Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

3 - Complications Locoregionale

Télécharger au format pptx, pdf ou txt
Télécharger au format pptx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 42

Université d'Alger- Faculté de Médecine

Département de Chirurgie Dentaire

Les complications locorégionales des


infections dentaires et conduite à tenir
Année universitaire 2019/2020

Préparé par : Dr Behar .K


Plan
Introduction
I. Physiopathologie de l’infection dentaire :
II. Facteurs favorisants
III. Les complications locorégionales des infections dentaires
1. Abcès sous-périostés et abcès sous muqueux:
2. Ostéites et ostéomyélite
A. Définition
B. Formes cliniques
1. Ostéites et ostéomyélites odontogènes localisées
1.1. Syndrome de septum
1 .2. Ostéite centromédullaire circonscrite
1 .3. Ostéite condensante localisée
1 .4. Périostite de Garré
2 .Ostéites diffusées
2.1. Ostéite aigue
2.2 Ostéomyélite chronique
2 .3. Ostéite actinomycosique
2 .4. Ostéite mycosique 
3. Cellulites, phlegmons et abcès orofaciaux
A. Définition
B. Formes évolutives
1. Cellulites aigues
2. Cellulite subaiguё, cellulite chronique
3. Cellulites diffuses 
C. Formes topographiques
1. Cellulites circonscrites
1. Cellulites diffuses
4. Les Thrombophlébites
A. Formes cliniques
1. La thrombophlébite de la veine faciale
2. La thrombophlébite ophtalmique:
3. Thrombophlébite du sinus caverneux
4. La thrombophlébite du plexus ptérygoïdien
b. Le traitement :
5. Sinusites d'origine dentaire
1. Sinusite maxillaire Aigue
2. Sinusite maxillaire chronique
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
1. Piette. E,Goldberg. M. La dent normale et pathologique ; Edition De
Boeck Université ; 2001. 
2. Briche.T et Al. Relations pathologiques entre dents et sinus
maxillaires. EMC : 22-038-A-10. 2007.
3. Peron. JM, Mangez. JF. Cellulites et fistules d’origine dentaire ; Encycl
Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS ; Paris ;
Stomatologie/Odontologie, 22-033-A-10, 2002, 14 p.
4. Item 256 : Lésions dentaires et gingivales. Université Médicale
Virtuelle Francophone. 2010-2011
5. Wilk. A. Complications principales régionales et à distance des foyers
infectieux dentaires et gingivaux ; Module de spécialité Stomatologie ;
Chirurgie Maxillo Faciale et Chirurgie Plastique Réparatrice 2007-2008.
6. A. Dagain, G. Thiéry, R. Dulou, J.-M. Delmas, P. Pernot.
Thrombophlébites craniofaciales. EMC 22-043-A-10
Introduction
• En raison de l'abondance des portes d'entrée des germes au niveau
dentaire, les infections d'origine dentaire sont très fréquentes , parmi
celles-ci, les plus fréquentes sont les abcès dentaires, cellulites,
sinusites, thrombophlébites d’origine dentaire

• Le pronostic de certaines complications reste réservé, surtout lorsque


les germes en cause sont résistants aux antibiotiques usuels ou lorsque
le patient est immunodéprimé
I. Physiopathologie de l’infection dentaire 
II. Facteurs favorisants
 Négligence ou absence de traitement etiologique (dentaire )
 Diminution des défenses de l’organisme : Age, grossesse,
carence protéique et vitaminique, SIDA ; immunodépression,
diabète, obésité, insuffisance hépatocellulaire
 Prescription médicamenteuse inadéquate associe les AINS
avec ATB thérapie absente ou inadaptée ou dose insuffisante
III. Les complications locorégionales des infections dentaires :

Les complications des foyers infectieux dentaires peuvent être :


● Locales : pyorrhée alvéolodentaire, abcès sous-périosté,, fistules faciales,
granulome apical, puis kyste apical ;

● Régionales :
○ Sinusite maxillaire ;
○ Cellulite localisée ou diffuse,
o Adénite, adénophlegmon
o Ostéite ;
○ Thrombophlébite
1. Abcès sous-périostés et abcès sous muqueux:

