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[[Fichier:Punte Nuevo Bridge, Ronda - Spain.jpg|vignette|upright=1|Du [[Pont Neuf (Ronda)|Pont Neuf]], le pont reliant les deux parties de la ville de [[Ronda (Espagne)|Ronda]], des prisonniers ont été précipités dans le vide aussi bien par des forces armées nationalistes que républicaines<ref>Hugh Thomas, ''The Spanish Civil War'', (1961) {{p.|176}}</ref>.]] |
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La guerre d'Espagne a été particulièrement violente, surtout lors des grandes batailles (comme la [[bataille de l'Èbre]], mais surtout celle de [[Bataille de Teruel|Teruel]]). Mais la guerre a également été marquée par des tueries en dehors des combats à proprement parler. Il y a eu des exécutions, parfois sommaires, parfois organisées et même précédées de jugements hâtifs ou inexistants, comme lors des « ''[[sacas de presos]]'' ». |
La guerre d'Espagne a été particulièrement violente, surtout lors des grandes batailles (comme la [[bataille de l'Èbre]], mais surtout celle de [[Bataille de Teruel|Teruel]]). Mais la guerre a également été marquée par des tueries en dehors des combats à proprement parler. Il y a eu des exécutions, parfois sommaires, parfois organisées et même précédées de jugements hâtifs ou inexistants, comme lors des « ''[[sacas de presos]]'' ». |
Version du 14 mars 2016 à 14:44
Date |
- |
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Lieu | Espagne |
Issue | Victoire des nationalistes |
450 000 hommes (1938) 35 000 hommes[2] 2 000 à 3 000 hommes[3] |
600 000 hommes (1938) 75 000 hommes[4] 17 000 hommes[5] volontaires français, irlandais et portugais 11 700-15 700 volontaires |
Notes
~ 500 000 morts au total
Guerre d'Espagne
Batailles
La guerre d'Espagne (également désignée sous le nom de guerre civile espagnole[6]) est un conflit qui, du au , opposa, en Espagne, le camp des républicains, orienté à gauche et à l'extrême gauche, composé de loyalistes à l'égard du gouvernement légalement établi de la IIe République, et les nationalistes, le camp des rebelles putschistes orienté à droite et à l'extrême droite mené par le général Franco. Cette guerre se termina par la victoire des nationalistes qui établirent une dictature qui dura 36 ans, jusqu'à la transition démocratique qui n'intervint qu'à la suite de la mort de Franco.
Elle fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l'Espagne depuis plusieurs générations. Après la proclamation de la IIe République en 1931, l'exacerbation croissante des tensions entre Espagnols culmina avec l'insurrection durement réprimée des Asturies (1934) et la résurgence de troubles civils et de violences réciproques au printemps 1936, après la victoire électorale du Frente Popular. Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste éclata le , mais sa mise en échec partielle déboucha sur une guerre civile imprévue, longue et meurtrière.
Pendant le conflit, dans certains territoires sous contrôle républicain, une révolution sociale aboutit à la collectivisation des terres et des usines, et expérimente différentes sortes d'organisation de type socialiste (soutenues notamment par des anarchistes de la CNT[7]).
Contexte politique
Proclamation de la Seconde République
Après avoir destitué le chef du gouvernement Miguel Primo de Rivera en janvier 1930, le roi d'Espagne Alphonse XIII affiche l'intention de revenir, après une période dictatoriale, à un régime constitutionnel.
Cependant, après de nombreuses manifestations anti-monarchiques, la signature de l'accord de Saint-Sébastien entre courants républicains, puis la victoire de nombreux candidats républicains aux élections municipales du 12 avril 1931, Alphonse XIII décide finalement de s'enfuir en exil. La Seconde République espagnole est proclamée le 14 avril 1931.
Débuts de la République (1931–1933)
Sous la présidence de Niceto Alcalá-Zamora, les deux premiers gouvernements, dirigés successivement par Manuel Azaña puis Alejandro Lerroux, bénéficient de la participation du PSOE, représenté par trois ministres : Indalecio Prieto (Finances), Francisco Largo Caballero (Travail), Fernando de los Ríos (Justice) ; ils mènent une politique de réformes sociales, notamment par une loi de réforme agraire, appliquée cependant de façon assez modérée ; le gouvernement Azaña y ajoute une politique de laïcisation et établit un statut d'autonomie pour la Catalogne (rétablissement de la Généralité).
Ils ont également le souci de l'ordre public (loi de défense de la République, octobre 1931 ; loi sur l'ordre public, juillet 1932) mais vont se heurter à la fois à la droite (tentative de putsch du général Sanjurjo en 1932, dite « Sanjurjada ») et aux actions de formations de gauche plus radicales[8]. Ainsi, des groupes anarchistes organisent une grève à Séville en juillet 1931, un soulèvement dans le district minier du Haut-Llobregat (Catalogne), durant lequel des militants anarcho-syndicalistes (dont Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso, qui seront déportés au Sahara) proclament le communisme libertaire, et les soulèvements de janvier 1933 dans le Levant, la Rioja et en Andalousie ; dans cette région, les militants insurgés à Casas Viejas (province de Cadix) subissent une répression féroce de la Garde civile. Les tensions entre syndicalistes et garde civile causent plusieurs morts à Castilblanco et Arnedo en janvier 1932.
Au cours de l'année 1933, le PSOE met fin à la collaboration avec les républicains, entraînant la chute du gouvernement Azaña ; Alejandro Lerroux, un radical, forme un gouvernement plus centriste.
Bienio negro (1934–1935)
Après les élections générales de novembre-décembre 1933, la CEDA (Confederación Española de Derechas Autónomas), devient le premier parti des Cortes par le nombre d'élus. Disposant de cette majorité relative, le chef de la CEDA, José María Gil Robles s'attend à être appelé pour former le nouveau gouvernement, mais le président de la République, Niceto Alcalá Zamora fait de nouveau appel à Lerroux pour diriger une coalition centriste. La gauche refuse en effet que la CEDA accède au gouvernement.
Le , la CNT déclenche une insurrection à Saragosse.
Au printemps 1934, inquiète de l'entrée prévisible de la CEDA au gouvernement, la direction du PSOE, assurée par Francisco Largo Caballero, suivie par le syndicat proche du parti socialiste, l'UGT, s'oriente vers une stratégie révolutionnaire de prise du pouvoir[9]. S'ils se présentent encore aux élections, ils travaillent davantage dans les luttes sociales, avec les anarchistes notamment. Le contexte historique est important pour comprendre cette attitude : en 1933, Hitler a pris le pouvoir légalement en Allemagne ; or un grand nombre de sympathisants de l'extrême-gauche croient que José Maria Gil Robles désire établir une dictature fasciste. Socialistes et anarchistes multiplient les appels à la grève générale.
Le , Lerroux fait entrer trois représentants de la CEDA dans le gouvernement. L'UGT lance un ordre de grève générale (mais pas la CNT). Des insurrections d'origine socialiste ont lieu à Madrid et en Catalogne, où le président de la Generalitat catalana, Lluis Companys, déclare que l'État catalan est désormais une composante de la République Fédérale Ibérique. Mais, dans ces deux cas, la CNT refusant de suivre le mouvement, l'ordre est facilement rétabli (en Catalogne, Companys est arrêté et le statut d'autonomie suspendu). En revanche, des soviets sont organisés dans la seule région qui y soit prête, la région très ouvrière des Asturies où les socialistes ont obtenu leurs meilleurs scores en 1933 et où la CNT locale s'associe au mouvement. Cette insurrection est parfois appelée la « Commune espagnole » ou la « Révolution d'octobre » puisqu'elle culmine en octobre 1934 lorsque les mineurs contrôlent un territoire de quelque 1 000 km2 autour d'Oviedo et au sud de cette ville. L'insurrection est matée dans le sang par les troupes d'Afrique commandées par Franco. La répression ordonnée par le gouvernement est terrible (1 000 morts, 20 000 arrestations). Les arrestations concernent même plusieurs dirigeants : Francisco Largo Caballero, Manuel Azaña et Lluis Companys parmi les plus importants. Le socialiste modéré Indalecio Prieto, pourtant opposé à la ligne de Largo Caballero, préfère s'exiler en France. Désormais, un fossé de sang sépare le mouvement ouvrier du pouvoir en place.
Bien que le centre-droit au pouvoir s'attache à revenir sur les réformes adoptées par la gauche entre 1931 et 1933, il ne rassure pas pleinement ses partisans. Les événements des Asturies ont accru l'angoisse de voir en Espagne une révolution s'apparentant à la révolution russe de 1917. La tentation de recours à un coup de force s'étend, entretenue par l'activisme des mouvements royalistes (Carlistes) ou nouveaux (la Phalange). Les deux Espagnes sont désormais hantées par deux grandes peurs : celle de la révolution bolchevique et celle du fascisme. La courte victoire d'un Front populaire groupant l'ensemble de la gauche aux élections législatives de février 1936 est à replacer dans ce contexte.
Au cours de l'année 1935, la participation de la CEDA au gouvernement est renforcée ; José María Gil Robles devient ministre de la Guerre et place à des postes importants certains généraux. En janvier 1936, il demande au Président de la République de lui confier la responsabilité d'un nouveau gouvernement, mais Niceto Alcalá Zamora préfère dissoudre les Cortes.
Élections et les débuts du Front populaire (1936)
Aux élections de février 1936, le Front national dominé par la CEDA remporte 33,2 % des suffrages et 191 sièges, auxquels on peut joindre ceux de 18 députés centristes, mais est devancé par le Front populaire qui avec 34,3 % des voix remporte 254 sièges aux Cortes, grâce à des arrangements[10] dénoncés par le président Niceto Alcalá Zamora et à une abstention importante, qui bien qu'en baisse par rapport à 1933 (90 %), représente le tiers restant[11]. À droite, on pense que cette coalition de gauche va faire une révolution, à gauche, on considère que la droite voulait établir une dictature fasciste. Certains anarchistes ont appelé à voter pour le « Front populaire », une des rares exceptions à leur principe d'abstention aux élections. Dans la plupart des cas, cette attitude n'est pas due à un vote d'adhésion ou à un « vote utile » mais plutôt à un vote tactique. En effet, le Front populaire a promis la libération de tous les prisonniers politiques, parmi lesquels se trouvent 15 000 militants anarchistes et/ou anarcho-syndicalistes.
Le Front populaire tente de reprendre l'action du gouvernement de 1931, mais le climat est difficile. D'un côté, une partie du peuple, subissant souvent des situations de grande pauvreté, met en œuvre, de sa propre initiative, les réformes sociales promises par les partis du Frente popular, mais qui tardent à venir. De l'autre, les notables, industriels ou paysans aisés, qui ont peu confiance dans le régime républicain ou dans le parlementarisme pour maintenir l'ordre, sont radicalement anticommunistes. Les crimes politiques se succèdent, commis par les milices ouvrières (nombreux massacres de prêtres) ou par les milices nationalistes et les représailles s'enchaînent. L'État ne maintient plus l'ordre.
Le groupe de généraux responsables du putsch était formé depuis 1933-1934, et la décision de passer à l'acte intervient en mars 1936. Le chef en est Sanjurjo, en exil au Portugal depuis son putsch raté de 1932 ; l'organisateur est Mola, secondé par Cabanillas, Fanjul, Goded et Queipo de Llano. Franco, mis dès le départ au courant du projet, hésite à s'engager. C'est l'assassinat[12] par des membres des forces de sécurité républicaines d'un des chefs et député de la droite monarchiste, José Calvo Sotelo le , qui le décide à agir. Non sans mal, les militaires obtiennent l'appui des milices carlistes et de la Phalange.
