. Ces populations ont dû chercher refuge
au sein de l'Allemagne occupée où des camps de réfugiés, les Grenzdurchgangslager, ont dû être construits à
la hâte pour les héberger.
Des consistantes minorités italiennes existaient avant la guerre dans les Balkans, et notamment en Dalmatie
et en Istrie. Entre 1945 et 1947, à la suite de la cession de l'Istrie et de la ville de Zadar à la Yougoslavie, plus
de 300 000 Italiens d'Istrie et Dalmatie furent obligés de quitter ces régions et de rejoindre l'Italie. De même,
pour les 35 000 Italiens qui habitaient les anciennes colonies italiennes de Rhodes et du Dodécanèse, cédées à
la Grèce.
Un phénomène comparable s'est produit en Asie : 13 millions de Japonais durent quitter la Corée, la Chine et
les îles du Pacifique conquises au xixe siècle par l'empire du Soleil-Levant. Comme en Allemagne, cet afflux
important de réfugiés dans un pays en ruines accrut dans l'immédiat la misère des civils, mais compensa les
pertes démographiques pour relever les défis de la reconstruction.
Dégâts culturels
Dans les pays occupés, les nazis ont volé d'innombrables œuvres d'art, collections juives en tête. Ce pillage est
orchestré particulièrement par Hermann Göring et Alfred Rosenberg suivant le principe du Kunstschutz.
147
Selon l'historien Marc Mazower , les agents de Rosenberg, rien qu'en Europe occidentale, ont pillé pour
674 trains de marchandises, meubles et objets saisis dans les appartements des Juifs déportés.
Les Allemands ont aussi emmené de nombreuses archives privées et publiques de toute sorte, dont beaucoup
149
ont été perdues, ou récupérées par les Russes qui les dissimulèrent pendant un demi-siècle . Si une partie
des trésors volés est découverte par les Alliés à la chute du Reich et rendue aux musées et aux propriétaires
légitimes de France, de Belgique et des Pays-Bas, l'URSS puis la Russie ont toujours refusé de restituer
certains chefs-d'œuvre figurant dans le butin de l'Armée rouge en 1945, ainsi le célèbre « trésor de
150
Priam ». Les nazis ont aussi, çà et là, détruit des toiles représentatives de ce qu'ils qualifiaient d'« art
dégénéré ». Par exemple, ils ont organisé au jardin des Tuileries, le 27 mai 1943, un autodafé de 500 œuvres
de Picasso, Léger, Klee et Ernst. Quant aux Soviétiques, ils ont aussi emmené de nombreuses archives et
œuvres d'art privées dans les pays qu'ils ont libérés ou occupés en 1944-45, dont fort peu ont revu, après
151
1990, leur pays d'origine .
Nombre de vieilles villes japonaises, surtout faites de bois et de papier, ont flambé sous les bombardements.
Des villes telle Kyoto ont toutefois été épargnées par les bombardiers américains en raison de leur
patrimoine prestigieux. En Europe, l'abbaye du Mont-Cassin, berceau du monachisme bénédictin au
e
vi siècle, a été bombardée par les alliés lors de la bataille du Monte Cassino en 1944.
152
L'historien Jörg Friedrich a établi la liste des dégâts patrimoniaux subis
par les villes allemandes : ainsi ont été radicalement dévastées des villes
telles Berlin, Hambourg, Cologne, Dresde, Nuremberg, Breslau, ou encore
bon nombre de villes moyennes au passé très prestigieux telles Potsdam,
Fribourg, Ulm, Wurtzbourg, ou Bayreuth. Les 28 villes de la Ruhr ont aussi
été durement bombardées et inondées. En sus de divers cathédrales, palais
et centres historiques, ont par exemple flambé les maisons natales de
Goethe, de Kleist, de Martin Luther ou des frères Grimm.
Jörg Friedrich établit aussi que quelque 40 % des archives allemandes Vue aérienne de Hambourg après
totales ont été perdues, ainsi que quelque 8 millions d'ouvrages des l'opération Gomorrhe, 1943.
bibliothèques publiques, dont des milliers de thèses irremplaçables, des
incunables et des manuscrits précieux. À titre d'exemple, la bibliothèque
nationale bavaroise de Munich a perdu 500 000 volumes, celle de Hambourg 650 000, celle de l'université de
Münster 360 000. Selon l'historien, « on n'avait jamais brûlé autant de livres de l'histoire de l'Humanité ».
Toutefois, la majorité des ouvrages, documents et œuvres d'art amovibles, dissimulés dans des mines, des
bunkers ou des fermes, ont été préservés.
