Paul Celans prominente Selbstbeschreibung als einsprachiger Dichter und die markante Mehrsprachig... more Paul Celans prominente Selbstbeschreibung als einsprachiger Dichter und die markante Mehrsprachigkeit sowohl seiner Lebenswelt als auch seines literarischen Schaffens sind als zwei Seiten seiner Schriftstelleridentität untrennbar miteinander verbunden. In der Öffnung seines Schreibens auf sprachliche Diversität und Alterität bei gleichzeitigem Festhalten an der deutschen Muttersprache liegt eine der Hauptquellen des »schicksalhaft Einmaligen«, das er für seine Dichtung beanspruchte.
Wie kaum ein anderer Schriftsteller fühlte sich Celan auf existenzielle Weise an das Deutsche gebunden, andererseits griff er in seinem Schreiben wie selten ein Dichter vor ihm auf eine Vielzahl von Sprachen zurück. Seine Übersetzungen und Selbstübersetzungen, sein exophones Schreiben, das in vielen veröffentlichten und nachgelassenen Texten zu beobachtende Code-Switching sowie vielfältige sprachliche Inter- bzw. Transferenzen veranschaulichen eine für sein gesamtes Schaffen grundlegende Polyglossie.
Die Bedeutung von Celans Schreiben ›zwischen‹ den Sprachen lässt sich direkt aus seinem Werk herleiten und anhand vieler Textbeispiele sowohl poetologisch als auch linguistisch veranschaulichen. In unterschiedlichen Formen und auf verschiedenen Ebenen sind dabei über ein Dutzend Sprachen in Phänomene des Sprachwechsels, der Sprachmischung und der Sprachreflexion involviert.
Unter Rückgriff auf translatorische Verfahren, postdadaistische Schreibtechniken und in Anlehnung an die jüdische Sprachmystik benutzt der Dichter Mehrsprachigkeit zur Erzeugung einer »Vielstelligkeit des Ausdrucks« mittels sprachlicher Superposition und translingualer Mehrfachcodierung. Auf diese Weise wird das Deutsche als Trägersprache der Judenvernichtung ›anreichert‹, verfremdet und dekonstruiert. Im Medium der Lyrik wird Celans multilinguale Schreibpraxis zum Ausdruck eines distanziert-kritischen, ja aporetischen Verhältnisses zur Muttersprache.
Mit der vorliegenden Studie wird erstmals der Versuch unternommen, Paul Celans Mehrsprachigkeit in ihrer ganzen Breite und Tiefe darzustellen. Neben einer umfassenden Typologie der verschiedenen Schreibverfahren im Kontext seiner poetologischen Positionen – auf Basis zahlreicher Textbeispiele und Stellenkommentare – sowie einer exemplarischen Gesamtinterpretation des Gedichts »Huhediblu«, wird an ausgewählten Beispielen dargestellt, wie Celans Poetik und Praxis der ›Wortöffnung‹ zu einem der prägenden Einflüsse einer translingualen Gegenwartsliteratur wurde.
Word Openings: On Paul Celan’s Multilingualism
Paul Celan's self-portrayal as a monolingual poet and the profound multilingualism, embedded in both his life and literary practice, form an indissoluble tapestry of his identity as a writer. The act of opening up his writing to linguistic diversity and alterity, while steadfastly embracing his German mother tongue, stands as a pivotal source for the ‚fateful uniqueness‘ he attributed to his poetry.
Like hardly any other writer, Celan felt existentially tied to the German language, yet simultaneously, unlike few poets before him, he extensively drew upon a large variety of languages in his writing. His translations and self-translations, his exophonic writing, the code-switching observed in numerous published and posthumous texts, as well as diverse linguistic inter- and transferencies, vividly illustrate a foundational polyglossia throughout his entire oeuvre.
The significance of Celan’s writing »between« languages can be directly derived from his work and exemplified both poetically and linguistically through various examples. On different levels and in diverse forms, more than a dozen languages engage in the phenomena of language change, language mixing, and language reflection.
Leveraging translational methods, post-dadaist writing techniques, and drawing inspiration from Jewish language mysticism, Celan wielded multilingualism as a tool to create a ‚versatility of meaning‘ through linguistic layering and translingual multicoding. In this way, German, as the language of Jewish extermination, undergoes a process of ‚enrichment,‘ foreignization, and deconstruction. Within the realm of poetry, Celan's multilingual writing practice turns into the expression of a distanced and critical, even aporetic, relationship with his mother tongue.
This book attempts, for the first time, to present a nuanced and thorough exploration of Paul Celan's multilingualism in all its facets. In addition to a comprehensive typology of various writing techniques in the context of his poetic positions – based on numerous text examples and annotations – and an exemplary overall interpretation of the poem ‚Huhediblu,‘ it reveals how Celan’s poetics and his practice of „word opening“ became seminal influences in shaping translingual contemporary literature.
Goethe écrivain plurilingue ? Posée de cette manière, la question semble saugrenue. Or, Goethe s’... more Goethe écrivain plurilingue ? Posée de cette manière, la question semble saugrenue. Or, Goethe s’identifie-t-il pour autant au paradigme monolingue qu’on associe si couramment à la notion de poète national ? Sa pratique de multiples langues, dépassant de loin le paradigme de la traduction, ne suggère-t-elle pas plutôt l’existence d’un imaginaire plurilingue dont on peut retrouver la trace jusque dans son écriture ? Que ce soit les poèmes en langues étrangères de sa jeunesse, le français parlé par ses personnages de roman, les langues orientales introduites dans son Divan occidental-oriental, Hélène de Sparte apprenant une nouvelle langue dans le Second Faust ou bien Mignon chantant dans une langue inconnue la nostalgie des fameux « citronniers en fleurs », nombreux sont ses textes à convoquer d’autres langues que l’allemand. En parcourant la vie et l’œuvre du plus illustre des écrivains allemands, cet essai entend démontrer que Goethe et plurilinguisme sont deux termes beaucoup moins éloignés l’un de l’autre qu’on pourrait le croire au prime abord.
Longtemps marginalisé par la critique, Les Voix de Marrakech est assurément l’un des plus beaux l... more Longtemps marginalisé par la critique, Les Voix de Marrakech est assurément l’un des plus beaux livres d’Elias Canetti, l’un des plus accessibles et fascinants aussi. Né d’un voyage authentique entrepris en 1954, ce bref et dense récit offre un saisissant portrait de la ville marocaine, ainsi qu’une véritable introduction à l’univers et à la pensée du Prix Nobel de littérature. Dans la mesure où Canetti, cet auteur interculturel par excellence, a défini l’écrivain comme « gardien des métamorphoses », son livre sur Marrakech peut se lire comme un véritable tableau de métamorphoses interculturelles illustrant un sentiment à la fois de dépaysement et de proximité face à la ville marocaine et ses habitants. Fruit d’un long travail de recherche, cette étude est la première à proposer une analyse intégrale de ce récit de voyage d’un genre particulier. En se référant au texte original aussi bien qu’à la traduction française, elle se destine à tout étudiant, enseignant ou chercheur souhaitant entreprendre une lecture approfondie de l’œuvre.
À l’heure actuelle, la thématique de l’interculturalité est solidement ancrée dans le paysage de ... more À l’heure actuelle, la thématique de l’interculturalité est solidement ancrée dans le paysage de la recherche internationale. Le questionnement sur l’interculturel sous-tend une multitude de champs d’investigation et de réflexion, en étant étroitement lié aux débats contemporains portant sur l’identité nationale, dans un contexte marqué par la mondialisation, les migrations et la diversité. Dans cet ensemble, la perspective franco-allemande occupe depuis longtemps une position centrale. En renouant avec cette tradition, le présent ouvrage se comprend comme une contribution au renouvellement des recherches sur l’interculturel, tout en s’interrogeant sur la validité de ses fondements et de ses analyses. Il rassemble des études de cas issues de l’aire culturelle allemande et française qui apportent un large éventail d’éclairages sur les possibilités qu’offre la recherche franco-allemande dans ce domaine.
Das Thema der Interkulturalität hat heute einen festen Platz in der internationalen Forschungslandschaft. Interkulturelle Fragestellungen betreffen eine Vielzahl von Forschungs- und Reflexionsfeldern und sind eng mit den zeitgenössischen Debatten über nationale Identität in einem von Globalisierung, Migration und Diversität geprägten Kontext verknüpft. Innerhalb dieses Umfelds hat die deutsch-französische Perspektive seit langem eine zentrale Rolle inne. Die vorliegende Publikation baut auf dieser Tradition auf und möchte zur Weiterentwicklung der interkulturellen Forschung beitragen, wobei sie gleichzeitig die Gültigkeit seiner Grundlagen und Analysen einer Prüfung unterzieht. Der Band vereinigt Fallstudien aus dem deutschen und französischen Kulturraum, in denen sich die Produktivität des deutsch-französisch akzentuierten Blicks für das Forschungsgebiet zeigt.
Istanbul/Berlin : interculturalité, histoire et écriture chez Emine Sevgi Özdamar, Paris, L’Harma... more Istanbul/Berlin : interculturalité, histoire et écriture chez Emine Sevgi Özdamar, Paris, L’Harmattan, 2019, env. 250 p. (avec Bernard Banoun et Frédéric Teinturier).
Vincent Broqua, Dirk Weissmann (dir.), Sound / Writing : traduire-écrire entre le son et le sens,... more Vincent Broqua, Dirk Weissmann (dir.), Sound / Writing : traduire-écrire entre le son et le sens, Homophonic translation – traducson – Oberflächenübersetzung, Paris, éditions des archives contemporaines, 2019, 356 p., ISBN : 9782813002686.
Présentation :
Depuis une bonne cinquantaine d’années, la traduction homophonique — aussi connue sous le nom de traducson ou de traduction de surface (de l’allemand Oberflächenübersetzung) — a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d’écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre littéraire hétérodoxe, entre traduction et création, s’est largement diffusé sur le plan international, notamment en poésie. Dans la mesure où elle entend transposer dans une autre langue les sonorités d’un texte sans se préoccuper, en premier lieu, de son contenu sémantique, la traduction homophonique peut faire l’effet d’une provocation, d’un canular. Or, en jouant le son contre le sens, le populaire contre le savant, le profane contre le sacré, cette pratique apparaît également comme un vecteur privilégié pour interroger, subvertir, déconstruire nos idées sur la langue, la traduction et la littérature.
Homophonic translation — also known as ‘sound translation’ or ‘surface translation’ (from the German: Oberflächenübersetzung) — made its entry into the international literary field a good fifty years ago at least, and is today practiced by a growing number of writers in the United States, Germany, France, and many other countries. Following such pioneers as Louis Zukofsky, Ernst Jandl, and the members of the Oulipo, this heterodox literary genre, falling somewhere between translation and creation, has spread widely across the international map, particularly in the realm of poetry. Consisting in the transposition of the sound qualities of a source text into another language without initially addressing that text’s meaning, homophonic translation may act as a challenge, or a provocation, or even a hoax. However, by playing sound against meaning, lowbrow against highbrow, the profane against the sacred, this technique also appears as a privileged vehicle to question, subvert, deconstruct our ideas on language, translation, and literature.
Sound / Writing is thus doing more than reopening the debate on a genre or a practice that have a... more Sound / Writing is thus doing more than reopening the debate on a genre or a practice that have always been considered marginal –playful in the best case, stultifying in the worst case. It highlights the strategic position of homophonic translation in literature worldwide, not only in avant-garde experiments but in writing in general. As such, it involves a radical rethinking of what literature can be.
"Notion juridique remontant au XVIIe siècle, le terme d’ex(tra)territorialité suscite depuis long... more "Notion juridique remontant au XVIIe siècle, le terme d’ex(tra)territorialité suscite depuis longtemps l’intérêt des sciences humaines et de la littérature qui, depuis le XXe siècle, n’ont pas hésité à se l’approprier pour l’élargir et le transformer. Ce transfert du qualificatif ex(tra)territorial vers les humanités a ouvert un autre espace de réflexion, un espace d’imagination, grâce notamment à une relecture créatrice, ce qui a pu donner lieu à de nouveaux concepts apparentés comme celui de « déterritorialisation ». Pour tenir compte de l’importance grandissante d’une pensée de l’ex(tra)territorialité, mettant en question de la notion de territoire dans les domaines littéraire, culturel et linguistique, le présent ouvrage propose un parcours interdisciplinaire et plurilingue à travers quatre siècles, quatre continents et une dizaine de langues, de la littérature aux nouveaux médias, en passant par la philosophie, l’histoire, la linguistique, la presse, le cinéma, etc.
As a judicial concept dating back to the 17th century, the term ex(tra)territorialiality has long excited the interest of scholars and writers who have, since the 20th century, not hesitated to appropriate the notion, widening and transforming it in the process. This transfer to the field of humanities has opened a new space of reflection, a space for imagination, through the means of a creative re-reading, among others, which has given rise to new but related concepts such as “deterritorialization”. To take into account the growing importance of this extraterritorialiality paradigm reassessing the idea of territory in literature, culture and languages, this book offers an interdisciplinary and plurilingual journey through four centuries, four continents and a dozen languages, from literature to new media, encompassing philosophy, history, linguistics, the press, the cinema..."
ed./dir. Sylvie Le Moël/Dirk Weissmann
According to dictionary definitions, the term “mistransla... more ed./dir. Sylvie Le Moël/Dirk Weissmann
According to dictionary definitions, the term “mistranslation” merely means an erroneous or faulty translation. However, bearing in mind the possibility that every translation mistake has a silver lining, contemporary translation scholars have adopted a less restrictive stance on the concept of (mis)translation by exploring the moving boundaries between “good” and “bad” translations. On the one hand, new theoretical approaches are focusing on the subjectivity of the translator, on her/his interpretative or even creative work, therefore undermining the strict binary implications of the prefix “mis-.” On the other, recent research also bears on the unpredictable effects that some “active” translations have had in history, thus stressing their performative dimension. Judging the quality of a (mis)translation is one thing, assessing the spectacular effects it may have on political, intellectual, and literary history is another matter. One example is the 1871 Ems Dispatch and its translation mistake which contributed to the declaration of the Franco-Prussian War; another one is Borges’s creative use of (mis)translation from the 1920s onwards in the service of inventing a literary tradition in Argentina. Other examples, such as the international currency of the term "minor literature" borrowed from Kafka, can also be summoned in this quick overview of the rationale of this forthcoming issue of Quaderna.
Selon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme de « mistranslation » désigne tout simplement une traduction erronée, une « faute » de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la « bonne » de la « mauvaise » traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision manichéenne qui sous-tend le préfixe « mis- ». D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions « actives » ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco- prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la « métraduction », à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. D’autres exemples, comme la réception internationale du terme de « littérature mineure » forgé d’après Kafka, pourraient compléter cet aperçu de la problématique que notre numéro thématique vise à approfondir.
