Pierre Pouzet

Understanding and precisely dating the sedimentological imprint of storm-induced back-barrier washover deposits is challenging, even more so in macro-tidal environments. Indeed, in such a situation, significant storms may not lead to any washover deposits, for instance if they occurred during low tide. To tackle this challenge, we propose a method based on crossing sedimentology, historical impacts from archives and weather-marine data, together with dating, statistics and modeling technique. We chose the Petite Mer de Gâvres (PMG) site, in southern Brittany, along the French Atlantic coast, as a demonstration site in a macro tidal environment. The sediment core analyses led to the identification of six washover deposits, dated back to 1905 ± 10 yr, 1931 ± 8 yr, 1946 ± 7 yr, 1973 ± 1.5 yr, 1990 ± 3 yr, and 2000 ± 2 yr. The crossing with reanalysis weather-marine data and historical (local and regional impact) sources suggested that they have been caused by the 1896, 1924, 1950, 1974, 1990 (four storms) and 1999 (two storms) events. The post-processing made on the reanalysis data leading to this event list included the computation of the joint return period of exceedance RP (accounting for the tide, surge and wave height) and the use of the Stockdon formula to estimate whether the water level (including the wave runup) may have exceeded the dune crest level and led to overwash events. The storm on January 9, 1924 seemed to have induced the most extreme conditions, with a joint return period RP estimated to 1000 years, giving way to a “vision of desolation” according to historical documents. For all the identified storms at the origin of washover deposits, the wave height was always exceptionally strong, highlighting the key effect of this parameter. However, we need to keep in mind that the tide level should be high enough to allow overwash phenomena on such a macro tidal site. Finally, we underlined the benefits and limits of our composite method to document historical storms.

Depuis le début des années 2000, le « climato-pessimisme » est devenu un objet cinématographique de plus en plus prisé par les spectateurs, traduisant certaines angoisses de la société actuelle. Ainsi, les films catastrophe, dystopiques et post-apocalyptiques ne sont pas que de simples divertissements et manifestations de certains effets de mode, ils sont aussi le reflet des avancées scientifiques de leur temps. Dans cet article, 55 films ont été sélectionnés en fonction des différentes représentations du climat et des conditions météorologiques qu’ils proposent. Le climat est présenté et perçu très différemment d’un film à un autre. Bien que le changement climatique soit souvent devenu un contexte privilégié dans les scénarios des films récents, il n’est pas forcément mis en avant par rapport à d’autres menaces de grande ampleur auxquelles l’humanité pourrait faire face. Des conditions météo-climatiques hostiles confèrent en effet une ambiance adéquate qui s’ajoute aux multiples tourments subis par les protagonistes. L’analyse des phénomènes météo-climatiques fait ressortir certaines tentatives de se référer à des travaux et résultats scientifiques reconnus, si possible en lien avec des phénomènes aux impacts aussi spectaculaires que catastrophiques, et permet ainsi d’adresser des messages d’alerte et de mise en garde aux spectateurs. De nombreux films montrent aussi une certaine propension à plonger la Terre dans l’aridité. Au-delà de la pertinence scientifique plus ou moins valide d’une possible aridification selon le scénario concerné, l’esthétique des environnements désertiques (villes ensablées, tempêtes de poussière) est sans doute un effet délibérément recherché dans cette catégorie de films.

De nombreuses démarches d’évaluation et de classification des tempêtes de latitudes moyennes récentes ou passées existent. Aucune ne fait cependant consensus et des critiques importantes peuvent leur être adressées. En outre, la difficulté d’étudier les tempêtes en tant que telles avant la seconde moitié du XXe siècle et l’adoption de moyens d’analyse atmosphérique sophistiqués justifie de travailler à l’établissement d’un nouvel outil capable d’engager la comparaison entre tempêtes passées et actuelles. Cette recherche propose a) une nouvelle approche de quantification des dommages générés par les tempêtes des XIVe-XVIIIe siècles, b) une mise en application avec discussion des limites, c) une réflexion sur la construction d’un prototype d’évaluation des tempêtes à travers la théorisation d’une échelle d’intensité. En combinant l’estimation de l’importance des dégâts et le cadre spatial, la démarche permet notamment d’affecter un codage « pondéré » qui réduit les risques de sur ou sous-interprétation. Appliqué pour des tempêtes et submersions marines survenues dans l’ouest de la France aux XIVe-XVIIIe siècles, l’indicateur d’évaluation de l’intensité a été pensé pour être modulable et adaptable à plus grande échelle spatiale et temporelle. //

There are many ways to assessing and classifying recent and past storms from mid-latitudes. None, however, achieved consensus and important criticisms can be addressed to them. Moreover, the difficulty to study storms before the second half of the 20th century and the adoption of specific atmospheric analysis means (satellites, models) justifies working on the establishment of a new tool to initiate the comparison between past and current storms. This work proposes a) a new approach to quantify damage of 14th-18th centuries storms, b) an application with discussion of the limits, c) a reflection on the construction of a storm assessment prototype through the theorization of a scale intensity. By combining the estimation of the importance of the damage and the spatial framework, this method leads to a “reasoned” coding, less subjective, with reduction of the risks of over or underestimate. Applied here for storms and sea floods occurred in western France in the 14th-18th centuries, the intensity assessment indicator has been designed to be flexible and adaptable on a larger scale, both spatially and temporally.

