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Notion_sur_le_groupe_verbal

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Le groupe verbal

Le groupe verbal est un élément clé dans une phrase : il se caractérise par
le groupe de mots organisé autour du verbe et se distingue du groupe
nominal. Comprendre la structure et les fonctions du groupe verbal est
essentiel pour communiquer efficacement, aussi bien dans une phrase
simple que dans une phrase complexe. Quel est son rôle, comment est-il
structuré au sein d’une phrase et quels peuvent être les compléments du
groupe verbal ?

Qu’est-ce qu’un groupe verbal ?


Un groupe de mots possède un mot principal appelé noyau. Pour le groupe
nominal, il s’agit du nom et pour le groupe verbal, il s’agit du verbe. La
phrase s’organise donc autour de ce verbe qui se définit comme le noyau
du groupe verbal. À ce verbe viennent souvent s’ajouter d’autres mots qui
forment une expansion de ce noyau et qui ne peuvent, en général, être
supprimés.

Le groupe verbal précise l’action effectuée par le sujet en exprimant ce qu’il


fait par des verbes d’action : faire, chanter, danser, courir, manger…

 Marie et Valérie chantaient dans cette chorale.


 J’ai refait la décoration de la chambre.

Il précise également l’état du sujet par des verbes d’état, comme être,
devenir, sembler, rester…

 Les enfants semblent sereins.


 Tu parais surprise.

Le groupe verbal est donc au cœur de la phrase avec un verbe qui se


présente sous une forme conjuguée, nous permettant d’avoir des indications
sur le mode, le temps et la personne.

La structure du groupe verbal


Le groupe verbal est l’élément central de la phrase, où est exprimée
une action ou un état. Il peut être plus ou moins étendu, selon la complexité
du propos.
 Soit il se réduit à un verbe seul :
o Camille marche.
 Soit il est entouré d’un ou plusieurs compléments qui enrichissent
la phrase (compléments essentiels, attributs du sujets, compléments
circonstanciels) :
o Nous ferons le nécessaire pour votre bien-être.

Si la phrase ne contient pas de verbe, il s’agit d’une phrase non verbale qui
est généralement constituée autour d’un groupe nominal.

Les compléments du groupe verbal


Les mots ou groupes de mots qui entourent le verbe sont
des compléments qui vont apporter des détails à l’action exprimée par le
verbe. Si ces derniers sont indispensables à la compréhension de la structure
et du sens de la phrase, ils font partie du groupe verbal.

 Les compléments essentiels (COD, COI…) : ils sont dits essentiels


car ils nous permettent de saisir complètement le sens de la phrase :
leur construction dépend du verbe lui-même ou ce dernier ne suffit pas
à apporter une information sur le sujet. En général, ils ne peuvent être
ni supprimés ni déplacés. Si on les supprime, le contexte de la phrase
est différent.
o Je me contenterai de ce plat. Le groupe verbal est formé du
verbe contenterai et du complément d’objet indirect de ce plat.
o Tu donneras ton avis. Le groupe verbal est formé du
verbe donneras et du complément d’objet direct ton avis.
 Les attributs, qu’ils soient du sujet ou du COD. Ces derniers
complètent le verbe en exprimant une caractéristique du sujet ou
COD.
o L’attribut du sujet se construit avec le verbe être ou un autre
verbe d’état. Exemple : Cette maison semble spacieuse. Ici, le
groupe verbal est formé du verbe semble (verbe d’état) et de
l’attribut du sujet spacieuse.
o L’attribut du COD se place avec des verbes qui expriment un
jugement (trouvé, estimer, penser, considérer comme…), une
transformation (rendre, faire…) ou une dénomination (appeler,
élire, choisir…). Je trouve cette intervention utile. Ici, le
groupe verbal est formé du verbe trouve, du COD cette
intervention et l’attribut du COD utile.
 Les compléments circonstanciels sont des mots ou groupes de
mots dont le rôle est d’introduire une circonstance, en précisant des
informations supplémentaires autour d’un fait ou d’une action, et donc
d’un verbe. Il peut s’agir de préciser le lieu, le moment, la manière…
Ils peuvent être des adverbes, noms communs, noms propres… Les
compléments circonstanciels sont essentiels à la compréhension de la
phrase et font donc partie du groupe verbal.
o Les vagues déferlent avec puissance sur le rivage. Le groupe
verbal est formé du verbe déferlent et des compléments
circonstanciels de manière et de lieu avec puissance et sur le
rivage.

o Les garçons jouent tranquillement dans le jardin. Le groupe


verbal est formé du verbe jouent et les compléments
circonstanciels de manière tranquillement et de lieu dans le
jardin.

Comment identifier un groupe verbal ?


Pour identifier un groupe verbal, il faut dans un premier temps repérer le
verbe puis l’associer à l’action ou à l’état qu’il décrit. Généralement, le verbe
apparaît dans une forme conjuguée en fonction des indicateurs de
temps et de la personne. Pour trouver le verbe facilement, il faut utiliser les
mots « C’est/ ce sont » pour repérer le sujet et « qui » pour identifier le
groupe verbal.

Dans un second temps, il convient de déterminer si les compléments qui


l’accompagnent sont nécessaires, d’un point de vue de la syntaxe et du
sens de la phrase, pour les inclure ou non au groupe verbal.

En règle générale, le groupe verbal est placé après le sujet sauf dans le cas
d’un sujet inversé. L’inversion du sujet est une construction grammaticale
dans laquelle l’ordre habituel des mots dans une phrase est inversé. Par
exemple, dans certaines phrases comme « Dans la forêt, se promènent
paisiblement des écureuils » le sujet des écureuils est placé avant le groupe
verbal se promènent paisiblement.

Les verbes transitifs et les verbes intransitifs


Le verbe est un mot qui exprime une action faite ou subie par le sujet, un
état ou un sentiment. Il se présente sous trois formes :
à l’infinitif, conjugué ou au participe passé, et représente le pivot autour
duquel la phrase s’organise. Les verbes peuvent être classés par groupe en
fonction de leur terminaison mais également par catégorie.

Parmi ces catégories, nous pouvons trouver les verbes transitifs et les
verbes intransitifs, qui se distinguent par la manière dont ils se construisent
dans la phrase.

Quelles sont les caractéristiques de ces verbes ? Comment se construisent-


ils et comment les différencier ? Nous répondons à toutes ces questions en
donnant de nombreux exemples.

Qu’est-ce qu’un verbe transitif ?


Un verbe transitif nécessite un complément d’objet pour que la phrase soit
grammaticalement correcte. Il existe plusieurs types de verbes transitifs :

 Les verbes transitifs directs se construisent essentiellement avec


un complément d’objet direct (COD) (on répond à la question verbe +
« quoi ? ») :
o Le professeur vérifie leur hypothèse.
o Il aime la musique classique.
o Mes parents préparent leur futur voyage.

Les verbes vérifier, aimer et préparer sont des verbes transitifs directs car ils
introduisent respectivement les COD « ciel », « la musique classique » et
« leur futur voyage ».

