Cours de Base de La Maintenance_GTE1 (Bon)_V2
Cours de Base de La Maintenance_GTE1 (Bon)_V2
Cours de Base de La Maintenance_GTE1 (Bon)_V2
COURS
COURSDE
DEBASE DE LA MAINTENANCE
MAINTENANCE INDUSTRIELLE
TEC 336
Smail BENISSAAD
DUT1 GTE1
ANNÉE UNIVERSITAIRE
2022 - 2023 2007-2008
PRESENTATION
Dans cette deuxième version du cours polycopié, j’ai introduit deux nouveaux
chapitres : l’analyse des modes de défaillances de leur effets et de leur criticité (AMDEC) et
les arbres de défaillances qui ne font parties du programme pédagogique établi par le CPN.
Le présent cours est présenté suivant la vision transversale de la maintenance, qui est
axée sur le fait avéré que les concepts, les organisations, les méthodes et les techniques
peuvent s’appliquer à tous les secteurs, à des adaptations et à des effets d’échelle près. La
vision verticale de la maintenance étant axée sur le corporatisme où chacun s’appuie sur la
spécificité de son secteur d’activité, de sa spécialité, de son équipement et développe son
vocabulaire et ses outils, est en voie de disparition, car elle conduit chaque secteur à inventer
sa propre maintenance.
J’espère que support sera utile aux étudiants et permettra. Je peux aussi recevoir les
remarques et suggestions des lecteurs intéressés, à l’adresse : benissaads@yahoo.fr
i
TABLE DE MATIERE
ii
3. ORGANISATION DE LA MAINTENANCE
3.1 Introduction …………………………………………………………….…………..…. 32
3.2 Place de la maintenance dans la structure de l’entreprise ………….………………..… 32
3.3 Organisation interne de la maintenance …………………………………………….… 35
3.4 Moyens mise en œuvre ………………………………………………………………… 38
3.4.1 Moyens matériels …………………………………………………………………..… 38
3.4.1.1 Outillage ………………………………………………………………………….… 38
3.4.1.2 Equipements supports …………………………………………………………...… 38
3.4.1.3 Pièces de rechange ………………………………………………………………..… 38
3.4.2 Moyens de gestion .……………………………………………………..……………. 39
3.4.3 Moyens techniques …………………………………………………………………... 39
3.4.4 Moyens humains …………………………………………………………………….. 39
3.5 Les responsabilités des cadres ……………………………………………………….… 41
5. DOSSIERS MACHINES
5.1 But de la documentation ……………………………………………………..……….. 49
5.2 Le dossier technique ………………………………………………………………….. 50
5.3 Dossier machine ………………………………………………………………………. 51
5.3.1 Fiche technique ………………………………………………………………..…….. 52
5.3.2 Plan et dessin technique ………………………………………………………………. 52
5.3.3 Nomenclature des pièces de rechange ……………………………………………….. 52
5.3.4 Fiche d’entretien …………………………………………………………………….. 53
5.3.5 Historique des équipements …………………………………………………………. 53
5.4 Orientation actuelle …………………………………………………………………… 54
iii
6. LES DIFFERENTS TYPES DE GRAISSES ET D’HUILES
6.1 Introduction …………………………………………………………….……………… 55
6.2 Les poudres sèches ………………………………………………………………….…. 55
6.2.1 Utilisations ………………………………………………………………..………….. 55
6.2.2 Modes d’application ………………………………………………………………….. 56
6.2.3 Propriétés …………………………………………………………………………..… 56
6.3 Les graisses …………………………………………………………………..………… 57
6.3.1 Utilisations ……………………………………………………………………………. 58
6.3.2 Compositions …………………………………………………………………………. 58
6.3.2.1 Agents épaississants ……………………………………………………………….. 58
6.3.2.2 Produits organiques …………………………………………………………..…….. 58
6.3.2.3 Fluides lubrifiants ……………………………………………………….…………. 58
6.3.2.4 Additifs ………………………………………………………………….…………. 59
6.3.3 Propriétés ………………………………………………………………….…………. 59
6.3.4 Classification ………………………………………………………………….…….. 59
6.4 Les huiles ………………………………………………………………………………. 61
6.4.1 Utilisations ……………………………………………………………………..…….. 61
6.4.2 Composition ………………………………………………………………………….. 61
6.4.3 Propriétés ………………………………………………………………..……………. 62
6.4.3.1 Viscosité ………………………………………………………………….…………. 62
6.4.3.2 Relation viscosité – température …………………………………………………… 63
6.4.3.3 Relation viscosité – pression …………………………………………………..……. 65
6.4.3.4 Relation viscosité – cisaillement …………………………………………………..…65
6.4.4 Classification…………………….………………………………………………….… 65
6.5 Conclusion ……………………………………………………………………………... 66
6.6 Systèmes de classification des huiles en Algérie ………………………………………. 68
6.6.3 Gamme des huiles lubrifiantes de NAFTEC ………………………………………… 68
6.6.4 Gamme des graisses …………………………………………………………………. 70
iv
7.4.2 Les ratios ……………………………………………………………………………. 79
7.5 Contrôle de la rentabilité des actions de maintenance ………….………………….…... 81
v
10.5.3 Événements élémentaires ………………………………………………………….. 110
10.6 Symbole de l’arbre de défaillances ………………………………………………….. 110
10.6.1 Résumé de la symbolique des événements ………………………………………... 110
10.6.2 Portes logiques …………………………………………………………………….. 111
10.6.3 Transfert de sous arbres …………………………………………………………… 111
10.7 Construction de l’arbre de défaillances ……………………………………………… 112
10.7.1 Démarche à suivre …………………………………………………………………. 112
10.7.2 Méthodologie ……………………………………………………………………… 112
10.7.3 Construction d'un arbre de défaillances …………………………………………… 113
10.7.4 Les règles de construction ………………………………………………………… 113
10.7.5 Exemple de construction d'un arbre de défaillance ………………………………. 114
10.8 Les diagrammes de fiabilité …………………………………………………………. 116
10.8.1 L’arbre de défaillance probabilisé …………………………………………………. 117
10.8.2 Exemple d’application …………………………………………………………….. 117
vi
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
1.1 INTRODUCTION
La maintenance s’inscrit parmi les contraintes que rencontre tout exploitant d’une
installation industrielle. Plus généralement, une installation de production nécessitant un
ensemble de moyens matériels et humains n’est en mesure d’assurer le service qu’on lui
demande qu’après avoir surmonté diverses contraintes, dont la maintenance des équipements
de production utilisés. Construire une usine ou un atelier ne sert à rien en l’absence de
production significative, ou de personnel qualifié, ou d’un système d’organisation permettant
le maintien en état des installations. Ce constat explique la tendance actuelle de l’usine
vendue « produit en main », alors que celle jadis universellement adoptée correspond à
l’usine livrée « clés en main ». Il faut donc penser, dès que l’on conçoit une nouvelle
installation, aux moyens qui seront nécessaires pour sa future exploitation. On ne compte plus
les échecs économiques, notamment dans les pays en voie de développement, pour cause de
déficience de main d’œuvre suffisamment qualifiée, tant en production qu’en maintenance, et
pour manque de moyens appropriés. Des rapports de l’Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI) indiquent qu’environ 40% des usines restent inutilisées.
La production et la maintenance sont donc indissociables.
