Ce document décrit les différents processus sédimentaires qui font partie du cycle géologique, notamment l'altération, l'érosion, le transport et le dépôt des sédiments. Il explique en détail les mécanismes d'altération physique, biologique et chimique.
0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
22 vues93 pages
Ce document décrit les différents processus sédimentaires qui font partie du cycle géologique, notamment l'altération, l'érosion, le transport et le dépôt des sédiments. Il explique en détail les mécanismes d'altération physique, biologique et chimique.
Ce document décrit les différents processus sédimentaires qui font partie du cycle géologique, notamment l'altération, l'érosion, le transport et le dépôt des sédiments. Il explique en détail les mécanismes d'altération physique, biologique et chimique.
Ce document décrit les différents processus sédimentaires qui font partie du cycle géologique, notamment l'altération, l'érosion, le transport et le dépôt des sédiments. Il explique en détail les mécanismes d'altération physique, biologique et chimique.
Téléchargez comme PPTX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pptx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 93
2.
LES PROCESSUS SEDIMENTAIRES
DANS LE CYCLE GEOLOGIQUE Rappelons d'abord ce qu'est le "cycle géologique". Les roches peuvent être classées en trois grands groupes qui sont les roches ignées ou magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques. Les roches ignées résultent du refroidissement et de la cristallisation de magmas, issus soit du manteau, soit de la fusion de roches métamorphiques. Les roches métamorphiques résultent de la modification, par l'action de la chaleur et de la pression, de roches ignées ou sédimentaires, lesquelles proviennent de la lithification par diagenèse de sédiments. Comme ces sédiments proviennent de la désagrégation de roches sédimentaires, métamorphiques ou magmatiques, l'ensemble de ces phénomènes forme un cycle appelé "cycle géologique" (Fig. I.I). Dans le cours qui va suivre, on étudiera les étapes de ce cycle géologique impliquant les processus sédimentaires . Au sein du cycle géologique, les processus sédimentaires comprennent l'altération, l'érosion, le transport, le dépôt et la diagenèse. Les sédiments détritiques, formés de grains issus de la dégradation de roches préexistentes, transportés et déposés dans un bassin de sédimentation, constituent l'illustration la plus évidente de cette partie du cycle géologique. Dans le cas des sédiments biogènes et chimiques, résultats de la précipitation organique et/ou chimique, les constituants sont amenés au bassin sédimentaire sous la forme d'ions solubles. Une exception notable est cependant fournie par les sédiments d'origine volcanique, où les particules sont injectées directement dans le milieu de dépôt. Plus spécifiquement, l'altération est la destruction de roches ignées, métamorphiques ou sédimentaires par désagrégation mécanique et décomposition chimique, voire biologique (gélifraction, insolation, décompression, action des racines, de l'eau, du vent, etc.). L'altération donne naissance à une grande variété de produits: sols, débris rocheux, ions en solution dans les eaux superficielles. l'érosion correspond à l'enlèvement de ces produits d'altération des zones d'altération active et le transport est leur mouvement vers les zones de dépôt. La lithification est le résultat de processus comme la compaction, la recristallisation, la cimentation Les différents processus sédimentaires font donc l'objet de ce premier cours introductif. Ils seront d'abord traités séparément dans l'ordre de leur intervention dans le cycle géologique, ensuite, dans le dernier chapitre "transversal", ces processus seront mis en scène dans les principaux environnements marins et terrestres. Dans la suite de l'enseignement, ce sont les "produits", sédiments et roches sédimentaires, qui feront l'objet de notre attention ( pétrologie sédimentaire). II. L'altération Si l'on examine un sable fluviatile dans la partie amont du bassin versant d'une zone où affleurent des granites (30 à 50% plagioclases, 5 à 35% FK, 5 à 10% quartz), on constatera paradoxalement que le quartz en est un minéral essentiel. Dans la partie aval du système fluviatile, il peut même être pratiquement seul C'est l'altération