Cette recherche, financée par la Fondation de France, avait pour objectifs : 1) de retracer l’histoire des submersions marines dans l’ouest de la France à l’aide d’approches pluridisciplinaires, 2) d’évaluer les impacts quantitatifs et qualitatifs de ces évènements sur les sociétés littorales, et 3) de définir la notion de « résilience sociétale » sous le prisme historique. La méthodologie repose sur une approche interdisciplinaire intégrant la sédimentologie (21 carottes sédimentaires ont été prélevées) et l’histoire du climat (19 691 documents historiques ont été dépouillés et analysés). Le cadre spatio-temporel de l’étude sur la façade atlantique française et couvre une période allant du XIVe siècle à nos jours. Le couplage des données sédimentologiques avec les archives historiques a permis de caractériser quinze tempêtes avec submersions marines. Les résultats de cette recherche témoignent de l’adaptabilité des populations et de leur tolérance au risque de submersion marine à travers l’histoire. Ces différentes approches permettent d’accroître la connaissance des aléas côtiers, de contribuer à leur prévention et de proposer des outils prospectifs pour la gestion des risques littoraux. // This research, funded by La Fondation de France, aims to : 1) retrace the history of marine submersion in western France using multidisciplinary approaches, 2) assess the quantitative and qualitative impacts of these events on coastal societies, and 3) define the notion of “societal resilience” through the historical prism. The methodology is based on an interdisciplinary approach integrating sedimentology (21 sedimentary cores were taken) and climate history (19 691 unpublished historical documents were examined and analyzed). The spatial and temporal framework of the study is the French Atlantic coast, and it covers a period ranging from the 14th century to the present day. The coupling of sedimentological data with historical archives has made it possible to characterize fifteen storms with marine submersions. The results of this research bear witness to the adaptability of populations and their tolerance to the risk of marine submersion throughout history. These different approaches make it possible to increase knowledge of coastal hazards, to contribute to their prevention and to propose prospective tools for the management of coastal risks.

Dans le contexte actuel lié au changement climatique, l’étude des risques côtiers implique la considération des fluctuations historiques de l’aléa pour comprendre les paramètres océano-climatiques guidant sa variabilité. Grâce au couplage entre données sédimentologiques et historiques, quinze tempêtes intenses ont été extraites d’un carottage prélevé aux Traicts du Croisic, tandis que 128 évènements impactant ont été recensés par les sources historiques durant le dernier millénaire. La synthèse des travaux sédimentologiques et historiques réalisée dans l’ouest de la France met en lumière trois périodes tempétueuses communes estimées à environ 1330 – 1360 ap. J.-C., 1570 – 1620 ap. J.-C. et 1690 – 1720 ap. J.-C. Ces trois périodes s’inscrivent durant des phases de péjoration climatique, ou de tendance froide. Si l’activité tempétueuse semble être accrue durant les phases positives d’Oscillation Nord Atlantique (ONA), aucune corrélation stricte n’est établie. La variation de position du “rail des dépressions” expliquerait également certaines trajectoires. Pour relativiser ces résultats et proposer de nouvelles perspectives pour améliorer la gestion des risques côtiers en France, les limites de cette étude sont également discutées. Cette approche doit notamment gagner en exhaustivité pour préciser la chronologie tempétueuse, mais également l’étendre sur la totalité de la façade atlantique française et ainsi considérer l’ensemble des mécanismes susceptibles de guider leur formation en Europe de l’Ouest. // In the current climate change context, studying coastal risks involves considering the hazard’s historical fluctuations to understand the ocean-climatic parameters that guide its variability. Thanks to the coupling of sedimentological and historical data, fifteen intense storms were extracted from a core sampled in the Traicts of the Croisic, while 128 impacting events were recorded by historical sources during the last millennium. The synthesis of sedimentological and historical works carried out in western France highlights three common stormy periods estimated at approximately 1330 – 1360 AD, 1570 – 1620 AD and 1690 – 1720 AD. These three periods are part of climate pejoration phases, or of cold tendencies. While storm activity appears to increase during North Atlantic Oscillation (NAO)’s positive phases, no strict correlations are established. The change in position of the “mid-latitude storm tracks” could also explain some trajectories. To put these results into perspective and offer new prospects to improve French coastal risk management, the limits of this study are also discussed. This approach must be more exhaustive to specify the tempestuous chronology, but also extend it to the entire French Atlantic coast and thus consider all the mechanisms likely to guide their formation in Western Europe.