En progressant, un processus infectieux aigu d'origine périapicale est la cause


d'un abcès ou collection purulente, sous-périostés, ou sous muqueux.
Localisé sous la muqueuse orale, il porte le nom de parulie chez l’ enfant
Les abcès sous-périostés sont particulièrement fréquents chez I'enfant, en
raison de la faible épaisseur de la corticale osseuse.
Les abcès sous-périostés et sous muqueux sont caractérisés par
- une tuméfaction fluctuante, douloureuse, recouverte d'une muqueuse
hyperémiée, tendue.
- Des adénopathies infectieuses régionales sont souvent présentes, plus
rarement des signes infectieux généraux (fièvre, asthénie, céphalées).
Non traitée, la collection finit par rompre le périoste et la fibromuqueuse, en
fistulisant. Ceci peut entraîner la guérison, à condition que la lésion dentaire
en cause soit éliminée ou elle peut au contraire permettre la chronicité de la
parodontite.
Les signes radiologiques sont ceux de la pathologie dentaire étiologique.
Le diagnostic différentiel clinique doit prendre en considération Ies parodontites
marginales responsables de poches purulentes.

Traitement : Le traitement est chirurgical puis étiologique


drainage par décollement gingival ou par incision mucopériostée, selon la localisation
lésionnelle.
-L'éventuelle fistule ne nécessite aucun traitement,
régressant par traitement étiologique correct (drainage,
désinfection canalaire, obturation provisoire à
l’hydroxyde de calcium).
-Une antibiothérapie n’est prescrite qu'en fonction des
signes infectieux généraux qui accompagnent la
pathologie locale.
-Des bains de bouche antiseptiques sont classiquement
prescrits.
2. Ostéites et ostéomyélite

A. Définition
L’ostéite correspond à un processus inflammatoire, d’allure aiguë
ou chronique du tissu osseux, qu’il s’agisse d’une infection
microbienne ou d’une atteinte parasitaire ou chimique.
Lorsque l’origine est endobuccale le streptocoque est le germe le
plus fréquemment responsable.
En cas d’immunodéficience locale et/ou générale ou de traitement
incorrect (mauvais choix d’antibiotique, anti-inflammatoire,
traitement étiologique négligé ou insuffisant), l’ostéite peut
évoluer en ostéomyélite.
B. Formes cliniques
1. Ostéites et ostéomyélites odontogènes localisées:
1.1. Syndrome du septum:
Est une forme particulière d'ostéite alvéolaire, touchant le septum inter dentaire.
Une irritation locale, sous forme:
- d'un mauvais point de contact inter dentaire,
- d’une obturation débordante,
- d'une irritation prothétique
- d'une injection intra septale,

est responsable d'une réelle desmodontite aigue des dents adjacentes .


Les signes radiologiques sont nets ; pointe septale floue, amputée ou séquestrée.
Le traitement est étiologique voire plus rarement chirurgical au niveau du
septum.
1 .2. Ostéite centromédullaire circonscrite:
Survient uniquement à la mandibule, et préférentiellement dans les régions
prémolaire et symphysaire, en raison de sa structure plus spongieuse.
Elle est caractérisée par une desmodontite importante et des signes généraux
marqués. La fistulisation est classique ainsi que la mobilité dentaire et la
séquestration osseuse.
Le diagnostic est clinique et radiologique (ostéolyse centromédullaire bien
circonscrite).
• Le traitement est étiologique et chirurgical, par curetage de la lésion. 
1 .3. Ostéite condensante localisée:
Témoigne d'un ancien processus inflammatoire localisé.
Survenant chez les jeunes, elle est le plus souvent asymptomatique, et succède
presque toujours à une atteinte carieuse de la première molaire définitive
inférieure.
L'examen radiologique montre une opacité circonscrite à l'apex de cette dent.
Le traitement est la désinfection canalaire.
1 .4. Périostite de Garré:
Il s’agit d’une néoprolifération périostée, survenant chez l’enfant vers l’âge de 10
ans ; la prédominance féminine est marquée.
• Du point de vue clinique, elle se présente sous forme d’une tuméfaction
périmandibulaire d’allure inflammatoire, dure, faisant corps avec la mandibule.
Des douleurs et une fistule sont très rarement présentes

L’aspect radiologique standard est assez évocateur, avec une ossification périostée
en plusieurs couches, faisant évoquer la classique « pelure d’oignon ».
Le plus souvent, une infection odontogène peu agressive est responsable de cette
périostite.
Le traitement :
Étiologique dentaire est la désinfection canalaire est suffisant, menant en
plusieurs mois à une régression complète, parfois partielle seulement, des
symptômes.
2 .Ostéites diffusées:
2.1. Ostéite aigue:
Représentant des extensions d’un processus infectieux initialement circonscrit.
Elles font le plus souvent suite :
 à une extraction dentaire traumatisante;
 une infection dentaire apicale ;
 ou un accident d‘éruption de dent de sagesse.