Coup d'État et révolution
Complot militaire
Dès le lendemain des élections de 1936, qui voient la victoire du Frente Popular, des complots se forment, notamment avec les généraux Sanjurjo, Mola, Goded, Fanjul, et, plus en retrait, Franco.
Le gouvernement, informé de ces conspirations, a pour seule réaction de déplacer les hauts responsables soupçonnés loin de la capitale : Emilio Mola est muté à Pampelune, Franco aux îles Canaries. La première réunion des conjurés a lieu le à Madrid ; l'insurrection est prévue pour le 19 ou le 20 avril, sous la direction de Sanjurjo, en exil au Portugal depuis sa tentative ratée de coup d'État de 1932.
Mais Mola reste en position de force : muté dans une région qui est probablement parmi les plus antirépublicaines d'Espagne, il peut comploter à loisir. Le , il élabore un premier projet politique fondé sur la disparition de la république et sur l'unité de l'Espagne. Dès juin, les contacts se tissent entre conjurés. Le coup d'État doit être retardé car Mola a quelques difficultés pour obtenir le soutien des milices carlistes de Navarre, qui exigent un retour à une monarchie conservatrice.
L'assassinat du monarchiste Calvo Sotelo par des militants républicains le met le feu aux poudres. Les militaires décident de lancer l'offensive les 17 (au Maroc) et 18 juillet (péninsule), sans objectif politique autre que le renversement du pouvoir de gauche ; la forme républicaine ou non de l'État n'est pas encore vraiment un enjeu.
Préparatifs d'un pronunciamento
L'échec électoral de la CEDA aux élections de février 1936 a discrédité Gil Robles au bénéfice des partisans du coup d'État. Toutefois, les premiers gouvernements de Front populaire (gouvernement Azaña puis Casarés Quiroga) sont plus modérés que ceux du premier exercice biennal et n'incluent pas de ministres socialistes. Le ministre de la Guerre, le général Carlos Masquelet, laisse ses collègues Villegas, Saliquet, Losada, Gonzalez Carrasco, Fanjul, Orgaz et Varela sans affectation et déplace Goded, Franco et Mola vers des postes moins importants. La réaction ne se fait pas attendre. Le 8 mars, les généraux écartés se réunissent au domicile madrilène de Delgado Barreto, un ancien collaborateur de Primo de Rivera. Se sachant soutenus par une base civile solide, ils décident du jour du soulèvement, le 20 avril, et se séparent après avoir laissé la préparation entre les mains d'une junte présidée par Rodriguez del Barrio. Toutefois, le gouvernement découvre la conspiration et Rodriguez del Barrio, gravement malade, fait marche arrière.
Confronté à l'inefficacité de cette junte, Mola prend en charge la préparation du putsch, mais comme il n'est que général de brigade, il s'appuie sur l'autorité du chef de la conspiration, le lieutenant général Sanjurjo, alors exilé au Portugal. Mola, sous le pseudonyme de Director, étend son réseau aux garnisons, avec l'aide de l'Union Militaire Espagnole (UME), une société militaire. Comme ses dirigeants ne sont que commandants ou capitaines, ils ne peuvent pas affilier des généraux, mais en revanche, un grand nombre de membres de l'état-major. Finalement, la conspiration réussit à rallier non seulement des militaires mécontents et ennemis du régime, mais aussi une paire de généraux formellement républicains : Gonzalo Queipo de Llano, irrité parce que son ami Niceto Alcala Zamora vient d'être destitué de la présidence de la République et Miguel Cabanellas, avec lequel il avait évolué vers le lerrouxisme (politique d'Alejandro Lerroux) se rallient aux opposants au nouveau régime. En revanche, Mola ne parvient pas à convaincre Franco. Quatre ans auparavant, pendant l'été 1932, lors du procès de Sanjurjo pour rébellion militaire et alors qu'il encourait la peine de mort, Franco s'était refusé à le défendre avec une phrase cruelle : « Général, vous avez gagné le droit de mourir, non pas pour vous être soulevé, mais parce que vous avez échoué ». Depuis lors, Sanjurjo le haïssait. C'est pourquoi Franco se refuse à prendre part à ce complot.
Toutefois, tous les conjurés espèrent le persuader de les rejoindre. Angel Herrera Oria convainc Juan March, un financier espagnol, de déposer 500 000 pesetas à son nom dans une banque française, un montant similaire à celui destiné à Mola. Il finance aussi la location d'un avion britannique (bimoteur biplan De Havilland Dragon Rapide) piloté par un mercenaire, le capitaine Bebb, que Luis Bolín, correspondant d'ABC à Londres, fait envoyer aux îles Canaries par ordre de l'éditeur du journal ABC, Juan Ignacio Luca de Tena. Dans l'hypothèse du ralliement de Franco à la conspiration, l'appareil devait servir à le transporter au Maroc pour remplacer le général Agustín Gómez Morato, considéré comme loyal à la République. Les conjurés feront escale à Casablanca sans être inquiétés.
Coup d'État raté et l'enlisement
L'insurrection militaire de juillet 1936 survient après plusieurs mois de grèves, d'expropriations, de batailles entre paysans et gardes civils. Francisco Largo Caballero, chef de l'aile gauche du parti socialiste, avait demandé en juin d'armer les ouvriers ; mais Manuel Azaña avait repoussé cette proposition. Le soulèvement débute le 17 juillet au Maroc espagnol où Franco prend le commandement des troupes, après être arrivé en avion des îles Canaries via le Maroc français, mettant sa femme et sa fille en lieu sûr à Casablanca. Le putsch gagne l'ensemble de la métropole dès le lendemain. En fait seule une partie (les 2⁄5e) de l'Espagne s'est ralliée, c'est un échec technique. Quand l'insurrection éclate, le gouvernement républicain se trouve paralysé. Ses premiers communiqués, au bout de 24 heures confuses, se veulent rassurants, reconnaissant seulement qu'une partie de l'armée s'est soulevée au Maroc. À Séville, des travailleurs désarmés tentent en vain de s'opposer au soulèvement dirigé par Queipo de Llano. Le gouvernement, par crainte de les voir tomber entre de mauvaises mains, refuse de donner des armes aux travailleurs qui en réclament, menaçant de faire fusiller ceux qui leur en fourniraient.
Le gouvernement républicain tente une conciliation avec les militaires. Le président Manuel Azaña propose la mise en place d'un gouvernement de compromis à la place du Frente popular : le 18 juillet, il nomme Diego Martínez Barrio chef du gouvernement, mais doit rapidement constater l'échec de ses efforts. Ni du côté nationaliste avec Mola, ni du côté républicain avec le socialiste Francisco Largo Caballero, on ne veut de compromis. L'issue guerrière est inévitable, et dès le lendemain de sa nomination, Martinez Barrio démissionne, remplacé par José Giral. Le 17 juillet, à Barcelone, les militants de la CNT commencent à s'armer, dans les arsenaux et les chantiers navals. Leur détermination fait basculer de leur côté la Garde civile et la Garde d'Assaut, obligeant les militaires à capituler dans cette ville qui est la deuxième du pays. Quand le gouvernement décide de donner des armes à la population, celle-ci est, de fait, déjà armée. À Madrid, des armes sont finalement distribuées, là aussi, aux ouvriers, mais dépourvues de culasses. La population lance cependant un assaut, le 20 juillet, contre la caserne de la Montana, et s'en empare. Si certaines régions tombent rapidement (Navarre, Castille-et-León, Galice, Andalousie occidentale, grandes villes d'Aragon), le reste du pays demeure fidèle à la République. Madrid, Valence et Barcelone, malgré le soulèvement de la garnison locale, restent aux mains des républicains, grâce notamment aux milices ouvrières très vite mobilisées.
Au bout d'une semaine et après quelques gains nationalistes sur le terrain, le pays est coupé en deux zones de superficies à peu près égales : d'un côté les nationalistes, de l'autre les républicains, qui conservent les régions les plus riches, les plus industrielles et les plus urbanisées (Catalogne, Madrid, Guipuscoa, Biscaye, Asturies, Levant).
Révolution
En tentant ce coup d'État, les militaires ont déclenché la révolution dans le pays. Voyant les travailleurs armés, bien des patrons s'enfuient ou rejoignent le camp des nationalistes. En réaction, la population ouvrière saisit les entreprises, 70 % d'entre elles en Catalogne, 50 % dans la région de Valence, et instaure un contrôle sur les autres. Les paysans collectivisent les trois quarts des terres. L'ensemble des biens de l'Église est également saisi, les couvents deviennent des réfectoires pour les miliciens, des écoles, des salles de bal, etc. Les autorités légales ont perdu tout pouvoir, ne disposent plus, à quelques exceptions près, de forces de police et militaires. À la place, les syndicats et les partis de gauche mettent en place, là où ils sont implantés, les organes d'un nouveau pouvoir, organisent des milices pour combattre les nationalistes, réorganisent les transports, l'approvisionnement des villes, transformant des usines pour les besoins de la guerre.
Cependant, les partis et organisations ouvrières, tels que le PCE, le PSOE, l'UGT, la CNT et le POUM laissent le gouvernement en place : début septembre, José Giral cède la place à Francisco Largo Caballero qui donne deux ministères aux communistes ; en novembre, ce sont des anarchistes qui entrent au gouvernement ; peu à peu, celui-ci reconstitue une armée qui va s'opposer aux milices et supprimer les comités mis en place par les organisations ouvrières. En novembre 1936, tous les ministres (y compris les anarchistes) signent un décret sur la dissolution des milices et leur incorporation dans les forces de l'armée régulière. Celles qui refusent d'entrer dans l'armée du gouvernement ne reçoivent plus d'armes, ce qui a pu faciliter la victoire des nationalistes sur plusieurs fronts ; les tribunaux révolutionnaires sont remplacés par les tribunaux du régime précédent. Ainsi, si l'énergie de la gauche révolutionnaire dans les premiers jours du soulèvement avait tenu en échec les militaires, la révolution est peu à peu désarmée, sans qu'aucun parti ouvrier ne s'y oppose réellement[réf. nécessaire].
État de l'armée à la veille des combats
En principe, la loi de 1912 a établi la conscription et fixé le service militaire à trois ans ; en 1924, il est fixé à deux ans, puis à un an en 1930. Mais les cas d'exemptions sont innombrables et il est très inégalitaire (par exemple, on peut tout à fait légalement l'éviter moyennant le paiement d'une cuota). Par ailleurs, le budget ne permet ni instruction, ni entraînement, aussi les appelés sont fréquemment envoyés en permission de longue durée. De ce fait, en métropole, dans chaque division d'infanterie, trois régiments sur quatre sont en sommeil et le quatrième n'est pas aligné sur ses droits en effectifs.
D'après S. Balfour, en juillet 1936, il y aurait moins de 16 000 appelés présents sous les drapeaux et environ la moitié resteront fidèles à la République. Cependant, durant le conflit, ce sont près de trois millions d'hommes qui sont mobilisés, parfois dans le camp opposé à leurs idéaux. L'armée espagnole, avant la guerre, a une réputation plutôt médiocre, avec un matériel hors d'âge et des tactiques d'un autre temps, qui lui ont valu des revers humiliants et sanglants lors de la guerre du Rif au début des années 1920.
