Moyon
Moyon | |
L'église Saint-Germain. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Commune | Moyon Villages |
Intercommunalité | Saint-Lô Agglo |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Patrice Hardel 2020-2026 |
Code postal | 50860 |
Code commune | 50363 |
Démographie | |
Gentilé | Moyonnais |
Population | 1 085 hab. (2021) |
Densité | 46 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 00′ 03″ nord, 1° 07′ 07″ ouest |
Altitude | Min. 50 m Max. 145 m |
Superficie | 23,74 km2 |
Élections | |
Départementales | Condé-sur-Vire |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Moyon Villages |
Localisation | |
Liens | |
Site web | moyon.jimdo.com |
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Moyon est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Moyon Villages.
Elle est peuplée de 1 085 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est en Pays saint-lois, au centre du département de la Manche. L'atlas de paysages de la Basse-Normandie situe la commune à l'est de la grande unité de la Manche centrale aux «bocages […] de faible relief, […] perçus comme des espaces fermés où la vue porte peu, [se heurtant] à de fortes haies sur talus »[1]. Son bourg est à 6,5 km au nord-ouest de Tessy-sur-Vire et à 15 km au sud de Saint-Lô. Couvrant 2 374 hectares, le territoire est le plus étendu du canton de Tessy-sur-Vire.
Le bourg est situé entre deux routes départementales localement importantes. À l'ouest, la D 999 (ancienne route nationale 799, voie de la Liberté) reliant Saint-Lô à Villedieu-les-Poêles traverse les lieux-dits le Bosq Lambert, le Carrefour de Paris et l'Isle. Traversant le nord-est, la D 28 relie Saint-Lô à Tessy-sur-Vire. Le bourg est accessible de ces deux axes par deux départementales s'y croisant : la D 27 d'ouest en est et la D 177 du nord-ouest au sud-est à Tessy-sur-Vire. Entre les deux, la D 553 rejoint la D 999 au lieu-dit le Buhot. La D 277 traverse le bourg du nord au sud, y rejoignant Chevry et la D 13 menant de Tessy-sur-Vire à Bréhal. Traversant le sud du territoire, la D 96 joint le bourg de Fervaches, au sud-est, à la D 999 à l'Isle. L'A84 est accessible au sud de Tessy-sur-Vire, à 11 km (sortie 39).
Moyon est très majoritairement dans le bassin de la Vire, par son affluent le Marqueran qui passe au sud du bourg. Seule une petite partie du territoire, à l'ouest de la D 999, donne ses eaux à la Soulles toute proche, dans le bassin de la Sienne.
Le point culminant (145 m) se situe en limite de commune, au nord-ouest, près du lieu-dit le Champ Saint-Pierre. Le point le plus bas (50 m) correspond à la sortie du Marqueran du territoire, à l'est. La commune est bocagère.
Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Granville-Pointe du Roc, à 38 km, mais Caen-Carpiquet est à moins de 55 km[2]. Le Saint-Lois s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, à Moyon, avoisine les 1 000 mm[3].
Les lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire : les Fontaines, le Bourg Groux, la Sansonnière, le Buhot, la Roulanderie, la Denisière, le Carrefour de Paris, la Breudière, la Goutelle, le Ponçon, la Maugerie, l'Ognonnerie, le Bosq Lambert, la Venerie, la Ferronnière, le Roulan, la Lande Fossard, la Lionnière, le Fief Mancel (au nord), la Réauté, la Carrière, Bauvais, la Fouquelière, la Fontaine, la Bunouvière, la Bessinerie, l'Aubannerie, la Salmonière, la Marière, le Vert Œillet, l'Oliverie (à l'est), la Patoyère, la Branlière, la Métairie, le Crépin, la Monsuyère, la Prévosté, la Forge Mazure, la Marcaudière, la Noette, Lasserie, le Hamel Mauger, le Parc, la Petellerie, le Paradis, la Hamel au Mière, la Sabinière (au sud), la Havellerie, la Maison Blanche, la Cadairie, la Vallequerie, la Larderie, les Longs Champs, la Rue Geffroy, la Maison Neuve, Mabire, l'Isle, le Hamel au Grand, le Haut Pays, le Bourgroux, la Fosse, la Neuverie, la Genière, l'Azerie, le Châtelet, le Fief du Sens, la Bâle, l'Hôtel Épaule, la Roulerie (à l'ouest), le Village au Chevallier et la Lande[4].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme : Moion en 1027[6].
