Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

La Pernelle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Pernelle
La Pernelle
La mairie, ancien corps de garde du XVIe siècle.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Nicole Branthomme
2020-2026
Code postal 50630
Code commune 50395
Démographie
Gentilé Pernellais
Population
municipale
283 hab. (2021 en évolution de +11,86 % par rapport à 2015)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 37′ 11″ nord, 1° 17′ 55″ ouest
Altitude Min. 1 m
Max. 121 m
Superficie 7,23 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Val-de-Saire
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
La Pernelle
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
La Pernelle
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte topographique de la Manche
La Pernelle
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
La Pernelle

La Pernelle est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 283 habitants[1].

Géographie

[modifier | modifier le code]

La commune est au nord-est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 3,5 km au nord de Quettehou, à 7 km au sud de Barfleur et à 12 km au sud-est de Saint-Pierre-Église[2]. Des hauteurs, la vue s'étend des côtes du Calvados avec les falaises de Grandcamp, et sur la gauche, au-delà du phare de Gatteville, et à l'horizon les silhouettes de la presqu'île de la Hougue ou de l'île Tatihou[3].

Des restes de dinosaure ont été découverts à La Pernelle[5], dans les terrains triasiques[6].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[8]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[9].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 017 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 7 km à vol d'oiseau[10], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,7 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].

Au , La Pernelle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,5 %), prairies (45,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,6 %), forêts (0,7 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Attesté sous la forme de Sancta Petronilla en 1280, La Pesnelle en 1389, Sainte Péronnelle en 1419[19].

La suppression de "sainte" après le XIIIe siècle a fait que le toponyme est devenu du type la « (terre) de Pernelle »[19].

Selon René Lepelley, le toponyme précédé de l'article féminin équivaut à l'évocation d'une sainte. Pernelle est l'équivalent de Pétronille[20], du nom de sainte Pétronille, vierge et martyre légendaire du Ier siècle. L'église et la paroisse lui sont dédiées.

Le gentilé est Pernellais.

En 1346, le roi d'Angleterre Édouard III, s'installe au sommet de la colline de la Pernelle pour observer le débarquement de ses troupes, au début de la guerre de Cent Ans[21].

Depuis le Moyen Âge, le 31 mai, s'y tenait la foire annuelle, déjà citée en 1450[22], dite de la Sainte-Pétronille[23],[24]. La paroisse a pour patronne sainte Apolline, qui est invoquée pour les douleurs dentaires[25].

La paroisse dépendait du doyenné de Valognes[26].

Du fait de sa position, La Pernelle vigie du Val de Saire a vu sa colline transformée en forteresse par les Allemands pendant l'Occupation[3].

La commune est décorée de la croix de guerre 1939-1945 par décret du [27].

Seigneurie de la Varengière

[modifier | modifier le code]

La seigneurie de la Varengière était l'un des trois fiefs de La Pernelle. Jean et Guillaume Lucas, seigneurs de la Varengière, capturés au XIVe siècle pendant la guerre de Cent Ans par les Anglais, et emprisonnés à Saint-Sauveur-le-Vicomte, vendirent leur fief de la Pernelle pour payer leur rançon[28].

Politique et administration

[modifier | modifier le code]
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1993 mars 2001 Auguste Ménard    
mars 2001[29] En cours Marc Gauchet[30] SE Gérant de société
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[30].

Démographie

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].

