Cours de Droit Des Transports Complet
Cours de Droit Des Transports Complet
Cours de Droit Des Transports Complet
INTRODUCTION GENERALE
DEFINITION
SOURCES DU DROIT DES TRANSPORTS
TITRE I : LE CONTRAT DE TRANSPORT
CHAPITRE I : La formation du contrat de transport
Section I : les parties au contrat de transport
Paragraphe I : le transporteur
Paragraphe II : l’expéditeur ou le voyageur
A- L’expéditeur
B- Le voyageur
Section II : les autres parties intervenantes
Paragraphe I : les destinataires des marchandises
Paragraphe II : le commissionnaire
CHAPITRE II : l’exécution du contrat de transport
Section I : les droits et obligations des parties au
contrat de transport
Paragraphe I : les droits et obligations du voyageur
A- Au départ
b-pendant le voyage
c- A l’arrivé
Paragraphe II : les droits et obligations du transporteur
a - Au départ
b- Pendant le déplacement
TITRE II : LA RESPONSABILITE DU TRANSPORTEUR
SOUS TITRE I: LA RESPONSABILITÉ DU TRANSPORTEUR
TERRESTRE
CHAPITRE I : LA RESPONSABILITÉ DU TRANSPORTEUR
DE MARCHANDISES
SECTION I: LA DÉTERMINATION LÉGALE DE LA
RESPONSABILITÉ
Paragraphe I:Les conditions de mise en œuvre
A. Les faits dommageables
B. Les modes de preuve
Paragraphe II. Les causes d'exonération
A. La force majeure
B. Le vice propre de la chose
C. Le fait de l'expéditeur
D. Les cas exceptés
Paragraphe III: La réparation
A. Les modes de réparation
B. Etendue et évaluation de la réparation
a. / Etendue
b. / Evaluation
SECTION 2. DÉTERMINATION CONVENTIONNELLE
DÉFINITION ET DOMAINE
DÉFINITION ET DOMAINE
‘‘le droit des transports est la branche du droit qui
a pour objet d’étudier la règlementation, les
pratiques et usages applicables en matière de
transport’’. Le transport étant l’étude du
déplacement (le mouvement) des personnes et
des biens. Il est essentiellement contractuel.
Le contrat de transport est celui dans lequel une
personne appelée transporteur va accepter de
déplacer d’un point à un autre une personne ou
des biens moyennant rémunération. Si on
analyse cette définition, il en ressort un certain
nombre de caractéristiques permettant
d’identifier ce type contrat.
- Le déplacement
Le déplacement est le critère principal du contrat de transport. Cela
veut dire qu’il n’y a pas de transport sans déplacement mais tous
les contrats avec déplacement ne constituent pas nécessairement
un contrat de transport. Et dans le contrat de transport il n’y a
qu’un déplacement et rien qu’un déplacement, c’est un élément
exclusif permettant de distinguer le contrat de transport d’autres
contrat voisins, d’autres contrats similaires. Effectivement quand
dans un contrat il s’agit que de déplacer des personnes et des
biens, n’hésitez pas, il s’agit certainement d’un contrat de
transport.
Mais lorsqu’en plus du déplacement le débiteur de
la prestation s’engage à fournir d’autres
prestations il ne s’agit certainement plus d’un
contrat de transport mais d’un autre contrat.
