Maîtresse de conférences HDR - Profesora titular Civilisation de l'Espagne classique Université Bordeaux Montaigne. AMERIBER EA3656, EREMM Membre Junior de l'Institut Universitaire de France. Research page: https://bit.ly/45FMQNk or https://ameriber.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/membres/les-enseignant-e-s-chercheur-e-s/roumier-julia.html
«Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento», escribía José Anton... more «Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento», escribía José Antonio Maravall en el lejano 1948 (1948: 259); «¿Hubo como una refracción...?» corregía el mismo historiador en 1976 (1976: 239). Estas dos frases indican bien a las claras, amén de la honestidad intelectual de su autor, también y sobre todo la evolución en la consideración del género utópico en España. Las dudas de Maravall han sido ampliamente disipadas en los últimos decenios y hoy en día ya nadie cuestiona la supuesta «refracción» española a esta «manera de pensamiento». Este dosier se propone, pues, volver a reflexionar sobre una temática que ha des-pertado cierto interés en la comunidad científica en estos últimos decenios, y que ha supuesto una revaloración del género utópico en la España medieval y clásica.En efecto, la idea de un retraso de las culturas hispánicas en la recepción de la obra moreana ha sufrido un claro mentís gracias al descubrimiento de la tra-ducción de la Utopia Tómas Moro por Vasco de Quiroga ...
Ce récit est celui que fait un jeune Andalou du début du XVe siècle, agent diplomatique et aventu... more Ce récit est celui que fait un jeune Andalou du début du XVe siècle, agent diplomatique et aventurier, entre terre et mer, entre Occident et Orient, jusqu’à Jérusalem. Nous le suivons dans ses rencontres avec nombre d’hommes et de femmes illustres, mais aussi avec des marchands, des marins, des pèlerins et autres voyageurs, ou encore des prélats.
S'il fallait une image pour évoquer le pouvoir du discours, ce pourrait être celle d'Herc... more S'il fallait une image pour évoquer le pouvoir du discours, ce pourrait être celle d'Hercule Ogmios entraînant à sa suite un cortège dont les oreilles sont enchaînées à sa langue. Emblème de la force de l'éloquence, c'est sous l'égide de cet Hercule gaulois que nous plaçons notre réflexion ici pour tenter de saisir la nature de ces chaînes par lesquelles l'auteur captive son auditoire : comment le texte se fait-il irrésistiblement convaincant et persuasif pour faire suivre au lecteur le chemin de l'auteur séducteur ? L'image communique clairement l'emprise que confère ce pouvoir sur les autres et rappelle la défiance qu'a pu éveiller cet art de la conviction : cet outil pourrait-il être dévoyé et, manipulant la crédulité des auditeurs, convaincre de la véracité du faux ? L'étude des procédés de l'éloquence a pris plus récemment une force nouvelle avec le linguistic turn; la force des mots, le pouvoir du langage sont à nouveau reconnus ...
Les preuves sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la raison. Elles révèlen... more Les preuves sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la raison. Elles révèlent, montrent et démontrent, authentifient ce qui, sans elles, demeure douteux. C’est un indice ou un argument qui offre à la raison le support nécessaire pour élaborer une déduction, une hypothèse. Le jugement est alors construit, élaboré, sur la preuve qui nécessite une interprétation, un décodage de sa signifiance, et son expression au travers d’une argumentation et donc, d’un discours. Cette administration de la preuve relie, dans leur pratique spécifique de l’enquête, le scientifique, le juriste, le théologien et l’historien. Qu’en est-il dans les sources médiévales hispaniques? Si le bien-fondé de la notion de méthode ou d’esprit critique pour le Moyen Âge a déjà été établi1, il faut encore rappeler qu’il ne s’agit pas là d’un anachronisme. On trouve encore bien souvent la vision téléologique d’un Moyen Âge, âge de ténèbres, si empreint de foi qu’il n’aurait pu connaître la raison. Pour battre en brèche cette méconnaissance, nous explorerons ici les textes pour mettre au jour des procédures de construction et d’administration de la preuve, a priori dissemblables de nos perspectives contemporaines, et offrant pourtant de pertinentes similarités.
