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Facult de mdecine de Constantine
Laboratoire de toxicologie CHUC
Cours de 1e anne rsidanat 2013/2014
Traitement des intoxications
Khaoula Kouloughli 26 Dcembre 2013 1 Plan : I. Introduction ; II. Classification ; III. Traitement symptomatique ; IV. Traitement vacuateur ; V. Traitement purateur ; VI. Traitement antidotique ; VII. Traitement spcifique des effets toxiques ; VIII. Rle du laboratoire de toxicologie ; IX. Conclusion. Bibliographie.
2 I. Introduction : Une intoxication fait suite lexposition de lorganisme un produit toxique par diffrentes voies dexposition. Elle peut tre : Accidentelle : enfant, milieu domestique ou professionnel, sudosage thrapeutique. Intentionnelle : tentative de suicide, toxicomanie. 3 I. Introduction : Une tude pidmiologique ralise au CHU de stif (6), a rapport 4003 cas dintoxications aigues (2008-2012). Les produits les plus incrimins taient : Les mdicaments; Le CO et les gazs, Les produits phytosanitaires (particulirement leau de javel). Les pesticides particulirement les raticides. Plantes et champignons. 4 I. Introduction : Le traitement prcoce et appropri d'une intoxication aigu peut tre dterminant et permet de sauver la vie du malade (7). 5
II. Classification: 6 II. Classification: La prise en charge des intoxications aigus vise avant tout le maintien des fonctions vitales = traitement symptomatique.
Aprs stabilisation de ltat du patient on value la ncessit dune dcontamination = traitement vacuateur.
7 II. Classification:
Lacclration de llimination du toxique met en oeuvre diverses mesures = traitement purateur.
Pour certaines intoxications le traitement ncessite des antidotes= traitement antidotique.
8 II. Classification: Cette classification des intoxications a linconvnient de masquer la dualit fondamentale de toute intoxication qui associe toujours deux composantes : toxicocintique, et toxicodynamique.
Une autre classification selon le mcanisme daction est propose.
Les traitements qui visent modifier la concentration des toxiques au niveau des organes cibles sont toxicocintiques.
Les traitement qui module la liason ligand-rcepteur ou toxique cible sont toxicodynamiques (5).
9
III. Traitement symptmatique : 10 III. Traitement symptmatique
Les intoxications ncessitent toujours et parfois uniquement un traitement symptomatique (3,5). Na aucun effet sur la toxicocintique ou la toxicodynamie du toxique. 11 III. Traitement symptmatique Il est prioritaire (systmatique + prcoce), vise corriger les troubles provoqus par le toxique et maintenir les fonctions vitales (rspiratoire, circulatoire, neurologique) + autres symptmes*(8).
Fait appel des techniques et des mdicaments non spcifiques du point de vue toxicologique.
Dans la majorit des cas, il reprsente lessentiel du traitement (2). 12 III. Traitement symptmatique A. Dfaillance neurologique :
1. Coma ; 2. Convulsions ; 3. Encphalopathies.
13 III. Traitement symptmatique A. Dfaillance neurologique : 1. Coma : tat caractris par la perte des fonctions de relation (conscience, mobilit, sensibilit) avec conservation de la vie vgtative (respiration, circulation).
Le coma toxique est gnralement rversible en dehors danoxie ou dinsuffisance circulatoire prolonge, de convulsion ou de lsion encphalique organique .
Srum glucos 30% glucose,30ml. Ventilation assiste; EEG: dtecte les affections neurologiques, cherche lexistence dune activit lectrique en cas de coma profond, classer le type du coma.
16 III. Traitement symptmatique 2. convulsions :
Les convulsions orientent le diagnostic vers certains toxiques convulsivants par effet direct ou indirect (hypoglycmie, hyperthermie ou lhypoxie).
17 III. Traitement symptmatique 2. convulsions : Toxiques incrimins : Alcool ; Mdicaments hypoglycmiants ; Psychotropes : ADT, lithium, IMAO ; Autres mdicaments : salicyls, lidocaine ; Pesticides : OP, OC, carbamates ; CO ; Sbs toxicomanognes: cocane, amphtamines, ecstasy, strychnine. 18 III. Traitement symptmatique 2. Convulsion : La prise en charge est identique celle des convulsions non toxiques:
Rechercher et corriger immdiatement hypoxmie et/ou hypoglycmie.