John Keegan relève que les bombardements allemands ont détruit toute la vieille ville de Varsovie, le centre
Renaissance de Rotterdam (détruit en mai 1940) et une grande partie de la City de Londres. Beaucoup de
villes biélorusses (Minsk), ukrainiennes (Kiev, Kherson, Kharkov) et russes (Tsarskoïe Selo près de
Petrograd/Leningrad, Tsaristyne/Stalingrad, Koursk) ont été sévèrement endommagées et ont perdu leurs
centres anciens lors de leur conquête par les Allemands ou de leur reconquête par l'Armée rouge. En France,
Bordeaux est le seul grand port de la côte atlantique française à sortir à peu près indemne de la guerre, mais
les centres médiévaux de Caen et de Rouen ont été ravagés par les bombardements américains et les combats
de rue. Vienne et Budapest ont été endommagées lors de leur conquête par les Soviétiques. Cependant,
relève-t-il, des joyaux tels Oxford et Cambridge n'ont jamais été bombardées, ni Athènes ou Venise. Paris a
peu souffert dans son patrimoine, alors que les Allemands ont fait sauter tous les ponts de Florence en août
1944, sauf le Ponte Vecchio, le plus ancien et le plus prestigieux (en fait le seul trop étroit pour les blindés).
Après la guerre, beaucoup de centres-villes et de monuments ont dû être reconstruits à l'identique. Quelques-
uns sont restés en l'état à titre de mémorial, telle l'église du souvenir sur le Kurfürstendamm de Berlin,
d'autres ont simplement disparu. Des impacts de balles sont encore visibles sur certaines façades de
monuments parisiens et normands, ainsi à l'École militaire, à l'École des Mines ou sur le palais de Justice à
Paris, également sur le Palais de justice de Rouen. D'autres cités ravagées ont été après-guerre le laboratoire
de l'urbanisme moderne, ainsi la reconstruction du Havre confiée à l'architecte Auguste Perret.
Beaucoup de villes ou villages ont perdu leurs quartiers historiques, tels que ceux situés en Normandie,
notamment durant le printemps 1940 et en 1944. Dans cette région seule, en plus des pertes civiles d'au
moins 20 000 victimes, des pertes et dégâts culturels sont à déplorer.
Après la Seconde Guerre mondiale se sont dessinés les rapports de forces qui ont caractérisé la guerre froide,
mais aussi un grand nombre de situations géopolitiques actuelles.
Le travail de reconstitution historique de cette période est toujours en cours, et sujet à de nombreuses
controverses, propres à exacerber les sensibilités nationales : la collaboration française sous Vichy en est un
exemple. Les affrontements violents entre collaborateurs et résistants en France, en Italie ou dans les
Balkans, ont causé des traumatismes durables, et le conflit meurtrier en ex-Yougoslavie (1991-1995) a vu
ressurgir explicitement bien des vieilles rancunes. En Asie, les habitants des pays limitrophes du Japon
(particulièrement la Chine et la Corée) restent inquiets du révisionnisme japonais, d'autant que le
gouvernement du Japon d'après-guerre a toujours fait preuve d'ambiguité concernant son rôle pendant la
période impérialiste (qui commence en 1910 avec la colonisation de la Corée, c'est-à-dire bien avant le début
de la Seconde Guerre mondiale) à l'image des visites répétées de personnalités politiques japonaises au très
controversé sanctuaire Yasukuni ou encore du problème des manuels scolaires japonais, qui tendent à
embellir le passé du Japon.
Par ailleurs, le génocide juif a donné lieu à un important programme de dédommagements de guerre.
Toutefois, les Alliés n'ont pas souhaité répéter l'erreur des dédommagements trop lourds exigés à l'Allemagne
après la Première Guerre mondiale (voir Réparations de la Première Guerre mondiale), ce qui a permis au
pays de connaître un « miracle économique », et d'intégrer la Communauté européenne du charbon et de
l'acier (CECA), prélude à la Communauté européenne. Le plan Marshall a permis aux économies
européennes de se reconstruire.
Bilan
Ce conflit fut le plus coûteux en vies humaines de toute l'histoire de l'humanité. On recense plus de 55
153
millions de morts (dont 39 millions d'Européens) avec plus de victimes civiles que militaires. L'URSS a
payé le plus lourd tribut avec plus de 26 millions de victimes (26 600 000 en réalité), civils et militaires (14 %
de sa population).
Des peuples entiers sont presque décimés : les trois quarts des Juifs d'Europe ont péri par suite du génocide.
Le plus terrible s'est produit en Europe centrale et orientale : la Pologne a perdu 18 % de sa population, la
Yougoslavie plus de 10,6 %, et la Biélorussie (au sein de l'URSS), entre 25 et 33 % de sa population. Combats,
pillages, terres brûlées et sabotages ont ravagé l'économie. Les populations en sortent démunies.
Nombre de régions et de villes ont connu des bombardements ravageant plusieurs quartiers : Rotterdam,
Bruxelles, Liège entre autres. D'autres sont radicalement ravagées : Caen, Le Havre, Rouen, Saint-Lô,
Hiroshima, Nagasaki, Tokyo, Hambourg, Dresde, Stalingrad, Leningrad, Sébastopol, Kharkov, Varsovie,
Budapest, Berlin sont les plus connues. Un grand nombre de pays demandent également réparation de
guerre à l'Axe. Les Pays-Bas vont jusqu'à proposer un Plan d'annexion d'une partie de l'Allemagne, et
renvoient en Allemagne les citoyens allemands ayant aidé le Reich lors de son occupation du pays.