Le traitement :
Drainage par voie endodontique et/ou trans-muqueux voir cutané.
 
• 2.2. Ostéomyélite chronique
• L’ostéomyélite chronique peut exceptionnellement l'être d'emblée
primaire ou plus fréquemment survenir après une ostéomyélite aigue.
Les ostéomyélites chroniques d'origine dentaire sont les plus fréquentes .
• Elles peuvent être accompagnées de complications tels des troubles de
la croissance osseuse chez l'enfant, des fractures spontanées, et des
dégénérescences malignes au sein des trajets fistuleux.
• Une réelle ankylose temporo-mandibulaire peut s'installer. II n'y a
aucun symptôme ni dentaire ni parodontal ; la muqueuse orale peut
être érythémateuse et œdématiée, mais uniquement pendant les
accès aigus.
Traitement : Le traitement est
 d’abord médical, l’antibiotique au début de l'évolution et
prescrit durant plusieurs mois, de manière dirigée si
possible.
 L'oxygénothérapie hyperbare est actuellement préconisée
comme dans d'autres types d'ostéomyélites, en raison de
son efficacité sur les germes anaérobies.
 Le traitement chirurgical de choix est l‘élimination des
foyers nécrotiques et séquestrés.
Les traitements endodontiques en zone ostéomyélitique
doivent être faits sous le couvert d'une antibiothérapie
sinon ils accélèrent et aggravent l'évolution des
phénomènes infectieux.
2 .3. Ostéite actinomycosique:
L'ostéite actinomycosique est classiquement caractérisée par un mode d'évolution
chronique. « l'Actinomyces israelli » est le plus fréquemment en cause.
Leur porte d'entrée est constituée par une lésion carieuse dentaire, une lésion
muqueuse ou le plus souvent, une plaie d'extraction, le maxillaire est aussi
souvent atteint que la mandibule.
Les signes radiologiques sont spécifiques. Le diagnostic bactériologique exige des
prélèvements anaérobies permettant l'isolement des actinomycètes.
Le traitement: Est médical et chirurgical
- une antibiothérapie dirigée et de longue durée, doit être accompagnée d’un
curetage et d’une élimination des séquestres osseux.

2 .4. Ostéite mycosique :


