Ce qui ressemble aujourd'hui a un sabotage de l'ecole - suppressions de classes, reductio... more Ce qui ressemble aujourd'hui a un sabotage de l'ecole - suppressions de classes, reduction des effectifs enseignants et appauvrissement de la condition enseignante - ne suffit pas a caracteriser la mutation historique de l'ecole. Celle-ci ne joue plus seulement une fonction dans le capitalisme, comme l'ont montre les analyses critiques des annees 1970 : elle se plie de l'interieur a la norme sociale du capitalisme. L'« employabilite» est le principe et l'objectif de la normalisation de l'ecole, de son organisation et de sa pedagogie. L'ecole devient peu a peu un systeme hierarchise d'entreprises productrices de « capital humain » au service de l'«economie de la connaissance ». Elle cherche moins a transmettre une culture et des savoirs qui valent pour eux-memes qu'elle ne tente de fabriquer des individus aptes a s'incorporer dans la machine economique. Les effets inegalitaires de la concurrence, la mutilation culturelle introduite par la logique des « competences » ou la proletarisation croissante du monde enseignant revelent la perte d'autonomie de l'ecole par rapport au nouveau capitalisme et aux luttes des classes sociales autour de l'enjeu scolaire. Dans ce livre de combat et de theorie, les auteurs renouvellent la sociologie critique de l'education en inscrivant les mutations de l'institution scolaire et universitaire dans celles du capitalisme contemporain. Ils entendent ainsi donner a tous ceux qui se sentent concernes par cette problematique eminemment politique les outils d'analyse pour construire une alternative convaincante et resolue.
Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre p... more Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre present. Pas de theorie critique qui puisse se passer de leurs concepts et de leurs analyses. Et pas de luttes qui ne renvoient a tel moment ou a tel aspect de leur heritage. Pourtant, de l’un a l’autre le passage ne va pas de soi. Les epoques, les intentions, les philosophies meme ne sont pas superposables. Heterogenes donc, ces pensees font, l’une et l’autre, obstacle a tout « foucaldo-marxisme ».L’ouvrage vise a montrer des rapports mobiles et complexes, non des identites profondes ou des incompatibilites d’essence. Rapports de Foucault a Marx : il prend appui sur lui pour le deborder, l’envelopper, et parfois l’opposer a lui-meme. Rapports de Foucault aux marxismes, sous leurs variantes les plus diverses, humaniste, existentialiste, althusserienne, qui n’ont cesse de composer les actualites changeantes de Foucault. Rapports des marxistes, d’hier et d’aujourd’hui, a Foucault : comment l’ont-ils lu ? Que lui ont-ils reproche, que lui ont-ils emprunte ? Qu’en font-ils aujourd’hui de neuf ?C’est donc l’actualite d’une lecture croisee de Marx et Foucault qui est au centre des contributions de cet ouvrage et qui ouvre sur un espace fecond pour l’avenir de la pensee critique.
... Connexion. Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Afficher la notice complète. ... more ... Connexion. Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Afficher la notice complète. Titre: Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Auteur: Dardot, Pierre; Laval, Christian; Mouhoud, El Mouhoub. Type: Ouvrage. Date de création: 2007. Nombre de pages: 258. ...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre p... more Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre present. Pas de theorie critique qui puisse se passer de leurs concepts et de leurs analyses. Et pas de luttes qui ne renvoient a tel moment ou a tel aspect de leur heritage. Pourtant, de l’un a l’autre le passage ne va pas de soi. Les epoques, les intentions, les philosophies meme ne sont pas superposables. Heterogenes donc, ces pensees font, l’une et l’autre, obstacle a tout « foucaldo-marxisme ».L’ouvrage vise a montrer des rapports mobiles et complexes, non des identites profondes ou des incompatibilites d’essence. Rapports de Foucault a Marx : il prend appui sur lui pour le deborder, l’envelopper, et parfois l’opposer a lui-meme. Rapports de Foucault aux marxismes, sous leurs variantes les plus diverses, humaniste, existentialiste, althusserienne, qui n’ont cesse de composer les actualites changeantes de Foucault. Rapports des marxistes, d’hier et d’aujourd’hui, a Foucault : comment l’ont-ils lu ? Que lui ont-ils reproche, que lui ont-ils emprunte ? Qu’en font-ils aujourd’hui de neuf ?C’est donc l’actualite d’une lecture croisee de Marx et Foucault qui est au centre des contributions de cet ouvrage et qui ouvre sur un espace fecond pour l’avenir de la pensee critique.