En 2021, la commune comptait 283 habitants[Note 1], en évolution de +11,86 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
532517638604580526529551520
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
514500496452392399362406363
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
316289294254244233263180206
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
266277226301293303272261247
2014 2019 2021 - - - - - -
250271283------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
  • La mairie qui occupe un, ancien corps de garde anglais du XVe siècle partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [35]. C'est l'une des plus petites mairies de France. Elle offre un large panorama sur la côte nord-est du Cotentin, en particulier du phare de Gatteville jusqu'à Saint-Vaast-la-Hougue et les îles Saint-Marcouf.
  • L'église Sainte-Pétronille, dont le clocher en bâtière est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [36]. Elle fut en grande partie ruinée à la suite des bombardements liés au Débarquement[37] et reconstruite en 1955 sauf la tour qui fut restaurée.
  • Le manoir d'Ourville, du XVIe siècle avec sa double porte d'entrée et cheminée Renaissance, inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du [38].
  • Le manoir d'Escarboville : construit au début du XVIe siècle[39], il est flanqué d'une grosse tour au toit en poivrière. Les baies sont ornementées. L'étage abriterait une belle cheminée de style François Ier ornée de torsades et moulures.
  • La grotte pratiquée en 1928 dans les rochers que surplombe l'église pour y placer une statue de Notre-Dame-de-Lourdes, dans l'esprit de la grotte de Massabielle de Lourdes, fait l'objet d'un pèlerinage populaire annuel en août.
  • La fontaine Saint-Marcouf qui était, avant son vol en 2021[40], ornée d'une statue de saint Jacques le Majeur[41] : si la tête datait du XIVe, la statue datait probablement du XVIIe.
  • Restes de deux batteries allemandes, sur les hauteurs, qui surveillaient le large. La première, proche de l'église, comprenait six pièces de 105 mm casematées, sur les abords de la carrière avec, devant l'église, un poste de direction de tir complété par un observatoire blindé à cloches qui permettait une observation à 360° à l'aide d'un périscope à grossissement 10[42]. La seconde, au sud-ouest, située à proximité d'une station radar implantée sur le site du Vicel, composée de quatre pièces semi-mobiles de calibre 170 mm[42].
  • Table d'orientation.
  • Lavoir, fontaine, oratoire.
Pour mémoire
  • Menhir, au-dessus de la fontaine de saint Marcouf.

Activité et manifestations

[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 167.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 300.
  • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 69-70.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Population municipale 2021.
  2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  3. a et b Thin 2009, p. 90.
  4. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  5. « Un dinosaure sauropodomorphe de grande taille dans le Trias supérieur du Cotentin ».
  6. « L'Histoire géologique de la Basse-Normandie », sur Université de Caen.
  7. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  9. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  10. « Orthodromie entre La Pernelle et Gatteville-le-Phare », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  13. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  14. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  15. Insee, « Métadonnées de la commune de La Pernelle ».
  16. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  17. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  18. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  19. a et b Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Formations dialectales (suite) et françaises - Page 1653.
  20. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 164, 196.
  21. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, MANCHE 2017/2018 Petit Futé, Petit Futé, (ISBN 979-10-331-6149-3, présentation en ligne).
  22. Delattre, 2002, p. 167.
  23. Comité Gille de Gouberville et al. (préf. Annick Perrot, ill. Kévin Bazot, sous la direction de Julien Deshayes), Voyage en Cotentin avec Gilles de Gouberville, Éditions Heimdal, , 95 p., 30 cm, illustrations couleur (ISBN 978-2-84048-581-0, EAN 9782840485810, BNF 46897276), p. 77.
  24. Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 53.
  25. Lecœur 2007, p. 114.
  26. Jeannine Bavay, « Le Val de Saire », Vikland, la revue du Cotentin, no 5,‎ avril-mai-juin 2013, p. 4 (ISSN 0224-7992).
  27. [PDF] « Mémorial Dormans - Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945 » (consulté le ).
  28. Gautier 2014, p. 300.
  29. « Marc Gauchet brigue un 2e mandat à la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  30. a et b Réélection 2014 : « La Pernelle (50630) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  31. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  32. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  33. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  35. « Ancien poste de garde », notice no PA00110536, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  36. « Église », notice no PA00110534, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  37. Thin 2009, p. 24.
  38. « Manoir d'Ourville », notice no PA00110535, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  39. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 142.
  40. Une statuette en pierre de saint Jacques a été dérobée à La Pernelle.
  41. « statue : Saint Jacques le Majeur », notice no PM50012396, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  42. a et b Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 22.