 Les verbes transitifs indirects se construisent essentiellement avec


un complément d’objet indirect (COI) (on répond à la question verbe +
« à qui ? »), lui-même introduit par une préposition :
o Ce bijou appartient à notre mère.
o Nous avons profité de la situation.
o Mon frère a téléphoné à ma meilleure amie pour l’informer de la
situation.

Les verbes appartenir, profiter et téléphoner sont des verbes transitifs directs
car ils introduisent respectivement les COI « à notre mère », « de la
situation » et « à ma meilleure amie ».

 Les verbes doublement transitifs se construisent avec deux


compléments d’objet. Quand un COI suit une COD, il est
appelé complément d’objet second (COS) car son rôle est de
préciser l’action du verbe en secondant la phrase.
o Cécile donne un livre à mon frère.
o Philippe enverra une lettre de motivation à cette entreprise.

Le verbe donner est un verbe doublement transitif car il introduit le COD un


livre, puis le COI ou le COS à mon frère. Le verbe envoyer est un verbe
doublement transitif car il introduit le COD une lettre de motivation, puis le
COI ou le COS à cette entreprise.

Ces verbes, appelés également verbes bitransitifs, peuvent être utilisés à


la fois comme verbes transitifs directs ou transitifs indirects en fonction du
contexte de la phrase.

Quelques exemples de verbes doublement transitifs : acheter, commencer,


dire, écrire, exclure, montrer, menacer, offrir, parler, prêter, raconter, refuser,
répondre, souhaiter…

Attention aux phrases construites avec des compléments d’objet qui sont
pronominalisés. Les pronoms sont placés avant le verbe et ont la fonction de
complément d’objet direct ou indirect.

 Je la prends.
 Je lui parle calmement.

Le verbe prendre est un verbe transitif direct qui se construit avec le COD
« la », que l’on pourrait remplacer par « la voiture » par exemple.

Le verbe parler est un verbe transitif indirect qui se construit avec le COI
« lui », que l’on pourrait remplacer par « à mon amie » par exemple.

Il faut savoir que de nombreux verbes transitifs peuvent s’employer sans


complément d’objet surtout dans le langage courant. Si l’absence du
complément n’altère ni la compréhension de la phrase ni son sens, ce sont
des verbes transitifs. Il s’agit plus particulièrement de l’emploi absolu du
verbe transitif, où le COD est sous-entendu.

 J’abandonne ! (sous-entendu « J’abandonne la partie » par exemple,


dans un contexte particulier)
 Nous lisons énormément ! (sous-entendu «Nous lisons des livres » par
exemple, sans préciser ceux que nous lisons)
 Je continue ! (sous-entendu « Je continue mon discours » selon le
contexte)

Qu’est-ce qu’un verbe intransitif ?


Par opposition aux verbes transitifs qui sont toujours suivis d’un complément,
les verbes intransitifs n’admettent aucun complément d’objet, qu’il soit
direct ou indirect. Ils peuvent donc être utilisés seuls dans une phrase.
Exemples :

 Marie arrive.
o Le verbe arriver est un verbe intransitif : il n’a pas besoin de
complément d’objet pour que la phrase soit grammaticalement
correcte.
 Nous déjeunerons seules car la plupart des collègues sont en
déplacement.
o Le verbe déjeuner est un verbe intransitif. La phrase est
grammaticalement correcte, sans complément d’objet.
 Il grandit trop vite.
o Le verbe grandir est un verbe intransitif. Comme l’exemple
précédent, un complément d’objet, direct ou indirect, n’est pas
nécessaire dans cette phrase. Le verbe grandir s’utilise seul.

Dans ce dernier exemple, le verbe intransitif grandir est accompagné d’un


complément mais ce dernier n’est pas un complément d’objet, il s’agit
d’un complément circonstanciel de manière.

Il ne faut pas confondre un complément circonstanciel et un complément


d’objet indirect. Le complément circonstanciel est une fonction
grammaticale qui indique les circonstances dans lesquelles l’action
exprimée par le verbe se déroule, et qui est, comme le COI, souvent
introduit par une préposition.

 Julie patiente à la gare depuis ce matin.


o Le verbe patienter est un verbe intransitif. La locution à la
gare n’est pas un COI, mais un complément circonstanciel de
lieu, qui peut être déplacé en fin de phrase (Julie patiente depuis
ce matin à la gare). Elle ne dépend pas du verbe patienter qui
est un verbe intransitif.
 Le soleil brille ce matin.
o Le verbe briller est un verbe intransitif. Comme l’exemple
précédent, le complément circonstanciel ce matin n’est pas
dépendant du verbe d’action briller. Dans cette phrase, le groupe
de mots ce matin peut être déplacé ou supprimé, ce qui permet
de vérifier qu’il s’agit bien d’un verbe intransitif.

Il est important de noter que la catégorie du verbe dépend de son contexte.


Effectivement, la construction de la phrase modifie le sens et donc le
type de verbe. Certains verbes peuvent être à la
fois transitifs et intransitifs. Prenons l’exemple des
verbes passer et parler.

 Je passe la main dans mes cheveux


o Dans le contexte de cette phrase, le verbe transitif passer se
construit avec le COD la main.
 Le train est passé vite
o Le verbe passer est ici un verbe intransitif car il ne nécessite pas
de complément.
 J’ai passé un appel à mon directeur pour l’informer de la situation
o Ici, le verbe passer se construit avec le COD un appel puis le
COI ou COS à mon directeur. Il s’agit donc d’un verbe
doublement transitif.
o
 Ils parlent à leurs enfants
o Ici, le verbe parler est un verbe transitif indirect qui construit avec
le COI à leurs enfants
 Ils parlent énormément
o Le verbe parler est ici un verbe intransitif car il n’admet aucun
complément dans ce contexte.

Les verbes attributifs


Les verbes attributifs ne doivent pas être confondus avec les verbes
transitifs. Également connus sous le nom de verbes d’état, les verbes
attributifs expriment un état, une propriété, une caractéristique, une condition
au lieu d’une action.

Ils sont généralement suivis d’un attribut du sujet, qui peut être confondu
avec un complément d’objet direct qui, lui, est relié directement au verbe.
L’attribut du sujet est donc un mot ou un groupe de mots reliés au sujet par
l’intermédiaire d’un verbe dit attributif. Contrairement au COD, il représente
une seule personne ou une chose.

 Sophie a été infirmière.


o Dans cet exemple, le verbe être est un verbe attributif. Le
mot infirmière n’est pas complément d’objet direct du verbe mais
attribut du sujet « Sophie ». « Sophie » et « infirmière » sont une
seule et une même personne.
 Mattéo semble heureux.
o Ici, le verbe sembler est un verbe attributif.
L’adjectif heureux n’est pas complément d’objet direct du verbe
mais attribut du sujet Mattéo.
Les types de phrases
Une phrase est la plupart du temps composée d’un sujet et
d’un verbe conjugué (action exercée par le sujet). On trouve très
fréquemment un ou plusieurs compléments (des mots ou des groupes de
mots) qui apportent des informations après le verbe (compléments essentiels
ou circonstanciels) pour apporter un sens complet à la phrase.