Albert Dauzat y décèle l'anthroponyme latin Modius suffixé de -onem[6], René Lepelley n'avance qu'une partie d'explication avec le gaulois dunon, désignant une « agglomération sur une hauteur », pour finale[7].
Le gentilé est Moyonnais.
Histoire
[modifier | modifier le code]Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Dans le douaire constitué vers 1025 pour l'épouse de Richard III de Normandie (v. 1008-1027), parmi les domaines concédés (cours) on trouve celui de Moyon[8].
En 1047, le duc de Normandie, Guillaume érigea la seigneurie en baronnie. Les barons de Moyon siégeait à l'Échiquier de Normandie[9]. Moyon fut un fief de Guillaume de Moyon (en) qui participa à la conquête normande de l'Angleterre en 1066 où il s'installa et obtint soixante-huit domaines dans les comtés de Somerset et du Dorset[10] dont un fief près de Sturminster Newton. Ce fief, baptisé alors hameau de Moion a perdu au fil du temps son orthographe initiale et s'appelle aujourd'hui Hammoon ; dans ce hameau se trouve encore une maison de « Moyon ».
Les barons de Moyon siégeaient à l'Échiquier de Normandie, entre ceux de la Luthumière (Brix) et de Marcey (Marcey-les-Grèves)[11].
En 1204, dans le cadre du rattachement de la Normandie au domaine royal français, Reginald de Moyon, au vu de ses nombreuses possessions en Angleterre, choisi le parti Anglais. Ses terres du Cotentin lui furent confisquées par Philippe Auguste[12].
Il y avait à Moyon une haute justice et un marché qui fut transféré à Tessy[9], qui fut une dépendance de Moyon[11].
Au début du XVe siècle, on trouve Foulque IV Paynel, baron de Hambye et de Bricquebec, seigneur de Chanteloup, de Moyon, de Créances, d'Apilly (Saint-Senier-sous-Avranches), du Merlerault et de Gacé, puissant seigneur de Normandie, chevalier banneret qui regroupe sous ses armes, quatre bacheliers et de dix à quatorze écuyers. Son frère Nicole Paynel lui succédera[13].
Siège d'une baronnie, en 1415 elle est entre les mains d'Olivier Paisnel[14]. Au XVe siècle Louis d'Estouteville et son épouse Jeanne Paisnel étaient en possession de la baronnie de Moyon.
Époque moderne
[modifier | modifier le code]Le dernier baron fut Honoré III Grimaldi (1720-1795), prince de Monaco. L'actuel prince Albert II de Monaco continu à porter le titre[10].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Lors de la Seconde Guerre mondiale, la commune est l'objet d'intenses combats. Elle est finalement libérée entre le et le par le 116e régiment d'infanterie de la 29e division d'infanterie. Les combats sur la commune, en particulier le carrefour de Paris, coûte la vie à 272 soldats américains. Environ 60 % du bourg est détruit, dont l'église[15].
XXIe siècle
[modifier | modifier le code]Le , Moyon intègre avec deux autres communes la commune de Moyon Villages[16] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Chevry, Le Mesnil-Opac et Moyon deviennent des communes déléguées et Moyon est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de la commune de Moyon se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et six adjoints[21]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Moyon-Villages le jusqu'en 2020 et Gilles Beaufils devient maire délégué.
Démographie
[modifier | modifier le code]En 2021, la commune comptait 1 085 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Moyon[23]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Moyon a compté jusqu'à 1 496 habitants en 1841.
