Les Pneumopathies Interstitielles Diffuses
Les Pneumopathies Interstitielles Diffuses
Les Pneumopathies Interstitielles Diffuses
INTERSTITIELLES DIFFUSES
Dr S BENAMAR
DEFINITION
Le terme de pneumopathie interstitielle (ou infiltrative) diffuse regroupe
l'ensemble des maladies qui intéressent l'interstitium , quelque soient le mode
évolutif et le degré des lésions , de l'alvéolite jusqu'à la fibrose irréversible. Les
pneumopathies interstitielles diffuses se définissent par l'existence sur la
radiographie thoracique d'opacités diffuses nodulaires et/ou linéaires de nature,
de topographie et de perfusion variables .
On en connaît plus de 120 entités différentes que l’on classe en deux
catégories :
• les maladies d’étiologie connue (entre 30 à 40 % des cas)
• les maladies d’étiologie inconnue, les plus fréquentes
La menace à terme est la constitution d’une fibrose interstitielle diffuse stade
ultime correspondant à l’élaboration de collagène anormal, très peu sensible
au traitement et de pronostic sombre.
La démarche diagnostique profite des progrès apportés par le LBA et
l’imagerie
l'interstitium pulmonaire correspond
à l'espace séparant les cellules
endothéliales etl'épithélium
alvéolaire pulmonaire. Il inclut
également , par extension , les tissus
des septa interlobulaires , les espaces
périvasculaires et périlymphatiques
et à un niveau plus centralles tissus
péribronchiques etpéribronchiolaires.
LES PRINCIPALES ETIOLOGIES A RETENIR
c) Signes physiques :
- Diminution de l’ampliation thoracique
- Râles crépitant secs, de type Velcro aux bases
- L’évolution à long terme se fait toujours vers le CPC (coeur pulmonaire
chronique)
d) Autres signes :
- Douleur thoracique.
- Amaigrissement, asthénie.
Interrogatoire (+++)
Terrain (âge, sexe) constitue un élément d’orientation essentiel
Tabagisme : certaines PID s’observent presque exclusivement chez les
fumeurs.
Toxicomanie
Quelle que soit la voie d’administration, les drogues ou leurs produits de
coupe peuvent induire des PID aiguës ou chroniques
Médicaments / radiothérapie (l’histoire détaillée des prises médicamenteuses
est indispensable)
Les médicaments dont la prise est ancienne peuvent aussi être
incriminés
Expositions environnementales professionnelles et domestiques
Aux principaux agents responsables de pneumoconioses : amiante, silice
À des antigènes organiques susceptibles d’entraîner une PHS d’origine
Animale (ex. éleveurs d’oiseaux par exemple)
Bactérienne (ex. actinomycètes du foin humide dans le poumon de
fermier)
Fungique (moisissures domestiques…)
Signes fonctionnel évocateurs de connectivite
Arthralgies, myalgies, syndrome sec, syndrome de Raynaud,
Examen physique
Signes généraux, non spécifiques et observés dans de nombreuses PID
Signes de connectivites : déformations articulaires, éruptions cutanées,
sclérodactylie, télangiectasies, faiblesse musculaire, mains de mécanicien,
bandelette urinaire (protéinurie / hématurie notamment)
Signes extra-thoraciques évocateurs de sarcoïdose
EFR (explorations fonctionnelles respiratoires) :
Gazométrie
- SaO2 après l’effort est diminuée (témoins d’une hypoxie)
- PaCO2 diminuée (hypocapnie)
- DLCO (L’épreuve de diffusion du CO) diminuée
- La compliance pulmonaire est diminuée (distensibilité)
LBA :
La démarche diagnostique fait appel à l’histologie dans moins de 15% des PID.
1. Biopsies d’éperons de divisions bronchiques, en endoscopie
Diagnostic des processus lymphophiles diffus atteignant la
muqueuse bronchique
sarcoïdose
lymphangite carcinomateuse
Biopsies transbronchiques (BTB) à la pince en endoscopie
Il s’agit d’une biopsie à l’aveugle ou sous contrôle scopique,
permettant une analyse des tissus bronchiolaires et alvéolaires en
distalité. A ne pas confondre avec la biopsie transbronchique écho-
guidée qui elle est plus proximale dans l’arbre bronchique.