Rapport de forces
Les forces en présence sont équilibrées au commencement du conflit. Les effectifs de chaque camp sont estimés à environ 500 000 hommes au début de 1937. La livraison d'armes allemandes et italiennes permet une nette amélioration de l'armement de l'armée nationaliste. Les avions italiens se révèlent décisifs lors des premiers jours du conflit, en permettant aux troupes franquistes de franchir le détroit de Gibraltar. Des firmes étrangères telles que Ford et Texaco fourniront également, à crédit, camions et carburant en quantités importantes. De plus, les nationalistes disposent des troupes les plus aguerries : les Maures et les « Tercios » de la Bandéra (Légion étrangère espagnole). Stationnées au Maroc espagnol, elles sont commandées par des officiers qui ont l'expérience des guerres coloniales. Les républicains sont quant à eux progressivement équipés d'armes soviétiques, mais l'approvisionnement pose problème en raison du blocus maritime des puissances européennes, plus relâché du côté nationaliste. Moscou enverra aussi des conseillers militaires, essentiellement utilisés pour faire fonctionner les avions et les chars, ainsi que des commissaires politiques du Komintern, essentiellement pour assurer la répression au sein des forces communistes dissidentes, tels que les trotskistes et les militants du POUM.
Les problèmes majeurs, pour les républicains, se posent du côté de l'organisation. En effet, il s'agit d'une armée populaire créée de toutes pièces, et n'obéissant pas au gouvernement, car basée sur l'idée d'une défense populaire assurée par chaque citoyen, sans commandement centralisé. Devant l'échec de cette organisation, le gouvernement a tenté de créer une armée populaire sous la forme d'un corps national (en place au printemps 1937), avec une discipline et un commandement communs. Ces hésitations reflètent l'opposition entre communistes, tenants d'une armée organisée, et anarchistes, partisans d'une défense populaire. En règle générale, l'armée républicaine souffre d'une carence en officiers d'active qui ont pour beaucoup choisi de rejoindre le camp nationaliste. La plupart des bâtiments de la Marine sont restés aux mains de la République, mais les marins, sans leurs officiers, ne sont pas capables d'en faire un bon usage.
Guerre civile
Belligérants
Le camp « nationaliste » se fédéra par l'union des conservateurs, des monarchistes et des phalanges nationalistes de José Antonio Primo de Rivera, plus proche du fascisme. Ces sensibilités politiques divisées aux élections du se rejoignirent pour s'opposer au Front Populaire (Frente Popular). Ils se dénommaient eux-mêmes nacionales (« nationaux »), tandis que leurs opposants les appelaient fascistas (fascistes) ou facciosos (« factieux ») ; quand le général Franco prit leur tête, on se mit à les désigner également sous le nom de « franquistes ». Le camp républicain se composait quant à lui de différentes forces unies contre le front nationaliste. De nombreux militants, issus de tendances diverses (républicains laïcs et plutôt socialement conservateurs, anarchistes, communistes, socialistes, etc.), surnommés rojos (les « rouges ») par leurs ennemis, s'engagèrent aux côtés des forces armées loyales envers la République espagnole, certains pour défendre la démocratie parlementaire et d'autres pour tenter de constituer des formes alternatives de gouvernement.
Opérations
Sur le plan militaire, la guerre d'Espagne présente les caractéristiques suivantes. Il s'agit tout d'abord d'une guerre qui, sauf dans sa dernière phase, se déroule sur plusieurs fronts à la fois. La guerre comporte sur ces différents fronts une succession de phases de mouvement et de longues phases de guerre de position avec utilisation de tranchées. Les républicains, par tactique ou par obligation, sont souvent sur la défensive, en résistant d'ailleurs souvent bien. Leurs offensives sont presque toujours de faible ampleur, mal conçues, rapidement stoppées voire contrées, et se traduisent souvent par des pertes (humaines et matérielles) importantes. Cette situation contribue à affaiblir progressivement le camp républicain.
La guerre proprement dite commence fin juillet 1936 quand les troupes du Maroc (les plus compétentes et les mieux entraînées) emmenées par Franco traversent le détroit de Gibraltar le 5 août afin de rejoindre le reste de l'armée, composé notamment de 15 000 requetés carlistes dirigés par Mola. Au total, 62 000 troupes du Maroc servirent dans les forces nationalistes dont 37 000 sont engagées au printemps 1937. Les troupes marocaines progressent vers le nord, en attaquant durement les villes et villages rencontrés. Simultanément, dans le nord du pays, des combats opposent les républicains aux requêtes carlistes, en particulier au Pays basque et à proximité de la frontière française. Dans les zones contrôlées par la République, des mouvements de contre-offensive se lancent. Trois colonnes se forment pour essayer de reconquérir du terrain sur les territoires nationalistes ; la plus célèbre est sans doute la « colonne Durruti », du nom de son commandant, Buenaventura Durruti. Par ailleurs, les républicains ont reconquis Minorque mais échoué à prendre le contrôle du reste des Baléares.
En octobre, Franco doit faire un choix stratégique : aux portes de la capitale, il préfère détourner ses troupes au sud, vers Tolède pour aller sauver les insurgés assiégés dans l'Alcazar. Ceci laisse le temps aux Madrilènes d'organiser la défense. Lorsque les nationalistes atteignent Madrid en novembre 1936, la défense est acharnée : chaque rue est défendue (avec le célèbre slogan de La Pasionaria, « ¡No pasarán ! »). Autour de la capitale, plusieurs opérations ont lieu en février et mars 1937, en particulier la bataille du Jarama et la bataille de Guadalajara. Malgré des pertes très lourdes, la ville tient bon et en mars 1937, les nationalistes doivent se rendre à l'évidence : la prise de Madrid a échoué.
Ils décident donc de s'occuper d'abord des poches de résistances républicaines que sont le Pays basque et les Asturies. Une première campagne se déroule autour de Bilbao, que les républicains ont entourée d'une « Ceinture de Fer » qui n'a guère contribué à ralentir les nationalistes, qui parviennent à prendre la ville le 19 juin et à contrôler le reste de la province dans les jours suivants. En août, les combats se portent dans la région de Santander, qui tombe le 26 août. Les Asturies restent alors seules dans le nord de l'Espagne à rester sous contrôle de la République. Cette petite zone résiste longtemps mais doit capituler le 17 octobre, laissant ainsi les forces nationalistes entièrement maîtresses de la côte atlantique.
Entre temps, les républicains se lancent dans d'autres offensives difficiles, en particulier à Brunete et à Belchite, mais ces combats meurtriers ne leur permettent qu'une progression limitée. Dans les derniers jours de l'année 1937, les troupes républicaines engagent le combat pour Teruel qu'elles parviennent à prendre lors de combats qui se déroulent dans des conditions très rudes pour les deux camps, notamment en raison du grand froid qui règne à Teruel cet hiver-là. Cette opération est toutefois contrecarrée et la ville est reprise par les nationalistes après moins d'un mois. Après la reprise de Teruel, l'armée nationaliste poursuit l'offensive et parvient à gagner la côte, le 6 avril, coupant ainsi en deux le territoire contrôlé par les républicains. Ceux-ci essaient encore d'attaquer lors de la bataille de l'Èbre (à partir du 25 juillet 1938) mais c'est un nouvel échec : les républicains sont contraints de repasser l'Èbre au prix de pertes importantes. Dès lors, le sort du conflit est scellé : la Catalogne est conquise sans grande résistance en février 1939. Madrid est tombée après deux ans de combats et d'intenses bombardements par la légion Condor. Le reste de l'Espagne est enlevé dans le mois, les derniers combats ayant eu lieu à Alicante. Le 1er avril 1939, Franco peut annoncer que « la guerre est finie ».
Violences et exécutions
La guerre d'Espagne a été particulièrement violente, surtout lors des grandes batailles (comme la bataille de l'Èbre, mais surtout celle de Teruel). Mais la guerre a également été marquée par des tueries en dehors des combats à proprement parler. Il y a eu des exécutions, parfois sommaires, parfois organisées et même précédées de jugements hâtifs ou inexistants, comme lors des « sacas de presos ».
Lors de cette « révolution » des atrocités sont commises de part et d'autre. Bartolomé Bennassar explique ainsi : « Il y eut bien, face à face, deux volontés d'extermination, l'une plus organisée, c'est vrai, l'autre plus instinctive, l'une et l'autre exacerbées[14]. »
En zone nationaliste
Les militaires fidèles au gouvernement sont les premières victimes partout où les rebelles prennent le pouvoir (hors de tout combat). Il s'ensuit le massacre des militants et sympathisants des syndicats et organisations de gauche à partir de listes établies à l'avance. Au fur et à mesure de la progression des troupes rebelles et de la prise des villes et villages au tout début de la guerre, les militants et sympathisants de la République sont systématiquement arrêtés, emprisonnés ou fusillés. Ce seront ainsi des dizaines de milliers de victimes qui seront exécutées sommairement[15]. Un des plus grands massacres collectifs a lieu les 14 et à Badajoz, en Estrémadure, où de nombreux miliciens désarmés sont sommairement fusillés, lorsque les nationalistes, principalement des unités de la Légion, s'emparent de la ville. Ce massacre a été révélé pour la première fois par deux journalistes français et un journaliste portugais. Le bilan est à l'époque évalué à 2 000 victimes, mais il est, selon Hugh Thomas, plus proche de 200[16].
Au Pays basque, la répression frappe notamment le clergé catholique qui avait maintenu la présence de l'Église en territoire républicain alors que la hiérarchie avait choisi le camp nationaliste. Le 27 octobre 1936, 16 prêtres sont fusillés, d'autres sont emprisonnés ou expulsés de la région[17]. La fin de la guerre n'a pas signifié pour autant le retour à la paix. Les exécutions se poursuivront au cours des années suivantes, manifestant la soif de vengeance des vainqueurs caractérisant le régime dictatorial pendant de longues années et la misère et la terreur pour les vaincus[18]. Les lettres de dénonciation sont tellement nombreuses que la prescription des délits politiques non dénoncés est ramenée de quinze à deux ans dès janvier 1940[19].
En zone républicaine
Les massacres des opposants commencent dès le début de la rébellion. L'appartenance sociale ou politique suffit la plupart du temps dans l'acte d'accusation pour justifier une exécution[20]. Ce fut le cas par exemple pour les officiers de la garnison de Lérida, les officiers de la base navale de Minorque et ceux de Carthagène. Ce fut aussi le cas pour les députés de droite pourchassés en zone républicaine et dont 24 sont exécutés. Les prêtres et les religieuses sont parmi les autres principales victimes de ces massacres, notamment en Catalogne. Selon les études consacrées à la fureur qui a saisi l'Espagne en 1936[21], plus de 7 000 religieux dont 13 évêques, 4 184 prêtres, 2 365 moines et 283 religieuses ont été assassinés durant cette période[22]. Soit 88 % du clergé dans le seul diocèse de Barbastro (Aragon), dont l'évêque, Mgr Asensio Barroso, émasculé vivant avant d'être assassiné le . Neuf diocèses perdirent ainsi plus de la moitié de leur clergé, la seule appartenance à ce dernier étant justiciable d'une exécution sommaire. Ceux qui ont pu y échapper se trouvaient en zone nationaliste, ou avaient pu fuir, se cacher ou bénéficier de protections. À ces tueries s'ajoutèrent les incendies d'églises et de couvents, les profanations d'autels et de sépultures[23]. En septembre 1936, devant des réfugiés espagnols, le pape Pie XI dénonçait ce qu'il désignait comme une « haine de Dieu satanique professée par les républicains ».