Œuvres liées
Radiophonie
La radio fut pendant toute la guerre une arme de propagande fondamentale. Sous l'occupation nazie, des
millions d'Européens écoutèrent chaque jour en cachette la BBC, dont les émissions en toutes les langues
entretenaient l'espoir. Winston Churchill galvanisa le Parlement, la nation britannique et les peuples occupés
à coup de discours radiodiffusés, et Charles de Gaulle, surnommé le "général Micro" par la propagande
vichyste, ne fut longtemps qu'une voix pour beaucoup de Français.
La radio de Londres accueillit les célèbres chroniques de Jean Oberlé, de Maurice Schumann et de Pierre Dac
dans le cadre des émissions « Honneur et Patrie » et « Les Français parlent aux Français ». L'audience
énorme acquise par leur ennemi, le redoutable orateur ultra-collaborationniste Philippe Henriot, obligea la
Résistance à exécuter ce dernier (27 juin 1944).
Les Belges Jan Moedwil et Victor de Laveleye parlent au nom de leur gouvernement en exil, de Laveleye
inventant un signe de propagande qui devient vite fameux. Il s'agit du signe V exécuté, pour signifier la
première lettre du mot Victoire/Victory, avec l'index et le majeur de la main, signe que peuvent exécuter, par
défi, les habitants des pays occupés et qui devient vite mondialement connu grâce au premier ministre
britannique Winston Churchill à qui on en attribue souvent, et à tort, la paternité.
Sont également passées à la postérité les émissions antinazies de Thomas Mann, qui joutait avec Goebbels
par-delà l'Atlantique, ou les chroniques de George Orwell en Grande-Bretagne. Avides de nouvelles
impartiales, beaucoup de francophones appréciaient aussi la radio suisse, et notamment les éditoriaux
réputés de René Payot.
Chaque camp utilisa à ses micros des ressortissants du pays ennemi pour
saper le moral de ses civils et de ses soldats. Dès la Drôle de Guerre,
Goebbels fit parler au micro de Radio-Stuttgart, non sans succès, un
animateur francophone identifié comme étant le journaliste pronazi Paul
Ferdonnet. William Joyce, dit « Lord Haw-Haw », un Américain d'origine
nord-irlandaise, anima des émissions de propagande pro-allemande à
destination du Royaume-Uni, que captèrent des millions d'auditeurs. Les
Japonais utilisèrent également les services de diverses speakerines nippo-
américaines ou anglophones, désignées par les GI sous le nom collectif de
Tokyo Rose (« la Rose de Tokyo »). Inversement, le Ml Paulus, le vaincu de
Stalingrad, parla à la radio de Moscou.
Cinq volumes de chroniques françaises de la BBC ont été éditées par Jean-
Louis Crémieux-Brilhac sous le titre Les voix de la liberté. Ici Londres, La
Documentation française, 1975.
En Belgique, la presse clandestine se déploie, parfois pour retrouver sa tradition de la Première Guerre
mondiale, comme dans le cas de La Libre Belgique imprimée très professionnellement, mais, le plus souvent,
sous la forme de feuilles imprimées avec des moyens modestes ou encore de journaux d'origine syndicale.
Un coup extraordinaire est réussi par une équipe de résistants qui imite Le Soir, journal remontant au
e
xix siècle, mais réquisitionné par les Allemands pour devenir une feuille pro allemande d'où son surnom de
« Soir volé ». L'imitation distribuée dans les kiosques ressemble, à première vue, à son modèle, mais le
contenu en est truffé d'articles d'informations et de plaisanteries anti nazies. Des milliers d'exemplaires sont
dans les mains de la population ébaubie, mais les Allemands n'auront de cesse de découvrir les coupables
dont certains seront déportés et fusillés.
Photographie
Parmi les nombreux photographes de guerre, on peut citer Robert Capa, présent le jour J sur les plages
d'Omaha Beach.
Nombre de photos aux auteurs moins connus du grand public sont entrées dans la mémoire collective, ainsi
le célèbre cliché des Américains plantant la bannière étoilée au sommet d'Iwo Jima, ou celui des Soviétiques
Iegorov et Kantara attachant le drapeau rouge sur le Reichstag.
La V-J Day in Times Square, photo emblématique du "V-J Day" (Victory over Japan)
reste celle qui fit la couverture de Life Magazine, prise à Times Square le 14 août 1945
(heure de la Côte Est) ; on la doit au photojournaliste allemand Alfred Eisenstaedt.
De la même manière que le jour le plus long, les photographes de presse ont tenté
d'immortaliser par le cliché captant le mieux les évènements suivants : Elbe Day
(jonction des troupes alliées américaines et soviétiques sur le sol allemand), Jour V-E
(victoire en Europe) et Jour V-J (victoire sur le Japon).
Embrassade à Times
Square (New York) le
Littérature et bande dessinée jour du V-J.
Fondées dans la clandestinité, les Éditions de Minuit entretinrent la résistance
intellectuelle en France, publiant notamment Le Silence de la mer de Vercors (1941),
un appel à opposer un mutisme digne aux tentatives de séduction de l'occupant.