Corticoïdes:
• diminuent l’inflammation
• 10-30% amélioration objective
• Réponse favorable si
- sujet jeune,
-forme récente,
- inflammation dominante (biopsie),
-lymphocytose : fibroscopie avec étude LBA
Autres traitements
• Oxygénothérapie
• Immunosuppresseurs
• Transplantation pulmonaire
LES MALADIES DE SYSTEMES
MANIFESTATIONS RESPIRATOIRES DES
VASCULARITES ET DES CONNECTIVITES
1. MANIFESTATIONS RESPIRATOIRES DES VASCULARITES
1.1. DÉFINITION
Les vascularites (ou angéites) sont définies par une
inflammation des vaisseaux sanguins dont la paroi est infiltrée
par des cellules de l'inflammation
1.2. MALADIE DE WEGENER ( granulomatose avec polyangeite )
La maladie de Wegener est une maladie rare (environ 8 cas annuels / million
d'habitants) qui affecte surtout l'adulte entre 40 et 50 ans, avec une légère
prédominance masculine. Le début est le plus souvent progressif. La première
phase évolutive est souvent localisée à l'atteinte ORL et pulmonaire; elle est
suivie par l'extension systémique de la vascularite. L'atteinte pulmonaire reste
cependant isolée dans 10% des cas
ANATOMOPATHOLOGIE
La maladie de Wegener est définie par l'association d'une présentation clinique
évocatrice, et de trois critères histologiques majeurs:
- un granulome histiocytaire , centré ou non par le vaisseau;
- une vascularite des artères de moyen et petit calibre, des veines, et des
capillaires, avec microabcès de la paroi vasculaire, et inflammation par diverses
cellules inflammatoires;
-une nécrose du tissu inflammatoire.
MANIFESTATIONS CLINIQUES
La symptomatologie pulmonaire est non spécifique, pouvant comporter une toux
(75%), une
expectoration purulente par nécrose des foyers pulmonaires, une dysnée
modérée (50%),
une hémoptysie (30%) due à une lésion focale ou à une hémorragie alvéolaire
soit pleurésie exsudative (5-20%);
soit pneumothorax compliquant une atteinte parenchymateuse nodulaire
excavée
IMAGERIE PULMONAIRE
-des nodules multiples qui tendent à s'excaver
-des infiltrats diffus bilatéraux
-des opacités alvéolaires mal systématisées
-plus rarement, des opacités réticulonodulaires diffuses, un épanchement pleural,
uneatélectasie, ou une sténose trachéobronchique
ANOMALIES BIOLOGIQUES
Le syndrome inflammatoire biologique est constant. La présence
d'anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA)
sériques de type c-ANCA
TRAITEMENT
L'association corticoïdes (débutés à 1 mg/kg/j) - cyclophosphamide (2
mg/kg/j per os) permet d'obtenir une rémission complète chez 75 % des
patients, et une survie de 60-75 % à 5 ans.
POLYANGÉITE MICROSCOPIQUE
-La polyangéite microscopique est une vascularite nécrosante des petits
vaisseaux (capillarite), généralement associée à une glomérulonéphrite
nécrosante .
-Elle s'observe le plus souvent chez l'homme d'une soixantaine d'années.
-L'atteinte pulmonaire, lorsqu'elle est présente, est un syndrome hémorragique
alvéolaire par capillarite nécrosante .
-les p-ANCA évoquent plutôt la polyangéite microscopique .
-La prise en charge de ces deux affections est similaire.
SYNDROME DE CHURG ET STRAUSS
Le syndrome de Churg et Strauss est défini par la présence d'une inflammation
granulomateuse éosinophilique du tractus respiratoire, d'une vascularite nécrosante
des petites et moyennes artères, d'un asthme, et d'une hyperéosinophilie
TRAITEMENT
Il repose sur la corticothérapie, débutée à 1 mg/kg/jour
Des immunosuppresseurs (azathioprine,cyclophosphamide) sont associés à la
corticothérapide dans les formes sévères répondant mal à la corticothérapie, ou
dans les formes avec atteinte systémique initiale de mauvais pronostic
(néphropathie, atteinte gastro-intestinale, atteinte du système nerveux central). La
durée totale du traitement dépasse rarement un an.
MALADIE DE BEHÇET
Affection touchant avec prédilection le sujet jeune de sexe masculin, le
syndrome de Behçet est caractérisé par une aphtose buccale récurrente,
pouvant s'associer à de nombreuses manifestations systémiques,
notamment génitales, oculaires, cutanées, neurologiques, et vasculaires.
- des anévrysmes des artères pulmonaires ou lobaires. Ceux-ci peuvent être
asymptomatiques, ou entrainer des hémoptysies
ARTÉRITES SYSTÉMIQUES À CELLULES GÉANTES
MALADIE DE TAKAYASU
MALADIE DE HORTON
1 /SCLÉRODERMIE
La sclérodermie est une pathologie rare charactérisée par des anomalies cutanées,
lesquelles sont presque toujours accompagnées d'un syndrome de Raynaud.
Les manifestations pulmonaires sont fréquentes.
SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
Elle peut entrainer un trouble ventilatoire restrictif modéré secondaire à
l'atteinte articulaire de la cage thoracique. L'atteinte du parenchyme
pulmonaire se manifeste par une fibrose pulmonaire apicale extensive