À partir du 23 août, des tribunaux populaires (les « checas », du russe tchéka[24]) donnent un formalisme juridique aux exécutions. Des commissions d'épuration sont mises en place afin de recenser les suspects à partir de leurs antécédents sociopolitiques. En Asturies par exemple, elles dressent les listes des sympathisants des partis de droite dont les « plus chanceux » sont victimes d'expropriation[25]. Durant l'été 1936[26], en plus des 7 000 à 8 000 religieux, près de 2 000 phalangistes sont massacrés en zone républicaine, hors de tout combat, sans que le gouvernement ne condamne un seul instant ces crimes commis par ses propres partisans des milices syndicales (« les patrouilles de l'aube ») et sans que cela soit en représailles de fusillade du camp adverse. Des actes d'une grande violence frapperont notamment les religieuses ou les jeunes filles des organisations catholiques tombées entre les mains des républicains. La conséquence immédiate sera le ralliement de nombreux centristes catholiques aux militaires insurgés.
À Madrid, entre 1936 et 1939, selon César Vidal, près de 15 000 personnes auraient été fusillées[27]. Des exécutions sommaires massives ont lieu à partir notamment du 22 août 1936, et coûtent la vie à plusieurs anciens ministres de la République comme José Martínez de Velasco, Manuel Rico, Ramón Álvarez ainsi qu'à Melquíades Álvarez, chef du parti libéral-républicain et Fernando Primo de Rivera, frère du fondateur de la Phalange[28]. Les détenus politiques de Jaén transférés vers Madrid sont exécutés en chemin. À Malaga, le 30 septembre, 130 personnes sont fusillées[29],[30].
Du 2 au , cinq mille personnes sont fusillées à Paracuellos et Torrejón de Ardoz, et enterrées dans des fosses communes. Les victimes sont à la fois des détenus madrilènes évacués de la ville, des étudiants d'un collège catholique et les membres de familles aisées de la ville[31]. Les responsables seraient, selon certains historiens, Margarita Nelken, une députée socialiste, et Santiago Carrillo, qui continue de nier le rôle qui lui est attribué dans ces massacres. À partir de mars 1937, les victimes des massacres des républicains vont davantage concerner le camp républicain lui-même[32]. En effet, les tensions au sein même de l'Espagne républicaine conduiront à des affrontements internes sanglants (d’un côté anarchistes et communistes hétérodoxes, de l’autre le PSUC — parti inféodé à l'URSS stalinienne), qui conduiront à la chute de Barcelone. L'affrontement principal au sein du camp républicain a lieu en mai 1937 et aboutit à l'écrasement par les armes du courant révolutionnaire. Ces conflits internes qui ont vu les partisans libertaires et ceux du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) massacrés par des groupes d'intervention soviétiques soutenus par le NKVD expliquent pour une large part la dégradation de l'assise républicaine, incapable de reconquérir le terrain perdu sur les nationalistes.
Attitude des pays étrangers et interventions
Non-intervention de la France et du Royaume-Uni
En France, Léon Blum, de tout cœur avec les républicains reçoit une demande d'assistance le à laquelle il répond positivement, mais il doit faire marche arrière devant l'opposition de la droite, des radicaux (Édouard Herriot), du président modéré Albert Lebrun et du Royaume-Uni. Finalement, le choix est fait d'appliquer une politique de « non-intervention », seule notion permettant d'associer les Britanniques au règlement du conflit.
Côté britannique, le gouvernement de Neville Chamberlain et les élites britanniques voient l'Espagne comme un pays en pleine révolution « communiste » (les Britanniques refusent de se battre pour des « communistes espagnols »). De plus, tout est fait pour éviter un conflit avec les puissances totalitaires : on pense qu'en étant conciliants avec l'Allemagne, on peut arriver à s'entendre avec Hitler sur ses ambitions expansionnistes.
C'est dans ce contexte que Léon Blum propose le pacte de nonintervention, signé par la quasi-totalité des pays européens. Un comité est créé à Londres pour en définir les modalités. Chaque pays se voit chargé d'empêcher la livraison d'armes en Espagne : les Britanniques doivent assurer le respect d'un embargo sur les armes dans l'Atlantique, la France dans les Pyrénées, et l'Italie sur la côte méditerranéenne.
La France et le Royaume-Uni (envoi d'arme illégalisé le 31 juillet[33]) envoient cependant des armes aux républicains mais secrètement.
Participation italienne
L'aide italienne au camp nationaliste, limitée au début du conflit, devient massive dès la fin de l'année 1936. Elle se matérialise par des livraisons importantes de matériel (près de 700 avions et 950 chars) mais surtout par l'envoi de nombreux soldats. Le corps des volontaires italiens (CTV) atteint jusqu'à 50 000 hommes. Contrairement aux troupes allemandes, les Italiens sont bien intégrés dans les combats après leur défaite à la bataille de Guadalajara. Mussolini semble envoyer ses troupes davantage dans le but de renforcer son rayonnement que par affinité idéologique avec Franco. Même si le fascisme partageait son inspiration socialiste avec le nationalisme espagnol, Franco était un fervent catholique[réf. nécessaire] et un militaire de carrière conservateur, donc tout l'opposé d'un fasciste athée et révolutionnaire. Pour Mussolini la guerre en Espagne est l'occasion d'effectuer une propagande d'ampleur internationale. Mussolini a aussi des intérêts économiques (des armes italiennes sont vendues aux nationalistes) et stratégiques (utopie d'une mainmise sur la Méditerranée, qui passerait notamment par l'annexion des îles Baléares espagnoles[réf. nécessaire]). Mussolini espérait également placer un régent italien[réf. nécessaire] sur une partie de l'Espagne.
En mars 1938, les Italiens bombardent Barcelone, fief des républicains espagnols. Les quelque 3 000 morts, 5 000 blessés graves et 20 000 blessés légers[34] soulèvent l'indignation de la communauté internationale. Le pape Pie XI admoneste Mussolini.
Participation allemande
Serrano Suner, beau-frère de Franco, alors admirateur de Goering, demande de l'aide à l'Allemagne nazie pour que l'Italie n'ait pas la mainmise sur l'Espagne. L'Allemagne nazie participe au conflit aux côtés des nationalistes en engageant 10 000 hommes au plus fort du conflit, mais ce sont essentiellement des techniciens et instructeurs, peu de soldats. Les rares forces de combat sont limitées à quelques compagnies de chars et aux avions de la légion Condor.
Hitler se sert de cette guerre pour essayer le nouveau matériel et y gagne aussi sur le plan économique. Il a négocié en échange de son aide le contrôle des sociétés minières espagnoles. Le bombardement de civils à Guernica au Pays basque, le 26 avril 1937, par des pilotes envoyés par l'Allemagne et ayant décollé de Brême, préfigure les stratégies de la guerre totale appliquées plus tard, lors de la Seconde Guerre mondiale. Après cet événement, condamné par une bonne partie de la communauté internationale, l'aide allemande se réduit.
Autres aides aux nationalistes
Les nationalistes ont également obtenu l'aide du Portugal d'António de Oliveira Salazar qui enverra une légion de 20 000 hommes (appelés Viriatos). Toutefois, l'aide du Portugal s'arrêtera là. Le général Sanjurjo qui était en exil au Portugal ne fut pas autorisé à partir d'un aéroport officiel. Son avion dut décoller d'un terrain privé et s'écrasa dans un bois en bout de piste. Sanjurjo trouva la mort dans cet accident. Les troupes franquistes, n'étant pas autorisées à rentrer en terrain portugais, trouvèrent d'énormes difficultés pour franchir les cols de Somosierra et Guadarrama durement défendus par les républicains. Ce passage fut facilité par la désertion d'une compagnie de gardes civils entière.
On peut noter aussi le renfort plus anecdotique des 600 à 700 Irlandais de la Légion Saint-Patrick ou des 300 Français de la « Bandera Jeanne d'Arc »[35]. Aux États-Unis, les nationalistes purent compter dans les milieux industriels et financiers sur des sympathisants qui, par des livraisons de pétrole et de camions ou une aide financière, contribuèrent dans une mesure non négligeable à leur assurer la victoire. Ce fut notamment le cas de la Texas Oil Company, de Ford, de Studebaker ou de General Motors[36].
Participation de l'Union soviétique
L'URSS intervient timidement en faveur des républicains, notamment par l'intermédiaire du Komintern, au nom de la lutte contre le fascisme. Plusieurs généraux républicains, membres du PCE, comme Juan Modesto ou Enrique Líster, ne sont pas sortis du rang, mais avaient été formés en URSS où ils avaient trouvé refuge au début des années 1930. Mise en avant et largement vantée par la propagande communiste, l'aide réelle de l'URSS s'élève à « 630 avions, 330 tanks et moins de 1000 canons ». Les plaintes des combattants républicains et de ceux des Brigades internationales concernant la médiocrité et la vétusté de ce matériel sont nombreuses[37]. Le prix, lui, est élevé car les armes sont largement surfacturées et Staline exige en contrepartie que les réserves d'or de l'Espagne détenues par la République « soient mises en sécurité » en URSS où elles resteront après la fin de la guerre et ne seront jamais rendues[38].
L'URSS envoie peu d'hommes (seulement 2 000, pour la plupart des conseillers) et de plus les livraisons d'armes sont irrégulières et l'acheminement difficile vers certaines régions. Après les accords de Munich, l'aide soviétique décroît rapidement. Les Soviétiques encouragent et soutiennent également les Brigades internationales et cherchent à éliminer les marxistes non staliniens (principalement en Catalogne) et les anarchistes. La tiédeur de l'engagement soviétique peut s'expliquer par le pragmatisme de Staline : face à la menace grandissante de l'Allemagne hitlérienne envers l'URSS, il cherche à conclure des alliances militaires avec la France et le Royaume-Uni, cette préoccupation primant sur un soutien à une révolution prolétarienne internationale qui risquerait de lui aliéner ces pays. Ou, plus probablement, Staline a déjà l'idée d'un rapprochement avec l'Allemagne nazie, le pacte Ribbentrop-Molotov, peut-être parce qu'il a le sentiment d'avoir été marginalisé lors de l'accord naval entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne en 1935. Dès lors, parce qu'il chercherait à ménager le rival allemand, son soutien à la cause républicaine ne peut être que limité.[réf. nécessaire]
Brigades internationales
Aux côtés des républicains, des volontaires venus du monde entier, souvent des communistes, des marxistes, des socialistes ou des anarchistes, mais aussi des anti-fascistes plus modérés, se sont engagés dans des groupes qui ont pris le nom de Brigades internationales. Environ quarante mille étrangers, venus de 53 pays différents participèrent au conflit, bien que leur nombre à un instant donné n'ait jamais dépassé 18 000. Jusqu'à 5000[réf. à confirmer] Américains, réunis dans la Brigade Abraham Lincoln, participent aux brigades internationales[39]. Avant même la constitution des Brigades internationales, des étrangers participèrent à la colonne Durruti : la française Simone Weil ou le belge Louis Mercier-Vega en sont des exemples.
Autres aides aux républicains
Le Mexique, malgré les ressources limitées de ce pays, fournit « aux républicains vingt mille fusils Mauser, vingt millions de cartouches et de la nourriture »[40].
Bilan
Particulièrement violente, et durablement traumatisante, la guerre d'Espagne est tristement célèbre comme théâtre de multiples exactions. Elle vit en particulier les premiers bombardements militaires sur les civils, perpétrés par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, alliés de Franco, l'élimination du POUM et de ses responsables antistaliniens par le NKVD et des anarchistes par le Parti communiste espagnol, des massacres spontanés de suspects, d'hommes d'Église ou de membres des classes moyennes et dirigeantes par des anarchistes et des communistes dans les mois qui suivirent la sédition militaire, tandis que le nouvel État nationaliste se construisait à travers la terreur et l'épuration systématiques. En particulier, les franquistes refusèrent toutes les propositions adverses de compromis et poursuivirent, après leur victoire, une répression incessante et de très grande ampleur[41].
