Morville (Manche)
Morville | |
L'église Saint-Pair. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Yves François 2020-2026 |
Code postal | 50700 |
Code commune | 50360 |
Démographie | |
Gentilé | Morvillais |
Population municipale |
278 hab. (2021 ) |
Densité | 39 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 28′ 25″ nord, 1° 30′ 45″ ouest |
Altitude | Min. 12 m Max. 47 m |
Superficie | 7,08 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bricquebec-en-Cotentin |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.morville.fr |
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Morville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 278 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 870 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 18 km à vol d'oiseau[4], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Morville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (82,6 %), terres arables (15,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme : Morevilla vers 1100 ; Morevilla en 1195 ; Morevilla vers 1210 ; Morevilla en 1264[13].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural »[13],[14],[15].
Le premier élément More- représente soit un anthroponyme gallo-roman (d'étymologie latine ou germanique) comme Maurus[16] ou germanique Morerus[14], soit l'adjectif maure « noir »[13],[15], noté d'abord mor, puis more en ancien français et qui avait précisément le sens de « brun foncé, noir »[17]. Le recours au nom de personne Maurus se justifie par rapport aux autres Morville et Maureville, dont les formes anciennes sont du type Mauri-villa, Maurivilla, dans la mesure où Mauri est le génitif de Maurus. Morville signifie dans ce cas « domaine rural de Maurus »[16].
Remarque : il est possible que l'élément More-, jamais latinisé en Maur(i)- dans les formes anciennes (voir supra), contrairement à celles de Lamorville (Meuse, Maurivilla 915 ; Mauri-villa 1106 ; Morivilla 1179 ; La Morville 1642) ou encore de Morville-en-Beauce (Eure-et-Loir, Mauri-Villa 1135), etc. soit l'indice de l'utilisation d'un élément différent. En outre, Morville (Seine-Maritime, Offranville) contient sans doute le même élément que Mordal (Cavée de Mordalle 1680 ; Mordales 1715) situé à 2 km, conformément à la théorie des paires toponymiques émise par François de Beaurepaire. Or, Mor- y est combiné avec le vieux norrois dalr « vallée » et, tout comme pour Morville-sur-Andelle, Jean Renaud suggère que Mor- représente le substantif vieux norrois mór « lande »[18], aussi utilisé comme adjectif au sens de « brun, couleur de la lande » (et comme nom de personne Mór)[19], auquel cas sa forme et sa signification sont presque identiques à celle de l'adjectif d'ancien français mor, more (voir supra).
Le gentilé est Morvillais.
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1066, un seigneur de Morville participa à la conquête normande de l'Angleterre et plusieurs de ses descendants furent barons en Angleterre, Écosse et Normandie[20],[Note 3].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Néhou[21].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[24].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2021, la commune comptait 278 habitants[Note 4], en évolution de +7,75 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Morville a compté jusqu'à 564 habitants en 1806.
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Pair des XIIe – XVIIe siècles, avec un avant-porche gothique. Elle abrite plusieurs œuvres classées au titre objet aux monuments historiques, dont un retable aux apôtres sculpté du XVe siècle[29] et un groupe sculpté représentant saint Joseph et l'Enfant Jésus du XVIe[30], la dalle funéraire de Jacques d'Anneville du XIVe[31], un plat de quête du XVIIIe[32], une clôture de chœur du XVIIe[33].
- À voir également un haut-relief représentant saint Hubert et le cerf, ainsi que d'autres statues plus tardives, une chaire du XVIIIe siècle[34], un maître-autel et autels latéraux du XVIIe, un bas-relief charité de saint Martin du XVIIe, un tableau Chemin de croix, une verrière du XXe de Mazuet.
- Ferme-manoir de la Cour (Néret).
- Ferme-manoir du Rotot : manoir de plan rectangulaire des XVIe et XVIIe siècles[35], avec logis de style classique et une charretterie en arcades reposant sur de puissants piliers. La tour carrée, découronnée, a conservé ses souches de cheminées. On accède à l'ensemble par une belle porte double du XVIIe, charretière et piétonne.
- Ferme-manoir du Génestel des XVIe – XVIIe siècles.
- Ferme-manoir de la Planche-Dorey des XVIe – XIXe siècles.
- Ferme-manoir du Moulin du Pont.
- Ancien presbytère.
- Croix de la Chaire du XVIe siècle au carrefour des D 146/D 87, avec une cuve en pierre d'Yvetot des XVIe – XIXe siècles.
- Croix de chemin dites la Croix Benoit du XVIIIe siècle et de la Planche Dorey.
- Calvaire du cimetière du XVIIe siècle.
- Dalles, tombeaux et sarcophages des XVIIIe – XIXe siècles.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Hugues de Morville (Morville - † 1162), chevalier normand au service de David Ier d'Écosse.
- Hugues de Morville (Morville, 1160 - 1238), évêque de Coutances de 1208 à 1238.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 155.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 426.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Morville sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Hugues de Morville fut impliqué dans le meurtre de Thomas Becket.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Morville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Morville ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 165.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 954.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 183.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 442a
- Maure sur le site du CNRTL (lire en ligne)
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 53 et 123.
- Mór sur le site de Nordic Names (lire en anglais)
- Delattre, 2002, p. 155.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
- Jacques Blin, étude sur les maires du canton de Bricquebec d'après les registres d'état civil.
- Réélection 2014 : « Hubert Barbey reste premier magistrat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales à Morville. Yves François est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Retable », notice no PM50000743, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Groupe sculpté : Saint Joseph et l'Enfant Jésus », notice no PM50000746, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Dalle funéraire à effigie gravée de Jacques d'Anneville », notice no PM50000744, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Plat de quête », notice no PM50000745, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Clôture de chœur », notice no PM50000747, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 116.
- Girard et Lecœur 2005, p. 161.