Cet ouvrage présente une approche originale des textes épigraphiques évoquant les guérisons miraculeuses en Grèce antique. L'union des connaissances d'une philologue spécialiste du grec ancien et d'un médecin paléopathologiste permet de... more
Cet ouvrage présente une approche originale des textes épigraphiques évoquant les guérisons miraculeuses en Grèce antique. L'union des connaissances d'une philologue spécialiste du grec ancien et d'un médecin paléopathologiste permet de mieux saisir la richesse de ce corpus. Chaque texte est suivi d'une traduction moderne et de commentaires lexicaux et médicaux qui nous plongent directement au cœur des pratiques curatives dans les grands sanctuaires de Grèce comme Epidaure ou Lébèna. Thérapies divines ou humaines ? Grâce à un diagnostic rétrospectif fiable et pondéré des maladies décrites et grâce à l'étude des soins apportés aux patients qui venaient s'endormir dans les temples d'Asclépios, les auteurs démystifient souvent l'idée de guérisons spontanées par la seule intervention du dieu. Leurs recherches réfutent également les anciennes théories qui faisaient passer tous les malades pour des hypocondriaques ou des « hystériques ». Intégrant systématiquement les données paléopathologiques les plus récentes, et en les comparant aux données épigraphiques et aux descriptions cliniques fournies par ce choix de textes, cet ensemble permet de reconstituer un tableau relativement fourni et objectif de l’état sanitaire de ces populations mais également des pratiques médico-chirurgicales contemporaines, dans une perspective prudemment synchronique. Du IVe siècle av. J.-C. au IIIe siècle de notre ère, ce parcours dans des sources textuelles parfois peu exploitées jusqu'à présent est une petite contribution à la compréhension de l'histoire de la médecine, de la religion et de la société.
Il y a quelques années, on lisait dans un article « L'image de la femme en Grèce anciennefait actuellement l'objet d'une réévaluation » Le titre du colloque lillois, en imposant d'emblée la déesse, semblait laisser peu de placeau... more
Il y a quelques années, on lisait dans un article « L'image de la femme en Grèce anciennefait actuellement l'objet d'une réévaluation »
Le titre du colloque lillois, en imposant d'emblée la déesse, semblait laisser peu de placeau masculin et aller dans le sens de la mode actuelle. Je ne souhaitais pourtant pas lancer denouvelle réflexion sur le « genre » et les textes réunis dans ce volume prouvent avec bonheur que le débat ne s'est pas orienté selon une opposition masculin/féminin. La distinctionartificielle entre femme et homme au niveau des humains, entre dieu et déesse au niveau desimmortels a été heureusement dépassée ici.Ainsi, cette introduction se cantonne par choix arbitraire, à une stricte « féminité » — mortelle et divine —, sans tenter de la confronter au monde masculin : s'il existe un clivage dansles pratiques votives, il ne s'organise pas selon un axe horizontal des genres mais plutôt selon lerôle des acteurs, quel que soit leur sexe. Il m'a donc paru intéressant de dégager les actions, lesinteractions et les réactions que des liens entre les femmes et les déesses peuvent engendrer dansles sanctuaires de divinités féminines, et qui constituent un système votif à part entière.
Grâce à des exemples empruntés à l'Antiquité (Grèce) puis à l'époque contemporaine (Espagne, Wallonie, Grèce), on s'est attaché à comprendre comment le rite votif a pu évoluer au sein des manifestations de piété populaire. En Grèce... more
Grâce à des exemples empruntés à l'Antiquité (Grèce) puis à l'époque contemporaine (Espagne, Wallonie, Grèce), on s'est attaché à comprendre comment le rite votif a pu évoluer au sein des manifestations de piété populaire. En Grèce antique, le fonctionnement cultuel d’un sanctuaire a souvent été étudié dans son ensemble en tenant compte au mieux des divinités concernées et du personnel fonctionnaire, mais plus rarement des grands types de donateurs. Jamais néanmoins, on n'a observé de façon systématique ce qui fait le fondement même de la piété, c'est-à-dire les ex-voto. Quel type d'offrande donnait-on ? Pour quel motif ? Autant de questions auxquelles il a fallu tenter de répondre pour dégager les grands traits de ce rite de dédicace. En passant ensuite à une étude diachronique comparatiste, il s'est agi de souligner combien la coutume de l'offrande est encore prégnante aujourd'hui : du Nord de la Grèce à l'Espagne en passant par la Wallonie ou Chypre, si les ex-voto changent parfois, la démarche, les motivations et les lieux de dépôt demeurent les mêmes. On note d'ailleurs que la frange entre la superstition, la magie et la religion est toujours aussi mince aujourd'hui que dans l'Antiquité. C'est donc une pérennité de la démarche cultuelle qu'il est intéressant de démontrer ici, au travers des textes antiques mentionnant les realia, et des objets votifs déposés actuellement dans les lieux de culte.
