Points d’Arrêt de Bus Et de Car Accessibles à Tous:de La Norme Au Confort
Points d’Arrêt de Bus Et de Car Accessibles à Tous:de La Norme Au Confort
Points d’Arrêt de Bus Et de Car Accessibles à Tous:de La Norme Au Confort
accessibles à tous :
de la norme au confort
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
Collection | Références
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
Points d’arrêt de bus
et de car accessibles à tous :
de la norme au confort
Cerema
Territoires et ville
2, rue Antoine Charial 69003 Lyon
www.cerema.fr
Collection Références
Cette collection regroupe l’ensemble des documents de référence portant sur l’état de l’art dans
les domaines d’expertise du Cerema (recommandations méthodologiques, règles techniques,
savoir-faire...), dans une version stabilisée et validée.
Destinée à un public de généralistes et de spécialistes, sa rédaction pédagogique et concrète facilite
l’appropriation et l’application des recommandations par le professionnel en situation opérationnelle.
Remerciements
Cet ouvrage, œuvre collective du Cerema, a été réalisé sous le pilotage de Malvina Richez (Cerema
Territoires et ville), en lien avec le comité de pilotage réunissant la Délégation ministérielle à
l’accessibilité (DMA), la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM),
l’Association pour la Gestion Indépendante des Réseaux de transport public (AGIR), le Groupement
des autorités responsables de transport (GART), l’Union des transporteurs publics (UTP), la Fédération
nationale des transports de voyageurs (FNTV), la Fédération nationale des associations d’usagers des
transports (FNAUT).
Les contributeurs expriment leur reconnaissance à tous les interlocuteurs sollicités dans le cadre de cet
ouvrage et notamment toutes les autorités organisatrices de transport, les fabricants de quais modulaires,
les associations représentant les personnes en situation de handicap (et notamment CFPSAA, APF,
CORERPA, FNATH) ayant participé aux différentes journées de travail nationales et locales.
Depuis la sortie du guide sur « Les bus et leurs points Animé de cette même philosophie d’accessibilité
d’arrêt accessibles à tous » en 2001, le paysage de à la mobilité, le président de la République a
l’accessibilité a profondément évolué. indiqué, dès 2017, sa volonté de donner la priorité
aux transports du quotidien. En parallèle,
La loi « handicap » du 11 février 2005, en posant le l’information de l’état d’accessibilité des réseaux et
principe de la continuité de la chaîne du déplacement des itinéraires depuis les points d’arrêts prioritaires
puis l’ordonnance du 26 septembre 2014 instituant est un enjeu à relever pour rendre pleinement
le dispositif des schémas directeurs d’accessibilité efficaces les travaux d’accessibilité.
programmée (SD’AP) ont permis des avancées
certaines en matière d’accessibilité des transports. Ce guide a été rédigé afin de répondre à ces préoc-
Les programmes d’action élaborés par une grande cupations croissantes d’une égale accessibilité aux
majorité d’autorités organisatrices des transports transports pour tous, en tout point du territoire.
(AOT) et le nombre d’arrêts déjà accessibles en 2017 Articulé entre principes d’actions, obligations et
attestent de la prise en compte du sujet. recommandations, il apporte des clefs aux élus et
aux techniciens des collectivités.
Mais ces résultats, si encourageants soient-ils,
ne doivent pas nous faire crier victoire trop tôt, car L’avancée de l’accessibilité, passée et à venir, repose
le droit à la mobilité n’est pas encore devenu effectif en grande partie sur les actions des collectivités
pour tous nos concitoyens en particulier pour les territoriales et de leurs groupements, qu’ils en soient
personnes à mobilité réduite alors même qu’il est ici remerciés.
indispensable à une vie sociale pleine et entière.
Depuis 2014 et la création, voulue par le législateur, En capitalisant sur les bonnes pratiques et les
des Schémas d’Accessibilité Programmée, une innovations déjà mises en œuvre, tant par les
nouvelle dynamique s’est mise en place pour réussir autorités organisatrices que par les industriels,
le défi immense de l’accessibilité pour tous. ce nouveau guide s’inscrit parfaitement dans l’esprit
L’émergence des Sd’AP a permis de simplifier, de la Loi en accompagnant les acteurs dans la prise
d’organiser la mise en accessibilité des réseaux de de décision pour une accessibilité efficiente. Parce
transport et de mettre en place un dialogue qu’il détaille les nouvelles technologies, en chiffre le
constructif avec tous les acteurs (associations, coût et en précise le niveau d’exigence, ce guide se
locales et nationales, de personnes en situation de veut être un outil précieux pour l’aménageur urbain.
handicap et usagers).
C’est par la suppression des obstacles et la recherche
Le fruit de cette concertation est une œuvre du meilleur compromis entre le coût et la perfor-
collective. Véritable porte d’entrée sur le réseau mance des aménagements que nous pourrons
pour les voyageurs, le point d’arrêt est devenu un réduire les ruptures dans la chaîne d’accessibilité.
outil technique performant. Même si les nouvelles
technologies en simplifient la mise en œuvre, la
mise en accessibilité des points d’arrêts pour tous
les handicaps reste un challenge tant est grande
la diversité des besoins.
Avant-Propos
Cet ouvrage actualise le précédent guide du Certu Contrairement au précédent guide, le propos de cet
« Les bus et leurs points d’arrêt accessibles à tous » ouvrage se recentre sur les points d’arrêt des
publié en 2001 et son additif de 2008. Depuis la loi services réguliers de transport public routier et
du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des s’ouvre au transport non urbain. Il n’aborde pas les
chances, la participation et la citoyenneté des transports spécialisés pour les personnes à mobilité
personnes handicapées », certaines recommanda- réduite (appelés communément TPMR), ni les carac-
tions inscrites dans le guide de 2001 sont devenues téristiques des matériels roulants.
des prescriptions réglementaires.
Bien que de nombreuses recommandations soient
L’ouvrage concerne toujours l’accessibilité à tous les valables pour l’aménagement des stations de
usagers potentiels des transports collectifs, dans tramway ou de lignes de bus en site propre tel que
leur diversité. Dans le corps du texte, nous utilisons les bus à haut niveau de service, l’ouvrage n’aborde
le terme générique « personnes à mobilité réduite » pas spécifiquement ces modes de transport. Ils sont
(PMR), selon la définition donnée par le Parlement traités dans le cadre de l’actualisation en cours du
européen en 2001, comme étant : « toutes les « guide d’aménagement de voirie pour les transports
personnes ayant des difficultés pour utiliser les collectifs » datant de 2000.
transports publics, telles que, par exemple, personnes
handicapées (y compris les personnes souffrant de
handicaps sensoriels et intellectuels et les personnes
en fauteuil roulant), personnes handicapées des
membres, personnes de petite taille, personnes
transportant des bagages lourds, personnes âgées,
femmes enceintes, personnes ayant un caddie
et personnes avec enfants (y compris enfants en
poussette). »
9
Sommaire
Introduction 11
PREMIÈRE PARTIE
Outils et leviers pour décliner
sa politique de mise en accessibilité
des points d’arrêt 14
1 Rendre un point d’arrêt accessible à tous : quels enjeux ? 17
2 Organiser la mise en accessibilité des points d’arrêt
avec les partenaires 25
3 Adapter et affiner sa programmation de mise en accessibilité
des points d’arrêt 37
4 Communiquer, évaluer et valoriser ses actions 45
DEUXIÈME PARTIE
Recommandations techniques
pour une meilleure prise en compte
de tous les usagers 52
1 Point d’arrêt et son environnement 56
2 Configuration du point d’arrêt 72
3 Aménagement du quai 80
4 Information des voyageurs au point d’arrêt 100
5 Confort d’attente 120
Glossaire 133
Introduction
Le point d’arrêt de bus ou de car est un maillon répondent pas à l’ensemble des difficultés rencon-
essentiel dans la chaîne de déplacement. Souvent trées par les PMR. En effet, ces textes se sont
porte d’entrée d’un réseau de transport collectif, il concentrés sur les besoins des personnes en fauteuil
constitue l’interface entre l’espace public où déam- roulant et, pour partie, des personnes déficientes
bulent les piétons et la zone d’arrêt des matériels visuelles. Plusieurs collectivités ont ainsi élaboré, en
roulants. Son aménagement doit faire l’objet d’une concertation avec les associations de personnes
attention particulière afin de donner l’accès aux handicapées, des chartes locales d’aménagement
transports sur un territoire à l’ensemble des citoyens, des points d’arrêt pour répondre aux besoins non
quelle que soit leur situation. couverts par la réglementation. Des aménagements
hétérogènes sont apparus sur le territoire national,
Le droit au transport, inscrit dans la loi d’orientation allant même jusqu’à des pratiques différenciées sur
de 1975 en faveur des personnes handicapées, a été un même réseau de transport.
renforcé par la loi du 11 février 2005 qui fixait
l’objectif de mettre en accessibilité l’intégralité des Par ailleurs, la dynamique de mise en accessibilité
réseaux de transport pour 2015. des points d’arrêt a été relancée par l’ordonnance
Une majorité d’autorités organisatrices des trans- du 26 septembre 2014 introduisant les schémas
ports s’est ainsi lancée dans l’amélioration de l’ac- directeurs d’accessibilité - agenda d’accessibilité
cessibilité de ses systèmes de transport. Pour programmée (SD’AP). À l’heure où la mise en œuvre
certaines grandes agglomérations ou métropoles, de ces documents de programmation a démarré, le
des efforts particuliers ont été réalisés pour rendre besoin des collectivités de disposer d’un référentiel
des lignes de bus entièrement accessibles. Ces d’aménagement pour la mise en accessibilité des
retours d’expériences montrent que la prise en arrêts de transport public est d’autant plus présent.
compte de l’accessibilité aux points d’arrêt améliore
la performance et la qualité de service pour tous. Cet ouvrage s’adresse principalement aux autorités
organisatrices de transport et gestionnaires de
Néanmoins, rendre un point d’arrêt de bus ou de car voirie. Il a pour objectif de donner des recomman-
accessible à tous reste une tâche complexe à dations pour l’aménagement des points d’arrêt de
réaliser. Cela nécessite de concilier les besoins et les bus ou de car, pouvant aller au-delà des normes
enjeux des différentes parties prenantes. Répondre d’accessibilité rappelées dans l’ouvrage, dans une
aux besoins spécifiques des personnes en situation approche par la qualité d’usage.
de handicap, offrir un confort d’usage pour les
autres, proposer des aménagements adaptés à la Il concerne les points d’arrêt de bus ou de car dits
diversité des matériels roulants, le tout en tenant simples (desservis par une seule ligne) ou multiples
compte des contraintes économiques rencontrées (desservis par deux ou plusieurs lignes) mais ne
par les collectivités, tel est le défi ! concerne ni les terminus, ni les pôles d’échanges
multimodaux, ni les gares routières1 pour lesquels
Cela est d’autant plus important que les prescrip- des aspects techniques, comme le retournement ou
Ces dernières font l’objet 1
tions inscrites dans les textes réglementaires en le stationnement, et les aspects de gouvernance du guide Cerema
« Gares routières »,
matière d’aménagement d’un point d’arrêt ne sont des problématiques spécifiques non traitées ici. décembre 2017.
12 INTRODUCTION
Le guide est composé de deux parties avec des Enfin, l’ensemble des recommandations du présent
portées différentes : guide concerne les points d’arrêt de bus ou de car
prioritaires au sens des SD’AP, dont les critères sont
• une première partie, d’ordre stratégique et organi- rappelés dans le chapitre 3 de la première partie,
sationnel, s’adresse spécifiquement aux autorités mais sont également valables pour tous les autres
organisatrices des transports. Elle leur propose des points d’arrêt. En effet, l’accessibilité est un moyen
clés pour mener à bien une politique efficace et d’améliorer la qualité des transports collectifs et
cohérente de mise en accessibilité des points donc leur attractivité.
d’arrêt, notamment :
- en rappelant les compétences et les rôles de
chaque partie prenante dans la mise en accessi-
bilité d’un point d’arrêt,
- en donnant des leviers pour exercer leur rôle de
chef de file,
- en fournissant un outil d’aide au choix des
niveaux d’exigences attendus pour l’aménage-
ment d’un point d’arrêt ;
50 0002, c’était le nombre estimé de points d’arrêt Cette partie, après avoir rappelé les enjeux de la
réguliers sur le territoire national rien que pour le mise en accessibilité, a vocation à donner des clés
transport non urbain en 2013. Il paraît évident, au aux autorités organisatrices des transports pour
regard de ce nombre important, que la mise en mener à bien leur politique de mise en accessibilité
accessibilité ne peut se faire que de manière des points d’arrêt sur les éléments suivants :
progressive, en concentrant les efforts sur les arrêts • l’organisation et le pilotage de la démarche en
importants, à traiter en priorité, et en définissant tant que chef de file ;
des niveaux d’aménagements selon les points • les choix à faire en vue d’adapter sa programmation
d’arrêt. L’ordonnance du 26 septembre 2014 a et offrir des niveaux de service adéquats ;
permis de faciliter le travail de priorisation des • la communication et la valorisation des actions
arrêts en précisant les critères à prendre en compte mises en œuvre dans le cadre d’une démarche
dans le cadre de l’élaboration des SD’AP. L’heure est d’amélioration continue.
à la mise en œuvre opérationnelle de ces documents
de programmation.
‘‘
Directive 2001/85/CE du Parlement
Personnes en fauteuil européen et du Conseil du 20 novembre 2001
roulant
PMR
concernant des dispositions particulières
applicables aux véhicules destinés au transport
PERSONNES des passagers
difficultés, et 3,5 % rencontrent une impossibilité Mais il ne faut pas oublier les autres formes de
totale d’accomplir certaines tâches. Parmi cette handicap liées à :
dernière catégorie de personnes, une sur cinq ne se • l a santé : incapacités cardio-respiratoires,
considère pourtant pas en situation de handicap. allergie, obésité… ;
L’Insee estime à environ 12 millions de personnes • l’âge ;
de plus de 16 ans et vivant dans un logement ordi- • la taille ;
naire (hors institution) en situation de handicap • l’illettrisme, etc.
(ayant au moins une limitation fonctionnelle, une
limitation pour raison de santé d’une durée supé- Il existe aussi d’autres situations de mobilité
rieure à 6 mois ou une restriction dans les activités réduite rencontrées temporairement voire
du quotidien). ponctuellement comme :
• les difficultés de mobilité dues à un encom-
On distingue souvent quatre grands types de brement : bagages, poussette, chariot,... ;
handicap : • les difficultés de mobilité rencontrées par les
• le handicap auditif ; femmes enceintes ;
• le handicap visuel ; • les difficultés de compréhension des informa-
• le handicap moteur ; tions : enfant ne sachant pas lire, personne
• le handicap mental, psychique ou cognitif. parlant une langue étrangère, usagers
occasionnels ;
• les difficultés d’attention et d’anticipation du
HANDICAP AUDITIF
danger : personnes avec des écouteurs et/ou
regardant un smartphone, etc.
HANDICAP VISUEL
Si l’on prend en compte l’ensemble des
personnes en situation de handicap et de mobi-
lité réduite listées précédemment, nous
sommes, avons été, ou serons en situation de
mobilité réduite à un moment donné de notre
vie. La prise en compte de l’ensemble des situa-
tions de handicap améliore le confort de tous.
Ces difficultés relèvent de celles rencontrées par les quatre grandes familles de handicap.
‘‘
repérer et s’orienter vers son lieu de destination,
ATTRACTIVITÉ perturbation.
• Connaitre la ligne
desservant l’arrêt • Limiter la station
et la direction debout
• Connaître l’horaire • S’abriter de la
de passage et son pluie • Identifier son
temps d’attente • Se protéger du véhicule
• Repérer l’arrêt • Disposer d’un • Être informé des vent • Monter ou
• Accéder par espace de pertubations • Avoir accès à des descendre
différents modes circulation • Se repérer sur le toilettes aisément
• Avoir un accès suffisant et plan de la ligne et • Optimiser son du véhicule, en
en toute sécurité confortable de la ville temps d’attente toute sécurité
Illustration des étapes d’utilisation d’un point d’arrêt et des attentes des usagers associées
? LE SAVIEZ-VOUS ?
Selon une enquête de Flixbus (lignes longues distances) menée fin 2016 auprès de 40 000 voyageurs, dont
10 000 en France, les attentes des usagers aux gares routières portent principalement sur des services liés au
confort d’attente : s’abriter, s’asseoir, utiliser les commodités. Plus de deux tiers des clients interrogés déclarent
ainsi souhaiter un abri en priorité. Viennent ensuite la présence de sièges (pour 50 %) et de toilettes (44 %),
devant la présence d’un panneau d’informations.
En revanche, une enquête réalisée en 2016 auprès d’usagers de trois lignes non urbaines de Saint-Quentin-en-
Yvelines montre que l’amélioration de l’information aux voyageurs arrive en tête du classement avec 63 % des
répondants qui souhaiteraient avoir de l’information dynamique (écran avec affichage en temps réel des horaires
et des perturbations). Arrive en deuxième position l’ajout d’un abri, avec si possible de l’éclairage (53 %), puis
la présence de places assises (47 %).
22 OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT
AUDITIF
MENTAL, COGNITIF
OU PSYCHIQUE
MOTEUR
2. VISUEL
CIRCULER
SUR
LE QUAI
AUDITIF
MENTAL, COGNITIF
OU PSYCHIQUE
MOTEUR
VISUEL
3.