Ce qui ressemble aujourd'hui a un sabotage de l'ecole - suppressions de classes, reductio... more Ce qui ressemble aujourd'hui a un sabotage de l'ecole - suppressions de classes, reduction des effectifs enseignants et appauvrissement de la condition enseignante - ne suffit pas a caracteriser la mutation historique de l'ecole. Celle-ci ne joue plus seulement une fonction dans le capitalisme, comme l'ont montre les analyses critiques des annees 1970 : elle se plie de l'interieur a la norme sociale du capitalisme. L'« employabilite» est le principe et l'objectif de la normalisation de l'ecole, de son organisation et de sa pedagogie. L'ecole devient peu a peu un systeme hierarchise d'entreprises productrices de « capital humain » au service de l'«economie de la connaissance ». Elle cherche moins a transmettre une culture et des savoirs qui valent pour eux-memes qu'elle ne tente de fabriquer des individus aptes a s'incorporer dans la machine economique. Les effets inegalitaires de la concurrence, la mutilation culturelle introduite par la logique des « competences » ou la proletarisation croissante du monde enseignant revelent la perte d'autonomie de l'ecole par rapport au nouveau capitalisme et aux luttes des classes sociales autour de l'enjeu scolaire. Dans ce livre de combat et de theorie, les auteurs renouvellent la sociologie critique de l'education en inscrivant les mutations de l'institution scolaire et universitaire dans celles du capitalisme contemporain. Ils entendent ainsi donner a tous ceux qui se sentent concernes par cette problematique eminemment politique les outils d'analyse pour construire une alternative convaincante et resolue.
Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre p... more Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre present. Pas de theorie critique qui puisse se passer de leurs concepts et de leurs analyses. Et pas de luttes qui ne renvoient a tel moment ou a tel aspect de leur heritage. Pourtant, de l’un a l’autre le passage ne va pas de soi. Les epoques, les intentions, les philosophies meme ne sont pas superposables. Heterogenes donc, ces pensees font, l’une et l’autre, obstacle a tout « foucaldo-marxisme ».L’ouvrage vise a montrer des rapports mobiles et complexes, non des identites profondes ou des incompatibilites d’essence. Rapports de Foucault a Marx : il prend appui sur lui pour le deborder, l’envelopper, et parfois l’opposer a lui-meme. Rapports de Foucault aux marxismes, sous leurs variantes les plus diverses, humaniste, existentialiste, althusserienne, qui n’ont cesse de composer les actualites changeantes de Foucault. Rapports des marxistes, d’hier et d’aujourd’hui, a Foucault : comment l’ont-ils lu ? Que lui ont-ils reproche, que lui ont-ils emprunte ? Qu’en font-ils aujourd’hui de neuf ?C’est donc l’actualite d’une lecture croisee de Marx et Foucault qui est au centre des contributions de cet ouvrage et qui ouvre sur un espace fecond pour l’avenir de la pensee critique.
... Connexion. Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Afficher la notice complète. ... more ... Connexion. Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Afficher la notice complète. Titre: Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel. Auteur: Dardot, Pierre; Laval, Christian; Mouhoud, El Mouhoub. Type: Ouvrage. Date de création: 2007. Nombre de pages: 258. ...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre p... more Marx et Foucault : deux œuvres, deux pensees sans lesquelles on ne peut saisir le sens de notre present. Pas de theorie critique qui puisse se passer de leurs concepts et de leurs analyses. Et pas de luttes qui ne renvoient a tel moment ou a tel aspect de leur heritage. Pourtant, de l’un a l’autre le passage ne va pas de soi. Les epoques, les intentions, les philosophies meme ne sont pas superposables. Heterogenes donc, ces pensees font, l’une et l’autre, obstacle a tout « foucaldo-marxisme ».L’ouvrage vise a montrer des rapports mobiles et complexes, non des identites profondes ou des incompatibilites d’essence. Rapports de Foucault a Marx : il prend appui sur lui pour le deborder, l’envelopper, et parfois l’opposer a lui-meme. Rapports de Foucault aux marxismes, sous leurs variantes les plus diverses, humaniste, existentialiste, althusserienne, qui n’ont cesse de composer les actualites changeantes de Foucault. Rapports des marxistes, d’hier et d’aujourd’hui, a Foucault : comment l’ont-ils lu ? Que lui ont-ils reproche, que lui ont-ils emprunte ? Qu’en font-ils aujourd’hui de neuf ?C’est donc l’actualite d’une lecture croisee de Marx et Foucault qui est au centre des contributions de cet ouvrage et qui ouvre sur un espace fecond pour l’avenir de la pensee critique.
