Troisgots
Troisgots | |
L'église Saint-Lô. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Saint-Lô Agglo |
Statut | ancienne commune déléguée |
Code postal | 50420 |
Code commune | 50608 |
Démographie | |
Gentilé | Trégeois |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 00′ 41″ nord, 1° 04′ 24″ ouest |
Altitude | Min. 25 m Max. 133 m |
Superficie | 7,53 km2 |
Élections | |
Départementales | Condé-sur-Vire |
Historique | |
Dissolution | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Condé-sur-Vire |
Localisation | |
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Troisgots est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie.
Devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Condé-sur-Vire, le statut est supprimé au par décision du conseil municipal[1],[2].
Géographie
[modifier | modifier le code]Situé dans le Pays saint-lois, le bourg de Troisgots est à 6,5 kilomètres au nord de Tessy-sur-Vire et à 14 kilomètres au sud de Saint-Lô, préfecture de la Manche[3]. L'atlas de paysages de la Basse-Normandie place la quasi-totalité du territoire communal dans l'unité de la vallée de la Vire aux « paysages variés mais déterminés par un encaissement profond du cours d’eau »[4], mais en limite est de la « Manche centrale », caractérisée par un bocage fermé au faible relief[5].
Le bourg de Troisgots est à l'écart des principaux axes routiers départementaux. Deux routes départementales secondaires se croisent dans le bourg. La D 396 permet à l'ouest de retrouver Moyon et à l'est Torigni-sur-Vire. Vers le nord, la D 159 retrouve Saint-Romphaire et mène au sud-est au site de la Chapelle-sur-Vire, sur la route de Tessy à Condé-sur-Vire. Partant de la D 396 à l'est du bourg, la D 259 rejoint plus directement Condé au nord-est. L'A84 est accessible à 11 km au sud (sortie 39), par Tessy-sur-Vire.
Troisgots est dans le bassin de la Vire qui délimite l'ouest du territoire. Son affluent, le Marqueran, fait fonction de limite sud et un affluent de celui-ci délimite le sud-ouest. Les eaux du nord du territoire sont collectées par un autre affluent de la Vire, la rejoignant au niveau de Condé-sur-Vire.
Le point culminant (133 m) se situe sur la colline dominée par le bourg, au nord de celui-ci, près du lieu-dit le Presbytère. Le point le plus bas (25 m) correspond à la sortie de la Vire du territoire, au nord, au pied de cette colline. La commune est bocagère.
Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Granville-Pointe du Roc, à 42 km, mais Caen-Carpiquet est à moins de 50 km[6].
Les lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire : les Poiriers, l'Aunay, les Cancères, les Corvées, la Croix Rouland, la Pastairie (au nord), le Mesnil-Guillaume, les Monts, la Henrière, la Vesquerie, la Fosse, le Presbytère, l'Angerie, l'Étournière, la Herboudière, le Bos Russe, le Grand Val de Vire, le Pendant, le Petit Val de Vire (à l'est), la Rocque, la Chapelle-sur-Vire, le Jardin, le Bois (au sud), le Hamel, la Pézerie, le Bourg, l'Épannerie, la Lande Mathieu, le Val Rainfray, l'Écannerie, la Mercerie et la Couillardière (à l'ouest)[7].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Troisgots est mentionné sous les formes Tresgoth et Tresgoz au XIIe siècle, la forme Troisgots apparaissant au XVIIIe siècle[9].
Certains ont proposé de manière conjecturelle les termes d'ancien français tres, tré « au-delà, à travers » (issu du latin trans) suivi de gaut « forêt, bois, bocage, terre inculte où poussent des broussailles » (issu du germanique *walduz « forêt », cf. allemand Wald, même sens)[1], c'est-à-dire « au-delà du bois » en faisant sans doute référence à la topographie locale et plus particulièrement à la pente de la colline descendant vers le cours de la Vire qui est dénommé le bois sur le cadastre.
Cela dit, les formes anciennes en -goth / -goz contredisent cette hypothèse, car gaut a de nombreuses variantes attestées waut, gault, gaud, gal, etc., mais pas *got. En outre, toute relation avec la topographie est hasardeuse. La forme Trois- est une francisation, car Tré- a été interprété comme le terme normand treis signifiant précisément « trois ». Le second élément -goth / -goz implique plutôt une relation avec l'anthroponyme Goz.
Le nom du village est probablement à l'origine du patronyme Tresgots, à moins qu'il s'agisse de l'inverse, qu'on trouve historiquement presque exclusivement dans le département de la Manche[10].
Histoire
[modifier | modifier le code]Un sire (Geoffroy ?) de Tregoz figure parmi les compagnons de Guillaume le Conquérant à Hastings en 1066[12] comme rapporté par la liste de Falaise et Wace, et fera souche en Angleterre. Son nom est resté attaché à la paroisse anglaise de Lydiard Tregoze dans le Wiltshire[13].
Le château fort, d'où est issu la famille normande de Trégoz, avait une position stratégique[14]. Il se situait à la confluence de la Vire et du ruisseau du Marquerand à la limite des communes de Fervaches et de Troisgots, à l'extrémité d'une langue de terre entourée d'eau[15].