qui est responsable de l'augmentation de la proportion de quartz (minéral résistant) dans les sédiments. En effet, les silicates de haute température (péridots, pyroxènes, plagioclases calciques...) sont vulnérables à l'altération car l'arrangement des tétraèdres de silice est peu organisé (néso- , soro- inosilicates).. Les minéraux de moyenne et basse température (inosilicates à deux chaînes, phyllo- et tectosilicates) sont plus résistants. Les verres, amorphes car figés à très haute température, sont les plus vulnérables Donc, la vulnérabilité à l'altération des minéraux issus de la cristallisation d'un magma décroît proportionnellement à l'ordre de cristallisation précisé, entre autres, dans les séries réactionnelles de Bowen (autre manière d'exprimer les choses...). Dans le cas du quartz, il faut ajouter le fait que ce minéral possède aussi une bonne résistance aux chocs car il ne se clive pas. L'altération a pour effet de décomposer une roche en (1) des ions solubles et des grains qui vont être mobilisés par l'érosion d'une part et (2) un dépôt résiduel d'autre part, demeurant sur place. Les mécanismes responsables de l'altération, phénomène prenant place aux températures et pressions "faibles" régnant à la surface de la terre, sont l'altération physique, l'altération organique et l'altération chimique. 1. L'ALTERATION PHYSIQUE
Les processus mis en oeuvre dans l'altération
physique sont les suivants: - les alternances de gel-dégel, en climat suffisamment humide, fragmentent les roches (cryoclastie). L'eau en gelant augmente son volume de 9-10% et agit comme un coin, élargissant progressivement les fractures; - les variations répétées de température (40-50°C d'amplitude journalière dans le Sahara) ont aussi le même effet que le gel: les différences de dilatation thermique entre les minéraux d'une roche provoquent l'apparition de fractures; - la cristallisation de sel ou d'autres minéraux évaporitiques peut également élargir les fissures des roches (haloclastie); - la décompression survient lorsque des roches ayant subit un enfouissement sont libérées de la pression lithostatique par enlèvement des formations surincombantes. Des joints de décompression, pratiquement parallèles à la surface du sol se développent progressivement. - l'usure mécanique par des grains détritiques emportés par le vent, l'eau, la glace. Altération physique. A: cryoclastie d'un basalte (roche macrogélive), Islande; B: cryoclastie d'un schiste (roche microgélive), Belgique; C: joints de décompression dans un massif granitique, Ploumanach; D: glace chargée de sable et de graviers, Pyrénées. Haloclastie (cristallisation de sel) d'une croûte calcaire en milieu évaporitique (B): Great Salt Lake, Utah, USA (A). 2. L'ALTERATION BIOLOGIQUE On distingue l'altération provoquée par l'action chimique de composés produits par des organismes (plantes, microbes,...) de l'action purement mécanique de plantes ou d'animaux (par exemple: dilatation progressive des racines jouant le rôle de coin dans des fractures de roches). L'ingestion de matériaux par des animaux vivant dans les sols est un processus faisant intervenir en même temps les deux types de mécanismes cités. Un premier processus important est l'oxydation de la matière organique (par la fermentation ou la respiration), produisant de l'eau et du CO2, lui-même impliqué dans des réactions de mise en solution: C6H12O6+ 6 O2 ® 6 CO2+ 6 H2O La combinaison du CO2 et de l'eau donne naissance à l'acide carbonique (H2CO3), un acide faible qui peut néanmoins solubiliser la calcite (ou un autre carbonate): H2CO3+ CaCO3 ® Ca++ + 2 HCO3- On a en effet observé que pour une concentration de CO2 équivalente à la concentration atmosphérique (~3.10-4 atm), la concentration de Ca++ et HCO3- était de respectivement de 20 mg/l et 60 mg/l. Dans un sol où la concentration de CO2 peut atteindre 3.10-2 atm, les concentrations respectives de Ca++ et HCO3- peuvent augmenter jusqu'à 90 mg/l et 260 mg/l. L'action des microorganismes est importante et ne se limite pas à la production de CO2. Dès leur arrivée en subsurface, les minéraux des roches sont soumis à leur métabolisme. Des colonies microbiennes croissent à leur surface, s'infiltrent dans les fractures à la recherche d'éléments essentiels à la vie. L'altération microbienne se manifeste surtout sous la forme