En 1976, Bourdieu et Boltanski soulignaient dans un texte remarquable, intitulé « La production d... more En 1976, Bourdieu et Boltanski soulignaient dans un texte remarquable, intitulé « La production de l'idéologie dominante » 1 , un certain nombre de caractères distinctifs de la nouvelle idéologie dominante qui, à partir des années 1960, avait sous-tendu certains projets politiques comme la « nouvelle société » de Jacques Chaban-Delmas et de Jacques Delors ou encore le « libéralisme avancé » de Valéry Giscard d'Estaing. Le nouveau mode de domination s'affirme comme « révolutionnaire », toujours favorable au changement, toujours prêt à la rupture. La nouvelle idéologie conservatrice se veut non pas une défense mais une critique de l'état existant des choses, ce qui lui permet d'accuser de conservatisme tous ceux qui résistent au "changement". Le nouveau mode de domination identifié dès 1976 obéit à un principe simple. Le changement est nécessaire et souhaitable. Il n'y a aucune autre solution que de le vouloir et de l'organiser. Et comme ce sont les experts qui connaissent seuls le futur vers lequel on va, c'est à eux qu'il revient d'indiquer la voie inéluctable que prendra le changement. La politique est réduite à une adaptation au changement. Mais par là s'annonce que ce que Bourdieu appelera plus tard « la dépolitisation de la politique », stratégie de changement qui se donne comme un processus inéluctable, non discutable, non négociable. C'est dans ce texte et qui est consacré à la « philosophie sociale de la fraction dominante de la classe dominante » que Bourdieu et Boltanski pointent l'apparition, encore rare alors, du terme de néolibéralisme. L'idéologie dépolitisée de la rénovation de l'école C'est cette même idéologie "modernisatrice" de type néolibéral qui s'est imposée dans le champ scolaire par le recyclage des critiques, notamment sociologiques, qui avaient été portées au système éducatif. Les événements de 68, quant à eux, avaient bien sûr un tout autre sens que la "modernisation", mais ils ont été réinterprétés assez rapidement dans le cadre du paradigme modernisateur. Plus largement, ce sont tous les thèmes de la rénovation et de la 1 In Actes de la recherche en sciences sociales, n° 2/3 de juin 1976 Cet article a été récemment republié en volume par Luc Boltanski chez Demopolis/ Raisons d'agir en 2008.
En 2006, en réponse à une question qui m'était posée, j'ai rédigé une mise au point sur les prati... more En 2006, en réponse à une question qui m'était posée, j'ai rédigé une mise au point sur les pratiques effectives des chercheurs de l'Institut de recherche de la FSU (Fédération syndicale unitaire).
DOMINER Enquête sur la souveraineté de l'Etat en Occident
Il est courant de déplorer le déclin de la souveraineté de l’État-nation, qui semble devoir être ... more Il est courant de déplorer le déclin de la souveraineté de l’État-nation, qui semble devoir être aujourd’hui supplantée par la puissance du capital mondial. Restaurer la verticalité de l’État et son autorité serait ainsi la seule voie pour contester le globalisme néolibéral. C’est contre cette illusion, encore trop répandue à gauche, que Pierre Dardot et Christian Laval ont entamé ce long parcours dans l’histoire complexe et singulière de l’État occidental moderne, depuis sa naissance à partir du modèle de l’Église médiévale jusqu’à son rôle actuel d’État-stratège dans la concurrence mondiale. Comprendre les aléas et les détours de cette construction, c’est mettre à nu les ressorts d’une domination sur la société et sur chacun de ses membres qui est fondamentalement de l’ordre de la croyance : les « mystères de l’État », le culte de sa continuité qui oblige ses représentants par-delà leur succession, la sacralité dont ces derniers aiment à s’entourer dans l’exercice de leurs fonctions, autant d’éléments qui ont pu changer de forme, mais qui demeurent au principe de sa puissance. En retraçant cette généalogie, il s’agit pour les auteurs de montrer que l’on ne peut répondre aux défis de la mondialisation capitaliste et du changement climatique sans remettre en cause cet héritage... Lire l'introduction et le 1er chapitre https://fr.calameo.com/read/0002150222c6c75bac2df
“Neoliberalismo” es el concepto que tanto Michel Foucault como Pierre Bourdieu eligieron para car... more “Neoliberalismo” es el concepto que tanto Michel Foucault como Pierre Bourdieu eligieron para caracterizar el momento histórico que presenciaron en los últimos años de sus vidas. En ambos casos, sus trabajos fueron interrumpidos por una muerte prematura, dejando inacabadas unas investigaciones que, en su divergencia de estilos y propuestas, nos interpelan hoy con toda su fuerza.
Christian Laval nos brinda en este estudio las claves para recuperar el legado interrumpido de Foucault y Bourdieu. En un minucioso recorrido filosófico y político, nos permite comprender tanto la lucidez como las limitaciones de sus propuestas. Estos dos cursos de investigación, separados veinte años entre sí, sientan las bases para pensar las raíces de los ejercicios contemporáneos del poder, cuya dinámica se prolonga de modos cada vez más radicales y violentos a todas las dimensiones de nuestra vida. Su herencia resulta ineludible hoy para desentrañar los mecanismos del ser neoliberal y preguntarse qué política habrá que inventar para combatir su vasto afán de dominio.