This paper explores extreme storms with marine flooding events in historical times. It focuses on the challenges associated with detecting these events with a degree of certainty in a changing environment. The paleoenvironmental changes which turned the Gulf of Pictons into the Belle Henriette lagoon have required the reconstruction of events to be based on cored sediments. This study aims to establish how sedimentological washovers can be detected in a depositional environment that has changed profoundly over recent centuries. The Belle Henriette lagoon site is unique. Despite the profound environmental changes that have taken place, the impact of storms was well preserved in the five cores extracted. Eighteen historical extreme storms with marine floods were detected in the sediment. By cross-referencing with historical archives, thirteen storms were estimated in 1990, 1940, 1896, 1876, 1859, 1838, 1820, 1811, 1751, 1711, 1645, 1469, and 1351. Five older storms dating back to 1090, 1036, 941, 809, and 581 will also be discussed. By conducting a thorough historical review, we can conclude that these extreme storms caused significant damage and had a profound impact on the socioeconomic coastal communities.

This study presents an assessment of the diversity and spatial distribution of benthic macrofauna communities along the Moulay Bousselham lagoon and discusses the environmental factors contributing to observed patterns. In the autumn of 2018, 68 stations were sampled with three replicates per station in subtidal and intertidal areas. Environmental conditions showed that the range of water temperature was from 25.0 °C to 12.3 °C, the salinity varied between 38.7 and 3.7, while the average of pH values fluctuated between 7.3 and 8.0. In vegetated habitats, biomass values of the seagrass Zostera noltei Hornemann ranged between 31.7 gDW/m² and 170.2 gDW/m² while the biomass of the seagrass Ruppia cirrhosa (Petagna) Grande between 54.2 gDW/m² and 84.7 gDW/m². Sediment analyses showed that the lagoon is mainly composed of sandy and silty sediments. We recorded 37,165 individuals of macrofauna distributed in 63 taxa belonging to 50 families, with a mean abundance value of 4582.8 ind/m² and biomass average of 22.2 g/m². Distance-based linear modeling analysis (DISTLM) identified sediment characteristics, water parameters and habitat type (biomass of Z. noltei) as the major environmental drivers influencing macrozoobenthos patterns. Our results clearly revealed that the hydrographic regime (marine and terrestrial freshwater), sediment distribution and characteristics and the type of habitat (vegetated vs. unvegetated substrate) are the key factors determining the species composition and patterns of macrozoobenthos assemblages.

The influence of seagrass on benthic macroinvertebrates was investigated in four semi-enclosed coastal systems in Morocco. Biological and environmental variables were examined in vegetated and bare habitats at four selected sites in two seasons (winter and summer). A total of 28,687 individuals were reported as belonging to 69 taxa. Species richness increased significantly with latitudinal gradient. Macrofaunal biomass varied significantly across sites and had a significant positive relationship with the presence of seagrass in both summer and winter. The DIMO model indicated that the variations in macrobenthic faunal structure were mainly due to the existence of the Zostera noltei; PERMANOVA analysis detected that faunal assemblages shifted within the site and that their variation was enhanced with latitude, in both seasons. A seasonal cause for the spread of macrofauna at all the study sites may be the type of habitat. Distance-based linear models (DistLM) revealed that sediment characteristics (carbon and calcium carbonate concentrations and clay percentage) are the main predictor variables that explain the composition of the macrobenthic faunal assemblage. This study proposes a general model for evaluating spatial distribution patterns at various levels within seagrass-dominated coastal lagoons.

Dans le contexte actuel du changement climatique, l’analyse croisée de l’évolution paléoenvironnementale et paléosociétale d’un secteur littoral vulnérable illustre différentes formes d’occupations humaines liées à leur environnement durant les derniers millénaires. Une analyse sédimentologique couplée avec des cartographies historiques permet de reconstruire et de dater finement l’évolution des principaux paléopaysages de la bordure ouest du Marais poitevin. Cette analyse confirme que cet espace a profondément évolué, notamment durant l’Antiquité et le début du Moyen Âge, périodes durant lesquelles l’ancien golfe maritime s’est transformé en un marais aujourd’hui colmaté. En parallèle, l’évolution de l’occupation humaine historique est qualifiée par des données géoarchéologiques. Des vestiges d’anciennes pêcheries et empierrements ont été identifiés à proximité des points rocheux. Ils témoignent d’une occupation humaine historique dans les anciennes îles, au sein desquelles les Hommes se trouvaient en sécurité face aux aléas météo-marins. // In the current context of climate change, crossing analyses of the palaeoenvironmental and paleosocietal evolution of a vulnerable coastal area illustrates the different forms of human occupations that have been linked to their environment during the last millenaries. A sedimentological analysis combined with historical maps allows us to rebuild and date precisely the evolution of the major paleolandscapes of the Marais Poitevin western border. This analysis confirms that this territory has deeply changed, especially during Antiquity and the early-Middle Ages, when the ancient maritime gulf turned into a marsh that is nowadays infilled. The evolution of historical human occupation is simultaneously qualified thanks to geoarcheological data. Remains of old fisheries and enstonements were identified next to rocky spots. They testify about an historical human occupation of the former islands, where people were protected from coastal hazards.