Si les convulsions persistent, entreprendre rapidement un traitement anticonvulsivant (benzodiazpines : diazepam ou clonazpam). 19 III. Traitement symptmatique 3. Encphalopathies :
Vitamines B1, B6, PP. 20 III. Traitement symptmatique B. Dtresse respiratoire : Toutes les formes dinsuffisance respiratoire peuvent rsulter dintoxications.
Un contrle rapide et efficace des fonctions respiratoires est essentiel.
21 III. Traitement symptmatique Oxygnation au masque : Systmatique chez le patient dont la conscience ou les paramtres respiratoires ou mtaboliques sont altrs. Contre-indication relative : intoxication au parqut. Intubation endotrachale; Ventilation assiste. Ces deux drnires doivent suivre loxygnation si le patient est comateux ou prsente des signes cliniques dinsuffisance respiratoire ou de choc. 22 III. Traitement symptmatique C. Dfaillance circulatoire :
1. Hypovolmie ; 2. Insuffisance cardiaque. 23 III. Traitement symptmatique 1. Hypovolmie : Trait par remplissage vasculaire modr <1000 ml par du plasma gel,serum sal ou glucos. Toxiques incrimins : Colchicine; Phosphore; Amanite phalloides.
24 III. Traitement symptmatique 2. Insuffisance cardiaque :
A. Trouble de la conduction intra- ventriculaire : Lactate de sodium en perfusion. Toxiques incrimins : antidepresseurs tricycliques, antifibrillant*. 25 III. Traitement symptmatique
B. Hyperexcitabilit: Toxiques incrimins : digitaliques. TRT: diphnylhydantoine. 26 III. Traitement symptmatique D. Troubles mtaboliques :
1. Acidose mtabolique ; 2. Hypoglycmie ; 3. Hypokalimie. 27 III. Traitement symptmatique D. Troubles mtaboliques :
1. Acidose mtabolique : Toxiques incrimins: salicyls, chlorure dammonium. TRT: perfusion alcalinisante de bicarbonate de Na. 28 III. Traitement symptmatique D. Troubles mtaboliques : 2- Hypoglycmie: Toxiques: Ethanol, Sulfamides, Phosphore, Insuline, Amanite phalloide, Chardon glu, Risque: encphalopathie convulsive. 29 III. Traitement symptmatique D. Troubles mtaboliques : 3- Hypokalimie: Troubles dexcitabilit cardiaque. Toxiques: cocane, corticodes, diurtiques, TRT: solution de K+ en perfusion 30 III. Traitement symptmatique E. Troubles digestifs : 1. Diarrhe : Dus lmitine, digitaline. Trait par les anti-diarrhiques.
31 III. Traitement symptmatique E. Troubles digestifs : 3-hmorragie digestive: Toxiques : les acides et les bases fortes.. -Radiographie durgence de labdomen . -Fibroscopie. -Lavement vacuateur. -Perfusion de plaquettes si thrombopnie. -Administration de pansements gastriques. -Sil existe un ulcre aigue ou une abrasion gastrique la prolongation de lhmorragie impose lintervention chir.
32 III. Traitement symptmatique F. Insuffisance rnale : Toxique incrimins : Hg, CCl4, EG. a peut tre une atteinte directe du parenchyme rnal, ou une atteinte indirecte.
TRT : Si hmolyse ou choc hypovolmique: rtablir clairaince de creatinine; Si IRA anurique: hmodialyse. 33
IV. Traitement vacuateur : 34 IV. Traitement vacuateur : Comporte lvacuation gastrique et la dcontamination cutanomuqueuse (2).
1. Evacuation gastrique : Tente de prvenir labsorption dun produit toxique en vacuant le contenu gastrique par provocation de vomissements ou en procdant un lavage gastrique (1). 35 IV. Traitement vacuateur : 1. Dcontamination digestive: A. Vomissement provoqus ; B. Lavage gastrique ; C. Charbon activ ; D. Laxatif ; E. Irrigation gastrique (11). Toutes les manoeuvres dcontamination digestive nessicite un tat de conscience normal (8).