d'une dissolution par des acides organiques dont le plus fréquent est l'acide oxalique. L'attaque des minéraux par ces acides libère des cations métalliques qui, combinés aux anions organiques donneront naissance à des complexes organo-métalliques (dans le cas des oxalates, combinés au calcium issu de la dissolution des carbonates, cela donnera naissance à CaC2O4, fréquent dans les sols). Beaucoup de microbes possèdent la faculté de produire des molécules spécifiques en fonction du type de minéral à dégrader. L'exemple de la Fig. II.1 montre la mise en solution du fer à partir de hornblende par des bactéries Outre l'action des acides organiques, la formation de biofilms d'EPS ("exopolymeric substances" ou polymères extracellulaires) maintient une hydratation constante autour des minéraux qui favorise les réactions de mise en solution. Ces processus d'altération microbienne par dissolution de minéraux primaires et précipitation de nouveaux minéraux d'origine biogénique (comme l'oxalate de calcium) modifient l'aspect de la roche et méritent le nom de "diagenèse microbienne". Cette diagenèse particulière se marque souvent par la précipitation de microcristaux en remplacement de cristaux plus grands. C'est le processus de "micritisation" dans le cas des carbonates, fréquent en particulier dans les sols. Figure II.1: mise en solution du fer à partir de hornblende, avec ou sans l'intervention de la bactérie du sol Streptomyces. D'après Konhauser (2007), simplifié. 3. L'ALTERATION CHIMIQUE L'altération chimique agit de deux façons: certains minéraux (halite, calcite) sont dissous totalement et leurs ions sont évacués en solution. D'autres minéraux, comme les micas ou les feldspaths sont transformés en d'autres espèces minérales (surtout en argiles), souvent de granulométrie plus fine et plus facilement mobilisables par l'érosion. La plupart des réactions impliquées dans l'altération nécessitent la présence d'eau et d'air. Passons en revue les réactions les plus significatives. 3.1. Principales réactions chimiques impliquées dans l'altération - mise en solution: c'est la réaction la plus simple, faisant intervenir de l'eau, ou un acide. Envisageons quelques cas concrets: •la solubilité du quartz est très faible (6 ppm dans les eaux de surface); la réaction de mise en solution est la suivante: SiO2 + 2 H2O ® H4SiO4 •la calcite, par contre est beaucoup plus soluble • , parce que que l'eau de pluie se charge en CO2 et agit comme un acide faible lors de sa mise en contact avec la calcite (environ 2000 ppm). La réaction est la suivante: CaCO3 + H2O + CO2 ® Ca+++ 2 HCO3- (bicarbonate en solution). •la halite et les autres halogénures sont très solubles (solubilités de l'ordre du millier de ppm) - hydratation et déshydratation, ou de manière plus concrète: minéral+eau=nouveau minéral hydraté; la déshydratation étant le processus inverse. Les réactions les plus importantes sont: la déshydratation du gypse pour produire de l'anhydrite: CaSO4.2H2O ® CaSO4+ 2 H2O l'hydratation de l'hématite pour produire de la limonite: Fe2O3+ 3 H2O ® 2 Fe(OH)3; l'hydratation de la kaolinite pour produire de la gibbsite. - hydrolyse. Cette réaction est le processus par lequel un cation d'un minéral est remplacé par le H+ d'une solution acide. Cette réaction a pour conséquence de détruire le minéral (mise en solution complète) ou de le convertir en une nouvelle espèce. A titre d'exemple, l'olivine et le pyroxène se dissolvent complètement, alors que les feldspaths se dissolvent partiellement, produisant de la silice en solution et des minéraux argileux. Comme les eaux météoriques contiennent du CO2 dissout, les réactions se présentent comme suit: Mg2SiO4 (forstérite) + 4 H2 CO3 ® 2 Mg++ + 4 HCO3- + H4SiO4 4 NaAlSi3O8 (albite) + 4 H2 CO3 + 18 H2O ® 4 Na+ + 8 H4SiO4 + Al4Si4O10(OH)8 (kaolinite) + 4 HCO3- (Remarque: ces réactions d'altération des minéraux silicatés sont donc des "pompes" à CO2 atmosphérique!) - oxydation-réduction. Le processus d'oxydation le plus connu est la transformation de Fe2+ en Fe3+; le Mn se comporte de la même manière que le fer, avec la pyrolusite (MnO2) et la manganite (Mn2O3.H2O) comme principaux produits d'oxydation. (Fe2+)2SiO4+ 1/2 O2+ 5 H2O ® 2 Fe3+(OH)3 + H4SiO4 4 FeS2+ 15 O2 + 8 H2O ® 2 Fe2O3+ 8 H2SO Tableau II.1: produits les plus courants de l'altération chimique.