Les installations, les équipements tendent à se détériorer dans le temps sous l'action de
causes multiples telles que l’usure, la déformation due au fonctionnement ou l’action des
agents corrosifs (agents chimiques, atmosphères, etc. ). Ces détériorations peuvent provoquer
l'arrêt de fonctionnement, diminuer les capacités de production, mettre en péril la sécurité des
biens et des personnes, provoquer des rébus ou diminuer la qualité, augmenter les coûts de
fonctionnement (augmentation de la consommation d'énergie, etc.) ou diminuer la valeur
marchande des ces moyens. Maintenir c'est donc effectuer des opérations de dépannage,
graissage, visite, réparation, amélioration etc., qui permettent de conserver le potentiel du
matériel pour assurer la continuité et la qualité de la production. Bien maintenir c'est aussi
assurer ces opérations au coût global optimum.
Mais aujourd'hui, maîtriser la disponibilité des biens, des matériels et des équipements
industriels, permettrait à l'industrie d'agir sur la régularité de sa production, sur ses coûts de
fabrication, sur sa compétitivité et sur son succès commercial.
Pour vendre plus, pour vendre mieux, il s'agit à présent non plus seulement de proposer
un meilleur mode de conduite de l'installation mais de garantir à l'exploitant un mode
d'intervention rapide, une mise en place de détection et de diagnostic de défaillances, en un
mot une maintenance de qualité permettant d'atteindre la production optimum.
L’histoire de la maintenance peut se décomposer en trois étapes :
D’abord la période où les machines étaient simples et peu nombreuses, mais la main
d’œuvre de fabrication est importante, la maintenance était très élémentaire et son budget
était noyé dans les frais généraux de l’entreprise.
Dans une seconde période, avec le développement du machinisme, la main d’œuvre
diminue et, en valeur relative, la maintenance prend plus d’importance, elle a son budget
autonome. Cette situation existe encore dans de nombreuses entreprises.
1
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
Une troisième période s’est ouverte avec le développement de l’automatisme. Dans les
industries de processus, la plus grande part des effectifs de production appartient à la
maintenance, dont les coûts et le budget se sont considérablement accrus. Le rapport entre
les effectifs de maintenance et ceux de la fabrication est passé de 1/50 à 1/5.
Il est possible aussi de condenser tout ceci dans la définition de l’AFNOR (Association
Française de Normalisation) :
2
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
5ème concept ; l'état spécifié : en effet un bien peut avoir au moins trois états ; neuf,
dégradé et défaillant, qui s’étalent sur le temps correspondant à sa duré de vie.
Remarque :
La fonction requise est ainsi définie par : « fonction, ou ensemble de fonctions d’un bien
considérées comme nécessaires pour fournir un service déterminé ». On remarque l’apparition
d’un nouveau concept ; le projet européen ajoute une idée intéressante : les actions de la
maintenance se rapportent au cycle de vie des matériels, ce qui implique une vision à moyen
et à long terme de la stratégie de maintenance.
Aucune autre fonction dans une installation de production, à l’exception peut être de la
recherche et du développement (bureau d’études), n’implique une aussi large gamme
d’activités que celle de la maintenance. Dans le management de cette fonction, abondent les
problèmes de planning, d’approvisionnement, de personnel, de contrôle de qualité, de gestion
et des problèmes techniques. La maintenance embrasse toutes les activités, comme si elle
constituait une industrie propre. Dans certaines usines, notamment dans l’industrie chimique,
l’importance de cette fonction est égale à celle de la production, et son personnel est souvent
plus nombreux que le personnel de production. Ceci n’est évidemment pas le cas dans les
petites entreprises, mais les mêmes problèmes s’y posent également. Par suite de la large
gamme d’activités dans la fonction de maintenance, celle-ci ne peut être satisfaisante que si
ces activités sont aussi bien définies que celle de la production. Il y avait souvent une grave
disparité entre la production et la maintenance. Mais, les ennuis de la production ne peuvent
être évités que par une maintenance efficace.
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Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
pouvons dire que la maintenance est tout autre chose. C'est d'abord un état d'esprit, une
manière de penser, ensuite une discipline nouvelle dotée de moyens permettant d'intervenir
dans de meilleures conditions, d'appliquer les différentes méthodes en optimisant le coût
global. La maintenance vise à éviter les pannes et les temps morts que celles-ci entraînent. La
maintenance ne doit pas être perçue comme une fonction secondaire et elle doit bénéficier de
toute l'attention voulue.
La maintenance est devenue une des fonctions de l'entreprise contemporaine, mais elle
n'est pas une fin en soi. A ce titre, elle est peu lisible et parfois méconnue des décideurs qui
sous-estiment son impact. Et pourtant, elle devient une composante de plus en plus sensible
de la performance de l'entreprise. Il est donc important de la faire mieux connaître. Concevoir,
produire et commercialiser sont des fonctions naturelles facilement identifiables et rarement
négligées. Par contre, la maintenance n'est qu'un soutien à la production, son principal client.
C'est donc une fonction masquée, agissant comme prestataire de service interne et, de plus,
fortement évolutive. Bien organisée, elle est un facteur important de qualité, de sécurité, de
respect des délais et de productivité, donc de compétitivité d'une entreprise évoluée.
Dépanner, réparer au moindre coût, arrêter les machines le moins longtemps possible
étaient les consignes données au chef d'entretien. L'intégration du service entretien dans
l'entreprise s'arrêtait à la marche des machines. Mais on ne fait pas un programme de
fabrication valable sans tenir compte des possibilités des matériels. Il faut que la maintenance
participe aux définitions des programmes. Dans ces conditions, les objectifs à demander à un
service maintenance sont :
4
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
nécessaires à l'entretien. Les temps de marche et arrêt feront l’objet d'un même document. On
tiendra compte de la disponibilité programmée, donc prévue, et de la sécurité de
fonctionnement, donc imprévue mais évaluée, pour chiffrer la totalité des arrêts. Pour les
périodes de marche, la production doit pouvoir compter sur une marche à 100 % des capacités
du matériel.
II s'agit à la fois des délais de fabrication des produits et des délais des interventions
d'entretien. Les programmes et les calendriers ont été faits en collaboration (fabrication et
maintenance), il incombe à la maintenance qu'ils soient respectés. Cette double responsabilité
exige que la maintenance :
a) Connaisse exactement l'état de chaque matériel et puisse garantir son fonctionnement
pendant les périodes prévues (sauf accident).
b) Prépare et ordonnance les travaux à entreprendre avec suffisamment de précision pour
s'engager sur leurs durées.
Du côté de la fabrication, on respectera également les prévisions, on s'abstiendra de
toute modification de dernière heure sans motif grave et on acceptera les visites et expertises
nécessaires demandées par la maintenance.
Les trois objectifs précédents n'exigent pas seulement une compétence technique. Le
service maintenance doit être capable d'établir des devis précis avant exécution comme une
entreprise extérieure. Il doit être compétitif à qualité et délais identiques. De plus, l'optimum
recherché tiendra compte des pertes de production dues à un entretien défaillant. La
maintenance ne peut avoir un objectif différent de ceux de l'entreprise à laquelle elle
appartient. La saine gestion exige que le coût global du produit fabriqué soit optimum. Ce
coût comprendra les dépenses fixes et variables de fabrication, les dépenses de maintenance et
les pertes ou manques à gagner dus aux arrêts fortuits. Dans certains cas, la maintenance aura
à présenter plusieurs solutions chiffrées pour atteindre cet optimum.
5
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
Au service maintenance incombe la lutte contre les nuisances et, pour une part, les
conditions de travail du personnel de fabrication. II n'est pas rare de voir négliger les matériels
non productifs mais nécessaires comme les dépoussiéreurs, aspirateurs, échappements de gaz.
Certaines de ces négligences concernent aussi des pertes, c'est pourquoi le problème des
économies d'énergie est venu s'ajouter aux objectifs de la maintenance. Tout cet ensemble doit
faire l'objet d'un programme d'entretien avec surveillance périodique, et remise en état en
temps voulu.