36 IV. Traitement vacuateur : A. Vomissements provoqus :
Par moyen mcanique : Stimulation du reflexe nauseux. A proscrire, particulirement chez lenfant : Risque de fausse route + traumatisme psychologique (2). 37 IV. Traitement vacuateur : A. Vomissements provoqus : Sirop de lIpca : Emtisant extrait dune plante originaire de lamrique du sud : lipcacuanha.
Deux principes actifs : mtine, cphaline. Action centrale, et une action locale gastro-duodnale (irritation). Utilis chez lenfant partir de 6 mois. Dlai daction :25 et 30min (11), dure daction : 1H (2). 38 IV. Traitement vacuateur : A. Vomissements provoqus : Apomorphine : Drivs semi-synthtique de la morphine. Efficace en quelques minutes suivants linjections sous/cutane.
Inconvnients: risque de dpression respiratoire (traite par linjection sous cutane dune dose identique de naloxone), Vomissements violents et rpts.
39 IV. Traitement vacuateur : A. Vomissements provoqus :
Contre indication : Voies ariennes non protges (altration de ltat de conscience). Convulsion ou risque de convulsion imminente (camphre, strychnine); Ingestion de corrosif; Ingestion dhydrocarbures aliphatques.
40 IV. Traitement vacuateur : Le sirop de lipca est maintenant compltement abandonn* (5).
En 2003 lacadmie Amricaine de pdiatrie recommandait larrt de lutilisation du sirop de lipca chez lenfant pour provoquer les vomissements (1).
Recommandation base sur le peu de preuves scientifiques sur lefficacit de la technique et les risques de complication (1). 41 IV. Traitement vacuateur : B. Lavage gastrique : Administration par une sonde nasogastrique dun calibre adquat (sonde de Faucher) de petits volumes de liquides tides (NaCl 4g/L, 37c) qui sont aspirs dans lespoir de rcuprer une quantit significative de substance toxique prsente dans lestomac (11).
Ne doit tre pratiqu que chez les patients ayant ingr une quantit menaante de toxique, et vus dans la premire heure aprs ingestion (10).
42 IV. Traitement vacuateur : B. Lavage gastrique :
Allong si : Toxique retarde vidange gastrique (ex : ADT) Mdicaments libration prolonge. Formation dagglomrats intra-gastriques (ex : carbamates).
43 IV. Traitement vacuateur : 44 IV. Traitement vacuateur : 45 Autres contre indications : Vomissements. Moussants. Dfaillance hmodynamique ou respiratoire. Varices sophagiennes. Ulcre gastrique aigu.
IV. Traitement vacuateur : 46
Une confrence de consensus a soulign le caractre extrmement alatoire de lefficacit du lavage gastrique, le fait quil nest jamais tait dmontr damlioration du pronostic des intoxications, alors mme quexiste des risques potentiellement graves (5). IV. Traitement vacuateur : 47 C. Charbon activ : Ce nest pas proprement parler une technique dvacuation digestive (2).
Cest une squestration physico-chimique empchant labsorption gastro-intestinale du toxique (formation de complexe inerte non absorbable), acclre llimination de certains produits (thophylline et phnobarbial) (1).
IV. Traitement vacuateur : 48 C. Charbon activ :
Il sagit dun adsorbant hydrophobe : structure alvolaire de cristaux de graphite ralisant une surface extrmement vaste sur laquelle sadsorbent les toxiques (2).
Fixe les mtabolites toxiques prsents dans la circulation entro-hpatique + dialyse intestinale : le toxique passe du sang vers lintestin (2).
IV. Traitement vacuateur : 49 C. Charbon activ : On peut donner du charbon activ dans tous les cas dintoxications graves sauf les intoxications dues aux produits suivants: Alcools, EG ; Produits corrosifs ; Hydrocarbure aliphatique ; Mtaux (fer, plomb, lithium) (1). Autres : cyanures, solvant, acide et base (10).
IV. Traitement vacuateur : 50 Dose recommande : 50g pour ladulte, 1g/Kg de poids corporel pour lenfant (11) . Dilu dans leau avec ou sans sorbitol (1).
Pour tre efficace il faut quil soit administr le plus rapidement possible (1) : une heure aprs ingestion du toxique (1) (10).