Exemples :

1. Ma fille écoute. (sujet + verbe)


2. Ma fille qui est au lycée écoute attentivement son professeur pour
comprendre les subtilités de ce texte. (sujet + verbe + compléments)

Le type de phrase indique le point de vue du locuteur sur ce qu’il exprime.


On parle parfois de modalité de phrase (attitude du locuteur concernant ce
qu’il dit). Il existe quatre types de phrases :

La phrase déclarative
C’est la phrase où l’on annonce un fait, une situation, un jugement. Elle est
utilisée par un locuteur pour communiquer une information à un interlocuteur
ou promettre, affirmer, ordonner. C’est le type de phrase le plus fréquent.

Caractéristiques :

 Elle se termine par un point ou des points de suspension.


 La plupart du temps, le verbe est conjugué à un temps de
l’indicatif (mode des faits réels).
 À l’oral, l’intonation est d’abord ascendante, puis descendante.
 Le sujet est souvent placé avant le verbe, mais peut être inversé dans
certains case.

Exemples :

1. Elle ne fréquente pas ses voisins.


2. Nous viendrons te rendre visite cet été, c’est promis.
3. Je suis certaine que tu n’as pas lu cet article.
4. Tu finis ta soupe et tu vas te coucher.
5. Les documents ont été envoyés la semaine dernière.
6. Il arriva dans notre bureau et nous salua.
7. Entrent à ce moment-là les ministres.
La phrase interrogative
C’est la phrase qui sert à poser une question.

Caractéristiques :

 Elle se termine toujours par un point d’interrogation.


 On y trouve souvent un mot interrogatif*.
 Le sujet est souvent inversé, c’est-à-dire qu’il est placé après le verbe.
 À l’oral, l’intonation est ascendante.

Exemple : Vous souvenez-vous de lui ?

*Les mots interrogatifs :

 Les pronoms interrogatifs et les locutions


pronominales : qui, que, quoi avec ou sans
préposition (à, de, avec, pour…) ; lequel, laquelle, auquel, duquel, de
squelles avec ou sans préposition (à, de, avec, pour…) ; qui est-ce
qui, qu’est-ce que, avec ou sans préposition (à, de, avec, pour…).
 Les adverbes
interrogatifs : où, quand, comment, combien, pourquoi.

Il existe plusieurs façons de poser les questions :

• Forme familière :

La forme la plus familière consiste à poser la question sur le même modèle


que la phrase affirmative et d’ajouter un point d’interrogation. L'intonation de
la voix détermine alors qu'il s'agit d'une question.

Sujet + Verbe + Complément + ?

Exemples :

1. Ah bon, on se connaît ?
2. Tu m'apporterais un gilet ?

• Forme courante :

Cette forme consiste à faire précéder la phrase de la formule « est-ce que ».

Est-ce que + Sujet + Verbe + Complément + ?

Exemples :
1. Est-ce que nous avons reçu le colis ?
2. Est-ce qu’il y aura les Guéret à la fête ?

• Forme soutenue :

Cette forme est celle de l'inversion du sujet. Un trait d'union apparaît entre le
verbe et le sujet qui se retrouve alors à droite du verbe :

Verbe + trait d'union + Sujet + Complément + ?

Exemples :

1. À quelle heure arriveras-tu ?


2. Veut-elle rentrer plus tôt ?

Pour des raisons de sonorité, on ajoute un « t de liaison » (ou t dit


euphonique) entouré de deux traits d’union entre le verbe (terminant par une
voyelle) (e ou a) et le pronom (débutant par une voyelle) (elle, on, il).

Exemples :

1. Aime-t-elle danser ?
2. À qui s’adressera-t-on ?
3. Sera-t-il chez lui ce soir ?

Pour des raisons de sonorité aussi, le d final se prononce [t] quand il est suivi
d’un pronom commençant par une voyelle.

Exemples :

1. Attend-il le bus ?
2. Répond-il au téléphone ?

Cas particulier : Le c des verbes vaincre et convaincre ne se prononçant


pas, on ajoute aussi un t dit euphonique entre le verbe et le sujet
commençant par une voyelle :

Exemples :

1. Convainc-t-il tout le monde ?


2. Vainc-t-elle ses phobies ?
La phrase exclamative
C’est la phrase qui exprime un sentiment manifesté avec force et vivacité
(colère, déception, étonnement, joie...). Cette phrase est plus courante à
l’oral qu’à l’écrit.

Caractéristiques :

 Elle est souvent introduite par un mot exclamatif*.


 Elle se termine par un point d’exclamation.
 À l’oral, l’intonation est très contrastée et met fréquemment un mot en
relief.
 On y trouve parfois un sujet inversé.

Exemples :

1. Comme il est gentil !


2. Quelle journée ! Est-elle drôle !
3. Que tu es pessimiste !
4. Chouette ! Tu es là aussi !

*Les mots exclamatifs :

 Les déterminants exclamatifs : quel, quelle, quels, quelles.


 Les adverbes exclamatifs : comme, combien, que.

La phrase injonctive
C’est la phrase qui exprime un ordre ou une interdiction, parfois un souhait,
un désir ou un conseil.

Caractéristiques :

 Le verbe est souvent au mode impératif, mais peut être aussi


au subjonctif ou à l’infinitif.
 À l’oral, l’intonation est en général descendante.

Exemples :

1. Fais bien attention en traversant la route. 1.1. Arrêtez-vous !


2. Ne cours pas près du bassin.
3. Qu’ils viennent me chercher !
4. Prière de ne pas marcher sur la pelouse.
5. Puisse-t-il changer d’avis !
La préposition
Qu'est-ce qu’une préposition ?
Les prépositions sont des mots invariables introduisant
des compléments (des compléments d’objet indirect, des compléments
circonstanciels, des compléments d’agent, etc.).

Elles servent à exprimer un rapport existant entre deux mots, le sens de


l'un pouvant être modifié par l'autre (la femme ≠ la femme de son cousin).
On appelle locution prépositionnelle ou locution prépositive (préposition
complexe au Canada) une préposition composée de plusieurs mots (à
propos de ; de manière à ; à cause de).

Exemples :

1. Le chiot dort sous l’armoire.


2. Le chiot dort dans l’armoire.
3. Le chiot dort devant l’armoire.
4. Le chiot dort derrière l’armoire.
5. Le chiot dort sur l’armoire.
6. Le chiot dort près de l’armoire.
7. Le chiot dort face à l’armoire.

À noter que de nombreuses prépositions viennent d'autres classes de


mot, et sont ainsi converties. On les appelle les prépositions
secondaires. Par exemple :

 Verbes au participe présent convertis en préposition : joignant,


touchant, concernant, durant, moyennant ;
 Verbes au participe passé convertis en préposition : excepté, vu,
attendu ;
 Adjectifs convertis en préposition : sauf ;
 Adverbes convertis en préposition : hors.

Catégories des principaux rapports entre les mots introduits par une
préposition :

 Préposition d’attribution. Exemple : Il en donne à ses enfants.