Habilitation à diriger des recherches soutenue le 12 décembre 2016 à l’Université Paris-Sorbonne ... more Habilitation à diriger des recherches soutenue le 12 décembre 2016 à l’Université Paris-Sorbonne devant un jury composé de Madame et Messieurs les Professeurs Fabrice MALKANI, Université Lumière-Lyon-II (président du jury), Bernard BANOUN, Université Paris-Sorbonne (garant du candidat), Sylvain BRIENS, Université Paris-Sorbonne, Charles FORSDICK, Université de Liverpool, Dieter HEIMBÖCKEL, Université du Luxembourg, Sylvie LE MOËL, Université Paris-Est Créteil, Jürgen RITTE, Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris-III. Le dossier d’HDR se compose d’un document de synthèse d’environ 170 p. ; d’une monographie publiée de 342 p. (Métamorphoses interculturelles, Les ‘Voix de Marrakech’ d’Elias Canetti) ; d’un volume d’articles et de chapitres d’ouvrage d’environ 460 p. réunissant mes réalisations les plus significatives dans le périmètre scientifique du dossier. Les 24 publications réunies dans ce dernier volume se répartissent en trois sections intitulées : 1. Plurilinguisme et auto-traduction dans la littérature allemande contemporaine (10 travaux ; env. 190 p.) ; 2. Le rôle du plurilinguisme dans la naissance de la modernité littéraire en Allemagne (6 travaux ; env. 120 p.) ; 3. La traduction entre théorie, pratique et didactique (8 travaux ; env. 145 p.). Sur la base d’une approche interdisciplinaire intégrant notamment la perspective de la littérature comparée, de l’histoire transnationale, de la traductologie, de la socio(macro)linguistique, des cultural studies/Kulturwissenschaften et des postcolonial studies, ce dossier d’HDR peut se lire comme le plaidoyer pour une conception élargie des études germaniques tenant compte d’une hybridité culturelle et linguistique qui caractérise fortement l’époque actuelle, mais qui s’inscrit également dans une longue histoire de l’interculturalité de la littérature allemande souvent sous-évaluée ou marginalisée par le passé. Les écrivains abordés à travers les différents travaux réunis vont de Heinrich Heine à Yoko Tawada, en passant par Stefan George, Frank Wedekind, Rainer Maria Rilke, Franz Kafka, Walter Mehring, Klaus Mann, Elias Canetti, Paul Celan, Ernst Jandl, Ilma Rakusa, Peter Handke, Georges-Arthur Goldschmidt, Herta Müller, Cécile Wajsbrot, Felicitas Hoppe, Anne Weber. À partir de ce corpus, et en s’appuyant sur quatre notions centrales : littérature nationale, interculturalité, (auto)traduction et plurilinguisme, le document de synthèse décrit, illustre et analyse mon parcours de chercheur germaniste depuis ma thèse de doctorat jusqu’à mes travaux les plus récents. La partie introductive, faisant suite à un prologue, présente la conception et la structure du document de synthèse, en procédant à une première description de mes orientations de recherche. Après une deuxième partie retraçant brièvement mon parcours personnel et institutionnel dans l’esprit d’une « égo-histoire » sont présentés, dans une troisième partie, les fondements de ma conception d’une littérature au-delà du paradigme national traditionnel telle qu’elle est apparue au cours de mes recherches doctorales. Les parties suivantes du document de synthèse abordent successivement les quatre thèmes de recherche qui structurent le dossier d’Habilitation, en commençant par ma monographie consacrée à Elias Canetti, afin d’illustrer les principes fondamentaux de mon positionnement scientifique et leur application à un texte littéraire emblématique. Au travers d’une lecture intégrale des Voix de Marrakech, et en s’appuyant sur l’un des concepts-clés de l’auteur (métamorphose/Verwandlung), cette étude interroge le regard que cet « écrivain interculturel par excellence » porte sur la cité exotique, et sur l’altérité en général. À cet égard, mon ouvrage propose en somme de lire ce livre, datant de 1954, comme un tableau de « métamorphoses interculturelles » illustrant les enjeux, passés et présents, de l’interculturalité littéraire. Le mémoire continue par la présentation de mes recherches sur le plurilinguisme dans la littérature allemande, recherches regroupées selon deux aspects : une partie, se rapportant à dix travaux, consacrée au plurilinguisme littéraire comme phénomène marquant des écritures contemporaines dans les pays de langue allemande ; puis, une autre partie, intégrant six travaux, sur la place occupée par le plurilinguisme au sein de l’histoire littéraire allemande depuis le XIXe siècle, en accordant une importance particulière à l’époque allant de 1880 à 1930. La présentation se poursuit par une dernière partie thématique, s’appuyant sur huit travaux et consacrée à mes réalisations dans le domaine des études de la traduction, avant de se terminer sur une partie prospective exposant des projets en préparation et des prolongements à venir en termes de recherche. L’organisation de mes travaux ne suit pas un ordre chronologique ; elle épouse une logique propre qui découle de l’ensemble des champs d’investigation réunis, en allant de la question centrale qui sous-tend mes recherches (le lien entre littérature et identité) à des ramifications plus périphériques (la théorie et la didactique de la traduction), en passant par une série d’aspects de la problématique identitaire (littérature et nationalité, littérature et territoire, interculturalité, plurilinguisme, auto-traduction). La sélection des articles et chapitre d’ouvrages a été effectuée de façon à mettre en évidence la cohérence (thèmes, problèmes, méthodes) et la progressivité (trame historiographique, extension du corpus) des différents champs de recherches que j’ai pu aborder. Pour cette raison, le dossier d’HDR ne reflète pas la totalité de mes activités de recherche, mais privilégie la partie s’intégrant au mieux à la perspective adoptée par le document de synthèse. De cette présentation synthétique de mes travaux de recherche se dégage en fin de compte une conception de la littérature allemande comme prise dans une dialectique fondamentale entre son rôle de construction des identités (nationales) et son besoin d’altérité et de diversité (notamment culturelle et linguistique). Son désir de dépasser les frontières, sous forme notamment d’une certaine « exogamie de la langue » (Adorno), et, plus généralement, l’« épreuve de l’étranger » (A. Berman) à laquelle elle s’expose, permettent à la littérature de réagir et de répondre aux défis lancés par les évolutions historiques et sociétales de son époque. C’est ainsi que les travaux réunis dans ce dossier sont portés par la conviction que la littérature et les études littéraires peuvent se situer en plein centre des débats les plus brûlants de notre société actuelle, notamment en ce qui concerne la question de la diversité humaine face au souci du « vivre-ensemble ». Dans ce sens, les recherches présentées ici renvoient en dernier lieu à la question essentielle du rapport entre universalisme et particularisme dans l’analyse des cultures et de leurs productions symboliques, une perspective qui guidera également mes projets de recherche à venir.
Paul Celans prominente Selbstbeschreibung als einsprachiger Dichter und die markante Mehrsprachig... more Paul Celans prominente Selbstbeschreibung als einsprachiger Dichter und die markante Mehrsprachigkeit sowohl seiner Lebenswelt als auch seines literarischen Schaffens sind als zwei Seiten seiner Schriftstelleridentität untrennbar miteinander verbunden. In der Öffnung seines Schreibens auf sprachliche Diversität und Alterität bei gleichzeitigem Festhalten an der deutschen Muttersprache liegt eine der Hauptquellen des »schicksalhaft Einmaligen«, das er für seine Dichtung beanspruchte.
Wie kaum ein anderer Schriftsteller fühlte sich Celan auf existenzielle Weise an das Deutsche gebunden, andererseits griff er in seinem Schreiben wie selten ein Dichter vor ihm auf eine Vielzahl von Sprachen zurück. Seine Übersetzungen und Selbstübersetzungen, sein exophones Schreiben, das in vielen veröffentlichten und nachgelassenen Texten zu beobachtende Code-Switching sowie vielfältige sprachliche Inter- bzw. Transferenzen veranschaulichen eine für sein gesamtes Schaffen grundlegende Polyglossie.
Die Bedeutung von Celans Schreiben ›zwischen‹ den Sprachen lässt sich direkt aus seinem Werk herleiten und anhand vieler Textbeispiele sowohl poetologisch als auch linguistisch veranschaulichen. In unterschiedlichen Formen und auf verschiedenen Ebenen sind dabei über ein Dutzend Sprachen in Phänomene des Sprachwechsels, der Sprachmischung und der Sprachreflexion involviert.
Unter Rückgriff auf translatorische Verfahren, postdadaistische Schreibtechniken und in Anlehnung an die jüdische Sprachmystik benutzt der Dichter Mehrsprachigkeit zur Erzeugung einer »Vielstelligkeit des Ausdrucks« mittels sprachlicher Superposition und translingualer Mehrfachcodierung. Auf diese Weise wird das Deutsche als Trägersprache der Judenvernichtung ›anreichert‹, verfremdet und dekonstruiert. Im Medium der Lyrik wird Celans multilinguale Schreibpraxis zum Ausdruck eines distanziert-kritischen, ja aporetischen Verhältnisses zur Muttersprache.
Mit der vorliegenden Studie wird erstmals der Versuch unternommen, Paul Celans Mehrsprachigkeit in ihrer ganzen Breite und Tiefe darzustellen. Neben einer umfassenden Typologie der verschiedenen Schreibverfahren im Kontext seiner poetologischen Positionen – auf Basis zahlreicher Textbeispiele und Stellenkommentare – sowie einer exemplarischen Gesamtinterpretation des Gedichts »Huhediblu«, wird an ausgewählten Beispielen dargestellt, wie Celans Poetik und Praxis der ›Wortöffnung‹ zu einem der prägenden Einflüsse einer translingualen Gegenwartsliteratur wurde.
Word Openings: On Paul Celan’s Multilingualism
Paul Celan's self-portrayal as a monolingual poet and the profound multilingualism, embedded in both his life and literary practice, form an indissoluble tapestry of his identity as a writer. The act of opening up his writing to linguistic diversity and alterity, while steadfastly embracing his German mother tongue, stands as a pivotal source for the ‚fateful uniqueness‘ he attributed to his poetry.
Like hardly any other writer, Celan felt existentially tied to the German language, yet simultaneously, unlike few poets before him, he extensively drew upon a large variety of languages in his writing. His translations and self-translations, his exophonic writing, the code-switching observed in numerous published and posthumous texts, as well as diverse linguistic inter- and transferencies, vividly illustrate a foundational polyglossia throughout his entire oeuvre.
The significance of Celan’s writing »between« languages can be directly derived from his work and exemplified both poetically and linguistically through various examples. On different levels and in diverse forms, more than a dozen languages engage in the phenomena of language change, language mixing, and language reflection.
Leveraging translational methods, post-dadaist writing techniques, and drawing inspiration from Jewish language mysticism, Celan wielded multilingualism as a tool to create a ‚versatility of meaning‘ through linguistic layering and translingual multicoding. In this way, German, as the language of Jewish extermination, undergoes a process of ‚enrichment,‘ foreignization, and deconstruction. Within the realm of poetry, Celan's multilingual writing practice turns into the expression of a distanced and critical, even aporetic, relationship with his mother tongue.
This book attempts, for the first time, to present a nuanced and thorough exploration of Paul Celan's multilingualism in all its facets. In addition to a comprehensive typology of various writing techniques in the context of his poetic positions – based on numerous text examples and annotations – and an exemplary overall interpretation of the poem ‚Huhediblu,‘ it reveals how Celan’s poetics and his practice of „word opening“ became seminal influences in shaping translingual contemporary literature.
Goethe écrivain plurilingue ? Posée de cette manière, la question semble saugrenue. Or, Goethe s’... more Goethe écrivain plurilingue ? Posée de cette manière, la question semble saugrenue. Or, Goethe s’identifie-t-il pour autant au paradigme monolingue qu’on associe si couramment à la notion de poète national ? Sa pratique de multiples langues, dépassant de loin le paradigme de la traduction, ne suggère-t-elle pas plutôt l’existence d’un imaginaire plurilingue dont on peut retrouver la trace jusque dans son écriture ? Que ce soit les poèmes en langues étrangères de sa jeunesse, le français parlé par ses personnages de roman, les langues orientales introduites dans son Divan occidental-oriental, Hélène de Sparte apprenant une nouvelle langue dans le Second Faust ou bien Mignon chantant dans une langue inconnue la nostalgie des fameux « citronniers en fleurs », nombreux sont ses textes à convoquer d’autres langues que l’allemand. En parcourant la vie et l’œuvre du plus illustre des écrivains allemands, cet essai entend démontrer que Goethe et plurilinguisme sont deux termes beaucoup moins éloignés l’un de l’autre qu’on pourrait le croire au prime abord.
Longtemps marginalisé par la critique, Les Voix de Marrakech est assurément l’un des plus beaux l... more Longtemps marginalisé par la critique, Les Voix de Marrakech est assurément l’un des plus beaux livres d’Elias Canetti, l’un des plus accessibles et fascinants aussi. Né d’un voyage authentique entrepris en 1954, ce bref et dense récit offre un saisissant portrait de la ville marocaine, ainsi qu’une véritable introduction à l’univers et à la pensée du Prix Nobel de littérature. Dans la mesure où Canetti, cet auteur interculturel par excellence, a défini l’écrivain comme « gardien des métamorphoses », son livre sur Marrakech peut se lire comme un véritable tableau de métamorphoses interculturelles illustrant un sentiment à la fois de dépaysement et de proximité face à la ville marocaine et ses habitants. Fruit d’un long travail de recherche, cette étude est la première à proposer une analyse intégrale de ce récit de voyage d’un genre particulier. En se référant au texte original aussi bien qu’à la traduction française, elle se destine à tout étudiant, enseignant ou chercheur souhaitant entreprendre une lecture approfondie de l’œuvre.
À l’heure actuelle, la thématique de l’interculturalité est solidement ancrée dans le paysage de ... more À l’heure actuelle, la thématique de l’interculturalité est solidement ancrée dans le paysage de la recherche internationale. Le questionnement sur l’interculturel sous-tend une multitude de champs d’investigation et de réflexion, en étant étroitement lié aux débats contemporains portant sur l’identité nationale, dans un contexte marqué par la mondialisation, les migrations et la diversité. Dans cet ensemble, la perspective franco-allemande occupe depuis longtemps une position centrale. En renouant avec cette tradition, le présent ouvrage se comprend comme une contribution au renouvellement des recherches sur l’interculturel, tout en s’interrogeant sur la validité de ses fondements et de ses analyses. Il rassemble des études de cas issues de l’aire culturelle allemande et française qui apportent un large éventail d’éclairages sur les possibilités qu’offre la recherche franco-allemande dans ce domaine.
Das Thema der Interkulturalität hat heute einen festen Platz in der internationalen Forschungslandschaft. Interkulturelle Fragestellungen betreffen eine Vielzahl von Forschungs- und Reflexionsfeldern und sind eng mit den zeitgenössischen Debatten über nationale Identität in einem von Globalisierung, Migration und Diversität geprägten Kontext verknüpft. Innerhalb dieses Umfelds hat die deutsch-französische Perspektive seit langem eine zentrale Rolle inne. Die vorliegende Publikation baut auf dieser Tradition auf und möchte zur Weiterentwicklung der interkulturellen Forschung beitragen, wobei sie gleichzeitig die Gültigkeit seiner Grundlagen und Analysen einer Prüfung unterzieht. Der Band vereinigt Fallstudien aus dem deutschen und französischen Kulturraum, in denen sich die Produktivität des deutsch-französisch akzentuierten Blicks für das Forschungsgebiet zeigt.
Istanbul/Berlin : interculturalité, histoire et écriture chez Emine Sevgi Özdamar, Paris, L’Harma... more Istanbul/Berlin : interculturalité, histoire et écriture chez Emine Sevgi Özdamar, Paris, L’Harmattan, 2019, env. 250 p. (avec Bernard Banoun et Frédéric Teinturier).
Vincent Broqua, Dirk Weissmann (dir.), Sound / Writing : traduire-écrire entre le son et le sens,... more Vincent Broqua, Dirk Weissmann (dir.), Sound / Writing : traduire-écrire entre le son et le sens, Homophonic translation – traducson – Oberflächenübersetzung, Paris, éditions des archives contemporaines, 2019, 356 p., ISBN : 9782813002686.
Présentation :
Depuis une bonne cinquantaine d’années, la traduction homophonique — aussi connue sous le nom de traducson ou de traduction de surface (de l’allemand Oberflächenübersetzung) — a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d’écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre littéraire hétérodoxe, entre traduction et création, s’est largement diffusé sur le plan international, notamment en poésie. Dans la mesure où elle entend transposer dans une autre langue les sonorités d’un texte sans se préoccuper, en premier lieu, de son contenu sémantique, la traduction homophonique peut faire l’effet d’une provocation, d’un canular. Or, en jouant le son contre le sens, le populaire contre le savant, le profane contre le sacré, cette pratique apparaît également comme un vecteur privilégié pour interroger, subvertir, déconstruire nos idées sur la langue, la traduction et la littérature.
Homophonic translation — also known as ‘sound translation’ or ‘surface translation’ (from the German: Oberflächenübersetzung) — made its entry into the international literary field a good fifty years ago at least, and is today practiced by a growing number of writers in the United States, Germany, France, and many other countries. Following such pioneers as Louis Zukofsky, Ernst Jandl, and the members of the Oulipo, this heterodox literary genre, falling somewhere between translation and creation, has spread widely across the international map, particularly in the realm of poetry. Consisting in the transposition of the sound qualities of a source text into another language without initially addressing that text’s meaning, homophonic translation may act as a challenge, or a provocation, or even a hoax. However, by playing sound against meaning, lowbrow against highbrow, the profane against the sacred, this technique also appears as a privileged vehicle to question, subvert, deconstruct our ideas on language, translation, and literature.
Sound / Writing is thus doing more than reopening the debate on a genre or a practice that have a... more Sound / Writing is thus doing more than reopening the debate on a genre or a practice that have always been considered marginal –playful in the best case, stultifying in the worst case. It highlights the strategic position of homophonic translation in literature worldwide, not only in avant-garde experiments but in writing in general. As such, it involves a radical rethinking of what literature can be.
"Notion juridique remontant au XVIIe siècle, le terme d’ex(tra)territorialité suscite depuis long... more "Notion juridique remontant au XVIIe siècle, le terme d’ex(tra)territorialité suscite depuis longtemps l’intérêt des sciences humaines et de la littérature qui, depuis le XXe siècle, n’ont pas hésité à se l’approprier pour l’élargir et le transformer. Ce transfert du qualificatif ex(tra)territorial vers les humanités a ouvert un autre espace de réflexion, un espace d’imagination, grâce notamment à une relecture créatrice, ce qui a pu donner lieu à de nouveaux concepts apparentés comme celui de « déterritorialisation ». Pour tenir compte de l’importance grandissante d’une pensée de l’ex(tra)territorialité, mettant en question de la notion de territoire dans les domaines littéraire, culturel et linguistique, le présent ouvrage propose un parcours interdisciplinaire et plurilingue à travers quatre siècles, quatre continents et une dizaine de langues, de la littérature aux nouveaux médias, en passant par la philosophie, l’histoire, la linguistique, la presse, le cinéma, etc.