C’est le cas dans les contrats de déménagement
pour lesquels le déménageur s’engage à déplacer
les biens d’un endroit (l’ancien site) à démonter
le matériel, à le faire emballer, le faire
embarquer dans le véhicule, le déplacer vers un
autre endroit (le nouveau site) où il devra
procéder à l’action inverse à l’arrivée, il va le
faire débarquer, le désemballer, et l’installer
Egalement:
C’est le cas du contrat de manutention. Ce type de contrat a
pendant longtemps été considéré en droit français comme
un contrat de transport de marchandise par route. Le
manutentionnaire était assimilé à un voiturier au sens du
code de commerce français. C’est en 1960 que la
distinction a été clarifiée par la juridiction française qui a
estimé que le manutentionnaire n’est pas un voiturier. En
effet, le contrat de manutention consiste pour le
manutentionnaire à prendre en charge les marchandises
dans les entrepôts, dans les hangars ou sur le quai, à les
déplacer jusqu’au navire ou à l’aéronef, à les faire
embarquer à bord et à les arrimer à bord. A l’export il fera
les prestations inverses. Ce manutentionnaire offre
plusieurs prestations de service parmi lesquelles le
déplacement des biens, de la marchandise. C’est pour cela
que l’on ne doit pas l’assimiler à un transporteur.
- Le déplacement concerne des
biens et des personnes
S’agissant des personnes, on parle de transport de
passagers ou de personnes.
Si le déplacement concerne des biens, on distingue en
droit des transports le transport de marchandises et le
transport de bagages. En effet, les marchandises ne sont
pas des bagages en principe.
Les bagages désignent en principe des effets personnels, des
effets usagers strictement personnels alors que les
marchandises ont été achetées en vue d’être revendues,
elles sont destinées au commerce. Mais souvent, les textes
ne définissent pas ces notions, certains autres les
définissent mais de façon assez vague et très vague.
- La rémunération
La rémunération
En principe, le transport est une prestation de service
rémunérée. C’est un contrat synallagmatique. Le
transporteur s’engage à déplacer, l’usager s’engage à
payer le prix. Suivant les modes de transport, cette
rémunération peut être homologuée (tarifée) comme
elle peut être libre. Dans l’aérien, la réglementation
de l’UEMOA prévoit la liberté des tarifs aériens sous
réserve non seulement d’informer les clients mais
aussi d’éviter les tarifs excessivement élevés et
d’éviter les tarifs excessivement bas. Mais c’est un
domaine où les compagnies aériennes sont bien
organisées à travers une organisation au plan mondial
qui s’appelle IATA
Egalement:
Le transport maritime, dit cabotage national,
était régi par les dispositions de la loi 62-32
du 22 mars 1962 portant Code de la marine
marchande du Sénégal et remplacé la loi
2002-22 du 16 Août 2002 instituant le Code
de la Marine marchande.
Le transport aérien interne était, quant à lui,
régi par les dispositions de la loi 63-19 du 5
février 1963 portant Code de l’Aviation civile
du Sénégal, loi remplacée par le nouveau
Code de l’Aviation Civile du 2002-31 du 12
Décembre 2002.
Sources internationales
Pour le transport routier international, la Convention de Genève
signée le 19 mai 1956 est applicable au Sénégal. Cependant, un
conflit est possible entre cette Convention et l’Acte uniforme.
En matière de transport ferroviaire, il y a d’une part la Convention
de Berne adoptée le 14 oct. 1890 avec deux composantes : l’une
pour les marchandises et l’autre pour les voyageurs ; d’autre
part, les règles uniformes COTIF de 1980.
S’agissant du transport aérien, il y a la Convention aérienne de
Varsovie du 12 oct. 1929 amendée par une série de protocoles :
en 1955, La Haye ; en 1961, Guatemala-City ; et en 1971,
Montréal (remplacée par la Convention de Montréal du 28 Mai
1998. De plus, une seconde source complète le système depuis
que les Etats ont pris l’habitude de déléguer à l’IATA (Association
Internationale des Transports) le soin de gérer les difficultés de
droit privé sur lesquelles ils butent.
FIN DE L’INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LES ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES DU
CONTRAT DE TRANSPORT
En droit sénégalais, l’art. 639 COCC donne une définition
générale du contrat de transport. « Le contrat de transport
est l’acte par lequel une personne dénommée transporteur
(ou voiturier) s’engage à assurer un déplacement d'une
chose ou d’un voyageur contre rémunération».