organiques .2. Les paramètres qui contrôlent l'altération chimique Le climat est probablement le facteur le plus important dans le contrôle de l'altération chimique. Si l'on considère en effet l'aspect cinétique des réactions chimiques, il est clair qu'une température élevée va les favoriser. L'humidité est également importante, puisque beaucoup de réactions se passent en milieu aqueux. L'altération chimique est donc prééminente en climat chaud et humide. En climat froid, même si les précipitations sont abondantes, l'eau est à l'état de neige ou de glace, favorisant plutôt l'altération physique (Fig. II.2). D'autres facteurs occupent également une place importante, quoique plus indirecte: c'est par exemple le cas du drainage. Si les ions mis en solution ne sont pas évacués, un équilibre chimique sera atteint et les réactions d'altération vont s'arrêter. Le relief, également, contrôle la pente des réseaux fluviatiles et la rapidité des courants, donc l'intensité de l'évacuation des ions: on a pu montrer par exemple que pour des circulations faibles, l'albite est transformée en kaolinite, alors qu'avec une circulation plus rapide, elle est transformée en gibbsite (car l'acide silicique est évacué). Figure II.2: influence du climat sur le profil d'altération. En climat tempéré, l'altération mécanique domine. L'altération biochimique est faible et consiste surtout dans le départ de cations très solubles comme Na+ et Ca++ des minéraux les moins stables (A). En climat aride, la pluviosité très faible et la forte évaporation permettent la précipitation sur place des cations solubles et la constitution d'un horizon induré (calcrete, silcrete, B). En climat tropical humide et en climat équatorial, l'altération est surtout chimique. L'eau abondante et chaude provoque une mise en solution de la plupart des minéraux, avec précipitation des ions Fe, Al, Si et développement d'une cuirasse latéritique. Un horizon riche en argile se met aussi en place et résulte de processus de néoformation à partir des minéraux de la roche-mère et à partir des ions venant des horizons supérieurs (C). L'acidité-alcalinité et le degré d'oxydo-réduction des eaux sont également des paramètres importants contrôlant l'altération chimique. Si l'on porte en graphique l'Eh en fonction du pH pour des environnements naturels variés (Fig. II.3), on constate que l'eau pluviale est légèrement acide, tout comme les sols. Ce sont donc deux environnements où dissolution et hydrolyse vont jouer un rôle dominant. Par contre, le pH de l'eau de mer est de l'ordre de 8: peu de réactions d'hydrolyse ont donc lieu en milieu sous-marin. On observe aussi que la plupart des environnements en contact avec l'atmosphère sont oxydants. Des conditions réductrices ne sont observées que dans des milieux isolés de l'atmosphère (bassins stratifiés, nappes profondes,...) ou des milieux dont tout l'oxygène est consommé (par exemple suite à l'oxydation de la matière organique). . Figure II.3: graphique des propriétés Eh/pH des principaux environnements naturels. 3.3. Exemple: l'altération des roches magmatiques Ces roches sont en déséquilibre thermodynamique lors de leur arrivée à l'affleurement. Il s'agit généralement de roches polyminérales et leur sensibilité à l'altération est fonction à la fois de l'altérabilité des différents minéraux et de la structure de la roche. A sensibilité égale des minéraux, les roches à gros grains (pegmatites) sont plus vulnérables que les roches à grains fins (aplites). L'altérabilité des minéraux constituants des roches magmatiques est en fonction inverse de leur ordre de cristallisation dans les magmas. Cette relation est également présente dans le groupe des feldspaths, où l'orthose est peu altérable, alors que les plagioclases le sont plus. Au sein des plagioclases, la sensibilité à l'altération augmente de l'albite à l'anorthite. Prenons l'exemple des réactions mises en jeu lors de l'altération de l'orthose: les premiers stades de l'altération de l'orthose aboutissent à la formation de minéraux argileux, l'illite, ou si le drainage est mauvais, les smectites: orthose + eau-----> illite + silice + potassium (entraîné en solution) Ce processus est appelé bisiallitisation car le rapport Si/Al (égal à 3 dans l'orthose) est de 2 dans l'illite; (silice et cations basiques ne sont pas