 Préposition de but. Exemple : On vient pour le voir.
 Préposition de cause. Exemple : Tu pleures à cause de cette
histoire.
 Préposition de lieu. Exemple : Vous êtes près de Lille.
 Préposition d’opposition. Exemple : Tu te bats contre cette
maladie.
 Préposition d’origine. Exemple : Il vient du Nord.
 Préposition de possession. Exemple : C’est la chambre de Rachid.
 Préposition de rapprochement. Exemple : Vous courez vers nous.
 Préposition de temps. Exemple : Il aura fini dans deux heures.
 Préposition d’union. Exemple : Je pars avec eux.

Liste des prépositions en français

Voici une liste (non exhaustive) des prépositions les plus courantes en
français :

 à  excepté
 après  hormis
 attendu  hors
 au-dedans  joignant
 avant  jusque
 avec  malgré
 chez  moyennant
 concernant  nonobstant
 contre  outre
 courant  par
 dans  par-delà
 de  par-dessus
 dedans  parce
 dehors  parmi
 depuis  pendant
 derrière  pour
 dès  sans
 dessous  sauf
 dessus  selon
 devant  sous
 dixit  sur
 durant  tandis
 en  vers
 entre  versus
 envers  via
 environ  vu
Fonction des prépositions
Les prépositions peuvent introduire :

1. Un complément d’objet indirect. Exemple : Nous ne parlons jamais


[de son travail].
2. Des compléments circonstanciels (de lieu, de temps, de but).
Exemples :
o Les Lambert vivent [à Tunis] [depuis vingt ans].
o Nous arriverons [vers minuit], laissez la porte ouverte.
o Je suis venue ici [pour t’apporter les documents].
3. Un complément du nom. Exemple : La voiture [de mes voisins] est
mal garée.
4. Un attribut du sujet. Exemple : Cette exposition est [à voir].
5. Un complément d’agent. Exemple : Tu seras reçue [par la
responsable de l’agence].
6. Un attribut du COD. Exemple : Elle le considère [comme un frère].

Nature des prépositions


Les prépositions peuvent introduire :

1. Un nom commun ou un groupe nominal. Exemple : Ils ont fait


construire une maison en bois, ils habitent maintenant près de la forêt
de Fontainebleau.
2. Un nom propre. Exemple : Je crois en Sarah.
3. Un pronom. Exemple : Les garçons viennent avec nous.
4. Un verbe à l’infinitif. Exemple : Vous rêvez de partir.
5. Un adverbe. Exemple : Nous nous connaissons depuis peu.

Règle de l’usage du trait d’union dans les locutions


prépositionnelles
Les locutions prépositionnelles s’écrivent en général sans trait d’union.

Exemples : à cause de ; près de ; autour de ; quant à ; à côté de ; par delà ;


à travers ; autour de.

Certaines locutions s’écrivent cependant avec un trait d’union.

Exemples : au-delà de ;au-devant de ; au-dessus de ; au-dessous de ; vis-à-


vis de
Les adjectifs qualificatifs
Les adjectifs qualificatifs sont des mots qui qualifient (caractérisent,
décrivent) des noms ou des pronoms et qui s’accordent en genre et en
nombre avec le nom ou le pronom qu’ils qualifient.

Règles générales concernant les adjectifs qualificatifs


Les adjectifs qualificatifs qualifient un nom commun, un nom propre ou
un pronom. Exemples :

 Ces vieux films semblent ennuyeux.


 Hassan est brillant.
 Nous les trouvons trop bavards.

En général, les adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec le nom


qu’ils qualifient. On ajoute un e pour qualifier un nom féminin singulier. On
ajoute un s (ou plus rarement un x) pour qualifier un nom masculin pluriel et
on ajoute es pour qualifier un nom féminin pluriel. Exemples :

 fort > forte > forts > fortes


 nouveau > nouvelle > nouveaux > nouvelles

Les adjectifs courts (une ou deux syllabes) et fréquents se placent


généralement avant le nom. Exemples :

 petit > une petite maison ;


 grand > ces grands hôtels ;
 bon > le bon usage ;
 mauvais > les mauvaises habitudes.

Les adjectifs qui évoquent une relation (informations sur la religion, la


catégorie, la nationalité) se situent en général après le nom. Exemples :

 ces touristes espagnoles ;


 des familles juives ;
 la danse moderne.

C’est aussi le cas pour les adjectifs de couleur. Exemples :

 des chaussettes bleues ;


 mes lunettes noires ;
 un col blanc.
Certains adjectifs se placent avant ou après le nom selon le sens que l’on
donne à l’adjectif. Si l’adjectif est placé avant le nom, cela forme un ensemble
et les caractéristiques sont considérées comme intrinsèques, appartenant à
son essence.

Exemples :

 Les immenses tableaux ont été exposés. (Tous les tableaux étaient
immenses et ils ont tous été exposés).
 Les tableaux immenses ont été exposés. (Seuls les immenses
tableaux ont été exposés).

En général, si l’adjectif qualificatif a un sens figuré, il se place avant le nom


(une seule élève (unique) ; son propre bureau (à elle, à lui)) et s’il a
un sens propre, il le suit (une élève seule ; son bureau propre).

En langage plus soutenu (littéraire), on met plus souvent l’adjectif avant le


nom, pour le mettre en valeur. Exemple : J’ai trouvé de magnifiques rideaux
dans cette boutique.

Si les deux adjectifs se placent normalement avant le nom, on


les coordonne.

Exemples :

 un grand et beau parc ;


 de joyeuses et émouvantes retrouvailles.

On peut aussi placer un adjectif avant et un adjectif après le nom ou les


coordonner.

Exemples :

 ces plats simples et délicieux ;


 un adorable lapin blanc.

L’orthographe des adjectifs est très variée. Voici différentes


terminaisons et leur transformation au féminin et au pluriel.

Exemples :

 caduc > caduque > caducs > caduques


 blanc > blanche > blancs > blanches
 grec > grecque > grecs > grecques
 bref > brève > brefs > brèves
 long > longue > longs > longues
 vif > vive > vifs > vives
 bénin > bénigne > bénins > bénignes
 dernier > dernière > derniers > dernières
 directeur > directrice > directeurs > directrices
 bas > basse > bas > basses
 heureux > heureuse > heureux > heureuses

Comment accorder les adjectifs de couleur ?


1. Les adjectifs de couleur basiques s’accordent en genre et en nombre
avec le nom qu’ils qualifient. Exemples : les lunettes noires ; les
yeux bleus.
2. Les adjectifs de couleur issus d’un nom (de fleur, de minéral, de fruit,
de bois...) sont en général invariables. Exemples : les robes prune ;
les gilets orange ; mes yeux noisette.
=> 7 exceptions à cette règle : écarlate, fauve, incarnat, mauve,
pourpre, rose, vermeil.
3. Les adjectifs de couleur composés sont invariables. Exemples : des
chemisiers rouge foncé (« d’un rouge foncé ») ; des parapluies vert
sapin (« d’un vert comme le sapin »).
4. Lorsque l’adjectif est composé de deux adjectifs de couleur, il
est invariable et les deux éléments sont reliés par un trait d’union.
Exemples : ces bottes gris-vert ; quelques tissus brun-rouge.