Des recueils collectifs tels que Le Cahier noir ou L'Honneur des Poètes (1943) répliquèrent aux écrivains
collaborationnistes tels que Céline, Brasillach, Lucien Rebatet. Des auteurs célèbres tels le prix Nobel
norvégien Knut Hamsun ou le philosophe italien Giovanni Gentile mirent aussi leur plume au service de la
cause allemande.
L'une des premières bandes dessinées destinées à édifier la jeunesse sur le déroulement du conflit fut La bête
est morte ! par Calvo (juin 1945). Maus, composée par Art Spiegelman, aborde la Shoah.
Beaucoup d'écrivains choisirent de ne pas publier pendant la durée de la guerre pour ne pas devoir passer
par les services d'éditeurs contrôlés par l'occupant, ainsi André Malraux ou Roger Martin du Gard.
Cependant, en France, où la vie culturelle fut particulièrement animée et brillante pendant la guerre, une
très large partie de la production théâtrale, littéraire ou philosophique ne fit aucune allusion au conflit en
cours, bien des créateurs semblant s'accommoder plus ou moins de la mainmise allemande sur leurs
éditeurs en particulier et sur la vie culturelle en général (Philippe Burrin, La France à l'heure allemande 1940-
1944, Seuil, 1995).
De nombreux poètes écrivirent pour la Résistance, ainsi Louis Aragon composant La Rose et le Réséda pour
exalter l'union de « celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas », ou Paul Éluard composant Liberté ou
chantant le martyre de Gabriel Péri. Ils furent parfois victimes de la répression, ainsi Robert Desnos en
France, Kak Munj au Danemark.
Des témoins cherchant à analyser les causes de la guerre et de la défaite produisirent des œuvres que leur
lucidité reconnue et leur finesse d'écriture rendent toujours utilisables aujourd'hui, ainsi l'historien Marc
Bloch (fusillé pour Résistance par les nazis) rédigeant L'Étrange Défaite dès l'été 1940, ou le philosophe
catholique Jacques Maritain, militant de la France libre, publiant À travers le désastre à New York.
De nombreux contemporains tinrent des journaux intimes souvent de grande qualité, tels Ernst Jünger,
affecté dans les forces d'occupation à Paris, le professeur résistant Jean Guéhenno en France, ou à
Amsterdam la très jeune Anne Frank, victime de la Shoah.
Le traumatisme immense causé par la Déportation se reflète dès l'immédiat après-guerre dans les nombreux
récits aussitôt produits par des rescapés des camps de concentration, qu'ils soient politiques (L'Espèce
humaine de Robert Antelme, L'Univers concentrationnaire de David Rousset, prix Renaudot 1946) ou juifs
(ainsi Primo Levi).
Après sa conclusion, la Seconde Guerre mondiale n'allait pas cesser d'être une source intarissable
d'inspiration et de réflexion pour les auteurs, qu'ils aient ou non vécu les évènements. En témoignerait
encore, tout récemment, le succès en librairie des Bienveillantes de Johnattan Littel (2006).
Chansons et poèmes
It's a Long Way to Tipperary : chanson britannique (1912).
Bella ciao : chant de révolte italien (1944).
Lili Marleen : chanson allemande avec des paroles inspirées d'un poème du soldat Hans Leip, sur une musique
de Norbert Schultze.
Le Chant des partisans : chanson française avec des paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel sur une
musique de Anna Marly.
Le Chant des déportés (ou Chant des marais) : chant composé, en 1934 par les détenus du K.Z. de Borgermoor.
Chant des Marines (From the halls of Montezuma…) : chant militaire américain.
Blood on the Risers : chant militaire américain (parachutistes) écrit à l'époque.
Yankee Doodle (Yankee Doodle keep it up, Yankee Doodle Dandy…) : chant patriotique américain.
In the Mood : instrumental américain de Glenn Miller.
Les Ricains par Michel Sardou : évocation postérieure à la guerre.
Divers chants patriotiques soviétiques ont aussi marqué cette guerre, et notamment Moskva (Moscou) et
Stalingrad, évoquant la résistance de ces deux villes, ainsi que Plaine Oh ma Plaine…. En outre, un chant
communiste plus ancien 154
revint alors à l'actualité, le chant russe des Partisans (« À l'appel du Grand Lénine, se
levaient les partisans… »).
Fanny de Laninon, de Pierre Mac Orlan : une histoire d'amour (« … c'était elle ma bonne amie… »), la guerre en
trois vers (« … Tonnerre de Brest est tombé, pas du bon côté, tout s'est écroulé… »), le désespoir du narrateur
malgré la paix (« … J'n'ai plus rien en survivance… »).
Barbara, de Jacques Prévert : une histoire d'amour (« … Ruisselante ravie épanouie… »), la guerre en trois vers
(« … Sous cette pluie de fer de feu d'acier de sang… »), le désespoir du narrateur malgré la paix (« … Mais ce n'est
plus pareil et tout est abîmé… »).
Fleur de Paris (chanson) par Jacques Hélian.