This paper reviews the climatological influences on major past storm events in the North-east Atlantic. Analyses are based on a millenary record of sedimentological and historical impacts affecting coastal societies. The effects of 20 past storms have been found from sedimentary deposits from the last 1,000 years. Historical archives confirmed these events. This paper highlights five major storms that have markedly impacted coastal populations. They date back to 1351–1352, 1469, 1645, 1711 and 1751 AD. The 1351–1352 AD event is defined as a millennium storm that was “likely apocalyptical”, provoking serious damage and long lasting floods on much of the European coast. Major storm impacts have mostly been recorded during positive North Atlantic Oscillation phases. Four decreasing temperature phases are concomitant with 1300–1355, 1420–1470, 1560–1590 and 1690–1715 AD periods, during which much of the northern Atlantic coast of France underwent severe storm damages.

Dans le cadre des travaux menés par l'OR2C sur l'histoire des risques en Pays-de-la-Loire, le laboratoire LETG mène des analyses sédimentologiques pour détecter les tempêtes passées. L'une d'entre elles, datée du 16 Novembre 1940, a laissé une marque importante dans les Traicts du Croisic où des prélèvements de terrain ont été effectués. La concomitance entre paramètres météorologiques et océanologiques intenses a provoqué des submersions marines dans les zones basses côtières, expliquant les dépôts marins détectés dans la lagune. Les impacts socio-économiques révèlent que cet évènement a également marqué les populations littorales de l'époque.

This paper presents the benefits of multiplying environmental indicators to better understand the impacts of past storm events on the environment. It aims to describe the methodological approaches used to reconstruct past extreme events from washover deposits, at the three main temporal scales used in scientific bibliography: i) the long timescale (Holocene, since 12 000 years BP), ii) the meso timescale (for the last millenary) and iii) the short timescale (Anthropocene, for the last centuries). This methodology is based on a “multiproxy” analysis using sedimentology, geochemistry and various methods of isotope dating. Linking these methods with other disciplines such as history, archaeology and meteorology leads us to confirm with great certainty the existence of these extreme events, and to expose their impacts on the environment and on past coastal societies. These different approaches enable us to enhance and refine our knowledge of coastal hazards, but also to apprehend possible storm influences in the context of climate change.

This paper compares results from two different environmental methods to observe past storm impacts: the back coastal barrier stratigraphical and dendrochronological archives. With a detailed historical database of the past 50 years storm observations, we discuss the combination of results from these two methods in a coastal study located in western France. The study shows that neither tree ring nor sedimentological results build a complete storm chronology by themselves. However, the combination of the two is sufficient to detect the strongest storms, which caused marine flooding. Comparing them with an accurate impact of storm chronology, extracted from written sources to test their robustness, we show that the combination of these two approaches offer a complete dataset. From this exhaustive historical sequence ranging from 1955 to 2016, three winters with major storms are highlighted in Traicts du Croisic: 1990, 1978 and 1972. Combining dendrochronology and sedimentology therefore enables a better understanding of extreme storm occurrences.

This paper reviews the reconstruction of European Atlantic storm events with the contribution of a new stormy reconstruction in its central part. Three marsh environments on the island of Yeu were chosen to identify disturbing storm events from the Mid- to Late Holocene with vibracore sampling, radiocarbon dating and sedimentary analysis. Nine probable intervals of high energy deposition in these low-transport-activity environments are estimated: 600–500, near 1590, 2100–1950, 2850–2350, 3500–3270, 5400–5370, 6650–6510, near 7000 and between 7670 and 7470 calibrated years before present (cal y BP). By comparison with sedimentological paleostorm studies, we confirm six European Atlantic storm events estimated at near 600–300, 1700–1100, 2900–2500, 3500–3300, 5500–5100 and 7700–7100 cal y BP, corresponding to worldwide Holocene cooling climatic periods. A comparison with other storminess reviews of worldwide main stormy coasts shows that Holocene storms can increase during global cooling periods in the northern hemisphere.

