Hydrocarbonyle de cobalt
Hydrocarbonyle de cobalt | |
Structure de l'hydrocarbonyle de cobalt |
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Identification | |
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Synonymes |
tétracarbonyle d'hydrocobalt, |
No CAS | |
No ECHA | 100.290.757 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | liquide jaunâtre thermiquement instable à l'odeur repoussante |
Propriétés chimiques | |
Formule | C4HCoO4 |
Masse molaire[1] | 171,981 5 ± 0,004 5 g/mol C 27,93 %, H 0,59 %, Co 34,27 %, O 37,21 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | −26,2 °C[2] |
T° ébullition | décomposition à −18 °C[2] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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L'hydrocarbonyle de cobalt est un composé chimique de formule HCo(CO)4. Il se présente, entre −26,2 °C et −18 °C, sous la forme d'un liquide jaunâtre à l'odeur repoussante, instable thermiquement, qui se décompose à −18 °C[2] en octacarbonyle de dicobalt Co2(CO)8 et hydrogène H2[3] :
Il est utilisé principalement comme catalyseur d'hydroformylation.
Propriétés
[modifier | modifier le code]La molécule d'hydrocarbonyle de cobalt adopte une géométrie trigonale bipyramidale. Le ligand hydrure occupe l'une des positions axiales, de sorte que la molécule appartient au groupe de symétrie C3v[4]. La longueur des liaisons Co–CO et Co–H a été déterminée par diffraction d'électrons en phase gazeuse et s'établit respectivement à 176,4 pm et 155,6 pm[5]. Le nombre d'oxydation du cobalt dans cette molécule est +1.
Comme d'autres hydrures de carbonyles métalliques, HCo(CO)4 est acide, avec un pKa de 8,5[6]. Il peut être substitué par des phosphines tertiaires : ainsi, la triphénylphosphine PPh3 donne HCo(CO)3PPh3 et HCo(CO)2(PPh3)2, plus stables que HCo(CO)4 et par conséquent préférentiellement utilisés dans l'industrie[7] ; ces dérivés sont généralement moins acides que HCo(CO)4.
Production et utilisations
[modifier | modifier le code]On prépare l'hydrocarbonyle de cobalt par réduction de l'octacarbonyle de dicobalt Co2(CO)8 avec un amalgame de sodium ou un réducteur semblable puis acidification du produit obtenu :
Dans la mesure où HCo(CO)4 se décompose très facilement, il est généralement produit in situ par hydrogénation du Co2(CO)8 :
Les paramètres thermodynamiques de cet équilibre ont été mesurés par spectroscopie infrarouge et s'établissent à ΔH = 4,054 kcal·mol−1 et ΔS = −3,067 cal·mol−1·K−1.
L'hydrocarbonyle de cobalt a été le premier hydrure de métal de transition utilisé industriellement[8]. Il a été démontré en 1953 que HCo(CO)4 est le catalyseur actif dans l'hydroformylation des alcènes, du monoxyde de carbone CO et de l'hydrogène H2 en aldéhydes[9]. Les catalyseurs au rhodium, plus chers mais plus efficaces, ont depuis largement supplanté les catalyseurs au cobalt dans ce type d'application, et la production mondiale d'aldéhydes en C3 à C8 à l'aide de catalyseurs au cobalt est d'environ 100 000 tonnes par an, soit environ 2 % du total.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Entrée « Cobalt hydrocarbonyl » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 4 février 2013 (JavaScript nécessaire)
- (en) William J. Kerr, « Sodium Tetracarbonylcobaltate », Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis, (lire en ligne) DOI 10.1002/047084289X.rs105
- (en) John Dallas Donaldson et Detmar Beyersmann, « Cobalt and Cobalt Compounds », Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, (lire en ligne) DOI 10.1002/14356007.a07_281.pub2
- (en) E. A. McNeill et F. R. Scholer, « Molecular structure of the gaseous metal carbonyl hydrides of manganese, iron, and cobalt », Journal of the American Chemical Society, vol. 99, no 19, , p. 6243-6249 (lire en ligne) DOI 10.1021/ja00461a011
- (en) Eric J. Moore, Jeffrey M. Sullivan et Jack R. Norton, « Kinetic and thermodynamic acidity of hydrido transition-metal complexes. 3. Thermodynamic acidity of common mononuclear carbonyl hydrides », Journal of the American Chemical Society, vol. 108, no 9, , p. 2257-2263 (lire en ligne) DOI 10.1021/ja00269a022
- (en) M. Pfeffer et M. Grellier, « 7.01 – Cobalt Organometallics », Comprehensive Organometallic Chemistry — III From Fundamentals to Applications, vol. 7, , p. 1-119 (lire en ligne) DOI 10.1016/B0-08-045047-4/00096-0
- (en) Peter Rittmeyer et Ulrich Wietelmann, « Hydrides », Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, (lire en ligne) DOI 10.1002/14356007.a13_199
- (en) I. Wender, H. W. Sternberg et M. Orchin, « EVIDENCE FOR COBALT HYDROCARBONYL AS THE HYDROFORMYLATION CATALYST », Journal of the American Chemical Society, vol. 75, no 12, , p. 3041-3042 (lire en ligne) DOI 10.1021/ja01108a528