Around the globe, contemporary protest movements are contesting the oligarchic appropriation of n... more Around the globe, contemporary protest movements are contesting the oligarchic appropriation of natural resources, public services, and shared networks of knowledge and communication. These struggles raise the same fundamental demand and rest on the same irreducible principle: the common.
In this exhaustive account, Pierre Dardot and Christian Laval show how the common has become the defining principle of alternative political movements in the 21st century. In societies deeply shaped by neoliberal rationality, the common is increasingly invoked as the operative concept of practical struggles creating new forms of democratic governance. In a feat of analytic clarity, Dardot and Laval dissect and synthesize a vast repository on the concept of the commons, from the fields of philosophy, political theory, economics, legal theory, history, theology, and sociology.
Instead of conceptualizing the common as an essence of man or as inherent in nature, the thread developed by Dardot and Laval traces the active lives of human beings: only a practical activity of commoning can decide what will be shared in common and what rules will govern the common's citizen-subjects. This re-articulation of the common calls for nothing less than the institutional transformation of society by society: it calls for a revolution.
Le champ des sciences sociales semble toujours menacé
par sa fragmentation en « spécialités » dis... more Le champ des sciences sociales semble toujours menacé par sa fragmentation en « spécialités » disciplinaires irréductibles, souvent incapables de se détacher de la façon dont elles ont construit leur objet propre et leurs méthodes. L’un des souhaits les plus constants de Pierre Bourdieu a été de surmonter ces divisions, d’une part en rappelant l’historicité de leur constitution, et d’autre part en appelant de ses voeux une science sociale plus unifiée. C’est en restituant l’histoire des disciplines savantes, mais aussi en leur empruntant nombre de leurs concepts et analyses, que Bourdieu a tenté de les faire travailler ensemble à la connaissance du monde social. Cet effort ne s’est jamais confondu avec une illusoire communion des savants de bonne volonté, la sociologie ne s’accordant ainsi nullement avec les conceptions dominantes de la philosophie, de l’économie ou de la psychologie. Chaque discipline, en son sein, est également travaillée par la spécialisation. Bourdieu a voulu surmonter les divisions internes à la sociologie en travaillant à son unité. Loin d’être un donné, l’unité des sciences sociales est un enjeu, et donc un combat permanent. Cet ouvrage, qui résulte en partie de deux années de séminaire consacrées à Pierre Bourdieu au sein du laboratoire Sophiapol et d’une journée d’étude, propose un parcours dans la relation qu’entretenait Bourdieu avec différentes disciplines comme avec certaines sous-disciplines de la sociologie.
Ces dernières années, on observe dans les pratiques comme dans les réflexions théoriques une véri... more Ces dernières années, on observe dans les pratiques comme dans les réflexions théoriques une véritable « explosion » du thème du « commun », devenu une référence centrale pour de multiples foyers d’expérimentations politiques et économiques (mouvements altermondialistes et écologistes, défense des services publics, résistances paysannes, coopératives, expérimentations numériques collectives). Avec une vitesse rare pour une notion nouvelle, le commun s’est mondialement imposé en tant que grand concept politique de ce début de XXIe siècle. Il admet pourtant des acceptions fort différentes, parfois contradictoires. Cet ouvrage, issu des actes de colloque de Cerisy, est consacré aux enquêtes et terrains permettant d’éclairer les enjeux théoriques, pratiques et historiques de ce concept, ainsi qu’aux propositions stratégiques qui en font aujourd’hui le principe de l’alternative au capitalisme.