Filmographie
Si l'on produit sans surprise un certain nombre de films de propagande pendant la guerre, beaucoup de
réalisations visent d'abord à détendre les spectateurs dans une période très dure. Goebbels fit ainsi
155
délibérément produire beaucoup plus de comédies musicales ou de films de style hollywoodien que
d'œuvres proprement nazies (Le Juif Süss) ; cela dit, la contribution de Leni Riefenstahl au Triomphe de la
volonté lui sera reprochée régulièrement dans l'Allemagne d'après-guerre.
Staline commanda à Serguei Eisenstein le film Alexandre Nevski (1938), transposant le conflit à venir avec la
nation germanique dans le contexte des Croisades baltes médiévales.
Aux États-Unis, ce sont les personnages de dessin animé qui prennent parti dans le conflit ; projetés avant les
actualités cinématographiques, ces dessins animés avaient un fort impact sur l'opinion. Blitz Wolf est
particulièrement représentatif, par Tex Avery.
Notes et références
1. La France est, de 1939 à 1940, sous le régime de la Troisième République française. À partir de 1940 et jusqu'en
1943, la France libre — soutenue par la résistance intérieure française — combat aux côtés des Alliés, de même
qu'en 1943 l'Armée d'Afrique sous les ordres du Commandement en chef français civil et militaire d'Alger. Le
gouvernement de Vichy collabore activement avec l'Allemagne, en mettant à disposition des bases militaires et en
résistant aux offensives alliées outre-mer, en Syrie et en Afrique du Nord. Les forces françaises fusionnent en
1943 pour former le Comité français de la Libération nationale, auquel succède l'année suivante le Gouvernement
provisoire de la République française qui réussit à obtenir la reconnaissance internationale.
2. En 1939, l'invasion germano-soviétique efface de la carte la Deuxième république de Pologne dont le
gouvernement s'exile à Londres et continue le combat aux côtés des Alliés, grâce aux forces polonaises évacuées
à travers la Roumanie vers l'Égypte britannique. Les communistes polonais forment de leur côté à l'été 1944, avec
le soutien soviétique, un Comité polonais de Libération nationale puis un gouvernement provisoire de la république
populaire de Pologne qui prend le pouvoir en 1945.
3. « Deuxième Guerre mondiale » est un synonyme de « Seconde Guerre mondiale ». Selon certains grammairiens, il
faut employer « deuxième » lorsqu'il y a au moins un troisième élément et « second » lorsqu'il n'y en a que deux
mais, selon Le Petit Robert de 2011, article Deuxième, cette distinction, que le Littré qualifiait de « tout arbitraire »,
n'est faite que par certains puristes. « Seconde Guerre mondiale » est plus fréquent et plus optimiste d'après
« Seconde Guerre mondiale (https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/redirection/ficheuid/8873588) », Grand
Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française, 2000 (consulté le 15 juillet 2012).
4. Raymond Cartier, La Seconde Guerre mondiale, vol. 2, 1964, finale.
5. La Paix de Versailles et ses conséquences sur les relations franco-allemandes de l'entre-deux-guerres. (http://ww
w.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19190628).
6. Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - traité de Versailles 28 juin 1919 (http://www.larousse.fr/ency
clopedie/divers/trait%C3%A9_de_Versailles/148669) », sur www.larousse.fr (consulté le 11 avril 2017).
7. Yves Durand 1997, p. 59-78.
8. (en) « Lebensraum (https://encyclopedia.ushmm.org/content/en/article/lebensraum) », sur
encyclopedia.ushmm.org (consulté le 18 avril 2024)
9. « Traité de Versailles 1919 | PDF (https://fr.scribd.com/doc/11553826/Traite-de-Versailles-1919) », sur Scribd
(consulté le 18 avril 2024)
10. Jean Quellien, La Seconde Guerre mondiale 1939-1945, p. 32
11. Jean Quellien, La Seconde Guerre mondiale 1939-1945, p. 33
12. Jean Quellien, La Seconde Guerre mondiale 1939-1945, p. 34.
13. Jean Quellien, La Seconde Guerre mondiale 1939-1945, p. 35.
14. François Paulhac, Les accords de Munich et les origines de la guerre de 1939, Librairie philosophique J. Vrin,
coll. « Problèmes et controverses », 1988, 271 p. (ISBN 978-2-7116-4262-5,
OCLC 802480002 (https://worldcat.org/fr/title/802480002), lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=Cqhy3
PDyK6UC&pg=PP1)), p. 216.
15. Yves Durand, Histoire générale de la deuxième guerre mondiale, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. « Bibliothèque
complexe » (no 4), 1997, 988 p. (ISBN 978-2-87027-740-9,
OCLC 901485409 (https://worldcat.org/fr/title/901485409), lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=OTdUw
Gc_BUgC&pg=PP1)), p. 36.
16. Y. Yoshimi and S. Matsuno, Dokugasusen Kankei shiryo II, Kaisetsu, Jugonen senso gokuhi shiryoshu 1997, p. 27-
29.
17. L'Allemagne fournit des conseils militaires et des armes, et Hitler déclare qu'ils sont alliés ; cependant, aucune
déclaration officielle finlandaise n'a eu lieu.