Ajoutons que la maintenance des bâtiments et de tout le génie civil fait partie également
de cet objectif si l'on veut mettre le personnel et le matériel dans les meilleures conditions de
production. A ces objectifs, ajoutons que la maintenance :
Doit être un conseiller près de la direction pour le renouvellement du matériel. Ceci
découle de la connaissance des coûts et des pertes de production qui croissent
rapidement sur un matériel usé.
Doit améliorer les matériels dans le double but de faciliter son entretien futur et de
répondre aux demandes de la production.
Doit participer aux aménagements nouveaux pour être capable d'en assurer leur
entretien.
6
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
Les politiques d'entretien ou de maintenance vont de l'absence totale à des définitions très
élaborées. Souvent le responsable est abandonné à sa seule initiative, la consigne étant que les
machines tournent au moindre frais. La prévision est inconnue : on voit des révisions
générales stoppées parce qu'on remplace la machine, et des machines laissées à l'abandon
alors qu'elles vont être très sollicitées. Dans d'autres cas la direction fixe à la maintenance et
en accord avec elle des objectifs précis ainsi que les moyens nécessaires, ceci pour un temps
déterminé. A échéance on fait le point et on révise les objectifs. Le responsable d'entretien
connaît donc la ligne à suivre et conserve le maximum de liberté dans les décisions d'action
prises à son niveau. Une véritable politique ou stratégie de maintenance doit combiner des
moyens d'intervention, techniques, économiques, financiers et humains. Elle est fondée sur la
rentabilité. Elle tient compte des moments. Tantôt on recherchera le coût minimum en période
d'austérité, tantôt le maximum de disponibilité en période de croissance. Des études de
fiabilité permettent de définir les probabilités de panne donc les moyens nécessaires. Un
contrôle de gestion permet de vérifier que la maintenance se trouve au voisinage de
l'optimum, et que les choix sont effectués en fonctions des gains escomptés : une dépense
importante peut être plus rentable qu’une dépense moindre s’il y a gain de délai, ou de durée
de vie, ou de disponibilité ou de qualité sur le produit.
Une étude a montré que les politiques de maintenance sont rarement définies et qu'elles
existent très rarement sous forme écrite. Citons l'American Management Association,
Controls of Maintenance Costs : « Les politiques de maintenance sont ordinairement issues
de l'expérience, de façon assez empirique, au lieu d'avoir été conçues pour réaliser des
objectifs spécifiques à la maintenance. Relativement peu d'entreprises disposent de politiques
écrites de maintenance. L'uniformité et la continuité de ces politiques tendent à manquer, car
elles existent surtout dans la tête des chefs de l'entretien. Cette situation peut partiellement
être attribuée au peu d’attention qu'attribue la direction à la maintenance. On peut trouver une
explication encore meilleure dans les difficultés rencontrées pour appliquer l'analyse
quantitative à l'établissement des objectifs de maintenance. »
Dans cette politique on doit s'attacher à la prévision des pannes aléatoires pour les études
d'inspection (entretien suivant diagnostic), faites à partir de relevés méthodiques et
périodiques. On étudie la vie du matériel sur plusieurs années. Ces études de fiabilité vont
7
Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
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Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
En l'absence de politique, les gens tendent à exagérer leurs limitations, de sorte qu'ils ne
se surmènent pas et qu'ils n'accroissent pas leurs responsabilités. Les fonctions que l'on attend
du service maintenance ne sont pas évidentes. Il arrive souvent que certaines fonctions ne sont
spécifiées explicitement qu'en partie, d'autres sont supposées, certaines sont assignées à la
maintenance en l'absence d'autres responsables et d'autres enfin semblent ne venir de nulle
part. Il n'y a rien de mal à faire ce qui doit être fait, mais il est important de se rendre compte
que rien ne va plus lorsque la maintenance supporte une trop lourde charge extérieure. Quand
cela se produit, ni la maintenance ni la direction ne peuvent voir la réalité en face. Seules les
politiques nous permettront de définir ce que l'on attend, réellement de la maintenance.
II. Le second groupe de politiques porte sur la quantité et l'intensité que l'on attend de la
maintenance pour répondre aux besoins de production. Ces politiques devraient refléter
les objectifs de la maintenance. Faute d'être un engagement financier de la part de la
direction, ces politiques indiquent comment l'on attend que ce service soit « rendu ». Le
niveau du service, son intensité et son choix dépendent de l'équilibre entre les frais
engagés et les objectifs fonctionnels de l'entreprise. S'il s'agit avant tout d'économiser, le
niveau du service peut être abaissé. Le niveau opérationnel présente cependant deux
aspects : la performance de l'installation et son aspect extérieur. Le premier se prête à une
quantification, c'est-à-dire l'état mécanique qui se manifeste dans la quantité et la qualité
des produits et dans le pourcentage de fonctionnement sans panne. L'aspect extérieur est
déterminé principalement par la politique de l'entreprise. Les entreprises qui veulent
améliorer les relations avec leurs clients peuvent désirer une présentation du type «
vitrine de magasin ». En agissant ainsi, l'on s'attend souvent à ce que l'attitude du
personnel soit aussi favorablement influencée. Donc, les politiques serviront à établir
clairement les normes du niveau de maintenance pour réaliser à la fois de bonnes
performances et une excellente présentation. La simple action consistant à définir les
politiques et à les adopter aura des effets bénéfiques aussi bien sur la direction que sur la
maintenance en développant une meilleure coopération et en supprimant de nombreux
sujets de friction. Le plus grand nombre de conflits entre la maintenance et les autres
départements se rencontre dans le domaine des priorités. La meilleure façon pour éviter
ces frictions est l'établissement des priorités.
III. Le groupe suivant de politiques porte sur la dépendance de la direction dans laquelle se
trouve la maintenance. Il y a souvent des problèmes d'autorité pour agir, pour approuver
un certain travail et pour commander les pièces de rechange. Il est banal d'affirmer que
les directeurs et les cadres de la maintenance doivent être motivés, et qu'ils ne doivent
être en aucun cas démotivés. En réduisant l'autorité, la direction refuse de donner au
responsable de la maintenance l'occasion de prouver sa compétence à son propre
personnel, et de prouver à l'entreprise son aptitude à diriger. Rien n'est plus décevant pour
le cadre de la maintenance que de tenter de faire correctement son travail avec un
équipement médiocre et une pénurie de pièces détachées, tout en recevant des reproches
pour frais excessifs. Cette situation se produit lorsque les budgets sont fixés
arbitrairement ou pas du tout, ou lorsque les dépenses exigent une longue procédure
d'approbation.
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Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
IV. Les politiques concernant le personnel de maintenance doivent porter sur les points
suivants :
a) le nombre, rapporté à l'échelle des opérations ;
b) les méthodes de choix, de formation et de promotion ;
c) les aptitudes professionnelles ;
d) le nombre de contrôleurs et les pratiques de contrôle ;
e) l'échelle des salaires et les stimulants ;
f) les programmes de sécurité.
Comme nous avons vu, l'adoption de politiques bien choisies fournit une charte
opérationnelle qui aidera la direction, la production et la maintenance. L'établissement des
politiques exige de disposer des informations voulues sur l'entreprise et la nécessité de
coordonner les besoins existants avec les moyens disponibles. L'étude détaillée et son
incorporation dans un «manuel de service» poseront un important jalon dans le travail de
l'équipe de maintenance.