Cette guerre civile fut également le théâtre des prémices de la Seconde Guerre mondiale, les futurs belligérants européens commençant à s'y affronter plus ou moins directement : l'Allemagne d'Hitler et l'Italie de Mussolini apportèrent leur soutien à Franco, tandis que l'Union soviétique de Staline vendit des armes aux républicains (tout en cherchant la prise de pouvoir au sein de la République). La France et le Royaume-Uni choisirent la non-intervention et le blocus des exportations d'armes, mais laissèrent les Brigades internationales s'engager aux côtés des républicains. La guerre d'Espagne divisa et passionna les opinions publiques du monde entier. L'engagement de nombreux intellectuels et artistes auprès des combattants, en particulier dans les Brigades internationales, a contribué à lui faire acquérir très vite une dimension légendaire qui perdure.
Par ailleurs, pour certains historiens, la Seconde Guerre mondiale a débuté avec la guerre civile qui oppose en effet de 1936 à 1939 républicains et nationalistes en Espagne et qui fait environ 400 000 morts. Dès 1936, les Européens y voient un conflit à portée universelle : pour la gauche, elle marque l'expansion du fascisme, et pour la droite, elle révèle la menace du bolchévisme.
Victimes
Le chiffre des victimes reste difficile à quantifier. Les sources manquent parfois, soit qu'elles n'aient pas été constituées, soient qu'elles aient disparu. Quand elles existent, elles sont souvent manipulées ou accusées de l'être, et font donc encore parfois l'objet de controverse. Dans les deux camps, on a pu parler d'un million de morts (chiffre énorme pour un pays de 26 millions d'habitants), mais ce chiffre est largement considéré comme exagéré. Actuellement, les estimations les plus sérieuses varient entre 380 000 et 451 000 morts[réf. nécessaire] des conséquences directes de la guerre.
Les chiffres suivants[42] sont des estimations :
- 100 000 à 285 000 soldats morts au combat (pertes militaires directes)
- 10 000 à 15 000 civils morts des bombardements
- 40 000 à 200 000 exécutions en zone nationaliste
- 20 000 à 86 000 exécutions en zone républicaine
- 30 000 à 200 000 exécutions par le gouvernement franquiste entre 1939 et 1943
La seule bataille de l'Èbre aurait fait près de 60 000 victimes.
Il faut ajouter à ces chiffres la surmortalité due à la famine ou aux épidémies, mais le chiffre de ces victimes (estimé à 330 000[43]) est difficile à établir.
Réfugiés et exilés
La guerre a entraîné d'importants mouvements de population, souvent décidés dans la précipitation sans projet précis pour les personnes déplacées. Si certains de ces déplacements se sont faits à l'intérieur de l'Espagne, la guerre a surtout conduit des Espagnols à quitter leur pays, souvent de manière provisoire, parfois de manière définitive. Les premiers mois, voire les premiers jours de la guerre voient le début de l'exode : depuis le Pays basque, des républicains quittent le pays pour la France ; en Catalogne, ce sont des personnes méfiantes voire hostiles envers les républicains qui partent, par bateau, vers Marseille ou vers l'Algérie. Par la suite, de nombreuses personnes, républicaines pour la plupart, ont quitté l'Espagne. Les destinations ont été variées, mais c'est la France qui a été la plus choisie, les trois autres grands pays d'exil ou de refuge étant le Royaume-Uni, le Mexique et l'URSS.
En France même, ce sont les départements à proximité de l'Espagne[44], qui ont accueilli le plus de réfugiés, avec une forte immigration espagnole dans les villes de Bordeaux et de Toulouse, où résidaient déjà des Espagnols. Les autres départements de la côte Atlantique (Loire-Inférieure notamment) ont également été concernés, ainsi que le Massif central, les Bouches-du-Rhône et la région parisienne. L'accueil des arrivants a été très différent d'un endroit à l'autre : tantôt ils étaient bien reçus et faisaient même l'objet d'actions de solidarité, tantôt ils étaient regardés avec méfiance voire hostilité dans une France en crise marquée par certaines formes de xénophobie.
Cette émigration vers la France a connu un mouvement d'accélération important au cours de la bataille de l'Èbre et dans les mois suivants, dans un mouvement appelé la Retirada (retraite). En mars 1939, le nombre de réfugiés espagnols en France a été estimé à 440 000 personnes (d'après l'information de Valière au gouvernement français, 9 mars 1939). Devant un tel afflux, les autorités françaises se sont trouvées débordées, et certains de ces réfugiés se sont trouvés regroupés dans des « camps de concentration », suivant le terme employé officiellement à l'époque.
Le départ d'Espagne de toutes ces personnes n'a pas toujours été définitif. Certains, pendant la guerre, n'ont fait que passer par la France pour quitter le Pays basque occupé par les nationalistes, et rentrer par la Catalogne encore tenue par les Républicains. Toutefois, la plupart de ceux qui ont quitté le pays n'y sont pas revenus avant la fin de la guerre civile. Certains réfugiés sont retournés dans l'Espagne franquiste, en particulier quand le régime s'est adouci, d'autres ont attendu la transition démocratique. En réalité, pour de nombreux républicains espagnols, l'installation à l'étranger est devenue définitive, mais ces familles entretiennent le souvenir de la guerre civile. En 1939-1940, beaucoup de républicains demandent à s'engager dans les bataillons étrangers de l'armée française, malgré la méfiance des officiers français envers ces « Rouges ». Par la suite, ils sont nombreux à rejoindre la résistance française, les maquis (on parle de 60 000 maquisards espagnols dans le Sud-Ouest en 1944) et les Forces françaises libres. Lors de la libération de Paris, le premier détachement de l'armée Leclerc à entrer dans Paris est une compagnie composée en majorité d'espagnols, surnommée La Nueve.
L'écrivain et résistant communiste Jorge Semprún est l'une des figures les plus emblématiques de l'émigration républicaine.
Chronologie
1936
- 16 février : Victoire électorale du Frente Popular.
- 17 juillet et 18 juillet
- Putsch militaire, mené par Franco, Mola et Queipo de Llano ; ils contrôlent l'armée d'Afrique au Maroc espagnol, Séville, Cadix, Cordoue, Algésiras, Pampelune, Valladolid, Burgos.
- Le Premier ministre Santiago Casares Quiroga démissionne.
- 19 juillet
- Les putschistes sont rejoints par les garnisons de Salamanque, Ségovie, Cáceres, Oviedo, Saragosse et de la Galice.
- Formation du gouvernement de José Giral, avec des représentants de la gauche modérée.
- 20 juillet
- Échec du soulèvement nationaliste à Madrid et à Barcelone.
- Mort dans un accident d'avion du général José Sanjurjo, organisateur du putsch.
- 23 juillet : Installation de la junte nationaliste espagnole à Burgos.
- 24 juillet : Début de l'aide de la France aux Républicains espagnols.
- 30 juillet : Arrivée en Espagne des premiers avions italiens et allemands qui participeront au transport des troupes nationalistes au-dessus du détroit de Gibraltar depuis le Maroc.
- 1er août : Léon Blum propose la non-intervention en Espagne.
- 4 août : Avance de l'armée d'Afrique partie de Séville
- 8 août : La France ferme ses frontières avec l'Espagne.
- 14 août : Le colonel Juan Yagüe prend Badajoz, opérant ainsi la jonction entre les zones nationalistes du Nord et du Sud.
- 18 - 19 août : Federico Garcia Lorca est fusillé par des anti-républicains, à Grenade. Il avait 38 ans.
- 4 septembre : Prise d'Irun par les nationalistes.
- 5 septembre : Largo Caballero Premier ministre.
- 9 septembre : Conférence de Londres sur la non-intervention en Espagne.
- 27 septembre : L'armée nationaliste atteint Tolède et met fin au siège de l'Alcazar par les républicains où le colonel José Moscardó s'était retranché depuis le 22 juillet.
- En septembre : Le Komintern approuve la création des Brigades internationales en Espagne.
- 1er octobre
- Le général Francisco Franco est nommé par la junte de Burgos comme chef du gouvernement national.
- Le Pays basque vote son autonomie.
- 22 octobre : Autorisation par le gouvernement républicain de la création des Brigades internationales.
- 4 novembre entrée de la CNT dans le gouvernement Caballero.
- 7 novembre : Début de l'offensive nationaliste sur Madrid.
- 18 novembre : Reconnaissance officielle du gouvernement nationaliste par l'Italie et l'Allemagne.
- 23 novembre : Fin de la bataille de Madrid, Franco renonce à attaquer Madrid de front, l'offensive nationaliste a échoué.
- 17 décembre : La Pravda annonce qu'en Catalogne, le « nettoyage des trotskystes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé » : les communistes fidèles à Staline exercent une féroce répression contre leurs adversaires communistes libertaires ou anarchistes.
1937
- 6 février-28 février : Échec d'une nouvelle offensive franquiste sur Madrid, lors de la bataille du Jarama.
- 8 février : Prise de Malaga par le corps expéditionnaire italien.
- 8 mars : Bataille de Guadalajara, défense des forces italiennes dans le secteur de Madrid (8-18 mars).
- 18 mars : Les nationalistes encerclés à Guadalajara.
- 19 mars : Le général Mola déclenche son offensive dans le Nord.
- 19 avril : Décret transformant la Phalange en parti unique dans la zone nationale.
- 26 avril : Bombardement de Guernica, au Pays basque espagnol, par l'aviation allemande de la légion Condor : 1 500 civils sont tués.
- 3 mai : Écrasement des insurgés anarchistes et marxistes de Barcelone par l'État républicain, le Komintern et le Parti communiste espagnol, opposés à toute révolution prolétarienne au nom du front populaire antifasciste. Passivité et collaboration des anarchistes du gouvernement, défaitisme des dirigeants du POUM.
- 17 mai : Formation du gouvernement Negrín en zone républicaine.
- 3 juin : Mort du général nationaliste Emilio Mola dans un accident d'avion.
- 16 juin-17 juin : Mise hors-la-loi du POUM en zone républicaine et arrestation de ses principaux dirigeants.
- 19 juin : Chute de Bilbao devant l'armée nationaliste.
- 5 juillet-26 juillet : L'armée républicaine tente une opération de diversion lors de la bataille de Brunete, près de Madrid.
- En août, des unités militaires communistes mettent fin à la collectivisation des terres en Aragon, organisée depuis presque un an par le Conseil régional de défense d'Aragon).
- 24 août-27 septembre : Seconde opération de diversion des républicains lors de la bataille de Belchite, en Aragon.
- 21 octobre : Les franquistes achèvent la conquête des enclaves républicaines de la zone atlantique.Chute de Gijón et fin de la guerre dans le Nord.
- 28 octobre : Le gouvernement républicain est transféré à Barcelone
- 5 décembre : Offensive républicaine à Teruel et début de la bataille de Teruel.
- 19 décembre : Les républicains reprennent Teruel.
1938
- 8 janvier : Prise de Teruel par les républicains.
- 1er février : Franco forme son premier gouvernement.
- 22 février : Reprise de Teruel par les franquistes.
- 13 mars : La France rouvre ses frontières au transit d'armes vers la zone républicaine.
- 17 mars-19 mars : Les Italiens bombardent Barcelone, fief des républicains espagnols (voir bombardements de Barcelone).
- 5 avril : Le ministre socialiste Indalecio Prieto quitte le ministère de la défense sans avoir pu endiguer l'influence communiste et soviétique dans l'armée.
- 15 avril : Les forces franquistes atteignent la Méditerranée et coupent l'Espagne républicaine en deux (offensive du Levant).