totalement lessivés) perte de 60% du contenu initial en silice et 67% en •en cas de lessivage plus important de la silice (altération plus poussée), on obtient de la kaolinite ou le rapport Si/Al est de 1. Il s'agit du processus de monosiallitisation; enfin, dans le stade ultime (climat tropical humide), toute la silice est lessivée et il ne subsiste qu'un hydroxyde d'aluminium, la gibbsite, dans laquelle le rapport Si/Al est égal à zéro. Ce processus est appelé allitisation et aboutit à la formation de bauxites mais, comme le plus souvent le produit d'altération contient du fer, on parle de ferrallitisation ou de latérisation. Profils d'altération. A: en climat tempéré, Habay, Belgique. Un sol très peu épais surmonte des sables et argiles triassiques. B: en climat tropical, Broome, Australie. La coloration rouge du sol est due à l'accumulation des oxydes- hydroxydes de fer; rm: roche-mère ; s: profil d'altération. III. L'érosion L'érosion correspond à la mobilisation des produits de l'altération. Une fois libérés, ces produits sont transportés par l'air, l'eau, la glace (...), laissant certaines "formes d'érosion" caractéristiques sur le massif rocheux soumis à l'altération. Nous envisagerons ci- dessous les plus courantes. 1. eEROSION EOLIENNE 1.1. Déflation éolienne Le vent n'est un agent efficace que dans les régions arides: la présence d'une couverture végétale diminue en effet fortement son action.Il ne peut déplacer que des éléments fins (les limons sont entraînés à partir d'une vitesse de 3 m/s, alors que les sables nécessitent 10 m/s). Le vent soufflant sur une surface désertique balaie les particules les plus fines et peut faire apparaître la surface rocheuse (hamadas sahariennes). Lorsque le sol comporte des matériaux de taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation élimine la fraction la plus fine, laissant sur place un désert pavé de cailloux (reg). Lorsque le sol est argileux, on observe la formation de longues rigoles métriques (yardangs). La déflation est responsable de la formation de grandes dépressions désertiques comme les chotts du Sahara ou les playas des déserts américains. La déflation s'exerce jusqu'à ce que le niveau hydrostatique soit atteint. A ce moment, elle s'arrête et il s'ensuit des surfaces planes s'étalant sur des centaines de kilomètres, souvent indurées par une croûte de sel. A: surface désertique ayant subi la déflation éolienne, responsable de la concentration des éléments les plus grossiers (reg); B: détail montrant la coloration noirâtre et l'aspect brillant des cailloux: cette patine est le "vernis du désert". Hmar Laghdad, Anti-Atlas, Maroc. 1.2. Corrasion Les grains de quartz transportés par le vent polissent les cailloux résiduels en façonnant des dreikanters ou des cailloux tétraédriques (suivant le nombre de faces), caractérisés par des facettes planes réunies par des angles émoussés. Les grains transportés eux-mêmes sont piquetés et mats, subsphériques. Ils sont appelés "ronds-mats" en morphoscopie et présentent des croissants et des figures en V, dûs aux chocs. La concentration plus grande des grains de sable à proximité du sol provoque une érosion différentielle avec la formation de rochers en champignons. Lorsqu'elle s'exerce sur des roches où alternent lits, lamines,... durs et plus tendres, la corrasion provoque une érosion différentielle qui met en évidence le contraste de dureté. RUISSELLEMENT ET EROSION FLUVIALE Le ruissellement se déclenche si les précipitations sont supérieures à la capacité d'infiltration. C'est le cas général des terrains imperméables, comme les terrains argileux ou schisteux, où, après une forte pluie, les eaux empruntent les fissures du sol, les élargissent progressivement en chenaux parallèles qui fusionnent par écroulement des crêtes qui les séparent. En même temps, les têtes des chenaux reculent vers l'amont (érosion régressive). Ce processus est responsable de la formation des "bad lands". Le refus d'infiltration peut aussi provenir de l'affleurement d'une nappe d'eau ou encore de la formation d'une croûte imperméable par l'impact des gouttes de pluie Formation de "bad lands" par érosion régressive dans un versant; Piau Engaly, Pyrénées, France. En terrain calcaire, l'usure et la dissolution par les eaux de ruissellement forment les lapiez, structures verticales