S’INFORMER
AUDITIF
MENTAL, COGNITIF
OU PSYCHIQUE
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 23
4. VISUEL
Être sûr que le véhicule s’arrête, même
sans signe au conducteur
Usage
ATTENDRE
MENTAL, COGNITIF
Être rassuré et se sentir en sécurité Usage
OU PSYCHIQUE
MENTAL, COGNITIF
Repérer facilement son bus Usage
OU PSYCHIQUE
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 25
En particulier, l’article 15 de la loi NOTRe opère le À ce titre, les départements restent des interlocu-
transfert à la région de l’ensemble des compé- teurs essentiels pour la mise en accessibilité de tous
tences départementales en matière d’organisa- les points d’arrêt situés en bordure de routes dépar-
tion des services de transports routiers non tementales.
urbains (réguliers ou à la demande) et des De même, et en dépit du fait que la loi NOTRe ait
services de transport scolaire. Ces transferts se acté le transfert de leurs compétences d’organisa-
sont effectués au 1er janvier 2017 et au 1er septembre tion des services de transport routier non urbain et
2017 selon les régions et selon l’organisation des scolaire vers la région, les départements demeurent
services réguliers et scolaires des départements des partenaires pertinents pour l’élaboration du
volet intermodalité du SRADDET, justement du fait
La région se voit également confier la compétence de cette compétence en matière de gestion de la
de construire, aménager et exploiter les gares voirie ou, le cas échéant, en raison de leur qualité
publiques routières de voyageurs qui relevaient d’autorité organisatrice de second rang, lorsqu’une
précédemment du département. Les modalités de convention de délégation de compétence a été
ce transfert (y compris les contrats pouvant porter conclue avec la région.
sur ces gares) sont établies dans une convention
conclue entre la région et le ou les départements
concernés. 2.1.3 Des AOTU vers les AOM :
un changement de paradigme
Enfin, l’article 17 de la loi NOTRe opère quant à lui,
dans les 18 mois suivant la promulgation de la loi, le Depuis l’adoption de la loi MAPTAM du 27 janvier
transfert à la région de « la propriété, l’aménage- 2014, l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) a
ment, l’entretien et la gestion des infrastructures de remplacé l’ancienne autorité organisatrice de trans-
transports non urbains de personnes et de marchan- port urbain (AOTU). Il s’agissait notamment de
dises ferrés ou guidés d’intérêt local exploitées par prendre acte de l’accroissement généralisé des péri-
le département à des fins de transport, ainsi que mètres de transport urbain (PTU) vers des zones
l’ensemble des biens afférents ». moins denses où la desserte par autocars est plus
pertinente que l’utilisation d’autobus. En effet, les
passagers d’un autocar étant tous assis et soumis à
2.1.2 Les départements : des acteurs l’obligation du port de la ceinture de sécurité, les
toujours essentiels à la mise en vitesses pratiquées sont plus adaptées à cet accrois-
accessibilité des points d’arrêt sement des distances entre points d’arrêt.
L’article 18 de la loi NOTRe autorise ainsi les auto-
Rappelons que les départements restent en charge rités organisatrices de la mobilité (AOM) à organiser
de l’organisation des services de transport spécialisé à la fois des services de transport urbain et non
des élèves handicapés vers les établissements urbain à l’intérieur de leur ressort territorial,
scolaires et universitaires. notion que la loi NOTRe substitue désormais à celle
Même si les départements ne sont plus en charge de périmètre de transports urbains (PTU) qui figurait
des services non urbains, réguliers ou à la demande, à l’article L. 1231-1 du Code des transports.
la gestion de la voirie départementale reste toute- Il existe désormais deux acteurs disposant de
fois de leur compétence. Les départements se voient compétences en termes de transport non urbain :
accorder le même pouvoir d’exécution d’office des les AOM au sein de leur ressort territorial et les
travaux aux abords de la voirie départementale régions en dehors, acteurs dont la coordination
située hors agglomération que celui dont disposent revêt donc une importance capitale.
les communes pour la voirie communale (article
L. 131-7 du Code de la voirie routière).
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 27
L’article 18 de la loi NOTRe indique les critères à prendre en compte pour déterminer le caractère « urbain » ou
« non urbain » d’une ligne de transport.
Celle-ci est une ligne urbaine si elle est entièrement incluse dans le ressort territorial d’une AOM et qu’elle s’inscrit
dans l’un ou l’autre des deux cas de figure suivants :
Cas 1. Elle est exploitée par des véhicules de transport guidé (métro, tramway, trolleybus, câble).
Cas 2. Elle est exploitée par un autre véhicule terrestre à moteur, à l’exception des autocars, et elle répond aux
deux critères cumulatifs suivants :
a. sa distance moyenne entre deux arrêts est inférieure ou égale à 500 mètres,
b. sa variation de fréquence de passage entre heure creuse et heure de pointe est inférieure à un ratio de 2,5.
Les lignes ne correspondant ni au cas 1 ni au cas 2 sont, par déduction, considérées comme « non urbaines ».
AVANT* APRÈS*
Loi délimitation des régions
Transport
ferroviaire régional
+ routier
(en substitution)
Transport
routier
interurbain
départemental
Transport
urbain
dans le PTU
Transport
ferroviaire régional
+ routier
non urbain
Transport
urbain et
non urbain dans le
ressort territorial
+ Transport
non urbain
+ 100 km
(longue distance)
Loi Macron
Loi NOTRe
* Situation avant et après la promulgation des quatre lois citées en introduction du paragraphe 2.1
28 OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT
Les nouvelles évolutions réglementaires dans le réussie des points d’arrêt, la coordination doit se faire
paysage des acteurs de l’organisation des transports à plusieurs niveaux d’intervention : la programma-
illustrées précédemment viennent renforcer le tion, la réalisation des travaux, l’entretien et la
besoin de coordination et d’identification des rôles gestion sur le long terme.
et compétences de chacun.
La programmation
L’articulation des documents de programmation d’ac-
2.2 Une nécessaire coordination cessibilité est un préalable pour favoriser la cohérence
entre des acteurs nombreux des aménagements et assurer la continuité du chemi-
et des compétences variées nement jusqu’au point d’arrêt. En particulier, les plans
de mise en accessibilité de la voirie et des aménage-
Lors de la mise en œuvre des Schémas directeurs ments des espaces publics (PAVE) et les schémas
d’accessibilité (SDA), la question de la coordination directeurs d’accessibilité – agenda d’accessibilité
des acteurs avait déjà été pointée du doigt comme un programmée (SD’AP), élaborés par des acteurs diffé-
des principaux freins à la mise en accessibilité des rents, doivent se répondre les uns aux autres. Malgré
services de transport, notamment les points d’arrêt. des temporalités différentes pour l’élaboration de ces
En effet, le point d’arrêt de transport collectif se documents de programmation, le PAVE doit prendre
trouve à l’interface de nombreux acteurs ayant des en compte le (ou les) SD’AP quand il(s) existe(nt) et
compétences variées. Pour une mise en accessibilité inversement.
Le recueil des données d’accessibilité a été un travail préalable de chaque acteur pour l’élaboration des états des
lieux, mais souvent réalisé avec des modèles différents. La question de l’harmonisation du format des données
mises à disposition par chacun des opérateurs est essentielle. Cet enjeu d’harmonisation est d’autant plus
important qu’elle sera obligatoire à partir de 2018 dans le cadre de la directive européenne pour le déploiement
des STI (système de transports intelligents) qui préconise l’utilisation du format Netex ou tout au moins la
conversion possible en format Netex pour les données mobilité. Il s’agit là d’une condition absolument nécessaire
pour que l’usager puisse avoir accès à une information globale sur l’offre de transport, en particulier quant au
niveau d’accessibilité des points d’arrêt. Et c’est un objectif réaffirmé par Sophie Cluzel, la secrétaire d’État
chargée des personnes handicapées, lors du conseil des ministres du 7 juin 2017 : « pour renforcer la mobilité,
100 % des trajets accessibles doivent être identifiés et cartographiés. »
Ce travail de coordination et d’homogénéisation de l’information voyageurs est également un préalable
indispensable à la mise en œuvre d’une offre intermodale.
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 29
* Les métropoles exercent de plein droit la compétence « abris de voyageurs ». Dans tous les autres cas, cela dépend des statuts des
collectivités territoriales mais cette compétence ne relève de plein droit ni à l’AOT, ni au gestionnaire de voirie (cf. jurisprudence du Conseil
d’État du 8 octobre 2012 sur l’entretien et la gestion des abribus)
30 OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT
La gestion sur le long terme se pose pas vraiment. À charge pour l’AOT concernée
Il est essentiel d’intégrer le plus en amont possible de mobiliser l’ensemble des compétences néces-
les questions liées à la gestion, l’exploitation et la saires pour la mise en accessibilité du point d’arrêt
maintenance des points d’arrêt, en s’assurant que considéré. En particulier, si l’AOT n’est pas compé-
des acteurs concernés par ces questions ne sont pas tente pour intervenir sur la voirie, elle devra se
oubliés. Par exemple, lorsque le point d’arrêt est coordonner avec l’autorité gestionnaire de la voirie
éclairé, l’autorité qui est en charge de la compé- concernée.
tence « éclairage public » devra assumer le coût des
consommations électriques. En outre, il convient Cas des arrêts desservis par plusieurs réseaux
également de prendre en compte la question de la
pérennité des points d’arrêt : en effet, au gré des Lorsqu’un point d’arrêt est desservi par plusieurs
éventuelles évolutions du réseau, les points d’arrêt réseaux de transport, il est nécessaire de déterminer,
peuvent être déplacés, nécessitant ainsi la mobilisa- parmi les différentes AOT concernées, celle qui doit
tion de nouveaux intervenants. prendre la responsabilité de chef de file.
L’article L1112-2-I du Code des transports précise
Cette multiplicité d’acteurs rend complexe leur que : « [...] Pour un point d’arrêt desservi par
coordination et nécessite de clarifier les rôles de plusieurs services publics de transport routier de
chacun en précisant leurs droits et obligations. Elle voyageurs, le rôle de chef de file est attribué à l’au-
donne également tout son sens à la désignation torité organisatrice de transport qui est également
d’un « chef de file », dont la responsabilité est d’or- en charge de la voirie ou, à défaut, à l’autorité
ganiser cette coordination. organisatrice de transport dont le service de trans-
port contribue le plus à la fréquentation du point
d’arrêt. »
2.3 L’AOT chef de file : pilier de
la concertation pour la mise en Deux critères sont donc déterminants pour désigner
accessibilité des transports l’autorité qui devra assurer le rôle de chef de file, se
trouvant ainsi garante de la bonne coordination des
La loi du 6 août 2015 ratifiant l’ordonnance du 26 acteurs impliqués dans la mise en accessibilité du
septembre 2014 relative aux agendas d’accessibilité point d’arrêt concerné.
programmée introduit la notion de chef de file, auto-
rité en charge d’assurer la coordination entre les Le premier critère à considérer est celui de la conco-
différents acteurs de l’accessibilité d’un réseau de mitance de la compétence « voirie » avec la
transport afin d’éviter l’écueil d’une mise en accessi- compétence « transport ». Le point d’arrêt étant
bilité fragmentée et juxtaposée. Il s’agit toujours situé à l’interface entre la voirie et le véhicule de
d’une autorité organisatrice des transports. transport, sa mise en accessibilité répond à une
logique d’usage, impliquant de prendre en compte
2.3.1 Qui peut ou doit être chef de file ? la tâche d’embarquement/descente dans sa conti-
nuité. Le fait de disposer de ces deux compétences
La désignation d’une AOT chef de file se fait pour facilite cette approche globale, et permet d’envi-
chaque point d’arrêt prioritaire donné. En consé- sager plus facilement des solutions permettant la
quence, la mise en accessibilité d’un réseau, voire continuité de la chaîne du déplacement. L’AOT
d’une ligne de transport, peut mobiliser plusieurs disposant de ces deux compétences apparaît ainsi
chefs de file différents. être l’acteur le plus à même d’assurer la coordina-
tion des différentes interventions, notamment en
Cas des arrêts desservis par un seul réseau garantissant la cohérence entre le SD’AP et le PAVE.
Lorsqu’un point d’arrêt est desservi par une seule Le second critère, lorsque le premier ne peut être
AOT, la question de la désignation du chef de file ne respecté, est celui de la fréquentation du point
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 31
Le fait qu’un même réseau de transport, voire qu’une même ligne, puisse mobiliser plusieurs chefs de file
différents peut engendrer une certaine difficulté de lecture et de vision d’ensemble lors de sa mise en accessibilité.
Cela renforce la pertinence qu’une AOT peut trouver à adopter un positionnement volontariste en systématisant
son rôle de chef de file sur l’ensemble des points d’arrêt qu’elle dessert, y compris lorsque la loi ne l’y oblige pas.
Elle peut ainsi suivre plus facilement la mise en accessibilité des points d’arrêt de son réseau, et pallier les
possibles manquements d’une AOT chef de file qui ne jouerait pas son rôle.
2.3.2 Quel est le rôle du chef de file ? efficace, doit être partagée par l’ensemble des
acteurs impliqués. En particulier, le SD’AP doit
L’autorité organisatrice de transport chef de file a la préciser la liste des lignes et des points d’arrêt à
responsabilité d’organiser le pilotage du SD’AP avec rendre accessibles, et les engagements financiers de
les différentes parties prenantes, notamment les chacune des parties intéressées ou, à défaut, une
gestionnaires de voirie, du service de transport et des présentation des mesures nécessaires et des orga-
associations de personnes handicapées et d’usagers. nismes susceptibles d’en assumer la charge.
Elle doit ainsi s’assurer que toutes les parties inté- La mission de chef de file se prolonge au-delà de la
ressées par le service de transport dont elle est phase d’élaboration du SD’AP et doit être maintenue
responsable sont impliquées dans l’élaboration du pendant toute la durée de sa mise en œuvre, le chef
SD’AP. Ce document, outre le diagnostic du service de file assurant ainsi le suivi du respect des engage-
de transport concerné, constitue le support d’une ments de chacun.
stratégie de mise en accessibilité qui, pour être
Ainsi, les travaux de mise en accessibilité d’un point total des financements apportés (art L.1111-9 du
d’arrêt, au titre de travaux d’investissement relevant CGCT). Les collectivités territoriales peuvent convenir
d’une compétence dont l’exercice nécessite le de déroger à cette participation minimale, dans le
concours de plusieurs personnes publiques, ne cadre des conventions territoriales d’exercice
peuvent donc pas être financés en intégralité par concerté de la compétence (CTEC) élaborées par les
une seule personne publique (art L.1111-10 du collectivités chefs de file. Mais, en tout état de
CGCT), le maître d’ouvrage devant assumer 20 % cause, y compris dans cette hypothèse, la participa-
minimum du montant total des financements. tion minimale du maître d’ouvrage ne saurait être
L’aménagement des points d’arrêt entre dans ce inférieure au seuil de droit commun de 20 % évoqué
cadre puisque relevant d’une compétence dont précédemment.
l’exercice nécessite le concours de plusieurs
personnes publiques. L’AOT chef de file doit financer au minimum 30 %
Le maître d’ouvrage d’une compétence entrant dans (ou 20 % si dérogation via CTEC) et au maximum
le champ d’un domaine de compétences à chef de 80 %. Le gestionnaire de voirie doit financer au
file doit alors assurer au moins 30 % du montant minimum 20 % et au maximum 80 %.
Dans le cadre de l’élaboration de son SD’AP, le conseil départemental du Morbihan a établi une liste des arrêts
prioritaires. La part de financement assumée par le département lors des travaux de mise en accessibilité est
ajustée en fonction du caractère prioritaire du point d’arrêt ou de son statut de chef de file.
Ainsi, lorsqu’un arrêt est uniquement desservi par le département, la participation financière de ce dernier est
portée à hauteur de 70 % pour un arrêt prioritaire alors qu’elle est limitée à 50 % pour un arrêt qui ne l’est pas,
le reste étant à la charge de la commune gestionnaire de voirie. Les subventions sont calculées à partir des
estimations chiffrées par le département, avec un plafond pour éviter des montants excessifs.
Pour un arrêt mutualisé entre le département et Vannes Agglomération, la commune gestionnaire de voirie assume
50 % du coût des travaux de mise en accessibilité quel que soit le point d’arrêt (prioritaire ou non), la part restante
étant répartie équitablement entre la communauté d’agglomération (25 %) et le département (25 %).
l’animation des débats et l’arbitrage des différends Il est important que la concertation perdure dans le
exprimés par ses divers partenaires. temps : la concertation qui a été menée pour l’éla-
Ce rôle d’animation peut se faire au travers de la boration de la stratégie de mise en accessibilité doit
commission pour l’accessibilité, une instance privilé- être maintenue pendant la phase travaux pour
giée de concertation entre les décideurs et les associa- s’assurer de la qualité des aménagements réalisés et
tions locales représentant les personnes en situation de de leur bon fonctionnement.
handicap et plus largement tous les usagers (personnes
âgées, parents d’élèves, commerçants...).
Lors de l’élaboration de son SD’AP, le Syndicat mixte Valence Romans Déplacements a accordé une large place à
la concertation. Ainsi, dès 2015, le projet de SD’AP et la méthodologie de travail retenue ont été présentés à la
commission intercommunale pour l’accessibilité. Cette commission est composée de membres du syndicat mixte
de Valence Romans Déplacements, de membres d’associations d’usagers et de personnes en situation de
handicap. Elle se réunit au minimum une fois par an.
Les associations ont pu ainsi être informées de la prolongation de délai pour le dépôt du SD’AP. Puis, lors de
l’élaboration du document, des points d’étape réguliers en commission ont permis de présenter l’avancement de
la démarche et ont surtout déclenché des essais sur site, avec les associations, notamment concernant :
- la prise en charge des UFR, avec des points de vigilance sur les pentes des rampes d’accès et sur la profondeur
des quais ;
- la mise en œuvre des annonces sonores et visuelles dans les véhicules.