Il y a sans doute deux erreurs à ne pas commettre lorsqu'on relit le Manifeste du parti communist... more Il y a sans doute deux erreurs à ne pas commettre lorsqu'on relit le Manifeste du parti communiste. La première consiste à croire qu'il n'y a plus rien à apprendre de ce texte et, plus généralement, de la théorie de Marx et d'Engels. Le Manifeste ne serait plus qu'une pièce de musée, certes admirable mais dénuée pour nous de tout intérêt pratique et théorique. La seconde erreur consiste à penser que le texte du Manifeste garde toujours la même pertinence, et peut-être plus encore qu'en 1848. Cette pertinence serait due à ce qu'il annonçait la mondialisation capitaliste et avec elle, la naissance d'une classe potentiellement révolutionnaire. Ceux qui se réclament de Marx sont évidemment tentés par l'idée selon laquelle « le spectre rôde toujours » et ils en font d'ailleurs, ce qui est logique, le principe de leur lecture du Manifeste. Qu'ils soient dialecticiens ou non, le capitalisme a pour eux ceci de positif qu'il crée toujours les conditions historiques de sa propre abolition. Nous devons nous délivrer de ces deux lectures pour rendre au texte du Manifeste sa véritable actualité qui est essentiellement problématique. Le texte n'est pas actuel au sens où il énoncerait ce qui s'est passé depuis sa rédaction, encore moins en ce qu'il annoncerait ce qui va advenir. Il est actuel par les questions qu'il nous permet de poser aujourd'hui dans la situation qui est la nôtre en termes de stratégie. La double question qu'il nous faut reposer est la suivante : comment ce texte conçoit-il le mouvement vers le communisme et en quoi cette conception fait-elle encore sens aujourd'hui pour nous ? Le Manifeste entend proposer une ligne d'action aux prolétaires dans la lutte pour leur émancipation : « Il est grand temps que les communistes exposent ouvertement à la face du monde entier leur manière de voir, leurs buts et leurs tendances et opposent aux fables que l'on rapporte sur ce spectre communiste un manifeste du parti lui-même.» Les thèses du Manifeste sur le mouvement de l'histoire ont un lien étroit avec l'objectif et la méthode de la lutte. L'objectif c'est la « révolution communiste » identifiée à la prise du pouvoir politique d'abord à l'échelle nationale puis internationale. La méthode c'est l'union des prolétaires, au
L’agression russe contre l’Ukraine nous rappelle brutalement que la souveraineté étatique a sa pr... more L’agression russe contre l’Ukraine nous rappelle brutalement que la souveraineté étatique a sa propre logique, irréductible à celle de la globalisation économique. En dépit des apparences, l’Union européenne elle-même ne fait pas exception. La nouvelle « taxonomie » relative à la classification des énergies « vertes » consacre les intérêts de puissance (le gaz pour l’Allemagne, le nucléaire pour la France). Il s’agit très prosaïquement d’orienter les flux de capitaux et, dans cet objectif, de permettre à chaque Etat d’exercer sa souveraineté. Dès le XVIIIe sc., loin de rompre avec la logique de la souveraineté, le libéralisme a su combiner l’« esprit de puissance » et l’ « esprit de commerce ». C’est évidemment encore plus vrai du néolibéralisme. Ce qui a changé, c’est la fonction de l’Etat qui doit créer à son échelle les conditions les plus favorables à la circulation transnationale des capitaux. Telle est la nouvelle « raison d’Etat ».
La question de fond est celle de la souveraineté de l’État. Celle-ci n’a rien à voir avec l’indép... more La question de fond est celle de la souveraineté de l’État. Celle-ci n’a rien à voir avec l’indépendance ou l’autonomie. Telle qu’elle s’est construite en Occident, elle signifie que les représentants de l’Etat ont le pouvoir de s’affranchir de toute obligation à l’égard des citoyens (face interne) comme à l’égard des autres Etats ou des organisations internationales (face externe), ils sont « libres à l’égard des lois » (ex legibus solutus), selon la formule classique.
Traduzido por Eleutèrio Prado
Para Pierre Dardot e Chris.an Laval-autores de Comum: ensaio sobre... more Traduzido por Eleutèrio Prado
Para Pierre Dardot e Chris.an Laval-autores de Comum: ensaio sobre a revolução no século XXI-a pandemia do Covid-19 está testando a capacidade das organizações polí.cas e econômicas de lidar com esse .po de acontecimento. "Com as mudanças climá.cas em curso, o que estamos experimentando agora mostra aquilo que aguardará a humanidade em poucas décadas se a estrutura econômica e polí.ca do mundo não mudar." Publicado em Mediapart, 19/03/20. A pandemia do COVID-19 consiste numa excepcional crise global-sanitária, econômica e social. Poucos eventos históricos podem ser comparados a ela, pelo menos na escala das úl-mas décadas. Esta tragédia se afigura, agora, como um teste para toda a humanidade. Trata-se de uma provação no duplo sen-do da palavra: dor, risco e perigo, por um lado; teste, avaliação e julgamento, por outro. O que a pandemia está testando é a capacidade das organizações polí-cas e econômicas de lidar com um problema global vinculado à interdependência dos indivíduos, ou seja, algo que afeta a vida social de todos de uma forma básica. Como uma distopia que se torna realidade, com as mudanças climá-cas em curso, o que estamos experimentando agora mostra aquilo que aguardará a humanidade em poucas décadas se a estrutura econômica e polí-ca do mundo não mudar. muito rapidamente e de maneira radical. Uma resposta estatal a uma crise global? Primeira observação: de um modo ou outro, estamos dispostos a confiar na soberania do estado nacional para responder à epidemia global. E isso, dependendo do país, tem ocorrido de duas maneiras mais ou menos complementares e ar-culadas: por um lado, contamos com ela para adotar medidas autoritárias que limitam os contatos, em par-cular com o estabelecimento de um "estado de emergência" (declarado ou não), como na Itália, Espanha ou França; por outro lado, esperamos que o governo proteja os cidadãos da "importação" de um vírus que vem do exterior. A disciplina social e o protecionismo nacional seriam, assim, os dois eixos prioritários da luta contra a pandemia. Desse modo, encontramos os dois lados da soberania do Estado: dominação interna e independência em relação ao exterior. Segunda observação: contamos também com o Estado para ajudar as empresas de todos os tamanhos a passar no teste, prestando assistência e garan-ndo os créditos de que precisariam para evitar a falência e manter o máximo possível de mão-de-obra a-va. O Estado agora não tem mais escrúpulos em gastar sem limite para "salvar a Pierre Dardot e Chris-an Laval são autores do livro Comum: Ensaio sobre a revolução no século XXI, 1 Boitempo, 2017, e de Dominer. Enquête sur la souveraineté de l'Etat en Occident, La Découverte, 2020 (em processo de publicação).