L'ostéite mycosique est très rare au niveau des maxillaires. Le plus souvent, le
« Candida albicans », issu d'un foyer viscéral profond, est responsable d’une
ostéite mandibulaire, exceptionnellement maxillaire.
Le traitement associe des antimycosiques spécifiques à un éventuel traitement
chirurgical, par curetage des lésions.
3. Cellulites, phlegmons et abcès orofaciaux:
A. Définition
Les cellulites cervico-faciales d'origine dentaire et péridentaire sont des
inflammations du tissu sous cutané cellulo adipeux de la face et des espaces
péri-pharyngés. Elle peut être circonscrite ou diffuse.
Elle s’observe à tout âge, surtout chez l’enfant et l’adulte jeune.
B. Formes évolutives
1- Cellulites aigues:
1 -1. La cellulite séreuse:
Est le stade initial de toute cellulite, En général, cette forme de cellulite est
précédée d'une desmodontite aiguë.
Elle se manifeste rapidement sous forme d’une tuméfaction arrondie aux
limites imprécises, de consistance élastique, légèrement douloureuse au
toucher et subjectivement pulsatile, qui modifie le relief tissulaire.
La peau ou la muqueuse de la région infectée est tendue et soulevée,
faiblement ou non érythémateuse et chaude.
Évolution peut se faire:
   •  Soit vers la sédation si le traitement est bien conduit;
   •  Soit vers la suppuration dans le cas contraire.
Traitement :
- L’antibiothérapie est de règle
On donnera la préférence à un antibiotique à large spectre si I
l‘examen bactériologique n’est pas possible
- les antalgiques sont prescrits à la demande.
- Les AINS sont à éviter car favorise la diffusion de l’infection
1-2. La cellulite suppurée ou abcédation:
Elle succède à la phase séreuse, lorsque cette dernière a été non ou mal
traitée.
Les signes fonctionnels sont marqués par:
   •  Des douleurs lancinantes, pulsatiles, continues, irradiantes, nocturnes
qui entraînent des insomnies;
   •  Une halitose;
   •  Une hypersialorrhée;
   •  Une dysphagie;
   •  Un trismus.
Les signes généraux sont à ce stade marqués par:
•  Une hyperthermie;
•  Une pâleur des téguments;
•  Une asthénie;
La tuméfaction est relativement bien délimitée, recouverte d’une peau ou
d'une muqueuse tendue, luisante, très douloureuse au moindre contact.
•  Le signe du Godet est positif;
L’ Évolution Elle se fera soit:
   •  Vers la guérison après traitement;
   •  Vers une fistulisation spontanée;
   •  Vers la chronicité;
  •  Vers la diffusion qui peut entraîner des complications loco-
régionales ou générales engendrant à leur tour une septicémie ou
une infection à distance chez le patient présentant un risque
infectieux, le cardiopathe par exemple...
Traitement :
La guérison survient après drainage au point le plus déclive de la
collection plus un traitement étiologique (conservateur ou radical).
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens seront prescrits avec
prudence, en raison du risque de dissémination de l'infection.
1-3. La cellulite gangreneuse:
Beaucoup plus rare, est caractérisé par une gangrène localisée, les
signes cliniques sont ceux d'une cellulite suppurée avec des
crépitations.
Les signes généraux de toxi-infectieux peuvent être importants.
Le pus brunâtre est fétide, son odeur, avec présence de gaz.
Les germes en cause sont les mêmes que ceux retrouvés à l'origine
des cellulites séreuses et suppurées.
Traitement :
L'antibiothérapie doit être massive et prolongée pendant 10
jours au moins.
 L'incision chirurgicale permet le drainage et le lavage tissulaires,
avec une solution à base d'eau oxygéné et d'un antiseptique.
Le traitement dentaire causal doit être réalisé dans l’immédiat.
2. Cellulite subaiguё, cellulite chronique:
Les cellulites chroniques et/ou subaiguёs font suite à
une cellulite suppurée mal traitée : drainage insuffisant, antibiothérapie
inadéquate ou traitement étiologique insuffisant ou négligé.
Cliniquement on note un nodule fait saillie sur la peau, il peut être arrondi ou
ovalaire de la taille d'une noix, il est indolore à la palpation; le tissu de
recouvrement est mince et violacé.
L’évolution :
   •  Se réchauffe à l'occasion d'un traumatisme.
   
• La cellulite actinomycosique est une forme spéciale de cellulite
chronique. Elles sont caractérisées par l'apparition d'un nodule
arrondi, ovalaire le plus souvent, de volume variable mais limité à
celui d'une noix, aux contours imprécis et au relief irrégulier, situé le
plus souvent sous la peau amincie et violacée mais de température
normale.
• Ce nodule est indolore ou peu douloureux à la palpation ; sa
consistance est dure ou ferme, parfois avec des zones plus molles au
centre, il est adhèrent à la peau, il n'y a jamais de signes généraux.

• Traitement :
une antibiothérapie et l'éradication du foyer infectieux dentaire. En cas
de persistance de la cellulite, un traitement chirurgical par incision,
drainage et lavages s'impose.
C. Formes topographiques:
1. Cellulites circonscrites:
• En fonction de la dent causale, le drainage naturel suit les espaces
celluleux en regard.
• Ainsi, par exemple, les incisives centrales supérieures seront
responsables de cellulites sous-narinaires, les prémolaires seront
responsables de cellulites géniennes.
2. Cellulites diffuses appelées aussi cellulites malignes:
Les cellulites sont d’emblée diffuses et il faut les distinguer des
cellulites diffusées qui font suite à des cellulites circonscrites.
- une prédominance de la flore anaérobie ; les toxines et les gaz ont
un rôle important dans la diffusion de l’infection : localement,
l’affection est caractérisée par une nécrose rapide et extensive des
tissus.
- Les cellulites diffuses sont redoutables et de pronostic grave.
Toute cellulite diffuse impose une prise en charge médicochirurgicale
intensive, le traitement associant
 une antibiothérapie massive et prolongée si possible dirigée.
 Le drainage chirurgical doit être précoce, de multiples incisions
permettant de drainer largement toutes les loges infectées.
Des lavages répètes plusieurs fois par jour sont effectués a l'aide de
solutions a base d'eau oxygénée et d'antiseptiques.
L'oxygénothérapie hyperbare est très efficace.
*Angine de Gensoul-Ludwing
C'est la forme la plus connue et la plus typique ; elle est due à l'infection des molaires
mandibulaires;   Elle siège au niveau de la région sus mylohyoïdienne;
C'est une cellulite diffuse gangréneuse et asphyxique nécessitant une trachéotomie ou une
intubation trachéale;
L'affection peut se compliquer de septicémie ou abcès du poumon.   Elle débute dans la région
sous mandibulaire et l'évolution se fait vers l'ensemble du plancher et la région cervicale.

