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Epsilon Arietis

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ε Arietis A / B
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 02h 59m 12,725s[1]
Déclinaison +21° 20′ 25,56″[1]
Constellation Bélier
Magnitude apparente 4,63[2] (5,2 / 5,5)[3]

Localisation dans la constellation : Bélier

(Voir situation dans la constellation : Bélier)
Caractéristiques
Type spectral A2 Vs + A2 Vs[4]
Indice U-B +0,08[2]
Indice B-V +0,04[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +0,9 ± 0,9 km/s[5]
Mouvement propre μα = −13,74 mas/a[1]
μδ = −5,12 mas/a[1]
Parallaxe 9,81 ± 0,79 mas[1]
Distance 330 ± 30 al
(102 ± 8 pc)
Caractéristiques physiques
Masse 2,4 / 2,4 M[6]
Rotation 60 / 60 km/s[4]
Composants stellaires
Composants stellaires ε Ari A, ε Ari B[6]
Orbite
Demi-grand axe (a) 2,174 ± 0,035
Excentricité (e) 0,317 ± 0,006
Période (P) 1 215,913 ± 1,540 a
Inclinaison (i) 84,2 ± 0,8°
Argument du périastre (ω) 162,1 ± 1,0°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 25,6 ± 0,7°
Époque du périastre (τ) 704,111 ± 1,778 a

Désignations

ε Ari, 48 Ari, HIP 13914, BD+20°484, ADS 2257 AB, STF 333 AB, WDS J02592 +2120AB[7]

ε Ari A : HR 888, HD 18520, SAO 75673[8]

ε Ari B : HR 887, HD 18519[9]

Epsilon Arietis (ε Ari / ε Arietis) est une étoile binaire de la constellation zodiacale du Bélier. Elle est visible à l'œil nu et sa magnitude apparente combinée est de 4,63[2]. Elle est localisée derrière le nuage sombre MBM12[6]. Le système présente une parallaxe annuelle de 9,81 mas telle que mesurée par le satellite Hipparcos[1], ce qui permet d'en déduire qu'il est distant de ∼ 330 a.l. (∼ 101 pc) de la Terre, avec une marge d'erreur de 30 al.

Propriétés

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Epsilon Arietis est une binaire visuelle[10], dont les deux composantes sont proches et ne sont séparables qu'avec un télescope. Son étoile la plus brillante, désignée Epsilon Arietis A, brille à une magnitude apparente de 5,2 tandis que l'étoile secondaire, Epsilon Arietis B, est de magnitude 5,5[3]. Cette dernière était, en date de 2020, localisée à une distance angulaire de 1,4 seconde d'arc et à un angle de position de 210° de son compagnon[11]. Leur orbite a été déterminée avec une période de 1 216 ans et une excentricité de 0,32[6].

Toutes les deux sont des étoiles blanches de la séquence principale de types spectraux A2 Vs[4] ; la lettre « s » de leur suffixe indique que les raies d'absorption de leur spectre sont distinctement fines. Dans le Catalogue of Ap, HgMn and Am stars de 2009, les deux étoiles ont une classification de A3 Ti[3], ce qui signifie que ce sont des étoiles Ap qui ont une surabondance marquée en titane. En prenant en compte les marges d'erreur, leurs vitesses de rotation projetées sont jugées identiques, à 60 km/s[4].

Nomenclature et histoire

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ε Arietis, latinisé Epsilon Arietis, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 48 Arietis[7].

Du ciel des Arabes aux catalogues internationaux

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La figure de الحمل al-Ḥamal, « l'Agneau », dans le ciel arabe traditionnel.

Al Butain III est le nom porté par ε Ari dans certains catalogues contemporains. C’est l'arabe بطين buţain, diminutif de بطن baţn « ventre », qui existe dans les calendriers arabes traditionnels et s’applique au groupe ε, ρ et ζ Ari dans la figure arabe de الحمل « l’Agneau ». Ce n'est pas la figure du Bélier gréco-arabe, qui est adopté par les astronomes avec la traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée, et qui porte le même nom, mais la figure de UDU = Immeru, « l’Agneau mâle » venu de Mésopotamie par la voie aranéenne tel qu’il figure dans le calendrier arabe traditionnel des Manāzil al-qamar (voir la constellation du Bélier). Ce nom s'explique par le fait que la figure de الحمل al-ḥamal, littéralement « l'Agneau mâle de moins d'un an », est plus grand que celui que nous connaissons par les Grecs, puisque les Pléiades sont situées sur sa « Queue » (arabe الألية al-Aliya)[12],[13]. Relevé dans la transcription ’Al-Buţain’ à partir des textes arabes, notamment le traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964)[14], par Richard Hinckley Allen (1899)[15], il est repris comme nom par Jack W. Rhoads (1971) pour les étoiles du groupe π, ρ, ε et ζ Ari, numérotées dans l’ordre de I à IV[16] et passe ainsi sur la toile[17].

La constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn sur la carte de Dunhuang (ca. 649-684). Comme celles du石星经 Shí shì xīng jīn, « le Canon astral de Maître Shí », elles y sont indiquées en blanc.

天阴一 Tiān yīn yī est probablement, dans l’astronomie chinoise antique, la 1re des 5 étoiles (星xīng), qui correspond à ε Ari, dans la constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn, « le Yin céleste », qui est à peu près le groupe ε, ζ, τ, δ et 65 Ari dans 巫咸氏 Wu Xian shì, « le Canon Wū xián (av. Le IIIe s. de notre ère) et indiquées en blanc en blanc sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684)[18].

Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b c et d (en) Olin J. Eggen, « Luminosities, colors, and motions of the brightest A-type stars », The Astronomical Journal, vol. 68,‎ , p. 697 (DOI 10.1086/109198, Bibcode 1963AJ.....68..697E)
  3. a b et c (en) P. Renson et J. Manfroid, « Catalogue of Ap, HgMn and Am stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 498, no 3,‎ , p. 961–966 (DOI 10.1051/0004-6361/200810788, Bibcode 2009A&A...498..961R)
  4. a b c et d (en) F. Royer et al., « Rotational velocities of A-type stars in the northern hemisphere. II. Measurement of v sin i », Astronomy & Astrophysics, vol. 393,‎ , p. 897–911 (DOI 10.1051/0004-6361:20020943, Bibcode 2002A&A...393..897R, arXiv astro-ph/0205255)
  5. (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11,‎ , p. 759–771 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
  6. a b c et d (en) Francisco Rica, « Orbital Elements for BU 741 AB, STF 333 AB, BU 920 and R 207 », Journal of Double Star Observations, vol. 8, no 2,‎ , p. 127–139 (Bibcode 2012JDSO....8..127R)
  7. a et b (en) * eps Ari -- Double or Multiple Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. (en) * eps Ari A -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (en) * eps Ari B -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  10. (en) M. Scardia et al., « Speckle observations with PISCO in Merate - III. Astrometric measurements of visual binaries in 2005 and scale calibration with a grating mask », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 374, no 3,‎ , p. 965–978 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2006.11206.x, Bibcode 2007MNRAS.374..965S)
  11. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)
  12. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 51.
  13. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 85-86.
  14. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 135.
  15. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 83. »
  16. (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 10. »
  17. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 93.
  18. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 138 et 191.

Liens externes

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