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Erika Morini

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Erika Morini
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Erika Morini au début des années 1920.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalités
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Autres informations
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Instrument
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Genre artistique

Erika Morini (Vienne5 janvier 1904New York, 31 octobre 1995) est une violoniste américaine, autrichienne de naissance.

Biographie

Erika Morini naît dans une famille juive installée à Vienne. La mère d'Erika est Malka Morini née Weissmann. Son père, Oscar Morini (à l'origine appelé Oser ou Ojser Morgenstern) est natif de Tchernivtsi en Galicie, alors partie de l'Empire Autro-Hongrois. Les six frères et sœurs d'Erika sont tous artistes ou dans le domaine : sa sœur Alice Morini, pianiste avec qui elle joue en concert ; Stella est violoniste ; Haydee est danseuse ; Frank, marchand d'art ; Albert (né en 1902), pianiste et organisateur de concerts. Son cousin, Louis Morris (changé pour Ellis Island), est clarinettiste dans la troupe de John Philip Sousa entre 1907 et 1921.

Études

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La jeune artiste, enfant prodige, en 1917.

Elle reçoit sa première éducation musicale de son père, qui est directeur de son école de musique dans la capitale impériale et élève de Jakob Grün et Joseph Joachim[1], lorsque ses parents découvre que lorsqu'elle assiste au leçon données par son père, chanter la bonne note et la jouer sur le clavier du piano. Elle est un cas de remarquable précocité. À cinq ans, elle joue pour l'empereur François-Joseph, lors d'une fête et se fait offrir une poupée en récompense. Puis elle complète ses études avec Otakar Ševčík[2] au conservatoire de Vienne dès ses huit ans et en privé avec Jakob Grün ainsi qu'avec Alma Rose et avec Adolf Busch[1]. Plus tard, elle dira « je suis un mélange… Mon bras droit inclinant vers Joachim et ma main gauche vers Sevcik » résumant son apprentissage technique avec ses principaux formateurs : son père et Ševčík[1].

Débuts

Quand elle effectue ses premières prestations en 1916 à Vienne dans Mozart, puis avec l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction d'Arthur Nikisch en 1918 puis avec Wilhelm Furtwängler deux ans plus tard et l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig en 1919. Elle a décrit ce concert comme « l'expérience la plus importante de ma vie ». Les critiques ne font aucune remarque sur sa jeunesse, mais parlent d'elle comme la plus célèbre de la jeune génération de violonistes.

Carrière

Lorsqu'elle donne ses premiers concerts américains, âgée de 17 ans, au Carnegie Hall de New York (26 janvier 1921) sous la direction d'Artur Bodanzky, il s'agit de l'une des sensations musicales de l'année, et dès lors, elle joue aux souvent États-Unis, tant en récital et qu'avec les grands orchestres. Peu après son concert new-yorkais elle joue un Guadagnini, un violon ayant appartenu à une célèbre violoniste américaine, Maud Powell, morte en 1920 et qui par testament légait son instrument « à la prochaine grande femme violoniste ». En mars 1921 Morini effectue son premier enregistrement pour le label Victor Talking Machine Company à Camden, New Jersey, accompagnée par sa sœur Alice au piano. Elle fait sa première tournée à Londres en 1923.

En 1932 elle épouse Felice Siracusano, un marchand d'art italien. Après 1938, elle s'installe à New York et modifie son prénom pour Erica.

En septembre 1937, elle quitte Vienne pour Budapest, puis émigre au États-Unis avec son mari. Elle ne retourne en Autriche qu'en octobre 1949. Sur le navire qui traversait l'océan entre l'Europe et New York, Erika et son cousin Louis jouent ensemble violon et clarinette pour les passagers de première classe. En raison de leur popularité, ils ont été autorisés à y rester.

Outre le violon Guadagnini, Morini a aussi joué le « Davidoff », un instrument de Stradivarius daté de 1727, qui doit son nom au violoncelliste russe Karl Davidov. C'est le père de Morini qui l'a acheté pour elle, à Paris en 1924[2].

Morini prend sa retraite en 1976 et ne retouche jamais le violon.

Peu avant sa mort le Stradivarius « Davidoff » (ainsi que des peintures, des lettres, et ses partitions avec doigtés et d'autres notes importantes) ont été volés dans son apartement de New York, en octobre 1995, alors qu'elle avait 91 ans. Alors hospitalisée pour une maladie de cœur et n'a jamais été mise au courant de ce vol, qui est resté insoluble[2],[3],[4].

Morini était la dernière artiste vivante ayant enregistré pour le label Red Seal de la firme Victor Talking Machine Company. Quatre mois après sa mort, le journal The Strad la décrit comme « la violoniste femme la plus envoûtante de ce siècle ».

Elle est particulièrement admirée pour ses interprétations du répertoire, et tout spécialement les concertos de Louis Spohr, dont elle a contribué à leur popularité. Elle a également joué et enregistré les grands concertos de Mozart, Beethoven, Brahms et Tchaikovsky[5].

Morini a été honorée par nombre de prix et récompenses. Elle a été faite docteur honoris causa du Smith College, Massachusetts, en 1955, et du New England Conservatory of Music de Boston, en 1963. La ville de New York l'a honoré pour toute sa carrière, par une médaille d'or en 1976. Malgré le respect dans lequel elle a été tenu, Morini est aujourd'hui largement oubliée.

Une pièce de théâtre sur Morini, The Morini Strad, de Willy Holtzman, a été donnée en première mondiale en 2010.

Discographie

Concertos
Chambre

Bibliographie

  • (de) Vera Baur, « Morini, Erica », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 18, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 132–133 (original numérisé).
  • (en) Helga Dudman, Who stole my Aunt Erica’s fabulous Stradivarius? The Morini family & other musical mysteries, Carta Jerusalem, Jerusalem 2004.
  • (de) Salomon Wininger, Große jüdische National-Biographie. Kraus Reprint, Nendeln 1979, ISBN 3-262-01204-1, vol. 7, p. 330.
  • (de) Werner Röder et Herbert A. Strauss, (éds.): Biographisches Handbuch der deutschsprachigen Emigration nach 1933 / International Biographical Dictionary of Central European Emigrés 1933-1945, Vol II, 2, Saur, München 1983, ISBN 3-598-10089-2, p. 832.

Notes et références

Liens externes