Les changements d’usage et d’occupation des sols sont souvent utilisés pour quantifier l’anthropisation des zones humides littorales. Toutefois, la dynamique spatiale et temporelle du bâti et de la démographie sont souvent moins bien prises en compte. A partir de cartes anciennes (1705 et 1820), de photographies aériennes (1950), de la base de données gégraphiques BD-TOPO® de l’Institut Géographique National (IGN) de 2006, ainsi que de recensements communaux de 1801 à 2009, cet article présente la dynamique du bâti et l’évolution démographique de la partie occidentale du Marais poitevin, plus vaste zone humide du littoral atlantique français. D’une manière générale, nous montrons une forte augmentation de la population et des surfaces bâties. Cependant, ces évolutions ne sont régulières ni dans l’espace ni dans le temps. L’évolution des surfaces bâties a surtout concerné la frange littorale et la commune de Luçon et a progressé de manière importante durant la deuxième moitié du XXe siècle. L’étude de l’évolution démographie met en lumière deux pics chronologiques : le premier concerne les années 1860 (connu comme le « plein rural ») et le second correspond à la période actuelle. Nous mettons également en évidence le fort essor démographique de la bande littorale. Ces résultats illustrent sur une période historique de trois siècles et avec une résolution spatiale fine des phénomènes observables à l’échelle nationale que sont notamment l’exode rural et la littoralisation. // Land-use and land-cover changes are often used to assess the artificialization of coastal wetlands, but two elements of these major changes are still seldom quantified: the spatial and temporal dynamics of buildings and the demographic evolution. Using old maps and aerial photographs from 1705 to 2006, as well as municipal censuses from 1801 to 2009, we present the dynamics of building distribution and the demographic evolution of the western part of the Marais poitevin, the largest French Atlantic wetland. We show a steep increase in population and in buildings. However, these changes are irregular in both time and space. The increase in building cover mainly occurred in the second half of the 20th century in the littoral area and in Luçon. The analysis of the demographic evolution highlights two peaks: the first in the 1860s and the second in the current period, as well as a sharp increase in the littoral areas. Over a period of 300 years and at a fine spatial scale, our results illustrate national phenomena, such as the great rural exodus and littoralization.

L’objectif de cette recherche est de développer des approches méthodologiques afin de reconstituer les évènements extrêmes du passé aux échelles temporelles holocène, millénaire et anthropocène. La méthodologie repose sur une approche pluridisciplinaire employant la sédimentologie, la dendrochronologie, la climatologie et l’histoire du climat. Ces approches ont été appliquées dans trois terrains d’étude : l’Île d’Yeu, les Traicts du Croisic et la Petite mer de Gâvres.
Plusieurs évènements extrêmes anciens ont été identifiés et corrélés entre eux par les différentes approches. À l’échelle holocène, les périodes de forts impacts tempétueux semblent être liées aux phases de refroidissement climatique de l’atlantique nord : 600-300, 1700-1100, 2900-2500, 3500-3300, 5500-5100 et 7700-7100 cal y BP. Cependant, à l’échelle millénaire, les liens avec le changement climatique du Petit Âge Glaciaire et l’Oscillation Nord Atlantique sont plus complexes à appréhender. Le couplage des données sédimentologiques avec les archives historiques caractérise seize évènements extrêmes à forts impacts environnementaux et sociétaux. L’un d’entre eux, survenu durant l’hiver 1351 – 1352 (n.st) AD, est qualifié d’« évènement millénaire ». À l’échelle de l’anthropocène, quatre dates principales ressortent de l’analyse sédimentologique : 1990, 1972, 1940 et 1896 AD. La dendrochronologie permet de détecter dix-neuf hivers tempétueux depuis 1955 AD, ce qui a été confirmé par les archives météorologiques et les données de réanalyse. Ces différentes approches permettent d’accroître avec plus de précision la connaissance des aléas côtiers.