On peut envisager ladministration aprs 1H, si les toxiques ralentissent le transit digestif (ADT). Ladministration est rpte toutes les 4-6H en cas dintoxication grave ou cycle entrohpatique. IV. Traitement vacuateur : 51 C. Charbon activ : Contre-indications Ingestion de produits caustiques ; Toxiques entranant des vomissements (risque d'inhalation bronchique) ; Intoxications ncessitant un traitement antidotique par voie orale: le charbon activ peut neutraliser l'antidote (N-actylcystine). Effets secondaires : vomissements++, N,constipation.
IV. Traitement vacuateur : 52
Des donne recueillis chez des volontaires sains montrent que lefficacit du charbon activ (en prise unique) dcroit avec le temps. Le bnfice maximal est observ dans lheure qui suit lingestion (5). IV. Traitement vacuateur : 53 D. Laxatif : Ladministration de laxatifs est parfois associe celle du charbon activ pour acclrer le transit intestinal de ce dernier. plupart des toxiques tant absorbs dans la partie haute du tube digestif, lintrt de lutilisation de laxatifs devrait logiquement se limiter aux substances dont la rsorption est lente et distale. Les principaux laxatifs tudis sont le sorbitol et les sels de magnsium ou de sodium (11).
IV. Traitement vacuateur : 54 E. Lirrigation intestinale : Objectif : Acclrer dans lensemble du tractus gastro-intestinal llimination mcanique du contenu entrique.
Fait appel ladministration via une sonde nasogastrique dun volume important dune solution osmotique compose de polythylne glycol et dions, jusqu lobtention de selles claires (11). IV. Traitement vacuateur : 55 2. vacuation cutano-muqueuse : Repose sur le lavage leau courante aprs avoir dbarrass le malade de ses vtements souills. Pour tre efficace, il doit tre prcoce, abondant et prolong (au minimum 15 minutes).
Lutilisation des substances neutralisantes est inefficace voire dangereuse. Projection oculaire relve galement lavage leau ou srum physiologique (2).
V. Traitement purateur: 56 V. Traitement purateur : But : augmenter et/ou acclrer llimination des toxiques de la circulation gnrale. 1. Epuration rnale ; 2. Epuration extra-rnale; 3. Epuration pulmonaire ; 4. Systme MARS. 57 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale : Favorise llimination urinaire naturelle du toxique, en augmentant le volume et le dbit urinaire (2).
Contre indication : IR, IC, HTA. 58 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale:
A. Diurse osmotique neutre ; B. Diurse force. C. Diurse alcaline.
59 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale: A. Diurse osmotique neutre : Perfusion de quantit importante de liquide hypertonique*. Sa mise en oeuvre est lourde.
Son efficacit est limite (2) et na jamais t dmontre(1). (son emploi systmatique nest pas justifi) .
Remplacer par une rhydratation simple et soigneuse (2).
60 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale: B. Diurse force: Perfusion de grande quantit de liquide isotonique (4- 8L/24H) + diurtique daction rapide (furosmide) forte dose (100mg 1g/24H) (2). Deux indications : Intoxication aigue par le lithium. _________________ la glafnine* (2). 61 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale: B. Diurse force: Principal danger associ : oedme pulmonaire par surcharge liquidienne.
En particulier lors des intoxications entrainant une dpression du myocarde ou une altration de la fonctions rnale. 62 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale: C. Diurse alcaline: A pH alcalin les acide faibles se trouvent sous forme ionise. Peu liposoluble => mal absorbe. Cest le but de lalcalinisation des urines*.
Pour tre efficace il faut tenter de maintenir le pH urinaire >8. Son rle est surtout la correction de lacidose induite par cetain toxique (aspirine) quen un vritable traitement purateur (2).