During the excavations of the Roman necropolis of Via della Serenissima (Rome, Italy, second to third century AD), a biological calcification was noted in the pelvis of 5– to 6-year-old girl (tomb 3). Its elemental and crystallographic... more
During the excavations of the Roman necropolis of Via della Serenissima (Rome, Italy, second to third century AD), a biological calcification was noted in the pelvis of 5– to 6-year-old girl (tomb 3). Its elemental and crystallographic analysis showed the presence of ammonium urate and carbapatite, this last being classically associated with chronic urinary infections with urease-negative bacteria such as Escherichia coli.
For too long, we have forgotten to tackle religion by what is its spirit: the offerings. The dedication in Delos of a θυρεὸs κρητικὸs περιχρύσους ἔχων ἐπίσημον σκορπέρωτα, a Cretan shield with a skorperota as episema, opens first of all... more
For too long, we have forgotten to tackle religion by what is its spirit: the offerings. The dedication in Delos of a θυρεὸs κρητικὸs περιχρύσους ἔχων ἐπίσημον σκορπέρωτα, a Cretan shield with a skorperota as episema, opens first of all the problem of the semantic interpretation of what is recorded in the inventories. Nevertheless, only one lexical study would not be satis- factory and we must strengthen it with a research into the realia so that we can understand not only the votive object but the motives of its dedication and then to put them into the perspective of the dedicatory system of the Delian sanctuary. Thus, through the study of a term and of its possible archaeological parallels, we will endeavour to show the very useful alliance of several fields of knowledge, such as philology, archaeology and iconography, in order to think about religion more complementary, and while giving a concrete fundamental correspondant to the theoretical reflexions on the votive practices.
""Si les liens historiques entre les Cyclades et l'île de Thasos se marquent par des biais évidents (céramique, sculpture), il est un domaine de comparaison qu'on oublie trop souvent, celui du matériel votif. Les offrandes dans les... more
""Si les liens historiques entre les Cyclades et l'île de Thasos se marquent par des biais évidents (céramique, sculpture), il est un domaine de comparaison qu'on oublie trop souvent, celui du matériel votif. Les offrandes dans les sanctuaires thasiens présentent des similitudes intéressantes avec les realia décrits dans les inventaires des sanctuaires déliens. En
partant de quelques termes recensés dans les inscriptions, on tentera de trouver leurs parallèles dans les nombreuses offrandes livrées par les fouilles de l'Artémision thasien
et on verra aussi si certains objets thasiens comportent un correspondant délien. Ce sera donc l'occasion de souligner l'intérêt des études qui allient épigraphie et archéologie.