The COVID-19 pandemic is an unprecedented global health, social, and economic crisis. Historical ... more The COVID-19 pandemic is an unprecedented global health, social, and economic crisis. Historical comparisons are few, particularly in recent decades. This tragedy constitutes nothing less than a trial for all humanity, but a trail of a unique sort. The two meanings of the French word "épreuve" captures the dual significance of what we now confront: épreuve in the sense of an ordeal, an immense and painful undertaking, but also a test, an evaluation, or a judgment. The pandemic, in other words, is now testing the capacity of our political and economic systems to cope with a global problem situated at the level of our individual interdependence, which is to say at the very foundation of our social life. Like a dystopia made real, what we are now living through provides us with a glimpse of what soon awaits humanity if global economic and political structures are unable to radically and rapidly transform in order to confront the climate change crisis.
La pandémie du Covid-19 est une crise sanitaire, économique et sociale globale d’un niveau except... more La pandémie du Covid-19 est une crise sanitaire, économique et sociale globale d’un niveau exceptionnel. Peu d’événements historiques peuvent lui être comparés, du moins à l’échelle des dernières décennies. Cette tragédie, dès maintenant, est une épreuve pour toute l’humanité. Épreuve au double sens du mot : douleur, risque et danger d’une part ; test, évaluation, jugement de l’autre. Ce que la pandémie met à l’épreuve, c’est la capacité des organisations politiques et économiques à faire face à un problème global lié aux interdépendances individuelles, autrement dit qui touche à la vie sociale la plus élémentaire. Comme une dystopie qui serait devenue réalité, ce que nous vivons laisse entrevoir ce qui, avec le changement climatique, attend l’humanité dans quelques décennies si la structure économique et politique du monde ne change pas très rapidement et très radicalement.
Dans Commun. Essai sur la révolution au XXIème siècle (2014), le philosophe Pierre Dardot et le s... more Dans Commun. Essai sur la révolution au XXIème siècle (2014), le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval définissent le principe du commun comme une activité expérimentale et instituante d'autogouvernement, profondément démocratique, à même de créer des dynamiques sociales, politiques et économiques opposées à la rationalité néolibérale qu'ils ont étudié en termes de gouvernementalité dans La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale (2009), et dont ils font un analyse conjoncturel de sa reconstruction puissante suivant la crise de 2007 dans Ce cauchemar qui n'en finit pas. Comment le néolibéralisme défait la démocratie (2016). Inspirés de la mise en oeuvre du principe du commun dans des nombreuses expérimentations politiques et oppositionnelles d'aujourd'hui, dispersées dans le monde, c'est dans un renouvellement critique, transsectoriel et cosmopolitique du communisme et de la gauche qu'ils inscrivent leur idée d'un communisme des communs. Commun au singulier et communisme Dans Commun (2014), vous insistez sur l'importance de définir le commun au singulier, comme principe politique transversal vis-à-vis des luttes actuelles, comme appréhension institutionnelle des biens communs, et comme dynamique émancipatrice face au néolibéralisme. Un enjeu décisif est la question du communisme, à la fois ses origines, ses différentes formes et son destin dans la 20 ème siècle, où notamment votre dernier livre L'Ombre d'Octobre-La révolution russe et le spectre des soviets (2017) vient prolonger la réflexion. Pourriez-vous, pour commencer, expliquer votre insistance sur le singulier du commun, et comment, partant de là, vous intervenez dans la tradition communiste pour repenser les luttes actuelles et la question de l'émancipation aujourd'hui ? Pierre Dardot La référence au pluriel, les communs, était très répandue lorsque nous avons écrit Commun en 2014, y compris sous la forme des biens communs. Le singulier, par contre, était rare, pour ne pas dire absent. Cependant, nous n'avons pas insisté sur le singulier pour l'opposer au pluriel, mais pour expliciter la relation entre le singulier et le pluriel. Ce qui nous a vraiment intéressés dans l'archéologie du commun, c'était d'essayer de voir comment un principe se dégage dans les luttes actuelles. Nous n'avons pas cherché à surimposer artificiellement un principe métaphysique aux situations que nous connaissions, que nous vivions, mais, au contraire, à dégager un principe qui nous semblait être à l'oeuvre dans les expérimentations les plus intéressantes autour de la question des communs. C'est surtout à partir des mouvements des places, donc des communs urbains, que nous nous sommes posé la question de la définition de ce principe, et nous nous sommes alors aperçus qu'il y avait là quelque chose de très profond. Pour reprendre l'expression des espagnols du mouvement du 15M, il y avait une revendication de « démocratie réelle », au sens d'une démocratie qui se prétendait et se disait « vraie » par opposition à la démocratie représentative suspectée de dissimuler les intérêts d'une oligarchie. Ceci a été repris ensuite dans différents mouvements, jusque dans le mouvement du parc Gezi.
