Raphaël Dinelli
Contexte général | |
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Sport | Voile Aviation |
Biographie | |
Nationalité sportive | Française |
Nationalité | France |
Naissance | |
Lieu de naissance | Floirac (France) |
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Raphaël Dinelli, né le à Floirac (Gironde), est un navigateur français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Raphaël Dinelli : Visionnaire de la Mer, de l’air et expert des Énergies Propres[1]
Une Passion Précoce pour la Mer et les Débuts en Voile
Né le 13 mai 1968 à Floirac, en Gironde, Raphaël Dinelli se passionne très jeune pour la mer et la voile, notamment la planche à voile. À 20 ans, il fait un choix audacieux en abandonnant son poste de cadre commercial pour suivre une formation à l’École nationale de voile de Quiberon. Cette décision marque le début d’une carrière axée sur la mer et les défis qu’elle offre.
Rapidement, Dinelli s’illustre dans le monde nautique, d’abord comme marin sur des First Class 8, puis comme préparateur de bateaux pour des navigateurs de renom. En 1992[2] il travaille avec Titouan Lamazou, notamment sur l’Écureuil d’Aquitaine II, un bateau conçu par Bertrand de Broc, et participe à la conception et l’optimisation de navires de course. Ce travail méticuleux et des formations en composites pour l’aérospatial lui permettent de développer des compétences approfondies d’ingénierie, qui seront cruciales pour ses propres aventures en solitaire.
En 1993[3], Dinelli participe à sa première Solitaire du Figaro, l’une des compétitions les plus exigeantes de la voile. Il se classe quatorzième, une performance remarquable pour un débutant, et obtient le titre de deuxième meilleur bizut. Les éditions suivantes confirment son talent, notamment une dixième place en 1995, faisant de lui un concurrent à suivre dans le monde de la course au large.
Le Défi du Vendée Globe 1996 : Le Courage d’un "Pirate"[4]
Après avoir acquis une solide expérience, Raphaël Dinelli décide de relever l’un des défis les plus ambitieux de la voile : le Vendée Globe. En 1996, il entreprend de participer à cette course mythique en solitaire autour du monde, sans escale ni assistance. Toutefois, les obstacles financiers et administratifs s’accumulent. Touché par une tempête lors des dernières épreuves qualificatives, il ne parvient pas à remplir les critères de qualification imposés par la Fédération française de voile. L’organisation du Vendée Globe l’autorise cependant à participer à la compétition, laissant son classement conditionné au passage du Cap Horn.
Dinelli ne renonce pas et décide donc de prendre le départ. Ce geste courageux lui vaut le surnom de "pirate" dans les médias. Cependant, son aventure tourne au drame le 25 décembre 1996, lorsqu’une tempête aux vents de 90 nœuds fait chavirer son bateau, Algimouss[3], dans l’océan Indien. Gravement endommagé, le navire commence à couler, et Dinelli est contraint de s’abriter dans un radeau de survie.[5] Après plus de 36 heures dans des conditions extrêmes, il est secouru par le skipper britannique Pete Goss, qui brave lui-même la tempête pour lui porter secours.[6]
Cet épisode, marqué par une solidarité exemplaire entre navigateurs, renforce la réputation de Dinelli comme un marin résilient et déterminé. Il établit également une amitié durable avec Pete Goss, avec qui il partage ensuite plusieurs compétitions.
Malgré cet incident, Raphaël Dinelli poursuit sa carrière avec une détermination inébranlable. En 1997, il s’associe à Pete Goss [7] pour participer à la Transat Jacques-Vabre. Ensemble, ils remportent leur catégorie en monocoque 50 pieds, consolidant la stature de R. Dinelli dans le monde de la voile.
Cette même année, Dinelli entreprend un projet ambitieux avec le soutien de Sodebo et des architectes navals Jean-Marie Finot et Pascal Conq : la construction d’un monocoque de 60 pieds équipé d’un mât-aile basculant. Ce bateau innovant lui permet de se classer troisième monocoque à la Route du Rhum 1998, où il bat également le record de distance parcourue en 24 heures sur un monocoque.
Dinelli participe finalement au Vendée Globe 2000 sur le Sogal Extenso. Une collision avec une baleine le contraint à l’abandon, mais il termine son tour du monde hors classement. Ce n’est qu’en 2004, sur Akena Vérandas, qu’il parvient enfin à boucler cette course légendaire, réalisant ainsi un rêve de longue date.
Fondation Océan Vital
[modifier | modifier le code]Une Vision pour un Avenir Durable
En parallèle de ses exploits maritimes, Raphaël Dinelli s’engage pour l’innovation technologique et durable. En 2007, il crée la Fondation Océan Vital [8], une organisation reconnue d’intérêt général. Cette initiative vise à promouvoir les énergies renouvelables et les solutions durables, notamment dans le domaine de la navigation.
Lors du Vendée Globe 2008-2009, Dinelli transforme son bateau, le Fondation Océan Vital, en véritable laboratoire flottant. Il conçoit et fabrique des panneaux solaires souples et une éolienne verticale, dont il équipe son navire. Le procédé breveté enferme les cellules photovoltaïques dans un revêtement protecteur, permettant d’améliorer les performances techniques des panneaux solaires, et de diviser leur poids par 10. Cette innovation technologique a été cédée à Total Leaf, en 2015.