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Germain des XIIIe – XXe siècles, dédiée à Germain le Scot[26]. La base du clocher est du XIIIe siècle. Très endommagée en 1944, elle est reconstitué en 1948 suivant les plans de l'architecte Pierre Sautier[10]. Elle renferme divers objets classés en 1983 aux monuments historiques dont un tableau L'Adoration des bergers du XVIIe[Note 3], le maître-autel du XVIIIe, un gradin d'autel, tabernacle, un retable du XVIIIe et six chandeliers[27]. Elle abrite également une Vierge à l'Enfant du XVIIe, les statues de saint Clair et saint Germain du XVIIIe. On y invoque saint Clair pour les maux d'yeux[10].
- Motte castrale[28], à la Crihère[réf. nécessaire]. Charles de Gerville situe les vestige du château des Moyon, détruit pendant la guerre de Cent Ans, à l'ouest de l'église où il se voyait des débris d'anciennes murailles, avec à l'est de l'enceinte un large et profond fossé en eau. Son donjon, entouré d'une double enceinte, en occuperait le centre. De son emplacement on découvre les hauteurs de Percy, Montabot, Saint-Vigor et peut-être de Montbray[11]. Le manoir qui l'a remplacé a été détruit à la Révolution[10].
- Fermes anciennes.
- Bois de Moyon.
-
L'église Saint-Germain. Vue ouest.
-
L'église Saint-Germain. Vue sud-est.
-
Le maître-autel.
-
Le monument aux morts.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Sports
[modifier | modifier le code]Le club cycliste Moyon cyclo sports créé en 2015 compte vingt-cinq coureurs qui évoluent au niveau départemental. En 2015, ce club a remporté onze victoires[réf. nécessaire].
L'association Les Loups de Moyon compte 70 adhérents qui participent aux courses locales et organise notamment un 10 km mesuré. L'édition 2015 de ce 10 km mesuré a accueilli les championnats régionaux de Basse-Normandie[réf. nécessaire].
L'Entente cantonale Tessy-Moyon Sport fait évoluer une équipe masculine de football en ligue de Basse-Normandie et deux autres masculines et une féminine à huit en divisions de district[29].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Guillaume de Mohun (en) († 1100), shérif du Somerset et seigneur de Moyon.
- Guillaume de Mohun († v. 1145), 1er comte de Somerset, son héritier.
Leurs descendants tiennent le village au moins jusqu'à la fin du XIIe siècle et peut-être jusqu'en 1204, date du rattachement de la Normandie au domaine royal français où ils prennent le parti du roi d'Angleterre. Leurs terres normandes revinrent au roi de France, Philippe Auguste[10].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 156.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 428.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Site municipal
- Résumé statistique de Moyon sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
- Le tableau a été retrouvé en 1956, plié en quatre, sur la décharge de Monthuchon.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Les unités de paysage : Unité 4.2.1 : La Manche centrale » [PDF], sur Dreal Basse-Normandie (consulté le ).
- Distances orthodromiques selon le site Lion 1906.
- « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr).
- « Moyon » sur Géoportail..
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 184.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 25.
- Delattre, 2002, p. 156.
- Gautier 2014, p. 428.
- Gerville 1829, p. 214 lire en ligne sur Gallica.
- Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 212-213.
- Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 80.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 61.
- Les Moyonnais ont fêté leur libération.
- « Recueil des actes administratifs de septembre 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
- « GASO, la banque du blason - Moyon Manche » (consulté le ).
- Annuaire du département de la Manche, 12e année, 1840, p 227.
- « Gilles Beaufils, candidat et Maryline Feuillet, suppléante », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Gilles Beaufils réélu pour un 5e mandat de maire », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Moyon (50860) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Jean-Pierre Louise succède à Gilles Beaufils », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Date du prochain recensement à Moyon, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 19.
- « Maître-autel, gradin d'autel, tabernacle, retable, tableau : L'Adoration des bergers… », notice no PM50000750, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 103.
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Entente cantonale Tessy Moyon Sport » juillet 2017.