18. Commentaire d'Alexander Cadogan sur des notes de 1939 de son journal. Ce commentaire est reproduit dans
Alexander Cadogan, The diaries of Sir Alexander Cadogan, O.M., 1938-1945, Londres, Cassell, 1971, p. 167,
consultable fragmentairement par recherches de mots sur Sir Alexander Cadogan (https://books.google.be/book
s?hl=fr&id=flgwAAAAIAAJ&q=%22was+cruel+to+Poland%22). Cité par John L. Heineman, The Road to War, III, sur
le site du Boston College (https://www2.bc.edu/~heineman/roadiii.html).
« And it was that in the end that drove Chamberlain to take a sudden and surprising decision to guarantee Poland.
Of course our guarantee could give no possible protection to Poland in any imminent attack upon her. But it set up
a signpost for himself. He was committed, and in the event of a German attack on Poland he would be spared the
agonizing doubts and indecisions. You might say that this was cruel to Poland. I wouldn't agree with that, because
our military situation must have been known to them and they should have been quite aware of the imminence of
the peril that threatened them. You might say that it was cynical. On a short view, perhaps it was. But it did bring us
into the war… And in the end we, with our Allies, won it. Though of course the poor Poles cannot be expected to
appreciate the results for them. ».
19. Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers, t. 1 : par-delà la Meuse, 10-15 mai 1940, Bayeux, Heimdal, 2009, 462 p.
(ISBN 978-2-84048-270-3, OCLC 762661973 (https://worldcat.org/fr/title/762661973)), p. 10.
20. Jean-Yves Mary 2009, p. 65.
21. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 567 "Le 21 Mai, le torpillage du Robin Moor créa une
situation encore plus explosive, suivie, six jours plus tard, du grand discours où Roosevelt annonça que son
administration avait l'intention de tout faire pour empêcher la domination allemande de l'Atlantique et introduire un
état “d'urgence illimitée.".
22. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Editions du Seuil, 2009, p. 583 "Ni les Allemands ni les Américains n'étant prêts à
sauter le pas pour se jeter dans le chaudron de la guerre de l'Atlantique, ce sont les évènements du Pacifique, sur
lesquels le Reich de Hitler n'avait aucune prise, qui allaient finalement provoquer la décision fatidique et conduire
l'Allemagne à engager les hostilités contre les États-Unis.".
23. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 584 "Un conflit entre le Japon et les États-Unis dans le
Pacifique était infiniment plus souhaitable de son point de vue.".
24. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 584 "Il est très douteux, observa-t-il, que Tojo se décide à
une action déterminante. Peut-être le Führer a raison d'être sceptique.".
25. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 587 "Si le Japon s'engageait dans une guerre avec les
États-Unis, il va de soi que l'Allemagne se joindrait à la guerre sans délai. Il est totalement exclu que l'Allemagne
conclue une paix séparée avec les États-Unis dans de telles circonstances. Le Führer est déterminé sur ce point.".
26. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 587 "En vertu des deux premiers articles vitaux, tous les
partenaires s'engageaient à intervenir si la guerre éclatait entre l'un d'eux et les États-Unis, et à ne conclure ni paix
ni armistice avec les États-Unis ou la Grande-Bretagne autrement qu'avec leur consentement mutuel total.".
27. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 588 "Le 6 décembre, le général Halder se laissa dire que
le conflit entre le Japon et les États-Unis était “peut-être imminent”. Goebbels, qui était hors du circuit
d'information relatif au ballet diplomatique entre Tokyo et Berlin, nota à maintes reprises la montée de la tension.".
28. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 591 "Depuis des semaines, les tractations avec les
Japonais reposaient sur l'idée que l'Allemagne entrerait dans une guerre contre les États-Unis déclenchée par des
faits sur lesquels elle n'avait aucune prise. Apprenant Pearl Harbor, Hitler n'hésita pas un instant.".
29. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 594 "Ni le Pacte tripartite ni aucun autre traité n'obligeait
donc Hitler à faire quoi que ce soit. Il avait ce qu'il voulait - l'engagement du Japon dans la guerre contre les États-
Unis dans le Pacifique - et il aurait pu se satisfaire de l'idée que grâce à l'aubaine de Pearl Harbor, l'Amérique
devrait détourner ses énergies vers le Pacifique.”.
30. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 597 "De la sorte, le poids des armes américaines, dont
Hitler prévoyait qu'il atteindrait son plus haut dans le courant de l'année 1942, ne pourrait être pleinement déployé
ni contre le Japon, pour le contraindre le cas échéant à demander la paix, ni contre l'Allemagne avant que la guerre
de l'Est ne fût gagnée et que l'Europe ne fût à ses pieds.".
31. Ian Kershaw, Choix Fatidiques, Éditions du Seuil, 2009, p. 603 "S'il avait obtenu sa déclaration de guerre, il eût été
facile à la propagande allemande de l'exploiter à son avantage : voici que la ploutocratie américaine imposait au
pays une guerre dont l'Allemagne n'avait pas voulu et qu'elle avait tout fait pour éviter, l'obligeant à se défendre dos
au mur.”.