IV. On doit fixer des politiques qui permettent au département de fonctionner sans dépasser
les limites de dépenses requises. On devra pouvoir tenir compte du véritable état de
l'installation et de son usage, de l'achat des pièces détachées et des matières premières et
de l'outillage pour la maintenance. Généralement le budget affecté au service de
maintenance (budget empirique) est annuel et fonction des dépenses antérieures. Il est
préparé à partir de l'analyse d'observation des différents éléments réunis dans le passé
(base statistique) et dans le courant de l'année précédente et pour une date déterminée.
Une conjoncture différente peut le remettre en cause car ses objectifs sont essentiellement
financiers. Les politiques de budget ne doivent pas déterminer les montants à distribuer,
qui sont variables, mais bien leurs limites grâce à des ratios ou autres repères. Il faudra
également décider de quelle façon la direction exercera son contrôle. Ce groupe de
politiques doit également couvrir la nature des habitudes de compte rendu. Deux buts
seront ainsi remplis : exiger des comptes rendus de maintenance et, en même temps,
obliger la direction à y prendre intérêt. Un sous-produit des comptes rendus est l'exercice
de contrôles. Les politiques répondront à des questions comme « Quelles sont les
activités que doivent refléter ces contrôles ? » ou « Quelle est la précision demandée et la
fréquence des comptes rendus ? » Remarquons que si l'on suit cette méthode, on pourra
résoudre la plupart des problèmes soulevés par l'attitude de la direction envers la
maintenance.
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Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
Sachant que les responsables opérationnels n'ont pas le pouvoir de définir la politique,
nous pouvons dire qu'elle relève des décisions de la direction générale. Un certain retard a été
pris dans ce domaine, trop peu de directions sont informées de l'existence d'outils d'aide à la
décision ou de l'élaboration de doctrines permettant la réalisation d'une maintenance efficace
et économique.
Objectifs visés
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Chapitre 1 Concepts, objectifs et politiques de la maintenance
Ce concept implique des moyens définis, compris, admis et réalisables par l'équipe de
maintenance. La mise en place d'une politique de maintenance implique :
a- Une volonté et une bonne compréhension de la direction générale
- idée claire de la fonction maintenance, de ses possibilités et de ses limites ;
- participation à la définition des objectifs et dotation des moyens correspondants ;
- admettre la nécessité d'un investissement initial ;
- exprimer la volonté de maintenir ou rétablir le matériel dans un état spécifié.
b- Des structures compatibles avec la fonction maintenance
- équilibre structurel des trois fonctions techniques, pour un produit donné il faut assurer :
l'étude, la production et la maintenance de l'outil de production ;
- centralisation dans un atelier spécialisé des moyens lourds (4ème et 5ème niveau de
maintenance, voir paragraphe 2.6.) ;
- décentralisation sur site d'équipes techniquement polyvalentes ;
- développement des fonctions « méthodes et ordonnancement de maintenance.
c- Dotation en moyens humains
- compétence en gestion de la maintenance de l'encadrement ;
- revalorisation de la fonction maintenance et réaction contre la routine et l'empirisme :
- consensus du personnel ;
- formation du personnel en place et introduction si possible de personnel nouveau ;
- effectif suffisant.
d- Dotation en moyens financiers
- suffisance du budget face aux objectifs visés ;
- possibilité d'investissement.
Par exemple : pour la mise en place d'une maintenance conditionnelle, il faut
l’installation d’un système de télésurveillance du matériel et l’informatisation.
e- Dotation en moyens matériels
- équipement de l'atelier central ;
- outillage standard et spécialisé adapté au matériel, moyens « scientifiques » de
surveillance, détection, test, auto-diagnostic ;
- moyens informatisés
f- Maîtrise des flux de communication
- les techniques d'information et de communication ;
- les dossiers (techniques, historiques et de pannes) ;
- exploitation des données opérationnelles : fiabilité, disponibilité, coûts.
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Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
2.1 INTRODUCTION
Lorsque la politique ou la stratégie de maintenance est définie, on doit choisir ensuite la
méthode la plus appropriée pour atteindre les objectifs fixés, le choix de cette méthode
dépendra également d’autres paramètres à savoir :
La connaissance du matériel, de son âge, de son état et de la durée de vie de ces
différents organes.
La probabilité de pannes ; faible ou élevée.
La facilité d’intervention.
La possession en stock de pièces de rechange.
Les moyens disponibles au moment de l’intervention.
13
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Pour choisir, il faut être informé des objectifs de la direction, des décisions politiques de
maintenance, mais il faut aussi connaître le fonctionnement et les caractéristiques des
matériels ; le comportement du matériel en exploitation ; les conditions d’application de
chaque méthode ; les coûts de maintenance et les coûts de perte de production.
Les défauts, pannes ou avaries diverses exigeant une maintenance corrective entraînent
une indisponibilité immédiate ou à très brève échéance des matériels affectés ou / et une
dépréciation en quantité ou / et en qualité des services rendus.
Elle doit permettre d’éviter des défaillances des matériels en cours d’utilisation. L’analyse des
coûts doit mettre en évidence un gain par rapport aux défaillances qu’elle permet d’éviter.
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Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Cette périodicité d’intervention est déterminée à partir de la mise en service ou après une
révision partielle ou complète.
Remarque : Même si les temps est l’unité la plus répandue, d’autres unités peuvent être
retenues telles que : la quantité de produits fabriqués ; la longueur de produits fabriqués ; la
distance parcourue ; la masse de produits fabriqués ; le nombre de cycle effectué ; etc.
Conditions d’applications
Cas d’applications
La maintenance systématique peut être appliquée dans les cas suivants :
- Equipements soumis à la législation en vigueur (sécurité réglementée). Par exemples :
appareil de levage, extincteur (incendie), réservoir sous pression, convoyeurs,
ascenseurs, monte-charge, etc.
- Equipements dont la panne risque de provoquer des accidents graves. Par exemples :
tous les matériels assurant le transport en commun des personnes, avion, trains, etc.
- Equipements ayant un coût de défaillance élevé. Par exemples : éléments d’une chaîne
automatisée, systèmes fonctionnant en continu.
- Equipements dont les dépenses de fonctionnement deviennent anormalement élevées au
cours de leur temps de service. Par exemples : consommation excessive d’énergie,
allumage et carburation déréglés pour les véhicules à moteurs thermiques.
Conditions d’applications
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Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Cas d’application
Tous les matériels sont concernés. Cette maintenance préventive conditionnelle se fait par
des mesures pertinentes sur le matériel en fonctionnement.
Paramètres mesurés
Ils peuvent porter par exemple sur :
- Le niveau et la qualité d’une huile ;
- Les températures et les pressions ;
- La tension et l’intensité du matériel électrique ;
- Les vibrations et les jeux mécaniques ;
- Etc.
De tous les paramètres énumérés, l’analyse vibratoire est de loin la plus riche quant aux
informations recueillies. Sa compréhension autorise la prise à bon en pleine connaissance de
cause des décisions qui sont à la base d’une maintenance préventive conditionnelle. La
surveillance peut être soit périodique, soit continue.
Avantages
Par exemple : une société a introduit un système de gestion par microprocesseur pour
améliorer ou installer un programme de maintenance conditionnelle. Ce système de gestion
comporte une centrale de mesure électronique portable, une imprimante et un analyseur de
données. Les mesures s’effectuent avec un simple capteur. Les données recueillies sont soit
transmises à une imprimante, soit déchargées dans un analyseur de données pour
emmagasinage sur une bande magnétique ou sur disquette qui peut fournir les rapports de
maintenance automatiquement.
Remarque : Ce matériel devra être très fiable pour ne pas perdre sa raison d’être, il est
d’ailleurs souvent onéreux mais pour des cas bien choisis il est rentabilisé rapidement.