Outre les caractéristiques générales qui relèvent du droit
des contrats, il résulte de cette définition trois principaux
éléments ou critères qui permettent de distinguer le contrat
de transport des autres conventions voisines. .
L’élément matériel: le déplacement,
L’élément intellectuel: rôle actif et indépendant du
transporteur,
L’élément économique: le caractère intéressé de l’opération.
§ 1 : Transport et déménagement
La distinction entre déménagement et transport n’est pas seulement
d’ordre académique. Elle comporte de nombreux intérêts
pratiques. Tantôt le déménageur va prétendre que le contrat qu’il
a passé est un contrat de transport s’il veut par exemple profiter
de certains avantages accordés au transporteur : la courte
prescription d'un an de l’action en responsabilité contre le
transporteur ou le privilège concédé à ce dernier pour lui
permettre d’obtenir un remboursement de ses trais. Tantôt le
déménageur va essayer de convaincre le juge que le contrat de
base qu’il a passé est un véritable contrat de déménagement. Ce
sera par exemple le cas s’il veut profiter d'une clause de non
responsabilité insérée dans le contrat de base, clause qui serait
interdite s’il s’agit d'un contrat de transport. Le cocontractant du
déménageur ou son client peut en retour avoir les mêmes
prétentions et plaider en faveur du déménagement ou du
transport.
Mais
Comme il est interdit au juge de se fier
absolument à la qualification des parties,
il y a lieu de rechercher des éléments
formels de distinction entre transport et
déménagement : entreprise assurément
difficile d’où plusieurs tâtonnements et
controverses aussi bien en doctrine qu'en
jurisprudence.
§ 2 : Transport et dépôt
Dans le contrat de transport, on retrouve
quelques éléments caractéristiques du
contrat de dépôt. En effet, dans le
transport de marchandises, la chose à
transporter est remise au transporteur
avec l'objectif pour ce dernier de la
conserver et de la rendre avec interdiction
de l'utiliser pour son propre compte.
De la même façon!
Dans le transport de voyageurs, on peut soutenir que le
transporteur doit restituer saine et sauve la personne qui
s’est confiée à lui.
Cependant, le contrat de transport ne se confond pas avec le
contrat de dépôt ne serait-ce que parce que le contrat de
dépôt est un contrat à exécution sédentaire étranger à la
notion de déplacement dans le temps et dans l’espace.
Mais on retrouve parfois dans l’opération de transport
l’existence d'un dépôt sous la forme d’une convention
différente du contrat de transport, soit sous la forme d’une
convention intégrée, incorporée au contrat de transport.
Par exemple, lorsque le transporteur ne livre pas la
marchandise à domicile, lorsqu’il l’entrepose dans ses
magasins en attendant que le destinataire vienne en
prendre livraison, le dépôt est alors intégré dans le contrat
de transport.
Mais:
Mais, si après réception de la marchandise par le destinataire,
le transporteur accepte de la conserver dans ses entrepôts
et reçoit des frais de gardiennage, il s’agit alors d'un contrat
de dépôt différent du contrat de transport. Il en est de
même lorsque, au point de destination, les marchandises
transportées non individualisées attendent de trouver des
clients dans les magasins du transporteur, lequel est
mandaté pour les livrer.
Une autre hypothèse est celle où l’expéditeur des
marchandises, demande au transporteur de les garder dans
ses entrepôts parce que les marchandises livrées ont été
refusées par le destinataire. Ici, la jurisprudence ne trouve
pas de différence pour faire cette distinction.
EGALEMENT:
Au total, le commissionnaire encourt une responsabilité très
lourde en tant que garant envers son client du fait du
transporteur avec lequel il a traité.
CHAPITRE III : L’ EXÉCUTION DU CONTRAT DE
TRANSPORT
Du contrat de transport, découle un certain nombre d’obligations à
la charge du transporteur, d’une part, et à la charge de
l'expéditeur ou du destinataire, d’autre part.