S'entraîner sur l'accord des adjectifs de couleur :

 Il ne faut pas s'emmêler les pinceaux pour réussir ce quiz sur les
adjectifs de couleur
 Ce quiz sur les couleurs va colorer votre journée ! [vocabulaire]

Cas particuliers concernant l'accord des adjectifs


1. L’adjectif demi est invariable lorsqu’il est placé devant un nom ou un
adjectif et variable en genre uniquement lorsqu’il est placé après le
nom (demi et le nom sont reliés par un trait d’union).
Exemples : une demi-heure ; deux heures et demie.
2. L’adjectif plein est invariable lorsqu’il est placé avant un nom précédé
d’un article. Exemple : plein de défauts ; des cailloux plein le sac.
3. Certains adjectifs sont invariables lorsqu’ils sont utilisés comme
des adverbes. Exemples : elles parlent fort ; ils visent juste ; nous
filons droit ; elles valent cher.
4. L’adjectif possible est invariable utilisé avec « le plus », « le moins »,
« le meilleur », « le pire ». Exemple : J’ai fait le plus de
courses possible.
5. L’adjectif feu (= mort récemment) s’accorde en genre et en nombre
lorsqu’il est placé entre le déterminant et le nom, mais il est invariable
lorsqu’il est placé avant l’article. Exemples : La feue reine ; feu la
reine.
6. L’adjectif nu est invariable lorsqu’il est placé devant un nom et relié par
un trait d’union avec celui-ci, mais variable lorsqu’il est placé après le
nom. Exemples : des nu-pieds ; ils sont nu-tête ; la tête nue ; les
pieds nus.
=> Exception : la nue(-)propriété ; des nus(-) propriétaires (lexique
juridique).

La proposition subordonnée conjonctive


Une proposition subordonnée conjonctive est une proposition qui dépend
syntaxiquement et sémantiquement d’une proposition principale. Il existe
deux types de conjonctives : la complétive conjonctive et
la circonstancielle conjonctive. Elles ont deux fonctions très différentes.
Leur seul point commun est la nature du mot qui les introduit : il
s’agit toujours d’une conjonction de subordination ou d’une locution
conjonctive, et c’est pour cette raison qu’elles s’appellent toutes deux
« conjonctives ». Pour une vue d’ensemble des mots introduisant une
proposition subordonnée, voir ici.

Il existe une conjonctive qui est complément de phrase, elle renseigne sur
les circonstances dans lesquelles se déroule l’action de la principale. Elle
appartient au groupe des circonstancielles :

 Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.

Il existe une conjonctive qui est complément de verbe, le verbe de la


principale. Elle appartient au groupe des subordonnées complétives :

 Je veux que tu viennes.

La différence entre les deux est tellement importante que l’on en vient à
n’entendre aujourd’hui par « proposition subordonnée conjonctive » que ce
second type, celui qui appartient aux complétives.
Les propositions subordonnées complétives
Présentation et typologie

Une proposition subordonnée complétive est essentielle à la construction


de la phrase et le plus souvent elle ne peut pas être
supprimée (contrairement à la proposition subordonnée circonstancielle).
Elle est souvent l’équivalent d’un groupe nominal (GN).

On trouve plusieurs types de subordonnées complétives, selon la manière


dont elles sont introduites par rapport à la principale. Le tableau ci-dessous
en fait la synthèse (les éléments soulignés sont des subordonnées
complétives, les éléments non soulignés sont les propositions principales) :
La proposition subordonnée complétive conjonctive

On l’appelle également « conjonctive pure ». Elle est toujours introduite


par la conjonction de subordination « que » ou par les locutions
conjonctives « à ce que » et « de ce que ».

Elle occupe le plus souvent la fonction de complément d’objet


direct (COD) ou indirect (COI) du verbe de la proposition principale :

 Je veux que tu viennes. La subordonnée « que tu viennes »


est COD de « veux ».
 Je travaille à ce que le projet réussisse. La subordonnée « à ce que le
projet réussisse » est COI de « travaille ».

Elle peut également être complément d’une forme impersonnelles,


comme dans l'exemple suivant :

 Il faut que nous prenions un parapluie.

Elle peut également être le sujet de la proposition principale, comme dans


l'exemple suivant :

Qu’il soit parti ne fait aucun doute. Comme il y a dix ans.

René Roger, Rigueurs de la légende

Elle peut aussi être attribut du sujet :

Mais, don juan, mon problème est que j’ai toujours l’impression de faire de
mon mieux, alors que manifestement je me trompe.

Carlos Castaneda, Histoires de pouvoir

Elle peut être complément de l’adjectif :

D’une manière générale, l’influence qu’exerce mon œuvre sur les jeunes
écrivains n’est pas assez soulignée. Je suis heureux que vous vous en
rendiez compte.

Romain Gary, Vie et mort d’Émile Ajar


Les propositions subordonnées circonstancielles
Présentation et typologie

Une proposition subordonnée circonstancielle n’est pas essentielle à la


construction de la phrase et elle peut être supprimée (contrairement à la
proposition subordonnée complétive) excepté dans le cas de la
circonstancielle conjonctive corrélative. Elle peut être déplacée, et a la
même fonction qu’un complément circonstanciel.

On trouve plusieurs types de subordonnées circonstancielles, selon la


circonstance qu’elles expriment (temps, cause, but, conséquence,
concession, condition, comparaison) et selon la manière dont elles sont
introduites par rapport à la principale. Le tableau ci-dessous en fait la
synthèse (les éléments soulignés sont des subordonnées complétives, les
éléments non soulignés sont les propositions principales) :
La proposition subordonnée circonstancielle conjonctive

Une proposition subordonnée circonstancielle conjonctive est soit introduite


par une conjonction de subordination ou une locution conjonctive ; soit
par un système corrélatif faisant intervenir une conjonction de
subordination (on précise alors, en la qualifiant de « corrélative »).

Il est question ci-dessous de certaines subordonnées circonstancielles


conjonctives, et du mode auquel le verbe doit être conjugué.

Par exemple, la proposition subordonnée circonstancielle conjonctive


de temps peut exprimer la simultanéité grâce aux conjonctions de
subordination quand, lorsque, pendant que, tandis que, comme, tant que ;
la succession grâce à après que, dès que, aussitôt que, depuis que ; et
l’anticipation grâce à avant que, jusqu’à ce que.

Attention à après que :

On a tendance à utiliser le mode subjonctif pour conjuguer le verbe qui


suit après que, car la règle impose d’utiliser le subjonctif après bien que.

Une guerre « propre » selon la propagande, bien qu’il soit déjà tombé sur
l’Irak « plus de bombes sur les l’Allemagne pendant toute la durée de la
seconde guerre mondiale » (Le Monde de ce soir) […].