Conclusion
Pour être efficace, la méthode de maintenance proposée, doit dans tous les cas être
comprise et admise par les responsables de production et avoir l’adhésion de tout le
personnel.
Ces méthodes doivent être dans la mesure du possible standardisées entre les différents
secteurs (production et périphériques). Ce qui n’exclut pas l’adaptation essentielle de la
méthode au matériel (par exemple à un ensemble de machines, à une machine ou à un
organe). Avec l'évolution actuelle des matériels et leurs tendances à être plus fiables, la
proportion des pannes accidentelles sera mieux maîtrisée. La maintenance préventive
diminuera quantitativement d'une façon systématique mais s'améliorera qualitativement par la
maintenance conditionnelle. La maintenance préventive, hier expérimentale et subjective,
tend aujourd'hui à devenir plus scientifique.
16
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
C’est l’action qui conduit à rechercher précisément le (les) élément(s) par le(s) quel(s) la
défaillance se manifeste.
Le test : c’est une opération qui permet de comparer les réponses d’un système à une
sollicitation appropriée et définie, avec celles d’un système de référence, ou avec un
phénomène physique significatif d’une marche correcte.
Le dépistage : c’est une action qui vise à découvrir les défaillances dès leur début par
un examen systématique sur des équipements apprenant en état de fonctionnement.
17
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
2.3.1.3 LA DURABILITÉ
La durabilité est la durée de vie ou durée de fonctionnement potentielle d’un bien pour la
fonction qui lui a été assignée dans des conditions d’utilisation et de maintenance données.
Les opérations maintenance qui concernent la durabilité d’un bien sont les suivantes.
La rénovation : inspection complète de tous les organes, reprise dimensionnelle
complète ou remplacement des pièces déformées, vérification des caractéristiques et
éventuellement réparation des pièces et sou-ensembles défaillants, conservation des
pièces bonnes.
La rénovation apparaît donc comme l’une des suites possibles dune révision générale au
sens strict de sa définition.
La reconstitution : remise en l’état défini par le cahier des charges initial, qui impose
le remplacement de pièces vitales par des pièces d’origine ou des pièces neuves
équivalentes. La reconstruction peut être assortie d’une modernisation ou de
modifications.
Les modifications apportées peuvent concerner, en plus de la maintenance et de la
durabilité, la capacité de production, l’efficacité, la sécurité, etc.
La modernisation : remplacement d’équipements, accessoires et appareils ou
éventuellement de logiciel apportant, grâce à des perfectionnements techniques
n’existant pas sur le bien d’origine, une amélioration de l’aptitude à l’emploi du bien.
Cette opération peut aussi bien être exécuté dans le cas d’une rénovation, que celui
d’une reconstruction.
La rénovation ou la reconstruction d’un bien durable peut donner lieu, pour certains de
ses sous-ensembles, à la pratique d’un échange standard.
18
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Echange standard : c’est la reprise d’une pièce, d’un organe ou d’un sous-ensemble
usagé, et vente au même client d’une pièce, d’un organe ou d’un sous-ensemble, neuf
ou remis en état conformément aux spécifications du constructeur, moyennant le
paiement d’une soulte dont le montant est déterminé d’après le coût de remise en état.
Soulte : somme d’argent qui, dans un échange ou dans un partage compense l’inégalité de
valeur des lots ou des biens échangés. Afin d’accélérer les procédures et de diminuer les
coûts, le recouvrement de la soulte peut être forfaité.
2.3.2.1 L’ENTRETIEN
2.3.2.2 LA SURVEILLANCE
Les termes définis ci-après sont représentatifs des opérations nécessaires pour maîtriser
l’évolution de l’état réel du bien, effectuées de manière continue ou à des intervalles
prédéterminés ou non, calculés sur le temps ou le nombre d’unités d’usage.
L’inspection : c’est une activité de surveillance s’exerçant dans le cadre d’une mission
définie. Elle n’est pas obligatoirement limitée à la comparaison avec des données
préétablies. Cette activité peut s’exercer notamment au moyen de ronde.
Le contrôle : c’est une vérification de la conformité à des données préétablies, suivie
d’un jugement. Le contrôle peut :
- comporter une activité d’information,
- inclure une décision : acceptation, rejet, ajournement,
- déboucher sur des actions correctives.
La visite : c’est une opération consistant en un examen détaillé et prédéterminé de tout
(visite générale) ou partie (visite limitée) des différents éléments du bien et pouvant
impliquer des opérations de maintenance du 1 er niveau.
19
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
2.3.2.3 LA RÉVISION
2.3.2.4 LA PRÉSERVATION
La mise en conservation : c’est l’ensemble des opérations devant être effectuées pour
assurer l’intégrité du bien durant les périodes de non-utilisation.
La mise en survie : c’est l’ensemble des opérations devant être effectuées pour assurer
l’intégrité du bien durant les périodes de manifestations de phénomènes d’agressivité de
l’environnement à un niveau supérieur à celui défini par l’usage de référence.
Ces activités complètent les actions de la maintenance citées ci-dessus et participent pour
une part non négligeable à l'optimisation des coûts d'exploitation.
Il peut s'agir de la construction d'un quai ou d'un bâtiment, de la mise en place d'une
machine achetée à l'extérieur (raccordement à la source d'énergie, etc.), ou même de la
réalisation intégrale de la machine elle-même. Dans certains cas les « travaux neufs » auront
recours à la fabrication de l'entreprise qui réalisera les commandes passées par eux-mêmes.
Notons que même si la fonction maintenance ne se voit pas adjoindre la fonction « travaux
neufs », le service s'occupera des installations succinctes du type modifications (réfection d'un
bureau, etc.).
20
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
2.4.2 LA SÉCURITÉ
La sécurité est l'ensemble des méthodes ayant pour objet, sinon de supprimer, du moins
de minimiser les conséquences des défaillances ou des incidents dont un dispositif ou une
installation peuvent être l'objet, conséquences qui ont un effet destructif sur le personnel, le
matériel ou l'environnement de l'un et de l'autre. Sachant qu'un incident mécanique, une
panne, peuvent provoquer un accident, sachant aussi que la maintenance doit maintenir en état
le matériel de protection ou même que certaines opérations de maintenance sont elles-
mêmes dangereuses, il apparaît que la relation entre la maintenance et la sécurité est
particulièrement étroite. Pour toutes ces raisons ainsi que pour sa connaissance du matériel, le
responsable de la maintenance devra participer aux réunions du Comité d'hygiène et de
Sécurité en qualité de membre ou à titre d'invité, et développer sa collaboration avec
l'ingénieur sécurité lorsque l'entreprise en possède un. Dans une entreprise moyenne où la
sécurité n'a pas de service propre, on trouve normal de faire appel au service maintenance
pour les interventions concernant la sécurité. Celles-ci sont de deux ordres :
- d'une part celles que l'on peut classer dans la sécurité « officielle ». C'est la tenue des
registres concernant les chaudières, les visites d'appareils à pression, le contrôle des
installations électriques, etc., la tenue des dossiers des rapports de visite de l'inspecteur du
travail, du contrôleur de la sécurité sociale, etc. ;
- d'autre part celles qui, tout en s'inspirant des premières, s’appliquent dans un contexte
précis.
21
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Le concept TPM date de 1971 et il est japonais. C’est S. Nakajima de l’institut japonais
de maintenance industrielle qui fait la promotion de la TPM. Mais les origines de la TPM
viennent des Etats-Unis où la maintenance productive date de 1954. C'est en 1958 que John
Smith vient au Japon enseigner la PM (productive maintenance). La TPM est donc une
adaptation japonaise de la PM américaine. L’ajoutant du mot total a trois significations
majeures : la TPM est un système global et transversal, elle concerne tous les niveaux
hiérarchiques, des dirigeants aux opérateurs et comprend l'automaintenance, c'est-à-dire la
participation des exploitants à certaines tâches de maintenance.
