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Christophe Miossec

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Miossec
Description de cette image, également commentée ci-après
Christophe Miossec en concert lors du festival du Bout du Monde 2014.
Informations générales
Nom de naissance Christophe Miossec
Naissance (59 ans)
Brest, France
Activité principale Chanteur, parolier
Genre musical Chanson française, pop rock
Années actives Depuis 1980
Labels PIAS
Site officiel www.christophemiossec.com

Christophe Miossec, simplement appelé Miossec, né le à Brest dans le Finistère, est un auteur-compositeur-interprète, parolier et occasionnellement acteur français. Avec Dominique A, il est l'un des artistes ayant participé à définir la « nouvelle scène française ».

Né le à Brest[1] d'un père plongeur-pompier et d'une mère employée à la marine nationale[2], Christophe Miossec est diplômé de l'Université de Bretagne-Occidentale (avec un DESS d'histoire). Durant ses études, il écrit des critiques musicales pour Ouest France. Il a exercé différents métiers dans la presse écrite, la publicité, et à TF1[2] avant de se consacrer à la musique, au milieu des années 1990. Il n'était pas tout à fait un nouveau venu sur la scène rock brestoise qu'il a déjà côtoyée, dans les années 1980 avec un groupe local, Printemps Noir, dans lequel il était guitariste. Le groupe d'origine brestoise Goûts de luxe aurait, pour son tube Les Yeux de Laura, emprunté le refrain à un titre de Printemps Noir écrit par le batteur du groupe, Jean-Claude Herry[3]. Ce sera sa rencontre en 1994 avec le guitariste Guillaume Jouan puis avec le guitariste Bruno Leroux (membre des Locataires, autre groupe local) qui est déterminante pour la carrière musicale de Miossec.

Miossec travaille quelques années à Bruxelles[4] à proximité de sa maison de disques PIAS qui publie l'ensemble de ses albums depuis 1995. Il se réinstalle en 2007 dans le Finistère[5],[2].

Boire avant L'Étreinte

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Miossec en concert à Brest en 2003.

Après avoir rodé une petite quinzaine de compositions dans les bars et les salles brestoises, le trio composé de Miossec, Guillaume Jouan et Bruno Leroux entre en studio et publie Boire, en 1995, un premier album que la critique soutient, notamment les Inrockuptibles[5],[6]. Le disque frappe par ses textes crus et désabusés, aux rimes et pieds approximatifs, ainsi que par sa musique dépouillée (simplement deux guitares, dont celle de Guillaume Jouan, et une basse). Cet album connaîtra un relatif succès national avec plus de 100 000 exemplaires vendus, mais sera surtout considéré comme l'un des albums novateurs et fondateurs de la « nouvelle vague de la chanson française »[5] avec les disques de Dominique A.

Encouragé par ces débuts, Miossec va par la suite s'entourer de nouveaux musiciens, dont Yves-André Lefeuvre à la batterie, ou encore Olivier Mellano (collaborateur habituel de Dominique A) à la guitare et au violon. Cette formation permettra au chanteur d'étoffer musicalement ses premières compositions[réf. souhaitée]. Il poursuivra sa production discographique avec Baiser, en 1997. L'auteur n'est toutefois pas satisfait du résultat. À l'époque, Miossec fonctionne en groupe et joue beaucoup sur scène. C'est fatigué par une tournée qu'il arrive à l'enregistrement de ce qui sera, selon lui, une auto-parodie[7].

Décidant de renouer avec la naïveté de Boire, Miossec se remet à travailler en duo avec Guillaume Jouan, les autres musiciens ne sont là qu'à l'occasion de l'enregistrement[7]. Miossec connaît alors une vraie consécration nationale avec son troisième album, À prendre (1998), qui apparaît comme un aboutissement de ses deux précédentes productions. Le succès de ce disque lui donne une notoriété jamais démentie depuis, et lui ouvre de nouveaux horizons. Il se met alors à écrire des textes pour différents artistes.