Annie Ernaux, Passion simple

Cependant, il faut employer l’indicatif avec après que :

Cela se produit surtout au sortir des querelles familiales, après


qu’elle a sangloté longtemps sur son lit.

Henri Thomas, Sous le lien du Temps

La proposition subordonnée circonstancielle conjonctive de cause ensuite,


peut, en fonction de la conjonction employée, exprimer la cause de
différentes manières. Elle donne la cause avec parce que, elle la justifie
avec puisque, et elle la rejette avec non que.

La proposition subordonnée circonstancielle conjonctive de concession est


introduite par bien que, encore que, quoique. Ces conjonctions de
subordination sont suivies du subjonctif.
La proposition subordonnée relative
Une proposition subordonnée relative est une proposition dépendante d’une
proposition principale, et elle est toujours introduite par un pronom
relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.) une locution pronominale (ce que, ce
dont, etc.) ou un relatif indéfini complexe (qui que, quoi que, etc.).

À l’égard de la proposition principale, la proposition subordonnée relative


joue le plus souvent le rôle de qualifiant. Elle est alors appelée proposition
subordonnée relative adjective car elle pourrait être remplacée par un
adjectif :

 Les billets que j’ai achetés sont les moins chers.


 Les billets bleus sont les moins chers.

Parfois, la proposition subordonnée relative joue le rôle d’un groupe


nominal (GN) ou d’un nom. Elle est alors appelée proposition
subordonnée relative substantive (car un nom commun est aussi
appelé substantif).

Comment déterminer la nature de la proposition


subordonnée relative ?
L’antécédent du pronom relatif

La liste des différents pronoms relatifs se trouve dans la section


« classement des mots signalant une subordonnée » de notre article
« Propositions subordonnées : le guide complet ».

Le pronom relatif introduisant la proposition subordonnée relative a ou non


un antécédent. Si le pronom relatif a un antécédent, la relative
est adjective :

 Les billets que j’ai achetés sont les moins chers.

Dans cet exemple, « que » reprend le groupe nominal « les billets » (J’ai
acheté les billets).
Si le pronom relatif n’a pas d’antécédent, la relative joue le rôle
d’un substantif et est appelée relative substantive.

 Qui part à la chasse perd sa place. Ici, le pronom « qui » ne reprend


pas un autre élément.

Fonction syntaxique du pronom relatif

Contrairement à la conjonction de subordination et à la locution conjonctive


dans les propositions subordonnées complétives et certaines propositions
subordonnées circonstancielles, le pronom relatif, exclusivement réservé à
la proposition subordonnée relative, exerce toujours une fonction
syntaxique à l’intérieur de celle-ci. Cela signifie qu’il peut avoir le rôle
de sujet du verbe de la relative, ou de complément de ce verbe (COD
ou COI), ou encore de complément du nom.

Le pronom relatif en fonction sujet :

Je remarque bientôt que pour cela il y a avantage à décomposer le rêve en


ses éléments et à chercher les idées incidentes qui se rattachent à chaque
fragment.
Sigmund Freud, Sur le rêve

Dans cette phrase, le pronom relatif « qui » est le sujet du verbe de la


proposition subordonnée relative, « se rattachent ».

Le pronom relatif en fonction COD :

Les fleurs que je viens d’acheter ressemblent à des liserons. Le fleuriste m’a
dit leur nom.

Christian Bobin, Autoportrait au radiateur

Dans cette phrase, le pronom relatif « que » est le COD du verbe de la


proposition subordonnée relative, « viens d’acheter ». Cette forme verbale
composée est d’ailleurs appelée périphrase verbale temporelle (voir
notre article sur les périphrases verbales).

Le pronom relatif en fonction COI :

J’ai une chambre et un cabinet dont je dispose.

Laclos, Les Liaisons dangereuses.

Dans cette phrase, le pronom relatif « dont » est COI du verbe de la


proposition subordonnée relative, « dispose ».

En effet, le verbe disposer se construit avec une préposition et sa


complémentation est donc indirecte (« disposer de quelque chose »). Dans
cette phrase, le pronom relatif « dont » a pour antécédent le GN « une
chambre et un cabinet » et l’on peut rétablir clairement la complémentation
indirecte : « Je dispose d’une chambre et d’un cabinet ».

Le pronom relatif complément du nom :

J’ai mis en outre au point toute une gamme de matières synthétiques dont j’ai
inventé la formule […].

Jacques Almira, Le Voyage à Naucratis

Dans cette phrase le pronom relatif « dont » a pour antécédent le GN « toute


une gamme de matières synthétiques ». Il est complément du nom
« formule » : « J’ai inventé la formule de toute une gamme de matières
synthétiques ».
L’accord du participe passé dans la proposition subordonnée relative

Lorsque le pronom relatif est le COD ou le COI du verbe de la proposition relative, il faut bien
observer qu’il précède ce verbe qu’il complète :

Les billets que j’ai achetés sont les moins chers.

Or lorsque le COD d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir précède cet auxiliaire, il
faut accorder le participe passé. Ici, étant donné que « que » a pour antécédent un masculin
pluriel (« les billets »), nous avons accordé « achetés » au masculin pluriel.

Mais lorsque le verbe conjugué est complété par un COI, il ne faut pas accorder le participe
passé :
Les billets dont je t’ai parlé sont les moins chers.

Le verbe parler se construit toujours avec une préposition (à ou de) et bien que le complément
« dont » ait pour antécédent un masculin pluriel (« les billets »), on n’accorde pas le participe
passé (J’ai parlé à toi des billets).

Les différents types de propositions subordonnées relatives


Ce tableau synthétise tous les types de relatives, et chaque type est expliqué
ci-après.

Proposition subordonnée relative adjective

Étant donné qu’un adjectif qualificatif est toujours soit épithète soit attribut,
alors la proposition subordonnée relative adjective est soit relative adjective
épithète, soit relative adjective attributive.

Proposition subordonnée relative adjective épithète

Une proposition subordonnée relative adjective épithète est soit essentielle


au repérage de l’antécédent, soit non essentielle à ce repérage. On dit qu’elle
est soit déterminative, soit accessoire ou appositive.

 Relative adjective épithète déterminative : Les touristes qui étaient


fatigués sont rentrés.
L’information principale que le locuteur veut transmettre est que les touristes
qui étaient fatigués, et pas les autres, sont rentrés. La relative est donc
essentielle pour que l’on sache de quels touristes il est question.

 Relative adjective épithète accessoire/appositive : Les touristes, qui


étaient fatigués, sont rentrés.

Dans cette phrase, il n’est plus question de cibler un certain groupe de


touristes parmi le groupe en son entier. Le locuteur parle de tous les
touristes sans distinction, et explique pourquoi ils sont rentrés. La relative
adjective épithète accessoire est pour cette raison également appelée
« explicative ».

Proposition subordonnée relative adjective attributive

La proposition subordonnée relative adjective attributive ne peut être


introduite que par le pronom relatif qui (alors que les autres relatives
peuvent être introduites par que, quoi, dont, où, auquel, etc…). Elle est aussi
appelée relative prédicative car elle est le siège d’une
prédication : J’entends l’oiseau qui chante.