Questions à...Pierre Dardot et Christian Laval
Il est courant de déplorer le déclin de la souve... more Questions à...Pierre Dardot et Christian Laval Il est courant de déplorer le déclin de la souveraineté de l’État-nation : restaurer l’autorité́ de l’État serait la seule voie pour contester le globalisme néolibéral. Contre cette illusion, P. Dardot et C. Laval proposent un parcours dans l’histoire de l’État occidental moderne mettant à nu les ressorts d’une domination qui est de l’ordre de la croyance. « Mystères de l’État », culte de sa continuité, sacralité attachée à ses fonctions sont autant d’éléments qui dispensent les gouvernants de rendre des comptes aux citoyens. Pour répondre aux défis de la mondialisation capitaliste et du changement climatique, il faut remettre en cause ce régime d’irresponsabilité politique et ouvrir la voie à un au-delà de la souveraineté étatique.
Il presente volume indaga il neoliberalismo nella sua idea di fondo: la scelta della guerra civil... more Il presente volume indaga il neoliberalismo nella sua idea di fondo: la scelta della guerra civile per realizzare il progetto di una società di mercato pura; una guerra di dominio polimorfa, che a volte utilizza la coercizione militare e di polizia, ma che spesso si confonde con l’esercizio del potere governativo e viene quindi condotta all’interno e attraverso le istituzioni dello Stato.
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Comprendre les aléas et les détours de cette construction, c’est mettre à nu les ressorts d’une domination sur la société et sur chacun de ses membres qui est fondamentalement de l’ordre de la croyance : les « mystères de l’État », le culte de sa continuité qui oblige ses représentants par-delà leur succession, la sacralité dont ces derniers aiment à s’entourer dans l’exercice de leurs fonctions, autant d’éléments qui ont pu changer de forme, mais qui demeurent au principe de sa puissance. En retraçant cette généalogie, il s’agit pour les auteurs de montrer que l’on ne peut répondre aux défis de la mondialisation capitaliste et du changement climatique sans remettre en cause cet héritage...
Lire l'introduction et le 1er chapitre
https://fr.calameo.com/read/0002150222c6c75bac2df
Christian Laval nos brinda en este estudio las claves para recuperar el legado interrumpido de Foucault y Bourdieu. En un minucioso recorrido filosófico y político, nos permite comprender tanto la lucidez como las limitaciones de sus propuestas. Estos dos cursos de investigación, separados veinte años entre sí, sientan las bases para pensar las raíces de los ejercicios contemporáneos del poder, cuya dinámica se prolonga de modos cada vez más radicales y violentos a todas las dimensiones de nuestra vida. Su herencia resulta ineludible hoy para desentrañar los mecanismos del ser neoliberal y preguntarse qué política habrá que inventar para combatir su vasto afán de dominio.
In this exhaustive account, Pierre Dardot and Christian Laval show how the common has become the defining principle of alternative political movements in the 21st century. In societies deeply shaped by neoliberal rationality, the common is increasingly invoked as the operative concept of practical struggles creating new forms of democratic governance. In a feat of analytic clarity, Dardot and Laval dissect and synthesize a vast repository on the concept of the commons, from the fields of philosophy, political theory, economics, legal theory, history, theology, and sociology.
Instead of conceptualizing the common as an essence of man or as inherent in nature, the thread developed by Dardot and Laval traces the active lives of human beings: only a practical activity of commoning can decide what will be shared in common and what rules will govern the common's citizen-subjects. This re-articulation of the common calls for nothing less than the institutional transformation of society by society: it calls for a revolution.
par sa fragmentation en « spécialités » disciplinaires
irréductibles, souvent incapables de se détacher de la
façon dont elles ont construit leur objet propre et leurs
méthodes. L’un des souhaits les plus constants de Pierre
Bourdieu a été de surmonter ces divisions, d’une part en
rappelant l’historicité de leur constitution, et d’autre part en
appelant de ses voeux une science sociale plus unifiée. C’est
en restituant l’histoire des disciplines savantes, mais aussi
en leur empruntant nombre de leurs concepts et analyses,
que Bourdieu a tenté de les faire travailler ensemble à la
connaissance du monde social.