suivant les lignes de plus grande pente. Les eaux courantes peuvent former des cupules de dissolution. Formes de dissolution par les eaux courantes et de ruissellement. A: vue générale de la paroi calcaire surplombant la rivière Fitzroy (Australie); la partie inférieure (blanche) est régulièrement inondée par les crues de la rivière, alors que la partie supérieure est toujours exondée. Des formes de dissolution différentes en résultent: lapiez (B) verticaux dans la partie supérieure de la paroi et cupules (C) dans la partie inférieure. Les argiles •Définitions des argiles Les argiles en tant que matériaux d’ origines des poteries et des briques, représentent sans doute après la pierre polie et le bois l’ un des tout premiers matériaux naturels utilisé par l’ espèce humaine. Les caractères généraux on parle dans le langage courant d argile pour designer les roches sans cristaux visible donc constitue des particules très fines et aux propriétés mécaniques particulières notamment en présence d eau : elles ont un contact collant absorbent l’ humidité et sont alors plastiques ( malléables ). Définitions •En géologie et science du sol le terme argile correspond à l’ ensembles des particules présentant une taille inferieur à 2 µm dans une roche. •Les cristaux présentant alors une taille inferieure à 2 µm n’étaient pas reconnaissable et classés sous l’ appellation argile. •En sciences des argiles ; l’argile ne correspond pas à une coupure granulométrique mais à des minéraux, le terme est alors utilise pour décrire les phyllo- silicates et plus particulièrement les minéraux argileux •Aujourd’hui' hui l’ appellation argile diffère en fonction des domaines d’études. ainsi en géotechnique, ou l on s intéresse avant tout au comportement mécaniques des sols on désigne par argile les matériaux de granulométrie inferieures à 4 µm (entre 4 à 50 µm on parle de limon). •Les caractéristiques chimiques et variétés En tant que roches sédimentaires, les argiles sont des mélanges de minéraux dominés par un type de minéraux argileux auquel elles doivent leurs propriétés. Néanmoins de nombreuses catégories sont distinguées : •D âpres la texture Les argilites (roches argileuse sédimentaire non litées) Shales (roches litées ; argiles schisteuses) D après les minéraux associées : •Les argilites calcaires (marnes) •Marnes dolomitiques •Argilites sableuses *Marnes sableuses (63 à 2 µm) *Shales sableux *Marnes à gypse etc.….. •D après les faciès (aspect; structure) *Argiles bigarrées (plusieurs couleurs) *Marnes rubanées (rouges) *Argiles à varves (coquilles dans la structure) *Argiles plastiques (décoration) Argiles à silex (silice qui précipite) •D après la matière organique *Marnes à foraminifères *Shales à poissons *Argilites à plantes *Shales bitumineux etc. •D après l’usage par l homme : *Argiles réfractaires (résistance à la température) *Marnes à ciment (rendement industriels; ciment) *Argiles smectiques (produit pharmaceutiques) *Argiles à dégraisser (permettant d’ asperges le goudron pour faire disparaitre un flux) • La classification des minéraux argileux Formule générale des argiles •Les minéraux argileux sont constitués de couches de tétraèdres ou d’ octaèdres. Les couches de tétraèdres sont centrés autour de Si4+ et celles des octaèdres autours de Al 3+ du fait de possible substitutions partielles de Si4+ par Al 3+ , dans les octaèdres , de Al3+ par Mg2+ , Fe2+ ou Fe3+ ,dans des tétraèdres , il peut apparaitre des déficits de charges positives , déficits qui sont alors compensés par l’ insertion de cation ou d’ eau dans les espaces inter- foliaires . • il découle une formule générale conventionnelle des minéraux argileux du type : ( ( si 4 -X Al x ) O10 (Al 2 - Y Mg Y ) ( OH) 2 K x+ y = Couche tétraèdre Couche octaèdre Cation compensateurs • Critère de classification •Le nombre de feuillets On distingue trois (3) types d accolements : •Une couche d octaèdre (O) et une couche de tétraèdre (T) : PHYLLITES 1/1 OU T. O EXEMPLE : LA KAOLINITE •Une couche d octaèdre insérée entre 2 couches de tétraèdres : PHYLLITES 2/1 OU T. O.T EXEMPLE : le chlorite •Un feuillet de type 2/1 avec une couche d octaèdres supplémentaires, isolée dans interfoliai (entre 2 FEUILLETS) : PHYLLITES 2/1/1 OU T.O.T.O EXEMPLE : vermulite •Substitution atomiques On subdivise les trois catégories