830-1954-1-PB
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Résumé – La littérature joue un grand rôle dans le développement d’un pays car, les écrivains ne
parlent pas seulement d’événements d’une société en se servant des symboles, mais ils prédisent
également la condition ultime d’une société qui néglige les conseils littéraires. Il est vrai que l’idée de
l’art pour l’art est bien possible faisant le plaisir l’objectif principal de la littérature, mais la littérature
orale et écrite africaine, se consacre beaucoup au développement de la société. Au cours des ans, les
écrivains africains se servent de la littérature pour critiquer les tendances négatives de la société
contemporaine africaine telles que la marginalisation des groupes minoritaires, l’exploitation, la
marginalisation des femmes en politique et l’abus de l’enfant, le viol, la violence et le terrorisme. La
créativité littéraire de toute génération s’adresse dans une manière ou l’autre, à la condition féminine.
Notre étude porte sur la condition féminine dans la traduction française de Lion and the Jewel de Wole
Soyinka (1963), Le Lion et la Perle, traduit par J. Chuto et Ph. Labourthe-Tolra (1968), et, la version
française de la pièce Réré rún d’Ọládèjo Ọkédìjí (1973), Catastrophe au rendez-vous, traduit par Tunde
Ajiboye (2003). Considérant qu’il y a une décennie entre ces deux pièces, nous comptons examiner
l’évolution de la femme nigériane au cours de la décennie dans il est question, et sa contribution au
développement national.
Mots-clés: littérature nigériane, traduction française, Femme, disposition individuelle, évolution
Abstract – Literature plays an important role in a country’s development, because writers do not only
talk symbolically about societal events, but they equally foretell the ultimate condition of a society that
neglects literary advice. It is true that the idea of Art for Art is quite possible thereby making pleasure
the principal objective of literature. Over the years, African writers have been using literature to
criticize negative tendencies in contemporary African society such as marginalization of minority
groups, exploitation, child abuse, marginalization of women in politics, rape, violence and terrorism
Literary creativity of every generation, in one way or the other treats the theme of womanhood or the
condition of the woman. Our study focuses on the condition of the woman / womanhood in the
French version of Wole Soynka’s Play The Lon and the Jewel (1963), Le Lion et la Perle translated by J.
Chuto et Ph. Labourthe-Tolra (1968) and d’Ọládèjo’ Ọkédìjí’s Yoruba Play Réré rún (1973) translated
into French by Tunde Ajiboye as Catastrophe au rendez-vous (2003). Given the fact that there is a gap of
about a decade between these two Plays we intend to examine the evolution of the Nigerian woman
within the decade under study, and her contribution to national development.
Keywords: Nigerian Literature, French Translation, woman, individual disposition, evolution.
1. Introduction
Notre point de départ est une tentative à définir les termes clés de l’étude. La
condition féminine veut dire la position ou la place de la femme vis-à-vis celle de
l’homme. Qui dit condition féminine dit l’image ou la représentation de la femme.
ihenkos2008@yahoo.com
La condition feminine dans Le lion et la perle de Wole Soyinka et Catastrophe au rendez-vous d’ỌládèjỌ Okédìjí
Parmi les hommes sont ceux qui aiment supprimer la femme et ceux qui aiment
contribuer à la libération de la femme. Les hommes qui aiment supprimer la
femme voient la femme comme un sous-humain dépourvu de la voix. Pour ces
hommes, la femme n’a pas de droits et il ne faut jamais la consulter. En ce qui
concerne les hommes qui aiment contribuer à la libération de la femme, ils
acceptent que la femme ait des droits mais qu’elle ne puisse jamais exercer ces
droits sans changer certaines pratiques traditionnelles qui n’avancent pas la cause
féminine.