Malgré le changement de fonctionnement, l'artiste reste insatisfait de son troisième album qu'il n'aime pas[8] et qu'il considère même comme inaudible, et décide de changer encore une fois de méthode de travail. Il s'entoure de musiciens comme Armand Gonzalez, Jérome Nivelle et Gael Desbois, qu'il qualifie de « fortes personnalités explosées » et s'enferme en studio pendant deux mois. Les épreuves sont cependant jetées à la poubelle et Miossec se sépare de tous ses acolytes, même de Guillaume Jouan, et reprend tout à zéro[8]. Cela donne finalement Brûle, où l'on retrouve l'inspiration première qui a révélé l'artiste et qui sera le premier album depuis Boire où le Brestois se dit satisfait du résultat[8]. S'étant définitivement séparé de Guillaume Jouan, il trouve dans le réalisateur Matthieu Ballet un nouveau compère musical, ce dernier le suivant même en tournée, accompagné aussi de Yan Péchin, Philippe Entressangle, Alain Ekpob et Jérôme Bensoussan. Le morceau Grandir donne une nouvelle dimension à l'univers de Miossec[réf. nécessaire], en faisant allusion à son fils Théo, né en 1998.

Invité pour arranger ses quatre premiers albums par l'Orchestre lyrique de Région Avignon Provence, où il réside alors, Miossec transforme la commande en un cinquième album où l'orchestre participe sur certains titres[9]. Intitulé 1964, en référence à son année de naissance, la musique orchestrale donne une certaine ampleur, nouvelle chez Miossec, et les textes, parlant toujours de la famille (Je m'en vais dédiée à son frère et à sa famille et non à une femme), mais aussi de la fin de la jeunesse (Brest, La Quarantaine), des amis perdus (Les gueules cassées), de la difficulté d'être au monde (Rester en vie), sont plus chantés. « Miossec a ainsi pu, pour la première fois depuis son premier album Boire, retrouver un équilibre digne entre ses mots et sa musique » diront même les Inrockuptibles[9]. Ce disque le consacre définitivement à sa sortie en 2004[9] ; c'est l'album de la maturité, diront certains[10]. Il est élu grand prix du disque du Télégramme 2004.

L'Étreinte, paru en 2006, est une sorte d'écho à 1964. Les thèmes y sont tout aussi matures et l'attention portée à la musique, même si elle n'est plus symphonique, est aussi importante que sur le précédent opus[11]. Dans la lignée de 1964, le trentenaire de Boire s'est assagi en devenant un quadra passé par l'expérience du couple et des enfants. En 2007, sort sa première compilation Brest of (Tout ça pour ça) pour laquelle certaines anciennes chansons sont ré-enregistrées.

Retour en Bretagne

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Miossec (à droite), sur scène avec Yann Tiersen (à gauche).

Miossec, un temps exilé à Bruxelles, revient dans le Finistère en 2007. En janvier et , il organise une mini-tournée avec Yann Tiersen, un ami de longue date avec lequel il n'avait jamais eu l'occasion de travailler. Cette série de concerts leur permet de présenter et tester les titres du prochain album de Miossec sur lequel Yann Tiersen a pris une part importante, puisqu'il a composé l'intégralité des musiques (seul ou avec Christophe Miossec), joué presque tous les instruments et réalisé l'album. Cet album, intitulé Finistériens, sort le . On y retrouve l'univers du Brestois, les plaies du couple, les turpitudes de la vie, qui trouvent écho dans des chansons toujours inspirées du quotidien, mais cette fois également par le monde du travail comme pour Les Chiens de paille et CDD.

En est diffusé sur les radios Chanson pour les amis, le premier extrait de son nouvel album[12]. L'album Chansons ordinaires paraît en septembre 2011[13]. Il est très axé rock, et embauche le groupe rennais Santa Cruz pour l'accompagner sur scène lors de la tournée qui suit.

Il écrit également à cette période plusieurs textes pour Axelle Red, dont La Claque, le premier extrait de son album Un cœur comme le mien. Il écrit également des textes pour plusieurs albums de Johnny Hallyday, dont la chanson 20 ans qui recevra la Victoire de la musique 2014 de la chanson de l'année. Enfin, il parraine un album de reprises de chants de marins bretons intitulé Les Marins d'Iroise qui paraît le et en collaboration avec TF1, son ancien employeur. Un nouvel album, intitulé Ici-bas, ici-même, paraît le . Écrit et composé par Miossec, il est arrangé par Albin de la Simone. Un premier extrait On vient à peine de commencer est dévoilé en février[14].