63 V. Traitement purateur : 1. Epuration rnale: C. Diurse alcaline: Indication : Salycils principalement + barbituriques (phnobarbital). Alcalinisation est obtenue par perfusion : Bicarbinate de sodium, mannitol, bicarbonate, srum glucos (2). Complication : alcanisation sanguine : K+ ( sa correction est essentiel si en veut russir lalcalinisation des urines), Ca++ (11). 64 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale:
Hmodialyse* ; Dialyse pritonale ; Exsanguino-transfusion ; Hmoperfusion. 65 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale: A. Hmodialyse : Epurer les toxiques circulant et diminuer leur ventuelle fixation tissulaire. Pour tre efficace il faut que llimination soit augmente de 30% par rapport ltat physiologique. Concerne les molcules : Hydrosolubles ; Faible poid molculaire (<500Da)*; Faible liaison aux protines ; Volume de distribution rduit (2).
66 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale: A. Hmodialyse :
Utilise surtout en cas dintoxication par le mthanol, lthylne glycol, les salicyls, lithium, valproate, thophylline, acidose svre, IR.
67 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale: B. Dialyse pritonale :
Exptionnellement utilise en raison de son rle purateur limit. Cest la moins efficace des technique de dialyse (1). Nest envisage que dans le cas ou lhmodialyse nest pas ralisable (2). 68 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale: C. Exsanguino-transfusion : Technique permettant le remplacement d'une grande partie du sang d'un individu.
Correction des hmolyses et methmoglobulinmie massives. Sont usage en pratique est exceptionnelle (2). 69 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale: D. Hmoperfusion : Principe : toxique pur par filtration du sang sur des colonnes de matriel adsorbant: charbon activ, rsines Indication: limite a qq toxiques: Phnobarbital, glutthimide, mprobamate, mthaqualone, thophylline, carbamazpine inconvnients: Risque infectieux. Pratiquement nest plus utilise Troubles de coagulation. Cout lev.
70 V. Traitement purateur : 2. Epuration extra-rnale:
Lpuration extra-rnale est utile pour les patients gravement intoxiqus par des produit dialysables qui ne rpondent pas au traitement de soutien o dont les systmes endognes (foie, rein) sont inoprant (1).
Ces technique ne sont utiles que dans un nombre trs restreint dintoxication (1). 71 V. Traitement purateur : 3. Epuration pulmonaire: Assistance ventillatoire. Toxiques concerns : Toxiques limination pulmonaire = substances volatiles / tension de vapeur importante 37C. Indications : Solvants : actone, benzne, chloroforme,CCl4, trichlorothylne, xylne, thers, cyclopropane ; Gaz : halothane ; Alcools : thanol, mthanol.
72 V. Traitement purateur : 4. Molecular Adsorbent Recirculating System (MARS): Certains toxique ne sont pas hydrosolubles et sont lis des protines comme lalbumine. Elles ne peuvent donc pas tre pures par un systme de dialyse classique. Le systme Mars est un procd innovant conu pour liminer de manire slective les substances toxiques fixes sur lalbumine dans le sang des malades atteints dune insuffisance hpatique. Il sagit dun systme dassistance hpatique extracorporelle. Utilis chez des patients en attente dune transplantation hpatique. 73
VI. Traitement antidotique 74 VI. Traitement antidotique :
Un antidote est un mdicament dont laction spcifique est capable soit de modifier la cintique du toxique, soit den diminuer les effets sur les rcpteur ou les cibles spcifiques dont lutilisation amliore le pronostic vital ou fonctionnel de lintoxication et facilite la prise en charge (3). 75 VI. Traitement antidotique : Mcanisme daction des antidotes:
1. Modification de la toxicocintique ; 2. Modification de la toxicodynamie. 76 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: Lantidote empche le toxique datteindre sa cible : En le neutralisant avant absorption digestive : charbon activ. Ou dans la circulation : chlateur, hydroxocobalamine, immunothrapie. En inhibant une transformation mtabolique : thanol, fompizole. En favorisant une voie dlimination (chlateur des mtaux), ou de dtoxification : NAC, thiosulfate de sodium. 77 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique:
1. Antidote limitant labsorption : Charbon activ (carbomix) : adsorption du toxique. Sulfate de Mg: transforme les sels de baryum soluble en sulfate non absorb dans les voies digestifs. Gluconate de Ca: en prsence de fluor, forme un sel de fluorure inactif. Indiqu lors des brulures par acide fluorhydrique (3).