À l’occasion du bilan annuel, un point d’étape sur l’avancement du SD’AP a été présenté aux associations, qui ont
pris connaissance du niveau de retour des gestionnaires de voirie en matière de demande de dérogation pour
impossibilité technique avérée, et de leur engagement (délibération et programmation).
Dans la continuité des actions de suivi menées par Valence Romans Déplacements pour le SD’AP, le bilan annuel
sera présenté en commission intercommunale d’accessibilité.
La communauté d’agglomération Thau Agglo a élaboré une charte d’aménagement des points d’arrêt en
concertation avec les associations représentant les personnes handicapées, dans une réelle démarche de
co-construction. Les prescriptions techniques décrites dans ce document dépassent largement le simple respect
de la réglementation, s’inscrivant ainsi dans une approche globale, basée sur la qualité et le confort d’usage.
Les propositions issues des discussions avec les associations ou celles relevant de la prise en compte d’enjeux
spécifiques au contexte local sont identifiées en bleu dans la charte. Ce traitement différencié permet souvent
de distinguer ce qui est obligatoire de ce qui relève de l’ordre de la recommandation technique, tout en conférant
à ces prescriptions une visibilité qui permet de souligner leur importance. La charte permet de traiter le point
d’arrêt dans son contexte global, en traitant par exemple de la continuité des cheminements autour du point
d’arrêt, ou en proposant des règles permettant d’assurer des conditions de visibilité réciproque adaptées aux
différentes configurations possibles.
À la suite à l’extension du périmètre du ressort territorial de l’agglomération lié à la fusion avec la communauté
de communes du Nord du Bassin de Thau, un important travail de redéfinition de l’offre de transport devrait
démarrer début 2018. La charte d’aménagement devrait constituer un outil précieux pour garantir
l’homogénéisation du niveau d’accessibilité des lignes et points d’arrêt sur l’ensemble du nouveau réseau étendu.
Ce positionnement en tant que prescripteur peut rapide à mettre en œuvre que les quais traditionnels,
également permettre de diffuser de nouvelles ce qui peut participer à résoudre certaines situa-
pratiques ou de promouvoir de nouvelles solutions tions de blocage. Cette solution technique autorise
techniques ou organisationnelles, susceptibles de également une certaine souplesse d’adaptation du
faciliter l’accessibilité. C’est par exemple le cas des réseau, permettant de modifier assez facilement les
quais modulaires, pouvant dans certains cas itinéraires de lignes.
proposer une alternative moins coûteuse et plus
36 OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT
Impulser la mise en
œuvre d’une offre
globale d’information
aux voyageurs
En tant que chef de file, l’AOT peut être force de
proposition quant à l’harmonisation des données
venant de chacun des opérateurs qui desservent le
réseau, conformément au Règlement délégué (UE)
2017/1926 de la Commission du 31 mai 2017 pour
le déploiement des STI (systèmes de transports
intelligents).
En assumant un rôle moteur dans cette démarche,
par exemple en vérifiant le respect des formats de
données, l’AOT peut notamment s’assurer que le
niveau d’accessibilité de chacun des points d’arrêt
desservis sur son réseau sera caractérisé et commu-
niqué aux usagers de manière homogène. Cela
pourra permettre de proposer une continuité de la
chaîne du déplacement, depuis la préparation du
voyage jusqu’à l’embarquement dans le véhicule y
compris sur des trajets multimodaux. Cela peut
également permettre à l’AOT de proposer à ses
usagers un calculateur d’itinéraire incluant une
véritable prise en compte de la déficience.
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 37
Situé sur une ligne prioritaire définie par le STIF et au moins une des
conditions suivantes :
Transport - desservi par au moins deux lignes de transport public ;
- constitue un pôle d’échanges (présence d’une correspondance) ; Deux périodes
routier de
- situé dans un rayon de 200 m d’un pôle générateur de déplacement de 3 ans
la région
ou d’une structure d’accueil pour personnes handicapées ou âgées. (soit 6 ans)
Île-de-France
Si les critères ne permettent pas d’atteindre 70 % d’arrêts prioritaires
sur la ligne, déterminer des arrêts pour atteindre ce seuil.
Cette liste a pu être enrichie par une liste de points Ces AOM ont accueilli de nouvelles communes ou
d’arrêt complémentaires à rendre accessibles pour communautés de communes, déjà couvertes ou non
des considérations particulières, en concertation par des SD’AP :
avec les associations de personnes handicapées, • si ces dernières sont couvertes par un SD’AP, l’AOM
selon des enjeux et besoins locaux. peut alors simplement actualiser son SD’AP initial
en intégrant les nouveaux points d’arrêts priori-
Une fois la liste des points d’arrêt prioritaires et taires et en révisant ainsi la programmation initiale
complémentaires élaborée, l’AOT a défini dans son pour une meilleure cohérence sur l’ensemble du
SD’AP la programmation des travaux de mise en nouveau ressort territorial ;
accessibilité des points d’arrêt sur les 3, 6 ou 9 ans • en revanche, si les communes ou communautés de
selon des critères de hiérarchisation choisis par les communes nouvellement rattachées à l’AOM ne
AOT. On retrouve, parmi ces critères, la fréquenta- sont pas couvertes par un SD’AP, l’AOM doit
tion du point d’arrêt, la desserte ou non d’une ligne déposer un dossier de SD’AP concernant unique-
structurante, la mise en accessibilité d’au moins un ment les nouveaux points d’arrêt prioritaires. La
arrêt par commune desservie pour la première programmation des travaux doit être élaborée sur
année, les projets d’aménagement communaux en une période de 3 ans. Le retard pour le dépôt du
cours ou à venir (réaménagement d’une rue, créa- dossier doit être justifié pour éviter toute pénalité.
tion d’une ligne de bus à haut niveau de service,...),
les arrêts jugés prioritaires par les communes ou À l’échelle régionale
associations (arrêts desservant la mairie, des établis- Le périmètre de compétences des régions a égale-
sements de santé tels que les hôpitaux, cliniques ou ment évolué puisque celles-ci ont d’une part fusionné
médecins, des sites touristiques...). pour créer les nouvelles régions et d’autre part récu-
péré la compétence anciennement départementale
Cependant, certains aléas peuvent venir bouleverser des services de transport non urbain, en dehors des
la programmation initialement prévue dans le SD’AP. ressorts territoriaux des AOM.
Comment faire pour les prendre en compte et Deux cas de figures se présentent, pouvant se
s’adapter ? cumuler :
• premier cas : le périmètre de la région s’est agrandi
Les aléas peuvent être de nature différente et les à l’occasion de la fusion des régions. Dans ce cas, la
moyens d’adapter la programmation du SD’AP le nouvelle région dépose un SD’AP sur chacun des
seront également. périmètres départementaux qui ne serait pas
couvert par un SD’AP des transports régionaux (en
particulier, pour le réseau routier qui avait souvent
3.1.1 Le changement de périmètre fait l’objet de prorogation de dépôt) ;
de compétence • deuxième cas : la région récupère la compétence
transport antérieurement dévolue aux Départe-
À l’échelle locale ments, sans la déléguer. Dans ce cas, elle dépose un
La loi MAPTAM a fait évoluer les périmètres des SD’AP pour les départements qui ne seraient pas
anciennes AOTU, devenues autorités organisatrices de couverts par un SD’AP. Le retard pour le dépôt du
la mobilité (AOM), qui ont vu leur ressort territorial dossier doit également être justifié.
s’agrandir pour un certain nombre d’entre elles au
1er janvier 2016, dans le cadre de la mise en œuvre
des schémas départementaux de coopération
intercommunale.
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 39
3.1.2 La restructuration des réseaux • le réaménagement d’une rue avec une desserte en
transport collectif existante (dans le cadre de la
Un certain nombre d’AOT se sont lancées dans des mise en œuvre du PAVE par exemple) : même si la
démarches de restructuration et d’optimisation des programmation de la mise en accessibilité de l’arrêt
réseaux entraînant la création, la suppression ou la est prévue ultérieurement, il est pertinent de
fusion de points d’arrêt. Cela a un impact sur le profiter des travaux de réaménagement pour
nombre de points d’arrêt et peut notamment faire mettre en accessibilité le (ou les) point(s) d’arrêt
évoluer la liste des points d’arrêt prioritaires. situé(s) dans la continuité de la voirie.
Dans le cas où le SD’AP a été élaboré, si des points
d’arrêt identifiés comme prioritaires sont amenés à Parfois, un projet communal ou intercommunal peut
être supprimés ou créés, la liste doit être modifiée et retarder la mise en accessibilité d’un point d’arrêt
validée à nouveau par l’organe délibérant de l’AOT initialement programmé dans le SD’AP au regard des
après consultation des associations de personnes calendriers qui ne sont pas toujours compatibles.
handicapées ou à mobilité réduite, puis transmise au
préfet de département compétent. La programmation
du SD’AP doit être actualisée au regard de ces évolu- 3.2 Définition de niveaux
tions, sans transmission au préfet de département. d’exigence en matière
Dans le cas où le SD’AP a été mis en attente en raison d’aménagement ?
de cette restructuration, il convient de formaliser le
dossier et de le transmettre au préfet de département Une fois la programmation des travaux élaborée, il est
en justifiant les raisons du retard. souhaitable de réfléchir aux niveaux d’exigence
souhaités selon le point d’arrêt à aménager. En effet,
il n’est pas nécessaire d’aménager tous les arrêts avec
3.1.3 La prise en compte des projets un même niveau d’accessibilité et de confort. C’est
communaux et intercommunaux pourquoi nous proposons ci-après une grille d’aide à
la décision pour choisir les niveaux d’exigence
Dans une logique de continuité de la chaîne de dépla- en matière d’aménagements d’un point d’arrêt
cement, il est opportun de traiter la mise en accessi- accessible.
bilité d’un arrêt de transport collectif lors d’un projet
de réaménagement plus global. Aussi, l’actualisation Deux niveaux d’exigence ont été définis :
du SD’AP est l’occasion pour l’AOT de se rapprocher • Niveau de référence = minimum requis pour
des collectivités ayant la compétence aménagement l’aménagement des points d’arrêt prioritaires. Il
et des gestionnaires de voirie pour recenser les diffé- comprend les aménagements obligatoires et les
rents projets à venir impactant la desserte d’une ligne aménagements indispensables, mais non obliga-
de transport collectif. toires, pour la prise en compte de l’ensemble des
Les projets impactant la programmation initiale du personnes à mobilité réduite.
SD’AP peuvent prendre différentes formes : • Niveau supérieur = en complément du niveau de
• la création d’un pôle générateur de déplacement à référence, aménagements pouvant être choisis
proximité d’un arrêt déjà existant : cela peut alors « à la carte » par le maître d’ouvrage, au regard
donner à ce dernier le statut d’arrêt prioritaire si des critères précisés dans le tableau pour apporter
celui-ci ne l’était pas et doit alors être intégré à la à l’ensemble des voyageurs une accessibilité et un
programmation actualisée ; confort d’usage supérieurs.
40 OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT
Informations sonores
CONFORT D’ATTENTE
Mobilier de repos
Assise ou appui ischiatique
Abri-voyageurs
Éclairage
Distributeur automatique de tickets
Poubelle
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 41
NIVEAU SUPÉRIEUR
RENVOI VERS
Aménagements complémentaires Critères de choix des aménagements LA PARTIE 2
recommandés complémentaires recommandés
• Emprise disponible
• Taux de fréquentation élevé
1.2.1, 1.2.2
Au-delà des dimensions réglementaires
• Environnement non urbain, difficilement accessible à pied 1.2.3
• Environnement urbain ou non urbain, facilement accessible par vélo 1.2.3
3.1.4
3.2.1
3.2.1
3.2.3
3.2.2
4.2.1, 4.4
4.1.1
4.3.1
• Taux de fréquentation élevé
• Point d’arrêt desservi par plusieurs lignes
4.2.1
4.2.2
• Taux de fréquentation élevé
• Établissements recevant du public à proximité
4.2.3
• Taux de fréquentation élevé
• Points d’arrêt desservis par plusieurs lignes, sans horaire fixe 4.3.2
• Lignes non urbaines soumises à des aléas de circulation
ZOOM SUR : Cas des arrêts temporaires et en impossibilité technique avérée (ITA) :
quel niveau d’exigence attendu ?
Lié à la mise
Poste de dépense Unité
en accessibilité
Avant aménagement
Démolition de l’existant m²
Aménagement du quai
Bordures ml
Divers
Réseaux électriques ml
Passage piéton avec bande d’éveil à la vigilance et sonorisation des feux le cas échéant Ens X
Marquage et signalisation
Sur 22 postes de dépense identifiés, sept sont liés l’entretien d’un point d’arrêt. Même si la mise en
uniquement à la mise en accessibilité physique du accessibilité d’un point d’arrêt ne nécessite pas de
point d’arrêt. surveillance renforcée, son bon état doit être main-
tenu. En particulier, les détériorations de la chaussée
Les éléments présentés dans le tableau précédent au droit du point d’arrêt peuvent être préjudiciables
sont liés aux dépenses d’investissement. Il ne faut à une bonne approche au quai et à la sortie de
pas oublier les dépenses de fonctionnement liées à la palette.
Dans le cadre des appels d’offres pour la réalisation des travaux de mise en accessibilité des points d’arrêt, penser à :
• rappeler les obligations en matière d’accessibilité y compris en phase travaux ;
• dans le cahier des charges, exiger la mise en place de dispositifs normalisés et rappeler les normes
correspondantes (bande de guidage, bande d’éveil à la vigilance) ;
• dans les critères d’analyse des offres, privilégier le critère technique au critère économique ;
• mutualiser les moyens en faisant des marchés à bon de commande ;
• proposer des visites de chantier avec les associations représentant les personnes en situation de handicap
(les prévoir dans le cahier des charges car la présence du maître d’œuvre est nécessaire).
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 45
Communiquer, évaluer 4.
et valoriser ses actions
La démarche de mise en accessibilité des points Sensibiliser autour du handicap
d’arrêt d’un réseau de transport s’inscrit dans le long La sensibilisation au handicap est un élément
terme, avec l’obligation de traiter a minima tous les important du plan de communication que peut
points d’arrêt prioritaires dans un délai variant de 3 mettre en place l’AOT. Outre le volet formation du
à 6 ans selon le type de transport collectif routier personnel, rendu obligatoire en application de la loi
(urbain ou non urbain). La question de l’évaluation du 5 août 2015 et dont les modalités sont précisées
en continu de la démarche est naturellement posée, dans le SD’AP, ces actions de sensibilisation trouve-
qu’il s’agisse d’une obligation de compte-rendu par ront une certaine efficacité en s’adressant à tous les
rapport aux engagements pris, de la nécessité de acteurs du service de transport. Concepteurs,
garantir la pertinence de sa feuille de route par conducteurs, personnels d’accueil… pourront mieux
rapport aux évolutions du territoire ou d’une comprendre les difficultés et les attentes des usagers
démarche qualitative tendant à l’optimisation de ses en situation de handicap et ainsi s’approprier plus
méthodes et de ses moyens.. facilement les règles de conception, les procédures
ou les outils mobilisés dans leur quotidien.
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Évaluer DÉMARCHE
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Établir un bilan
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du SD’AP
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Ces actions de sensibilisation pourront également sont source de qualité et de confort d’usage et
s’adresser au grand public, et en particulier à l’en- bénéficient en cela à l’ensemble des usagers,
semble des usagers du réseau, qui devraient ainsi y compris les valides !
adopter les bons comportements lors des phases de De nombreuses actions sous divers formats peuvent
montée/descente et pendant le trajet, à l’intérieur être mises en œuvre : distribution de brochures,
du véhicule. Elles représentent également l’opportu- parcours réalisés avec des mises en situation de
nité de communiquer autour du fait que les actions handicap, diffusion de petits films à destination
menées dans le cadre de la mise en accessibilité des personnels…
La Communauté de Pays d’Aix (CPA) a organisé une opération de sensibilisation intitulée « mission mobilité H », en
collaboration avec la mission Handicap de la ville d’Aix et l’association Jaccède. Initialement centrée sur un parcours
collectif en ville, entre espaces publics et ERP, cette visite est depuis 2016 étendue à la question des transports.
Les participants accomplissent un parcours depuis le centre-ville d’Aix à destination d’une commune du territoire,
en empruntant le réseau de TC, et cheminent ensuite en ville jusqu’à un ou plusieurs ERP. La démarche permet
ainsi de prendre la réelle mesure de la nécessaire continuité de la chaîne du déplacement, et a également renforcé
le dialogue entre associations et professionnels issus à la fois des services techniques de la ville (infrastructures,
transport, voirie…) et de l’exploitant du réseau (conducteurs et agents en gare).
D’autres actions ont été entreprises en parallèle à ces parcours, à destination des conducteurs et du personnel
d’accueil en gare routière :
- la réalisation d’une BD sur le thème du handicap, intitulée « La bande à Ed », et sa distribution aux conducteurs
lors de moments d’échanges et de convivialité autour d’un accueil café ;
- la réalisation d’un dépliant d’information sur l’accueil des personnes en situation de handicap ;
- la projection de deux vidéos de sensibilisation et de formation au déploiement de la palette diffusées en accès
libre au dépôt Kéolis, dans la salle de repos des conducteurs qui peuvent donc, au moment de la relève,
les visionner.
Les bandes dessinées et les dépliants ont également été largement diffusés auprès des usagers et du grand public
en général, lors de moments conviviaux organisés en gare routière, autour de stands proposant café, jeux et
rencontres avec les associations de personnes handicapées.