En 1197, Robert de Trégoz fonde un prieuré en l'honneur de Notre-Dame avec trois moines bénédictins de Hambye[13] chargés de desservir les deux paroisses de Trégoz et de Hambye. Une lettre de Jean sans Terre, alors qu'il était duc de Normandie, dans la quatrième année de son règne (1199-1204), prouve que ce Robert avait la garde du château[16]. Jean sans Terre passera au château de Trégoz au début du XIIIe siècle.
Vers 1200, l'église relevait de l'abbaye de Hambye[17].
La seigneurie passa dans le domaine royal à la suite de sa confiscation par Philippe Auguste. Dans le registre des fiefs de la Normandie rédigé sous celui-ci, elle est indiquée comme appartenant au « Roi per eschaetam ». Elle devait alors le service d'un chevalier et demi[16].
Dans l'état des fiefs de la vicomté de Coutances dressé en 1327 par Godefroy Le Blond, bailli du Cotentin, on trouve que le sire de Quentin tenait du roi Trégoz et Fervaches par un fief et demi de haubert. Dans ce même état, dans un autre article, Raoul Evreul tient en hommage de M. Geoffroy Botm, chevalier, seigneur de Trégoz, une vavassorie à Saint-Romphaire. Toujours en 1327, et dans cet état, c'est l'abbé de Hambye qui est patron de Trégoz et également de Saint-Romphaire, patronages qui lui appartenait depuis le règne de Saint Louis (1226-1270) comme il est rapporté dans le registre des cures du diocèse rédigé au XIIIe siècle[18].
Le village est libéré le .
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[22].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24],[Note 1].
En 2018, la commune comptait 343 habitants, en évolution de +10,29 % par rapport à 2013 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Troisgots a compté jusqu'à 651 habitants en 1841.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Basilique néogothique de la fin du XIXe siècle (1889), consacrée à Notre-Dame sur le site appelé la Chapelle-sur-Vire. L'édifice abrite une statue de sainte Anne du XVe portant la Vierge qui porte son fils et trois bas-reliefs et deux hauts-reliefs du XVe en albâtre, d'importation anglaise, insérés dans le retable du maître-autel du XIXe, classés au titre objet aux monuments historiques[27]. Le site pittoresque en vallée de la Vire, qui était précédemment occupé par la chapelle Notre-Dame-sur-Vire datant de la fin du XIIe siècle[28], est depuis le VIIe siècle un lieu de pèlerinage marial important.
- Église Saint-Lô de la fin du XIXe siècle, de style néogothique également, bâtie à l'emplacement d'une église romane. L'édifice avec son clocher en bâtière dominant la colline sur laquelle est situé le bourg, est visible de beaucoup de points de vue alentour. L'église en grande partie détruite en 1944 a été reconstruite en 1952. Elle abrite des clefs de voûte qui reprennent les armoiries des évêques de Coutances, et des vitraux du XXe de Max Ingrand.
- Le clocher en zinc servit aux Allemands d'observatoire pendant les combats de la libération.
- Calvaire du XIXe siècle.
- Point de vue sur les roches de Ham.
- Retranchements de l'ancien château fort, au sud du village, sur le bord de la Vire[29].
-
La basilique de la Chapelle-sur-Vire.
-
L’église Saint-Lô, vue nord.
-
L’église Saint-Lô, vue sud-est.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 254.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 656.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Troisgots sur le site de la communauté de communes
- Résumé statistique de Troisgots sur le site de l'Insee
Références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Notes sur la démographie
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Conseil : suppression des mairies annexes
- [PDF] Conseil municipal du 30 janvier 2020 - délibération 4 : Suppression des communes déléguées à compter du .
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Les unités de paysage : Unité 7.3.1 : La vallée de la Vire » [PDF], sur basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr, Dreal Basse-Normandie (consulté le ).
- « Les unités de paysage : Unité 4.2.1 : La Manche centrale » [PDF], sur basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr, Dreal Basse-Normandie (consulté le ).
- Distances orthodromiques selon le site Lion 1906.
- « Troisgots » sur Géoportail.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425).
- Site de Géopatronyme : répartition du patronyme Tresgots.
- « Ouest-france.fr - Mairie de Troisgots » (consulté le )
- Falaise Roll.
- Gautier 2014, p. 656.
- Delattre, 2002, p. 254.
- Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 215.
- de Gerville 1829, p. 217 [lire en ligne sur Gallica].
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 40.
- de Gerville 1829, p. 218 [lire en ligne sur Gallica].
- Mort en exercice le .
- « Une équipe féminine va diriger la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Jocelyne Legrand entame son second mandat », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Troisgots (50420) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « haut-relief : Sainte Anne portant la Vierge et l'Enfant », notice no PM50001545 et « 3 bas-reliefs : La Résurrection du Christ, L'Assomption de la Vierge, L'Adoration des Mages, 2 hauts-reliefs : saint Fiacre, saint Hubert à Troisgots », notice no PM50001479, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Site de la communauté de communes de Tessy-sur-Vire - Troisgots » (consulté le ).
- Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 496 (cf. Troisgots).