Bioethics

En 2008, l’American Medical Association Journal of Ethics a consacré un volume entier aux enjeux éthiques associés à la médecine du sommeil. Des textes publiés dans ce volume parus sous les rubriques « Educating for Professionalism » et « Law, Policy, and Society » servent de points de départ tandis qu’une corrélation est établie entre la sous-représentation de la médecine du sommeil dans les curriculums des programmes de médecine et les dilemmes éthiques rencontrés à l’occasion de témoignages et de production de rapports médico-légaux lors de procès liés à des épisodes de comportements automatiques survenus en sommeil paradoxal.

Mots-clés : droit criminel, éthique appliquée, éthique normative, expertise, parasomnies, responsabilité, sommeil, témoignage

In 2008, the American Medical Association Journal of Ethics dedicated an entire volume to ethical issues in sleep medicine. Texts published in the “Educating for Professionalism” and “Law, Policy, and Society” sections of this volume serve as theorical starting points to establish a correlation between lack of medical training in sleep disorders and ethical dilemmas encountered by expert witnesses during trials related to problematic automatic behaviours that occurred during REM sleep.

Keywords: criminal law, applied ethics, normative ethics, expertise, parasomnias, responsibility, sleep, testimony

Cette étude de cas fictive s’intéresse à la question du droit à la vie privée et à la protection des autres biens de la personnalité, qui incluent le nom, la voix et l’image, notamment lorsqu’une personne, soit-elle étudiante, stagiaire ou en recherche d’emploi, désire oeuvrer professionnellement dans l’établissement où elle ou ses proches entament une thérapie.

Mots-clés : accommodement, confidentialité, déontologie, exemption, thérapie familiale

This fictional case study examines a person’s right to privacy, including the protection of their name, voice, and image, in the event that they decide to work at the same establishment where they and/or their relatives receive mental health-related therapeutic care.

Keywords: accommodation, confidentiality, deontology, exemption, family therapy

La représentation sociale du deuil après suicide au Québec évolue au fil des époques et s’actualise encore aujourd’hui. De plus en plus, les personnes endeuillées à la suite du suicide d’un·e proche participent elles-mêmes à sa co-construction. Mais une place y est-elle aménagée pour la consolation, dont la fonction est d’atténuer les souffrances physiques, psychologiques et morales éprouvées en contexte de deuil ? C’est la question à laquelle ce mémoire vise à répondre. Dans un premier temps, la consolation est définie. Négligée pendant plusieurs décennies, elle n’apparaît cependant que de façon non-systématique et détournée dans le discours contemporain sur le deuil après suicide. Dans un deuxième temps, les théories des représentations sociales sont survolées. Puis, au moyen d’une revue de littérature, les principaux éléments de la représentation sociale du deuil après suicide au Québec sont identifiés. Il s’agit d’éléments plus ou moins négociables qui en forment le noyau central et la zone périphérique. Un indice de potentiel consolatoire est ensuite attribué à chacun de ces éléments selon une échelle de type Likert et en vertu du Modèle conceptuel de consolation à cinq axes développé par le philosophe Christoph Jedan, surnommé « le professeur de la consolation ». Les cinq axes sont respectivement : Axe 1 ou l’appel à la résilience, Axe 2 ou la régulation de l’émotion, Axe 3 ou la mise en récit commémorative, Axe 4 ou le développement d’une vision globalisante et rassurante du monde et Axe 5 ou la reconnexion avec le genre humain (Jedan, 2020). Finalement, la place qui est aménagée pour la consolation dans la représentation sociale du deuil après suicide au Québec est schématisée à l’aide d’un graphique en radar.

Mots-clés
Consolation ; deuil après suicide ; époque contemporaine ; postvention ; représentations sociales ; société québécoise

The social representation of suicide bereavement in Quebec has evolved over time and is still being updated today. Increasingly, people bereaved by suicide are invited to share their input and to participate in its co-construction. But where does consolation fit in? Typically, the function of consolation is to alleviate grief-related suffering, but it has been neglected for decades in contemporary discourse on suicide bereavement. Thus, consolation is first defined. Secondly, the theories of social representations are summarized. Then, through a literature review, the main components of the social representation of suicide bereavement in Quebec are identified. A consolatory value is assigned to each of these components according to a Likert-type scale. Finally, the results are diagrammatically schematized through the Five-Axis Model of consolation developed by Christoph Jedan, also known as the “professor of consolation”. This demonstrates the ways in which the components of the social representation of suicide bereavement in Quebec coincide or diverge with each of the five axis theorized by Jedan, respectively (Axis 1) appeal to inner strength; (Axis 2) regulation of emotion; (Axis 3) attempt to preserve, re-write, and perfect the life of the deceased; (Axis 4) ‘healing’ worldview, in which death has a legitimate place; and (Axis 5) reconnection with the community (Jedan, 2020).