La proposition subordonnée relative adjective attributive a la fonction


d’attribut du COD dans J’entends l’oiseau qui chante. En effet, le GN
« l’oiseau » est le COD de « entends », puis la relative « qui chante » est
l’attribut de ce COD.

Pour le voir, il faut comparer avec un attribut du COD dans une phrase moins
délicate, comme Je vois le mur orange, où l’adjectif « orange » est attribut du
COD « le mur », étant donné que le locuteur indique comment et de quelle
couleur il perçoit le mur, et non quel mur il voit parmi d’autres, qui ne seraient
pas orange.

La proposition subordonnée relative adjective attributive est fréquente après


un présentatif, tel que c’est, ce sont ou voici/voilà et il y a :

 C’est le téléphone qui sonne.

Le GN « le téléphone » est COD du présentatif « c’est » (on dit aussi


« régime du présentatif »). Ensuite, « qui sonne » est l’attribut de ce COD.

Enfin, la proposition subordonnée relative adjective attributive est toujours


essentielle au sens de la phrase.
Cas particulier. La proposition subordonnée relative indéfinie à valeur concessive

C’est un cas tout à fait particulier où la proposition subordonnée relative en vient à jouer le rôle
d’un complément circonstanciel, et uniquement de concession. C’est un type de relative
adjective et elle est toujours conjuguée au subjonctif.

Elle est introduite par les relatifs indéfinis complexes quoi que, qui que, quel que, où que, ou
les corrélations quelque… que, aussi… que, tout… que, si… que.

 Quoi qu’on en dise, ces billets sont les moins chers.


 Où qu’il aille, il est apprécié.
 Quelques efforts que je fasse, j’aurai toujours du mal dans cette matière.
 Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle leur en a parlé.

Attention, les propositions subordonnées introduites par quoique et non par quoi que, ne
sont pas des relatives : tout simplement parce que quoique n’est pas, contrairement
à quoi que, un relatif indéfini complexe. C’est une conjonction de subordination, donc la
subordonnée qu’il introduit bascule soit dans le groupe des circonstancielles (une conjonction
de subordination ne peut jamais introduire une relative) :

 Il n’est pas heureux, quoiqu’il ait tout pour l’être.

Après la principale (« Il n’est pas heureux »), la proposition « quoiqu’il ait tout pour l’être » est
une subordonnée circonstancielle de concession. Elle peut être conjuguée au subjonctif ou
à l’indicatif, si elle a un sens plus fort d’opposition.

Proposition subordonnée relative substantive

Le pronom relatif d’une relative substantive n’a pas d’antécédent dans la


principale. Selon que le pronom relatif qui introduit une relative substantive
est de forme simple ou composée, on dira que cette relative substantive
est indéfinie ou périphrastique.

Lorsque le pronom relatif qui introduit la relative substantive (indéfinie ou


périphrastique) est où, on dit que la relative est locative.

Proposition subordonnée relative substantive indéfinie

La proposition subordonnée relative substantive indéfinie est courante dans


les proverbes.

Elle peut être introduite par les pronoms relatifs qui et sa


variante quiconque ; quoi ; où :

 J’irai où tu iras.
 Comprenne qui pourra.

Le pronom peut être précédé d’une préposition :

 Dis-le à qui tu voudras.


La relative substantive indéfinie est soit le sujet du verbe de la proposition
principale :

 Qui part à la chasse perd sa place.

Soit le complément du verbe de la proposition principale :

 J’irai où tu iras. (COD)


 Dis-le à qui tu voudras. (COI)

Attention à ne pas confondre la relative substantive indéfinie et


l’interrogative indirecte, qui est un type de complétive :

 Je n’ai pas où mettre mes vêtements. = Je n’ai pas d’endroit où mettre


mes vêtements.

On peut rétablir un substantif qui devient l’antécédent de « où ». Alors « où »


est bien un pronom relatif. La proposition subordonnée « où mettre mes
vêtements » est une relative.

 Je lui demande où sont mes vêtements.

La proposition principale contient un verbe qui implique une question. C’est


le sens du verbe ((ne pas) savoir, (se) demander, ignorer) qui met sur la voie
de l’interrogative indirecte, dans laquelle « où » n’est pas pronom relatif mais
adverbe interrogatif.

Proposition subordonnée relative substantive périphrastique

Une proposition subordonnée relative substantive périphrastique est


introduite par un pronom relatif composé : celui que, celle que, ceux
que, celui dont, celle dont, ceux dont, là où, là que, ici où, partout où.

 Les touristes, ceux dont nous parlions tout à l’heure, sont fatigués.
 Je me rends là où il est hospitalisé.
 La tarte poire-chocolat n’est pas celle qu’il préfère.
 Les billets, ceux que j’ai achetés, sont les moins chers.
La proposition subordonnée : le guide
complet
Une proposition subordonnée est dépendante d’une proposition principale à
laquelle elle se rattache. À elles deux, elles forment l’un des types de phrase
complexe. Il faut donc repartir de la distinction entre phrase simple et phrase
complexe pour comprendre le rôle et la définition d’une proposition, et
comprendre alors ce qu’est une proposition subordonnée. Nous avons
concocté ce guide sur les propositions subordonnées pour vous aider à y voir
plus clair !

Phrase simple et phrase complexe


Phrase et proposition

Une phrase est une unité syntaxique et sémantique autonome, c’est-à-dire


que quels que soient ses éléments, ils doivent former une unité avec une
cohérence syntaxique et sémantique (de sens) et cette unité doit être
autonome, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être dépendante d’un autre
élément pour fonctionner.

Pour véhiculer une information et avoir du sens, une phrase doit donc
présenter au moins une relation prédicative entre un élément sujet et un
élément prédicat (quelque chose que l’on déclare à propos du sujet).

La relation prédicative ou contenu prédicatif est ce que l’on appelle en


grammaire française une proposition. Une phrase simple est formée d’une
seule proposition / relation prédicative :

Et une phrase complexe est formée de plusieurs propositions / relations


prédicatives :

Les différents types de phrases complexes


Les propositions formant une phrase complexe sont liées entre elles soit par
relation d’association, soit par relation de dépendance.

Les propositions liées entre elles par relation d’association sont soit
juxtaposées (Paul rit, Pierre pleure) soit coordonnées (Paul
rit mais Pierre pleure).

Deux propositions sont juxtaposées si elles sont placées de part et d’autre


d’une virgule, d’un point-virgule, ou de deux points. Deux propositions sont
coordonnées si elles sont placées de part et d’autre d’une conjonction de
coordination (mais, ou, et, donc, or, ni et car) ou d’un adverbe de
liaison (ainsi, aussi, en effet, d’ailleurs, ensuite, puis, enfin, finalement).

La phrase complexe est alors formée de deux propositions


indépendantes.

Lorsque deux propositions sont juxtaposées ou coordonnées, elles gardent


leur autonomie syntaxique, l’une ne prime pas sur l’autre et l’une ne
dépend pas de l’autre.