78 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique:
2. Antidotes limitant la distribution : A. Chlateurs (mtaux, cyanures); B. Immunothrapie. 79 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: 2. A. Chlateurs des mtaux : Forment avec les mtaux des complexes stables, non toxiques, facilement excrtables par le rein. 1. Dimercaprol (B.A.L : British Anti-Lewisite) (IM):
80 Le dimercaprol a une plus grande affinit que les protines pour lAs, lOr, le Hg. Il forme avec eux des composs stables excrts dans les urines (3). Indication : intoxication aigue As, Zn, Cu, antimoine, or. E.I : HTA, tachycardie, cphale, nause. Contre indication relative : allrgie la cacahute(3). VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: 2.Acide dimercaptosuccinique ou succimer DMSA(VO): Mme principe que BAL. Indiqu lors des intoxications par le Pb (surtout chez lenfant en raion de son administration par voie orale), Hg et As. E.I : trouble digestif, urticaire, osinophilie, augmentation des transaminases, vertiges, cphale, paresthsies (3).
81 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: 3. EDTA calcique (perfusion lente) : Intoxication par le plomb ; Utilis dans le test de plomburie provoque* ; E.I : lors de perfusion trop rapide, cphale, vomissement, fivre, congestion nasale, hypotension, risque dallrgie et de ncrose tubulaire. 4. D-Penicilline amine (VO) : Intoxication au cuivre, mais aussi, Hg et Cd. EI : troubles digestifs, insuffisance rnale, thrombopnie, pneumopathie interstitielle (3). 82 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: 5. Desferrioxamine (IM ou perf. Lente) : Cest un agent chlateur des anions trivalents. Capable de fixer le fer libre du plasma ou des cellules pour former le complexe ferroxamine, liminer dans les urines quil colore en rouge orang.
Indication : intoxication au fer et Al. Effet indsirable : tachycardie, choc, N,V, hypotension, urticaire, IR, trouble de la vision et de laudition (3). 83 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: 6. Chlateur des cyanures : Complexation des ions cyanures sous forme de cyanocobalamine atoxique (IV : perf. Rapide).
Utilis dans le trt des intoxication au cyanure, fums dincendie, paralllement ladministration doxygne. Lhydroxocobalamine restaure lactivit des enzymes de la chaine respiratoire mitochondriale (3). C.I : allrgie la vit B12. 84 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: B. Immunothrapie : Ac antidigitoxine : Les Ac antidigitale : fragment Fab purifi rsultant de limmunisation de mouton contre le complexe digoxine/albumine (3). Se lient avec les molcules libres de digitales dans la circulation sanguine et forment un complexe inactif (1). Indication : intox aigue par la digoxine, surdosage au digitalique avec signe de gravit (age, cardiopathie... ) (3).
85 Limmunothrapie est utilise aussi lors des envnimations par les scorpions. VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: D. Inhibition de lactivation dun mtabolite toxique : Fompizole (4 methyl Pyrazol) : Drivs pyrazols qui agit par inhibition de lalcool dhydrognase, bloquant ainsi la production de mtabolites toxiques (3). Indication : intoxication lthylne glycol*, mthanol*... Peut tre indiqu pour le trt de leffet antabuse survenant lors de lingestion de coprins avec lalcool, mais il nexiste pas actuellement de donnes cliniques valides (3). EI :rares. 86 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: D. Inhibition de lactivation dun mtabolite toxique :
Ethanol : Lalcool dhydrognase a plus daffinit pour lthanol que pour le mthanol. Donc elle mtabolise prfrentiellement lethanol dont les mtabolites sont moins toxiques que ceux du mthanol. 87 VI. Traitement antidotique : Modification de la toxicocintique: E. Favoriser une voie dlimination : N actyl cystine : Driv de la cystine qui agit comme un substitut du glutathion . Utilis dans les intoxications par le paractamol. Le NAC linstar du glutathion, forme un complexe non toxique avec le mtabolite toxique du paractamol. Peut sadministrer par voie orale ou IV (1). Doit tre administr moins 8H aprs lingestion dune dose hpatoxique de paractamol (3).