Cette présentation croise plusieurs projets de recherches menés en géographie physique et en géoarchéologie permettant de comprendre l’implication d’évènements extrêmes historiques sur la transformation des paysages côtiers et sur l’évolution des sociétés humaines littorales anciennes. L’échelle temporelle considère l’évolution de ces processus physiques et sociétaux observée au cours des 7000 dernières années. Deux cas d’études situés le long de la côte vendéenne sont présentés. Un premier projet réalisé en géographie physique vise à retracer les évènements extrêmes survenus au sein de trois environnements de dépôts côtiers localisés sur l’Île d’Yeu. Plusieurs indices granulométriques et géochimiques ont permis d’extraire neuf périodes d’évolution de l’activité tempétueuse à l’échelle de l’île : 600–500, environ 1590, 2100–1950, 2850–2350, 3500–3270, 5400–5370, 6650–6510, environ 7000 et entre 7670 et 7470 cal y BP. Après avoir réalisé un croisement avec d’autres études sédimentologiques menées le long de la côte atlantique européenne, des phases tempétueuses européennes atlantiques de plus vaste échelle ont été extraites à 600–300, 1700–1100, 2900–2500, 3500–3300, 5500–5100 et 7700–7100 cal y BP, qui semblent être liées aux Bond Events, phases froides observées durant les derniers millénaires en Europe du Nord (dont le Petit Âge Glaciaire). Ces résultats n’indiquent pas que les tempêtes étaient plus intenses ou fréquentes durant les phases froides Holocènes, mais que l’activité tempétueuse a induit dans l’ensemble des conditions morphogéniques qui ont très fortement impacté les littoraux de l’île, et plus globalement de la côte atlantique européenne. Dans un second temps, nous souhaitons comprendre quelles sont les implications de ces phases d’augmentation de l’activité tempétueuse sur l’évolution des paysages littoraux et des occupations humaines anciennes, notamment via la collaboration avec des chercheurs en archéologie. Le second exemple traité est celui de la partie occidentale du marais poitevin. Cette seconde étude traite plusieurs sources de données issues de l’analyse de cinq carottes sédimentaires extraites de la lagune de la Belle-Henriette, de l’étude de 55 cartographies historiques, et de l’exhumation de vestiges archéologiques (pêcheries, empreintes de bovidés dans le bri, céramique et matériel lithique) recensés le long de la commune de la Tranche sur Mer. Le paysage de la partie occidentale du marais poitevin a été reconstruit durant les derniers millénaires, le colmatage du marais a notamment été façonné par les alluvions du Lay et la progression de plusieurs flèches sableuses le long de la côte sud-vendéenne. Cette reconstruction est ensuite croisée avec les résultats présentés au sein de la première partie de cette présentation sur les évènements extrêmes historiques obtenus à l’île d’Yeu. Le développement des flèches sableuses de la Tranche sur mer, de la pointe d’Arcay et de l’Aiguillon aurait notamment été favorisé par les conditions morphogéniques intenses observées durant les périodes tempétueuses détectées sur l’île d’Yeu (située à plusieurs dizaines de kilomètres au nord du marais poitevin). En parallèle, les travaux réalisés avec les archéologues permettant d’appréhender les modes d’occupations humaines historiques montrent que les sociétés littorales de l’âge du Bronze et du Fer, localisées sur ou à proximité des points hauts avant et durant les prémices du colmatage du marais poitevin (qui était à l’origine une baie nommée Golfe des Pictons), considéraient donc pleinement la menace de l’océan dans leurs modes d’occupation du littoral. L’emploi d’approches croisées Homme-milieu est donc indispensable pour comprendre l’évolution de nos littoraux sur le long terme. Pour continuer à comprendre les liens entre ces phénomènes physiques et humains, des premiers tests de reconstruction d’élévation régionale du niveau marin ont été réalisés, axés sur les derniers millénaires. Cependant, l’apport de données archéologiques, telles que les missions réalisées par le CREAAH en Baie de Bourgneuf et plus précisément à la pointe des Poloux, au sein duquel une occupation humaine historique datant de 4200 – 4000 BC a été exhumée à 1km au large du trait de côte actuel, pourrait permettre d’affiner la courbe vers les périodes les plus anciennes, jusqu’à l’âge du Bronze durant le milieu de l’Holocène.

L’objectif de cette étude est de mieux cerner les conséquences des variations relatives du niveau marin sur la transformation des paysages littoraux et leurs implications sur les sociétés humaines, en nous intéressant aux Pays de la Loire. Une première estimation de la remontée du niveau marin relatif est proposée sur les deux derniers millénaires à partir de quarante points de référence marine issus de la bibliographie. Trois phases principales sont mises en évidence à plusieurs échelles temporelles : i) la hausse récente du niveau marin liée au réchauffement climatique actuel, évaluée à env. + 0.2 m depuis 200 ans ; ii) la phase finale de la transgression marine holocène, caractérisée par une élévation du niveau marin de + 1.8 m depuis 2 000 ans ; iii) une possible oscillation entre 1200 et 1700 AD, attribuable à une phase tempétueuse intense. Cependant, la donnée est encore lacunaire en Pays de la Loire, et la reconstitution est complexe car les côtes ligériennes sont macrotidales.