SECTION 1 : LES OBLIGATIONS DU TRANSPORTEUR
Elles sont de trois ordres :
les obligations préalables au déplacement,
les obligations nées du déplacement,
les obligations relatives à la livraison des marchandises.
§ 2 : L'exécution du déplacement
§ 2 : L'exécution du déplacement
Le déplacement suppose que le transporteur se mette en route
et suive un itinéraire, respecte les délais de route, apporte
des soins aux marchandises. Et en cas d’incident en cours de
route, il peut procéder soit à un transbordement soit à un
changement de destination.
A)La mise en route
La mise en route est le fait du transporteur qui prend sa décision
librement en tenant compte du délai qui lui est imparti. Dans
certains contrats, les parties préfèrent insérer des clauses obligeant
le transporteur à respecter un délai précis de mise en route. Dans
tous les cas, la responsabilité du transporteur serait engagée si les
avaries causées aux marchandises sont imputables à une mise en
route tardive ; il ne pourra s’exonérer qu’en prouvant que la faute
est due à une cause étrangère à sa volonté. La détermination de
l’itinéraire varie selon le mode transport et les contrats.
Mais:
En matière de transport aérien, rares sont les cas où l’expéditeur a la
possibilité de fixer l’itinéraire au transporteur. En revanche, dans
le transport routier à la commande par exemple, il est fréquent
que l’expéditeur fixe lui-même l’itinéraire. Mais ce choix soulève
une difficulté lorsque par exemple le transporteur est amené à
changer l’itinéraire pour des raisons, de force majeure. Le
problème est de savoir s’il peut demander un complément de prix
lorsque l’itinéraire qu’il a finalement emprunté s’avère plus long
que celui initialement prévu.
Si l’on retient que le transporteur est assujetti à une obligation de résultat, il
est difficile d’admettre sa demande de complément de prix puisqu’il est
tenu, sauf impossibilité absolue, d’assurer le transport par tous les moyens
nécessaires. Mais cette solution peut s’avérer défavorable au transporteur.
Et puisqu’il sait qu’il ne sera pas rétribué pour le supplément de route, il
peut refuser d’allonger l’itinéraire. C’est pourquoi les tribunaux admettent
que si l’allongement a été opéré, par exemple pour éviter des avaries,
dans le seul intérêt d’une bonne exécution de l’opération, que le
transporteur puisse bénéficier d’une rétribution des frais supplémentaires
que le détournement lui impose.
Les délais de transport
B) Les délais de transport
La solution la plus fréquente est celle où les parties conviennent de
fixer un délai de transport précis, le transporteur restant
responsable de tout retard. Mais, il peut arriver que ce délai ne
soit pas fixé. Dans ce cas, la solution légale (art. 664-2 COCC ou
13 de AU/CTMR) est de retenir que le transport ou la livraison
doit être fait dans un délai raisonnable compte tenu du mode de
transport utilisé.
Il y a difficulté lorsque le transport est effectué avant l’écoulement
du délai stipulé. La question est de savoir si le destinataire peut
refuser de recevoir les marchandises arrivées à l’avance. La
jurisprudence lui refuse cette faculté. Il a été jugé que le
destinataire doit supporter les droits de stationnement et de
magasinage à partir du moment où il aurait pu procéder au
déchargement du wagon ou à l’enlèvement des marchandises
(Com. 17 oct. 1962, D. -1963, p. 20).
Toutefois:
l’emballage est, en principe, sous la responsabilité de
l’expéditeur. Dès lors, le transporteur qui accepte la
marchandise après vérification de l’état de l’emballage
devra en cas de bris d’emballage, faire réparer ou
descendre les marchandises et confier la garde à un tiers
lorsque celles-ci présentent « un risque pour la sécurité ou
l’intégrité des personnes ou des marchandises » (art 7
AU/CTMR).
