Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                
Aller au contenu

Simon Levitte

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Simon Levitte
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalités
Activités
Fratrie
Parentèle
Autres informations
Distinction

Simon Levitte, né le 16[1] à Ekaterinoslav dans l'Empire russe[2],[3] et mort en à Sainte-Geneviève-des-Bois[4],[5],[6], est un éducateur juif français, d'origine russe, résistant et dirigeant sioniste. Il est l'oncle de Jean-David Levitte[7] et le frère de Georges Lévitte[8].

Éléments biographiques

[modifier | modifier le code]

Simon Levitte est né le à Ekaterinoslav dans l'Empire russe (aujourd'hui Dnipro en Ukraine). Il est le fils de David Levitte né le dans la même ville et de Ida Levitte (née Yassine) née le à Alexandrov (Alexandrow) en Russie[9]. Sa famille émigre à Wiesbaden en 1922, avant de s'installer à Metz (Moselle).

Il participe au mouvement des Éclaireurs israélites de France (EIF, devenus par la suite EEIF), et devient un commissaire régional où il rencontre la une cheftaine qu'il épouse, Denise Klotz[10]. Ils émigrent en Palestine mandataire puis ils reviennent en France, lui au titre de délégué de la Palestine mandataire ouvrière pour organiser l'émigration de jeunes. Denise devient la secrétaire du directeur du KKL en France[10].

En 1940, il dirige le transfert du siège des EIF de Paris vers la maison d’enfants des EIF à Moissac (Tarn-et-Garonne)[10]. Devenu le responsable des EIF pour toute la zone non occupée, il organise dans la maison de Moissac un centre de documentation juive — qui sera ensuite transféré à Grenoble[10] — avec la contribution de jeunes, dont Marianne Cohn. En 1942, à Moissac[11], Simon Levitte rédige le supplément "Palestinographie" pour les cadres EIF, comprenant l'histoire et la philosophie du sionisme.

En , le Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) est créé par Simon Levitte et Dika Jefroykin[12],[13]. Simon Levitte et le MJS participent à la Résistance. Il organise à Moissac un stage de formation des cadres, pour assurer la protection des Juifs. Il crée un service de faux-papiers, qu'il confie à Toto Giniewski, qui le dirigera à Grenoble (Isère).

Il crée à Grenoble une bibliothèque juive clandestine[14]. Marianne Cohn travaille avec le Centre de Documentation de Simon Levitte, dont elle devient la secrétaire, après l'avoir suivi depuis Moissac et prend part à la Résistance[15],[16],[17],[18].

En 1942, il devient agent de liaison entre les Zones Nord et Sud. Il est responsable du passage de résistants aux frontières belge et néerlandaise. Ses parents, David Levitte (64 ans) et Ida Levitte (59 ans), et son frère Édouard Levitte (15 ans) (né à Metz le ) sont arrêtés et déportés à Auschwitz par le Convoi no 47 du , de Drancy vers Auschwitz. Leur dernière adresse est au: 10 rue Jacques-Mawas dans le 15e arrondissement de Paris[9]. En mission à Nice, il est arrêté en par la Gestapo. Il est torturé mais ne parle pas. Il réussit à s'évader et reprend immédiatement ses activités.

En , il participe au nouveau Comité d'action des jeunesses juives (CADJJ), où se retrouvent les groupes résistants de jeunes juifs: le MJS, les EIF, les jeunes du Bund, Yechouroun et les jeunes communistes de l'UJRE. Georges Schnek devient le directeur du CADJJ. En , le Comité d'Union et de Défense des Juifs est formé à Paris. Simon Levitte y représente le Sud de la France[19]. Vers la fin . Simon Levitte demande à Tony Gryn d'organiser le passage de centaines d'enfants vers la Suisse. Simon Levitte est chef du bataillon du MJS à Grenoble et dirige le service d'« éducation physique » (nom de code du service des faux documents et opérations de sauvetage)[20].

Envoyé à Paris, il s'occupe du service des faux papiers et du renseignement du corps franc. Il participe aux combats pour la Libération de Paris au poste de commandement de Grenelle.