32. Yannis Kadaris, Le Brésil et la Seconde Guerre mondiale (lire en ligne (http://www.1939-45.org/articles/br-arm2.ht
m)).
33. Le Figaro du vendredi 25 août 1944, article La Roumanie se range aux côtés des Alliés, p. 1-2 ; cet article contient
une info erronée : il affirme qu'Antonescu se serait enfui en Allemagne.
34. L'évasion du sous-marin polonais Orzel, interné à Tallinn, est officiellement un casus belli de la part de l'Estonie aux
yeux de Moscou, montrant que l'URSS se considérait alors en état de guerre avec la Pologne : Tarvel Tannberg,
Documents on the Soviet Military Occupation of Estonia, éd. Trames 2006.
35. Philippe Masson, Une guerre totale, 1939-45, Taillandier, 1993, p. 426.
36. Troisième République, Forces françaises libres puis Armée française de la Libération.
37. Belgique 1940 Forces armées belges.
38. Forces armées reconstituées en Angleterre, aviation : trois escadrilles, marine, forces de terre, logistique. En
Afrique, Force publique du Congo Belge. Au total, de 1941 à 1945, en Europe et en Afrique, forces progressivement
reconstituées.
39. Effectifs militaires des Forces armées canadiennes [« Canada Total des effectifs militaires »] (lire en ligne (http://bil
an.usherbrooke.ca/bilan/pages/statistiques/7743.html)).
40. par exemple, Pierre Miquel, La Seconde Guerre mondiale, Fayard, 1986, p. 11 ou Yves Durand 1997, p. 85.
41. « C'est au fond l'occupation allemande de la Tchécoslovaquie en mars 1939 qui convertit l'opinion publique
britannique à la résistance et, ce faisant, força la main d'un gouvernement réticent ; lequel, à son tour, contraignit
un gouvernement français qui n'avait d'autre solution que d'emboiter le pas à son seul véritable allié. » in Eric
Hobsbawm, L'Âge des extrêmes [« The Age of Extremes »], Complexe, 1999, p. 210.
42. « Les relations militaires franco-belges », Paris 1968.
43. Outrageous Fortune/Un règne brisé, 2 vol, éd. Martin, Secker & Warburg, Londres, éd. Duculot Gembloux-Paris,
1984-1985.
44. Le 18e jour, Colonel Remy, Ed. France-Empire, Paris 1976.
45. Le 18e jour, Colonel Remy, pages 348-349, Ed. France-Empire. Paris 1976.
46. J. Wullus-Rudiger, Les origines internationales du drame belge, Ed. Vanderlinden, Bruxelles 1950, p. 313.
47. Dossier « L'armée française à son Zénith », Guerres & Histoire, mars-avril 2012.
48. Cf. (de) Alexander Lüdeke, Der Zweite Weltkrieg : Ursachen, Ausbruch, Verlauf, Folgen, Bath, Parragon, 2007, 320 p.
(ISBN 978-1-4054-8585-2, OCLC 183896302 (https://worldcat.org/fr/title/183896302)), p. 118.
49. Liddell Hart, Histoire de la Seconde Guerre mondiale, p. 586.
50. (en) Jan Karski, Story of a secret state, Safety Harbor, FL, Simon Publications, 2001, 391 p.
(ISBN 978-1-931541-39-8, OCLC 50806861 (https://worldcat.org/fr/title/50806861)) (publié en français sous le
titre « Mon témoignage devant le monde ») ; Miron Bialoszewski, Mémoire de l'insurrection de Varsovie (traduction
française Érik Veaux), éd. Calmann-Lévy, 2002 ; Alexandra Kwiatkowska-Viatteau, L'insurrection de Varsovie : la
bataille de 1944, éd. PU Paris-Sorbonne, 2003 (ISBN 2-84050-271-2 et 978-2-84050-271-5) ; Elisabeth G.
Sledziewski, Varsovie 44, récit d'insurrection, ed. Autrement, 2004.
51. Pour l'avoir rompu, un journaliste de l'AP a été licencié. Consulter « Licencié, l'auteur du scoop du siècle obtient des
excuses 67 ans après », Le Monde,4 mai 2012 (lire en ligne (https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/05/0
4/licencie-l-auteur-du-scoop-du-siecle-obtient-des-excuses-67-ans-apres_1696146_3222.html)).
52. Earl F. Ziemke, chapitre XV:The Victory Sealed, page 258, dernier paragraphe.
53. Ian Kershaw, La Fin, Seuil, Paris, 2012, 670 p. (ISBN 978-2-02-080301-4) [EPUB] emplacement 8779 sur 16493. Voir
également le récit détaillé par Maurice Vaïsse, « La Capitulation de l'Allemagne », L'Histoire, no 78, mai 1985, (« Lire
en ligne (http://www.histoire.presse.fr/mensuel/78/la-capitulation-de-l-allemagne-01-05-1985-54982) »(Archive.org (ht
tps://web.archive.org/web/*/http://www.histoire.presse.fr/mensuel/78/la-capitulation-de-l-allemagne-01-05-1985-54982) • Wikiwix (https://archive.wikiw
ix.com/cache/?url=http://www.histoire.presse.fr/mensuel/78/la-capitulation-de-l-allemagne-01-05-1985-54982) • Archive.is (https://archive.is/http://ww
w.histoire.presse.fr/mensuel/78/la-capitulation-de-l-allemagne-01-05-1985-54982) • Google (https://webcache.googleusercontent.com/search?hl=fr&q=
cache:http://www.histoire.presse.fr/mensuel/78/la-capitulation-de-l-allemagne-01-05-1985-54982) • Que faire ?)