Nakajima définit la TPM en cinq points :
- la TPM a pour objectif de réaliser le rendement maximal des équipements ;
- la TPM est un système global de maintenance productive, pour la durée de vie totale des
équipements ;
- la TPM implique la participation de toutes les divisions, notamment l’engineering,
l'exploitation et la maintenance ;
- la TPM implique la participation de tous les niveaux hiérarchiques ;
- la TPM utilise les activités des cercles comme outil de motivation.
La TPM implique donc un décloisonnement de ces services en faisant participer le
personnel de production aux tâches de maintenance. Elle vise ainsi à atteindre le zéro panne,
en procédant comme suit :
- Les opérateurs sont chargés de tâches de maintenance du 1er niveau (nettoyage,
lubrification, examen externe, etc.). Ils ont la responsabilité de leur machine ;
- Le service maintenance intervient comme spécialiste pour des tâches plus complexes ;
- La TPM fait participer des petits groupes analogiques aux cercles de qualités ayant pour
objectif l’amélioration de la maintenance dans l’intérêt de l’entreprise.
Les objectifs de TPM sont :
- Réduction du délai de mise au point des équipements.
- Augmentation de la disponibilité, et du taux de rendement synthétique (T.R.S.).
- Augmentation de la durée de vie des équipements.
- Participation des utilisateurs à la maintenance appuyés par des spécialistes de
maintenance.
- Pratique de la maintenance préventive systématique et conditionnelle.
- Meilleure maintenabilité des équipements (envisagée à la conception, aide au
diagnostic, systèmes experts).
22
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
pour les constructeurs d'avions, pour les autorités de l'aviation civile et pour les compagnies.
Il faut souligner que la certification de navigabilité des appareils commerciaux est
conditionnée à la mise en œuvre de la maintenance MSG (programme MSG 3 pour l'Airbus
A320 et les Boeing 757 et 767). L'évolution des versions successives des MSG a traduit la
régression de la maintenance planifiée, le développement des actions conditionnelles, puis
l'optimisation économique dans le respect de l'objectif prioritaire qu'est la sécurité. C'est en
1984 que la méthode de maintenance RCM a été transposée au nucléaire américain, puis
importée par EDF au nucléaire français sous le nom de « projet OMF », optimisation de la
maintenance par la fiabilité.
L'OMF peut se définir comme une politique de maintenance ayant pour objet « de définir
un programme de maintenance préventive afin de contribuer à maintenir, voire à améliorer la
fiabilité des fonctions des systèmes qui sont importantes pour la sûreté et la disponibilité des
tranches nucléaires ». En 1991, EDF a pris la décision de généraliser l'application de l'OMF à
toutes les tranches 900 MW, puis aux 1 300 MW à partir de 1995. Les objectifs de l'OMF sont
:
- le maintien, voire l'amélioration de la sûreté nucléaire ;
- la maîtrise des coûts et l'optimisation économique de la maintenance, suivant le
principe : « exercer l'effort au bon endroit » ;
- la mise en œuvre d'une méthode structurée et rationnelle, par analyse de chaque mode
de défaillance fonctionnelle ;
- l'utilisation du retour d'expérience pour réajuster les programmes de maintenance et leur
pertinence.
Plus pragmatique que la TPM, la démarche MBF repose sur l'analyse technique des
équipements, donc sur une forte implication des techniciens de maintenance et de
l'encadrement sectoriel, le résultat abouti étant proche de celui obtenu par la démarche TPM :
une redistribution des responsabilités dans une nouvelle organisation.
23
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
24
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
1 L’exploitant du bien sur Réglages simples, généralement Sans outillage ou outillage léger - Niveau d’huile moteur ;
place. prévus par le constructeur, au et à l’aide des instructions - Niveau d’eau ;
moyen d’organes accessibles sans d’utilisation et de conduite. Le - Indicateur de colmatage ;
aucun démontage ou aucune stock des pièces consommables - Niveau de la réserve de combustible ;
ouverture de l’équipement, ou nécessaires dans ce cas est très - Niveau de la réserve d’huile ;
échange d’éléments faible. - Régime du moteur ;
consommables en toute sécurité - Température de l’eau de refroidissement ;
tels que voyants ou certains - Température d’échappement ;
fusibles, etc. - Test des voyants et indicateurs ;
- Purge de circuit d’échappement ;
- Nettoyage des filtres ;
- Contrôle visuel de l’état des organes ;
- Contrôle auditif des bruits de marche.
2 Un technicien habilité* de Dépannage par échange standard Outillage standard ou spécial, - Remplacement des filtres à gazole ;
qualification moyenne ou un des éléments prévus à cet effet, ou les pièces de rechanges situés à - Remplacement des filtres à huile moteur ;
ouvrier qualifié de opérations mineurs de proximité immédiate sont du - Remplacement des filtres à air ;
maintenance (dépanneur) sur maintenance préventive, par type consommables ; filtres, - Prélèvement d’huile pour analyse ;
place. Ce dernier suit les exemple de graissage ou de joints, huile, liquide de - Vidange de l’huile de moteur ;
instructions de maintenance contrôle de bon fonctionnement. refroidissement. Suivant les - Analyse de liquide de refroidissement ;
qui définissent les tâches, la instructions de maintenance. - Contrôle des points signalés pour le 1er
manière et les outillages niveau ;
spéciaux. - Graissage de tous les points en fonction
de la périodicité ;
- Contrôle des batteries.
3 Un technicien spécialisé ou Identification et diagnostic des Outillage plus appareils de - Réglage des jeux des soupapes ;
un ouvrier spécialisé de pannes, réparation par échange de mesure et de réglage ou de - Réglages des injecteurs ;
maintenance sur place ou en composants ou d’éléments calibrage prévus dans les - Contrôle des sécurités du moteur ;
atelier de maintenance, avec fonctionnels, réparations instructions de maintenance, et - Contrôle et réglage des protections
l’aide d’instructions de mécaniques mineures, et toutes éventuellement des bancs électriques ;
maintenance et d’outils opérations courantes de d'essais et de contrôle des - Contrôle des refroidisseurs ;
spécifiques. maintenance préventive telles que équipements et en utilisant - Contrôle du démarreur ;
25
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
* : Un technicien est habilité lorsqu'il a reçu une formation lui permettant de travailler en sécurité sur une machine présentant certains risques potentiels, et en
connaissance de cause.
26
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Dans les processus industriels, que le fonctionnement soit discontinu ou continu pour le
maintien ou la remise en état de l’outil de production, nous chercherons à améliorer la qualité
de l’intervention qui doit se traduire par une meilleure qualité du produit fabriqué ou du
service rendu et à diminuer le « temps propre d’indisponibilité» par une organisation
appropriée et une mise en œuvre de moyens adaptés.
Il faut pouvoir rassembler tous les moyens nécessaires à une intervention rapide.
Connaissant l’organisation et la structure du service nous pouvons récupérer rapidement :
Il peut provenir d’une alarme, d’un coup de téléphone, d’un télex, d’une communication
orale ou par écrit (demande de travaux de maintenance).
Dans un premier temps, il faut appliquer ou faire appliquer les consignes pour une
intervention immédiate. Elles peuvent être liées à la sécurité, aux arrêts de production,
au nettoyage préalable des abords.
Il faut ensuite organiser le poste de travail, rassembler les moyens matériels, constater
les anomalies pouvant se présenter et voir le meilleur moyen d’y remédier.