D) Les incidents en cours de route
En cas d’incident en cours de route imputable au
transporteur, celui-ci peut procéder soit à un
transbordement soit à un changement de destination.
a) Le transbordement
Il y a transbordement lorsque, le déplacement de la marchandise
devenant impossible du fait d’un accident ou d'une défectuosité de
l’engin, le transporteur se trouve obligé de recharger la cargaison sur
un autre engin en assurant lui-même les frais de transport. Le
transbordement est donc une obligation qui permet au transporteur
d’exécuter le déplacement et d’éviter que sa responsabilité ne soit
engagée, car la défectuosité de l’engin ne saurait être invoquée pour
une exonération.
b) Le changement de destination
Il n’y a pas de difficulté lorsque les parties s’accordent sur le changement
de destination. Dans ce cas, il y a simple modification du contrat initial.
En revanche, il y a problème si le transporteur est obligé d’accepter le
changement de destination des marchandises en cours de route que lui
impose l’expéditeur. Cette solution est admise par l’art. 660-1 COCC et
l’art 11 AU/CTMR.
Egalement:
L’expéditeur conserve le droit de disposer de la marchandise en cours
de route soit en changeant le destinataire ou la destination ou en
faisant revenir la marchandise au point de départ. Il conserve ce droit
tant qu’il n’a pas transmis le récépissé au destinataire. Il peut
également partagé ce droit avec le destinataire s’il en est fait mention
dans la lettre de voiture (art 11 – 2° AU/CTMR). Le transporteur peut
conséquemment réclamer une révision du prix initial.
c) Saisie en cours
C’est une question qui n’est pas explicitement réglée par le législateur.
Cependant, rien ne s’oppose à la possibilité de pratiquer une saisie sur les
marchandises en cours de transport. .
La question à résoudre est, quels sont les créanciers qui peuvent être admis à
pratiquer cette saisie. En droit français, la solution est simple: ce sont les
créanciers des propriétaires des marchandises. En droit sénégalais, l’art. 663-2
COCC prévoit que le détenteur du récépissé est le seul créancier des
obligations du transporteur.
Cependant:
Il peut en être déduit que seuls les créanciers du détenteur du
récépissé peuvent être admis à pratiquer une saisie-arrêt sur les
marchandises en cours de transport. Mais, c’est une solution qui
peut présenter des inconvénients et notamment être source de
fraude parce qu’en cas de saisie par les créanciers du
destinataire, il suffira à celui-ci de retourner le récépissé à
l’expéditeur pour ensuite réclamer et obtenir une main-levée de
la saisie.
§3 : La livraison
L’exécution de la livraison peut parfois se heurter à quelques
difficultés lorsque le prix n’est pas payé ou remboursé par le
destinataire.
A- L’exécution de la livraison
La livraison est définie comme étant l’acte juridique par lequel le
transporteur accomplit son obligation principale au lieu et dans
les délais convenus en remettant la chose transportée au
destinataire qui l’accepte.
Plusieurs intérêts s’attachent à l’acte de livraison. La livraison fixe
d’abord le point de départ de la courte prescription prévue à l'art.
668 COCC. La livraison opère ensuite le transfert des risques de
la chose du transporteur au destinataire. Cette livraison doit
s’effectuer selon des modalités qu’il convient de préciser et ne
produit ses effets juridiques qu’après acceptation par le
destinataire.
a) Les modalités de la livraison
1. Les formalités
Pour qu’il y ait livraison, la marchandise doit être mise à la disposition du destinataire qui
doit être informé par la notification d’un avis d’arrivée. Une fois qu’il est informé, le
destinataire doit se rendre au lieu de livraison tel qu’il est fixé dans le contrat, les usages et
les tarifs. En principe, le déchargement des marchandises incombe au transporteur mais il
arrive que cette obligation soit assumée par le destinataire, le transporteur se contentant
seulement de lui indiquer le wagon ou le conteneur utilisé pour le transport.