As a judicial concept dating back to the 17th century, the term ex(tra)territorialiality has long excited the interest of scholars and writers who have, since the 20th century, not hesitated to appropriate the notion, widening and transforming it in the process. This transfer to the field of humanities has opened a new space of reflection, a space for imagination, through the means of a creative re-reading, among others, which has given rise to new but related concepts such as “deterritorialization”. To take into account the growing importance of this extraterritorialiality paradigm reassessing the idea of territory in literature, culture and languages, this book offers an interdisciplinary and plurilingual journey through four centuries, four continents and a dozen languages, from literature to new media, encompassing philosophy, history, linguistics, the press, the cinema..."
ed./dir. Sylvie Le Moël/Dirk Weissmann
According to dictionary definitions, the term “mistransla... more ed./dir. Sylvie Le Moël/Dirk Weissmann
According to dictionary definitions, the term “mistranslation” merely means an erroneous or faulty translation. However, bearing in mind the possibility that every translation mistake has a silver lining, contemporary translation scholars have adopted a less restrictive stance on the concept of (mis)translation by exploring the moving boundaries between “good” and “bad” translations. On the one hand, new theoretical approaches are focusing on the subjectivity of the translator, on her/his interpretative or even creative work, therefore undermining the strict binary implications of the prefix “mis-.” On the other, recent research also bears on the unpredictable effects that some “active” translations have had in history, thus stressing their performative dimension. Judging the quality of a (mis)translation is one thing, assessing the spectacular effects it may have on political, intellectual, and literary history is another matter. One example is the 1871 Ems Dispatch and its translation mistake which contributed to the declaration of the Franco-Prussian War; another one is Borges’s creative use of (mis)translation from the 1920s onwards in the service of inventing a literary tradition in Argentina. Other examples, such as the international currency of the term "minor literature" borrowed from Kafka, can also be summoned in this quick overview of the rationale of this forthcoming issue of Quaderna.
Selon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme de « mistranslation » désigne tout simplement une traduction erronée, une « faute » de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la « bonne » de la « mauvaise » traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision manichéenne qui sous-tend le préfixe « mis- ». D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions « actives » ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco- prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la « métraduction », à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. D’autres exemples, comme la réception internationale du terme de « littérature mineure » forgé d’après Kafka, pourraient compléter cet aperçu de la problématique que notre numéro thématique vise à approfondir.
Habilitation à diriger des recherches soutenue le 12 décembre 2016 à l’Université Paris-Sorbonne ... more Habilitation à diriger des recherches soutenue le 12 décembre 2016 à l’Université Paris-Sorbonne devant un jury composé de Madame et Messieurs les Professeurs Fabrice MALKANI, Université Lumière-Lyon-II (président du jury), Bernard BANOUN, Université Paris-Sorbonne (garant du candidat), Sylvain BRIENS, Université Paris-Sorbonne, Charles FORSDICK, Université de Liverpool, Dieter HEIMBÖCKEL, Université du Luxembourg, Sylvie LE MOËL, Université Paris-Est Créteil, Jürgen RITTE, Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris-III. Le dossier d’HDR se compose d’un document de synthèse d’environ 170 p. ; d’une monographie publiée de 342 p. (Métamorphoses interculturelles, Les ‘Voix de Marrakech’ d’Elias Canetti) ; d’un volume d’articles et de chapitres d’ouvrage d’environ 460 p. réunissant mes réalisations les plus significatives dans le périmètre scientifique du dossier. Les 24 publications réunies dans ce dernier volume se répartissent en trois sections intitulées : 1. Plurilinguisme et auto-traduction dans la littérature allemande contemporaine (10 travaux ; env. 190 p.) ; 2. Le rôle du plurilinguisme dans la naissance de la modernité littéraire en Allemagne (6 travaux ; env. 120 p.) ; 3. La traduction entre théorie, pratique et didactique (8 travaux ; env. 145 p.). Sur la base d’une approche interdisciplinaire intégrant notamment la perspective de la littérature comparée, de l’histoire transnationale, de la traductologie, de la socio(macro)linguistique, des cultural studies/Kulturwissenschaften et des postcolonial studies, ce dossier d’HDR peut se lire comme le plaidoyer pour une conception élargie des études germaniques tenant compte d’une hybridité culturelle et linguistique qui caractérise fortement l’époque actuelle, mais qui s’inscrit également dans une longue histoire de l’interculturalité de la littérature allemande souvent sous-évaluée ou marginalisée par le passé. Les écrivains abordés à travers les différents travaux réunis vont de Heinrich Heine à Yoko Tawada, en passant par Stefan George, Frank Wedekind, Rainer Maria Rilke, Franz Kafka, Walter Mehring, Klaus Mann, Elias Canetti, Paul Celan, Ernst Jandl, Ilma Rakusa, Peter Handke, Georges-Arthur Goldschmidt, Herta Müller, Cécile Wajsbrot, Felicitas Hoppe, Anne Weber. À partir de ce corpus, et en s’appuyant sur quatre notions centrales : littérature nationale, interculturalité, (auto)traduction et plurilinguisme, le document de synthèse décrit, illustre et analyse mon parcours de chercheur germaniste depuis ma thèse de doctorat jusqu’à mes travaux les plus récents. La partie introductive, faisant suite à un prologue, présente la conception et la structure du document de synthèse, en procédant à une première description de mes orientations de recherche. Après une deuxième partie retraçant brièvement mon parcours personnel et institutionnel dans l’esprit d’une « égo-histoire » sont présentés, dans une troisième partie, les fondements de ma conception d’une littérature au-delà du paradigme national traditionnel telle qu’elle est apparue au cours de mes recherches doctorales. Les parties suivantes du document de synthèse abordent successivement les quatre thèmes de recherche qui structurent le dossier d’Habilitation, en commençant par ma monographie consacrée à Elias Canetti, afin d’illustrer les principes fondamentaux de mon positionnement scientifique et leur application à un texte littéraire emblématique. Au travers d’une lecture intégrale des Voix de Marrakech, et en s’appuyant sur l’un des concepts-clés de l’auteur (métamorphose/Verwandlung), cette étude interroge le regard que cet « écrivain interculturel par excellence » porte sur la cité exotique, et sur l’altérité en général. À cet égard, mon ouvrage propose en somme de lire ce livre, datant de 1954, comme un tableau de « métamorphoses interculturelles » illustrant les enjeux, passés et présents, de l’interculturalité littéraire. Le mémoire continue par la présentation de mes recherches sur le plurilinguisme dans la littérature allemande, recherches regroupées selon deux aspects : une partie, se rapportant à dix travaux, consacrée au plurilinguisme littéraire comme phénomène marquant des écritures contemporaines dans les pays de langue allemande ; puis, une autre partie, intégrant six travaux, sur la place occupée par le plurilinguisme au sein de l’histoire littéraire allemande depuis le XIXe siècle, en accordant une importance particulière à l’époque allant de 1880 à 1930. La présentation se poursuit par une dernière partie thématique, s’appuyant sur huit travaux et consacrée à mes réalisations dans le domaine des études de la traduction, avant de se terminer sur une partie prospective exposant des projets en préparation et des prolongements à venir en termes de recherche. L’organisation de mes travaux ne suit pas un ordre chronologique ; elle épouse une logique propre qui découle de l’ensemble des champs d’investigation réunis, en allant de la question centrale qui sous-tend mes recherches (le lien entre littérature et identité) à des ramifications plus périphériques (la théorie et la didactique de la traduction), en passant par une série d’aspects de la problématique identitaire (littérature et nationalité, littérature et territoire, interculturalité, plurilinguisme, auto-traduction). La sélection des articles et chapitre d’ouvrages a été effectuée de façon à mettre en évidence la cohérence (thèmes, problèmes, méthodes) et la progressivité (trame historiographique, extension du corpus) des différents champs de recherches que j’ai pu aborder. Pour cette raison, le dossier d’HDR ne reflète pas la totalité de mes activités de recherche, mais privilégie la partie s’intégrant au mieux à la perspective adoptée par le document de synthèse. De cette présentation synthétique de mes travaux de recherche se dégage en fin de compte une conception de la littérature allemande comme prise dans une dialectique fondamentale entre son rôle de construction des identités (nationales) et son besoin d’altérité et de diversité (notamment culturelle et linguistique). Son désir de dépasser les frontières, sous forme notamment d’une certaine « exogamie de la langue » (Adorno), et, plus généralement, l’« épreuve de l’étranger » (A. Berman) à laquelle elle s’expose, permettent à la littérature de réagir et de répondre aux défis lancés par les évolutions historiques et sociétales de son époque. C’est ainsi que les travaux réunis dans ce dossier sont portés par la conviction que la littérature et les études littéraires peuvent se situer en plein centre des débats les plus brûlants de notre société actuelle, notamment en ce qui concerne la question de la diversité humaine face au souci du « vivre-ensemble ». Dans ce sens, les recherches présentées ici renvoient en dernier lieu à la question essentielle du rapport entre universalisme et particularisme dans l’analyse des cultures et de leurs productions symboliques, une perspective qui guidera également mes projets de recherche à venir.
International audienceSelon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme mi... more International audienceSelon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme mistranslation (ou « métraduction » pour utiliser son calque français) désigne tout simplement une traduction erronée, une « faute » de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la « bonne » de la « mauvaise » traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision binaire, voire manichéenne, qui sous-tend le préfixe « mis- ».D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions « actives » ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco-prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la « métraduction », à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. La réception internationale du terme de « littérature mineure » forgé d’après Kafka, pourrait compléter ces premiers exemples qui ont déjà fait l’objet d’analyses et d’études.Pour son quatrième numéro, la revue Quaderna entend approfondir cette exploration de la problématique de la métraduction dans une perspective résolument plurilingue, interculturelle et transnationale, en allant de l’écriture translingue (Yoko Tawada) au domaine biblique (Claire Placial), en passant par la théorie de la traduction (Antonietta Sanna, Arianne Des Rochers/Robert Twiss), les études de réception (Sara Kathrin Landa) et l’histoire intellectuelle transnationale (Jana-Katharina Mende)
Rezension über: Florence Baillet, Le Regard interrogé. Lulu ou la Chair du théâtre, Paris: Honoré... more Rezension über: Florence Baillet, Le Regard interrogé. Lulu ou la Chair du théâtre, Paris: Honoré Champion, Reihe "Littérarures étrangères, 3. série "Etudes germaniques"", 2013, IBSN: 12-9782745326508, 224 S., 35 Eur.
Claudia Polzin-Haumann/Dietmar Osthus (dir.), Sprache und Sprachbewusstsein in Europe/Langue et conscience linguistique en Europe, Bielefeld, Transcript, 2011, pp. 244-247., 2011
Compte-rendu de la table rond à l’UPEC, le 19 mars 2010, Le nouveau bulletin de l’A.D.E.A.F. (Association pour le développement de l’allemand en France), n° 109, septembre 2010, pp. 41-44. , 2010
Rapport présenté dans le cadre du congrès "Die Neustrukturierung von Studiengängen Deutsch als Fremdsprache, Probleme und Perspektiven", organisé par le Fachverband DaF, Université de Hanovre, novembre 2005 (publié en annexe des actes du congrès)., 2007
L’Écriture du "Je" dans la langue de l’exil
Colloque organisé par Isabelle Grell-Borgomano (ITEM)... more L’Écriture du "Je" dans la langue de l’exil Colloque organisé par Isabelle Grell-Borgomano (ITEM) et Jean-Michel Devésa (Université de Limoges) 14-16 décembre 2018 ENS Ulm
Traverser les limites
Colloque en l’honneur de Georges-Arthur Goldschmidt
Paris, Maison de la Rec... more Traverser les limites Colloque en l’honneur de Georges-Arthur Goldschmidt Paris, Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, Paris Ve, Salle Claude Simon, les 28 et 29 mai 2018
Journées d'étude "Imaginaire et pratiques de la fête"
Université Toulouse Jean-Jaurès, 29/30 nove... more Journées d'étude "Imaginaire et pratiques de la fête" Université Toulouse Jean-Jaurès, 29/30 novembre 2018
Emine Sevgi Özdamar, une écriture contemporaine de l’interculturalité
Journée d’étude dans le cad... more Emine Sevgi Özdamar, une écriture contemporaine de l’interculturalité Journée d’étude dans le cadre de la préparation à l’Agrégation et au CAPES d’allemand Le samedi 24 novembre 2018, 9h-18h, Cité Internationale Universitaire de Paris Maison Heinrich Heine, Salle Alfred Grosser
Goethe, le Mythe et la Science. Regards croisés dans les littératures européennes
COLLOQUE INTER... more Goethe, le Mythe et la Science. Regards croisés dans les littératures européennes
COLLOQUE INTERNATIONAL
Université de Mulhouse,14-15-16 novembre 2018
Ma communication se propose d’examiner la traduction anglaise de 'Der Untergang der Titanic' (197... more Ma communication se propose d’examiner la traduction anglaise de 'Der Untergang der Titanic' (1978) de H. M. Enzensberger, traduction établie, en 1980, par le poète lui-même. Il s’agit sans doute de l’un des aspects plutôt négligés par la recherche sur l’auteur, et l’on constate que les études sur le genre de l’auto-traduction, pourtant en pleine expansion depuis quelques années, ne s’y sont pas encore vraiment intéressées. 'The Sinking of the Titanic' n’est pas la première auto-traduction d’Enzensberger, qui dès la fin des années 1960 a collaboré, avec Michael Hamburger notamment, à la traduction de ses poèmes en anglais. Cependant, l’auto-traduction intégrale de son poème épique de 1978 constitue sans doute l’apogée de cette partie de son activité littéraire. Quelle est la motivation pour un poète de remettre sur le métier toute une épopée en vers en la transposant lui-même dans une autre langue ? Quelle est la « valeur ajoutée », pour l’auteur aussi bien que pour le lecteur, de la démarche autotraductive par rapport à une allotraduction ?
Chères et chers collègues, chères et chers ami(e)s,
J’ai le plaisir de vous convier à la soutenan... more Chères et chers collègues, chères et chers ami(e)s, J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches qui aura lieu le lundi 12 décembre 2016 à 13 heures précises à l’Université Paris-Sorbonne Maison de la Recherche 28 Rue Serpente, 75006 Paris ; Salle D035 Métro 4 et 10 : Odéon ou Saint-Michel / RER A : Saint-Michel/Notre-Dame. Le dossier d’Habilitation présenté et soutenu à cette occasion s’intitule : « La littérature par-delà le national : recherches sur l’interculturalité, le plurilinguisme et la traduction dans la littérature allemande (XIXe-XXIe siècles) ». Le jury est composé de M. Bernard Banoun, professeur des universités (études germaniques), Université Paris-Sorbonne, garant du candidat M. Sylvain Briens, professeur des universités (études scandinaves), Université Paris-Sorbonne M. Charles Forsdick, James Barrow Professor of French, Université de Liverpool, Royaume-Uni M. Dieter Heimböckel, professeur (littérature allemande et interculturalité), Université du Luxembourg Mme Sylvie Le Moël, professeur des universités (études germaniques) Université Paris-Est Créteil M. Fabrice Malkani, professeur des universités (études germaniques), Université Lumière-Lyon-II M. Jürgen Ritte, professeur des universités (études germaniques), Université de la Sorbonne Nouvelle Dans le cadre du plan Vigipirate, l’accès à la Maison de la recherche est strictement règlementé. Prière de me signaler, le cas échéant, votre intention d'assister à la manifestation, pour que je vous inscrive sur la liste des invités. Bien cordialement Dirk Weissmann
Dirk Weissmann, PhD Maître de conférences d’études germaniques Associate Professor of German Departemental Erasmus Coordinator Université Paris-Est Créteil UFR Lettres, langues et sciences humaines Bureau I1-210 weissmann+[at]+u-pec.fr https://u-pec.academia.edu/dirkweissmann
Gegenstand des Beitrags sind die französisch-deutschen Doppeltexte (wie ich sie vorläufig nennen ... more Gegenstand des Beitrags sind die französisch-deutschen Doppeltexte (wie ich sie vorläufig nennen möchte), die Peter Handke seit Beginn der 2000er Jahre verfasst hat. Anhand einer Analyse der drei Theaterstücke Pourquoi une cuisine ? / Warum eine Küche ? (2001-2003), Jusqu’à ce que le jour nous sépare ou Une question de lumière / Bis dass der Tag uns scheidet oder Eine Frage des Lichts (2008-2009), Les Beaux jours d’Aranjuez / Die schönen Tage von Aranjuez (2012) soll zunächst und vor allem der Frage nachgegangen werden, inwiefern (und unter welchen Kriterien) im vorliegenden Fall von (Selbst)Übersetzung gesprochen werden kann. Daneben soll der Status der französischen ‚Fassungen’, ‚Originale’ bzw. ‚Erstschriften’ Handkes für sich hinterfragt werden. Inwiefern kann – produktions- bzw. rezeptionsästhetisch – von einem französischen Schriftsteller Handke gesprochen werden? Zur Diskussion dieses Punktes soll auch ein Blick auf die Aufführungsgeschichte der Stücke sowie ihre Aufnahme durch die Kritik geworfen werden. Phänomene wie die (fremde) Rückübersetzung deutscher Texte in Französische werfen ein interessantes Licht auf die Schwierigkeiten des Literatur- und Theaterbetriebs beim Umgang mit mehrsprachigen Schriftstellern.
