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Andhra Pradesh

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Andhra Pradesh
ఆంధ్ర ప్రదేశ్ (te)
Blason de Andhra Pradesh
Emblème
Andhra Pradesh
Administration
Pays Drapeau de l'Inde Inde
Capitale Hyderabad (de jure)
Amaravati (de facto)
Plus grande ville Visakhapatnam
Création
Langue officielle Télougou
Gouverneur Syed Abdul Nazeer (en)
Ministre en chef N. Chandrababu Naidu (en)
Démographie
Population 49 665 533 hab. (2011[1])
Densité 310 hab./km2
Rang 10e
Géographie
Superficie 160 205 km2
Rang 8e

L'Andhra Pradesh (en télougou : ఆంధ్ర ప్రదేశ్) est un État de la région côtière méridionale de l'Inde. C'est le septième plus grand État du pays avec une superficie de 162 970 km2 et le dixième État le plus peuplé avec 49 577 103 habitants[2], la capitale de l'État étant Amaravati et la plus grande ville Visakhapatnam. L'État est bordée par le Telangana au nord-ouest, l'Odisha au nord, le Tamil Nadu au sud, le Karnāṭaka à l'ouest et le golfe du Bengale à l'est. Il possède le deuxième plus long littoral de l'Inde après le Gujarat, d'environ 974 km.

Étymologie

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Le nom d'Andhra Pradesh est la version en sanskrit de « État télougou », le pays des Andhras. La langue télougoue comporte en effet de nombreux doublons, comme celui d'origine indo-européenne (Andhra) et l'autre dravidien (Telugu) pour désigner le même concept. Pradesh est le nom hindi pour État. Ce mot s'écrit प्रदेश en devanagari (utilisé notamment pour l'hindi et le sanscrit) et ప్రదేశ్ en écriture télougoue.

Les peuples de la zone sont mentionnés, pour la première fois, à l'occasion du décès du roi maurya Ashoka, en 232 av. J.-C.. Cette date est considérée comme l'entrée de l'Andhra dans l'histoire. Diverses dynasties ont régné sur la région, parmi lesquelles les Andhra (ou Satavahana), les Shaka, les Ikshvaka, les Chalukya orientaux, le royaume de Vijayanâgara, les Qutb Shahi, et les nizams (ou princes) d'Hyderabad. Durant le XVIIe siècle, les Anglais achètent aux nizams tout d'abord le secteur côtier (la province de Madras), puis la région intérieure qui est maintenant l'Andhra Pradesh proprement dit.

Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, les Andhras étaient à l'avant-garde du nationalisme indien. Leur exigence d'un État séparé pour les utilisateurs de la langue télougou entraîne la formation de l'Andhra le à partir de portions du territoire des États de Madras[3]. Le , l'Andhra fusionne avec le Telangana, une région télougouphone de l'État de Hyderabad et prend le nom d'Andhra Pradesh[4]. D'autres zones de parler télougou lui sont adjointes en 1960. Cette création servira de modèle en 1957 pour l'apparition d'autres États sur des bases linguistiques (States Reorganisation Act).

Le , après un processus engagé depuis plus de trois ans, le parlement indien approuve la création du nouvel État de Telangana, constituant jusqu'ici la partie Nord-Ouest de l'Andhra Pradesh[5]. La création du Télangana est officialisée le 2 juin 2014. Hyderabad, sur le territoire du Télangana et donc désormais hors du territoire de l’Andhra Pradesh, deviendra la capitale commune des deux États, jusqu'à ce que la ville nouvelle d'Amaravati la remplace.

Géographie

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Il est bordé au sud par le Tamil Nadu, à l'ouest par le Karnataka, au nord-ouest et au nord par le Telangana (créé en 2014) et l'Odisha, et à l'est par le golfe du Bengale. L'Andhra Pradesh est également frontalier en son sein avec le Territoire de Pondichéry, dont l'exclave de Yanaon était autrefois complètement contenu dans le district d'East Godavari, aujourd'hui entre les districts de Kakinada et de Konaseema.

L'Andhra Pradesh est divisée en trois régions traditionnelles, qui sont le Rayalaseema dans son sud-ouest, l'Andhra côtier en son centre, et l'Uttarandhra, ou Kalinga Andhra, dans son nord-est[6],[7]. Chacune de ces régions présentent des caractéristiques géographiques propres.

Le Rayalaseema est la partie de l'État située sur le plateau du Deccan, essentiellement en arrière-pays. La région est dominée par un climat semi-aride chaud[6], le fleuve Pennar et ses affluents y sont les principaux cours d'eau. Le Rayalaseema est considéré comme une région sous ombre pluviométrique, sujette à des sécheresses fréquentes et aux irrégularités pluviométriques[8],[9]. Il est limité à l'est par les Ghats orientaux, qui le sépare de son littoral propre et restreint au district de Tirupati (dont la lagune de Pulicat), ainsi que de l'Andhra côtier.