2- Le bénéficiaire de la livraison
La livraison est faite au profit du bénéficiaire nommément désigné
dans le titre de transport nominatif. Lorsque le titre est au
porteur, la livraison doit être faite au détenteur du titre.
Le transporteur doit vérifier l’identité du réclamant. Si le
destinataire avait donné à un tiers un mandat permanent de
retirer pour son compte les colis qui lui sont destinés, il ne saurait
se plaindre d’une livraison faite à cette personne s’il avait révoqué
le mandat sans en informer ou aviser le transporteur. Il est aussi
admis qu’en livrant les marchandises au détenteur d’un récépissé
ou d’un titre au porteur, le transporteur ne commet aucune faute.
Mais, si le destinataire est désigné ou connu, le transporteur
commet une faute lourde en livrant les marchandises à un tiers
sans qualité (Com. 09 décembre 1965, JCP 1966-1-14619).
b) L'acceptation
Pour que le transporteur soit définitivement libéré, il faut que le
destinataire accepte les marchandises livrées. Le destinataire doit
en effet manifester son acceptation en signant une décharge et
en procédant à l’enlèvement de la marchandise contre remise de
la copie de la lettre de voiture ou sur présentation de l’original du
connaissement ou d’une lettre de garantie maritime. Mais,
comme au moment de la prise en charge, le destinataire
n’acceptera les marchandises qu’après vérification. Cette
vérification de l’état, de la quantité ou de la qualité des
marchandises peut l’amener à émettre des réserves ou à formuler
une protestation motivée s’il souhaite engager la responsabilité
du transporteur.
§ 1. Présentation des
marchandises au transporteur
§ 1. Présentation des marchandises au transporteur
C’est une obligation qui doit être assumée par l'expéditeur ; la
marchandise présentée doit être conforme à celle prévue lors de
la conclusion du contrat. Cette présentation peut être effectuée
en gare, au domicile ou dans les magasins du transporteur. Les
marchandises sont présentées dans un état d’emballage correct
permettant d’effectuer leur transport sans dommage. Si le
transporteur estime que la présentation ou l’emballage ne
présente pas des garanties suffisantes, il y a deux solutions : soit
refuser la prise en charge, soit émettre des réserves. Les réserves
expresses doivent être acceptées par l’expéditeur pour faire
preuve ; à défaut, le transporteur est admis à établir le lien de
causalité entre les avaries et les défaillances constatées au
moment de la présentation de la marchandise.
C. Le fait de l'expéditeur
C. Le fait de l'expéditeur
Le transporteur n’est responsable des avaries causées aux
marchandises que s’il apparaît que ces avaries ne sont pas le fait
de l’expéditeur (art. 661 al.2). Si le fait de l’expéditeur est la
cause exclusive du dommage, le transporteur sera entièrement
exonéré à défaut, il peut y avoir partage de responsabilité et le
transporteur n’aura à réparer qu’une partie du dommage. Le
transporteur peut également être exonéré s’il établit que
l’expéditeur a omis de lui donner un certain nombre
d’informations ou lui a fourni des indications inexactes sur la
quantité ou la qualité des marchandises.
D. Les cas exceptés
Selon l’article 17 – 2 de l’AU/CTMR :
« Le transporteur est exonéré de responsabilité lorsque la perte ou l’avarie résulte des risques
particuliers inhérents à l’un ou à plusieurs des faits suivants :
Emploi de véhicules ouverts ou bâchés, lorsque cet emploi a été convenu d’une manière expresse et
mentionné à la lettre de voiture ;
Absence ou défectuosité de l’emballage pour les marchandises exposées par leur nature à des déchets
ou avaries quand elles sont mal emaballées ;
Manutention, chargement, arrimage ou déchargement de la marchandise par l’expédieur ou le
destinataire ou des personnes agissant pour le compte de l’expéditeur ou du destinataire ;
Nature de certaines marchandises exposées, par des causes inhérentes à cette nature même, soit à la
perte totale ou parteille, soit à l’avarie, notamment par bris, détoriation spontanée, dessication,
coulage ou déchet normal ;
Insuffisance ou imperfection des marques ou des numéros de colis ;
Transport d’animaux vivants.