Le sort un nouvel album, Mammifères, qui marque une évolution musicale vers une approche plus folk et de musique tzigane grâce à trois nouveaux musiciens autour de lui : Leander Lyons (guitare et guitare basse), Johann Riche (accordéon) et surtout Mirabelle Gilis (violon) qui est une rencontre marquante, musicalement et personnellement, pour Miossec[15]. En , la tournée est retranscrite sur un CD/DVD Live, le premier du chanteur, Mammifères aux Bouffes du Nord. Puis Miossec est de retour avec un nouvel album à l'automne 2018, avec un premier extrait, Nous sommes[16],[17]. L'album, lui, s'intitule Les Rescapés[18].

C'est au début 2023 que Christophe Miossec sort Simplifier, douzième album qu'il réalise notamment avec des brestois[19], où il recherche et atteint un son plus épuré enregistré depuis son domicile finistérien[20],[21].

Christophe Miossec réédite en novembre 2024 son son célèbre "1964" pour en fêter les 20 ans de la sortie, avec l’album dans sa version originale enregistrée aux studios Miraval avec l’orchestre lyrique d’Avignon[22]. Miossec annonce à cette occasion reprendre la scène, qu'il avait dû délaisser pour raisons médicales[23],[24].


Très ami avec Miossec, le chanteur Cali déclare s'inspirer de son franc parler et Renan Luce, sur Europe 1, le fait de l'avoir vu sur scène lui a donné envie de faire des concerts.

Miossec est candidat aux élections municipales de 2008 à Locmaria-Plouzané où il est résident, en position non-éligible sur la liste de gauche conduite par Jean Le Traon. La liste est battue de trente-sept voix au deuxième tour[25].

Il a tenu quelques rôles au cinéma, dans le film Illumination de Pascale Breton en 2004, dans son propre rôle en 2012 dans L'Air de rien aux côtés de Michel Delpech ; l'année suivante dans le film Les Salauds de Claire Denis, ainsi que dans une série télévisée[26] ; et en 2016 dans le film Fleur de tonnerre de Stéphanie Pillonca-Kervern, adapté du roman homonyme de Jean Teulé.

Depuis 2009, une forme d'ataxie, maladie orpheline chronique touchant le cervelet, lui a été diagnostiquée l'obligeant à ne plus boire d'alcool sous peine d'importantes complications dont l'impossibilité de se déplacer[27], la difficulté à parler, voire à avaler, il doit même s'appuyer avec une canne pour marcher. Cette maladie a été diagnostiquée au CHU de Brest à la suite de douleurs aux genoux.

En janvier 2012, il est nommé chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres.

Il soutient le candidat PS Benoît Hamon lors de l'élection présidentielle de 2017[28].

Discographie

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Albums studios

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Compilations et Albums en public

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  1. Non non non non (je ne suis pas saoul)
  2. La Fidélité (version 2007)
  3. La Facture d'électricité
  4. Je m'en vais (version single)
  5. Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement
  6. Brûle
  7. Que devient ton poing quand tu tends les doigts (version 2007)
  8. Recouvrance
  9. Brest
  10. Trente ans
  11. Rose
  12. La Guerre (version 2004)
  13. Regarde un peu la France (remix du titre de 1996) (Pasqua devient de Villiers dans le texte)
  14. Le Défroqué (remix du titre de 2002) contient un extrait de Hora de ascultat de Valeriu Cascaval
  15. La Mélancolie
  16. Madame (remix du titre de 2002)
  17. Maman
  18. Tonnerre
  19. Évoluer en 3e division
  20. Non, non, non, non (je ne suis plus saoul) (version 2007)

Collaborations

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avec Mirabelle Gilis

Autres morceaux enregistrés

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  • 1998 : Stade Brestoa, sur la compilation Amour Foot.