88 VI. Traitement antidotique : 89 VI. Traitement antidotique : 90 Modification de la toxicodynamie :
1. Antagonisme comptitif ; 2. Ractivation des choline-estrases/pralidoxime. VI. Traitement antidotique : 91 Modification de la toxicodynamie : 1. Antagonisme comptitif : A. Naloxone : Antagoniste comptitif spcifique des recpteurs des opiacs (hroine morphine et drivs) (3). Indication : trt des intoxications aux opiacs (3). Effets secondaires : sa courte dure daction expose au risque dune nouvelle dpression respiratoire, syndrome de sevrage (3). VI. Traitement antidotique : 92 Modification de la toxicodynamie : 1. Antagonisme comptitif : B. Flumaznil : Bloque par comptition au niveau des rcepteurs GABAa la dpression du systme nerveux induite par les BZD (1).
Le flumaznil ne devrait tre administr un sujet ayant reu les BZD de faon chronique ou souffrant dune intoxication mixte BZD/ADT = risque de convulsions (1). VI. Traitement antidotique : 93 Modification de la toxicodynamie : C. Oxygnothrapie : Le monoxyde de carbone est 245 fois plus affine lHb que loxygne = CO peut dplacer lO2. Dans lair ambiant T1/2CO=320. Oxygnothrapie 100% O2= aug de la dissociation du HBCO. Normobare 6-12H : T1/2= 90. Hyperbare 1H30-2H: T1/2<30. VI. Traitement antidotique : 94 Modification de la toxicodynamie : 2. Ractivation des choline-estrases : La pralidoxime ractive les choline-estrases qui ont t phosphoryles par les OP.
La liaison des insecticides OP avec les cholinestrases est trs stable. La pralidoxime agit en se liant avec linsecticide ,elle permet lhydrolyse de la liaison phosphore-enzyme. Recommande chez les patients souffrant dintoxication grave (1).
VII. Traitement spcifique des effets toxiques :
95 1. Bleu de mthylne(Le chlorure de mthylthioninium) : Utilis lors des intoxications produisant la methmoglobinmie. Agit comme cofacteur dans la rduction intrarythrocytaire de la methmoglobine en prsence du NADPH (3). E.I : nauses, vomissements, douleurs abdominales, cphales, vertiges, dyspnes, anmie hmolytique.
Il est lui mme un agent oxydant donc mthmoglobinisant forte dose.
VII. Traitement spcifique des effets toxiques : 96 2. Atropine (IV) : Cest un inhibiteur comptitif de lactyl choline au niveau des rcepteurs muscariniques (1).
Par ses effets anticholinergiques, elle contrecarre les effets cholinergique induit par les OP ou aux carbamates, neurotoxique organophosphors priche des insecticides, mdicaments parasympathomimtiques (3). EI : schresse buccale, rtension urinaire...
VII. Traitement spcifique des effets toxiques : 97 3. Dantrolne : Le dantrolne est un myorelaxant qui agit directement sur la contraction des fibres musculaires stries.
Utilis dans la prise en charge de : hyperthermies malignes peranesthsiques, spasticits (vidal).
98
99 VIII. Rle du laboratoire de toxicologie dans le traitement des intoxications Lors des intoxications la possibilit de raliser une analyse toxicologique exhaustive est rarement rencontre.Un screening toxicologique influence rarement la prise en charge initiale du patient. Il est utile dans les rares cas de suspicion dhomicide, dagression, dabus denfant (10).
Les rsultats toxicologiques gardent une valeur de confirmation (4).
100 VIII. Rle du laboratoire de toxicologie dans le traitement des intoxications La confrence dexperts de la socit de ranimation de langue Franaise, se rapportant aux intoxications graves par mdicaments et substances illicites admises en ranimation avait conclu en 2006 que les toxiques pour lesquels un dosage sanguin devrait imprativement tre ralis taient : Lacide valproique, carbamazpine, fer, digoxine, digitoxine, lithium, paractamol, phnobarbital et thophylline (4).
La recherche large dans le sang ou les urines de toxiques par chromatographie doit tre rserve aux patients avec troubles neurologiques graves en labscence dorientation prcise (4). 101 IX. Conclusion : Un traitement symptomatique bien conduit suffit dans la majorit des intoxications.
La dcontamination gastro-intestinale a une place certaine, mais limit dans le temps.
Certains antidotes sont efficaces, et ils sont devenus le trt de premire ligne de certaines intoxications (5).
La prvention par une meilleure information reste le traitement de choix.
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