Présentation dans le cadre du séminaire du CAECE à l'Université Paris-Est Créteil, le lundi 20 av... more Présentation dans le cadre du séminaire du CAECE à l'Université Paris-Est Créteil, le lundi 20 avril, 14-16h, au Camus Centre de l'UPEC, Créteil.
Argument:
Après une brève introduction consacrée à l’histoire de l’auto-traduction et à sa possible définition comme genre, ma présentation sera consacrée aux textes bilingues que l’écrivain autrichien Peter Handke a écrits depuis le début des années 2000 : Pourquoi une cuisine ? / Warum eine Küche ? ; Jusqu’à ce que le jour vous sépare ou Une question de lumière / Bis dass der Tag euch scheidet oder Eine Frage des Lichts ; Les Beaux jours d’Aranjuez / Die schönen Tage von Aranjuez. En analysant ces trois pièces de théâtre, rédigées initialement en français, je m’interrogerai notamment sur les motivations qui ont poussé l’écrivain de langue allemande à adopter le français comme langue d’écriture. A côté de critères biographiques, le rapport à Samuel Beckett, ce représentant emblématique du bilinguisme et de l’autotraduction littéraires, s’avérera particulièrement intéressant, dans la mesure où Jusqu’à ce que le jour vous sépare (2008) est conçu comme une réponse à La dernière bande de Beckett. En relevant certaines spécificités de l’écriture bilingue de Handke, je m’interrogerai enfin sur la question de savoir dans quelle mesure (et sous quels critères) l’utilisation du concept d’autotraduction est réellement pertinent dans son cas.
Dans le cadre de mon exposé, je voudrais d’abord situer et présenter mon approche et mes réalisat... more Dans le cadre de mon exposé, je voudrais d’abord situer et présenter mon approche et mes réalisations dans le domaine de l’étude du plurilinguisme littéraire de 1800 à nos jours. La perspective adoptée sera celle d’un spécialiste de littérature allemande évoluant dans le système universitaire français, dans un cadre disciplinaire s’inscrivant fortement dans la tradition des philologies nationales. Je décrirai la méthodologie et les objectifs de ma démarche scientifique, en insistant particulièrement sur la période allant de 1890 à 1930. Pour nourrir le dialogue interdisciplinaire et en suivant les recommandations des organisateurs, j’expliciterai enfin les écueils, problèmes et limites rencontrés dans ma pratique de chercheur dans ce domaine.
Deutsch ist die Mutter- bzw. Erstsprache von Herta Müller, und es ist bekanntlich auch die allein... more Deutsch ist die Mutter- bzw. Erstsprache von Herta Müller, und es ist bekanntlich auch die alleinige Sprache ihrer Romane, mithin jenes Werkbestands, dem sie die Auszeichnung mit dem Nobelpreis für Literatur des Jahres 2009 verdankt. Zwar ist die 1953 in Rumänien geborene und seit rund einem Vierteljahrhundert in Deutschland lebende Schriftstellerin in jüngster Zeit auch mit der Publikation von experimenteller Lyrik in rumänischer Sprache in Erscheinung getreten , doch kann sie aufgrund der marginal zu nennenden Rolle dieser anderssprachigen Texte nur bedingt der Gruppe genuin mehrsprachiger Schriftsteller wie Vladimir Nabokov, Samuel Beckett oder Nancy Huston zugerechnet werden, um nur diese drei berühmten Beispiele zu nennen.
Nichtsdestoweniger lassen Müllers originär extraterritoriale Position der deutschen Literatur gegenüber, ihre Sozialisation innerhalb einer sprachlichen Minderheit Rumäniens mit dem daraus resultierenden Bilingualismus, sowie ihr späteres politisches Exil in der Bundesrepublik durchaus Vergleiche mit der translingualen (und transkulturellen) Schreibsituation der eben zitierten Autoren zu. So führt die starke Präsenz des Rumänischen als Landessprache und Sprache des (urbanen) Alltags, sowie die Diglossie von banatschwäbischer Dorfsprache einerseits und schulischer Hochsprache andererseits bei Müller von der frühen Kindheit an dazu, den Absolutheitsanspruch der Muttersprache zu relativieren und sich mit den Möglichkeiten mehrsprachiger Wirklichkeitserfassung auseinanderzusetzen. Bis zum heutigen Tag nähren sich ihr Werk und ihre Betrachtungen zur Literatur von dieser frühen Konfrontation mit sprachlicher Pluralität und Differenz, die neben zahlreichen Interferenzen auch zum episodischen Wechsel der Literatursprache geführt haben.
Trotz ihrer Treue zum Deutschen hat Herta Müller immer wieder den mehrsprachigen Horizont ihres Schreibens thematisiert, indem sie u. a. ihre „immanente Zweisprachigkeit“ betont, d. h. die herausragende Bedeutung des Rumänischen, das ihr seit der Jugend und während eines Zeitraums von rund zwei Jahrzehnten zur Sprache des Alltags, des Studiums und des Berufs geworden war . Nach Aussage der Autorin kann ihr Werk nur dann wirklich adäquat rezipiert werden, wenn man die Bedeutung dieser anderen Sprachen berücksichtigt, wozu neben dem Rumänischen auch der Dorfdialekt gezählt werden muss, dessen Differenzpotential gegenüber der Hochsprache literarisch ebenfalls relevant wird.
Unter diesem Blickwinkel ließe sich Herta Müller durchaus als ‚post-monolinguale’ Schriftstellerin bezeichnen...
Wie ich an anderer Stelle zeigen konnte (Weissmann 2013), wird das Œuvre des deutsch-jüdischen Ly... more Wie ich an anderer Stelle zeigen konnte (Weissmann 2013), wird das Œuvre des deutsch-jüdischen Lyrikers Paul Celan (1920-1970) von einem Widerspruch zwischen monolingualer Selbstverortung und mehrsprachiger literarischer Praxis durchzogen. Trotz der von Celan betonten „schicksalhaften Einmaligkeit“ (Celan: 1983, 3/175) des Deutschen und seiner immer wieder zitierten Erklärung, an mehrsprachige Dichtung glaube er nicht (ibid.), steht seine Arbeit als Übersetzer und Schriftsteller unter dem Zeichen einer Pluralität von Schreib- und Arbeitssprachen. Weshalb sich auch eine Reihe neuerer Veröffentlichungen zum Thema Mehrsprachigkeit und Literatur (siehe u. a. Yildiz 2012 und Suchet 2014) explizit auf diesen Autor beziehen.
Was die von Celan verwendeten Sprachen betrifft, müssen hier an erster Stelle das Rumänische und das Französische genannt werden, die ihm neben dem Deutschen als übersetzerische Zielsprachen und literarische Ausdrucksmittel dienten. Aber auch eine Vielzahl anderer Sprachen vom Russischen über das Jiddische zum Hebräischen wurden von ihm aktiv verwendet. Diese mehrsprachige literarische Praxis betrifft konkret sein lyrisches Schaffen, insbesondere das der mittleren Werkperiode, wie man es z. B. in seinem Gedichtband 'Die Niemandsrose' (1963) beobachten kann.
Ausgehend von diesem Band der mittleren Schaffensphase möchte ich dann auch die Möglichkeit einer Betrachtung Paul Celans unter dem Blickwinkel mehrsprachigen Schreibens untermauern. Dabei soll u. a. auch gefragt werden, inwiefern die aktuellen Forschungen zum Thema Interkulturalität und Mehrsprachigkeit in der Literatur unseren Blick auf sein lyrisches Werk verändert haben.
Nach einer kurzen Einführung, in der Celans Sprachbiographie in Erinnerung gerufen und seine Selbstverortung als einsprachiger Dichter kontextualisiert – und damit relativisiert – werden soll, möchte ich anhand des Gedichts „Huhedibluh“ (Celan: 1983, 1/276-277) aus 'Die Niemandsrose' die translingualen Schreibverfahren Celans exemplarisch analysieren und in den Werkzusammenhang einfügen. Ziel des Beitrags ist es zu zeigen, dass Celans mehrsprachige Praxis in den Bereich seiner dichterischen Auseinandersetzung mit dem historischen „Schicksal“ der deutschen Sprache und Kultur gehören. Sie werden somit als Teil einer Gegen-Sprache sichtbar, die nicht zuletzt als Widerstandskraft gegen monolinguale und monokulturelle Ideologien fungiert.
Bibliographie:
Celan, Paul, Gesammelte Werke in fünf Bänden, Frankfurt a.M., Suhrkamp, 1983
Suchet, Myriam, L'Imaginaire hétérolingue. Ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues, Paris : Classiques Garnier, 2014.
Weissmann, Dirk, „Paul Celan’s (M)Other Tongue(s) : The (Self-)Portrayal of the Artist as a Monolingual Poet“, in : Juliane Prade (Hg.), (M)Other Tongues: Literary Reflexions on a Difficult Distinction, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2013, S. 142-153.
Yildiz, Yasemin, Beyond the Mother Tongue, The postmonolingual condition, New York, Fordham University Press, 2012.
Bibliographie:
Celan, Paul, Gesammelte Werke in fünf Bänden, Frankfurt a.M., Suhrkamp, 1983
Weissmann, Dirk, „Paul Celan’s (M)Other Tongue(s) : The (Self-)Portrayal of the Artist as a Monolingual Poet“, in : Juliane Prade (Hg.), (M)Other Tongues: Literary Reflexions on a Difficult Distinction, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2013, S. 142-153.
Meine Ausführungen sollen sich mit Heinrich Heines exilbedingter Doppelexistenz als deutscher und... more Meine Ausführungen sollen sich mit Heinrich Heines exilbedingter Doppelexistenz als deutscher und französischer Autor befassen und die spezifische Rolle untersuchen, welche die 'Selbst'-Übersetzung seiner politisch-historischen Schriften in diesem Zusammenhang spielt.
Mit seiner Übersiedlung nach Paris im Jahre 1831 fasste Heine den Entschluss, von nun an auch für das französische Publikum zu schreiben. So begann er konsequent, an einer Karriere als französischsprachiger Autor zu arbeiten. Ab 1832 nahm er aktiv am literarischen Leben der Metropole teil. Mit der 1834 erfolgten Veröffentlichung der 'Tableaux de voyage' ('Reisebilder') hat Heine sich dann definitiv auf dem Pariser Literaturmarkt etabliert. Im selben Jahr startete auch bereits die Veröffentlichung seiner ersten französischen Werkausgabe beim Verleger Eugène Renduel.
Zu unterstreichen ist in diesem Zusammenhang, dass Heine von wenigen Ausnahmen abgesehen alle seine französischen Texte unter seinem alleinigen Namen als Originaltexte veröffentlicht hat. Heine wollte unmissverständlich als Urheber seiner französischen Texte in Paris auftreten und nicht nur als ein ins Französische übersetzter deutscher Schriftsteller. Jedoch handelt es sich dabei nie um absolut wortgetreue (Selbst)Übersetzungen, sondern um auf das französische Publikum zugeschnittene Überarbeitungen und Aktualisierungen seiner Texte. Darüber hinaus gilt als erwiesen, dass diese französischen Fassungen keineswegs von Heine ganz allein verfasst bzw. übersetzt wurden. Vielmehr entstanden sie in enger Zusammenarbeit mit einem oder mehreren Übersetzern, deren Anteil am Endergebnis zum Teil erheblich war, was jedoch von Heine generell verschwiegen wurde.
Heines Werk als zweisprachiger Autor steht damit im Spannungsfeld von realer Selbstübersetzung als Wissenstransfer zwischen Deutschland und Frankreich und einer marktstrategischen Inszenierung als französischer Originalautor. Anhand ausgewählter Beispiele aus seinem Prosawerk (u. a. 'Französische Zustände' und 'Zur Geschichte der Religion und Philosophie in Deutschland') soll diese Problematik veranschaulicht und ihre Auswirkung auf die Rezeption Heines diesseits und jenseits des Rheins diskutiert werden.
APPEL À COMMUNICATIONS / CALL FOR PAPERS (31/03/2023)
Le Mythe de la Pentecôte : littérature... more APPEL À COMMUNICATIONS / CALL FOR PAPERS (31/03/2023)
Le Mythe de la Pentecôte : littérature, traduction, pensée, arts
The Myth of Pentecost: literature, translation, theory, arts
Der Pfingstmythos in Literatur, Übersetzung, Denken, Kunst
Colloque/Conference/Tagung
Toulouse, France/Frankreich
9+10 Novembre/November 2023
Université Toulouse Jean-Jaurès
Maison de la recherche
5 allées Antonio Machado
31058 TOULOUSE
Organisé par/Organized by/Organisatoren :
Claire Placial (Maitresse de conférences en littérature comparée, Université de Lorraine, UR Écritures, membre junior de l’IUF)
Dirk Weissmann (Professeur d’études germaniques, Université Toulouse Jean-Jaurès, Centre de Recherches et d’Études Germaniques et ITEM/CNRS)
Keynotes :
Prof. Dr. Monika Schmitz-Emans, Ruhr-Universität Bochum
Ecrire entre les langues : littérature et plurilinguisme
atelier interdisciplinaire
organisé pa... more Ecrire entre les langues : littérature et plurilinguisme
atelier interdisciplinaire
organisé par le Centre de Recherches et d’Etudes germaniques/CREG
avec le concours du Centre de Traduction, d'Interprétation et de Médiation linguistique (CeTIM) et le Département des Langues étrangères, UFR Langues, Littératures et Civilisations Etrangères
Le mardi 16 avril 2019, 13h30-18h, Université Toulouse Jean Jaurès, Maison de la recherche, salle F422
13h30 ouverture de l’atelier
14h Till DEMBECK (Université du Luxembourg, IPSE) : Romantic Heterolingualism and European Literature
14h45 Antonella CAPRA (UT2J, EA Il Laboratorio) : Le plurilinguisme littéraire en Italie hier et aujourd’hui
15h30 pause-café
16h Dan FUJIWARA (UT2J, CEJ-Inalco, Antenne Toulouse) : « Je n’ai jamais vu de frontière entre les langues » : la littérature transfrontalière selon Tawada Yôko
16h45 Dirk WEISSMANN (UT2J, CREG) : Hans Magnus Enzensberger traducteur de lui-même : The Sinking of the Titanic
Journée d’étude dans le cadre de la
préparation à l’Agrégation et au CAPES d’allemand
Le samed... more Journée d’étude dans le cadre de la
préparation à l’Agrégation et au CAPES d’allemand
Le samedi 24 novembre 2018, 9h-18h
Cité Internationale Universitaire de Paris
Maison Heinrich Heine, Salle Alfred Grosser
Call for Papers für die Sektion „Paul Celan weltweit. Zur internationalen Rezeption eines Jahrhun... more Call for Papers für die Sektion „Paul Celan weltweit. Zur internationalen Rezeption eines Jahrhundertdichters: Literatur, Philosophie, Gedächtniskultur“ des XIV. Kongress der Internationalen Vereinigung für Germanistik (IVG), Viale delle Scienze 12, 90128, Palermo
Deadline Abstract: 30. September 2018, Datum der Veranstaltung: 26. Juli - 02. August 2020
Sektionsleitung:
Prof. Dr. Dr. hc. Andrei Corbea-Hoisie (Universität Jassy, Rumanien)
Prof. Dr. Leonard Olschner (Queen Mary Universität London, Großbritannien)
Prof. Dr. Dirk Weissmann (Universität Toulouse Jean-Jaurès, Frankreich)
Im Jahre 2020 werden wir den 100. Geburtstag Paul Celans begehen, der wohl wie kein anderer Schriftsteller deutscher Sprache die Bezeichnung ‚Jahrhundertdichter’ verdient. Person und Werk haben weltweit in den verschiedensten Bereichen eine einmalig zu nennende Resonanz erzielt. Anlässlich dieses runden Jubiläums soll im Rahmen des XIV. IVG-Kongresses in Palermo der Versuch unternommen werden, die internationale Rezeption Celans zu bilanzieren. Über die bereits vorliegenden Monographien, Aufsätze und Lexikoneinträge hinaus setzt sich die geplante Sektion zum Ziel, den Blick auch auf bisher weniger behandelte Kultur- und Sprachräume zu richten. So soll ein möglichst breites Spektrum der weltweiten Celan-Rezeptionen von den 1950er Jahren bis heute entstehen, wobei sowohl länderspezifische Rezeptionsformen wie auch kultur- und sprachübergreifende Charakteristika in den Blickpunkt kommen werden.
Bei der Behandlung der Rezeptionsperspektive bieten sich drei Hauptfelder zur Gliederung an, die allerdings nicht als ausschließlich zu begreifen sind, zumal von zahlreichen Überschneidungen auszugehen ist: Literatur — Philosophie — Gedächtniskultur. Eine Erweiterung auf andere Schwerpunkte – insbesondere in Richtung Judentum, jüdisches Denken, Shoah-Diskurse – ist selbstverständlich dankbar. Die Erfassung und Analyse von Übersetzungsprozessen wird naturgemäß ebenfalls eine zentrale Rolle spielen.