Nous pensons qu’à ce stade il faut se poser les questions de la méthode interrogative :
« Quoi ? Qui ? Quand ? Où ? Comment et combien ? » afin de ne pas faire une intervention
27
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
Contrairement au dépannage, à chaque fois que cela est possible, la réparation se fait dans
l'atelier central plutôt que sur le site. Le travail est ainsi réalisé dans de meilleures conditions.
Une réparation méthodique passe nécessairement par les étapes suivantes : diagnostiquer les
causes de panne ; expertiser le matériel ; décider si l'intervention doit se faire sur le site ou
dans l'atelier de maintenance ; préparer le poste de travail ; respecter les consignes de
sécurité ; rassembler les moyens matériels et humains.
Nous avons les mêmes étapes que pour le dépannage, c'est-à-dire : compte rendu de
l'intervention, remise en main du matériel, mise à jour du stock, correction de la préparation et
exploitation des résultats.
Ces opérations étant parfaitement stabilisées dans le temps, permettent une organisation
rationnelle. Cependant elles doivent être utilisées à bon escient, le critère « coût » étant un
élément déterminant dans le choix de cette méthode. Les interventions se faisant à partir d'un
échéancier préétabli, la mise en œuvre des moyens en personnels et en matériels, des
procédures de sécurité, des procédures d'intervention (chronologie des opérations, réglages) se
fait avec un minimum d'aléas. Les types de travaux entrant dans le cadre de cette maintenance
autorisent une préparation rigoureuse, précise et conséquente. La répétitivité de ces tâches
permet de rentabiliser facilement l'aspect méthode. Le compte rendu d'intervention est très
28
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
29
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
30
Chapitre 2 Méthodes et techniques de maintenance
31
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
10.1 INTRODUCTION
Contrairement à l’analyse des modes de défaillances, l’arbre de défaillances est une
méthode déductive (déductif : procédant d'un raisonnement logique rigoureux). Elle permet de
savoir comment un système peut être indisponible. Il s’agit de représenter les différentes
évènements et leurs liaisons par des portes de logique (fonction ET ou fonction OU selon que
la défaillance du matériel se produit lorsque les évènements se réalisent ensemble ou
séparément).
10.2 PRINCIPE
Cette méthode déductive (de l’effet vers ses causes) a pour objet la recherche de toutes
les combinaisons de défaillances élémentaires pouvant aboutir à un évènement redouté,
parfois identifié par une AMDEC. A partir de cet « évènement sommet », on construit une
arborescence (schéma graphique en forme d'arbre inversé) représentant l’enchaînement
logique des « évènements intermédiaires » jusqu’à la mise en cause des « évènements
élémentaires » (défaillance d’un composant). Cela par utilisation du symbolisme logique de
l’algèbre de Boole. Il est ainsi possible d’identifier toutes les défaillances élémentaires
pouvant conduire à l’évènement redouté, puis de quantifier celui-ci par son taux de
défaillance obtenu à partir des taux de défaillances i de chaque composant mis en cause.
Ce type d’analyse permet, dans le domaine de la maintenance :
- d’améliorer la conception ;
- de faire un diagnostic rapide ;
- de prévoir une meilleure logistique.
Pour établir cet arbre, il est souhaitable de s’aider de l’analyse des modes de pannes et
défaillances décrits précédemment en AMDEC.
108
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
recherche des éléments les plus critiques est faite en déterminant les chemins qui conduisent
à un E.R. Ces chemins critiques représentent des scénarios qui sont analysés en fonction des
différentes modifications qu’il est possible d'apporter au système. L’analyse des scénarios
qui conduisent à un E.R. est faite à partir des arbres de défaillances, il est alors possible de
disposer des “barrières de sécurité” pour éviter les incidents.
Enfin, il est possible d’évaluer la probabilité d’apparition de l’E.R. connaissant la
probabilité des événements élémentaires. C’est l’analyse quantitative qui permet de
déterminer d’une manière quantitative les caractéristiques de fiabilité du système étudié.
L’objectif est en particulier de définir la probabilité d’occurrence des divers événements
analysés. Les calculs reposent sur : les équations logiques tirées de la structure de l’arbre de
défaillances et des probabilités d’occurrence des événements élémentaires.
109
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
110
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
Porte ET :
L’événement G1 ne se produit que si les événements
élémentaires d1, d2 et d3 existent simultanément.
Porte OU :
L’événement G1 se produit de manière indépendante si
l’un ou l’autre des événements élémentaires d1, d2 ou d3
existe.
Porte R/N :
Si R=2 et N=3 alors il suffit que deux des événements
élémentaires d1, d2, d3 soient présents pour que
l’événement G1 se réalise.
111
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
Etudier le système
Oui
Reconnaître les causes probables possibles
Analyse qualitative
Porte « OU »
Considérer les
A-t-on une causes primaires
défaillance de et secondaires
composant
Non
Porte « ET »
Définir le système à étudier
10.7.2 Méthodologie
C’est une analyse déductive qui demande une grande connaissance des divers modes de
dégradation des systèmes. On part de la défaillance présumée des systèmes et on recherche
toutes les causes ou agencement (combinaison) de causes qui peuvent conduire à cette
défaillance. Un certain nombre de symboles sont utilisés pour construire l’arbre ; ils sont
décrits ci-dessus.
112
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
113
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
cela se produit si : "Débit nul en aval de V1" ET "Débit nul en aval de V2" (figure
10.6).
Figure 10.6.
114
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
Figure 10.7.
115
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
Transformateur
116
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
L1
F T I
1 2
L2
117
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
A = F + G + H + I + J + (D E)
Connaissant les probabilités d’apparition de chaque élément nous pouvons déterminer la
probabilité d’apparition de l’évènement A (tableau 10.4).
Pr(A) = Pr(F) + Pr(G) + Pr(H) + Pr(I) + Pr(J) – [Pr(F) Pr(G) Pr(H) Pr(I) Pr(J)] +
[Pr(D) Pr(E)]
= 10-4 + 10-4 + 10-4 + 10-4 + 10-4 – [10-4 10-4 10-4 10-4 10-4] + [10-3 10-3]
Pr(A) = 5 10-4 – 10-20 + 10-6 = 5,01 10-4, car : 10-20 peut être négligé.
Ce résultat (taux d’avarie du système = 5,01 10-4) correspond à la clause (condition)
de fiabilité pour notre système.
Remarque :
Dans le cas des portes « OU » qui nous donne la probabilité de A ou B = Pr(A) + Pr(B)
– [Pr(A) Pr(B)] nous pouvons négliger le produit [Pr(A) Pr(B)] si Pr(A) et Pr(B) sont
faibles.
Nous pouvons dans ce cas faire l’approximation suivante :
Pr(A ou B) = Pr(A) + Pr(B).
Dans notre exemple nous aurions :
Pr(A) = Pr(F) + Pr(G) + Pr(H) + Pr(I) + Pr(J) + [Pr(D) Pr(E)] = 5,01 10-4
Ceci nous permet aussi, en appliquant l’algèbre des probabilités, de déterminer le taux
de défaillances du système, en utilisant les expressions suivantes :
n
- Porte ET : = 1 2 3 n ; donc : = i
i 1
118
Chapitre 10 Les arbres de défaillances
n
- Porte OU : = 1 2 + 3 + n; donc : = i
i 1
Obscurité du poste A
de travail
Lampe Lampe
D E
L1 H.S. L2 H.S.