- En juin, la France ferme à nouveau ses frontières avec l'Espagne républicaine.
- 24 juillet : Dernière grande offensive républicaine, sur l'Ebre.
- Août : Nouvelle crise politique républicaine: le troisième gouvernement Negrin.
- Octobre : Retrait des Brigades internationales
- 30 octobre : Contre-offensive franquiste sur l'Ebre.
- 16 novembre : Les républicains repoussés sur l'autre rive de l'Ebre.
- 23 décembre : Début de la campagne franquiste en Catalogne.
1939
- 15 janvier : La France autorise à nouveau le transit d'armes vers la république espagnole.
- 26 janvier : Chute de Barcelone, la Catalogne tombe aux mains des troupes franquistes, tandis que 450 000 réfugiés espagnols entrent en France où ils sont internés dans des camps.
- 5 février : Achèvement de l'occupation de la Catalogne par les franquistes (5-10 février).
- 25 février : Le Gouvernement français et le Gouvernement nationaliste Espagnol signent secrètement les accords Bérard-Jordana.
- 27 février : La France et le Royaume-Uni reconnaissent Franco.
- 28 février : Démission d'Azaña.
- 5 mars : Putsch intra-républicain du colonel Segismundo Casado (qui souhaitait négocier avec Franco) à Madrid (5-10 mars).
- 6 mars : Fuite du président Negrin et des principaux dirigeants républicains espagnols.
- 26 mars : Début de la reddition de l'armée républicaine (voir Offensive finale de la guerre d'Espagne).
- 26 mars : Avance finale des troupes franquistes : reddition des armées républicaines, chute de Madrid.
- 1er avril : Franco fait diffuser depuis Burgos l'« último parte », communiqué de victoire déclarant que les armées nationalistes ont atteint tous leurs objectifs militaires et que la guerre est terminée.
Monnaie
Les Nationalistes comme les Républicains frappèrent monnaie. Devant la pénurie d'espèces, des conseils régionaux, des villes, des entreprises, des coopératives… émirent des monnaies de nécessité.
Citations
- « Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas. Vous vaincrez parce que vous possédez une surabondance de force brutale, vous ne convaincrez pas parce que convaincre signifie persuader. Et pour persuader il vous faudrait avoir ce qui vous manque : la raison et le droit dans votre combat. Il me semble inutile de vous exhorter à penser à l’Espagne. J’ai dit. » Miguel de Unamuno in Discours à l'université de Salamanque, 12 octobre 1936.
- « La tragédie espagnole est un charnier. Toutes les erreurs dont l'Europe achève de mourir et qu'elle essaie de dégorger dans d'effroyables convulsions viennent y pourrir ensemble… Un tel cloaque, image de ce que sera demain le monde. » Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune, 1938, p. 151 ; cité in Jean Guéhenno, Journal des années noires, 28 avril 1942, Gallimard, 1947.
- « La falsification historique consiste à attribuer la responsabilité de la défaite espagnole aux masses ouvrières, et non aux partis qui ont paralysé, ou purement et simplement écrasé, le mouvement révolutionnaire des masses. Les avocats du POUM contestent tout simplement le fait que les dirigeants portent quelque responsabilité que ce soit, afin d'éviter d'avoir à assumer leur propre responsabilité. Cette philosophie de l'impuissance, qui cherche à faire accepter les défaites comme de nécessaires anneaux dans la chaîne des développements cosmiques, est parfaitement incapable de poser, et se refuse à poser, la question du rôle de facteurs aussi concrets que les programmes, les partis, les personnalités qui furent les organisateurs de la défaite. Cette philosophie du fatalisme et de la prostration est diamétralement opposée au marxisme, théorie de l'action révolutionnaire. » Léon Trotsky in La révolution espagnole (1930-1940), textes présentés par Pierre Broué, Minuit, 1975.
- « J'ai décrit notre armement ou plutôt notre manque d'armement, sur le front d'Aragon. Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent délibérément les armes de crainte qu'il n'en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement, s'en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire ; en conséquence la grande offensive d'Aragon qui eût obligé Franco à se retirer de Bilbao et peut-être de Madrid, ne fut jamais déclenchée. » George Orwell, Hommage à la Catalogne.
- « Personne n'est mieux placé que moi pour savoir quels étaient vos soucis pendant la guerre et ce que les républicains espagnols vous doivent. Je n'ai jamais cessé en privé de rétablir les faits quand la malice ou l'ignorance tâchaient de défigurer la vérité ; je me demande si un jour je ne devrai pas le faire en public, de mon vivant, puisqu'un jour mes Mémoires se publieront après un voyage ultime. » Lettre de Juan Negrín à Léon Blum, février 1948, citée dans Léon Blum, chef de gouvernement, p. 372.
- « Dans le cas espagnol, la menace communiste inexistante est le prétexte à une contre-révolution de type classique. » François Furet, Le Passé d'une illusion, 1995, p. 293.
Dans les arts
Œuvres d'art
- La Basilique Sainte-Croix del valle de los Caìdos
- Guernica, tableau de Pablo Picasso
- Melpomène 36 et Guernica, sculptures de René Iché
- S.E. el Generalissimo, affiche de propagande d'Antonio Canavate (1937)
Littérature
- L'espoir, roman d'André Malraux, 1937
- Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls), roman d'Ernest Hemingway, 1940
Chansons
- El paso del Ebro
- ¡A las barricadas!, de Valeriano Orobón Fernández (hymne de la CNT)
- Ceux d'Oviedo
- Die Thälmann-Kolonne (de)
- Los cuatro generales
- Barcelone 1936 de Komintern Sect
- Hijos del pueblo
- Juventud (hymne des FIJL)
- Viva la FAI (hymne a la gloire de la FAI et de la CNT)
- Les journées de mai (chanson sur les événements de mai 1937)
- Spanish Bombs de l'album London Calling de The Clash
- Barcelone de Ya Basta
- Si me quieres escribir
- Maria, paroles de Jean-Claude Massoulier, musique de Jean Ferrat, qui l’interprète : elle retrace la guerre d'Espagne à l'intérieur d'une même fratrie.
Photographies
- Mort d'un soldat républicain de Robert Capa ()
- Photographies de Gerda Taro
Cinéma
- Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls), Sam Wood, 1943.
- La Femme de l'anarchiste, Peter Sehr et Marie Noëlle, 2008.
- Land and Freedom, Ken Loach, 1995.
Notes et références
- Éric David, « La Condition juridique des volontaires Belges pendant la Guerre d'Espagne (1936-1939) », Revue belge d'histoire contemporaine, vol. XVIII, nos 1-2 « La Belgique et la guerre civile d'Espagne (1re partie) », (lire en ligne).
- Thomas 1997, p. 754
- Thomas 1997, p. 755
- Thomas 1997, p. 752
- Thomas 1997, p. 751
- Par métonymie avec la révolution sociale d'extrême-gauche de 1936 qui s'est concrétisée pendant cette période par des collectivisations et des expériences d'organisation sociale jusqu'alors inédites en Espagne, l'expression de « révolution espagnole » a été employée par certains historiens d'extrême gauche comme Gaston Leval dans Espagne libertaire, 36-39 : l'œuvre constructive de la Révolution espagnole ou encore Pierre Broué dans La révolution espagnole : (1936-1939) : Journée d'études du 18 mai 1969.
- Gaston Leval, Espagne libertaire - 36-39 (voir bibliographie ci-dessous).
- Pierre Broué, La Révolution espagnole, pages 32-33
- (es) Fernando García de Cortázar, Atlas de historia de España, editorial Planeta, 2005, p. 477. « Desde la primavera de 1934, atenta al avance de la derecha, la directiva del PSOE se manifestó resuelta a tomar el poder por la fuerza, rompiendo la legalidad republicana, y a practicar una política abiertamente revolucionaria. El único lugar donde los trabajadores estaban preparados para esa lucha era Asturias, y hacia allí se dirigieron todas las miradas cuando estalló la revolución de octubre, aplastada por el general Franco, que dirigió las operaciones militares desde Madrid. »
- A éclaircir : s'agit-il d'accords de désistement ?
- La notion de « tiers restant » mériterait un éclaircissement
- en représailles pour l'assassinat d'un officier socialiste des Gardes d'assaut, le lieutenant José del Castillo
- Hugh Thomas, The Spanish Civil War, (1961) p. 176
- Bennassar, p. 110
- Emilio Silva et Santiago Macías, Les fosses du franquisme, Calmann-Lévy, Paris, 2005 (ISBN 978-2-7021-3627-0).
- Thomas 1997. Thomas se fonde sur l'enquête qu'il a lui-même menée sur place en 1959.
- « Mourir à Madrid, transcription du film de [[Frédéric Rossif]], médiathèque des Territoires de la Mémoire, Liège »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Emilio Silva et Santiago Macías, Les fosses du franquisme, Paris, Calmann-Lévy, 2005. (ISBN 978-2-7021-3627-0)
- Angel Palomino, Biographies croisées, Grancher, 2005, p. 264.
- Bartolomé Bennassar, « Franco », Perrin, 1995, p. 121.
- Cf. Antonio Montero, Historia de la persecución religiosa en España (1936-1939)
- Stanley Payne et Javier Tusell, La Guerra civil. Una nueva vision del conflicto que dividio Espana, Madrid, 1996, p. 592-596.
- « Le pape et son lugubre cortège », Le Monde, .
- Antony Beevor, La Guerre d'Espagne, Le Livre de Poche, 2008, p. 161
- Bartolomé Bennassar, Franco, Perrin, 1995, p. 121-122.
- D'après l'historien Guy Hermet
- César Vidal, ibid.
- Bartolomé Bennassar, Franco, Perrin, 1995, p. 120.
- Bartolomé Bennassar, Franco, Perrin, 1995, p. 120
- Robert Brasillach, comme d'autres écrivains ou journalistes en reportage du côté nationaliste en Espagne, publia plusieurs récits d'atrocités commises dans le camp républicain, témoignant par exemple de l'extermination de familles entières, père, mère et enfants, et de l'exposition publique de leurs cadavres.
- César Vidal, « Paracuellos, le Katyn espagnol », La Nouvelle Revue d'histoire, juillet-août 2006.
- Guy Hermet, La tragédie espagnole dans « les collections de l'Histoire », avril-juin 2006.
- « Envoi d'armes »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
- Bennassar, p. 232.
- Sylvain Roussillon, Les Brigades internationales de Franco, Éditions Via Romana, 2012
- Beevor 2008, p. 258.
- Sygmunt Stein, Ma Guerre d'Espagne, 1956, Paris, Éditions du Seuil, 2012, postface de Jean-Jacques Marie p.252-254
- Sygmunt Stein, idem, p.254
- André Kaspi, Franklin Roosevelt, Paris, Fayard, 1988, (ISBN 978-2-213-02203-1), p. 376
- Beevor 2008, p. 261.
- Bennassar 2004, en part. 3e partie, ch. 5 : « Une répression scandaleuse par son ampleur et sa durée »
- Chiffres donnés par Guy Hermet (La guerre d'Espagne), qui lui-même se réfère à Gabriel Jackson et Hugh Thomas.
- David Martin Rubio, Ibid
- « Dante Par Mantarani Chez Bernat Esparza Et Francesc Pujols », sur Internet Archive http://archive.org/, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Répertoire bibliographique et filmographique
- Œuvre mutualiste, Filmographie : Guerre et Révolution Espagnole 1936-1939, CNT-f, Paris, 1re édition 1995, mise à jour septembre 2011 texte intégral
- (es) Carlos José Márquez, Cómo se ha escrito la Guerra Civil española, ediciones Lengua de trapo, 2006.