Neben den Sektionsleitern haben rund 15 ausgewiesene Celan-Spezialisten bereits ihre Teilnahme zugesagt. Unter den Ländern, die für weitere Beiträge relevant wären, könnten unter anderem erwähnt werden: BRD, DDR, Österreich, Schweiz, Frankreich, Rumänien, Israel, Polen, Italien, Spanien, Ungarn, USA, Großbritannien, Japan, Südkorea, Indien, China. Dabei wird die Teilnahme von Nachwuchswissenschaftler ausdrücklich erwünscht.
Wir bitten Sie, Ihre Vorschläge für Vorträge (20 Minuten) bis zum 30. September 2018 an alle drei unten genannten E-Mail-Adressen zu schicken, versehen mit folgenden Angaben:
- Titel;
- Abstract (1200 bis 2000 Zeichen);
- Angaben zur Person: Name, Institution, Adresse, E-Mail.
Depuis une cinquantaine d'années, la traduction homophonique (homophonic translation, sound trans... more Depuis une cinquantaine d'années, la traduction homophonique (homophonic translation, sound translation, Oberflächenübersetzung) a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d'écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce « genre » hétérodoxe, entre traduction et création, s'est largement diffusé sur le plan international, jusqu'à faire partie des exercices proposés aux étudiants dans les cours de creative writing. Jugée par d'aucuns comme une pratique inacceptable, illégitime voire peu éthique, cette approche de la traduction occupe aujourd'hui une place essentielle au sein des formes littéraires expérimentales, en particulier dans le domaine de la poésie. Le principal objectif de ce premier colloque international consacré à la question sera de faire un premier état des lieux, en partant des aires littéraires où le genre a fait son apparition dès les années 1950 : États-Unis/Grande-Bretagne, France, Allemagne.
CALL FOR PAPERS
[French and German Version: see PDF]
Sound / Writing: On Homophonic Translation
I... more CALL FOR PAPERS [French and German Version: see PDF] Sound / Writing: On Homophonic Translation International Conference, Paris, November 17-19, 2016 Organizers: Vincent Broqua (University of Paris at Saint-Denis) and Dirk Weissmann (University of Paris at Créteil) Sponsored by EA Transferts critiques et dynamiques des savoirs, Université Paris-8, Vincennes–Saint-Denis Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (IMAGER), Université Paris-Est Créteil Équipe Multilinguisme, Traduction, Création de l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM), CNRS/École normale supérieure Labex TransferS, ENS/Collège de France/CNRS/PSL Melodia E. Jones Chair, State University of New York at Buffalo Keynote-Speakers: Charles Bernstein, Jean-Jacques Lecercle, Jacques Roubaud Scientific committee: Olga Anokhina (Centre national de la recherche scientifique, CNRS, Paris, France), Camille Bloomfield (Université Paris-13 Nord/UMR THALIM Université Paris-3, France), Antoine Cazé (Université Paris-Diderot, Paris-7, France), Christine Ivanovic (Universität Wien, Vienna, Austria), Jacques Lajarrige (Université Toulouse - Jean Jaurès, France), Abigail Lang (Université Paris-Diderot, Paris-7, France), Sylvie Le Moël (Université Paris-Est Créteil, France), Jean-Jacques Poucel (University of Illinois at Urbana-Champaign, USA), Jean-François Puff (Université Jean Monnet Saint-Étienne, France), Arnaud Regnauld (Université Paris-8 Vincennes–Saint-Denis, France), Monika Schmitz-Emans (Ruhr-Universität Bochum, Germany), Eckhard Schumacher (Ernst Moritz Arndt Universität Greifswald, Germany), Cole Swensen (Brown University, Providence, USA), Claus Telge (Osaka University, Japan), Jean-Jacques Thomas (State University of New York at Buffalo, USA) For the past fifty years, homophonic translation (traduction homophonique, sound translation, Oberflächenübersetzung) has been practiced internationally by an ever-increasing number of writers from the USA, the UK, Germany, France and beyond. Following pioneers such as Louis Zukofsky, Ernst Jandl and members of the Oulipo group, this heterodox genre (between translation and creation) has spread widely, to the point where it is among the exercises practiced in creative writing classes. Although some consider it as an unacceptable, illegitimate, and unethical practice, it is nonetheless true that such an approach to translation has acquired a crucial place within experimental writing, and notably in the poetic field. Because it strives to transpose the sound aspect of a given text into an other language without first paying attention to lexical meaning, homophonic translation can seem as a provocation, or even a Dadaist prank, in that it deliberately breaks with the demands of transparency and questions our utilitarian relation to language. At the same time, because it refuses to consider language as immaterial and because it focuses on what Ezra Pound called melopeia – i.e. the musical properties of poetic texts that often get obscured by semantic concerns – it constitutes an exceptional vector for the analysis, deconstruction and refashioning of poetic and theoretical discourses. Without necessarily renouncing meaning or praising non-sense, homophonic translation seeks to move beyond a restrictive conception of literary intentionality through a reappraisal of the materiality of language, in order to give language a new visibility. Moreover, homophonic translation also prompts a redefinition of the relation between an original and its translation. Via a paradoxical valorization of opacity, it disfigures the authority of the original text, leading to what Charles Bernstein calls the “revenge of the translator.” Beyond its parodic aim when it concerns great works of the western tradition (such as Jandl’s translation of Wordsworth), homophonic translation also contains a subversive and critical dimension that applies to the fields of both literature and translation. It is worth wondering, as Rick Snyder does, why a homophonic translation of Celan is dubious whereas Catullus by Zukofsky or Christopher Logue’s Iliad are ludic or “a way to destabilize a dominant poetics.” In spite of the fact that many great poets have practiced homophonic translation, it has largely been ignored by international academic research. Thus, not a single collective book or monograph can be read on the subject. The main aim of this first international conference devoted to homophonic translation will thus be to assess the situation, starting with the literary domains where the genre appeared in the 1950s: the United States/UK, France and Germany. This geographical and linguistic framing is not intended to be restrictive, but simply offers a starting point for our transnational comparative perspective. This conference does not intend to reach a univocal and normative definition of such a practice, but rather to reveal its various realizations through time and their links to the evolution of poetic forms and of approaches to literary translation. Indeed, purely homophonic translations are rare, and ‘orthodox’ translations done by poets show a high sensibility to the musicality of the translated text, and might even use homophonic procedures. Such intertwined relations between musicality and meaning, between creation and reproduction, between literature and translation will be at the heart of our investigations. A poetics of translation will be thus created. For some poets, it may become a politics of translation. Another main goal of this event is to trace the genealogy of homophonic translation, of its precursors, models and inspirations, from historical avant-gardes of the 20th century to nursery rhymes and Victorian nonsense poetry, to Baroque macaronic poetry. Equally important will be the links between popular and non-popular genres, between literary research and ludic approaches to language. We welcome case studies as well as synthetic studies in a historical or theoretical perspective. We will particularly welcome propositions on the following questions and themes: • the history and the various forms of (interlingual) homophonic translation, especially in the USA/UK, France and Germany; • the origins of homophonic translation and its links to other techniques, forms and genres (homophonic adaptation, macaronic poetry, nonsense poetry, nursery rimes, sound poetry, bruitism, mixed language, holorhyme, etc.); • homophonic translation and poetry writing; translating homophonic poetry-translation ; homophonic translation and multilingual literature; • homophonic translation and popular culture (dog latin, mondegreen, soramimi, etc.); • collective homophonic translation (poet groups, collaborative translation, creative writing teaching, etc.); • the mutual influence of homophonic translation and other poetry translation methods, translation theory; • homophonic translation between parody and theory; • critical responses to homophonic translation. Papers may be written in English, French, or German. Proposals (250-300 words and a bio-bibliographic note) should be sent before March 1st, 2016 to homophonic.translation.2016@gmail.com. Proposals will be selected before May 30, 2016. Among the authors to be considered: Gary Barwin, Marcel Bénabou, Charles Bernstein, Rolf-Dieter Brinkmann, Ann Cotten, Stacy Doris, Ulrike Draesner, Frédéric Forte, Christian Hawkey, Jeff Hilson, Paul Hoover, John Hulme, Ernst Jandl, Pierre Joris, Robert Kelly, Pierre Klossowski, Franz Josef Knape, Norbert Lange, François Le Lionnais, Tony Leuzzi, Christopher Logues, Léonce W. Lupette, Steve McCaffery, André Markowicz, David Melnik, bp Nichol, Oulipo, Oskar Pastior, Ezra Pound, Pascal Poyet, Stephen Rodefer, Ralf-Rainer Rygulla, Armand Robin, Ron Silliman, Julian Tuwim, Philip Terry, Chris Tysh, Louis Van Rooten, Versatorium assortiation, Bénédicte Vilgrain, Rosmarie Waldrop, Uljana Wolf, Peter Waterhouse, Louis Zukofsky…
APPEL À CONTRIBUTIONS / CALL FOR PAPERS (01/03/2021)
Identités littéraires franco-allemandes
De... more APPEL À CONTRIBUTIONS / CALL FOR PAPERS (01/03/2021)
Numéro dirigé par / Herausgegeben von Maryse STAIBER, Pr, Université de Strasbourg, UR 1341, Mondes germaniques et nord-européens Dirk WEISSMANN, Pr, Université Toulouse Jean-Jaurès, Centre de Recherches et d’Études Germaniques, CREG
Chères et chers collègues, chères et chers ami(e)s,
J’ai le plaisir de vous convier à la soutenan... more Chères et chers collègues, chères et chers ami(e)s, J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches qui aura lieu le lundi 12 décembre 2016 à 13 heures précises à l’Université Paris-Sorbonne Maison de la Recherche 28 Rue Serpente, 75006 Paris ; Salle D035 Métro 4 et 10 : Odéon ou Saint-Michel / RER A : Saint-Michel/Notre-Dame. Le dossier d’Habilitation présenté et soutenu à cette occasion s’intitule : « La littérature par-delà le national : recherches sur l’interculturalité, le plurilinguisme et la traduction dans la littérature allemande (XIXe-XXIe siècles) ». Le jury est composé de M. Bernard Banoun, professeur des universités (études germaniques), Université Paris-Sorbonne, garant du candidat M. Sylvain Briens, professeur des universités (études scandinaves), Université Paris-Sorbonne M. Charles Forsdick, James Barrow Professor of French, Université de Liverpool, Royaume-Uni M. Dieter Heimböckel, professeur (littérature allemande et interculturalité), Université du Luxembourg Mme Sylvie Le Moël, professeur des universités (études germaniques) Université Paris-Est Créteil M. Fabrice Malkani, professeur des universités (études germaniques), Université Lumière-Lyon-II M. Jürgen Ritte, professeur des universités (études germaniques), Université de la Sorbonne Nouvelle Dans le cadre du plan Vigipirate, l’accès à la Maison de la recherche est strictement règlementé. Prière de me signaler, le cas échéant, votre intention d'assister à la manifestation, pour que je vous inscrive sur la liste des invités. Bien cordialement Dirk Weissmann
Dirk Weissmann, PhD Maître de conférences d’études germaniques Associate Professor of German Departemental Erasmus Coordinator Université Paris-Est Créteil UFR Lettres, langues et sciences humaines Bureau I1-210 weissmann+[at]+u-pec.fr https://u-pec.academia.edu/dirkweissmann
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Books by Dirk Weissmann
Wie kaum ein anderer Schriftsteller fühlte sich Celan auf existenzielle Weise an das Deutsche gebunden, andererseits griff er in seinem Schreiben wie selten ein Dichter vor ihm auf eine Vielzahl von Sprachen zurück. Seine Übersetzungen und Selbstübersetzungen, sein exophones Schreiben, das in vielen veröffentlichten und nachgelassenen Texten zu beobachtende Code-Switching sowie vielfältige sprachliche Inter- bzw. Transferenzen veranschaulichen eine für sein gesamtes Schaffen grundlegende Polyglossie.
Die Bedeutung von Celans Schreiben ›zwischen‹ den Sprachen lässt sich direkt aus seinem Werk herleiten und anhand vieler Textbeispiele sowohl poetologisch als auch linguistisch veranschaulichen. In unterschiedlichen Formen und auf verschiedenen Ebenen sind dabei über ein Dutzend Sprachen in Phänomene des Sprachwechsels, der Sprachmischung und der Sprachreflexion involviert.
Unter Rückgriff auf translatorische Verfahren, postdadaistische Schreibtechniken und in Anlehnung an die jüdische Sprachmystik benutzt der Dichter Mehrsprachigkeit zur Erzeugung einer »Vielstelligkeit des Ausdrucks« mittels sprachlicher Superposition und translingualer Mehrfachcodierung. Auf diese Weise wird das Deutsche als Trägersprache der Judenvernichtung ›anreichert‹, verfremdet und dekonstruiert. Im Medium der Lyrik wird Celans multilinguale Schreibpraxis zum Ausdruck eines distanziert-kritischen, ja aporetischen Verhältnisses zur Muttersprache.
Mit der vorliegenden Studie wird erstmals der Versuch unternommen, Paul Celans Mehrsprachigkeit in ihrer ganzen Breite und Tiefe darzustellen. Neben einer umfassenden Typologie der verschiedenen Schreibverfahren im Kontext seiner poetologischen Positionen – auf Basis zahlreicher Textbeispiele und Stellenkommentare – sowie einer exemplarischen Gesamtinterpretation des Gedichts »Huhediblu«, wird an ausgewählten Beispielen dargestellt, wie Celans Poetik und Praxis der ›Wortöffnung‹ zu einem der prägenden Einflüsse einer translingualen Gegenwartsliteratur wurde.
Word Openings: On Paul Celan’s Multilingualism
Paul Celan's self-portrayal as a monolingual poet and the profound multilingualism, embedded in both his life and literary practice, form an indissoluble tapestry of his identity as a writer. The act of opening up his writing to linguistic diversity and alterity, while steadfastly embracing his German mother tongue, stands as a pivotal source for the ‚fateful uniqueness‘ he attributed to his poetry.
Like hardly any other writer, Celan felt existentially tied to the German language, yet simultaneously, unlike few poets before him, he extensively drew upon a large variety of languages in his writing. His translations and self-translations, his exophonic writing, the code-switching observed in numerous published and posthumous texts, as well as diverse linguistic inter- and transferencies, vividly illustrate a foundational polyglossia throughout his entire oeuvre.
The significance of Celan’s writing »between« languages can be directly derived from his work and exemplified both poetically and linguistically through various examples. On different levels and in diverse forms, more than a dozen languages engage in the phenomena of language change, language mixing, and language reflection.
Leveraging translational methods, post-dadaist writing techniques, and drawing inspiration from Jewish language mysticism, Celan wielded multilingualism as a tool to create a ‚versatility of meaning‘ through linguistic layering and translingual multicoding. In this way, German, as the language of Jewish extermination, undergoes a process of ‚enrichment,‘ foreignization, and deconstruction. Within the realm of poetry, Celan's multilingual writing practice turns into the expression of a distanced and critical, even aporetic, relationship with his mother tongue.
This book attempts, for the first time, to present a nuanced and thorough exploration of Paul Celan's multilingualism in all its facets. In addition to a comprehensive typology of various writing techniques in the context of his poetic positions – based on numerous text examples and annotations – and an exemplary overall interpretation of the poem ‚Huhediblu,‘ it reveals how Celan’s poetics and his practice of „word opening“ became seminal influences in shaping translingual contemporary literature.
Fruit d’un long travail de recherche, cette étude est la première à proposer une analyse intégrale de ce récit de voyage d’un genre particulier. En se référant au texte original aussi bien qu’à la traduction française, elle se destine à tout étudiant, enseignant ou chercheur souhaitant entreprendre une lecture approfondie de l’œuvre.
Das Thema der Interkulturalität hat heute einen festen Platz in der internationalen Forschungslandschaft. Interkulturelle Fragestellungen betreffen eine Vielzahl von Forschungs- und Reflexionsfeldern und sind eng mit den zeitgenössischen Debatten über nationale Identität in einem von Globalisierung, Migration und Diversität geprägten Kontext verknüpft. Innerhalb dieses Umfelds hat die deutsch-französische Perspektive seit langem eine zentrale Rolle inne. Die vorliegende Publikation baut auf dieser Tradition auf und möchte zur Weiterentwicklung der interkulturellen Forschung beitragen, wobei sie gleichzeitig die Gültigkeit seiner Grundlagen und Analysen einer Prüfung unterzieht. Der Band vereinigt Fallstudien aus dem deutschen und französischen Kulturraum, in denen sich die Produktivität des deutsch-französisch akzentuierten Blicks für das Forschungsgebiet zeigt.
Ouvrage disponible intégralement en Open Acces sur le site de l'éditeur :
http://www.archivescontemporaines.com/books/9782813002686
Présentation :
Depuis une bonne cinquantaine d’années, la traduction homophonique — aussi connue sous le nom de traducson ou de traduction de surface (de l’allemand Oberflächenübersetzung) — a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d’écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre littéraire hétérodoxe, entre traduction et création, s’est largement diffusé sur le plan international, notamment en poésie. Dans la mesure où elle entend transposer dans une autre langue les sonorités d’un texte sans se préoccuper, en premier lieu, de son contenu sémantique, la traduction homophonique peut faire l’effet d’une provocation, d’un canular. Or, en jouant le son contre le sens, le populaire contre le savant, le profane contre le sacré, cette pratique apparaît également comme un vecteur privilégié pour interroger, subvertir, déconstruire nos idées sur la langue, la traduction et la littérature.