Conduire une concertation avec les partenaires d’expliquer la nature des travaux entrepris, leur
associatifs durée ainsi que les diverses mesures compensatoires
mises en œuvre. Les PMR pourront ainsi anticiper
Si la richesse des apports de la concertation au ces perturbations et se préparer au mieux : par
cours de la démarche de mise en accessibilité n’est exemple, les déficients visuels pourront réaliser un
plus à démontrer, encore faut-il que cette concerta- travail spécifique avec leurs instructeurs de locomo-
tion puisse réellement s’exercer. Pour cela, il est tion pour mieux appréhender les nouveaux itinéraires.
nécessaire que l’AOT mette en place des moyens de Sur le chantier, cette communication devra égale-
communication efficaces pour pouvoir expliquer ses ment être présente, au moyen de la mise en place
projets et les confronter à l’expression des besoins et d’une signalétique adaptée et de supports d’infor-
des attentes de ses usagers. mation conformes aux prescriptions en matière
Les réunions en salle, organisées de manière régu- d’accessibilité.
lière tout au long de la démarche, pourront alterner Enfin, cette communication sur les perturbations
avec des visites sur le terrain mobilisant un comité liées aux travaux devra également être déclinée à
technique, plus restreint mais aussi mieux à même l’intérieur des véhicules, en modifiant les annonces
de jouer un véritable rôle de « maître d’usage ». sonores et/ou visuelles qui y sont diffusées.
Informer pendant les travaux
Informer sur le niveau d’accessibilité du réseau
et compatibles avec les formats imposés par la Les modalités de suivi de l’exécution du SD’AP ainsi
Commission Européenne tels que le format Netex, que celles de l’actualisation qui pourrait se révéler
permettent une certaine interopérabilité entre les nécessaire, notamment à l’issue des bilans intermé-
services et facilitent la prise d’information par diaires, doivent dans tous les cas être décrites dans
l’usager. Le logiciel libre Chouette, développé à le SD’AP, ce qui implique que l’AOT doit envisager
l’initiative de l’Agence Française pour l’Informa- ces questions dès le début de son engagement dans
tion Multimodale et la Billettique rattachée au la démarche.
Ministère en charge des Transports, est déjà mobi-
lisable et permet de faciliter les échanges de Il peut être intéressant pour l’AOT de valoriser ces
données transports entre différents systèmes d’in- bilans réglementaires pour :
formation. • pérenniser les partenariats engagés, que ce soit
• les « thermomètres » de ligne à l’intérieur des véhi- avec les associations représentant les personnes
cules, qui doivent rappeler, par un logo facilement handicapées ou avec les cofinanceurs des aména-
identifiable (par ex. : le logo UFR qui est déjà gements ;
largement utilisé), quels sont les arrêts accessibles, • valider les méthodes et outils mis en œuvre
en prenant éventuellement en compte les pendant la démarche et ainsi ancrer ces pratiques
différents types de handicap. chez les collaborateurs en interne comme chez les
partenaires en externe (par exemple par le biais
de l’inscription de certaines préconisations dans
4.2 Un rendu compte obligatoire : les cahiers des charges lors de la passation de
les bilans de fin de période marchés) ;
du SD’AP • participer à la valorisation plus globale d’une
politique portée par la collectivité.
La loi du 5 août 2015 met l’accent sur cette néces-
sité d’évaluation de la démarche de mise en acces-
sibilité de son réseau, et en particulier des points 4.3 L’évaluation dans le cadre
d’arrêt, en inscrivant l’obligation de rédiger à inter- d’une démarche d’amélioration
valles réguliers des bilans des actions menées. Ces continue
bilans doivent être réalisés à l’issue de la première
année d’exercice du SD’AP, ainsi qu’au terme de La démarche d’évaluation, outre son caractère
chaque période intermédiaire de 3 ans (une période réglementaire, peut également s’inscrire dans une
pour l’urbain, ou deux périodes pour l’interurbain). dynamique volontaire d’amélioration continue. En
effet, la mise en place de critères pourra permettre
Ces bilans ont plusieurs objectifs : à l’AOT de suivre et d’évaluer la pertinence de ses
• rendre compte de l’avancement de la démarche choix en termes d’aménagement pour continuelle-
auprès de l’autorité compétente, notamment en ment faire évoluer ses pratiques, notamment
comparant les résultats atteints à la fin de la vis-à-vis de l’accessibilité et plus globalement sur la
période d’exercice avec les objectifs fixés dans la qualité de service. Ainsi, il sera pertinent d’étendre
programmation ; l’évaluation aux autres volets que sont le matériel
• pouvoir faire évoluer ce volet programmation, en roulant, la formation du personnel et l’information
fonction du degré d’atteinte des objectifs ou des aux voyageurs pour avoir une démarche globale sur
différentes évolutions du territoire sur lequel l’ensemble du système de transport public.
s’exerce le service de transport (par exemple, en Parmi les nombreux critères que l’AOT pourra examiner,
suivant une logique d’opportunité en cas de on pourra trouver des éléments portant sur :
projets structurants ou pour intégrer d’éventuelles • le respect des schémas types d’aménagement
modifications du ressort territorial). qu’elle aura pu définir dans le cadre d’un référen-
tiel technique ou d’une charte. Il sera également
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 49
Fondée en 2007, Handéo rassemble entre 7 et 12 fédérations, associations et unions nationales (dont notamment
l’APF, l’Unapei, Trisomie 21 France, ou la Fédération des Aveugles de France pour les plus connues), acteurs
majeurs de la représentation des personnes en situation de handicap. Handéo agit pour le développement et
l’accès à des services adaptés et compétents favorisant la vie à domicile et l’inclusion dans la société. Handéo est
ainsi à l’origine de la création d’un label Cap’Handéo® Services de mobilité.
Ce label a pour objectif de faciliter la mobilité des personnes en situation de handicap en leur permettant de
mieux repérer les prestataires adaptés et compétents, ce qui peut être déterminant pour l’inclusion sociale des
personnes en situation de handicap. C’est aussi un moyen pour ces prestataires de mieux se faire repérer par les
personnes en situation de handicap ou de mieux faire connaître l’adaptation de leur service. Il concerne les
transports collectifs d’arrêt à arrêt, mais également les différents types de transport à la demande (porte à porte
ou d’arrêt à arrêt), justifiant dans tous les cas un minimum d’une année pleine d’exploitation.
Le référentiel servant de base à l’évaluation a été conçu dans le cadre d’un travail mené en concertation avec les
professionnels du secteur et les associations de personnes handicapées. Il a été élaboré avec la volonté de
construire un document qui reste évolutif, pouvant être amendé au gré des compléments issus des retours
d’expérience des usagers. Le référentiel est volontairement limité à un nombre restreint de critères, envisagés avec
une logique d’usage, très pragmatique, et s’articulant autour de 4 thématiques : l’accès à l’information, l’accueil
et la réservation, la prestation de transport et/ou d’accompagnement et enfin la question de la pérennité de la
solution de transport proposée.
Au final, en 2017, ce sont 22 critères qui seront évalués pour une éventuelle labellisation pouvant porter sur une
ou plusieurs familles de déficience, sur un secteur spécifié.
Amelys, le réseau de transport collectif de l’Agglomération Montargoise et Rives du Loing, a par exemple obtenu
le premier le label délivré par Cap’Handéo, en février 2017.
OUTILS ET LEVIERS POUR DÉCLINER SA POLITIQUE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ DES POINTS D’ARRÊT 51
Les recommandations proposées dans cette partie Ici, le « point d’arrêt » est défini par l’espace physique
sont issues de notre analyse des expériences, des et les équipements nécessaires au voyageur pour
réalisations de plusieurs collectivités territoriales et monter ou descendre d’un véhicule de transport
de concertation avec les différentes parties collectif (bus ou car) et emprunter une ligne de
prenantes, dont les associations représentant des transport dans une direction donnée.
personnes en situation de handicap. Elles semblent
être actuellement les mieux adaptées à l’objectif On désigne par « arrêt » de transport collectif, le
d’une accessibilité réussie pour tous. regroupement formé par les points d’arrêts desser-
vant un même lieu donné, possédant souvent
Pour mémoire, l’ensemble des recommandations un nom unique, et comprenant les deux sens de
concerne les points d’arrêt de bus ou de car circulation.
prioritaires, dont les critères sont rappelés dans le
chapitre 3 de la première partie, mais sont égale- Le point d’arrêt se compose des éléments suivants :
ment valables pour tous les autres points d’arrêt. • le cheminement, les traversées piétonnes et plans
inclinés le cas échéant aux abords du quai ;
Enfin, les photos présentes dans cette partie ne • la zone d’arrêt du véhicule ;
montrent pas des points d’arrêt répondant à l’en- • le quai comprenant une zone d’attente, une zone
semble des recommandations du guide mais sont là de sécurité et des zones d’embarquement ;
pour illustrer un aspect particulier bien traité de • l’information aux voyageurs ;
l’aménagement du point d’arrêt. • le mobilier urbain nécessaire à l’usage du point
d’arrêt (abri-voyageurs, assises, poubelle,…).
R E C O M M A N D AT I O N S T E C H N I Q U E S P O U R U N E M E I L L E U R E P R I S E E N C O M P T E D E T O U S L E S U S A G E R S 55
Mobilier urbain
Quai
Zone d’arrêt
du véhicule de TC
Cheminement et
traversées piétonnes
ACCÉDER
1.1 Localisation de l’arrêt Différents usages des arrêts sont observés. Il peut
s’agir :
La localisation de l’arrêt est la première question • d’arrêts de correspondance permettant l’accès à
que doivent se poser l’AOT et la collectivité bénéfi- une autre ligne, urbaine ou non urbaine, et/ou à
ciaire de la desserte. Elle répond notamment à des un autre mode de transport ;
enjeux de sécurité et de confort des piétons. • d’arrêts desservant une zone spécifique type zone
Plusieurs facteurs essentiels doivent être pris en commerciale, zone d’activités, etc. ;
considération : la proximité d’un pôle générateur de • d’arrêts simples servant à la montée et à la
déplacements, l’interdistance entre les arrêts, la descente ;
sécurité, le trafic routier, l’accessibilité des chemine- • d’arrêts ne servant principalement qu’à la descente
ments, la qualité de l’aménagement, l’insertion dans (terminus par exemple) ;
le site et l’optimisation de l’offre de transport • d’arrêts de régulation permettant à un véhicule
collectif présente sur le secteur (intérêt de mutua- de transport collectif en avance d’attendre et de
liser les arrêts). se recaler sur l’horaire ;
• du cumul des différents usages précités, etc.
EN AGGLOMÉRATION
Il est fondamental de s’interroger sur la situation du l’arrêt à une distance ne dépassant pas les 200 m
point d’arrêt par rapport aux lieux à desservir. La par rapport au secteur à desservir. Dans les cas où il
proximité avec les pôles générateurs de déplace- s’avère impossible techniquement d’aménager un
ments tels que les établissements recevant du point d’arrêt accessible, il est préférable de le
public, les zones commerciales, les zones d’activités, déplacer de quelques mètres pour créer les condi-
ou les zones résidentielles denses est un critère de tions favorables à une bonne accessibilité, même s’il
choix important. se trouve être au-delà des 200 m recommandés.
Le périmètre de marchabilité retenu pour les Quant à l’interdistance entre deux arrêts, elle doit
personnes à mobilité réduite est de 200 m, notam- permettre de proposer une offre de transport
ment pour les personnes âgées. Au-delà, le déplace- collectif attractive, limitant les temps de parcours
ment est pénible, surtout en l’absence d’assises globaux.
intermédiaires. Il est donc recommandé de localiser
POINT D’ARRÊT ET SON ENVIRONNEMENT 57
RECOMMANDATIONS En agglomération
RECOMMANDATIONS En agglomération
Arrêt implanté en quinconce et situé en amont du franchissement d’une voie à forte circulation
en raison de la proximité avec un pôle générateur de déplacement
HORS AGGLOMÉRATION
Comme en milieu urbain, pour des raisons de facilité être implanté à proximité d’un stationnement
d’accès, la proximité du lieu à desservir sera recher- existant ou pouvant facilement être créé. Sans
chée. Néanmoins, des spécificités de localisation stationnement l’intérêt de cet arrêt est limité ;
sont à prendre en compte selon l’usage du point • pour un arrêt de régulation, la localisation devra
d’arrêt non urbain : permettre une réinsertion dans la circulation la
• un arrêt situé en rase campagne, difficile d’accès plus sécurisée possible.
par un cheminement piéton, pourra devenir un
arrêt de correspondance. Il pourra se situer près Dans tous les cas, il convient de veiller à ce que
d’une intersection par exemple. Étant donné que l’accès au point d’arrêt soit accessible par différents
la plupart des voyageurs arrivent ou repartent en modes (véhicules personnels, vélos, etc.)
voiture à l’arrêt de correspondance, celui-ci doit
• Localiser le point d’arrêt près d’une aire de stationnement (voitures, vélos ou autres) existante ou en créer une ;
L’accès jusqu’au point d’arrêt est la première étape à Le cheminement piéton est le passage obligé pour
franchir pour utiliser les transports collectifs. Cette accéder au point d’arrêt. Il sera plus ou moins long
étape se fait le plus souvent à pied. Pour les selon la localisation de l’arrêt par rapport au pôle
personnes à mobilité réduite, elle peut représenter générateur (en milieu urbain ou non urbain) et selon
un frein dans leurs déplacements en transport en les différents modes offerts pour l’atteindre (comme
commun. Ainsi, la mise en accessibilité d’un point le vélo, la voiture ou le transport guidé). Pour faci-
d’arrêt doit s’accompagner de la mise en accessibi- liter l’accès de tous, il est important de proposer un
lité du cheminement et des traversées piétonnes y cheminement le plus direct possible, sans rupture.
donnant accès. Il convient d’aménager un chemine-
ment piéton cohérent, sans rupture, et confortable
pour tous, depuis la sortie du véhicule jusqu’au lieu
de destination.
! P
OINT ESSENTIEL POUR UN ACCÈS
SANS RUPTURE
OBLIGATIONS
4 cm maximum
si chanfrein
à 1/3
DÉVERS :
pente transversale la plus faible possible
• 2 % maxi en cheminement courant
1,40 m minimum
PENTE :
Lorsqu’elle est nécessaire pour franchir une
dénivellation
• 5 % maximum (tolérance si impossibilité due à
la topographie et à la disposition de constructions
existantes de 8 % sur une longueur ≤ 2m et
de 12 % sur une longueur ≤ 0,5m)
2 % maximum
• palier de repos : espace rectangulaire de 1,20 m par
1,40m (hors obstacles) horizontal tous les 10m SOL :
lorsque la pente dépasse 4 %, en haut et en bas de sol non meuble, revêtement non glissant, sans obstacle
chaque plan incliné, et à chaque changement de à la roue, à la canne et au pied pour les PMR
direction • trous et fentes dans le sol < 2 cm (de diamètre ou de
• garde-corps préhensible si rupture de niveau largeur)
> à 0,40m
LIBÉRER LE CHEMINEMENT
de tout obstacle en sortant le mobilier urbain
et les éléments techniques du couloir ainsi créé
(article 1 - 5° du décret n° 2006-1658) ;
INSTALLER DE L’ÉCLAIRAGE
de manière à permettre le repérage des cheminements
et des obstacles.
5 % maximum
62 POINT D’ARRÊT ET SON ENVIRONNEMENT
Sur des liaisons très fréquentées, et si l’emprise le propreté. Par exemple, il convient d’éviter que d’éven-
permet, une largeur supérieure à celle exigée par la tuels débris de verre n’entraînent des crevaisons des
réglementation est fortement recommandée. roues des fauteuils roulants, que des feuilles viennent
Adapter la largeur du cheminement au flux piéton- accentuer la glissance des revêtements et nuisent à la
nier facilite le déplacement de tous les piétons et en détection des dispositifs tactiles ou encore que de la
particulier des PMR en permettant par exemple de végétation (ronce par exemple) mal entretenue ne
se croiser de manière plus confortable ou tout vienne réduire la largeur du cheminement.
simplement de se déplacer sans se faire bousculer.
Une largeur de 1,80 m minimum est recommandée Un autre élément à prendre à compte est l’éclairage
lorsque l’emprise le permet. public. Il doit permettre de rendre visibles le tracé du
cheminement, les croisements éventuels, la signali-
sation. Il importe qu’il soit homogène le long du
RECOMMANDATIONS cheminement évitant les alternances de zones lumi-
neuses et de zones sombres.
Pour un cheminement piéton large, libre de tout Le cheminement piéton peut être éclairé de manière
obstacle à respecter la norme NF EN 13201 donnant un
• Dissocier le cheminement piéton de transit et l’espace nombre minimum de lux selon la catégorie de la voie.
d’attente, en laissant par exemple un espace de
cheminement confortable à l’arrière de l’abri-voyageur ;
• Assurer la continuité du cheminement depuis et vers
les points d’intérêt (établissement recevant du public, RECOMMANDATIONS
centre-bourg, aire de stationnement,...) ;
• Lorsque l’emprise le permet et/ou sur des liaisons très Pour un cheminement piéton praticable et
fréquentées, privilégier un cheminement > 1,80 m confortable
(2,50 m sont recommandés) facilitant le croisement • Utiliser un revêtement praticable et non meuble type
des flux de piéton. béton bitumineux, enrobés, asphalte béton de ciment ;
1.2.2 Traversées piétonnes les piétons. Son aménagement doit faire l’objet
d’une attention particulière pour répondre à l’en-
La traversée piétonne contribue à la continuité semble des besoins spécifiques aux personnes à
du cheminement. Elle doit garantir la traversée de mobilité réduite : positionnement, repérage, accès,
la chaussée circulée en toute sécurité par tous orientation, etc.