- Juan García-Durán, La Guerra civil española: fuentes, archivos, bibliografía y filmografía, Crítica, Barcelone, 1985. (ISBN 978-84-7423-266-0).
- Témoignages et sources
- Víctor Alba, Histoire du POUM, éditions Champ Libre, 1975.
- Miguel Amorós, Durruti dans le labyrinthe, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2007.
- Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la Lune, 1938.
- Franz Borkenau, Spanish Cockpit. Rapport sur les conflits sociaux et politiques en Espagne (1936-1937), 1937. Éditions Champ Libre, 1979. (ISBN 978-2-85184-108-7).
- Gerald Brenan, Le Labyrinthe espagnol. Origines sociales et politiques de la Guerre civile, éditions Champ Libre, 1984.
- Robert Brasillach (en collaboration avec Maurice Bardèche), Histoire de la Guerre d'Espagne, Plon, 1939. C'est à la suite du début du conflit (auquel Brasillach avait assisté) qu'ils se revendiquèrent ouvertement du fascisme.
- Juan Breá et Mary Low, Carnets de la guerre d'Espagne (Red Spanish notebook), Londres, 1937. Éd. française, Verticales, 1997. (ISBN 978-2-84335-071-9). Un témoignage de deux artistes surréalistes engagés dans le POUM.
- Roberto Buería Julían, Le choc des deux Espagnes, Éditions Hugues de Chivré, 2007
- Henry Chazé, Chronique de la Révolution espagnole, Union communiste (1933-1939), éditions Spartacus, Paris, 1979.
- César Covo, La guerre, camarade !, Éditions Atlantica, Biarritz, août 2005, 254 p. (ISBN 978-2843948299).
- Christine Diger, Un automne pour Madrid. Histoire de Théo combattant de la liberté, Éditions Atlantica, 2005
- Pierre Dumas (résistant) ("Viva la muerte", le drame espagnol), (Euskadi).
- Marcelino Ferrer (en collaboration avec Michel Valière, ethnologue et Sylvie Coindeau), Camino : itinéraire d'un réfugié politique républicain espagnol, Limoges, CIPA, 1994. diffusion ARPE. Ce témoignage est celui d'un ouvrier barcelonais déplacé jusqu'à la frontière française et enfermé dans un camp à Argelès
- (en) Ronald Fraser, Blood of Spain, trad. espagnole Recuerdalo tu y recuerdalo a otros, 1979. témoignages de combattants, de militants ou de victimes inconnus de la guerre civile
- Antoine Gimenez & Les Giménologues, Les Fils de la Nuit - Souvenirs de la guerre d'Espagne, éditions L'Insomniaque & Les Giménologues 2006. [lire en ligne]
- Eduardo de Guzmán, La Mort de l'Espoir, éditions No Pasaran, 2008. Témoignage des premiers et derniers jours de la Guerre Civile Espagnole à Madrid jusqu'aux quais du port d’Alicante et sa fin.
- Hanns-Erich Kaminski, Ceux de Barcelone, 1937. Éditions Allia, 1986. Kaminski se trouvait à Barcelone, aux côtés des anarchistes, pendant les mois décisifs de la Révolution espagnole.
- Arthur Koestler, Un Testament espagnol (en) (Spanish Testament - Dialogue with death), 1937 Récit de la prise de Malaga et de son emprisonnement à Séville.
- Katia Landau, Le Stalinisme en Espagne, éditions Spartacus, 1938.
- Joaquin Maurin, Révolution et contre-révolution en Espagne, éditions Rieder, 1937 Préface de Victor Serge.
- Pablo Neruda, « J'avoue que j'ai vécu » dans L'Espagne au cœur, Denoël, 1978, (ISBN 978-2-07-037822-7).
- George Orwell, Hommage à la Catalogne, 1938. Éditions Champ Libre, 1982. Récit de sa participation à la Guerre d'Espagne dans les rangs du POUM.
- Léo Palacio, 1936 : La Maldonne espagnole ou la guerre d'Espagne comme répétition générale du deuxième conflit mondial, préface d'André Fontaine, Éditions Privat, 1986
- Abel Paz, Barcelone 1936, (ISBN 978-2-903383-66-4). Récit autobiographique d'un anarchiste dans Barcelone et les collectivités catalanes, et points de vue critique sur les collaborations et le mouvement anarchiste espagnol de l'époque.
- Abel Paz, Chronique passionnée de la Colonne de Fer, Paris, Nautilus, 2002.
- Nestor Romero, Los Incontrolados, chronique de la Columna de hierro, éditions Acratie, 1997, (ISBN 978-2-909899-08-4). L'histoire de la Colonne de fer retracée au moyen d’interviews de certains survivants et de nombreux documents publiés à l’époque.
- Antoine de Saint-Exupéry, « Écrits de circonstances : L'Espagne ensanglantée » in l'Intransigeant, août 1936 et « Madrid » in Paris Soir, juillet 1937.
- Joan Sans Sicart, Commissaire de choc - L’engagement d’un jeune militant anarchiste dans la Guerre civile espagnole, éditions Atelier de création libertaire 2007.
- Sygmunt Stein, Ma guerre d’Espagne. Brigades internationales : la fin d’un mythe, Seuil. Traduit du yiddish par Marina Alexeeva-Antipov, Paris, Seuil, 2012
- Simone Weil, « Journal d’Espagne » et « Non-intervention généralisée » in Écrits historiques et politiques, Coll. Espoir, Paris, Gallimard, 1960.
- Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937 par un « Incontrôlé » de la Colonne de fer, traduit de l'espagnol par Guy Debord et Alice Becker-Ho, édition bilingue, Champ Libre, 1979. [lire en ligne]
Études générales
- Antony Beevor, « Guerre d'Espagne : vérités et mensonges », Le Point, no 1776, , p. 114 (lire en ligne)
- Antony Beevor (trad. Jean-François Sené), La Guerre d'Espagne, Paris, Le Livre de poche, coll. « Littérature & Documents », , 893 p. (ISBN 2-253-12092-8 et 978-2-253-12092-6)
- Bartolomé Bennassar, La guerre d'Espagne et ses lendemains, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 548 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN 2-262-02001-9 et 978-2-262-02001-9, BNF 39258411, présentation en ligne)
- Jean-François Berdah, La démocratie assassinée : la république espagnole et les grandes puissances : 1931-1939, Paris, Berg International, coll. « Écritures de l'histoire », (ISBN 2-911289-25-0, BNF 37719208)
- Burnett Bolloten, La Révolution espagnole : la gauche et la lutte pour le pouvoir, Paris, Éditions Ruedo Ibérico, 1977, (OCLC 3689855).
- Burnett Bolloten, La Guerre d'Espagne. Révolution et contre-révolution (1934-1939) [« The Spanish civil war »], Marseille, éditions Agone, , 1184 p. (ISBN 978-2748902143)Un ouvrage fondamental pour saisir les conflits dans le camp républicain.
- Franz Borkenau (trad. Michel Pétris), Spanish cockpit : rapport sur les conflits sociaux et politiques en Espagne, 1936-1937 [« The Spanish cockpit »], Paris, Éditions Champ libre, , 283 p., 25 cm (ISBN 2-85184-108-4 et 978-2-85184-108-7, BNF 36599276)
- Gerald Brenan (trad. Monique et André Joly), Le Labyrinthe espagnol : origines sociales et politiques de la guerre civile [« The Spanish labyrinth: an account of the social and political background of the Spanish civil war »], Paris, Éditions Champ libre, (1re éd. 1962), 466 p., cartes ; 25 cm (ISBN 2-85184-146-7 et 978-2-85184-146-9, BNF 34750315)
- Pierre Broué et Émile Témime, La Révolution et la guerre d'Espagne, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Arguments », (réimpr. 1979) (1re éd. 1961), 542 p., cartes, couv. ill. ; 22 cm (ISBN 2-7073-0051-9 et 978-2-7073-0051-5, BNF 36993526)
- (en) Warren H. Carroll, Last Crusade : Spain 1936, Christendom Press, , 232 p. (ISBN 0-931888-67-0 et 978-0-931888-67-0)
- François Godicheau, La guerre d'Espagne : de la démocratie à la dictature, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard : histoire » (no 492), , 127 p., ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 18 cm (ISBN 2-07-031846-X et 978-2-07-031846-9, BNF 40227387)
- Gilbert Grellet, Une été impardonnable - 1936 : la guerre d'Espagne et le scandale de la non-intervention, Paris, Albin Michel, , 280 p. (ISBN 978-2-226-32000-1)
- Guy Hermet, La Guerre d'Espagne, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 124), , 339 p., couv. ill. en coul. ; 18 cm (ISBN 2-02-010646-9 et 978-2-02-010646-7, BNF 35009550)
- Arnaud Imatz (dir.), La guerre d'Espagne revisitée, Paris, Economica, 2e éd., 1993, 198 p. (ISBN 2-7178-2453-7)
- Jean Jour, La guerre d'Espagne en images : 1936-1939, Paris, Dualpha, 143 p., ill., couv. ill. ; 30 cm (ISBN 2-912476-23-2 et 978-2-912476-23-4, BNF 37718431)
- Jean-Philippe Luis, La guerre d'Espagne, Toulouse, Milan, coll. « Les essentiels Milan » (no 213), , 63 p., ill., couv. ill. ; 18 cm (ISBN 2-7459-0553-8 et 978-2-7459-0553-6, BNF 38902574)Une synthèse très accessible.
- Pío Moa, La Guerre D'Espagne, éditions Tallandier, coll. « Miroir Historique », (ISBN 2-84734-277-X et 978-2-84734-277-2)
- Felix Morrow (trad. Denise Avenas), Révolution et contre-révolution en Espagne : 1936-1938 [« Revolution and counter-revolution in Spain »], Paris, Éditions la Brèche, , 248 p., couv. ill. ; 22 cm (ISBN 2-902524-01-3, BNF 34596041, lire en ligne)
- Michel Papy (textes rassemblés et présentés par), Les Espagnols et la guerre civile : actes du colloque, Pau, novembre 1996, Biarritz, Atlantica, , 440 p., couv. ill. ; 21 cm (ISBN 2-84394-131-8 et 978-2-84394-131-3)
- Stanley Payne (trad. Gérard Grenet), La guerre d'Espagne. L'histoire face à la confusion mémorielle, Paris, Cerf, 2010, 615 p. (ISBN 978-2-204-09248-7)
- Patrick Pépin, Histoires intimes de la guerre d'Espagne : 1936-2006 : la mémoire des vaincus, Paris, Nouveau monde, , 207 p., couv. ill. en coul. ; 21 cm ; 2 disques compacts (ISBN 2-84736-157-X et 978-2-84736-157-5, BNF 40181743)
- (es) Paul Preston, El holocausto espanol : Odio y exterminio en la Guerra Civil y despues, Debate Editorial, , 768 p. (ISBN 978-8483068526)Ouvrage de référence.