Homophonic translation — also known as ‘sound translation’ or ‘surface translation’ (from the German: Oberflächenübersetzung) — made its entry into the international literary field a good fifty years ago at least, and is today practiced by a growing number of writers in the United States, Germany, France, and many other countries. Following such pioneers as Louis Zukofsky, Ernst Jandl, and the members of the Oulipo, this heterodox literary genre, falling somewhere between translation and creation, has spread widely across the international map, particularly in the realm of poetry. Consisting in the transposition of the sound qualities of a source text into another language without initially addressing that text’s meaning, homophonic translation may act as a challenge, or a provocation, or even a hoax. However, by playing sound against meaning, lowbrow against highbrow, the profane against the sacred, this technique also appears as a privileged vehicle to question, subvert, deconstruct our ideas on language, translation, and literature.
As a judicial concept dating back to the 17th century, the term ex(tra)territorialiality has long excited the interest of scholars and writers who have, since the 20th century, not hesitated to appropriate the notion, widening and transforming it in the process. This transfer to the field of humanities has opened a new space of reflection, a space for imagination, through the means of a creative re-reading, among others, which has given rise to new but related concepts such as “deterritorialization”. To take into account the growing importance of this extraterritorialiality paradigm reassessing the idea of territory in literature, culture and languages, this book offers an interdisciplinary and plurilingual journey through four centuries, four continents and a dozen languages, from literature to new media, encompassing philosophy, history, linguistics, the press, the cinema..."
According to dictionary definitions, the term “mistranslation” merely means an erroneous or faulty translation. However, bearing in mind the possibility that every translation mistake has a silver lining, contemporary translation scholars have adopted a less restrictive stance on the concept of (mis)translation by exploring the moving boundaries between “good” and “bad” translations. On the one hand, new theoretical approaches are focusing on the subjectivity of the translator, on her/his interpretative or even creative work, therefore undermining the strict binary implications of the prefix “mis-.” On the other, recent research also bears on the unpredictable effects that some “active” translations have had in history, thus stressing their performative dimension. Judging the quality of a (mis)translation is one thing, assessing the spectacular effects it may have on political, intellectual, and literary history is another matter. One example is the 1871 Ems Dispatch and its translation mistake which contributed to the declaration of the Franco-Prussian War; another one is Borges’s creative use of (mis)translation from the 1920s onwards in the service of inventing a literary tradition in Argentina. Other examples, such as the international currency of the term "minor literature" borrowed from Kafka, can also be summoned in this quick overview of the rationale of this forthcoming issue of Quaderna.
Selon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme de « mistranslation » désigne tout simplement une traduction erronée, une « faute » de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la « bonne » de la « mauvaise » traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision manichéenne qui sous-tend le préfixe « mis- ». D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions « actives » ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco- prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la « métraduction », à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. D’autres exemples, comme la réception internationale du terme de « littérature mineure » forgé d’après Kafka, pourraient compléter cet aperçu de la problématique que notre numéro thématique vise à approfondir.
Le dossier d’HDR se compose d’un document de synthèse d’environ 170 p. ; d’une monographie publiée de 342 p. (Métamorphoses interculturelles, Les ‘Voix de Marrakech’ d’Elias Canetti) ; d’un volume d’articles et de chapitres d’ouvrage d’environ 460 p. réunissant mes réalisations les plus significatives dans le périmètre scientifique du dossier. Les 24 publications réunies dans ce dernier volume se répartissent en trois sections intitulées : 1. Plurilinguisme et auto-traduction dans la littérature allemande contemporaine (10 travaux ; env. 190 p.) ; 2. Le rôle du plurilinguisme dans la naissance de la modernité littéraire en Allemagne (6 travaux ; env. 120 p.) ; 3. La traduction entre théorie, pratique et didactique (8 travaux ; env. 145 p.).
Sur la base d’une approche interdisciplinaire intégrant notamment la perspective de la littérature comparée, de l’histoire transnationale, de la traductologie, de la socio(macro)linguistique, des cultural studies/Kulturwissenschaften et des postcolonial studies, ce dossier d’HDR peut se lire comme le plaidoyer pour une conception élargie des études germaniques tenant compte d’une hybridité culturelle et linguistique qui caractérise fortement l’époque actuelle, mais qui s’inscrit également dans une longue histoire de l’interculturalité de la littérature allemande souvent sous-évaluée ou marginalisée par le passé.
Les écrivains abordés à travers les différents travaux réunis vont de Heinrich Heine à Yoko Tawada, en passant par Stefan George, Frank Wedekind, Rainer Maria Rilke, Franz Kafka, Walter Mehring, Klaus Mann, Elias Canetti, Paul Celan, Ernst Jandl, Ilma Rakusa, Peter Handke, Georges-Arthur Goldschmidt, Herta Müller, Cécile Wajsbrot, Felicitas Hoppe, Anne Weber. À partir de ce corpus, et en s’appuyant sur quatre notions centrales : littérature nationale, interculturalité, (auto)traduction et plurilinguisme, le document de synthèse décrit, illustre et analyse mon parcours de chercheur germaniste depuis ma thèse de doctorat jusqu’à mes travaux les plus récents.
La partie introductive, faisant suite à un prologue, présente la conception et la structure du document de synthèse, en procédant à une première description de mes orientations de recherche. Après une deuxième partie retraçant brièvement mon parcours personnel et institutionnel dans l’esprit d’une « égo-histoire » sont présentés, dans une troisième partie, les fondements de ma conception d’une littérature au-delà du paradigme national traditionnel telle qu’elle est apparue au cours de mes recherches doctorales.
Les parties suivantes du document de synthèse abordent successivement les quatre thèmes de recherche qui structurent le dossier d’Habilitation, en commençant par ma monographie consacrée à Elias Canetti, afin d’illustrer les principes fondamentaux de mon positionnement scientifique et leur application à un texte littéraire emblématique. Au travers d’une lecture intégrale des Voix de Marrakech, et en s’appuyant sur l’un des concepts-clés de l’auteur (métamorphose/Verwandlung), cette étude interroge le regard que cet « écrivain interculturel par excellence » porte sur la cité exotique, et sur l’altérité en général. À cet égard, mon ouvrage propose en somme de lire ce livre, datant de 1954, comme un tableau de « métamorphoses interculturelles » illustrant les enjeux, passés et présents, de l’interculturalité littéraire.
Le mémoire continue par la présentation de mes recherches sur le plurilinguisme dans la littérature allemande, recherches regroupées selon deux aspects : une partie, se rapportant à dix travaux, consacrée au plurilinguisme littéraire comme phénomène marquant des écritures contemporaines dans les pays de langue allemande ; puis, une autre partie, intégrant six travaux, sur la place occupée par le plurilinguisme au sein de l’histoire littéraire allemande depuis le XIXe siècle, en accordant une importance particulière à l’époque allant de 1880 à 1930. La présentation se poursuit par une dernière partie thématique, s’appuyant sur huit travaux et consacrée à mes réalisations dans le domaine des études de la traduction, avant de se terminer sur une partie prospective exposant des projets en préparation et des prolongements à venir en termes de recherche.
L’organisation de mes travaux ne suit pas un ordre chronologique ; elle épouse une logique propre qui découle de l’ensemble des champs d’investigation réunis, en allant de la question centrale qui sous-tend mes recherches (le lien entre littérature et identité) à des ramifications plus périphériques (la théorie et la didactique de la traduction), en passant par une série d’aspects de la problématique identitaire (littérature et nationalité, littérature et territoire, interculturalité, plurilinguisme, auto-traduction). La sélection des articles et chapitre d’ouvrages a été effectuée de façon à mettre en évidence la cohérence (thèmes, problèmes, méthodes) et la progressivité (trame historiographique, extension du corpus) des différents champs de recherches que j’ai pu aborder. Pour cette raison, le dossier d’HDR ne reflète pas la totalité de mes activités de recherche, mais privilégie la partie s’intégrant au mieux à la perspective adoptée par le document de synthèse.
De cette présentation synthétique de mes travaux de recherche se dégage en fin de compte une conception de la littérature allemande comme prise dans une dialectique fondamentale entre son rôle de construction des identités (nationales) et son besoin d’altérité et de diversité (notamment culturelle et linguistique). Son désir de dépasser les frontières, sous forme notamment d’une certaine « exogamie de la langue » (Adorno), et, plus généralement, l’« épreuve de l’étranger » (A. Berman) à laquelle elle s’expose, permettent à la littérature de réagir et de répondre aux défis lancés par les évolutions historiques et sociétales de son époque.
C’est ainsi que les travaux réunis dans ce dossier sont portés par la conviction que la littérature et les études littéraires peuvent se situer en plein centre des débats les plus brûlants de notre société actuelle, notamment en ce qui concerne la question de la diversité humaine face au souci du « vivre-ensemble ». Dans ce sens, les recherches présentées ici renvoient en dernier lieu à la question essentielle du rapport entre universalisme et particularisme dans l’analyse des cultures et de leurs productions symboliques, une perspective qui guidera également mes projets de recherche à venir.
Wie kaum ein anderer Schriftsteller fühlte sich Celan auf existenzielle Weise an das Deutsche gebunden, andererseits griff er in seinem Schreiben wie selten ein Dichter vor ihm auf eine Vielzahl von Sprachen zurück. Seine Übersetzungen und Selbstübersetzungen, sein exophones Schreiben, das in vielen veröffentlichten und nachgelassenen Texten zu beobachtende Code-Switching sowie vielfältige sprachliche Inter- bzw. Transferenzen veranschaulichen eine für sein gesamtes Schaffen grundlegende Polyglossie.
Die Bedeutung von Celans Schreiben ›zwischen‹ den Sprachen lässt sich direkt aus seinem Werk herleiten und anhand vieler Textbeispiele sowohl poetologisch als auch linguistisch veranschaulichen. In unterschiedlichen Formen und auf verschiedenen Ebenen sind dabei über ein Dutzend Sprachen in Phänomene des Sprachwechsels, der Sprachmischung und der Sprachreflexion involviert.
Unter Rückgriff auf translatorische Verfahren, postdadaistische Schreibtechniken und in Anlehnung an die jüdische Sprachmystik benutzt der Dichter Mehrsprachigkeit zur Erzeugung einer »Vielstelligkeit des Ausdrucks« mittels sprachlicher Superposition und translingualer Mehrfachcodierung. Auf diese Weise wird das Deutsche als Trägersprache der Judenvernichtung ›anreichert‹, verfremdet und dekonstruiert. Im Medium der Lyrik wird Celans multilinguale Schreibpraxis zum Ausdruck eines distanziert-kritischen, ja aporetischen Verhältnisses zur Muttersprache.
Mit der vorliegenden Studie wird erstmals der Versuch unternommen, Paul Celans Mehrsprachigkeit in ihrer ganzen Breite und Tiefe darzustellen. Neben einer umfassenden Typologie der verschiedenen Schreibverfahren im Kontext seiner poetologischen Positionen – auf Basis zahlreicher Textbeispiele und Stellenkommentare – sowie einer exemplarischen Gesamtinterpretation des Gedichts »Huhediblu«, wird an ausgewählten Beispielen dargestellt, wie Celans Poetik und Praxis der ›Wortöffnung‹ zu einem der prägenden Einflüsse einer translingualen Gegenwartsliteratur wurde.
Word Openings: On Paul Celan’s Multilingualism
Paul Celan's self-portrayal as a monolingual poet and the profound multilingualism, embedded in both his life and literary practice, form an indissoluble tapestry of his identity as a writer. The act of opening up his writing to linguistic diversity and alterity, while steadfastly embracing his German mother tongue, stands as a pivotal source for the ‚fateful uniqueness‘ he attributed to his poetry.
Like hardly any other writer, Celan felt existentially tied to the German language, yet simultaneously, unlike few poets before him, he extensively drew upon a large variety of languages in his writing. His translations and self-translations, his exophonic writing, the code-switching observed in numerous published and posthumous texts, as well as diverse linguistic inter- and transferencies, vividly illustrate a foundational polyglossia throughout his entire oeuvre.
The significance of Celan’s writing »between« languages can be directly derived from his work and exemplified both poetically and linguistically through various examples. On different levels and in diverse forms, more than a dozen languages engage in the phenomena of language change, language mixing, and language reflection.
Leveraging translational methods, post-dadaist writing techniques, and drawing inspiration from Jewish language mysticism, Celan wielded multilingualism as a tool to create a ‚versatility of meaning‘ through linguistic layering and translingual multicoding. In this way, German, as the language of Jewish extermination, undergoes a process of ‚enrichment,‘ foreignization, and deconstruction. Within the realm of poetry, Celan's multilingual writing practice turns into the expression of a distanced and critical, even aporetic, relationship with his mother tongue.
This book attempts, for the first time, to present a nuanced and thorough exploration of Paul Celan's multilingualism in all its facets. In addition to a comprehensive typology of various writing techniques in the context of his poetic positions – based on numerous text examples and annotations – and an exemplary overall interpretation of the poem ‚Huhediblu,‘ it reveals how Celan’s poetics and his practice of „word opening“ became seminal influences in shaping translingual contemporary literature.
Fruit d’un long travail de recherche, cette étude est la première à proposer une analyse intégrale de ce récit de voyage d’un genre particulier. En se référant au texte original aussi bien qu’à la traduction française, elle se destine à tout étudiant, enseignant ou chercheur souhaitant entreprendre une lecture approfondie de l’œuvre.
Das Thema der Interkulturalität hat heute einen festen Platz in der internationalen Forschungslandschaft. Interkulturelle Fragestellungen betreffen eine Vielzahl von Forschungs- und Reflexionsfeldern und sind eng mit den zeitgenössischen Debatten über nationale Identität in einem von Globalisierung, Migration und Diversität geprägten Kontext verknüpft. Innerhalb dieses Umfelds hat die deutsch-französische Perspektive seit langem eine zentrale Rolle inne. Die vorliegende Publikation baut auf dieser Tradition auf und möchte zur Weiterentwicklung der interkulturellen Forschung beitragen, wobei sie gleichzeitig die Gültigkeit seiner Grundlagen und Analysen einer Prüfung unterzieht. Der Band vereinigt Fallstudien aus dem deutschen und französischen Kulturraum, in denen sich die Produktivität des deutsch-französisch akzentuierten Blicks für das Forschungsgebiet zeigt.
Ouvrage disponible intégralement en Open Acces sur le site de l'éditeur :
http://www.archivescontemporaines.com/books/9782813002686
Présentation :
Depuis une bonne cinquantaine d’années, la traduction homophonique — aussi connue sous le nom de traducson ou de traduction de surface (de l’allemand Oberflächenübersetzung) — a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d’écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. À la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre littéraire hétérodoxe, entre traduction et création, s’est largement diffusé sur le plan international, notamment en poésie. Dans la mesure où elle entend transposer dans une autre langue les sonorités d’un texte sans se préoccuper, en premier lieu, de son contenu sémantique, la traduction homophonique peut faire l’effet d’une provocation, d’un canular. Or, en jouant le son contre le sens, le populaire contre le savant, le profane contre le sacré, cette pratique apparaît également comme un vecteur privilégié pour interroger, subvertir, déconstruire nos idées sur la langue, la traduction et la littérature.
Homophonic translation — also known as ‘sound translation’ or ‘surface translation’ (from the German: Oberflächenübersetzung) — made its entry into the international literary field a good fifty years ago at least, and is today practiced by a growing number of writers in the United States, Germany, France, and many other countries. Following such pioneers as Louis Zukofsky, Ernst Jandl, and the members of the Oulipo, this heterodox literary genre, falling somewhere between translation and creation, has spread widely across the international map, particularly in the realm of poetry. Consisting in the transposition of the sound qualities of a source text into another language without initially addressing that text’s meaning, homophonic translation may act as a challenge, or a provocation, or even a hoax. However, by playing sound against meaning, lowbrow against highbrow, the profane against the sacred, this technique also appears as a privileged vehicle to question, subvert, deconstruct our ideas on language, translation, and literature.
As a judicial concept dating back to the 17th century, the term ex(tra)territorialiality has long excited the interest of scholars and writers who have, since the 20th century, not hesitated to appropriate the notion, widening and transforming it in the process. This transfer to the field of humanities has opened a new space of reflection, a space for imagination, through the means of a creative re-reading, among others, which has given rise to new but related concepts such as “deterritorialization”. To take into account the growing importance of this extraterritorialiality paradigm reassessing the idea of territory in literature, culture and languages, this book offers an interdisciplinary and plurilingual journey through four centuries, four continents and a dozen languages, from literature to new media, encompassing philosophy, history, linguistics, the press, the cinema..."
