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Al-Jumua

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62e sourate du Coran
La réunion
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original سُورَةُ ٱلْجُمُعَةِ, Al-Jumua
Titre français La réunion
Ordre traditionnel 62e sourate
Ordre chronologique 110e sourate
Période de proclamation Période médinoise
Année de proclamation 624-627
Nombre de versets (ayat) 11
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Al-Jumua (arabe : سُورَةُ ٱلْجُمُعَةِ, français : La réunion) est le nom traditionnellement donné à la 62e sourate du Coran, le livre sacré de l'islam. Elle comporte 11 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant la période médinoise.

Origine du nom

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Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La réunion[2], en référence au contenu du neuvième verset : « 9. Ohé, ceux qui adhèrent, quand nous appelons à la prière, le Jour de la Réunion, hâtez-vous vers la Mémoire d’Allah, délaissez toute vente, cela vaudrait mieux pour vous. Ah, si vous saviez ! »

Il n'existe à ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. Néanmoins selon une chronologie musulmane attribuée à Ǧaʿfar al-Ṣādiq (VIIIe siècle) et largement diffusée en 1924 sous l’autorité d’al-Azhar[3],[4], cette sourate occupe la 110e place. Elle aurait été proclamée pendant la période médinoise, c'est-à-dire schématiquement durant la seconde partie de la vie de Mahomet, après avoir quitté La Mecque[5]. Contestée dès le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a été revue par Nöldeke[7],[8], pour qui cette sourate est la 94e.

Selon Nöldeke[Note 1] et Schwally, cette sourate est un mélange de textes de deux périodes différentes. À l’inverse, Blachère et Bell considèrent qu’elle illustre la vie de Mahomet après la rupture avec les juifs de Yathrib[9].

Interprétations

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Versets 9-11 : ordres sur la prière

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Selon Bell, il n’existe pas de lien entre ces versets et ceux qui précédent. Ils sont interprétés par la tradition musulmane comme une référence à l’arrivée d’une caravane à Médine, un vendredi, ce qui aurait perturbé la prière (ṣalāt). Cette interprétation est postérieure et n’est en rien justifiée par le texte coranique qui est ici davantage un recueil de règles concrètes sur la prière[9].

Le premier ordre est l’invocation de Dieu. L’usage de ce terme évoque à la fois la liturgie juive de Roch Hachana et les « commémorations » chrétiennes.  Le texte coranique précise que cette prière a lieu le yawm al-jumu’a, le « jour de la réunion » (d’où le nom de « vendredi », jumu’a)[9].

Luxenberg a remarqué que le Lisan al ‘Arab, dictionnaire compilé au XIIIe siècle rapporte que ce jour portait le nom, avant l’islam, de yawm ‘aruba (« jour du lever du soleil »), ce qui possède un parallèle exact chez les syriaques. Cette expression (qui a un équivalent dans une variante coranique), évoque le Vendredi saint, jour où se produisit, selon la tradition chrétienne, une éclipse[9].

L’injonction de laisser les affaires, présente dans ce même verset,  trouve un parallèle dans les injonctions de Jacques de Saroug (VIe siècle). Un autre lien avec cet auteur se trouve dans le verset suivant, où il est conseillé d’invoquer Dieu souvent[9].

Pour Bell, le verset 11 appartient à un autre contexte que les versets précédents. Il devrait, peut-être, s’insérer après le verset 9. Il rejoint l’Homélie sur les saints mystères de Jacques de Saroug[9].


Articles connexes

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Bibliographie

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  • P. Neuenkirchen, "Sourate 62", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1725 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

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Notes et références

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  1. Les islamologues ont utilisé plusieurs approches pour tenter de dater les différentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent à l’« école allemande » qui, à la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un récit « laïcisé » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les études islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie présent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage à l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et du Coran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de Blachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

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  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  3. G.S. Reynolds, « Le problème de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. Blachère, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. Blachère, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. a b c d e et f P. Neuenkirchen, "Sourate 62", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1725 et suiv.