*Angine de Sénator
Elle siège dans la région péripharyngée;
Elle est habituellement d'origine amygdalienne; mais, la dent de sagesse inférieure peut être en
cause;
Du point de vue clinique on note:
   •  Une dysphonie;
   •  Une dysphagie;
   •  Des troubles asphyxiques précoces;
   •  Avec possibilité d'envahissement de la région cervicale et médiastine;
Le pronostic est redoutable.
4. Les Thrombophlébites:

a/Formes cliniques:

1. La thrombophlébite de la veine faciale:

Typiquement à la suite d’une parodontite apicale d’une dent antérieure


Se manifeste cliniquement par:
   •  un œdème du pli naso-génien qui gagne très vite la fosse canine et
l'angle interne de l'œil
  • une tuméfaction inflammatoire, douloureuse, dure, et douloureuse
L'extension peut se faire vers le système veineux ophtalmique et plus
rarement vers le système veineux frontal.
2. La thrombophlébite ophtalmique:
Fait suite à la thrombophlébite faciale qui par la veine angulaire se
propage aux veines ophtalmiques supérieure et inférieure.
   Le signe d'alarme est représenté par l'atteinte de la paupière
supérieure et se manifeste par:
   •  un œdème palpébral supérieur,
   •  une exophtalmie
L'évolution se fait vers:
   •  le phlegmon de l'orbite ou
   •  la thrombophlébite du sinus caverneux.
3. Thrombophlébite du sinus caverneux:
Elle complique une phlébite faciale ou ophtalmique non traitée.
Les complications se font vers:
   •  le phlegmon de l'orbite avec fonte oculaire, ou vers la
thrombose veineuse avec cécité et compromettent le pronostic
vital.

4. Thrombophlébite du sinus longitudinal supérieur:


Peut succéder à une phlébite faciale. Se manifeste cliniquement
par:
   •  une dilatation des veines
   •  un œdème du cuir chevelu et du front
   •  un œdème du fond d'œil
5. La thrombophlébite du plexus ptérygoïdien:

À la suite d’une infection dentaire postérieure apparaissent des


signes fonctionnels,
D’emblée sévères : douleur très vive, trismus serré, dysphagie, et
parfois anesthésie labio- mentonnière (signe de Vincent).
L’examen retrouve un œdème étendu sur le pilier antérieur du voile,
la région génienne et la région temporale.
L’évolution se fait vers l’abcès de la loge ptérygoïdienne, les ostéites
basi-crâniennes et la thrombophlébite du sinus caverneux
b/ Le traitement :
• Nécessite une prise en charge hospitalière, avec surveillance
intensive et neurologique.
• Le traitement est principalement l'antibiothérapie à spectre large.
• Ces antibiotiques peuvent être modifiés selon la réponse
thérapeutique et/ou le résultat des hémocultures qui doivent être
prélevées avant l'instauration de l’antibiothérapie.
- Un traitement chirurgical par incision et drainage est réalisé en
fonction de la localisation et de l'accès possible.
- Des corticoïdes à hautes doses permettent de lutter contre
l’œdème intracrânien.
5. Sinusites d'origine dentaire:
A. Définition:
La sinusite maxillaire est une inflammation des cavités sinusiennes
para nasales. Etant donné les rapports étroits qui existent entre les
2èmes prémolaires, les 1ères et les 2èmes molaires supérieures et
le sinus maxillaire, il est fréquent de retrouver des sinusites
maxillaires consécutives à des pathologies dentaires.
Les signes fonctionnels sont identiques à ceux d’une sinusite classique
avec cependant trois particularités :
– l’unilatéralité de l’infection ;
– la rhinorrhée fétide à l’origine d’une cacosmie homolatérale ;
– les douleurs dentaires, particulièrement vives à l’examen dentaire
B. Formes cliniques
1. Sinusite maxillaire Aigue:
Cliniquement, la sinusite d'origine dentaire est souvent moins douloureuse que la
sinusite d'origine nasale, en raison de son aspect plus localise et d'un drainage
spontané possible au travers de I'ostium perméable.
Une haleine fétide est souvent constatée, parfois une cacosmie subjective est
rapportée
Les signes généraux accompagnateurs peuvent être importants : température,
céphalées, asthénie, adénopathies régionales
Le diagnostic clinique sera aisé à poser lorsque la cause dentaire est évidente
spécifiquement les dents antrales
si le diagnostic clinique n’est pas évident, le diagnostic radiologique (Blondeau) doit
confirmer l'opacité sinusienne, de toute manière, un bilan radiologique sera
effectué pour éliminer ou rechercher la cause dentaire et pour exclure la présence
de corps étranger intra sinusien.
Le traitement
 Traitement médical : Il comprend
1. Un traitement antibiotique
2. Un traitement adjuvant anti-inflammatoire administré par voie générale permet de
reperméabiliser l'ostium sinusien aussi vite que possible de manière à pouvoir
drainer et ventiler le sinus
3. En cas d’échec du traitement antibiotique,des mesures de drainage et de lavage du
sinus maxillaire, à I 'aide de solutions d'antiseptiques, et d'antibiotiques locaux