F G H I J
119
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
3. ORGANISATION DE LA MAINTENANCE
3.1 INTRODUCTION
Toutes les personnes impliquées doivent associer leurs efforts pour établir un service de
maintenance efficace. Chaque membre de l'entreprise doit être réceptif à cette idée. Il
appartient à la direction de diffuser les directives nécessaires et d'appuyer totalement le
responsable de la maintenance. L'efficacité du système dépend d'une bonne action combinée
des principaux départements qui y participent et notamment : l'engineering (étude, recherche
et développement), la production, la comptabilité, le magasin, les approvisionnements et le
personnel. Chacun de ces services ayant son propre point de vue, la direction peut agir comme
arbitre et ajouter des détails au plan qui conduira aux meilleurs résultats. La souplesse de
fonctionnement du service exige que les aspects suivants soient clairement définis et
parfaitement compris :
la position de la maintenance dans l'entreprise,
l'organisation interne du département,
les fonctions et les responsabilités des cadres.
La réalisation de ces définitions servira de base à une collaboration harmonieuse et
efficace entre les départements. Il est évident que la définition des devoirs, des limites
d'autorité et des responsabilités est d'autant plus importante que l'entreprise est plus grande.
Les frictions et les malentendus ne seront évités que par l'établissement d'une structure
satisfaisante grâce aux efforts combinés des intéressés.
32
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
nécessaire et impératif de connaître les frais réels de l'entretien par entité matérielle ou
prestation fournie pour pouvoir agir soit sur les facteurs budgétaires, soit sur les facteurs
technologiques afin d'optimaliser l'indice d'efficacité de l'entretien. Les ratios que nous
développerons ultérieurement permettent d'en mesurer l'efficacité. La maintenance devra être
de qualité. Une maintenance de qualité passe obligatoirement par une bonne gestion, mais
aussi par une approche différente et des compétences reconnues. Cette nouvelle approche
nécessite un changement de mentalité, le bon dépanneur d’hier doit laisser la place à un
technicien polyvalent confirmé dont la préoccupation ne sera pas que l'immédiat mais traitera
des problèmes en amont (pourquoi cet incident ? Etc.) et définira la politique à mener en aval.
Les principes directeurs de l'organisation de la fonction maintenance sont les suivants :
a) Toutes les activités concernant l'installation et la maintenance des machines sont placées
sous une seule autorité. Il doit en être ainsi même dans les petites sociétés où la
maintenance sera prise en charge soit par le directeur lui-même.
b) Le principal responsable de la maintenance devra rendre compte à une autorité aussi
élevée que possible, de préférence le directeur de l'usine. C'est lui qui arbitrera le conflit
permanent d'intérêts qui existe entre la production et la maintenance.
c) Un organigramme est utile pour établir la position de la maintenance et des autres
fonctions. Dans certains cas, certaines personnes essaient de dominer ou bloquent les
relations. Un organigramme aidera à résoudre ce problème.
d) Un organigramme ne doit pas être considéré comme sacré, car il ne présente que l'aspect
officiel du système. Officieusement, les relations dépendront des personnalités. Les
discussions conduisant à l'adoption d'un organigramme sont toujours utiles. Il est surtout
important que l'organigramme final soit approuvé par la direction qui en épaulera la
réalisation.
e) La maintenance ne doit pas être sous la responsabilité de la production. C'est une
fonction primaire qui ne peut pas être gérée comme activité à temps partiel par le
directeur de production. Si certains départements ont besoin de dépanneurs à temps
complet, ce personnel peut leur être alloué et être néanmoins responsable vis-à-vis de la
maintenance. Ceci est un aspect de la décentralisation.
f) II n'y a aucun organigramme universel qui puisse s'adapter à toutes les situations.
Chaque entreprise présente des traits particuliers et parfois changeants. La figure 2.1
suppose qu’il existe dans l'entreprise huit fonctions de base subordonnées à la direction.
Les usages sont très différents et il se peut que certaines fonctions ne soient pas
identifiées séparément dans de petites entreprises, mais la figure 3.1 peut servir
utilement d'organigramme de référence.
Actuellement toute intervention d'entretien à besoin, comme tout processus de fabrication
d'être pensé avant d'être réalisée, pour cela le service de maintenance doit impérativement
solliciter une organisation des moyens à mettre en oeuvre pour la réussite de ses tâches afin de
pratiquer harmonieusement les différents types d'entretien. Il existe deux tendances quant au
positionnement de la maintenance dans l'entreprise :
La centralisation où toute la maintenance est assurée par un service.
La décentralisation, où tout le service de maintenance est dépossédé de certaines
responsabilités ; c'est généralement la maintenance de fabrication qui passe sous le
contrôle des services de production et de fabrication. Le service central de maintenance
peut, à la demande des services ci-dessus prêter à ceux-ci son atelier et ou du personnel
pour l’accomplissement de certains travaux.
33
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
Direction générale
(management)
Chaque cas présente des avantages et des inconvénients distincts. La disposition finale
dépend des bénéfices que l'on en tirera lorsqu'on aura tenu compte de tous les facteurs (voir
tableau 3.1). Pour certains facteurs, il se peut que cela soit impossible, même si nous sommes
conscients de leur importance.
34
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
L'objet de la décentralisation est de mieux cerner les frais réels de maintenance par postes
de travail. Son inconvénient est de conduire à l'application de plusieurs politiques de
maintenance éventuellement contradictoires. Dans les deux cas, le service de maintenance
dépendra hiérarchiquement de la direction de l'entreprise ou d'une direction technique. Dans
certains cas, les opérations de maintenance ou certaines d’entre elles sont sous-traitées avec
une entreprise de maintenance ou un atelier spécialisé.
La décentralisation est particulièrement intéressante lorsqu'on a besoin à la fois d'un
service rapide et de connaissances spécialisées. Un service immédiat est essentiel lorsqu'il
s'agit de matériels coûteux ou de temps de machine. Il faut étudier la situation lorsque les
dépanneurs sont constamment éloignés du magasin central et que l'on en a besoin dans
d'autres locaux. Une analyse des appels indiquera si la décentralisation serait intéressante.
Dans tous les cas, on devra baser la décision sur une évaluation objective des faits connus, par
exemple les exigences particulières de certains, le temps nécessaire pour se rendre à
l'emplacement et la fréquence des appels.
35
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
RESPONSABLE
Electriciens
Equipe de Charpentier-
mécaniciens menuisiers
Réparations Entretien
DIRECTEUR DE LA MAINTENANCE
36
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
MAINTENANCE
Responsable mécanique
Employé
Responsable électricité
Employé
Responsable bâtiments
Employé
37
Chapitre 3 Organisation de la maintenance
• L'identification et la codification des pièces sont rendues difficiles par des problèmes de
langue ou des catalogues et des plans qui laissent à désirer.
• La non maîtrise dans l'expression des besoins ainsi que des préconisations des services
utilisateurs de maintenance.
• Les procédures interminables d'achat et de dédouanement engendrent des délais très longs.
Très souvent ce sont les pièces banales qui causent l'arrêt d'une installation et la fourniture
de telles pièces intéresse à peine les fournisseurs. Si l'on parvient à commander des pièces des
réglementations très sévères qui n'ont rien à voir avec la réalité industrielle peuvent freiner
l'importation. Parfois, beaucoup de pièces arrivent aux ports et sont entreposées dans de
mauvaises conditions climatiques ou dans des magasins qui, eux-mêmes sont souvent conçus
de manière inadéquate. L'objectif à assigner à la fonction gestion des stocks est de :
• Satisfaire les besoins de maintenance.
• Gérer la fonction et la rationaliser.
• Produire sur place le maximum d'organes.
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Chapitre 3 Organisation de la maintenance
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Chapitre 3 Organisation de la maintenance
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Chapitre 3 Organisation de la maintenance
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Chapitre 3 Organisation de la maintenance
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