Participations

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Reprises de ses titres

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Christophe Miossec a également écrit des textes pour les artistes suivants :

Filmographie

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  • 2015 : Au maille ! de Marie Hélia (Paris-Brest Productions)

Documentaires

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  • Miossec : vivre, film de Gérard Mercier, 2004, La Luna Productions, 50 min.
  • Miossec, Tendre Granit, film de Gaëtan Chataigner, 2020, What’s up Productions/ Comic Strip Production, 52 min. voir en ligne

Notes et références

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  1. « Christophe Miossec », france Inter.
  2. a b et c « La Brest humaine », Libération, 30 août 2007, p. 28.
  3. « Les yeux de Laura par Goûts de luxe », sur musique.com (consulté le ).
  4. Chanteurs français de Bruxelles dans Le Monde du 31 décembre 2006.
  5. a b et c Miossec-Dominique A, bilan de la chanson rock dans Le Monde du 27 octobre 2007.
  6. Boire de Miossec sur lesinrocks.com le 12 avril 1995.
  7. a et b Voir l'entrevue de Miossec aux Inrocks à la sortie de À prendre.
  8. a b et c Voir l'entrevue de Miossec et Dominique A aux Inrocks à la sortie de Brûle.
  9. a b et c Miossec 1964 sur les Inrocks
  10. Voir par exemple la courte biographie de Miossec sur www.magicrpm.com.
  11. Miossec : L'Étreinte, Les Inrocks.
  12. Actualités sur le site officiel de Miossec.
  13. Miossec, l'interview intégrale, Sud Ouest, 15 septembre 2011.
  14. « Miossec : interview et extrait en avant-première », Les Inrockuptibles, 15 février 2014.
  15. Stéphane Davet, « Miossec, sans adjectifs », Le Monde, 23 mai 2016.
  16. « Miossec annonce son onzième album avec « Nous sommes ». Et c’est puissant ! », sur aficia (consulté le ).
  17. « « Nous sommes » est le premier extrait du nouvel album de Miossec », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  18. « "Je me sens rescapé de pas mal de choses dans ma vie", raconte Miossec », sur RTL.fr (consulté le ).
  19. Brest. Miossec et sa bande de Brestois pour Simplifier, ouest-france.fr, 18 février 2023, par Frédérique GUIZIOU
  20. La belle simplicité de Miossec, lesechos.fr, 18 février 2023, Par Christian Eudeline : Christophe Miossec a beaucoup bourlingué hors des sentiers battus de la musique pour tendre aujourd'hui vers l'épure. Ses textes sont de plus en plus directs et intimes, ses musiques également.
  21. Interview Miossec : «C’est un grand plaisir pour moi de perdre le fil», liberation.fr, 9 mars 2023, par Christophe Conte : "un disque brut mais paradoxalement chaleureux et vibrant, inspiré par de vieilles lunes post-punk (Young Marble Giants, Tuxedomoon) comme par la sécheresse d’un certain hip-hop contemporain"
  22. “1964”, l’album entre deux failles de Miossec, célèbre ses 20 ans, telerama.fr, 24 novembre 2024, par Laurent Rigoulet
  23. « Aujourd’hui, je vais bien » : Miossec se confie après son cancer et avant sa nouvelle tournée, letelegramme.fr, 3 novembre 2024, par Jacques Chanteau
  24. Homère de Brest, liberation.fr, 3 novembre 2024, par Gurvan Kristanadjaja
  25. Miossec. « Pourquoi j’ai décidé de m’engager… » dans Le Télégramme du 15 février 2008..
  26. « Christophe Miossec » (présentation), sur l'Internet Movie Database.
  27. , Miossec."Une journée à Brest avec Miossec" sur Frontstage dans Le Soir du 6 septembre 2011.
  28. « Présidentielle. Christophe Miossec soutient Benoît Hamon », ouest-france.fr, 11 avril 2017.

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Bibliographie

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  • Miossec, Miossec 1964 et autres (recueils de partitions), Capte Note, 2004.
  • 40 ans de rock à Brest, La Blanche productionn, 2005.
  • Cali & Miossec, Rencontre au fil de l'autre, Éditions Le Bord de L'eau, (ISBN 2915651426).
  • Vincent Brunner et Miossec, En quarantaine, Flammarion, 2007 (ISBN 208068955X).
  • Miossec, L'Étreinte (recueils de partitions), éditions Capte Note, 2007.
  • Thierry Jourdain, Miossec : Une bonne carcasse, Le Mot et le Reste, (ISBN 2360549618)
  • Miossec, Boire et Simplifier, la grande boucle, Entretien avec Grégoire Laville, Mediapop, 2023

Liens externes

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