précédentes selon le taux de substitution des atomes et leurs lieu (Si Al ou Al Mg ; Fe) et la nature des cations compensateurs. •Espacement des feuillets Selon les minéraux, et les constituants qui se logent dans les espaces inter foliaires ceux –ci présentent des largeurs différentes •Description des grandes catégories d argiles KAOLINITE : (milieu sifusament drainé) C est une phyllite 1 /1 sans substitution le feuillet est neutre , la distance de la surface d’ nu feuillet à celle du feuillet suivant est de 0 ; 7 nm ou 7 AO sa formule est : Si 2 Al 2 O 5 ( OH) 4 ou Si 4 Al 4 O 10 (OH)8 LES ILLITES : (milieu insuffisamment drainer) Ce sont des phyllites 2/1 avec substitution foliaires, compensées électriquement par des ions K + en position inter foliaire. l équidistance moléculaire est de 1 nm formule générale : ( Si 4 – x Al x ) ( Al M1 .M 2 )2 O10 ( OH)2 K LES SMECTITES : Le modèle est le même que celui des ILLITES , mais avec un désordre et une faible charge des feuillets qui facilitent leur écartement dans cet espace peuvent se loger divers cations , de l eau et des molécules organiques d encombrements divers d’ ou une distance réticulaire de 1 à 1 , 8 nm et la grande variété des minéraux de cette famille. La topographie, qui commande le drainage, intervient également: * sur une pente, où le drainage et le lessivage sont bons, la formation de kaolinite et favorisée. * dans une cuvette, milieu confiné où se concentrent les solutions, se forment plutôt des smectites. Tableau II: occurence des minéraux argileux dans le sol en fonction du climat. CLIMAT VEGETATION et SOL ORIGINE des MINERAUX FREQUENTS ARGILES
Glaciaire toundra héritage illite
chlorite
Boréal Taiga et Forêt transformation vermiculite, interstratifiés,
Ferralitique kaolinite Notons qu’en géologie économique on nomme BENTONITES LES SMECTITES exploitables commercialement. Pour le sédimentologue par contre ce terme désigne un lit argileux issu de l’altération des cendres volcaniques. la Kaolinite ( 1/1, d=7A°). Pas de substitution dans les couches. Le feuillet est neutre. La kaolinite se forme dans les sols bien drainés, par pH acide, surtout en climat subtropical et tropical. Ses cristaux sont souvent grand (jusqu'à 15 µm). les Illites (2/1, d=10A°) Association d'une CO (alumineuse) et deux CT (siliceuses). Mais il peut y avoir des substitutions (remplacement de Si par Al). Des cations (K+) sont adsorbés dans l'espace interfoliaire afin de compenser le déséquilibre des charges. C'est le minéral ubiquiste par excellence. Sa structure est proche de la muscovite (plus d'eau, moins de K+). les Smectites (2/1, d= 14 A°). L'empilement des feuillets est désordonné; chaque feuillet est tourné dans son plan par rapport au précédent. Les substitution d'atomes sont importantes. Ce désordre et la faible charge des feuillets facilitent leur écartement et l'adsorption des molécules variées (eau, cations, molécules organiques) au niveau de l'espace interfoliaire qui s'écarte (d = 18 A°). Les smectites, ou montmorillonites, sont généralement calciques, plus rarement sodiques. Elles sont formées dans les sols mal drainés plutôt alcalins. Les feuillets de smectites peuvent s'intercalés régulièrement ou irrégulièrement avec d'autres feuillets argileux, souvent illitiques. L'ensemble forme des interstratifiés. les Chlorites (2/1, d= 14 A°). L'espace interfoliaire est garni par une couche composée de Mg et OH. L'Al est remplacé localement par le Fe. Les chlorites existent en plus grands cristaux dans les roches magmatiques; elles sont également formées pendant la diagénèse des roches sédimentaires. On les retrouvent en éléments détritiques dans les sols sous climat peu agressif. la Vermiculite (2/1, d= 12 A°) Fréquente dans les sols de la zone tempérée.La couche octaédrique contient du Fe et du Mg. La vermiculite est proche des illites et chlorite mais montre des propriétés gonflantes. Les argiles fibreuses Les feuillets sont discontinus et forment des rubans. Les principaux types sont la sépiolite et l'attapulgite ou paligorskite. On les trouve dans les milieux confinés. Définitions * minéral hérité: c est un minéral qui provient de la roche-mère *Minéral transformé: c est un minéral provenant de l altération d'autres minéraux argileux *Minéral néoformé: formés à partir des ions transportés par l'eau du sol.