Une définition de l’évolution des paysages retro-littoraux est mise à l’épreuve par l’analyse de cartes anciennes et de 35 carottes sédimentaires prélevées, pour détecter de nouveaux niveaux marins historiques. Une première étude montre de profondes mutations de l’évolution du paysage du Marais poitevin occidental au cours des derniers millénaires. En Baie de Bourgneuf, la modification du trait de côte et du paysage des marais rétro-littoraux est également évaluée à partir de données sédimentologiques, biologiques, archéologiques et historiques. Selon les cartes d’époque moderne, l’environnement des ports du Bec et du Collet correspondait à un bras de mer entourant l’ancienne île de Bouin, aujourd’hui continentalisée. Sur l’estran, une occupation humaine estimée au Néolithique moyen a récemment été exhumée à 1 km au large du trait de côte actuel. Ces nouvelles données viennent préciser la reconstitution des variations relatives du niveau marin au cours des derniers milliers d'années.

(The poster is in French language) This study exposes a 150 years high-resolution record of extreme wave events from a multi-proxy analysis of sedimentary deposits from a coastal depositional environment of the Western French coast. We analyze the Petite Mer de Gâvres lagoon, a wetland located behind a sandy barrier, where evidence for strong extratropical storms have been identified since 1850. Four short sediment cores were collected in August 2016 using a Beeker gravity corer from two different sites into this lagoon. Sediments were extracted behind a thick and a thin section of the sandy barrier to compare different stormy impacts depending on their environment. High-resolution elemental analyses of sediment cores were done using an Avaatech XRF core scanner, and X-radiographs were taken using a Scopix system. With the high resolution sediment sampling of 0.5 cm, grain size analysis was done using a Malvern 2600 laser beam grain sizer. We also tested to find new geochemical proxies testifying marine intrusions in the Petite Mer de Gâvres, as previous attempts to define geochemical indicators of past storms for the European Atlantic coast are missing in literature. These new proxies then helped us in the identification of sedimentological washovers.137Cs and 210Pb dating has been proceeded from measurements of 2 g dried sediment using a low background, Camberra well-type γ spectrometer. Combined with our dense historical resources, these strong events have been associated with the precise date of past storms that impacted the study site, with important details about the damages caused by these events. The historical information has been researched using archives including narrative sources, surveys conducted after a disaster, newspapers from different departmental and national archives, and meteorological data from Meteo France. Results show that in the Petite Mer de Gâvres, six extreme episodes can be observed, including an 1896 AD intense washover due to a violent extratropical storm that may have breached the sandy barrier of the Petite Mer de Gâvres lagoon.

The chronology of the late-Holocene coastal storms was reconstructed from vibracore samplings, radiocarbon dating and sedimentary analysis from Yeu island (French Atlantic coast). The methodology used is based on the identification of disturbing sedimentary events recognized within three Holocene sedimentary transgressive sequences selected along the northern coast of the island. These sequences correspond to the present-day coastal salt-marshes and swamps. The sediment cores were centimeter-sampled and studied from several sedimentological proxies (Loss of Ignition, sand fraction, mean grain size) with a high temporal resolution. Chronology was built by age-depth model based on eleven 14C measures of organic sediments and shell samples. Nine paleo-storm events were recorded: a 2100-1950 calBP interval as a deeply stormy-disturbed period; five others major impacted times: 600-500 calBP, 2850-2350 calBP, 3500-3270 calBP, 5400-5370 calBP and 6650-6510 calBP; and three final less meaningful storminess hypothesis near 1590 calBP, 7000 calBP, and between 7670 and 7470 calBP. This chronology was compared with enhanced storminess periods recognized along the European Atlantic coast. Six stormy periods stand out from the last 8000 years: 600-300 BP, 1700-1100 BP, 2900-2500 BP, 3500-3300 BP, 5500-5100 BP and 7700-7100 BP, corresponding to late Holocene global cold events. These results suggests that these changes in coastal hydrodynamics were in phase with those identified over the North-eastern Atlantic and seem to correspond to Holocene cooling first shown in the North Atlantic and associated with decreases in sea surface temperature.

This work exposes the paleoenvironmental evolution of the Belle-Henriette lagoon and suggests a hypothesis about the infilling of the former Golfe des Pictons, in western France. Nowadays known as the Marais poitevin, this marsh is the second biggest wetland in France, covering nearly 100,000 ha. A transect composed of five sediment cores was collected in 2019 using both a Beeker gravity corer and a vibracore corer, starting from the sandy barrier to the center of the lagoon. High-resolution elemental analyses of sediment cores were done using an Avaatech XRF core scanner, and X-radiographs were taken using a Scopix system. Grain size analyses were measured at a resolution of 1 cm using a Malvern 2600 laser diffraction particle size analyzer. Dating was derived from sedimentary profiles of 137Cs and 210Pb, measured on an aliquot of 2 g dried sediment using a low background, welltype γ spectrometer (Canberra). Historical maps were extracted from the Bibliothèque François-Mitterrand and from departmental archives. Nearly fifty maps were studied to understand the composition of each detected layer and to reconstruct the historical landscape of the western part of the Marais poitevin. This work gives clues about the creation of this marsh during the last few centuries, by the infilling of the former Golfe des Pictons and the evolution of the Lay river (former St. Benoist) estuary. We also expose the creation of the Belle-Henriette lagoon during the last decade by the progradation of several coastal spits.