If the historical links between Cyclades and Thasos island are marked by obvious skews (ceramic, sculpture), there is a field of comparison we forget too often, the votive material. The offerings in the Thasian sanctuaries yet have interesting similarities with the realia described in the inventories of the Delian sanctuaries for example. On the basis of some terms listed in the inventories of Delos, we will attempt to find their
parallels in the votive material found in the excavations of the Thasian Artemision. Meanwhile, we'll see if some Thasian offerings have a Delian parallel. This « aller- retour » will therefore be the occasion of throwing a bridge between the mentions of offerings in the epigraphic sources and their correspondents found during excavations, to emphasize the importance of a study combining epigraphy and archaeology. ""
Il s'agit ici d'un aperçu des réflexions menées sur le matériel votif de Thasos depuis de nombreuses décennies par l'Ecole française d'Athènes. Si certains types d'offrandes ne présentent guère de particularisme local et peuvent être... more
Il s'agit ici d'un aperçu des réflexions menées sur le matériel votif de Thasos depuis de nombreuses décennies par l'Ecole française d'Athènes. Si certains types d'offrandes ne présentent guère de particularisme local et peuvent être remis en perspective dans un contexte dédicatoire plus large concernant l'ensemble des sanctuaires du monde grec, d'autres en revanche autorisent à parler d'ateliers thasiens, que ce soit pour la céramique ou les figurines de terre cuite par exemple. La spécificité thasienne de certaines offrandes va même au-delà de la création et de la production : elle permet de dégager de nouvelles facettes pour certaines divinités, comme Artémis par exemple, qui grâce à l'interprétation nouvelle de ses offrandes, abandonne le simple rôle de déesse bénéfique protectrice des femmes pour revêtir une dimension plus sombre caractéristique d'Hécate.
It's here about an outline of the reflexions carried out on the votive objects of Thasos since many decades by the French School of Athens. If certain types of offerings hardly present a local particularism and can be replaced in a broader dedicatory context concerning the whole sanctuaries of the Greek world, some others authorize to speak about Thasian workshops, for the ceramic or the terracotta figurines for example. The Thasian specificity of some offerings goes even beyond creation and production : it allows to release new facets for divinities, like Artemis for example, who, thanks to the new interpretation of her offerings, gives up the simple role of protective and positive goddess of the women to cover a darker dimension characteristic of Hecate.
Qu’elles soient propitiatoires ou gratulatoires, les offrandes racontent la vie des donateurs, parfois célèbres mais le plus souvent anonymes, qui sont venus exprimer leurs craintes, leurs maux, leurs joies, leurs espoirs par le dépôt... more
Qu’elles soient propitiatoires ou gratulatoires, les offrandes racontent la vie des donateurs, parfois célèbres mais le plus souvent anonymes, qui sont venus exprimer leurs craintes, leurs maux, leurs joies, leurs espoirs par le dépôt d’un objet qui les reliait à la divinité. Le sanctuaire de Délos est le terrain privilégié par cette étude qui, à la loupe de l’épigraphiste, du philologue et de l’archéologue, scrute les mots décrivant les parures et l’ornementation inventoriés par les administrateurs de l'île. Bien plus qu’un simple dictionnaire, cet ouvrage dévoile tout un pan de l’histoire des modes dédicatoires de l’antiquité et atteste le formidable creuset d’expérimentation sémantique que sont les inventaires déliens.
"Faire une offrande à une divinité était une démarche très répandue de la pratique religieuse des Grecs. Le geste était donc banal et la nature du don très variable, pouvant aller d’une modeste terre cuite à une somptueuse intervention... more
"Faire une offrande à une divinité était une démarche très répandue de la pratique religieuse des Grecs. Le geste était donc banal et la nature du don très variable, pouvant aller d’une modeste terre cuite à une somptueuse intervention architecturale dans le sanctuaire du dieu ou de la déesse. Si l’offrande était variée, les intentions du donateur ou de la donatrice ne l’étaient pas moins, et s’affirmaient déjà dans le choix d’une divinité spécifique au sein d’un monde divin pluriel. Dès lors, un large éventail de questions s’offre à l’interprète moderne des pratiques religieuses antiques. Comment le fidèle choisissait-il telle divinité plutôt que telle autre ? Existe-t-il un lien spécifique entre la divinité en question et le type d’offrande choisie ? Peut-on déduire le profil du destinataire divin de la nature des offrandes mises au jour lors de la fouille d’un sanctuaire ? Et qu’en est-il du profil du dédicant ? Les distinctions « homme-femme » et « dieu-déesse » opèrent-t-elle au niveau de la pratique dédicatoire et peut-on déceler un effet de miroir entre elles ? L’ensemble des contributions de ce volume aborde ces différentes questions, en fixant plus précisément le regard sur les sanctuaires de divinités féminines.