L'Andhra côtier, ou Kosta Andhra, bénéficie d'une façade maritime importante et comprend les régions deltaïques des grands fleuves Krishna et Godavari, qui sont les deux cours d'eau principaux de l'état[6]. Le fleuve Pennar y trouve également son estuaire, dans l'extrême-sud. L'Andhra côtier est exposé à un climat tropical sec et humide, marqué par deux périodes de moussons en été (entre juin et octobre) et en hiver (entre octobre et décembre)[10]. C'est une région d'agriculture intensive[6].

L'Uttarandhra, ou Andhra Septentrional, sur la continuité littorale nord de l'Andhra côtier, en est cependant différencié pour des raisons historiques et géographiques. Partie de l'état frontalier avec l'Orissa, l'Uttarandhra a connu une longue influence politique et culturelle de son voisin dans son histoire, qui explique son autre nom de Kalinga Andhra, « Andhra kalingais »[11],[12]. Territoire essentiellement littoral, avec un arrière-pays limité par les massifs des Ghats orientaux, l'Uttarandhra est une des régions les moins développées de l'état[13],[14],[6]. Il est peuplé en partie par des populations autochtones (adivasis).

L'Andhra Pradesh, tout comme l'ensemble de la côte orientale de l'Inde, est un état vulnérable au risque cyclonique[10]. Le cyclone de Coringa de 1839 à tué 300 000 personnes et détruit le port de Coringa[15].

Représentation nationale

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L'Andhra Pradesh est représenté par 36 membres au Parlement national indien : dont 11 dans la Rajya Sabha (Chambre haute) et 25 dans la Lok Sabha (Chambre basse).

Divisions administratives

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L'Andhra Pradesh est découpé en trois régions, 26 districts et 671 mandals.

Gouvernement local

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Pouvoir exécutif

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Le gouverneur, nommé par le gouvernement fédéral de l'Inde pour un mandat de cinq ans, est le chef du pouvoir exécutif. Son poste est essentiellement honorifique et il nomme le ministre en chef. Celui-ci, qui possède le véritable pouvoir exécutif, est le chef du parti ou de la coalition qui remporte la majorité des suffrages aux élections au Parlement de l'État. Le gouverneur nomme ensuite les ministres sur proposition du ministre en chef.

Pouvoir législatif

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L'Andhra Pradesh possède un parlement bicaméral, la Législature, composé d'une chambre haute, le Conseil législatif et d'une chambre basse, l'Assemblée législative.

Pouvoir judiciaire

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Le système judiciaire comprend la Haute Cour et un ensemble de juridictions de premier niveau.

Vie politique

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Le ministre en chef de l’État est Y.S. Jaganmohan Reddy, du Parti du Congrès des jeunes, travailleurs et paysans (YSR Congress Party), depuis le .

L'agriculture est la source principale de revenu pour l'économie de l'État. Deux cours d'eau importants de l'Inde, la Godavari et le Krishna traversent l'État. Le riz, le tabac, le coton, le mirchi et le sucre de canne sont les principales cultures. L'Andhra Pradesh connaît aussi un certain succès dans le domaine des technologies de l'information et des biotechnologies.

Démographie

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L'Andhra Pradesh constitue une mosaïque de peuples à la personnalité très marquée.

La majorité de la population parle le télougou, langue régionale officielle mais il existe une forte minorité ourdouphone ("parlant ourdou") constituant environ 7 % de la population, plus particulièrement parmi la communauté musulmane centrée sur l’actuelle capitale encore située à Hyderabad (mais depuis juin 2014 située dans l’État du Télangana, séparé de l’Andhra Pradesh ; la capitale de l’Andhra Pradesh devrait rester à Hyderabad au moins jusqu’en 2024, un temps nécessaire pour que l’Andhra Pradesh définisse son éventuelle nouvelle capitale, à moins que la ville évolue vers le statut de territoire, capitale des deux États). Donc, vu la proximité entre l'ourdou et le hindi, 7 % de la population peut parler ou comprendre le hindi avec l'aisance d'une langue maternelle.

Mais toutefois, 15 % des 15-35 ans parlent le hindi, appris dans les collèges et lycées, mais aussi à l'université. Avec le temps, le hindi progresse beaucoup, et a tendance à supplanter l'anglais[réf. nécessaire]. Le hindi est certainement compris et parlé par 15 à 20 % de la population de l'État. Toutefois, l'anglais et le Hindi sont deux langues, pas très parlées par les plus de 50 ans.

L'anglais est le plus souvent une langue peu parlée, maîtrisée par les membres de l'élite, soit le plus souvent les personnes riches et éduquées, ou qui travaillent à l'international, notamment dans le domaine de l'informatique.

Un autre idiome du nord est le dialecte râjasthâni "lambadi" amené par les transporteurs lambada probablement originaires du Rajasthan qui accompagnèrent jadis les armées musulmanes. On retrouve cette ethnie principalement dans le Telangana et près de Warangal. La plupart sont éleveurs de bovins ou commerçants.

D'autres communautés de langues dravidiennes vivent en Andhra Pradesh. Il existe de petits groupes très minoritaires qui parle le Bengali, mais lors de certaines saisons, de nombreux travailleurs Bengalis originaires du Bengale Occidental viennent travailler en Andhra-Pradesh.