 Le traitement étiologique dentaire doit être appliqué le plus rapidement possible


   •  La conservation implique un drainage par voies canalaire suivie d'un traitement
endo-canalaire.
   •  L'avulsion est indiquée face au patient dont l'état dentoparodontal n'est pas
satisfaisant.
2. Sinusite maxillaire chronique:
La sinusite maxillaire chronique d'origine dentaire est beaucoup plus fréquente que
la sinusite aigue.
Les mécanismes étiopathogéniques sont divers :
- Un corps étranger introduit accidentellement au niveau du sinus maxillaire;
- Une dent incluse (la dent de sagesse supérieure le plus souvent, parfois une
prémolaire, rarement la canine);
- Un débris radiculaire ou un matériau d'obturation endodontique ayant dépassé
I'apex .
Ces corps étrangers sont responsables d'irritation mécanique, chimique et
bactérienne, donnant lieu secondairement a la réaction hyperplasique
inflammatoire sinusienne.
Pour les dents incluses, et en cas de foyers inflammatoires à proximité immédiate
de la muqueuse sinusienne, on invoque plutôt des réactions de type
immunitaire.
Les parodontopathies ne sont qu'exceptionnellement responsables de sinusite
maxillaire.
Cliniquement, Ies douleurs sont peu importantes voire inexistantes
.
Les adénopathies régionales et des signes généraux infectieux sont
exceptionnels .
Les dents en cause ne sont que rarement douloureuses à la
percussion et à la pression .
Une fistule ou communication orosinusienne doit être
minutieusement rechercher .

La tomodensitométrie, technique de premier choix de


diagnostique, qui permet de mieux mettre en évidence Ies
cavités sinusiennes.
Le traitement:

- Le traitement dentaire qui impose le plus souvent l'extraction de la


ou des dent(s) causale(s).
- Le traitement sinusien: Le traitement sinusien d'abord médical
nécessite la prescription d'un antibiotique associé à un anti-
inflammatoire.
- Ponctions lavages répétés
- Le traitement chirurgical: s'impose si le traitement précédant
n'amène pas de guérison clinique et radiologique.
   Il comprendra:
- une méatotomie inférieure comprenant une ouverture de la
cloison inter sinuso-nasale située sous le méat inférieur pour
laver et/ou pour retirer une éventuelle racine refoulée.
Conclusion:
• Les foyers dentaires sont une cause très fréquente d’infections
de la sphère oro-faciale.
• Si l’avènement des antibiotique a modifié le pronostic de ces
maladies, le traitement étiologique et le drainage de ces
complications demeure une étape essentielle du traitement.
• Devant la variété, et la gravité de ces complications
locorégionales voire générales des foyers infectieux bucco-
dentaires, la prévention est essentielle.
• La qualité des soins conservateurs en endodontie est une
exigence.

Vous aimerez peut-être aussi