Ces cas exceptés sont certes des causes d’exonération de la responsabilité du transporteur. Mais tout
comme pour les causes traditionnelles d’exonération, le transporteur devra prouver que la perte ou
l’avarie résulte effectivement de ces faits car il ne s’agit là que d’une simple cause d’exonération
de responsabilité.
§ 3. La réparation
L’accent sera mis sur les modes de réparation, l’étendue et
l’évaluation de la réparation.
A. Les modes de réparation
La réparation en nature ne peut être imposée au transporteur. Par
conséquent, le mode normal de réparation c'est l’allocation de dommages
et intérêts. Mais il existe en droit des transports un mode de réparation
original: le laisser pour compte. C’est le cas lorsque la marchandise
n’est pas livrée intacte au destinataire et que ce dernier refuse de
l’accepter et la laisse pour compte au transporteur ; à charge pour celui-ci
de l’indemniser comme s’il y avait perte totale pour ensuite profiter de la
valeur restante dont il devient propriétaire. C’est une variété du
délaissement qui est une procédure d’indemnisation en assurance
maritime. Le laisser pour compte est une pratique qui peut être utilisée par
le destinataire pour contourner les pertes qui résulteraient d’une baisse
des cours des marchandises.
B. Etendue et évaluation de la réparation
a. / Etendue
En droit commun, la réparation doit, en principe, indemniser l’intégralité du
préjudice subi (perte subie et gain manqué).
Le juge attachera une grande importance en cas de perte ou d’avaries à la valeur de la
marchandise perdue ou diminuée. Toutefois, l’article 18 de l’AU/CTMR institue en
cas de perte ou avarie la limitation de responsabilité comme principe et
l’indemnisation sur la base de la déclaration de valeur ou de la déclaration d’intérêt
spécial comme l’exception. L’indemnité ne peut excéder 5000 fcfa par
kilogramme de poids brut de la marchandise. Mais en cas retard, une
indeminité ne pouvant dépasser le prix du transport pourrait être versée par le
transporteur s’il est établi qu’un dommage supplémentaire a résulté du retard.
Si la valeur de la marchandise avait été déclarée au départ, la réparation ne saurait
excéder cette valeur. Il en est de même en cas de déclaration d’intérêt spécial à la
livraison. Mais dans ce dernier cas, si la preuve d’un dommage supplémentaire n’est
pas faite, il est appliqué le principe de la limitation de responsabilité évoqué plus
haut.
b. / Evaluation
La règle est celle de l’évaluation souveraine par les juges du fond
qui apprécient en toute liberté des éléments et indices qui leur
sont soumis de manière à assurer à la victime une indemnisation
correcte en fonction du plafond de responsabilité institué ou non.
La volonté des parties peut avoir une influence sur l’évaluation de la
réparation. Les clauses pénales par exemple peuvent être
admises si elles n’aboutissent pas à rendre la réparation illusoire
ou à exonérer totalement le transporteur.
CHAPITRE II : RESPONSABILITE DU TRANSPORTEUR
DE VOYAGEURS
Par le contrat de transport de voyageur, un transporteur professionnel
s’engage, moyennant le paiement d’un prix, à acheminer saine et sauve
une personne déterminée d’un lieu défini à destination d’un lieu défini. .
Le transporteur est donc tenu d’une obligation de sécurité à l’égard de la
personne transportée appelée voyageur. Par conséquent, lorsque le
contrat n’est pas bien exécuté, sa responsabilité peut être engagée.