De plus, on a plusieurs catégories de femmes, notamment, celles qui acceptent
leur condition pénible et souffrent en silence. Ces femmes sont toujours
analphabètes et naïves. Elles voient des hommes comme des êtres supérieurs aux
femmes et croient tout ce qu’un homme dit. Cette catégorie de femmes condamne
même les femmes qui n’acceptent pas tout ce qu’un homme dit. Les femmes
lettrées appartiennent à la deuxième catégorie de femmes. Ces femmes-ci
revendiquent des conditions égalitaires entre hommes et femmes. Certaines de ces
femmes se tâchent également d’éduquer d’autres hommes et femmes sur la
condition de la femme. Ces femmes n’acceptent pas les traditions et les pratiques
qui oppriment la femme mais luttent pour la libération de la femme, et pour
l’amélioration de la condition féminine.
Notons que le mot ‘féminisme’ est étroitement lié à notre sujet. Selon Le Petit
Robert (2008) :
Le féminisme est attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les
mêmes que ceux des hommes… A partir de 1960, le féminisme se développe dans les
pays occidentaux.
De sa part, L’Encyclopédie Libre, Wikipédia (2015) indique que :
Le féminisme est un ensemble d’idées politiques, philosophiques et sociales cherchant
à définir, promouvoir et établir les droits des femmes dans la société civile et dans la
sphère privée. Ils s’incarnent dans des organisations dont les objectifs sont d’abolir les
inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes
sont victimes….Si le terme « féminisme » ne prend son sens actuel qu’à la fin du XIXe
siècle, les idées de libération de la femme prennent leurs racines dans le siècle des
Lumières et se réclament de mouvements plus anciens ou de combats mènes dans
d’autres contextes historiques….
Ces deux sources dévoilent que le mot féminisme fait son début au 19e siècle alors
que selon La Sainte Bible, la femme a été sur la terre depuis la création de l’être
humain :
Puis de la côte qu’il avait tiré de l’homme, Yahvé Dieu façonnai une femme l’amena à
l’homme. (Genèse 2 :22, La Bible de Jérusalem, 2001)
3. L’épouse-mère
Le rôle de l’épouse-mère est à notre avis le rôle traditionnel et pérenne de la
femme. Cette condition féminine domine dans les pensées traditionnelles
africaines comme témoignent les études de beaucoup d’érudits y compris, Sanfo
(1976), Gérard Lezou et Djagone- Bi (1976), Chukwukere (2000) et Onyemelukwe
(2004). Mokwenye (2006 :6) en parlant de la ‘préoccupation surtout chez les
femmes martiniquais de mettre au monde un enfant métissé’, nous présente le côté
mère de la femme antillaise qui est bien symbolique. Il s’agit précisément de
fonctions maternelles situées au sein de la concession familiale (Iwuchukwu
2002 :70). La condition épouse-mère de la femme figure bien dans les deux pièces
étudiées. Tout d’abord, la jeune fille, Sidi, nommée la perle, à cause de sa beauté,
devient l’objet de concours entre Lakounle, l’instituteur du monde extérieur, et
Baroka, le vieux, le Balé et le Lion d’Iloujinle, qui déchire n’importe qu’elle jeune
fille lui plait. Chacun de ces deux hommes fait son mieux de l’avoir comme
épouse. Le discours ci-dessous est un sommaire des vœux de Lakounle,
l’instituteur, envers Sidi, la perle.
Sidi, un homme doit s’attendre à combattre seul. Mais quelle aide, s’il trouve une
femme débout à ses côtés, une femme qui… puisse le comprendre…comme toi. (11)
Nous voyons donc que tous les efforts de Lakounle à éduquer Sidi sont
motivés par son désir de l’avoir comme épouse. De sa part, Baroka ayant envie
d’avoir une nouvelle ‘favorite’, puisqu’il y a déjà cinq mois qu’il avait épousé sa
dernière ‘favorite’, par l’intermédiaire de sa première femme, Sadikou, finit par
avoir Sidi comme épouse comme témoignent les paroles suivantes :
Sadikou : …J’apporte un message de mon seigneur… Baroka te demande pour épouse.