En 1949, Simon Levitte crée des maisons pour préparer des jeunes Juifs français à l'alya[21].

La maladie de son épouse Denise conduit le couple à un double suicide en 1968[10].

  • Simon Levitte. Le Sionisme : quelques pages de son histoire[22]. Paris, Éditions des Cahiers juifs[23], 1936.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Sur la carte de rationnement de Simon Levitte dont la photo est publiée dans les souvenirs de Tony Gryn, la date de naissance est inscrite comme 23 novembre 1912. Voir (en) The story of Tony Gryn, p. 18.
  2. Voir, (en) Simon Levitte. head of the M.J.S. Photo: Grenoble, France, 1943. Yad Vashem. Photo Archive.
  3. Voir (en) Group portrait of members of the Armée juive French resistance at a reunion in Palestine in Kibbutz Sde Eliyahu. 1946-1950. United States Holocaust Memorial Museum. Simon Levitte, chef de l'Armée Juive, est au centre.
  4. Registre des inhumations au cimetière de Bagneux, avec la mention « Venant de Ste-Geneviève des Bois ».
  5. Thérèse Reynaud, 1939-1944, les réfugiés dans la région de Beaumont-de-Lomagne, la Lomagne mémoire pour demain, (présentation en ligne), p. 17
  6. Alain Michel (historien), L’histoire des E.I. de 1923 aux années 80, Éditions Elkana (présentation en ligne)
  7. Corine Lesnes, « Jean-David Levitte, « Diplomator » à l'Élysée », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. « Georges Levitte », Bibliothèque de l'Alliance israélite universelle (AIU).
  9. a et b Voir, Klarsfeld, 2012.
  10. a b c d et e Philippe Boukara, « Simon Lévitte, un sioniste d'exception », Adama, no 97,‎ hanouka 5780
  11. Son adresse à Moissac est 18 quai du port. Voir « Résistance. Thème 2007/2008: L'aide aux personnes persécutées en France pendant la Seconde Guerre mondiale : une forme de résistance. L'aide aux juifs persécutés: l'exemple de la Dordogne, p. 9 ».
  12. Voir, Renée Poznanski. La Résistance Juive. Les mouvements : L'Armée juive (A.J.). Dictionnaire historique de la Résistance. Robert Laffont, Paris, 2006, p. 897-898.
  13. Voir, « Organisation Juive de Combat. Mémoire et Espoirs de la Résistance. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  14. Voir, Paul Giniewski. Une résistance juive : Grenoble 1943-1945, 2009, p. 13.
  15. Voir, Pendant la guerre 1939-1945. Les poètes. Marianne Cohn.
  16. Voir, Le Coin de la Mémoire. Marianne Cohn. Dimanche 21 juin 2009.
  17. Voir, Marianne Cohn. Association israéliennee des "Enfants Cachés" en France pendant la Shoah.
  18. Voir, Marianne Cohn, Résistante.
  19. Voir, (en) Jacques Adler. The Jews of Paris and the Final Solution: Communal Responses and Internal Conflict, 1940-1944, 1987 (ISBN 0-19-504305-7 et 978-0-19-504306-8) p. 218., (fr) Face à la persécution : les organisations juives à Paris de 1940 à 1944, Calmann-Levy, 1985 (ISBN 978-2-7021-1345-5).
  20. Voir, (en) The story of Tony Gryn, p. 15; p. 18 on trouve la photo de la carte de rationnement de Simon Levitte.
  21. Voir, Mathias Orjekh. Du scoutisme juif à la Résistance : un même engagement. Quelques figures d'un même itinéraire. 3. Adrien Gensburger : le sous-lieutenant du maquis EI.
  22. Voir, Simon Levitte. Le sionisme : quelques pages de son histoire. 1936. Bibliothèque de l'Université Yale.
  23. Voir, Simon Levitte. Le Sionisme : quelques pages de son histoire. Paris, Éditions des Cahiers juifs, 1936.
  24. Site Mémoire des Hommes
  25. Site Mémoire des Hommes

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]