SECTION 1 : DOMAINE DE L’OBLIGATION DE SECURITE
Née, en matière maritime, la règle vaut pour tous les transporteurs
professionnels
Selon l’article 645 al. 2 COCC « l’obligation de sécurité pèse sur le
transporteur dès l’instant où le voyageur accède au véhicule ou, le cas
échéant, aux installations spécialement aménagées par le transporteur en
vue du transport. Elle cesse lorsque le voyageur est descendu du véhicule
et, le cas échéant, sorti des installations. »
Pour que cette obligation de sécurité puisse jouer, il faut, non
seulement, que le voyageur paie sa place, mais il faut
surtout qu’il occupe cette place. Peu importe que le véhicule
soit à l’arrêt ou en marche.
Du moment où le voyageur descende du véhicule à celui où il
remonte pour prendre sa place, le contrat se trouve
suspendu. Par conséquent, l’obligation de sécurité ne joue
pas durant cette période.
A l’occasion d’accident survenu sur les quais et couloirs intérieurs des
gares ou gares routières, la Cour de Cass. Française a estimé “qu’en
dehors de l’exécution du contrat de transport à l’égard du voyageur,
la responsabilité du transporteur est soumise aux règles de la
responsabilité délictuelle” (Civ. 7 mars 1989, bull. trpt. 1989, 334,
note A. CHAO ; JCP 1989, IV, 176).
Ensuite:
aux termes de l’article 17 de la Convention de Varsovie de 1929
complétée et amendée « le transporteur est responsable du
dommage survenu en cas de mort, de blessure ou de toute autre
lésion corporelle subie par un voyageur lorsque l’accident qui a
causé le dommage, s’est produit à bord de l’aéronef ou au cours
des opérations d’embarquement ou de débarquement. »
Il s’agit donc d’un régime de responsabilité de plein droit
fondée sur une présomption simple de faute ne
s’appliquant que lorsque l’accident survient après
enregistrement et remise de tickets jusqu’à
l’embarquement et du débarquement jusqu’à l’entrée dans
la salle des formalités policières.
SECTION 2 : LA RÉPARATION
SECTION 2 : LA RÉPARATION
La Convention de Varsovie complétée et amendée fixe le montant de la
réparation en cas d’accident à 8.300 DTS, soit 6.297.187et plafonne de
l’indemnisation à 16.600 DTS, soit 10.888.886 FCFA environ. C’est une
limitation par voyageur. Cette somme peut être versée sous forme de
capital ou de rente (art. 22).
Ce plafond saute et la réparation devient intégrale dans deux cas peu
probables :
Lorsqu’un titre irrégulier a été émis, ou que le transporteur n’en a pas du
tout émis (on considère qu’il y a faute de sa part ;) ;
Quand le dommage provient d’une faute inexcusable définie par l’article 25
comme suit :
« Une omission du transporteur ou de ses préposés faite, soit avec l’intention
de provoquer un dommage, soit témérairement et avec conscience qu’un
dommage en résultera probablement. »
Une des principales caractéristiques de cette Convention est la réparation
illimitée du transporteur aérien du fait de sa responsabilité pour faute en cas de
dommages corporels si le transporteur aérien n’est pas en mesure de prouver
qu’il n’a commis aucune faute, lui et ses préposés. Cela signifie que pour
s’exonérer, c’est au transporteur de prouver qu’il n’a commis aucune faute.
Mais dans les cas où sa responsabilité objective de plein droit est envisagée, le
montant de la réparation est plafonné à 100.000 DTS, soit 76.091.012 FCFA.
Cela veut dire qu’il paye moins si le préjudice est inférieur à cette somme.
En cas de dommage subi par des passagers résultant d’un retard,…., la
responsabilité du transporteur est limitée à la somme de 4.150 DTS, soit
3.157.777 FCFA environ. Mais pour les bagages (enregistrés ou non) la
responsabilité du transporteur en cas de destruction, perte, avarie ou retard
est limitée à la somme de 1.000 DTS, soit 760.910 FCFA. Tout transporteur
aérien peut, par ailleurs, fixer des limites de responsabilités plus élevées ou ne
pas en fixer.