Cet effort ne s’est jamais confondu avec une illusoire
communion des savants de bonne volonté, la sociologie ne
s’accordant ainsi nullement avec les conceptions dominantes
de la philosophie, de l’économie ou de la psychologie.
Chaque discipline, en son sein, est également travaillée par
la spécialisation. Bourdieu a voulu surmonter les divisions
internes à la sociologie en travaillant à son unité. Loin
d’être un donné, l’unité des sciences sociales est un enjeu,
et donc un combat permanent.
Cet ouvrage, qui résulte en partie de deux années de
séminaire consacrées à Pierre Bourdieu au sein du
laboratoire Sophiapol et d’une journée d’étude, propose un
parcours dans la relation qu’entretenait Bourdieu avec
différentes disciplines comme avec certaines sous-disciplines
de la sociologie.
Avec une vitesse rare pour une notion nouvelle, le commun s’est mondialement imposé en tant que grand concept politique de ce début de XXIe siècle. Il admet pourtant des acceptions fort différentes, parfois contradictoires. Cet ouvrage, issu des actes de colloque de Cerisy, est consacré aux enquêtes et terrains permettant d’éclairer les enjeux théoriques, pratiques et historiques de ce concept, ainsi qu’aux propositions stratégiques qui en font aujourd’hui le principe de l’alternative
au capitalisme.
Para Pierre Dardot e Chris.an Laval-autores de Comum: ensaio sobre a revolução no século XXI-a pandemia do Covid-19 está testando a capacidade das organizações polí.cas e econômicas de lidar com esse .po de acontecimento. "Com as mudanças climá.cas em curso, o que estamos experimentando agora mostra aquilo que aguardará a humanidade em poucas décadas se a estrutura econômica e polí.ca do mundo não mudar." Publicado em Mediapart, 19/03/20. A pandemia do COVID-19 consiste numa excepcional crise global-sanitária, econômica e social. Poucos eventos históricos podem ser comparados a ela, pelo menos na escala das úl-mas décadas. Esta tragédia se afigura, agora, como um teste para toda a humanidade. Trata-se de uma provação no duplo sen-do da palavra: dor, risco e perigo, por um lado; teste, avaliação e julgamento, por outro. O que a pandemia está testando é a capacidade das organizações polí-cas e econômicas de lidar com um problema global vinculado à interdependência dos indivíduos, ou seja, algo que afeta a vida social de todos de uma forma básica. Como uma distopia que se torna realidade, com as mudanças climá-cas em curso, o que estamos experimentando agora mostra aquilo que aguardará a humanidade em poucas décadas se a estrutura econômica e polí-ca do mundo não mudar. muito rapidamente e de maneira radical. Uma resposta estatal a uma crise global? Primeira observação: de um modo ou outro, estamos dispostos a confiar na soberania do estado nacional para responder à epidemia global. E isso, dependendo do país, tem ocorrido de duas maneiras mais ou menos complementares e ar-culadas: por um lado, contamos com ela para adotar medidas autoritárias que limitam os contatos, em par-cular com o estabelecimento de um "estado de emergência" (declarado ou não), como na Itália, Espanha ou França; por outro lado, esperamos que o governo proteja os cidadãos da "importação" de um vírus que vem do exterior. A disciplina social e o protecionismo nacional seriam, assim, os dois eixos prioritários da luta contra a pandemia. Desse modo, encontramos os dois lados da soberania do Estado: dominação interna e independência em relação ao exterior. Segunda observação: contamos também com o Estado para ajudar as empresas de todos os tamanhos a passar no teste, prestando assistência e garan-ndo os créditos de que precisariam para evitar a falência e manter o máximo possível de mão-de-obra a-va. O Estado agora não tem mais escrúpulos em gastar sem limite para "salvar a Pierre Dardot e Chris-an Laval são autores do livro Comum: Ensaio sobre a revolução no século XXI, 1 Boitempo, 2017, e de Dominer. Enquête sur la souveraineté de l'Etat en Occident, La Découverte, 2020 (em processo de publicação).
Il est courant de déplorer le déclin de la souveraineté de l’État-nation : restaurer l’autorité́ de l’État serait la seule voie pour contester le globalisme néolibéral. Contre cette illusion, P. Dardot et C. Laval proposent un parcours dans l’histoire de l’État occidental moderne mettant à nu les ressorts d’une domination qui est de l’ordre de la croyance. « Mystères de l’État », culte de sa continuité, sacralité attachée à ses fonctions sont autant d’éléments qui dispensent les gouvernants de rendre des comptes aux citoyens. Pour répondre aux défis de la mondialisation capitaliste et du changement climatique, il faut remettre en cause ce régime d’irresponsabilité politique et ouvrir la voie à un au-delà de la souveraineté étatique.