According to dictionary definitions, the term “mistranslation” merely means an erroneous or faulty translation. However, bearing in mind the possibility that every translation mistake has a silver lining, contemporary translation scholars have adopted a less restrictive stance on the concept of (mis)translation by exploring the moving boundaries between “good” and “bad” translations. On the one hand, new theoretical approaches are focusing on the subjectivity of the translator, on her/his interpretative or even creative work, therefore undermining the strict binary implications of the prefix “mis-.” On the other, recent research also bears on the unpredictable effects that some “active” translations have had in history, thus stressing their performative dimension. Judging the quality of a (mis)translation is one thing, assessing the spectacular effects it may have on political, intellectual, and literary history is another matter. One example is the 1871 Ems Dispatch and its translation mistake which contributed to the declaration of the Franco-Prussian War; another one is Borges’s creative use of (mis)translation from the 1920s onwards in the service of inventing a literary tradition in Argentina. Other examples, such as the international currency of the term "minor literature" borrowed from Kafka, can also be summoned in this quick overview of the rationale of this forthcoming issue of Quaderna.
Selon sa définition convenue, consignée dans les dictionnaires, le terme de « mistranslation » désigne tout simplement une traduction erronée, une « faute » de traduction. Toutefois, en suivant l’idée d’une possible productivité de l’erreur, une partie de la traductologie contemporaine a conféré un sens moins restrictif à ce concept pour interroger la limite séparant la « bonne » de la « mauvaise » traduction. Ces approches s’intéressent, d’une part, à la subjectivité du traducteur, à la traduction comme acte interprétatif, voire créatif, en mettant en cause la vision manichéenne qui sous-tend le préfixe « mis- ». D’autre part, ces recherches analysent les effets (im)prévus que certaines traductions « actives » ont pu avoir dans l’histoire, en soulignant la dimension performative de celles-ci. En effet, quelle que soit la manière dont on évalue une (mé)traduction donnée, ses répercussions sur l’histoire politique, intellectuelle, littéraire peuvent être spectaculaires. À titre d’exemple, on pourrait citer le cas de la Dépêche d’Ems de 1871, dont la traduction est inséparable du déclenchement de la Guerre franco- prussienne, ou bien l’usage créateur que Borges fait de la « métraduction », à partir des années 1920, dans le contexte de la fondation d’une tradition littéraire argentine. D’autres exemples, comme la réception internationale du terme de « littérature mineure » forgé d’après Kafka, pourraient compléter cet aperçu de la problématique que notre numéro thématique vise à approfondir.
Le dossier d’HDR se compose d’un document de synthèse d’environ 170 p. ; d’une monographie publiée de 342 p. (Métamorphoses interculturelles, Les ‘Voix de Marrakech’ d’Elias Canetti) ; d’un volume d’articles et de chapitres d’ouvrage d’environ 460 p. réunissant mes réalisations les plus significatives dans le périmètre scientifique du dossier. Les 24 publications réunies dans ce dernier volume se répartissent en trois sections intitulées : 1. Plurilinguisme et auto-traduction dans la littérature allemande contemporaine (10 travaux ; env. 190 p.) ; 2. Le rôle du plurilinguisme dans la naissance de la modernité littéraire en Allemagne (6 travaux ; env. 120 p.) ; 3. La traduction entre théorie, pratique et didactique (8 travaux ; env. 145 p.).
Sur la base d’une approche interdisciplinaire intégrant notamment la perspective de la littérature comparée, de l’histoire transnationale, de la traductologie, de la socio(macro)linguistique, des cultural studies/Kulturwissenschaften et des postcolonial studies, ce dossier d’HDR peut se lire comme le plaidoyer pour une conception élargie des études germaniques tenant compte d’une hybridité culturelle et linguistique qui caractérise fortement l’époque actuelle, mais qui s’inscrit également dans une longue histoire de l’interculturalité de la littérature allemande souvent sous-évaluée ou marginalisée par le passé.
Les écrivains abordés à travers les différents travaux réunis vont de Heinrich Heine à Yoko Tawada, en passant par Stefan George, Frank Wedekind, Rainer Maria Rilke, Franz Kafka, Walter Mehring, Klaus Mann, Elias Canetti, Paul Celan, Ernst Jandl, Ilma Rakusa, Peter Handke, Georges-Arthur Goldschmidt, Herta Müller, Cécile Wajsbrot, Felicitas Hoppe, Anne Weber. À partir de ce corpus, et en s’appuyant sur quatre notions centrales : littérature nationale, interculturalité, (auto)traduction et plurilinguisme, le document de synthèse décrit, illustre et analyse mon parcours de chercheur germaniste depuis ma thèse de doctorat jusqu’à mes travaux les plus récents.
La partie introductive, faisant suite à un prologue, présente la conception et la structure du document de synthèse, en procédant à une première description de mes orientations de recherche. Après une deuxième partie retraçant brièvement mon parcours personnel et institutionnel dans l’esprit d’une « égo-histoire » sont présentés, dans une troisième partie, les fondements de ma conception d’une littérature au-delà du paradigme national traditionnel telle qu’elle est apparue au cours de mes recherches doctorales.
Les parties suivantes du document de synthèse abordent successivement les quatre thèmes de recherche qui structurent le dossier d’Habilitation, en commençant par ma monographie consacrée à Elias Canetti, afin d’illustrer les principes fondamentaux de mon positionnement scientifique et leur application à un texte littéraire emblématique. Au travers d’une lecture intégrale des Voix de Marrakech, et en s’appuyant sur l’un des concepts-clés de l’auteur (métamorphose/Verwandlung), cette étude interroge le regard que cet « écrivain interculturel par excellence » porte sur la cité exotique, et sur l’altérité en général. À cet égard, mon ouvrage propose en somme de lire ce livre, datant de 1954, comme un tableau de « métamorphoses interculturelles » illustrant les enjeux, passés et présents, de l’interculturalité littéraire.
Le mémoire continue par la présentation de mes recherches sur le plurilinguisme dans la littérature allemande, recherches regroupées selon deux aspects : une partie, se rapportant à dix travaux, consacrée au plurilinguisme littéraire comme phénomène marquant des écritures contemporaines dans les pays de langue allemande ; puis, une autre partie, intégrant six travaux, sur la place occupée par le plurilinguisme au sein de l’histoire littéraire allemande depuis le XIXe siècle, en accordant une importance particulière à l’époque allant de 1880 à 1930. La présentation se poursuit par une dernière partie thématique, s’appuyant sur huit travaux et consacrée à mes réalisations dans le domaine des études de la traduction, avant de se terminer sur une partie prospective exposant des projets en préparation et des prolongements à venir en termes de recherche.
L’organisation de mes travaux ne suit pas un ordre chronologique ; elle épouse une logique propre qui découle de l’ensemble des champs d’investigation réunis, en allant de la question centrale qui sous-tend mes recherches (le lien entre littérature et identité) à des ramifications plus périphériques (la théorie et la didactique de la traduction), en passant par une série d’aspects de la problématique identitaire (littérature et nationalité, littérature et territoire, interculturalité, plurilinguisme, auto-traduction). La sélection des articles et chapitre d’ouvrages a été effectuée de façon à mettre en évidence la cohérence (thèmes, problèmes, méthodes) et la progressivité (trame historiographique, extension du corpus) des différents champs de recherches que j’ai pu aborder. Pour cette raison, le dossier d’HDR ne reflète pas la totalité de mes activités de recherche, mais privilégie la partie s’intégrant au mieux à la perspective adoptée par le document de synthèse.
De cette présentation synthétique de mes travaux de recherche se dégage en fin de compte une conception de la littérature allemande comme prise dans une dialectique fondamentale entre son rôle de construction des identités (nationales) et son besoin d’altérité et de diversité (notamment culturelle et linguistique). Son désir de dépasser les frontières, sous forme notamment d’une certaine « exogamie de la langue » (Adorno), et, plus généralement, l’« épreuve de l’étranger » (A. Berman) à laquelle elle s’expose, permettent à la littérature de réagir et de répondre aux défis lancés par les évolutions historiques et sociétales de son époque.
C’est ainsi que les travaux réunis dans ce dossier sont portés par la conviction que la littérature et les études littéraires peuvent se situer en plein centre des débats les plus brûlants de notre société actuelle, notamment en ce qui concerne la question de la diversité humaine face au souci du « vivre-ensemble ». Dans ce sens, les recherches présentées ici renvoient en dernier lieu à la question essentielle du rapport entre universalisme et particularisme dans l’analyse des cultures et de leurs productions symboliques, une perspective qui guidera également mes projets de recherche à venir.
Colloque organisé par Isabelle Grell-Borgomano (ITEM) et Jean-Michel Devésa (Université de Limoges)
14-16 décembre 2018 ENS Ulm
Colloque en l’honneur de Georges-Arthur Goldschmidt
Paris, Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, Paris Ve, Salle Claude Simon,
les 28 et 29 mai 2018
Université Toulouse Jean-Jaurès, 29/30 novembre 2018
Journée d’étude dans le cadre de la
préparation à l’Agrégation et au CAPES d’allemand
Le samedi 24 novembre 2018, 9h-18h, Cité Internationale Universitaire de Paris
Maison Heinrich Heine, Salle Alfred Grosser
COLLOQUE INTERNATIONAL
Université de Mulhouse,14-15-16 novembre 2018
'The Sinking of the Titanic' n’est pas la première auto-traduction d’Enzensberger, qui dès la fin des années 1960 a collaboré, avec Michael Hamburger notamment, à la traduction de ses poèmes en anglais. Cependant, l’auto-traduction intégrale de son poème épique de 1978 constitue sans doute l’apogée de cette partie de son activité littéraire.
Quelle est la motivation pour un poète de remettre sur le métier toute une épopée en vers en la transposant lui-même dans une autre langue ? Quelle est la « valeur ajoutée », pour l’auteur aussi bien que pour le lecteur, de la démarche autotraductive par rapport à une allotraduction ?
J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches qui aura lieu
le lundi 12 décembre 2016
à 13 heures précises
à l’Université Paris-Sorbonne
Maison de la Recherche
28 Rue Serpente, 75006 Paris ; Salle D035
Métro 4 et 10 : Odéon ou Saint-Michel / RER A : Saint-Michel/Notre-Dame.
Le dossier d’Habilitation présenté et soutenu à cette occasion s’intitule :
« La littérature par-delà le national : recherches sur
l’interculturalité, le plurilinguisme et la traduction
dans la littérature allemande (XIXe-XXIe siècles) ».
Le jury est composé de
M. Bernard Banoun, professeur des universités (études germaniques), Université Paris-Sorbonne, garant du candidat
M. Sylvain Briens, professeur des universités (études scandinaves), Université Paris-Sorbonne
M. Charles Forsdick, James Barrow Professor of French, Université de Liverpool, Royaume-Uni
M. Dieter Heimböckel, professeur (littérature allemande et interculturalité), Université du Luxembourg
Mme Sylvie Le Moël, professeur des universités (études germaniques) Université Paris-Est Créteil
M. Fabrice Malkani, professeur des universités (études germaniques), Université Lumière-Lyon-II
M. Jürgen Ritte, professeur des universités (études germaniques), Université de la Sorbonne Nouvelle
Dans le cadre du plan Vigipirate, l’accès à la Maison de la recherche est strictement règlementé. Prière de me signaler, le cas échéant, votre intention d'assister à la manifestation, pour que je vous inscrive sur la liste des invités.
Bien cordialement
Dirk Weissmann
Dirk Weissmann, PhD
Maître de conférences d’études germaniques
Associate Professor of German
Departemental Erasmus Coordinator
Université Paris-Est Créteil
UFR Lettres, langues et sciences humaines
Bureau I1-210
weissmann+[at]+u-pec.fr
https://u-pec.academia.edu/dirkweissmann
Argument:
Après une brève introduction consacrée à l’histoire de l’auto-traduction et à sa possible définition comme genre, ma présentation sera consacrée aux textes bilingues que l’écrivain autrichien Peter Handke a écrits depuis le début des années 2000 : Pourquoi une cuisine ? / Warum eine Küche ? ; Jusqu’à ce que le jour vous sépare ou Une question de lumière / Bis dass der Tag euch scheidet oder Eine Frage des Lichts ; Les Beaux jours d’Aranjuez / Die schönen Tage von Aranjuez. En analysant ces trois pièces de théâtre, rédigées initialement en français, je m’interrogerai notamment sur les motivations qui ont poussé l’écrivain de langue allemande à adopter le français comme langue d’écriture. A côté de critères biographiques, le rapport à Samuel Beckett, ce représentant emblématique du bilinguisme et de l’autotraduction littéraires, s’avérera particulièrement intéressant, dans la mesure où Jusqu’à ce que le jour vous sépare (2008) est conçu comme une réponse à La dernière bande de Beckett. En relevant certaines spécificités de l’écriture bilingue de Handke, je m’interrogerai enfin sur la question de savoir dans quelle mesure (et sous quels critères) l’utilisation du concept d’autotraduction est réellement pertinent dans son cas.
Nichtsdestoweniger lassen Müllers originär extraterritoriale Position der deutschen Literatur gegenüber, ihre Sozialisation innerhalb einer sprachlichen Minderheit Rumäniens mit dem daraus resultierenden Bilingualismus, sowie ihr späteres politisches Exil in der Bundesrepublik durchaus Vergleiche mit der translingualen (und transkulturellen) Schreibsituation der eben zitierten Autoren zu. So führt die starke Präsenz des Rumänischen als Landessprache und Sprache des (urbanen) Alltags, sowie die Diglossie von banatschwäbischer Dorfsprache einerseits und schulischer Hochsprache andererseits bei Müller von der frühen Kindheit an dazu, den Absolutheitsanspruch der Muttersprache zu relativieren und sich mit den Möglichkeiten mehrsprachiger Wirklichkeitserfassung auseinanderzusetzen. Bis zum heutigen Tag nähren sich ihr Werk und ihre Betrachtungen zur Literatur von dieser frühen Konfrontation mit sprachlicher Pluralität und Differenz, die neben zahlreichen Interferenzen auch zum episodischen Wechsel der Literatursprache geführt haben.
Trotz ihrer Treue zum Deutschen hat Herta Müller immer wieder den mehrsprachigen Horizont ihres Schreibens thematisiert, indem sie u. a. ihre „immanente Zweisprachigkeit“ betont, d. h. die herausragende Bedeutung des Rumänischen, das ihr seit der Jugend und während eines Zeitraums von rund zwei Jahrzehnten zur Sprache des Alltags, des Studiums und des Berufs geworden war . Nach Aussage der Autorin kann ihr Werk nur dann wirklich adäquat rezipiert werden, wenn man die Bedeutung dieser anderen Sprachen berücksichtigt, wozu neben dem Rumänischen auch der Dorfdialekt gezählt werden muss, dessen Differenzpotential gegenüber der Hochsprache literarisch ebenfalls relevant wird.
Unter diesem Blickwinkel ließe sich Herta Müller durchaus als ‚post-monolinguale’ Schriftstellerin bezeichnen...
Was die von Celan verwendeten Sprachen betrifft, müssen hier an erster Stelle das Rumänische und das Französische genannt werden, die ihm neben dem Deutschen als übersetzerische Zielsprachen und literarische Ausdrucksmittel dienten. Aber auch eine Vielzahl anderer Sprachen vom Russischen über das Jiddische zum Hebräischen wurden von ihm aktiv verwendet. Diese mehrsprachige literarische Praxis betrifft konkret sein lyrisches Schaffen, insbesondere das der mittleren Werkperiode, wie man es z. B. in seinem Gedichtband 'Die Niemandsrose' (1963) beobachten kann.
Ausgehend von diesem Band der mittleren Schaffensphase möchte ich dann auch die Möglichkeit einer Betrachtung Paul Celans unter dem Blickwinkel mehrsprachigen Schreibens untermauern. Dabei soll u. a. auch gefragt werden, inwiefern die aktuellen Forschungen zum Thema Interkulturalität und Mehrsprachigkeit in der Literatur unseren Blick auf sein lyrisches Werk verändert haben.
Nach einer kurzen Einführung, in der Celans Sprachbiographie in Erinnerung gerufen und seine Selbstverortung als einsprachiger Dichter kontextualisiert – und damit relativisiert – werden soll, möchte ich anhand des Gedichts „Huhedibluh“ (Celan: 1983, 1/276-277) aus 'Die Niemandsrose' die translingualen Schreibverfahren Celans exemplarisch analysieren und in den Werkzusammenhang einfügen. Ziel des Beitrags ist es zu zeigen, dass Celans mehrsprachige Praxis in den Bereich seiner dichterischen Auseinandersetzung mit dem historischen „Schicksal“ der deutschen Sprache und Kultur gehören. Sie werden somit als Teil einer Gegen-Sprache sichtbar, die nicht zuletzt als Widerstandskraft gegen monolinguale und monokulturelle Ideologien fungiert.
Bibliographie:
Celan, Paul, Gesammelte Werke in fünf Bänden, Frankfurt a.M., Suhrkamp, 1983
Suchet, Myriam, L'Imaginaire hétérolingue. Ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues, Paris : Classiques Garnier, 2014.
Weissmann, Dirk, „Paul Celan’s (M)Other Tongue(s) : The (Self-)Portrayal of the Artist as a Monolingual Poet“, in : Juliane Prade (Hg.), (M)Other Tongues: Literary Reflexions on a Difficult Distinction, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2013, S. 142-153.
Yildiz, Yasemin, Beyond the Mother Tongue, The postmonolingual condition, New York, Fordham University Press, 2012.