Jeune enfant posant pour son 1er jour de classe, à Chitoor vers 1916.

L'État jouit d'un riche patrimoine culturel. De grands compositeurs de musique carnatique comme Annamacharya, Tyagaraja et beaucoup d'autres, ont choisi le télougou comme la langue chantée sur leur musique, participant de ce fait à son enrichissement.

Nannayya, Tikkana, et Yerrapragada forment le trio qui a traduit la grande épopée du Mahabharata en télougou. Parmi les auteurs modernes, on remarque, Sri Viswanatha Satyanarayana et C. Narayana Reddy, lauréats du prix Jnanpeeth.

Le kuchipudi est la forme classique de danse de l'État.

Le Tholu Bommalata est un théâtre d'ombres propre à l'Andhra Pradesh.

Depuis ces 40 dernières années, les Andhras sont des fous de cinéma. L'État produit environ 200 films par an. Ainsi l'industrie du film en télougou génère de la richesse, mais elle est quasiment inconnue dans le reste de l'Inde. Cependant, l'État a vu apparaître quelques artistes importants comme NT Rama Rao (ancien ministre en chef), Akkineni Nageswara Rao (abrégé souvent en « ANR », lauréat du prix Phalke de Dadasaheb), Ghantasala, Dr K. Viswanath, et S. P. Balasubramanyam.

L'Andhra Pradesh comporte plusieurs musées, parmi lesquels le Musée de Salar Jung, qui présente une riche collection de sculptures, peintures et d'objets religieux, et le Musée Archéologique où l'on trouve des sculptures bouddhistes et hindoues ainsi que d'autres antiquités ; ces deux musées sont situés à Hyderabad. L'Andhra Pradesh compte de nombreux établissements d'enseignement supérieur, parmi lesquels l'université d'Andhra à Waltair, l'université agricole d'Andhra Pradesh à Hyderabad, ou celle d'Osmania, également à Hyderabad.

On trouve aussi en Andhra Pradesh, comme dans le reste de l'Inde, de nombreux endroits sacrés, comme Tirupati, Srisailam, Mantralayam ou Puttaparthi. Le temple le plus riche au monde, Tirumala Tirupati Devasthanam, visité par des centaines de milliers de pèlerins, chaque année, se trouve à Tirupati.

Notes et références

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  1. (en) « Andhra Pradesh Population Census data 2011 », Gouvernement de l'Inde (consulté le )
  2. (en) « Socio Economic survey 2022-2023 » [PDF], sur Gouvernement de l'Andhra Pradesh (consulté le ), p. 430.
  3. Mohammad Jahangeer Warsi, Linguistic Dynamism in South Asia, Gyan Publishing House, , 270 p. (ISBN 978-81-212-1010-2, présentation en ligne)
  4. J. C. Aggarwal et S. P. Agrawal, Uttarakhand : Past, Present, and Future, Concept Publishing Company, , 520 p. (ISBN 978-81-7022-572-0, présentation en ligne)
  5. (en) India parliament approves new state creation, Al Jazeera English, 20 février 2014
  6. a b c d et e (en) Sanam Roohi, « Historicizing Mobility Trajectories of Highskilled Migrants from Coastal Andhra to the United States », Journal of Interdisciplinary Economics, vol. 31, no 1,‎ , p. 24–41 (ISSN 0260-1079 et 2321-5305, DOI 10.1177/0260107918770954, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Prof Dr D. Swaminadhan, The Tale of Two States in India, Notion Press (ISBN 979-8-88772-992-3, lire en ligne)
  8. (en) World Bank, Overcoming Drought: Adaptation Strategies for Andhra Pradesh, India, World Bank Publications, (lire en ligne)
  9. (en) Harsh K. Gupta, Deccan Heritage, Universities Press, (ISBN 978-81-7371-285-2, lire en ligne)
  10. a et b (en) Sangam Shrestha, Riyanti Djalante, Rajib Shaw et Indrajit Pal, Disaster Resilience and Sustainability: Adaptation for Sustainable Development, Elsevier, (ISBN 978-0-323-85196-1, lire en ligne)
  11. K. S. Chalam, Political economy of underdevelopment in Kalingandhra, Zenith Books International, (ISBN 978-81-906069-7-4 et 81-906069-7-2, OCLC 276274769, lire en ligne)
  12. M. Krishna Kumari, Social and cultural life in medieval Andhra, Discovery Pub. House, (ISBN 81-7141-102-9 et 978-81-7141-102-3, OCLC 24428553, lire en ligne)
  13. (en) Anu Kapur, Mapping Place Names of India, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-429-61421-7, lire en ligne)
  14. K. S. Chalam, Social economy of development in India, (ISBN 978-93-85985-11-9, 93-85985-11-6 et 93-85985-12-4, OCLC 956263838, lire en ligne)
  15. (en) « Hell on Earth: 12 of History's Most Destructive Natural Desasters », sur HistoryCollection.com., (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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