OBLIGATIONS
• Les feux de signalisation pour piétons doivent comporter un dispositif sonore ou tactile permettant
aux personnes aveugles ou malvoyantes de connaître les périodes durant lesquelles il est possible de traverser
les voies de circulation.
Il est fortement recommandé de positionner la sera portée aux masques à la visibilité : feuillages et
traversée piétonne de façon à permettre aux piétons végétation plus conséquents l’été que l’hiver,
de contourner le bus ou le car par l’arrière. Maintenir panneaux de signalisation, mobilier urbain, etc.
une distance entre la traversée piétonne et l’arrêt de
bus permet d’assurer une bonne visibilité des piétons
par les autres véhicules. Une attention particulière
64 POINT D’ARRÊT ET SON ENVIRONNEMENT
Par ailleurs, des aménagements complémentaires à sonorisés n’est souvent pas suffisant. Un dispositif
ceux précisés dans la réglementation peuvent être de guidage tactile peut alors être mis en place1.
prévus pour les PMR. Ces dernières rencontrent Les personnes âgées et les personnes ayant des diffi-
différentes difficultés au niveau des traversées cultés pour marcher, quant à elles, craignent de ne pas
piétonnes, selon le type de handicap. avoir le temps de terminer la traversée durant le feu
Les personnes aveugles et malvoyantes ont particu- vert piéton. En cas de traversée longue et difficile, ou
lièrement du mal à s’orienter. Elles peuvent dévier de trafic important, il est recommandé d’aménager
de leur trajectoire lorsqu’une traversée est biaisée des îlots refuges d’au minimum 2 m de largeur2. La
par rapport au flux de circulation automobile ou mise en place d’un « passage piéton spécifique3 » est
trop longue ou encore, lorsqu’elle est implantée au possible en section courante. Il s’agit d’un système de
droit d’un arrondi de trottoir. Sur ce type de feux intelligents qui détecte le piéton et qui lui donne
traversée, le guidage sonore à l’aide des feux piétons le feu vert dans un délai d’attente fixe et court.
RECOMMANDATIONS
Hors agglomération, l’aménagement des traversées piétonnes aux abords des arrêts de bus requiert une vigilance
piétons sur chaussée
2 cf. p.248 du guide particulière. En effet, le passage piéton réglementaire peut induire une fausse impression de sécurité chez le piéton
d’aménagement
de la voirie urbaine, qui souhaiterait l’emprunter.
Cerema, 2016
L’utilisation d’une traversée suggérée par l’aménagement pourra être préférée. Cet aménagement pourra
3 cf. fiche PAMA « Mieux
partager l’espace public :
comporter des dispositifs modérateurs de vitesses ainsi que de la signalisation adéquate afin de réduire la vitesse
les règles évoluent »
n° 15 : Passages piétons
d’approche. Ceux-ci garantiront la vigilance des automobilistes et faciliteront la traversée des piétons.
spécifiques, Cerema, 2016
POINT D’ARRÊT ET SON ENVIRONNEMENT 65
1.2.3 Intermodalité
EN AGGLOMÉRATION
En agglomération, les modes d’accès privilégiés au point d’arrêt de bus ou de car sont la marche à pied, le vélo ou les
autres transports en commun comme le tramway, le métro ou le train. Pour ces derniers, la connexion avec l’arrêt de
bus ou de car se fait essentiellement par la marche à pied. Ainsi, les liaisons piétonnes doivent être accessibles aux
personnes à mobilité réduite, sécurisés et confortables.
Pour faciliter l’accès à l’arrêt de bus en vélo, des itinéraires cyclables doivent être mis en place ainsi que des empla-
cements de stationnement dédiés, à proximité des arrêts (notamment au niveau des arrêts desservant plusieurs
lignes). Attention néanmoins à l’aménagement de ces itinéraires cyclables au droit du point d’arrêt.
de 10 à 15 mètres
RECOMMANDATIONS En agglomération
• Aménager des cheminements piétons accessibles, sécurisés et confortables entre les différents modes de
transports collectifs ;
• Aménager des itinéraires cyclables sûrs et continus ;
• Prévoir des emplacements de stationnement pour les vélos ;
• Assurer la visibilité directe des autres modes de transports en portant une attention particulière à la signalétique.
HORS AGGLOMÉRATION
Hors agglomération, l’approche jusqu’au point d’arrêt se fait principalement en voiture individuelle, en covoiturage,
à vélo voire à pied (selon la distance depuis la zone agglomérée).
• Aménager une aire de stationnement et/ou de dépose-minute pour les voitures, inclus les places PMR,
à proximité de l’arrêt de transport ;
• Aménager des cheminements piétons accessibles entre le point d’arrêt et l’aire de stationnement ;
Arrêt de bus
Stationnement PMR
Cheminement piéton
Aire de stationnement
• Étudier l’opportunité d’aménager des itinéraires cyclables pour rejoindre le point d’arrêt ou une zone plus
dense ;
• Prévoir des emplacements de stationnement pour les vélos selon l’opportunité.
POINT D’ARRÊT ET SON ENVIRONNEMENT 67
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
• Signaler le point d’arrêt sur chaussée par un marquage jaune en zigzag sur chaussée (marquage facultatif -
cf. article 118.3 de l’instruction interministérielle sur la signalisation routière - IISR) ;
45° 2,5 m
Recommandations Niveau
Respecter une interdistance maximale de 400 m entre deux arrêts de bus sauf si l’urbanisation est interrompue NR
Favoriser des cheminements piétons directs, sans rupture, et s’assurer de leur mise en accessibilité (cf. 1.2.1) NR
Fusionner les arrêts proches présents sur un même secteur pour faciliter la lisibilité et les échanges entre les
NR
lignes
Prévoir la localisation d’un arrêt de correspondance à proximité d’une intersection facilitant les échanges NR
Localiser le point d’arrêt près d’une aire de stationnement (voitures, vélos ou autres) existante ou en créer une NR
S’assurer que les accès au point d’arrêt sont accessibles (cf. § 1.2) NR
Dissocier le cheminement piéton de transit de l’espace d’attente, en laissant par exemple un espace de
NS
cheminement confortable à l’arrière de l’abri-voyageurs
Assurer la continuité du cheminement depuis et vers les points d’intérêt (établissement recevant du public,
NR
centre-bourg, aire de stationnement...)
Lorsque l’emprise le permet et/ou sur des liaisons très fréquentées, privilégier un cheminement > 1,80 m
NS
(2,50 m sont recommandés) facilitant le croisement des flux de piéton
Utiliser un revêtement praticable et non meuble type béton bitumineux, enrobés, asphalte béton de ciment NR
Éviter des revêtements meubles, qui se dégradent selon les conditions climatiques type revêtement stabilisé NR
Réaliser un entretien régulier du cheminement et assurer son maintien libre de tout obstacle NR
Veiller à respecter la norme NF EN 13201 donnant un nombre minimum de lux selon la catégorie de la voie NR
Prévoir un dispositif tactile de guidage pour les personnes aveugles et malvoyantes dans les traversées posant
NR
des difficultés d’orientation
Recommandations Niveau
Aménager des cheminements piétons accessibles, sécurisés et confortables entre les différents modes de
NR
transports collectifs
Assurer la visibilité directe des autres modes de transports en portant une attention particulière à la
NS
signalétique
Aménager une aire de stationnement et/ou de dépose-minute pour les voitures, inclus les places PMR,
NS
à proximité de l’arrêt de transport
Aménager des cheminements piétons accessibles entre le point d’arrêt et l’aire de stationnement NR
Étudier l’opportunité d’aménager des itinéraires cyclables pour rejoindre le point d’arrêt ou une zone plus dense NS
Disposer des données utiles (nombre de passage des véhicules, poids et charges) et les partager avec l’autorité
NR
en charge de la réalisation des travaux (gestionnaire de voirie ou AOT, par délégation)
Renforcer la chaussée en utilisant des matériaux adaptés pour lutter contre les phénomènes d'affouillement ou
NR
d'usure prématurée (ex. chaussée béton)
1.4 Signalisation
Signaler le point d’arrêt sur chaussée par un marquage jaune en zigzag sur chaussée (marquage facultatif) NR
Hors agglomération, signaler le point d’arrêt par le panneau C6. Ce panneau facultatif est exclusivement
implanté en signalisation de position, au début de l’emplacement d’arrêt, de manière à rester visible lorsque le NR
véhicule est arrêté
Veiller à ce que l’implantation du panneau C6 n’entrave pas le cheminement piéton et respecte l’abaque
NR
de détection des bornes et des poteaux
MONTER
La configuration du point d’arrêt joue un rôle
important dans la mise en sécurité de l’arrêt et pour
! T ROIS POINTS ESSENTIELS
POUR L’ACCOSTAGE
son accessibilité. Elle a un impact sur l’accostage des
véhicules au plus près du quai, facilitant la montée • La formation des conducteurs : les modules
et la descente des voyageurs. En effet, la réduction de formations obligatoires (initiale et
de la lacune horizontale entre le véhicule et le quai continue) intègrent la problématique
assure un accès en toute sécurité pour les personnes d’accostage. Néanmoins, la mise en place de
en fauteuil roulant ainsi qu’une montée ou une formations spécifiques permet de sensibiliser
descente plus confortable pour les autres voyageurs. les conducteurs à tous les types de handicap
et de comprendre l’intérêt d’accoster au plus
près du quai et au bon endroit. Une mise en
pratique est essentielle pour l’apprentissage
Pneumatique du bus < 5 cm
d’un bon accostage. Dans le cadre des SD’AP,
les AOT doivent fournir le programme et le
Carrosserie calendrier des plans de formations pour les
du bus personnels en contact avec les personnes
< 5 cm
handicapées et suivre leurs mises en œuvre.
•L’aide à l’accostage : des dispositifs de
guidage visuel, adaptés au site propre, ont été
Quai
mis en place comme une ligne tracée au sol
dans l’axe du conducteur, ou des systèmes de
guidage via des caméras. Cependant, la bordure
Lacune horizontale et verticale maximale acceptable pour la du quai reste encore le meilleur repère pour
montée dans le véhicule d’une personne en fauteuil roulant l’aide à l’accostage donc une attention
particulière doit être portée au choix de la
Un bon accostage est assuré par une arrivée du bordure (cf. § 3.1.4).
véhicule parallèlement au quai. Il permet en outre • La lutte contre le stationnement illicite :
d’éviter le porte-à-faux avant du véhicule et les l’aménagement d’un point d’arrêt doit être
risques qu’il engendre pour les voyageurs en attente. accompagné de mesures empêchant le
stationnement illicite au droit du quai ou à ses
abords. Ces mesures peuvent être d’ordre
préventive (renforcement de la communication,
aménagements physiques tels que le marquage
zigzag jaune, des bordures spécifiques, une
configuration du point d’arrêt en avancée)
voire coercitive (verbalisation et demande
d’enlèvement des véhicules gênants).
L’installation de plots anti-stationnement ou
barrières est déconseillée. Cette solution est
peu compatible avec une bonne accessibilité et
les plots gênent le conducteur dans sa
manœuvre d’accostage.
C O N F I G U R AT I O N D U P O I N T D ’ A R R Ê T 73
2.1 En ligne ou en avancée Le quai doit être assez long pour pouvoir accueillir
l’ensemble du véhicule et toutes ses portes. Cela
Les configurations en ligne ou en avancée corres- vaut aussi bien pour un véhicule standard que pour
pondent à des zones d’arrêt du véhicule situées en un modèle articulé. Il est préférable de laisser une
pleine voie ou en pleine chaussée. Dans ces deux marge de quelques mètres pour tenir compte des
configurations, le quai est en alignement droit avec aléas possibles dans le positionnement longitudinal
le bord de la chaussée. Cela facilite l’accostage du bus ou du car.
puisque le véhicule reste quasiment parallèle au
bord de chaussée lors de la manœuvre.
Arrêt en ligne
Arrêt en avancée
EN AGGLOMÉRATION
Les configurations en ligne ou en avancée sont Un point d’arrêt en ligne ou en avancée n’est cepen-
obligatoires en milieu urbain, sauf en cas d’impossi- dant pas adapté à certaines situations, notamment
bilité technique. lorsque le bus est amené à rester longtemps sur la
zone d’arrêt, sauf si les conditions de sécurité
Ces configurations, outre la facilité d’accostage, permettent le dépassement.
permettent au bus de se réinsérer aisément dans la
circulation. Cela contribue au confort de conduite
ainsi qu’à l’efficacité de la ligne en termes de temps OBLIGATIONS En agglomération
de parcours et de ponctualité.
Arrêté du 15 janvier 2007 - Points relatifs
Pour des raisons de sécurité, le dépassement du bus aux emplacements d’arrêt de véhicule de
est interdit lorsqu’il quitte son arrêt. Il est fortement transport collectif (Article 1er - § 12)
déconseillé lorsque le véhicule se trouve à l’arrêt en • Les quais en alignement droit et en avancée
raison des risques vis-à-vis des piétons pouvant sont obligatoires en milieu urbain, sauf en cas
traverser devant le bus et des véhicules circulant d’impossibilité technique.
dans l’autre sens. Si le dépassement est autorisé, les • L’arrêt en ligne le long d’un trottoir en courbe,
conditions de sécurité doivent pouvoir le permettre : ou dans un rond-point est à proscrire.
maîtrise des vitesses, trafic faible à modéré, bonne
visibilité…
C O N F I G U R AT I O N D U P O I N T D ’ A R R Ê T 75
RECOMMANDATIONS En agglomération
HORS AGGLOMÉRATION
Les configurations en ligne ou en avancée sur des Hors agglomération, l’implantation d’un arrêt en
voiries à vitesses élevées peuvent présenter plusieurs ligne se fera seulement si toutes les conditions de
risques pour les usagers : sécurité sont réunies, telles que la maîtrise des
• le quai et ses équipements peuvent constituer des vitesses (inférieures ou égales à 50 km/h), la
obstacles situés directement dans la zone dite de visibilité, la sécurité des voyageurs en attente.
sécurité6. Ils sont des éléments aggravants pour
les automobilistes lors des sorties de route ; Au-delà d’une limitation de vitesse de 50 km/h, la
• les voyageurs en attente sont aussi plus vulné- mise en place d’un quai ne devra se faire qu’à l’écart
rables s’ils sont proches du bord de chaussée ; de la route, en encoche, en retrait ou dans le cadre
• lorsque l’autocar arrive à quai ou le quitte, des d’un aménagement de voirie spécifique. .
collisions peuvent survenir par défaut d’attention
des autres usagers circulant sur la chaussée, par
non-respect des distances de sécurité ou en raison RECOMMANDATIONS Hors agglomération
de dépassements dangereux.
• Éviter les arrêts en ligne en dehors des
agglomérations, sauf si les conditions de
sécurité le permettent : vitesse ≤ 50 km/h,
visibilité.
EN AGGLOMÉRATION
La configuration en encoche est proscrite en milieu On peut considérer qu’un temps d’arrêt de plus
urbain, sauf en cas d’impossibilité technique à d’une minute peut générer des dépassements
réaliser un arrêt en ligne ou en avancée. intempestifs et des remontées de file. Il peut alors
L’impossibilité technique peut être vue comme une nécessiter la mise en place d’un point d’arrêt en
exigence d’exploitation nécessitant un temps d’at- encoche en l’absence d’une solution technique
tente du bus plus long (régulation, terminus ou meilleure, telle que l’arrêt en retrait, ou sur voie
début de ligne, échanges conducteurs, forte réservée. Une dérogation est alors nécessaire.
fréquentation d’une station…).
Ce temps d’arrêt plus long peut engendrer :
• des comportements dangereux des automobilistes RECOMMANDATIONS En agglomération
HORS AGGLOMÉRATION
Une configuration en encoche est plus sécuritaire aussi être plus importante car elle doit tenir compte
qu’une configuration en ligne hors agglomération de la vitesse d’approche et de réinsertion des cars
en raison des vitesses élevées pratiquées par les dans la circulation générale.
autres usagers de la chaussée. En revanche, il peut
poser des difficultés au conducteur pour revenir
dans la circulation générale, notamment si le trafic RECOMMANDATIONS Hors agglomération
est dense.
• Veiller à assurer de bonnes conditions de
L’encoche peut être traitée plus librement en dehors visibilité arrière pour permettre au conducteur
des agglomérations. Ainsi, les biseaux ne nécessitent du car de repartir en toute sécurité ;
pas forcément d’être bordurés. Leur longueur peut • Prévoir des dimensions larges de l’encoche
pour faciliter les manœuvres du car et obtenir
un accostage au quai convenable.
2.3 En retrait
La configuration en retrait est une zone d’arrêt du
véhicule isolé, séparé physiquement de la voie circulée
par un îlot ou autre élément. Elle permet une plus
grande sécurité des usagers au point d’arrêt mais
nécessite une emprise foncière importante.