Bibliographie:
Celan, Paul, Gesammelte Werke in fünf Bänden, Frankfurt a.M., Suhrkamp, 1983
Weissmann, Dirk, „Paul Celan’s (M)Other Tongue(s) : The (Self-)Portrayal of the Artist as a Monolingual Poet“, in : Juliane Prade (Hg.), (M)Other Tongues: Literary Reflexions on a Difficult Distinction, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2013, S. 142-153.
Mit seiner Übersiedlung nach Paris im Jahre 1831 fasste Heine den Entschluss, von nun an auch für das französische Publikum zu schreiben. So begann er konsequent, an einer Karriere als französischsprachiger Autor zu arbeiten. Ab 1832 nahm er aktiv am literarischen Leben der Metropole teil. Mit der 1834 erfolgten Veröffentlichung der 'Tableaux de voyage' ('Reisebilder') hat Heine sich dann definitiv auf dem Pariser Literaturmarkt etabliert. Im selben Jahr startete auch bereits die Veröffentlichung seiner ersten französischen Werkausgabe beim Verleger Eugène Renduel.
Zu unterstreichen ist in diesem Zusammenhang, dass Heine von wenigen Ausnahmen abgesehen alle seine französischen Texte unter seinem alleinigen Namen als Originaltexte veröffentlicht hat. Heine wollte unmissverständlich als Urheber seiner französischen Texte in Paris auftreten und nicht nur als ein ins Französische übersetzter deutscher Schriftsteller. Jedoch handelt es sich dabei nie um absolut wortgetreue (Selbst)Übersetzungen, sondern um auf das französische Publikum zugeschnittene Überarbeitungen und Aktualisierungen seiner Texte. Darüber hinaus gilt als erwiesen, dass diese französischen Fassungen keineswegs von Heine ganz allein verfasst bzw. übersetzt wurden. Vielmehr entstanden sie in enger Zusammenarbeit mit einem oder mehreren Übersetzern, deren Anteil am Endergebnis zum Teil erheblich war, was jedoch von Heine generell verschwiegen wurde.
Heines Werk als zweisprachiger Autor steht damit im Spannungsfeld von realer Selbstübersetzung als Wissenstransfer zwischen Deutschland und Frankreich und einer marktstrategischen Inszenierung als französischer Originalautor. Anhand ausgewählter Beispiele aus seinem Prosawerk (u. a. 'Französische Zustände' und 'Zur Geschichte der Religion und Philosophie in Deutschland') soll diese Problematik veranschaulicht und ihre Auswirkung auf die Rezeption Heines diesseits und jenseits des Rheins diskutiert werden.
Le Mythe de la Pentecôte : littérature, traduction, pensée, arts
The Myth of Pentecost: literature, translation, theory, arts
Der Pfingstmythos in Literatur, Übersetzung, Denken, Kunst
Colloque/Conference/Tagung
Toulouse, France/Frankreich
9+10 Novembre/November 2023
Université Toulouse Jean-Jaurès
Maison de la recherche
5 allées Antonio Machado
31058 TOULOUSE
Organisé par/Organized by/Organisatoren :
Claire Placial (Maitresse de conférences en littérature comparée, Université de Lorraine, UR Écritures, membre junior de l’IUF)
Dirk Weissmann (Professeur d’études germaniques, Université Toulouse Jean-Jaurès, Centre de Recherches et d’Études Germaniques et ITEM/CNRS)
Keynotes :
Prof. Dr. Monika Schmitz-Emans, Ruhr-Universität Bochum
Pr. Anne Tomiche, Sorbonne-Université
For further information see PDF
atelier interdisciplinaire
organisé par le Centre de Recherches et d’Etudes germaniques/CREG
avec le concours du Centre de Traduction, d'Interprétation et de Médiation linguistique (CeTIM)
et le Département des Langues étrangères, UFR Langues, Littératures et Civilisations Etrangères
Le mardi 16 avril 2019, 13h30-18h, Université Toulouse Jean Jaurès, Maison de la recherche, salle F422
13h30 ouverture de l’atelier
14h Till DEMBECK (Université du Luxembourg, IPSE) : Romantic Heterolingualism and European Literature
14h45 Antonella CAPRA (UT2J, EA Il Laboratorio) : Le plurilinguisme littéraire en Italie hier et aujourd’hui
15h30 pause-café
16h Dan FUJIWARA (UT2J, CEJ-Inalco, Antenne Toulouse) : « Je n’ai jamais vu de frontière entre les langues » : la littérature transfrontalière selon Tawada Yôko
16h45 Dirk WEISSMANN (UT2J, CREG) : Hans Magnus Enzensberger traducteur de lui-même : The Sinking of the Titanic
17h30 clôture de l’atelier
préparation à l’Agrégation et au CAPES d’allemand
Le samedi 24 novembre 2018, 9h-18h
Cité Internationale Universitaire de Paris
Maison Heinrich Heine, Salle Alfred Grosser
Deadline Abstract: 30. September 2018, Datum der Veranstaltung: 26. Juli - 02. August 2020
Sektionsleitung:
Prof. Dr. Dr. hc. Andrei Corbea-Hoisie (Universität Jassy, Rumanien)
Prof. Dr. Leonard Olschner (Queen Mary Universität London, Großbritannien)
Prof. Dr. Dirk Weissmann (Universität Toulouse Jean-Jaurès, Frankreich)
Im Jahre 2020 werden wir den 100. Geburtstag Paul Celans begehen, der wohl wie kein anderer Schriftsteller deutscher Sprache die Bezeichnung ‚Jahrhundertdichter’ verdient. Person und Werk haben weltweit in den verschiedensten Bereichen eine einmalig zu nennende Resonanz erzielt. Anlässlich dieses runden Jubiläums soll im Rahmen des XIV. IVG-Kongresses in Palermo der Versuch unternommen werden, die internationale Rezeption Celans zu bilanzieren. Über die bereits vorliegenden Monographien, Aufsätze und Lexikoneinträge hinaus setzt sich die geplante Sektion zum Ziel, den Blick auch auf bisher weniger behandelte Kultur- und Sprachräume zu richten. So soll ein möglichst breites Spektrum der weltweiten Celan-Rezeptionen von den 1950er Jahren bis heute entstehen, wobei sowohl länderspezifische Rezeptionsformen wie auch kultur- und sprachübergreifende Charakteristika in den Blickpunkt kommen werden.
Bei der Behandlung der Rezeptionsperspektive bieten sich drei Hauptfelder zur Gliederung an, die allerdings nicht als ausschließlich zu begreifen sind, zumal von zahlreichen Überschneidungen auszugehen ist: Literatur — Philosophie — Gedächtniskultur. Eine Erweiterung auf andere Schwerpunkte – insbesondere in Richtung Judentum, jüdisches Denken, Shoah-Diskurse – ist selbstverständlich dankbar. Die Erfassung und Analyse von Übersetzungsprozessen wird naturgemäß ebenfalls eine zentrale Rolle spielen.
Neben den Sektionsleitern haben rund 15 ausgewiesene Celan-Spezialisten bereits ihre Teilnahme zugesagt. Unter den Ländern, die für weitere Beiträge relevant wären, könnten unter anderem erwähnt werden: BRD, DDR, Österreich, Schweiz, Frankreich, Rumänien, Israel, Polen, Italien, Spanien, Ungarn, USA, Großbritannien, Japan, Südkorea, Indien, China. Dabei wird die Teilnahme von Nachwuchswissenschaftler ausdrücklich erwünscht.
Wir bitten Sie, Ihre Vorschläge für Vorträge (20 Minuten) bis zum 30. September 2018 an alle drei unten genannten E-Mail-Adressen zu schicken, versehen mit folgenden Angaben:
- Titel;
- Abstract (1200 bis 2000 Zeichen);
- Angaben zur Person: Name, Institution, Adresse, E-Mail.
Andrei Corbea-Hoisie (Jassy) ahoisie@hotmail.com
Leonard Olschner (London) l.m.olschner@qmul.ac.uk
Dirk Weissmann (Toulouse) dirk.weissmann@univ-tlse2.fr
[French and German Version: see PDF]
Sound / Writing: On Homophonic Translation
International Conference, Paris, November 17-19, 2016
Organizers:
Vincent Broqua (University of Paris at Saint-Denis) and
Dirk Weissmann (University of Paris at Créteil)
Sponsored by
EA Transferts critiques et dynamiques des savoirs, Université Paris-8, Vincennes–Saint-Denis
Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (IMAGER), Université Paris-Est Créteil
Équipe Multilinguisme, Traduction, Création de l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM),
CNRS/École normale supérieure
Labex TransferS, ENS/Collège de France/CNRS/PSL
Melodia E. Jones Chair, State University of New York at Buffalo
Keynote-Speakers: Charles Bernstein, Jean-Jacques Lecercle, Jacques Roubaud
Scientific committee: Olga Anokhina (Centre national de la recherche scientifique, CNRS, Paris, France), Camille Bloomfield (Université Paris-13 Nord/UMR THALIM Université Paris-3, France), Antoine Cazé (Université Paris-Diderot, Paris-7, France), Christine Ivanovic (Universität Wien, Vienna, Austria), Jacques Lajarrige (Université Toulouse - Jean Jaurès, France), Abigail Lang (Université Paris-Diderot, Paris-7, France), Sylvie Le Moël (Université Paris-Est Créteil, France), Jean-Jacques Poucel (University of Illinois at Urbana-Champaign, USA), Jean-François Puff (Université Jean Monnet Saint-Étienne, France), Arnaud Regnauld (Université Paris-8 Vincennes–Saint-Denis, France), Monika Schmitz-Emans (Ruhr-Universität Bochum, Germany), Eckhard Schumacher (Ernst Moritz Arndt Universität Greifswald, Germany), Cole Swensen (Brown University, Providence, USA), Claus Telge (Osaka University, Japan), Jean-Jacques Thomas (State University of New York at Buffalo, USA)
For the past fifty years, homophonic translation (traduction homophonique, sound translation, Oberflächenübersetzung) has been practiced internationally by an ever-increasing number of writers from the USA, the UK, Germany, France and beyond. Following pioneers such as Louis Zukofsky, Ernst Jandl and members of the Oulipo group, this heterodox genre (between translation and creation) has spread widely, to the point where it is among the exercises practiced in creative writing classes. Although some consider it as an unacceptable, illegitimate, and unethical practice, it is nonetheless true that such an approach to translation has acquired a crucial place within experimental writing, and notably in the poetic field.
Because it strives to transpose the sound aspect of a given text into an other language without first paying attention to lexical meaning, homophonic translation can seem as a provocation, or even a Dadaist prank, in that it deliberately breaks with the demands of transparency and questions our utilitarian relation to language. At the same time, because it refuses to consider language as immaterial and because it focuses on what Ezra Pound called melopeia – i.e. the musical properties of poetic texts that often get obscured by semantic concerns – it constitutes an exceptional vector for the analysis, deconstruction and refashioning of poetic and theoretical discourses.
Without necessarily renouncing meaning or praising non-sense, homophonic translation seeks to move beyond a restrictive conception of literary intentionality through a reappraisal of the materiality of language, in order to give language a new visibility. Moreover, homophonic translation also prompts a redefinition of the relation between an original and its translation. Via a paradoxical valorization of opacity, it disfigures the authority of the original text, leading to what Charles Bernstein calls the “revenge of the translator.” Beyond its parodic aim when it concerns great works of the western tradition (such as Jandl’s translation of Wordsworth), homophonic translation also contains a subversive and critical dimension that applies to the fields of both literature and translation. It is worth wondering, as Rick Snyder does, why a homophonic translation of Celan is dubious whereas Catullus by Zukofsky or Christopher Logue’s Iliad are ludic or “a way to destabilize a dominant poetics.”
In spite of the fact that many great poets have practiced homophonic translation, it has largely been ignored by international academic research. Thus, not a single collective book or monograph can be read on the subject. The main aim of this first international conference devoted to homophonic translation will thus be to assess the situation, starting with the literary domains where the genre appeared in the 1950s: the United States/UK, France and Germany. This geographical and linguistic framing is not intended to be restrictive, but simply offers a starting point for our transnational comparative perspective.
This conference does not intend to reach a univocal and normative definition of such a practice, but rather to reveal its various realizations through time and their links to the evolution of poetic forms and of approaches to literary translation. Indeed, purely homophonic translations are rare, and ‘orthodox’ translations done by poets show a high sensibility to the musicality of the translated text, and might even use homophonic procedures. Such intertwined relations between musicality and meaning, between creation and reproduction, between literature and translation will be at the heart of our investigations. A poetics of translation will be thus created. For some poets, it may become a politics of translation.
Another main goal of this event is to trace the genealogy of homophonic translation, of its precursors, models and inspirations, from historical avant-gardes of the 20th century to nursery rhymes and Victorian nonsense poetry, to Baroque macaronic poetry. Equally important will be the links between popular and non-popular genres, between literary research and ludic approaches to language. We welcome case studies as well as synthetic studies in a historical or theoretical perspective. We will particularly welcome propositions on the following questions and themes:
• the history and the various forms of (interlingual) homophonic translation, especially in the USA/UK, France and Germany;
• the origins of homophonic translation and its links to other techniques, forms and genres (homophonic adaptation, macaronic poetry, nonsense poetry, nursery rimes, sound poetry, bruitism, mixed language, holorhyme, etc.);
• homophonic translation and poetry writing; translating homophonic poetry-translation ; homophonic translation and multilingual literature;
• homophonic translation and popular culture (dog latin, mondegreen, soramimi, etc.);
• collective homophonic translation (poet groups, collaborative translation, creative writing teaching, etc.);
• the mutual influence of homophonic translation and other poetry translation methods, translation theory;
• homophonic translation between parody and theory;
• critical responses to homophonic translation.
Papers may be written in English, French, or German. Proposals (250-300 words and a bio-bibliographic note) should be sent before March 1st, 2016 to homophonic.translation.2016@gmail.com. Proposals will be selected before May 30, 2016.
Among the authors to be considered:
Gary Barwin, Marcel Bénabou, Charles Bernstein, Rolf-Dieter Brinkmann, Ann Cotten, Stacy Doris, Ulrike Draesner, Frédéric Forte, Christian Hawkey, Jeff Hilson, Paul Hoover, John Hulme, Ernst Jandl, Pierre Joris, Robert Kelly, Pierre Klossowski, Franz Josef Knape, Norbert Lange, François Le Lionnais, Tony Leuzzi, Christopher Logues, Léonce W. Lupette, Steve McCaffery, André Markowicz, David Melnik, bp Nichol, Oulipo, Oskar Pastior, Ezra Pound, Pascal Poyet, Stephen Rodefer, Ralf-Rainer Rygulla, Armand Robin, Ron Silliman, Julian Tuwim, Philip Terry, Chris Tysh, Louis Van Rooten, Versatorium assortiation, Bénédicte Vilgrain, Rosmarie Waldrop, Uljana Wolf, Peter Waterhouse, Louis Zukofsky…
Identités littéraires franco-allemandes
Deutsch-französische Schriftstelleridentitäten
Recherches Germaniques, hors-série n° 18, 2023
Numéro dirigé par / Herausgegeben von
Maryse STAIBER, Pr, Université de Strasbourg, UR 1341, Mondes germaniques et nord-européens
Dirk WEISSMANN, Pr, Université Toulouse Jean-Jaurès, Centre de Recherches et d’Études Germaniques, CREG
J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches qui aura lieu
le lundi 12 décembre 2016
à 13 heures précises
à l’Université Paris-Sorbonne
Maison de la Recherche
28 Rue Serpente, 75006 Paris ; Salle D035
Métro 4 et 10 : Odéon ou Saint-Michel / RER A : Saint-Michel/Notre-Dame.
Le dossier d’Habilitation présenté et soutenu à cette occasion s’intitule :
« La littérature par-delà le national : recherches sur
l’interculturalité, le plurilinguisme et la traduction
dans la littérature allemande (XIXe-XXIe siècles) ».
Le jury est composé de
M. Bernard Banoun, professeur des universités (études germaniques), Université Paris-Sorbonne, garant du candidat
M. Sylvain Briens, professeur des universités (études scandinaves), Université Paris-Sorbonne
M. Charles Forsdick, James Barrow Professor of French, Université de Liverpool, Royaume-Uni
M. Dieter Heimböckel, professeur (littérature allemande et interculturalité), Université du Luxembourg
Mme Sylvie Le Moël, professeur des universités (études germaniques) Université Paris-Est Créteil
M. Fabrice Malkani, professeur des universités (études germaniques), Université Lumière-Lyon-II
M. Jürgen Ritte, professeur des universités (études germaniques), Université de la Sorbonne Nouvelle
Dans le cadre du plan Vigipirate, l’accès à la Maison de la recherche est strictement règlementé. Prière de me signaler, le cas échéant, votre intention d'assister à la manifestation, pour que je vous inscrive sur la liste des invités.
Bien cordialement
Dirk Weissmann
Dirk Weissmann, PhD
Maître de conférences d’études germaniques
Associate Professor of German
Departemental Erasmus Coordinator
Université Paris-Est Créteil
UFR Lettres, langues et sciences humaines
Bureau I1-210
weissmann+[at]+u-pec.fr
https://u-pec.academia.edu/dirkweissmann