Sidi : …Sadikou à la langue de miel, Sadikou, la première épouse du Lion, Sidi ne sera
pas la proie de votre langue séductrice… (28-29)
Malgré sa reconnaissance du complot entre Sadikou et Baroka, Sidi n’est pas si
rusée qu’eux et on la voit à la fin de la pièce demandant la bénédiction de Sadikou
dans son mariage au Lion comme expliquent ces propos :
Sidi (Elle hausse les épaules. Elle s’agenouille aux pieds de Sadikou) :Mère des
épouses, votre bénédiction…
Sadikou : J’invoque les dieux fertiles : qu’ils soient avec toi…..
Sidi. ..(Elle se tourne vers les musiciens) Allons, chantez-moi la semence des enfants
nés de la souche du Lion… (73-74)
Ainsi, Sidi rassemblent tous ses atouts féminins pour devenir en fin de compte
une des épouses d’un vieillard de plus de soixante ans. Par conséquent, son vœu
ultime dans la vie est d’avoir « des enfants de la souche du lion » (74).
Il faut également noter que la relation entre Baroka et ses épouses est celle du
seigneur et esclave comme se voit dans ce discours entre Sadikou et Baroka :
Sadikou : Seigneur…
Baroka : Tu as ma permission pour parler. Qu’a-t-elle dit ? (36)
Cette relation s’améliore dans Catastrophe au rendez-vous. Parmi les trois
femmes dans la pièce, Morenike figure notamment comme l’épouse de Lawuwo, le
leader des ouvriers. Bien qu’elle reste toujours au foyer et emploie le pronom
‘vous’ pour son mari alors que son mari emploie le pronom ‘tu ‘ pour elle, on
constate qu’elle ne parle pas à Lawuwo en tant que seigneur. Ce discours explique
cela
Lawuwo : Maintenant, je te demande d’aller le leur remettre. Tout de suite.
Morenke : Mais est-ce correct ce que vous faites ? Depuis cinq jours que vous etiez
detenu, j’etais seule à la maison…. (28)
Notons également que Wuruola, la sœur de Lawuwo nous apprend que
Lawuwo et sa femme n’ont pas encore d’enfants, après douze ans de mariage. Bien
que Wuruola explique ses exploits avec Morenika en cherchant une solution au
problème, le problème n’a pas provoqué de sortes de tortures que souffrent des
épouses ayant ce problème. Par exemple, Morenike ne souffrent pas comme ses
compatriotes dans les ouvrages tels que Une si longue lettre de Mariama Bâ et The
Stillborn de Zainab Alkali. Le discours ci-après indique que Lawuwo ne se
précipitait pas à cause de leur manque d’enfant :
Lawuwo : …Voilà douze ans que nous vivons ensemble. A quoi bon se précipiter
maintenant ? …La question d’enfant, personne d’autre que le Bon Dieu ne peut y
décréter un moment précis. Elle ne se résoud pas par la force !
Wuruola : …Si toi, tu es satisfait de votre condition de manque d’enfants, es-tu
persuade que Morenike en est satisfaite ?...son sourire n’est pas de tout son cœur. (26)
Contrairement à ce que font tant de belles sœurs de chez-nous, Wuruola ne
suggère pas à Lawuwo d’épouser une autre femme. Toutefois, le cas de
Morenike qui passe tout se temps au foyer en tant qu’épouse qui veut devenir une
mère, témoigne du fait que la culture traditionnelle africaine montre comme note
Olademo (2009 :102-103), que la femme est seulement digne du titre ‘Ilesanmi
(maître du foyer).