EN AGGLOMÉRATION
HORS AGGLOMÉRATION
La configuration en retrait peut être une bonne En revanche, la réinsertion dans la circulation géné-
solution hors agglomération pour sécuriser les rale peut être problématique en cas de vitesses
conditions d’attente des voyageurs, ainsi que l’arrêt élevées, de manque de visibilité et de trafic dense.
du car. Cet aménagement est consommateur d’es- Le régime de priorité ne doit pas laisser d‘ambiguïté
pace, mais peut offrir des fonctionnalités intéres- aux automobilistes..
santes comme la possibilité d’organiser un demi-
tour. La géométrie des voies d’accès et de sortie au
quai doit permettre au conducteur d’avoir un RECOMMANDATIONS Hors agglomération
Vert : recommandé
Orange : acceptable si pas d’autres solutions
Rouge : proscrit
C O N F I G U R AT I O N D U P O I N T D ’ A R R Ê T 79
Recommandations Niveau
Dans ces conditions, un arrêt sur voie réservée sera toutefois préférable à un arrêt en encoche NR
Veiller à assurer de bonnes conditions de visibilité arrière pour permettre au conducteur du car de repartir
NR
en toute sécurité
Prévoir des dimensions larges de l’encoche pour faciliter les manœuvres du car et obtenir un accostage
NR
au quai convenable
2.3 En retrait
Prévoir une longueur suffisante de l’arrêt en retrait pour permettre un accostage du bus parallèle au quai NR
Aménager une zone de préparation à l’accostage d’une longueur minimale d’une vingtaine de mètres située en
NR
amont du quai pour limiter les manœuvres du conducteur et garantir ainsi une approche rectiligne
Aménager le quai en retrait ou réaliser un aménagement de voirie spécifique si les conditions de sécurité
NS
ne sont pas réunies pour un arrêt en encoche
3. Aménagement du quai
CIRCULER
3.1 Dimensions et conception parents avec poussette ou encore les personnes avec
du quai bagages. Cette largeur de quai doit tenir compte de
l’ensemble du mobilier urbain nécessaire, de son
3.1.1 Largeur de quai implantation, ainsi que des flux de circulations
complémentaires que l’on retrouve sur le trottoir
MONTER
La largeur du quai doit permettre de dégager la (deux-roues, trottinette, nouveaux engins d’aide
largeur de passage minimale de tout obstacle à la mobilité...).
nuisant au déplacement de tous les usagers,
notamment les personnes en fauteuil roulant, les
OBLIGATIONS
• Prévoir une largeur minimale d’1,40 m permettant le passage des piétons à l’arrière du poteau
ou de l’abri-voyageurs, du côté du cadre bâti ;
• Assurer une largeur minimale de passage de 0,90 m, libre de tout obstacle entre le bord du quai
et l’abri-voyageurs. Cette largeur passe à 1,40 m minimum si le passage à l’arrière n’est pas possible ;
1,40 m min.
• Prévoir une zone de manœuvre des usagers en fauteuil roulant d’au minimum 1,50 m de diamètre,
une fois la palette ou la plateforme élévatrice déployée.
RECOMMANDATIONS
Si l’emprise le permet
• Séparer le flux de transit de piétons et la zone d’attente des voyageurs ;
• Privilégier une largeur de passage d’1,80 m minimum ;
• Prendre en compte la largeur de la zone de sécurité (cf. paragraphe 3.2) et prévoir 1,40 m entre le bord du
quai et l’abri-voyageurs ou 1,80 m si le passage à l’arrière n’est pas possible.
3.1.2 Hauteur de quai Ce choix est d’autant plus complexe que le point
d’arrêt peut être desservi par différents types de
Afin de faciliter la montée et la descente de tous les matériel roulant. Il n’est pas rare qu’une même ligne
voyageurs dans les meilleurs conditions de sécurité, fonctionne avec des véhicules ayant des caractéris-
d’accessibilité et de confort, il est nécessaire de tiques différentes ou qu’un point d’arrêt soit desservi
réduire les lacunes verticales à l’interface entre le à la fois par de l’autobus et de l’autocar. De plus, les
quai et le véhicule à l’arrêt. C’est en cela que le choix matériels roulants peuvent changer au fil du temps.
d’une hauteur de quai adéquate est primordial dans
le maintien de l’accessibilité du point d’arrêt. Les recommandations ci-dessous vont ainsi porter
sur des objectifs à atteindre pour améliorer le
confort des usagers dans la montée et la descente
du véhicule plutôt que de donner une hauteur de
OBLIGATIONS quai à respecter.
Il est important de rappeler qu’une pente de palette
• Aménager le quai à une hauteur adaptée aux
à 12 % est difficile à franchir en toute autonomie
matériels roulants qui circulent sur la ligne de
pour une personne en fauteuil roulant manuel. On
transport ;
cherchera à tendre vers une pente ne dépassant pas
• S’assurer que la pente de la rampe, lorsque
10 %, l’objectif étant de réduire au maximum le
celle-ci est posée sur une bordure de 150 mm
pourcentage, pour permettre à tous les usagers en
de haut, ne doit pas dépasser 12 %7.
fauteuil roulant de monter ou descendre en toute
sécurité. Par ailleurs, en dehors de la question de la
pente de la palette, la lacune verticale matérialisée
Le choix de la hauteur de quai est complexe dans la par la hauteur de la première marche à franchir ne
mesure où il faut prendre en compte plusieurs doit pas dépasser 20 cm maximum et une hauteur
critères, notamment ceux liés au matériel : de 17 cm permet de faciliter la montée des autres
- hauteur de plancher et positionnement de la passagers dans le véhicule, notamment les personnes
palette (souvent placée sous le châssis) ; ayant des difficultés motrices comme les personnes
- présence/absence de palette et/ou d’agenouille- âgées, les enfants ou les personnes de petite taille...
ment du véhicule (en l’absence, ajuster le trottoir
au mieux) ;
- longueur de la palette ;
- balayage du véhicule au-dessus du trottoir, en RECOMMANDATIONS
encoche notamment ;
• Ne pas dépasser 10 % de pente pour
- type de bordures utilisées (cf. paragraphe 3.1.5) ;
le déploiement de la palette et réduire au
- le sens de la pente du profil en travers de la
maximum le pourcentage ;
chaussée.
• Ne pas dépasser 17 cm (20 cm maximum
si impossibilité) de lacune verticale entre le
quai et le plancher avant du bus ou du car,
sans agenouillement.
Obligation (respect
Avec 12 cm 10 cm 9 cm
des 12 % max)
agenouillement
(Ha = 8 cm) Recommandation 15 cm min 15 cm min 15 cm min
Obligation (respect
Sans 19,5 cm 18 cm 17 cm
des 12 % max)
agenouillement
(Ha = 0 cm) Recommandation 21 cm min 20 cm min 19 cm min
Pneumatique du bus 5 à 10 cm
Carrosserie
du bus
Bordure Quai
biaise
Corps de chaussée
RECOMMANDATIONS
3.1.4 Pentes et rampes d’accès du quai Les pentes du quai (zone d’attente et rampes de
raccordement au trottoir) doivent être conformes
Le quai est raccordé au trottoir existant par des aux prescriptions de l’arrêté du 15 janvier 2007
rampes de raccordement. modifié.
Rampe Rampe
d’accès Quai d’accès
Trottoir Trottoir
OBLIGATIONS RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
3.2.1 Zone d’attente
• Utiliser un revêtement contrasté visuellement
La zone d’attente est souvent le point d’entrée des pour repérer facilement le point d’arrêt
usagers avec le réseau de transport et contribue au et sa zone d’attente ;
repérage de l’arrêt. Elle accueille les différents équi- • Privilégier l’information sonore pour repérer
pements liés à l’information voyageurs (poteau) et à l’arrêt à l’aide d’une balise sonore ou
l’attente (abri-voyageurs, assises, poubelle). Il est autres technologies (telles que les iBeacons)
important que cette zone d’attente soit facilement déclenchables a minima avec
identifiable et repérable par l’ensemble des voya- la télécommande universelle.
geurs, notamment par les personnes déficientes
mentales, cognitives ou psychiques qui rencontrent
des difficultés de repérage. Pour cela, l’utilisation
d’un revêtement spécifique, contrasté visuellement 3.2.2 Zone de sécurité
et matérialisant la zone d’attente, est recommandée.
La zone de sécurité correspond à une zone sur
laquelle les usagers ne doivent pas séjourner afin,
d’une part, d’éloigner l’ensemble des voyageurs de la
zone de balayage des rétroviseurs et d’autre part,
d’éviter la chute accidentelle d’un voyageur.
cf p.14 du Guide de 8
recommandations sur les bandes
de guidage au sol, Cerema, 2014
90 AMÉNAGEMENT DU QUAI
!
lorsque les caractéristiques des véhicules ne
permettent pas de positionner la porte concernée
exactement au même endroit.
P
OINTS DE VIGILANCE :
Cependant, ce repérage peut jouer un rôle de sensi- •D ans le cas où la matérialisation de la porte de
bilisation aussi bien auprès des autres voyageurs, déploiement du système d’embarquement a
afin qu’ils ne stationnent pas à l’endroit où la été choisie localement, éviter la peinture sur
palette doit normalement se déployer, qu’auprès des l’ensemble de la zone, l’implantation du logo
gestionnaires de mobilier urbain par exemple, afin UFR et proscrire le contraste tactile ;
qu’ils évitent d’installer des obstacles dans cet • Dans tous les cas, concerter avec les
espace. associations pour valider les solutions mises en
œuvre dans le cadre du respect des règles et
Le choix ou non de matérialiser cette zone doit se des recommandations du présent guide.
faire en concertation avec les associations locales
représentant les personnes à mobilité réduite.
ø
ø
ø
ø
sées (notamment vis-à-vis du phénomène de Les avantages des quais préfabriqués sont :
glissance que peuvent représenter les quais en • U ne mise en place rapide des éléments
bois). Le quai peut être de faible longueur et ne préfabriqués ;
desservir qu’une seule porte. Les conditions • La prise en compte en amont des contraintes
d’accès des personnes à mobilité réduite, en parti- d’accessibilité (largeurs de circulation, hauteur et
culier des personnes en fauteuil roulant, devront longueur de quai, dévers) ;
alors être vérifiées en fonction du matériel roulant. • La possibilité d’intégrer des équipements en faveur
d’une meilleure accessibilité (bande de guidage,
dalle podotactile…) ;
• Le démontage et la réutilisation des éléments
préfabriqués sur d’autres sites ;
• Une adaptabilité du dispositif en place en fonction
de nouvelles contraintes (possibilité d’ajouter des
modules par exemple) ;
• Un coût avantageux pour certaines solutions, qu’il
faut toutefois mettre en relation avec la pérennité
de l’ouvrage.
Ces dispositifs économiques d’aménagement de quai peuvent être utilisés de manière permanente dans certaines
situations.
En particulier, les quais en béton préfabriqué se prêtent bien à une utilisation permanente en raison de la qualité
et de la durabilité du matériau employé. Ils offrent en outre un contraste visuel intéressant pour les personnes
malvoyantes. Ils peuvent notamment être mis en place dans les zones périurbaines et pour les points d’arrêt
faiblement ou moyennement fréquentés.
Les quais en bois sont quant à eux plutôt adaptés à de faibles fréquentations dans le cadre d’un transport
interurbain.
Les quais en plastique recyclé, de par la durabilité de leurs matériaux, s’adaptent aussi à toutes les conditions
climatiques et peuvent être envisagés pour une longue utilisation.
En cas de forte fréquentation, ces dispositifs ne constituent pas une solution pérenne.
AMÉNAGEMENT DU QUAI 97
Recommandations Niveau
Préférer une pente longitudinale unique de 2 % pour la zone d’attente (si nécessité d’une pente) NR
Option 1 (à privilégier) : Lorsque l’information sonore est disponible à l’arrêt, réaliser une dalle contrastée
visuellement et tactilement d’une dimension de 60cmx60cm pour repérer et matérialiser l’endroit d’ouverture NR
de la porte avant
Option 2 : Lorsque l’information sonore n’est pas présente, ou pas audible, et en l’absence de cheminement
induit, équiper le point d'arrêt d'un dispositif d’un dispositif de bande d’interception amenant jusqu’à
la porte avant. La bande de guidage NF P98-352 répond aux exigences de cette bande d’interception, NR
avec une interruption du dispositif avant la bordure du quai, respectant le pas de freinage. La dalle de repérage
(option 1) n’est alors pas nécessaire
Tendre vers une pente transversale (dévers) de 1 % NR
S’informer sur l’offre transport, tarification et moyens de paiement, horaires, parc de stationnement,
service billettique, nom et accessibilité du point d’arrêt de départ et de destination
Rechercher un trajet optimisé, les correspondances éventuelles, les aléas programmés
Avant Effectuer un voyage en toute indépendance, avoir besoin d’aide
le déplacement Acheter son billet
S’informer sur les éventuelles perturbations
Se rendre au départ
Se renseigner sur l’accessibilité de la zone de dépose et/ou le parc de stationnement
Se guider vers les activités urbaines, se repérer vers son lieu de destination
À la fin
Repérer les services de proximité
du déplacement
Avoir accès à un plan global du quartier
La présentation de l’information, son contenu et son pour ne pas en exclure certains. Suivant les
opportunité temporelle sont importants et doivent catégories de voyageurs, les difficultés se présentent
prendre en compte les besoins de tous les voyageurs différemment.
! P
OINTS ESSENTIELS pour une information accessible
Une signalisation et une information bien pensées aident le voyageur dans ses différentes actions de déplacement.
L’utilisation de symboles simples, compréhensibles et le recours à un marquage régulier sont la base d’une
démarche facilitée de déplacement.
Cinq critères pour une bonne diffusion de l’information doivent être satisfaits :
• visibilité : les informations se distinguent suffisamment du milieu ambiant pour attirer l’attention de l’usager
(précautions concernant les masques potentiels et les conditions générales d’intensité - lumineuse, sonore,
tactile - du signal émis par rapport au fond ambiant) ;
• clarté : facilement lisible et facilement compréhensible ;
• concision : le voyageur a peu de temps pour voir, lire et comprendre l’information. Les pictogrammes
internationalement connus sont particulièrement adaptés pour saisir rapidement l’information ;
• précision : toute information doit non seulement être correcte lors de sa première diffusion mais aussi elle doit
être vérifiée et mise à jour ;
• opportunité : l’information n’est efficace que si elle est disponible au moment où le voyageur en a besoin.
Une harmonie devra être recherchée à l’échelle du réseau. Un travail de coordination sera recherché entre les
différentes AOT.
Loremes Loremes
ipsumantes ipsumantes
Lorem ipsum Lorem ipsum
Ipsum Ipsum
2
Corps de poteau
Implantation Détectabilité
Son implantation doit être en retrait du bord de quai Le mât support de l’information statique ou dyna-
pour ne pas subir de dégradation par les rétroviseurs mique doit être détectable à la canne, ne pas
des bus ou des cars. Il doit aussi être positionné en présenter d’angles saillants risquant de blesser les
dehors du cheminement piéton pour ne pas consti- usagers et les piétons, notamment les personnes
tuer d’obstacle et au niveau de la porte avant du aveugles ou malvoyantes. Le cas échéant, un élément
véhicule pour faciliter le repérage des personnes de détection doit être installé à l’aplomb du porte-
aveugles et malvoyantes. à-faux et à une hauteur inférieure à 40 cm.
OBLIGATIONS OBLIGATIONS
Arrêté du 15 janvier 2007 - Points relatifs Arrêté du 15 janvier 2007 - Points relatifs
aux équipements (Article 1er - § 6) aux équipements (Article 1er - § 6)
• Positionner le poteau hors du cheminement • Si le poteau d’arrêt est constitué d’un porte-
piéton (1,40 m minimum devant ou derrière à-faux de plus de 15 cm à une hauteur
le poteau) au niveau de la porte avant du bus inférieure à 2,20 m, mettre un élément bas à
ou du car. l’aplomb du porte-à-faux installé à 40 cm
maximum du sol ou ajouter au sol une
surépaisseur d’au moins 3 cm.
Afin de gagner de l’espace d’affichage sur les
poteaux d’arrêt, il est souhaitable de les positionner
de manière à faire, a minima, un double affichage
Schéma d’un poteau d’arrêt
sur les deux faces et pouvoir tourner autour pour
accéder aux informations de part et d’autre. Il existe Positionnement parallèle Positionnement perpendiculaire
aussi des affichages trois ou quatre faces, ce qui au flux piéton au flux piéton
évite de multiplier le mobilier urbain selon le
nombre de lignes présentes.
RECOMMANDATIONS
Si > 15 cm Si > 15 cm
Surépaisseur de 3 cm Surépaisseur de 3 cm
min. au sol min. au sol
104 I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T
OU
RECOMMANDATIONS
N° d’appel N° d’appel
4.1.2 Abri-voyageurs
2 1
Profil Face
106 I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T
RECOMMANDATIONS
Panneau d’affichage
Nom de l’arrêt
Plans du réseau
Plans du quartier
85 cm
Milieu =
1,30 m
Informations
Fiche Horaires temporaires
120 cm
I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T 107
OBLIGATIONS RECOMMANDATIONS
• Doubler les informations visuelles par • Avoir une interface simple et compréhensible,
des informations sonores ; avec peu de fonctionnalités ;
• Mettre à disposition des commandes • Proposer un mode d’emploi simple et imagé
à une hauteur comprise entre 0,90 m et accolé à la borne.
1,30 m du sol.
108 I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T
Fronton de l’auvent
4.2.1 Identification de l’arrêt,
de la ligne et sa direction
Les informations de base contribuant à l’identifica- Hauteur de caractère
de 8 cm min.
tion de son arrêt sont le nom, le (ou les) numéro(s)
de ligne(s) desservant le point d’arrêt et l’indication
de la direction. Ces informations doivent être visibles Profils de l’auvent
et lisibles facilement depuis le cheminement.