Keywords
Consolation ; contemporary era ; grief ; postvention ; Quebec ; social representations ; suicide bereavement

Le collectif Bout du monde a vu le jour en 2014. Ses cinq membres, Nicholas, Max, Melvin, Sasha et Evans, aujourd’hui âgés de 16 à 19 ans, ont été accompagnés au fil des ans par leur mentor Ricardo Lamour dans des lieux où, en tant que jeunes afroquébécois [s'auto-identifiant en tant que Noirs et Métis], ils n’étaient pas attendus. Institutions culturelles. Espaces verts. Événements politiques. L’objectif : leur permettre en occupant l’espace de participer à la consolidation d’imaginaires sociaux plus inclusifs.

Ce texte co-écrit avec les membres de Bout du monde et l'équipe éditoriale de la Revue Reflets de société présente les caractéristiques et la vocation du collectif.

Consistent with Shen et al.’s advice and other pleas for participatory approaches (Smith and Dupras 2020), we recommend engaging with diverse potential participants who have experienced technophobia, surveillance, paranoia, and/or persecutory delusions when designing digital phenotyping studies and preemptively preparing IRRs return policies—before the research begins, irrespective of its focus.

This transcript aims to promote inclusivity by providing a written record of an academic colloquium presentation. Colloquium presentations are vital for disseminating knowledge to diverse audiences. Any potential deviations from the original delivery are made to maintain coherence and readability. It is recommended that individuals wishing to cite orally delivered statements always verify the accuracy with the original presenter (via e-mail at josianne.barrette-moran@umontreal.ca).

Les personnes qui participent à des projets de recherche sur les rêves et les cauchemars peuvent dormir en laboratoire sous surveillance vidéo, se prêter à des expériences ou encore procéder à des neuroimageries avant et pendant le coucher. À ces occasions, leur corps, leur image et d’autres marqueurs de leur identité sont sollicités tandis que leurs données biométriques sont examinées. Ces participant·e·s auront alors donné leur consentement à cet effet avant de se trouver dans les états vulnérables incités par le sommeil, mais leur compréhension des enjeux aura-t-elle été suffisante ? Quels sont les droits et devoirs des personnes éveillées face à leur « moi endormi » ? Quelles sont les sources de leur dignité continue ?

Les participant·e·s peuvent tout autant livrer des récits de rêves à teneur confidentielle, par exemple en tenant des journaux auxquels l’équipe de recherche aura accès. Pour conserver une ligne éthique au service des meilleurs standards scientifiques, les récits peuvent être dépersonnalisés, anonymisés, voire détruits, mais comment réguler l’interaction des participant·e·s avec l’équipe de recherche, qui se distingue d’une équipe soignante ?

On peut supposer que plusieurs comités d’éthique de la recherche se sont historiquement posé ces questions. Malheureusement, aucune trace de leurs délibérations ne subsiste dans les études, d’autant plus que les défis posés par la recherche sur les rêves et les cauchemars se complexifieront sans doute au rythme où va la sophistication des équipements médicaux et des applications web, qui puisent déjà à même nos insécurités et nos impératifs de productivité pour contrôler et « optimiser » notre sommeil…

Les deux points de vue gagneraient à être représentés : tant celui des équipes que celui des comités d’éthique de la recherche. C’est une opportunité à saisir, le but étant non seulement de créer un précédent pour se préparer aux questions émergentes qui nous guettent et qui, si laissées sans réponse, pourraient céder le pas à des abus, mais également de sensibiliser les équipes aux enjeux éthiques les plus fréquemment soulevés dans leur domaine, les aider à comprendre les motivations des comités, puis, en retour, d’éclairer les comités quant à l’impact de leurs réserves et objections sur la « réalité-terrain».