Quant à l’éolienne verticale, fonctionnant en basse hauteur, est silencieuse, esthétique et sécuritaire car elle impacte moins les oiseaux. Son rendement est amélioré en comparaison d’une éolienne à pâles, étant moins soumise aux changements d’orientation du vent.
Il démontre ainsi la faisabilité des technologies vertes en haute mer. Dinelli termine dixième de cette édition, prouvant qu’il est possible de concilier performance sportive et respect de l’environnement.
La Fondation Océan Vital ne se limite pas à la navigation. Elle développe également des innovations comme l’ombrière photovoltaïque SUDI, une station autonome de recharge pour véhicules électriques. Ce projet, en collaboration avec des designers et des chercheurs, illustre l’engagement de Dinelli à explorer des applications concrètes des énergies renouvelables.
Une Décennie de Réalisations Innovantes
Dans les années 2010, Raphaël Dinelli continue de repousser les limites des technologies durables, avec la conception et la fabrication de l’avion Eraole. Un avion révolutionnaire combinant énergie solaire et carburant végétal, avec lequel, il réalise en 2021, 200 heures de vol. Cet exploit marque une étape clé dans l’exploration des solutions de transport aérien sans énergie fossile.
En 2024, avec 49 Sud, son bureau d’études dédié à la création de démonstrateurs énergétiques innovants, Dinelli noue un partenariat avec Bertrand Piccard pour le programme Climate Impulse. Celui-ci vise un tour du monde sans escale en avion zéro énergie fossile d’ici 2027. Ainsi, son bureau d’études est en charge de l’étude, du design et de la fabrication de cet avion électrique à hydrogène liquide. Un challenge marquant dans l’histoire de l’aviation, puisque cet aéronef de l’envergure d’un A330, doit voler 190h à 10 000 pieds d’altitude (3000 mètres). Ce projet ambitieux et unique, soutenu par la Fondation Solar Impulse, illustre une fois de plus l’avant-gardisme de Dinelli.
Héritage et Impact Durable
Raphaël Dinelli est bien plus qu’un navigateur. Ingénieur, pionnier, innovateur et écologiste engagé, il incarne une vision où sport de haut niveau et préservation de l’environnement convergent. À travers ses courses, ses projets technologiques et son engagement pour l’éducation, il inspire les générations futures à envisager des modes de vie et de transport plus durables.
Son héritage, ancré dans l’innovation et le courage, dépasse le cadre de la navigation pour toucher des domaines aussi variés que l’aviation, l’énergie et la pédagogie. Raphaël Dinelli reste une figure emblématique de l’alliance entre l’excellence sportive et l’engagement écologique, laissant une empreinte indélébile sur la mer et au-delà.
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Eolienne à axe vertical et panneaux solaires
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L'Ombrière station de recharge SUDI
Palmarès
[modifier | modifier le code]- 1990 :
- 1er du Championnat de France de First Class 8
- 1993 :
- 2e classement bizut de la Solitaire du Figaro
- 1994 :
- 26e de la Solitaire du Figaro
- 1995 :
- 10e de la Solitaire du Figaro
- 1996 :
- Naufrage lors du Vendée Globe (hors compétition)
- 1997 :
- 5e de la Transat Jacques-Vabre et Vainqueur de la catégorie monocoque 50 pieds avec Pete Goss
- 1998 :
- 12e de la Route du Rhum sur Sodebo et bat le record de distance parcourue en 24h sur un monocoque.
- 2000 :
- Abandon lors du Vendée Globe sur Sogal Extenso, avarie de safran
- 2004 :
- 12e du Vendée Globe sur Akena Verandas
- 2008 :
- 10e du Vendée Globe sur Fondation Océan Vital
- 2021 :
- 200h de vol dont 10h en continu avec Eraole, avion électrique solaire et carburant végétal
- 2024 :
- Lancement du projet Climate Impulse avec Bertrand Piccard
Vie privée
[modifier | modifier le code]Il est célibataire et père de deux enfants. Il vit à Olonne-sur-Mer.
Galerie
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Départ du Vendée Globe 2008/2009
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Départ du Vendée Globe 2008/2009
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Eolienne à axe vertical sur "Fondation Océan Vital"
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Panneaux solaires sur le roof de "Fondation Océan Vital"
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Le Carré d'Eraole réunit toutes les technologies développées par la Fondation Océan Vital.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Laurent Meillaud, « Raphaël Dinelli : l'architecte de l'avion à hydrogène prévu en 2028 », sur H2Today, (consulté le )
- ↑ « Raphaël Dinelli – Deux mains pour l'enfance », Voiles et Voiliers, (lire en ligne)
- Couturié et Joubin, p. 43
- ↑ Lundy 2000, p. 39
- ↑ Couturié et Joubin, p. 131-134
- ↑ Lundy 2000, p. 150-158
- ↑ Philippe Brochen, « Dinelli et Goss, frères de mer. Le naufragé du Vendée Globe et son sauveur ne se quittent plus. », Libération, (lire en ligne)
- ↑ Site de la fondation
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Martin Couturié et Philippe Joubin, Tempête autour du monde : Le Vendée Globe 97, Paris, Éditions du Rocher, , 224 p. (ISBN 978-2-268-02550-6)
- (en) Derek Lundy, Godforsaken Sea : The True Story of a Race through the World's most Dangerous Waters, Anchor Books, , 272 p. (ISBN 978-0-385-72000-7)