RECOMMANDATIONS
! R
ÈGLES DE LISIBILITÉ/VISIBILITÉ
Taille de caractère (Article 1 - §9 de l’arrêté du 15 janvier 2007 relatif aux prescriptions techniques pour
l’accessibilité de la voirie et des espaces publics)
Distance d’observation Hauteur minimale des caractères (cm)
<1m 1,5 cm
4m 15 cm
6m 20 cm
Contraste (Annexe 1 de l’arrêté du 15 janvier 2007 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité
de la voirie et des espaces publics)
Police de caractère
Il est fortement recommandé d’utiliser une fonte d’écriture de type ARIAL ou équivalent, en faisant attention aux
confusions de caractères qui peuvent entraîner des difficultés de compréhension.
110 I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T
Le thermomètre de ligne, ou plan de ligne, permet à • Indiquer l’ensemble des arrêts desservis par la ligne
l’usager de se repérer sur la ligne, de lui indiquer le de bus ou de cars ;
nombre d’arrêts desservis par la ligne et de repérer • Préciser les arrêts accessibles à tous par le logo
son arrêt de destination. Il est important que la UFR ;
totalité des points d’arrêt soit indiquée pour • Indiquer les correspondances et préciser les points
permettre d’identifier le nombre d’arrêts séparant le d’intérêt desservis par l’arrêt tels que les lieux de
point de départ et la destination. service public ;
Les arrêts accessibles desservis pourront être maté- • Repérer l’arrêt auquel se trouve le voyageur sur le
rialisés sur les thermomètres de ligne par un picto- thermomètre de ligne par un signe distinctif (ex. :
gramme symbolisant l’UFR lorsqu’ils répondent aux encadrement, couleur différente, etc.) ;
exigences du niveau de référence (aménagements • Positionner le thermomètre de ligne verticalement
obligatoires a minima). et écrire le nom des arrêts de façon horizontale
pour faciliter la lecture.
Règles communes
OBLIGATIONS
Plans de proximité à la gare routière de Voiron
• Respecter les règles de lisibilité et visibilité
(p. 109).
RECOMMANDATIONS
Plan de réseau
RECOMMANDATIONS
OBLIGATIONS
RECOMMANDATIONS
4.3 Horaires et temps d’attente • É viter d’afficher une fiche horaire de ligne indi-
quant les horaires de la totalité des points d’arrêt
L’indication des horaires de passage d’un véhicule à un de la ligne, surtout pour des lignes complexes ;
point d’arrêt de la ligne permet au voyageur de • Préférer indiquer le seul horaire qui concerne
prendre connaissance de la fréquence de passage de la le point d’arrêt ;
ligne, d’anticiper son temps d’attente, de programmer • Si cela ne nuit pas à la lisibilité de l’information,
son déplacement dans le temps et de faire son choix donner les horaires de certains arrêts « impor-
d’itinéraires en fonction de cette donnée. tants » situés après le point d’arrêt concerné ;
• Indiquer les horaires de passage selon la période
de la semaine ;
4.3.1 Fiche horaire • Préciser la période de l’année à laquelle corres-
pondent les horaires de passage ;
La lecture d’une fiche horaire peut s’avérer complexe, • Dans la mesure du possible, n’afficher que les
notamment lorsque sont indiqués : les horaires de horaires de passage correspondant à la période
passage de tous les arrêts, les horaires selon les de l’année en cours.
périodes de l’année, selon le jour, etc.
I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T 113
LES INCONVÉNIENTS :
• L’investissement est important, l’achat d’un écran
coûte plus cher que l’affichage papier (entre 2 à
4 k€ par écran d’affichage dynamique pour 3 ans) ;
• Les solutions de contrôle des écrans sont onéreuses
à l’investissement et en fonctionnement ;
• L’édition et le renouvellement des messages
Affichage dynamique des temps d’attente sur
le réseau TCL dont le contraste est améliorable peuvent être complexes ;
(source : ©Sytral) • Certaines solutions proposent des outils intégrés
pour générer des vidéos, mais coûteuses.
Une attention particulière doit être portée sur la lisibi- vision vertical actif est de 20° (9° vers le haut et 11°
lité de l’information inscrite sur les écrans d’affichage, vers le bas). Tous les objets situés en dehors de cette
avec des particularités liées à l’affichage digital : zone risquent fortement de passer inaperçus.
• définir les dimensions adaptées de l’écran et des
écritures associer ; Afin que ces informations puissent être accessibles
• orienter l’écran d’affichage pour éviter les reflets. aux personnes déficientes visuelles, les écrans
doivent intégrer un module d’annonce sonore des
Le champ de vision vertical de l’homme est limité à informations, déclenchable à distance à l’aide de la
135 °. Cet angle n’est pas symétrique puisqu’il est de télécommande universelle conforme à la norme
60 ° vers le haut et de 75° vers le bas. Le champ de NF 532-002.
n actif
Champ de visio
60°
9° ?
11°
75°
5m
RECOMMANDATIONS
4.4 Identification du bus ou car Dans la pratique, lorsque les véhicules ne sont pas
équipés de dispositifs d’annonces sonores ou que
La problématique de l’identification de la ligne est ces derniers ne fonctionnent pas, il est inconfortable
particulièrement importante pour les points d’arrêt pour les personnes aveugles ou malvoyantes d’at-
desservis par plusieurs lignes de bus ou de cars. Pour tendre que le véhicule s’arrête, si celui-ci s’arrête de
repérer le bus ou le car dans lequel il veut monter, manière systématique, et de demander au conduc-
l’usager doit identifier rapidement et facilement, teur la ligne et la destination. Parfois, l’usager peut
depuis le point d’arrêt, la ligne et la destination être intéressé par un bus ou un car stationné plus
desservies par le véhicule qui s’arrête. Cette situa- loin de l’arrêt qui repart en laissant la personne sur
tion est particulièrement critique pour l’usager le trottoir. Dans ce cas, il est recommandé de
aveugle ou malvoyant, qui fera l’objet d’une atten- proposer des solutions alternatives pour donner
tion particulière. l’information telles que l’installation de balises
sonores au point d’arrêt ou le développement d’ap-
plication permettant de retranscrire l’information
OBLIGATIONS sonore via un smartphone.
Le SMTC de l’agglomération grenobloise a mis en place un système connecté mettant en relation la télécommande
normalisée avec le bus. À l’approche du bus, la télécommande en mode « émission permanente » active le voyant
« arrêt demandé » sur le poste de conduite à l’intérieur du bus.
I N F O R M AT I O N D E S V O Y A G E U R S A U P O I N T D ’ A R R Ê T 117
RECOMMANDATIONS
Recommandations Niveau
Privilégier des numéros et/ou des lettres pour l’identification des lignes NR
Choisir le nom de l’arrêt en fonction de repères réels et facilement identifiables par le plus grand nombre,
NR
exemples « arrêt de la mairie, arrêt de la piscine… »
Écrire les informations horizontalement pour une meilleure lecture NR
Mettre une lettre majuscule suivie de minuscules d’une hauteur minimum de 5 cm pour la direction des lignes
NR
et la contraster par rapport au fond
Pour informer du niveau d’accessibilité du point d’arrêt, apposer le logo UFR sur la tête de poteau lorsque celui-
NR
ci répond aux exigences du niveau de référence (a minima les aménagements obligatoires)
Doubler l’information visuelle par une information sonore à l’aide de balise sonore NR
Indiquer l’ensemble des arrêts desservis par la ligne de bus ou de cars sur le plan (ou thermomètre) de ligne NR
Indiquer les correspondances et préciser les points d’intérêt desservis par l’arrêt tels que les lieux de service public NR
Repérer l’arrêt auquel se trouve le voyageur sur le thermomètre de ligne par un signe distinctif
NR
(ex. : encadrement, couleur différente, etc.)
Positionner le thermomètre de ligne verticalement et écrire le nom des arrêts de façon horizontale pour
NR
faciliter la lecture
Apposer une pastille de situation « Vous êtes ici » sur les plans NR
Faire une légende facile à comprendre, homogène sur l’ensemble des plans du réseau NR
Mettre un QR code, détectable tactilement, à côté des plans pour renvoyer vers le calculateur d’itinéraires du réseau NS
Recommandations Niveau
Représenter sur une échelle correspondant au périmètre de marchabilité (entre 200 et 700 m selon la densité urbaine) NS
Dans la mesure du possible, n’afficher que les horaires de passage correspondant à la période de l’année en cours NS
En fonction de l’espace, définir les bonnes dimensions de l’écran et les dimensions des écritures NS
Intégrer un module d’annonce sonore des informations, déclenchable à distance à l’aide de la télécommande
NS
universelle conforme à la norme NF 532-002
4.4 Identification du bus ou du car
Prévoir des girouettes avec une luminescence de diodes élevée sur les véhicules NR
Installer une balise sonore au point d’arrêt se déclenchant avec la télécommande universelle donnant
NR
l’information des lignes desservies et de leurs directions
Proposer une application accessible retranscrivant oralement l’information de la ligne et de la destination via
NS
un smartphone
Dans les consignes aux conducteurs, rappeler que l’arrêt est obligatoire quand un voyageur attend à l’arrêt,
NR
même si ce dernier ne se signale pas et interdire la mention “Faire signe au conducteur"
Veiller à ce que l’implantation du panneau C6 n’entrave pas le cheminement piéton et respecte l’abaque de
NR
détection
4.5 En cas de perturbations
Préciser la nature de la perturbation, l’impact prévisionnel, les solutions alternatives accessibles NR
5. Confort d’attente
ATTENDRE
Le point d’arrêt de bus ou de car constitue souvent 5.1 Mobilier urbain
un lieu de transition entre plusieurs espaces
- la voirie et l’intérieur du véhicule de transport - et 5.1.1 Mobilier de protection
entre plusieurs temps du parcours - le cheminement contre les intempéries
jusqu’au point d’arrêt et le trajet embarqué. Cette
transition, si elle reste une rupture de charge, doit La notion de continuité de l’accessibilité est rare-
s’effectuer dans les meilleures conditions de sécurité ment envisagée sous l’angle de la prise en compte
et de confort. Il est donc important que l’usager des conditions météorologiques. Pourtant, est-il
puisse disposer d’une zone d’attente clairement encore pertinent de parler d’accessibilité pour un
identifiable (cf. §3.2.1 Zone d’attente) et conforta- point d’arrêt où l’usager devrait attendre son bus ou
blement aménagée, pour que cette attente se son car sous une pluie battante ?
déroule dans les meilleures conditions.
La mise en place de mobilier de protection sera donc
La qualité des équipements et des services proposés un élément de confort très appréciable, qu’il s’agisse
à l’usager, au-delà de la simple notion de confort, de se protéger du vent, de la pluie ou du soleil. Il
participera à l’accessibilité globale du service, en peut être alors pertinent de proposer un mobilier
permettant par exemple : adapté en fonction des particularités climatiques,
• à une personne pour qui la station debout est tel qu’un abri-voyageurs avec :
pénible de se reposer ; • un panneau latéral pour couper le vent dominant ;
• à une personne stressée de s’apaiser et de prendre • un dispositif pare-soleil judicieusement orienté,
le temps de vérifier les informations relatives à qui permettra d’atténuer la chaleur, mais peut-
son voyage ; être aussi de diminuer les reflets sur un écran
• etc. d’information...
Ainsi, de nombreux équipements, même non requis Dans le cas des panneaux latéraux, il faudra bien
par la réglementation, seront un atout certain pour entendu s’assurer de leur repérabilité et de leur
améliorer l’accessibilité : un dispositif d’éclairage détectabilité, notamment par la mise en œuvre
adapté, des assises, des toilettes, voire des points d’éléments contrastés (s’il s’agit de panneaux vitrés)
d’accès wifi et prises USB pour charger son télé- et d’un rappel tactile ou d’un prolongement au sol
phone portable. Cependant, rappelons que, l’im- le cas échéant.
plantation de ces équipements dits « de confort »
devra dans tous les cas permettre de respecter la Enfin, l’abri-voyageurs peut constituer, dans un
largeur de passage minimale de tout obstacle paysage urbain souvent complexe, un repère visuel
nuisant au déplacement de tous les usagers, notam- plus facilement identifiable et repérable qu’un
ment les personnes en fauteuil roulant, les parents simple poteau indicateur d’arrêt. Son implantation
avec poussette ou encore les personnes avec peut ainsi aider à l’orientation de personnes ayant
bagages (cf. § 3.1.1 Largeur de quai). des déficiences cognitives, mentales ou psychiques
en leur donnant un point de repère intuitif. Cela
pourra également aider les personnes déficientes
visuelles qui détectent l’arrêt plus facilement.
C O N F O R T D ’ AT T E N T E 121
OBLIGATIONS
Arrêté du 15 janvier 2007 - Points relatifs aux équipements et mobiliers sur cheminement (article 1 - § 6)
• Lors de l’implantation d’un abri-voyageurs ou de tout autre mobilier de protection, respecter les obligations
en termes de largeur de cheminement pour tous les usagers et d’espaces de manœuvre pour les personnes en
fauteuil (cf. § 3.1.1 Largeur de quai) ;
• Respecter les exigences de détectabilité des mobiliers installés, notamment concernant le repérage des
panneaux vitrés latéraux à l’aide d’une bande contrastée de 10 cm positionnée entre 1,20 m et 1,40 m du sol.
RECOMMANDATIONS
L’appui ischiatique ou le banc « assis-debout » est un De plus, l’implantation de ces mobiliers devra être
mobilier urbain qui est présent dans les transports judicieuse : outre la question de la garantie d’une
urbains et les aménagements de centre-ville. Il est largeur de cheminement suffisante, il conviendra
pensé pour les personnes âgées et les personnes à également d’éviter que des personnes assises sur un
mobilité réduite pour se reposer pendant leur trajet. banc puissent constituer une gêne pour le chemine-
Il est conçu de manière à permettre à une personne ment des autres usagers ou un masque pouvant
ayant des difficultés de se relever d’un banc, de gêner l’accès à l’information disponible au point
s’appuyer sur l’élément sans être complètement d’arrêt (plan, fiche horaire, etc.).
assise. La personne peut donc plus aisément
se relever. Pour optimiser l’espace et les coûts, il est possible
d’utiliser des aménagements déjà existants servant
d’assises au point d’arrêt : muret, jardinière, etc.
OBLIGATIONS
RECOMMANDATIONS
• P révoir l’emplacement des mobiliers de repos de manière à ce que leur utilisation par des usagers ne constitue
pas un masque empêchant l’accès aux informations écrites disponibles à l’arrêt (plans, horaires…) ;
• Proposer deux types d’assises pour un meilleur confort : appui ischiatique et banc ;
• Privilégier des bancs avec accoudoir.
OBLIGATIONS
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
• P rivilégier les sources lumineuses proposant un bon IRC (Indice de Rendu des Couleurs) de manière à garantir
une perception correcte des couleurs et de leurs contrastes ;
• Uniformiser le traitement des différents points d’arrêt d’une ligne (ou d’un réseau) pour créer une « identité
nocturne » de ces points d’arrêt, et en faciliter l’identification et le repérage ;
• Pour optimiser les coûts lorsque le réseau électrique est inexistant, installer de l’éclairage à énergie solaire
permettant d’apporter un éclairage d’appoint.
5.3 Autres services • la mise en place de supports d’information sur les
services ou activités proposés à proximité du point
De nombreux autres services peuvent être proposés d’arrêt, sur l’information municipale… Là encore, il
aux usagers en attente au point d’arrêt. Il pourra conviendra de s’assurer que l’implantation des
s’agir de : panneaux et supports divers ne gêne pas l’acces-
• l’installation de toilettes ; sibilité du point d’arrêt. De plus, l’installation des
• la mise en œuvre d’un point d’accès wifi ou lifi, qui écrans numériques devra tenir compte de l’orien-
offre l’avantage de pouvoir constituer une possi- tation pour éviter les problèmes de reflets et de
bilité supplémentaire d’accès aux informations contre-jour, ainsi que de la possibilité pour les
disponibles en ligne et relatives au fonctionne- usagers de s’en approcher au plus près si cela leur
ment du service (horaires et plans de lignes, calcu- est nécessaire pour la lecture des informations qui
lateurs d’itinéraires…) via des smartphones ; y sont délivrées.
• la mise à disposition de prises de recharge USB,
lorsque le point d’arrêt est alimenté en énergie (que
ce soit par l’intermédiaire du réseau électrique ou
par le biais de panneaux photovoltaïques) ;
OBLIGATIONS
Dans tous les cas, et quel que soit l’équipement mis en œuvre :
• Vérifier que l’implantation de l’équipement prévu permette de respecter les obligations en termes de largeur
de cheminement pour tous les usagers et d’espaces de manœuvre pour les personnes en fauteuil (cf. § 3.1.1
Largeur de quai).
C O N F O R T D ’ AT T E N T E 127
La RATP a étudié et implanté en 2012 un projet de station de bus « Osmose » près de la gare de Lyon à Paris.
Ce projet propose un arrêt avec un espace de confort augmenté en proposant un ensemble de services destinés
aux usagers, riverains et passants.
Dans cette station-pilote, de nombreux équipements de services, appelés à se développer à l’avenir, sont soumis
à l’évaluation du grand public. Écrans d’informations trafic et écrans tactiles interactifs, billetterie automatique,
ou encore connexion Wi-Fi public, sont autant de technologies ordinairement absentes des arrêts de bus et qui
facilitent la vie des utilisateurs.
Plus vaste que les arrêts habituels, la station Osmose présente de nouvelles normes de confort. Les voyageurs
en attente de leur bus sont accueillis dans un cadre et une ambiance lumineuse et sonore spécialement conçus
pour accroître leur bien-être. Des sièges et tablettes sont à leur disposition, des services proposés et
expérimentés par des partenaires offrent également un espace de vente de café ou sandwichs, une bibliothèque
en libre-service ou encore une borne de vélos à assistance électrique.