This research documents past storm impacts on coastal environments. The comparison of tree growth disturbance chronologies with meteorological reanalyses and historical database assesses past strong wind impacts in Western France. Wind perturbations are first extracted throughout tree-ring width (TRW) disproportions of trunk radii from a Pinus pinaster stand sampled on a coastal dune. The growth evolution rate identifies perturbed vegetative seasons. The meteorological HOMERE database enables to reconstruct wind conditions over recent years. It provides hourly mean wind directions and speeds, attesting numerous wind related disturbances that are observed within tree-ring patterns. To confirm their stormy origin, wind disturbances dated with tree-rings are then compared with an accurate storm chronology compiled from written sources. Historical documents, mainly newspaper sources, offer an accurate and exhaustive record of each event within a precise temporal and spatial frame. These descriptive data are useful to estimate the intensity of recent events. From this combined sequence ranging from 1955 to 2016, nineteen impacted winters are highlighted on the Pen Bron dune stand in La Turballe. Nine major storm seasons are detected with the crossing of three data sources, offering an accurate storm intensity indication. These results will be compared with a second study located at La Pointe d'Arcay dune in La-Faute-sur-Mer. The relevance of the TRW analyses using historical and meteorological data to document half a century of past storms is discussed, including its benefits and limitations. The availability of these data remains crucial, attesting the reliability of tree-ring research to document storm events.

This work exposes a biological method to observe past storm impacts throughout a dendrochronological archive investigation in a coastal study site located in Western France. Tree-ring approaches have seldom been used in coastal environments, including the study of tree-ring patterns disturbances to reconstruct storms. We focus on the storm reconstruction of the last 50 years based on this proxy to rebuild past extratropical storm impact. Recent wind direction and intensity records were first extracted with reanalysis data to calibrate the model. With a detailed historical database of storm observations over the last 50 years, we then try to establish a stormy chronology from a tree-ring width (TRW) analysis combined with meteorological data. The study shows that the dendrochronological proxy cannot build a complete storm chronology by itself with the only analysis of tree ring width disturbances. The combination of the two, however, is sufficient to detect the windiest storms, which caused important damages on stand. Comparing them with an accurate storm chronology, extracted from written sources to test their robustness shows that this approach offer an interesting historical dataset. From this exhaustive biological sequence ranging from 1955 to 2016, nineteen winters with storm impact, including nine major storm seasons are highlighted in the Pen Bron dune stand. We finally discuss the relevance of the TRW analysis using historical proxies to document half a century of past storms, exposing its benefits and limitations. Dendrochronology can be used as a reliable approach to understand the main meteorological parameters of past storms in the absence of written sources.

This work provides a 300-yr high-resolution record of past storm and/or tsunami events using a multi-proxy analysis (137Cs and 210Pb dating, chemical composition and grain size) of sedimentary deposits from two coastal depositional environments of the French Atlantic coast. We analyse two wetland areas situated just behind a narrow coastal sand strip: 1) the Mer Blanche and 2) the Turballe. Evidence for strong extratropical storms and /or tsunamis events can be identified in this central part of the Bay of Biscay from the XIXth to the XXth century. Nine short sediment cores were collected in August 2016 using gravity type corer of 10 inner diameter and 100 cm length. Each core was longitudinally sliced, each half section photographed and described. High-resolution elemental analyses of split sediment cores were done using an Avaatech XRF core scanner. Then sediment cores were sampled every 0.5 cm. Grain size analysis was done using a Malvern 2600 laser beam grain sizer; organic carbon was measured by Leco induction furnace. 137Cs, 210Pb and 226Ra activities were measured on about 2 g dried sediment using a low background, well-type micro- spectrometer (Canberra). The 210Pb in excess, which is used for dating, was calculated as the difference of measured 210Pb and of its supported activities (226Ra). The history information is performed using historical documents including narrative sources, ancient maps, records of cities repairs, surveys conducted after a disaster, newspaper from different departmental and national archives, and meteorological data. Coastal depositional environments were affected hardest by extreme environmental and climatological events during the last century. In the Mer Blanche core, three extreme episodes can be observed: i) at 36 cm, sediment is characterized by coarser sand and higher Sr/Al ratio, this episode coincides with a high tidal wave in spring 1937; ii) at 55 cm, we observe the presence of many gravels, they dates back to the high tidal wave of 1924 and iii) at 65 cm, the presence of another coarse pebble layer is attributed to a series of severe storms associated with coastal flooding episodes between 1910 and 1913.