- Carlos Semprún Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne : socialistes, communistes, anarchistes et syndicalistes contre les collectivisations, Paris, les Nuits rouges, coll. « Les nuits rouges » (no 14), , 334 p., ill., couv. ill. en coul. ; 20 cm (ISBN 2-913112-17-X et 978-2-913112-17-9, BNF 39016562)
- Hugh Thomas, La Guerre d'Espagne, Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-08559-2)
- Pierre Vilar, La guerre d'Espagne : 1936-1939, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 2338), (réimpr. 1990 et 1994), 5e éd. (1re éd. 1986), 125 p., cartes ; 18 cm (ISBN 2-13-053112-1 et 978-2-13-053112-8, BNF 38902601)
- (es) Ricardo de La Cierva, Historia actualizada de la Segunda República y la Guerra de España, 1931-1939 : con la denuncia de las últimas patrañas, Madrid, Ed. Fénix, coll. « Serie Máxima », , 1176 p., ill. ; 25 cm (ISBN 84-88787-43-X et 978-84-88787-43-9, BNF 39085679)
- Pilar Martínez-Vasseur (coordonné par), La Guerre civile espagnole (1936-2006) : du réel au légendaire : textes présentés au colloque international sur la Guerre civile espagnole du 20 au 22 mars 2006 / organisé par le CRINI, Centre de recherche sur les identités nationales et l'interculturalité, Nantes, Université de Nantes, , 167 p., ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN 2-916424-04-0 et 978-2-916424-01-9, BNF 40962956)
Études sur des aspects particuliers
- José Peirats (trad. Amapola Gracia et Philippe Cazal, préf. Freddy Gomez), Une révolution pour horizon les anarcho-syndicalistes espagnols, 1869-1939 [« Los anarquistas en la crisis política española »], Paris, Confédération nationale du travail-Région parisienne Libertalia, (ISBN 978-2-918-05920-2).
- Guillaume Goutte, Passeurs d'espoir réseaux de passage du Mouvement libertaire espagnol : 1939-1975, Saint-Georges-d'Oléron (Charente-Maritime, Éd. libertaires, (ISBN 978-2-919-56830-7).
- Martha A. Ackelsberg, La vie sera mille fois plus belle - Les Mujeres Libres, les anarchistes espagnols et l’émancipation des femmes, éditions Atelier de création libertaire 2010, sur le rôle des femmes libertaires dans la guerre d'Espagne, notice BNF.
- Mary Nash, Femmes Libres : Espagne, 1936-1939, La pensée sauvage, 1977.
- Mary Nash, L’action des femmes dans la guerre d’Espagne, in Encyclopédie politique et historique des femmes - Europe, Amérique du Nord, dir. Christine Faure, PUF, 1997.
- Miguel Amorós (trad. Jaime Semprun), Durruti dans le labyrinthe, Paris, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, (ISBN 978-2-910-38625-2).
- (es) Miguel Amorós, Maroto, el héroe : una biografía del anarquismo andaluz, Barcelona, Virus Editorial, (ISBN 978-8-492-55931-2)
- Antonio Téllez Sola, Sabaté, Guérilla urbaine en Espagne (1945-1960), Toulouse (BP 2062, 31018 Cedex, Éd. Repères-Silena, (ISBN 978-2-907-96601-6).
- Carlos Semprún Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne : socialistes, communistes, anarchistes et syndicalistes contre les collectivisations, Paris, les Nuits rouges, (ISBN 978-2-913-11217-9).
- Général Walter G. Krivitsky, J'étais un agent de Staline, Champ Libre, Paris, 1979. Récit des exactions et de la stratégie des services secrets soviétiques durant la guerre par un ancien agent passé à l'Ouest.
- Gordon Thomas et Max Morgan-Witts, Les dernières heures de Guernica, Nouveau Monde, .
- Gaston Leval, Espagne libertaire - 36-39, publié en 1971, repris en 1983 par les Éditions du monde libertaire. Rééd. 2002 (ISBN 978-2-912339-21-8) Textes et illustrations disponibles aussi en ligne sur Description des expériences des collectivités en Espagne.
- Vernon Richards, Enseignement de la révolution espagnole, Acratie, La Bussière, 1997. (ISBN 978-2-909899-09-1). Point de vue critique et politique sur le mouvement anarchiste espagnol de l'époque.
- Jean-François Berdah, Épuration et répression politique en Espagne pendant la guerre d’Espagne et la post-guerre (1936-1945) (2003).
- Pierre Renouvin et René Rémond (dir.), Léon Blum, chef de gouvernement. 1936-1937, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, coll. « Références », 1981 [1re éd. 1967]
- Revue Bilan, Contre-révolution en Espagne, 10/18.
- (es + fr) Pierre Salou Olivares et Véronique Salou Olivares (préf. Michel Reynaud), Los republicanos españoles en el campo de concentracion nazi de Mauthausen : el deber colectivo de sobrevivir, Paris, Tirésias, coll. « Ces oubliés de l'histoire », , 883 p. (ISBN 978-2-915-29327-2).
- Félix Carrasquer, Les Collectivités d’Aragon, Espagne 36-39, Paris, CNT - Région parisienne, , 292 p. (ISBN 2-9516163-3-3). Description des expériences des collectivités en Espagne.
- Anne-Aurore Inquimbert, Un officier français dans la guerre d'Espagne carrière et écrits d'Henri Morel, 1919-1944, Rennes Vincennes, Presses universitaires de Rennes Service historique de la défense, coll. « Histoire », , 304 p. (ISBN 978-2-753-50883-5).
- Frank Mintz, L'autogestion dans l'Espagne révolutionnaire, 1970 (republié en 1976), Paris, Maspero
- La CGT-SR et la révolution espagnole - De l’espoir à la désillusion - juillet 1936-décembre 1937 de Jérémie Berthuin, Éd. CNT-RP Problèmes et critiques politiques, notamment la non-intervention française.
- Cedric Dupont, Ils ont osé! : Espagne, 1936-1939 : chroniques, témoignages, reportages-- de l'époque, Paris, Editions du Monde libertaire, (ISBN 978-2-903-01383-7, ISSN 0184-1513).
- Bravo Morata, Madrid pendant la Guerre civile, 32 mois de siège, Paris, Hachette, 1973.
- (es) Enrique Sacanell et Ruiz de Apodaca., El general Sanjurjo, héroe y víctima : el militar que pudo evitar la dictadura franquista, Madrid, La Esfera de los Libros, , 279 p. (ISBN 978-8-497-34205-6, OCLC 60499539).
- (es) Enrique Sacanell, 1936 : la conspiración, Madrid, Síntesis, (ISBN 978-8-497-56615-5).
- Herbert Southworth, La Destruction de Guernika, Paris, Ruedo Ibérico, 1975.
- George Orwell, Hommage à la Catalogne, 1938 (annexes descriptives des évènements politiques durant la guerre)
Documentaires
- 30 ans dans les ténèbres, au sujet d'un homme s'étant caché durant des années, 2012.
- Un autre futur (en 2 volumes vidéo) : « L'Espagne rouge et noir » (1990) et « Contre vents et marées » (1995) de Richard Prost, Les films du village, voir en ligne.
- Caudillo 1975-1977. Film documentaire de Basilio Martín Patino.
- Diego (vidéo) : documentaire/interview d'un militant anarchiste (Abel Paz) ayant vécu l'insurrection révolutionnaire espagnole
- Franco et la guerre civile en Espagne, Production SAGRADA TV, ARTE, Espagne 2005.
- J'en garde la trace, (la Bataille de l'Ebre) novembre 2004. Film documentaire de Neus Viala, en version française et en version catalane DVCAM. Existe en DVD et VHS. Production et diffusion : Cultures et Communication.
- Journal de Rivesaltes 1941-1942 de Jacqueline Veuve, 1997.
- No Pasarán, Album Souvenir 2003. Film documentaire d'Henri-François Imbert.
- Spanien! (Espagne!) 1973. Film documentaire de Peter Nestler.
- Unversöhnliche Erinnerungen 1979. Film documentaire de Klaus Volkenborn, Johann Feindt et Karl Siebig.
- Victoire de la vie 1937. Film documentaire de Henri Cartier-Bresson, voir en ligne. Produit par la centrale sanitaire internationale. 112 min. Noir et blanc. Film sur l'entraide médicale au service de l'Espagne républicaine assaillie par les troupes du Général Franco. (Mk2 Éditions, 2006)
- L'Espagne vivra 1938. Film documentaire d'Henri Cartier-Bresson, voir en ligne. Produit par le Secours populaire de France et des Colonies. 43 min. Noir et blanc. Second documentaire de l’auteur sur la Guerre d'Espagne. (Mk2 Éditions, 2006)
- Mourir à Madrid de Frédéric Rossif, produit par Nicole Stéphane, 1963.
- Un 14 juillet 1939 d'Irène Tenèze produit par son auteur avec Les Films d'Ici (1983-1985)
- Le Mur des Oubliés de Joseph Gordillo (2008)
- La Suisse et la guerre d'Espagne 1936-1939 La solidarité réalisé par Daniel Künzi (2002)
- Les tombes perdues des Brigades internationales, documentaire télévisé par l'historien militaire canadien Norm Christie, Breakthrought Films & The History Channel, 2007.
Œuvres écrites de fiction
- Max Aub, Le labyrinthe magique Série de six romans sur la Guerre civile.
- Arturo Barea, La Forge, Gallimard, 1948.
- André Malraux, L'espoir, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-070-39432-6). La résistance, les milices populaires et la bataille de Madrid du côté républicain. Malraux fut l'organisateur, le coordinateur technique et le chef de l'escadrille España, rattachée à l'aviation populaire espagnole au début de la guerre civile.
- Ernest Hemingway, Pour qui sonne le glas, Paris, France loisirs, (ISBN 978-2-744-12561-4).
- Jean Vautrin et Dan Franck (Un volume des aventures de Boro), Les noces de Guernica, Paris, Fayard, (ISBN 978-2-213-59256-5)
- René Grando, Les babouins du zoo de Barcelone : roman, Perpignan France, Trabucaire, (ISBN 978-2-905-82850-7).
- Javier Cercas, Les soldats de Salamine : roman, Arles, Actes Sud, (ISBN 978-2-742-73935-6).
- Enki Bilal et Pierre Christin, Les Phalanges de l'Ordre noir, Neuilly-sur-Seine France Montréal, Dargaud Dargaud Canada, (ISBN 978-2-205-01569-0).
- Juan Manuel Florensa, Les mille et un jours des Cuevas : roman, Paris, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-21516-1).
- Lydie Salvayre, Pas pleurer, Paris, Le Seuil, Prix Goncourt 2014.
Œuvres de fiction cinématographiques
- Espoir, sierra de Teruel d'André Malraux.
- Fünf Patronenhülsen de Frank Beyer, 1960.
- Pour qui sonne le glas d'après le roman d'Ernest Hemingway.
- La fête espagnole (1961)
- La Guerre est finie d'Alain Resnais, 1966.
- La lengua de las mariposas (La langue des papillons) de José Luis Cuerda (1999) basé sur le roman de Manuel Rivas Qué me quieres amor?.
- Land and Freedom, de Ken Loach, 1995.
- Libertarias (Femmes libertaires) de Vicente Aranda, 1995.
- Fiesta de Pierre Boutron, 1995.
- Soldados de Salamina de David Trueba, 2002.
- Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, 2006.
- Balada triste d'Álex de la Iglesia, 2010
- La buena nueva d'Helena Taberna, 2008
Articles connexes
- Semaine tragique (Espagne) (été 1909)
- Soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne
- Aide militaire étrangère pendant la guerre d'Espagne
- Terreur rouge
- Terreur blanche
- Sacas de presos
- Révolution sociale espagnole de 1936
- Brigades internationales
- Retirada
- Réfugiés et exilés de la guerre d'Espagne
- Journées de mai 1937 à Barcelone
Liens externes
- Affiches d'époque.
- (es) Chants de la guerre d'Espagne.
- La Cucaracha : chants, chronologie et histoire de la guerre d'Espagne.
- Espagne au Cœur : 2e République, guerre, résistance, exil.
- (fr) (es) (ca) (en) No Pasaran 36.
- (fr) Article de Paul Preston