128 C O N F O R T D ’ AT T E N T E
Recommandations Niveau
Prévoir l’emplacement des mobiliers de repos de manière à ce que leur utilisation par des usagers ne constitue
NR
pas un masque empêchant l’accès aux informations écrites disponibles à l’arrêt (plans, horaires…)
Proposer deux types d’assises pour un meilleur confort : appui ischiatique et banc NS
Prévoir une interface tactile sur les distributeurs automatiques de tickets (incluant le clavier, les zones de
NR
paiement et de réception de billet) à une hauteur comprise entre 700 mm et 1 200 mm du sol
5.2 Eclairage
Privilégier les sources lumineuses proposant un bon IRC (Indice de Rendu des Couleurs) de manière à garantir
NR
une perception correcte des couleurs et de leurs contrastes
Uniformiser le traitement des différents points d’arrêt d’une ligne (ou d’un réseau) pour créer une « identité
NS
nocturne » de ces points d’arrêt, et en faciliter l’identification et le repérage
Pour optimiser les coûts lorsque le réseau électrique est inexistant, installer de l’éclairage à énergie solaire
NS
permettant d’apporter un éclairage d’appoint
Sigles et acronymes
AGIR A
ssociation des gestionnaires indépendants IISR Instruction interministérielle sur
des réseaux de transport public la signalisation routière
AOTU A
utorité organisatrice des transports NS Niveau supérieur
urbains
PAM Personne aveugle et malvoyante
APF Association des paralysés de France
PAVE P lan de mise en accessibilité
CFPSAA C
onfédération française pour des aménagements de voirie et
la promotion sociale des aveugles des espaces publics
et amblyopes
PMR Personne à mobilité réduite
CORERPA C
omité régional des retraités
PTU Périmètre de transport urbain
et personnes âgées
SD’AP S chéma directeur d’accessibilité –
DGITM D
irection générale des infrastructures,
agenda d’accessibilité programmée
des transports et de la mer
SRADDET S chéma régional d’aménagement,
DMA Délégation ministérielle à l’accessibilité
du développement durable et d’égalité
EPCI E tablissement public de coopération des territoires
intercommunale
SIG Système d’information géographique
FNAUT F édération nationale des associations
SLO Service librement organisé
d’usagers des transports
TC Transport collectif
FNATH F édération nationale des accidentés
du travail et des handicapés TPMR T ransport dédié aux personnes à mobilité
réduite
FNTV F édération nationale des transporteurs
de voyageurs UFR Usager en fauteuil roulant
GART G
roupement des autorités responsables UTP Union des transporteurs publics
des transports
133
Glossaire
Accessibilité : possibilité pour une personne qui en plus d’organiser les « services réguliers de trans-
souhaite atteindre ou quitter un lieu donné, de le port public urbain de personnes » et de façon
faire dans des conditions satisfaisantes de part les optionnelle les « services de transport à la demande »,
caractéristiques du choix modal, du coût occasionné elles « concourent au développement des modes de
par le déplacement, du temps de parcours pour déplacement terrestres non motorisés et des usages
rejoindre un nœud de correspondance majeur, de la partagés des véhicules terrestres à moteur. Afin de
sécurité lors de la réalisation de l’ensemble du dépla- réduire la congestion urbaine ainsi que les pollu-
cement et de la compatibilité avec des contraintes tions et nuisances affectant l’environnement, elles
individuelles en termes d’horaires et de capacités peuvent, en outre, en cas d’inadaptation de l’offre
physiques. privée à cette fin, organiser des services publics de
transport de marchandises et de logistique urbaine »
Agglomération : espace sur lequel sont groupés des (article L. 1231-1 du Code des transports). Elles
immeubles bâtis rapprochés et dont l’entrée et la peuvent aussi, de façon optionnelle et « en cas
sortie sont signalées par des panneaux placés à cet d’inexistence, d’insuffisance ou d’inadaptation de
effet le long de la route qui le traverse ou qui le l’offre privée », « créer un service public d’autopar-
borde (art. R. 110-2 du Code de la route). La vitesse y tage » (article L. 1231-14), « mettre à disposition du
est limitée à 50 km/h au maximum. public des plates-formes dématérialisées facilitant la
rencontre des offres et demandes de covoiturage »
Autorité organisatrice de transport (AOT) : l’ins- (article L. 1231-15) ou encore « organiser un service
titution et l’organisation des services de transport public de location de bicyclettes » (article L. 1231-16).
public réguliers et à la demande sont confiées, dans
les limites de leurs compétences, à l’État, aux collec- Bande cyclable : voie exclusivement réservée aux
tivités territoriales et à leurs groupements en tant cycles à deux ou trois roues sur une chaussée à
qu’autorités organisatrices de transport. La réparti- plusieurs voies (art. R. 110-2 du Code de la route).
tion des compétences et des périmètres est stricte-
ment définie dans le Code des transports. Collectivités territoriales : les collectivités territo-
riales de la République sont les communes, les
Autorité organisatrice de la mobilité (AOM) : ce départements, les régions, les collectivités à statut
terme désigne, selon l’article L. 1231-1 du Code des particulier et les collectivités d’outre-mer régies par
transports, les « autorités compétentes pour orga- l’article 74 de la Constitution du 4 octobre 1958.
niser la mobilité » dans leurs ressorts territoriaux. Il
succède au terme d’AOTU (autorité organisatrice de Établissement public de coopération intercom-
transports urbains) depuis la loi n° 2014-58 du munale (EPCI) : ce sont des regroupements de
27 janvier 2014 de modernisation de l’action communes ayant pour objet l’élaboration de « projets
publique territoriale et d’affirmation des métropoles communs de développement au sein de périmètres
(dite MAPTAM), terme qui désignait dans le Code des de solidarité ». Ils sont soumis à des règles communes,
transports les « autorités compétentes pour orga- homogènes et comparables à celles de collectivités
niser les services réguliers de transports public locales. Les communautés urbaines, communautés
urbain de personnes ». Le nouveau terme d’AOM d’agglomération, communautés de communes,
prend ainsi en compte le nouveau périmètre de syndicats d’agglomération nouvelle, syndicats de
compétences de cette forme d’autorités organisa- communes et les syndicats mixtes sont des EPCI. Les
trices de transports (AOT). Ainsi, depuis début 2014, EPCI sont à distinguer des collectivités territoriales.
134 G L O S S A I R E
EPCI à fiscalité propre : il s’agit des communautés routiers, ferroviaires ou d’autres modes guidés
de communes, des communautés d’agglomération, comme les métros et tramways, ou des modes
des communautés urbaines et des métropoles. Les “doux” ou plus individuels, tel le vélo »1. Le Cerema
syndicats de communes ne sont pas des EPCI à fisca- précise qu’un pôle d’échanges « est un dispositif
lité propre, ils sont dépourvus de tout pouvoir en spatial qui vise à rapprocher physiquement des
matière fiscale. modes de transport pour favoriser leur inter-
connexion ou, quand le rapprochement physique est
Intermodalité : désigne l’utilisation de plusieurs impossible, à aménager les transferts pour les
modes de transport au cours d’un même déplacement. rendre plus lisibles et intuitifs. […] Le pôle d’échanges
est avant tout le résultat d’un aménagement, d’une
Modes actifs : désignent des modes de transport intervention délibérée sur l’espace physique dans
non motorisés comme la marche, mais pouvant être lequel se pratiquent les correspondances. Créer une
mécanisés comme le vélo, les rollers, la planche à tarification intermodale ou améliorer la coordina-
roulettes, les poussettes, etc. Outre leurs bénéfices tion des horaires ne suffit pas à générer un pôle
pour la santé, ces modes dépourvus de motorisation d’échanges s’il n’y a pas d’intervention délibérée de
ne consomment aucune énergie fossile et ne transformation de l’espace »2.
dégagent aucun polluant atmosphérique et aucun
gaz à effet de serre. Régulation (au titre de l’exploitation) : se
rapporte aux activités de gestion de la circulation,
Personnes à mobilité réduite (PMR) : toutes des arrêts et du stationnement des transports en
personnes ayant des difficultés pour se déplacer, commun.
telles que, par exemple, les personnes handicapées (y
compris les personnes souffrant de handicaps senso- Ressort territorial : périmètre sur lequel l’AOM est
riels et intellectuels et les passagers en fauteuil compétent en termes de transport. Cette notion
roulant), les personnes handicapées des membres, les remplace celle de périmètre des transports urbains
personnes de petite taille, les personnes transportant (PTU).
des bagages lourds, les personnes âgées, les femmes
enceintes, les personnes ayant un caddie et les Services routiers librement organisés (ou
parents avec enfants (y compris enfants en pous- services librement organisés) : un service routier
sette). Cette définition est strictement identique à librement organisé est un service interurbain mis en
celle utilisée au niveau international, notamment de place à l’initiative d’un transporteur sans conven-
la Commission économique pour l’Europe des tionnement d’une autorité organisatrice. Si la
Nations unies. Les voyageurs non francophones distance routière des liaisons commercialisées est
peuvent également se situer dans cette catégorie, inférieure à 100 km, elles doivent être déclarées et
notamment en ce qui concerne la compréhension de leur exploitation peut être limitée ou interdite par
l’information. une AOT organisant un service similaire, sous réserve
d’un avis conforme de l’Arafer. Dans le cas contraire,
Piste cyclable : chaussée exclusivement réservée le service peut être exploité sans délai et sans décla-
aux cycles à deux ou trois roues (art. R. 110-2 du ration préalable.
Code de la route).
1 Autorité de la concurrence, Services urbains/interurbains/non urbains :
avis n° 14-A-05 relatif au
fonctionnement Pôle multimodal ou pôle d’échanges : espace, ces notions sont définies comme suit dans le Code
concurrentiel du marché
du transport interrégional rassemblant plusieurs moyens de transport (trains, des transports :
régulier par autocar,
27 février 2014. cars, bus, transport à la demande, taxis, locations de Hors des ressorts territoriaux, les services non
2 Cerema, Les pôles vélos) et l’information sur ces modes. L’Autorité de la urbains, réguliers ou à la demande, sont organisés par
d’échanges : Questions
vives et recommandations, concurrence rappelle « qu’il est possible de parler de la région, à l’exclusion des services de transport
rapport versé au Conseil
national de la transition pôle d’échanges ou multimodal lorsque plusieurs spéciaux des élèves handicapés vers les établissements
écologique (CNTE),
juin 2016. modes sont intégrés ou proches, entre les modes scolaires (article L. 3111-2 du Code des transports).
G L O S S A I R E 135
Dans leur ressort territorial, les communes, leurs soumis au régime juridique des syndicats de
groupements, les syndicats mixtes de transport sont communes. En revanche, les syndicats mixtes ouverts
les autorités compétentes pour organiser la mobilité. sont peu encadrés et leurs règles de fonctionnement
Ces autorités sont des autorités organisatrices de sont déterminées par leurs statuts.
transport. À ce titre, elles organisent des services
réguliers de transport public de personnes. Les Transport en commun : désigne le transport de
services de transport public de personnes sur les passagers au moyen d’un véhicule à moteur qui
ressorts territoriaux peuvent être urbains ou non comporte plus de neuf places assises, y compris celle
urbains (art. L. 1231-1 et 2 du Code des transports). du conducteur (arrêté du 2 juillet 1982 relatif aux
Pour être qualifié d’urbain, un service doit répondre transports en commun de personnes – article 2).
aux conditions suivantes :
• il est entièrement inclus dans le ressort territorial Transport collectif : transport public de passagers
d’une AOM ; réalisé par une entreprise inscrite au registre des
• il n’est pas saisonnier ; transports, par opposition au transport public
• il est exploité : particulier de personnes qui est réalisé par les taxis
- soit par des véhicules de transport guidé (métro, ou les VTC.
tramway, trolleybus, câble),
- soit par un autre véhicule terrestre à moteur, à Transport public : sont considérés comme des
l’exception des autocars, soit autobus, minibus… transports publics tous les transports de personnes
Il doit répondre alors à deux critères cumulatifs ou de marchandises3, à l’exception des transports
suivants, qu’organisent pour leur propre compte, des
a. la distance moyenne entre deux arrêts est personnes publiques ou privées. Conformément aux
inférieure ou égale à 500 m (moyenne sur textes européens, la distinction entre transport
l’ensemble de la partie commerciale de la public ou privé repose sur le fait qu’il soit organisé
ligne) ; par une personne pour le compte d’autrui (transport
b. la variation de sa fréquence de passage entre public) ou pour son compte propre (transport privé).
l’heure la plus creuse et l’heure de pointe,
prises entre 8 heures et 19 heures, est infé-
rieure à un ratio de 2,5.
Préfaces 3
Avant-Propos 7
Introduction 11
PREMIÈRE PARTIE
Outils et leviers pour décliner sa politique de mise en accessibilité des points d’arrêt 14
Chapitre 2. Organiser la mise en accessibilité des points d’arrêt avec les partenaires 25
2.1 D’importantes évolutions législatives pour une redistribution des rôles 25
2.1.1 Les régions : un rôle central en matière d’organisation des transports 25
2.1.2 Les départements : des acteurs toujours essentiels à la mise en accessibilité des points d’arrêt 26
2.1.3 Des AOTU vers les AOM : un changement de paradigme 26
2.1.4 Les opérateurs de Services Librement Organisés (SLO) : un nouvel acteur dans l’organisation
des transports non urbains 27
2.2 Une nécessaire coordination entre des acteurs nombreux et des compétences variées 28
2.3 L’AOT chef de file : pilier de la concertation pour la mise en accessibilité des transports 30
2.3.1 Qui peut ou doit être chef de file ? 30
2.3.2 Quel est le rôle du chef de file ? 31
2.3.3 Les leviers pour assurer le rôle de chef de file 32
DEUXIÈME PARTIE
Recommandations techniques pour une meilleure prise en compte de tous les usagers 52
3. Aménagement du quai 80
3.1 Dimensions et conception du quai 80
3.1.1 Largeur de quai 80
3.1.2 Hauteur de quai 83
3.1.3 Bordures 85
3.1.4 Pentes et rampes d’accès du quai 86
3.2 Dispositifs de repérage sur le quai 87
3.2.1 Zone d’attente 87
3.2.2 Zone de sécurité 87
3.3.3 Zones d’embarquement 88
3.3 Schémas type de quai 91
3.4 Les quais modulaires : une solution adaptée aux arrêts temporaires 95
How can an efficient, coherent stopping point accessibility policy be drawn up? How can the levels of development
in terms of accessibility and comfort be prioritized? What are the official amenities required, and can these be
bettered? This recommendation guide provides some answers to these questions, resulting from a broad consultation
with various partners and associations of people with disabilities.
It makes technical recommendations available to transport authorities and road managers to help them design bus
and coach stops that are comfortable and accessible to all.
Stops are at the interface between public spaces and stopping areas for rolling stock. Accessibility alone is not
enough to ensure continuity of travel by public transport. Roads, public spaces and public transport vehicles must
also be made accessible to all.
Puntos de parada de buses y cares accesibles
a todos: de la norma al confort
Mejorar la accesibilidad de los transportes colectivos para todos los usuarios es facilitar la participación de todos los
ciudadanos, a una vida activa y plena, en particular las personas con movilidad reducida. En particular, los puntos
de parada de buses y de cares con frecuencia son los puntos de entrada de los usuarios a la red de transportes
colectivos y, por lo tanto, deben ser objeto de una atención particular en materia de ordenación.
¿Cómo establecer una política eficaz y coherente para hacer accesibles los puntos de parada? ¿Cómo jerarquizar los
niveles de ordenación en materia de accesibilidad y de confort? ¿Cuáles son las ordenaciones reglamentarias y cómo
superarlas? Esta guía de recomendaciones suministra los elementos de respuestas fruto de una amplia concertación
con los diferentes socios y asociaciones de personas en situación de incapacidad.
Pone a disposición de las autoridades organizadoras de transportes y de los administradores de vías de circulación,
recomendaciones técnicas para proporcionar un punto de parada de buses y cares accesible y confortable para todos.
El punto de parada se sitúa en la interfaz entre el espacio público y la zona de parada de materiales circulantes.
No basta con su puesta en accesibilidad para asegurar la continuidad del desplazamiento en transportes colectivos.
Las vías de circulación, los espacios públicos y los vehículos de transporte colectivo también deben hacerse accesibles
a todos.
© 2018 - Cerema
Le Cerema, l’expertise publique pour le développement durable des territoires.
Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC)
et fabriqué proprement (norme ECF).
L’imprimerie Jouve est une installation classée pour la protection de l’environnement
et respecte les directives européennes en vigueur relatives à l’utilisation d’encres
végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement des déchets dangereux
par des filières agréées et la réduction des émissions de COV.
Éditions du Cerema
Cité des mobilités
25, avenue François Mitterrand
CS 92803
69674 Bron Cedex
Bureau de vente
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2, rue Antoine Charial
CS 33927
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La collection « Références » du Cerema
Cette collection regroupe l’ensemble des documents de référence portant sur l’état de l’art dans les
domaines d’expertise du Cerema (recommandations méthodologiques, règles techniques, savoir-faire...),
dans une version stabilisée et validée. Destinée à un public de généralistes et de spécialistes, sa rédaction
pédagogique et concrète facilite l’appropriation et l’application des recommandations par le professionnel
en situation opérationnelle.
Aménagement et cohésion des territoires - Ville et stratégies urbaines - Transition énergétique et climat - Environnement et ressources
naturelles - Prévention des risques - Bien-être et réduction des nuisances - Mobilité et transport - Infrastructures de transport - Habitat et bâtiment
ISSN : 2276-0164
ISBN : 978-2-37180-381-7
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