paroles lui dit « … Regarde Mope, Dieu te bénira pour ce propos que tu viens de
proférer là (6) ». A vrai dire en ce qui concerne les autres femmes dans les deux
pièces, Sadikou la première femme de Baroka, qui l’aide à dévorer les jeunes filles
lorsqu’elles deviennent les dernières épouses du Lion, est décrite ainsi par le Lon :
«Sadikou, ma fidele vipère ! » (58). Par contre, Les ouvriers appellent Wuruola,
leur conseillère, «Notre Maman » (18), montrant que la femme qui joue son rôle de
maman en tant qu’associes économiques des hommes est mieux respecter par les
hommes que celle qui joue son rôle de maman seulement dans son foyer. Ainsi, le
vie de Wuruola et les autres femmes ouvrières dans Catastrophe au rendez-vous
confirme la participation des femmes au développement dont parle Hoiunsa
(2013 : 53)
5. La révolutionnaire
Contrairement à la littérature africaine d’avant l’indépendance qui selon
Obinaju (2001 :117), nous présente dans la majorité, beaucoup de filles et de
femmes dociles, passives, méchantes ou consentes’ telles qu’on les voit dans Le
Lion et la Perle, la révolution figure plus en plus dans la littérature nigériane d’après
l’indépendance comme se voit dans The Sillborn d’Alkali (1984), The Wives Revolt de
Clark (1991), The Court of the Queens de Johnson (1991), Le masque de Chukwu
(1998), et Ma vie m’appartient de Nkoro (2013).. A l’exception de The Wives Revolt de
Clark et The Court of the Queens de Johnson, les autres ouvrages cités traitent la
révolution vis-à-vis le mariage, soit en ce qui concerne le choix d’un époux soit à
l’égard de la polygamie ou du divorce. La révolution dont il s’agit dans les deux
pièces étudiées suit deux axes différents. Premièrement, bien que Sidi soit illettrée
et ne se révolte ni contre le paiement de la dot ni contre la polygamie, elle s’est
montrée un peu révolutionnaire dans sa réaction envers Lakounle , en ce qui
concerne sa mine supérieure et traitement des femmes en êtres inferieurs aux
hommes comme explique ce discours entre elle et Lakounle :
Lakounle : (bat un peu en retraite, mais de côté la désigne avec un geste très
condescendant) Sentiment bien naturel, inspiré en effet par l’envie, car en tant que
femme, tu as un cerveau plus petit que le mien…
Sidi (toujours plus furieuse) : Encore ! J’aimerais bien savoir au juste ce qui t’inspire ces
idées de vanité masculine (9).
La révolution dont-il s’agit ci-dessus peut être considérée d’ordre féministe.
Cependant, la révolution des ouvriers et le rôle que joue la petite Mopelola, est
extraordinaire et bien propice. La petite Mopelola nous apprend que la lutte contre
l’exploitation et l’oppression des ouvriers, ou du prolétariat est une lutte asexuelle
qu’exige qu’hommes et femmes opprimés s’unissent contre l’injustice afin
6. Conclusion
L’être humain est constamment en évolution. Le rôle traditionnel de la femme
est celui d’une épouse et d’une femme. En principe, l’idée d’être une épouse n’est
pas mauvaise. Néanmoins, dans la société traditionnelle comme on le voit dans la
relation entre Baroka et ses femmes dans Le lion et la perle, l’épouse-mère perd sa
dignité humaine et n’a aucune voix sauf à la permission de son mari. Le droit à
s’exprimer est un élément de la condition féminine. De sa part, Catastrophe au-
rendez-vous témoigne d’une amélioration en ce qui concerne les droits de la femme
au Nigeria.
En plus, le rejet de l’éducation chez les femmes surtout les jeunes filles, tel
qu’on voit dans Le lion et la Perle, n’est plus le cas dans Catstrophe au rendez-vous.
Mopelola, la petite, est secrétaire, et cela lui donne beaucoup d’accès à Kabyesi. En
fait, bien qu’elle soit très jeune, elle fut la seule femme dans la pièce qui confronte
Kabyesi et lui explique le mécontentement des ouvriers. Le respect de la dignité
féminine dans Catastrophe au rendez-vous où les ouvriers et les ouvrières sont des
associés, est signe d’une association égalitaire et complémentaire entre femmes et
hommes. C’est seulement cette attitude complémentaire qui naîtra un nouveau
Nigeria et une nouvelle Afrique où il n’y’aurait plus d’oppression, d’exploitation et
d’inégalité, et un nouvel ordre politique qui verra des une présidentes nigérianes
et plus de présidentes africaines
References
Ajiboye, T. 2001. Oluruounbi ou Le prix d’un pari. Ibadan: Bounty Press Limited.
Alkali, Z. 1984. The Stillborn. Lagos: Longman.
Asen, R. 2006, “The Sacred Flower” .The KER Review, A Journal of Nigerian