).
54. William L Shirer (trad. non attribuée), Le Troisième Reich des origines à la chute [« The Rise and Fall of the Third
Reich »], Paris, Stock, 1961, 1275 p.
1re éd. originale 1960. 2 vol.
55. Winston Churchill, The Second World War, 6 vols, 1948–53.
56. Pierre Miquel, La Seconde Guerre mondiale, Fayard, 1986, p. 272.
57. Yves Durand 1997, p. 121.
58. The Battle of Leyte Gulf (http://www.stat.virginia.edu/leyte.html), Département des statistiques, université de
Virginie.
59. Christophe Prime, L'Amérique en guerre. 1933-1946, Place des éditeurs, 2024, p. 573.
60. Yves Durand 1997, p. 195.
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statistiques collectées durant la guerre par l'armée allemande étaient imprécises et incomplètes, il détaille ainsi
les pertes militaires allemandes par théâtre d'opérations:
Afrique : 16 066
Balkans : 103 693
Europe du Nord : 30 165
Europe de l'Ouest jusqu'au 31/12/1944 : 339 957
Italie : 150 660
URSS jusqu'au 31/12/1944 : 2 742 909
Batailles finales en Allemagne en 1945 : 1 230 045
Autres (dont pertes aériennes et sur mer) : 245 561
Prisonniers de guerre morts en captivité : 459 475
Total 5 318 000.
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une politique particulière pour le front de l'est dont il apparaît que les 750 000 bébés issus des relations sexuelles
entre des soldats allemands et des femmes russes (une estimation considérée comme minimale) pourraient être
identifiés et réputés être racialement germains. On suggéra d'ajouter les seconds prénoms de Friedrich ou de
Louise sur les certificats de naissance des bébés en fonction de leur sexe. Bien que ce plan ne fut pas mis en
œuvre, ces documents laissent entendre que les naissances résultant de viols et d'autres formes de rapports
sexuels été considérés comme utiles, en ce sens qu'elles accroissaient le nombre d'individus racialement
« aryens » plutôt que celui des individus appartenant à la race slave jugée inférieurs. L'idéologie sous-jacente
suggère que le viol par des Germains et d'autres formes de relations sexuelles devraient être vues comme
s'inscrivant dans une stratégie militaire plus large de domination raciale et territoriale. » Pascale R. Bos, Feminists
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151. Le butin de l'Armée rouge dans les pays de l'Est a été prélevé, puis conservé, à titre d'avance sur les dommages de
guerre dus par la Hongrie ou par la Roumanie (300 millions de dollars chacune au Traité de paix de Paris) : voir par
exemple Stefan Lache et Gh. Tutui : La Roumanie et la conférence de paix de Paris de 1946, éd. Dacia, Cluj, 1978.
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154. [6] (http://www.chambre-claire.com/PAROLES/Les-Partisans.htm)
155. La citation du journal du Dr Goebbels à propos de la production cinématographique française laisse entendre que
cette apparente indolence n'était pas dénuée d'arrière-pensées.
Voir aussi
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ns.wikimedia.org/wiki/Category:World_Wa
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Articles connexes
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Alliés de la Seconde Guerre mondiale
Liste des opérations lors de la Seconde Guerre mondiale
Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
Bombardement stratégique durant la Seconde Guerre mondiale
Entre-deux-guerres
Pertes humaines pendant la Seconde Guerre mondiale
Liste de massacres perpétrés par les forces allemandes en France durant la Seconde Guerre mondiale
Femmes pendant la Seconde Guerre mondiale
Après la guerre
Procès de Nuremberg
Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient
Après-guerre
Liens externes
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Ressource relative à l'audiovisuel : Disney A to Z (https://d23.com/a-to-z/world-war-ii)
Histoire de la Seconde Guerre mondiale au jour le jour (http://www.seconde-guerre.com)
La Seconde Guerre mondiale, guerre du Millénaire (http://www.secondeguerre.net/)
La Seconde Guerre mondiale (http://education.francetv.fr/epoque-contemporaine/dossier/apocalypse-la-secon
de-guerre-mondiale), le dossier vidéo de francetv éducation.
Histoire de la Seconde Guerre Mondiale (http://hsgm.free.fr)
Tutoriel pour faire des recherches d'archives sur la Seconde Guerre mondiale (https://archives.calvados.fr/editor
ial/page/2a66171e-791a-4a6b-94a2-816423ce6b74) réalisé par les Archives départementales du Calvados