Phrase complexe par subordination


Dans une phrase complexe, si les propositions repérées sont liées entre elles
par relation de dépendance, alors elles ne sont pas sur le même plan
syntaxique. L’une (la subordonnée) dépend de l’autre (la principale). Une
proposition subordonnée est donc une proposition dépendante
syntaxiquement et sémantiquement de la proposition principale à
laquelle elle se rattache. Malgré cette relation dissymétrique, elles forment
bien une phrase complexe puisqu’on trouve deux relations prédicatives :

On peut également trouver des phrases complexes comportant plusieurs


subordonnées. Dans ce cas l’une des subordonnées est souvent enchâssée
dans l’autre :
Jamais il n’oblige à cette réserve, dans laquelle toute femme qui se respecte
est forcée de se tenir aujourd’hui, pour contenir les hommes qui l’entourent.

Laclos, Les Liaisons dangereuses

La subordonnée « qui se respecte » est enchâssée dans la subordonnée


« dans laquelle toute femme est forcée de se tenir aujourd’hui ».

Pour pouvoir fonctionner correctement, la proposition qui est subordonnée à


l’autre doit subir des aménagements. Il peut s’agir de l’ajout d’un mot
subordonnant :

Quand elle est descendue du camion, la dernière, elle m’est apparue telle
que je l’ai connue jusqu’à la fin, digne et avec une belle allure au milieu de
nous tous qui étions déjà fatigués par les épreuves.

J. M. G. Le Clézio, Étoile errante

Ici la proposition principale est « elle m’est apparue telle que je l’ai connue
jusqu’à la fin, digne et avec… ». La proposition subordonnée se signale par
le mot subordonnant « quand » : « Quand elle est descendue du camion, la
dernière ».

L’aménagement peut également consister en un changement du mode et


du temps du verbe :

L’homme de Baudelaire ne fait, où qu’il aille, que [bercer son] infini sur le fini
des mers.

Marguerite Yourcenar, Le tour de la prison

L'aménagement peut aussi être un changement dans l’ordre des mots :

À moins de disparaître comme vous êtes venue, vous serez obligée


d’attendre que s’arrête d’elle-même la machine infernale que vous avez mise
en marche.

J.-P. Giraudoux, La Veuve enchantée

Le verbe « s’arrête » précède son sujet (« la machine infernale que vous


avez mise en marche »).
Les méthodes de classement des propositions subordonnées
Le rôle exercé par la subordonnée dans la phrase

On répartit traditionnellement les subordonnées en fonction des trois


grands rôles qu’une proposition subordonnée peut avoir dans la phrase.
Les trois grands types sont donnés ici, et donneront lieu à des précisions
spécifiques dans des articles connexes.

Proposition subordonnée complétive

Une subordonnée peut jouer le rôle de complément. Elle est alors


l’équivalent d’un groupe nominal (GN) qui complète l’antécédent, présent
dans la principale. C’est la proposition subordonnée complétive (voir notre
article article sur la proposition subordonnée conjonctive >).

Le plus souvent elle complète le verbe de la principale, comme dans « Je


voudrais que la pluie s’arrête » où elle est COD (« Je voudrais cela ») ; ou
comme dans « Je m’attends à ce qu’il réussisse » où elle est COI (« Je
m’attends à cela »). Lorsqu’elle complète le verbe, elle est appelée
subordonnée complétive conjonctive pure.

Proposition subordonnée relative

Une proposition subordonnée peut également jouer le rôle de qualifiant. Elle


est alors l’équivalent d’un adjectif qui qualifie l’antécédent, présent dans
la principale. C’est la proposition subordonnée relative (voir notre article
article complet sur la proposition subordonnée relative >).

Elle est toujours introduite par un pronom relatif. Elle peut être l’épithète
d’un terme de la principale, comme dans l'exemple suivant :

Elle n’a point, comme nos femmes coquettes, ce regard menteur qui séduit
quelquefois et nous trompe toujours.

Laclos, Les Liaisons dangereuses

Elle est alors appelée subordonnée relative adjective épithète.

Proposition subordonnée circonstancielle

Une subordonnée peut enfin jouer le rôle de l’adverbe. Elle renseigne sur
les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’action décrite dans la
principale. C’est la proposition subordonnée circonstancielle :
Pendant qu’il s’élançait joyeux vers les dernières lueurs du soleil, nous
rattrapions au hasard les couronnes dont chacun parait aussitôt le front de
sa voisine.

Nerval, Les Filles du feu

Voir notre article article sur la proposition subordonnée circonstancielle >

La nature du connecteur

Une autre manière de classer les subordonnées consiste à prendre pour


critère non plus leur rôle dans la phrase et à l’égard de la principale, mais
la manière dont elles sont introduites et à la nature du connecteur. Cette
méthode repose sur une connaissance fine des différences entre
une conjonction de subordination et un pronom relatif, entre une locution
conjonctive et un adjectif ou adverbe interrogatif, etc.

Dans ce classement, on commence par présenter les cas où la subordonnée


n’est introduite par aucun mot subordonnant, comme c’est le cas dans les
propositions subordonnées infinitives (J’entends les oiseaux chanter) et
dans les propositions subordonnées participiales (Les livres étant au
grenier, elle monta les escaliers). C’est également le cas de certaines
propositions subordonnées circonstancielles, dans lesquelles la
subordination repose sur un phénomène de parataxte, c’est-à-dire la
juxtaposition de deux propositions entre lesquelles le lien de dépendance
n'est qu'implicite (Entendait-elle parler de son mari, aussitôt elle devenait
grave).

On trouve ensuite les propositions subordonnées qui se signalent par un


démarcatif non-subordonnant (Je ne sais pas quand il viendra) ou ayant une
valeur de subordination (« ce regard menteur qui séduit quelquefois et nous
trompe toujours », Je voudrais que la pluie s’arrête).

Classement des mots signalant une subordonnée


Les mots permettant d’introduire une subordonnée se répartissent en deux
grandes catégories, selon qu’ils sont subordonnants ou non. Les mots
subordonnants sont les conjonctions de subordination et locutions
conjonctives, les pronoms relatifs et locutions pronominales.
Les mots non subordonnants sont les déterminants, pronoms, adjectifs et
adverbes interrogatifs :
Cas particuliers
Le clivage

Le clivage permet d’opérer une extraction au moyen d’un présentatif


(c’est, voici/voilà, il y a) et d’un pronom relatif :

 C’est dans cette rue que se trouve ma maison.

Bien que le pronom relatif signale normalement une subordonnée relative,


on ne peut relever le clivage parmi les relatives car le segment « que se
trouve ma maison » ne qualifie pas « cette rue », il vient compléter la
structure entamée par le « c’est… que ».

À ce titre, on prêtera attention à la distinction entre :

 C’est dans cette rue que se trouve ma maison. (clivage)


 C’est la rue que je prends le matin. (subordonnée relative)

Les propositions insérées

Les propositions insérées ne sont introduites par aucun mot de liaison,


apparaissent après une autre proposition ou au sein de cette autre

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