L’ecfrasis ou ekphrasis1, figure de style bien connue depuis l’Antiquité, peut s’entendre au sens... more L’ecfrasis ou ekphrasis1, figure de style bien connue depuis l’Antiquité, peut s’entendre au sens strict (narration descriptive d’une œuvre d’art) ou selon une conception plus large souvent confondue avec l’hypotypose (ὑποτύπωσις/hupotúpôsis, littéralement « ébauche, modèle », i.e. mettre une « ébauche » sous les yeux de quelqu’un, autre forme de « suggestion visuelle »). Cette dernière figure de style regroupe tous les procédés permettant de rendre vivante une description, au point que le lecteur voit la scène, le tableau, se dessiner et s’animer sous ses yeux. Il s’agirait donc d’un texte descriptif si vif qu’il donne l’impression de voir l’objet décrit plutôt que d’entendre la voix de l’auteur ; on peut alors y voir une forme de synesthésie ou d’équivalence des sens.
Le dossier ici présenté reprend les conférences organisées à Bordeaux en novembre et décembre 202... more Le dossier ici présenté reprend les conférences organisées à Bordeaux en novembre et décembre 2021, dans le cadre de la préparation d'une des questions de l'Agrégation Externe d'Espagnol, Savoir et Pouvoir dans la Castille du XIIIe siècle. Pour appréhender l’amplitude de cette matière, placée entre le désir d’un idéal et les contraintes de la réalité, nous avons sollicité des spécialistes qui ont participé à deux journées d’études organisées autour de thématiques allant du général au particulier. Ainsi, de manière à poser le cadre dans lequel s’insère le projet d’Alphonse X, Sophie Coussemacker a abordé la question de la littérature sapientielle et Corinne Mencé-Caster a proposé une réflexion sur les notions d’auteur et d’auteurité. En termes de concepts politiques, Soizic Escurrigan a analysé la place de l’Empire dans le projet du Roi Savant et Carlos Heusch a demontré que la clé de voûte du renouvèlement idéologique repose sur la notion de debdo. Si la question du programme de l’Agrégation ne comprend pas les textes dits scientifiques alphonsins, il est néanmoins possible d’établir un lien entre les prologues de ces œuvres et de ceux des œuvres juridiques et historiographiques (Marta Lacomba). Le domaine du savoir juridique a forcément été un des points forts de ces journées, avec des travaux sur le modèle juridique mis en place par Alphonse X (Daniel Panateri) et sur le Setenario, une des œuvres les plus difficiles à aborder (Johan Puigdengolas). Pour terminer, une étude a été consacrée au deuxième grand volet de la question, le savoir historiographique, qui se trouve au cœur du projet alphonsin (Leonardo Funes).
Les œuvres ici réunies sont donc la mise par écrit des conférences de ces spécialistes et seront sans doute d’une grande aide pour les étudiants préparant l’Agrégation d’Espagnol, mais constituent plus largement une excellente entrée en matière pour aborder une période qui, par son éloignement chronologique et son l'ampleur est aussi ardue que passionnante.
Alimentation et distinction / Alimentación et distinción (Péninsule Ibérique, Moyen âge et Siècle... more Alimentation et distinction / Alimentación et distinción (Péninsule Ibérique, Moyen âge et Siècle d'or / Edad sedia y Siglo de Oro)
Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
Cet article est un compte-rendu du livre : Joël Blanchard, Poétiques de l’amour. Sexualité, genre... more Cet article est un compte-rendu du livre : Joël Blanchard, Poétiques de l’amour. Sexualité, genre, pouvoir. XI-XVe siècle, Paris : Passés Composés, 2022, 336 p., EAN 9782379332517.
Cet article est un compte-rendu du livre : Christine Ferlampin-Acher (dir.), La Matière arthurien... more Cet article est un compte-rendu du livre : Christine Ferlampin-Acher (dir.), La Matière arthurienne tardive en Europe, 1270-1530/ Late Arthurian Tradition in Europe, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2020, 1296p., EAN 9782753577787.
The horse is a statutory element, a powerful social marker, a tool of prestige, a trend that was ... more The horse is a statutory element, a powerful social marker, a tool of prestige, a trend that was reinforced from the 14th century onwards. We propose to study the staging of luxurious horses in situations of pomp, particularly in late medieval Castilian noble festivities. Focusing on the chronicle, Los Hechos of the Constable Miguel Lucas, we will see the importance of the horse in the culture of the nobility through the practice of equestrian gifts, the ostentatious consumption to which all the equipment and adornment of the horse gives rise, the effort to compose a harmonious picture between the rider and his mount. Finally, we will see how this staging of equestrian nobility gives a particular importance to the ambler horses and the ambling step.
«Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento», escribía José Anton... more «Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento», escribía José Antonio Maravall en el lejano 1948 (1948: 259); «¿Hubo como una refracción...?» corregía el mismo historiador en 1976 (1976: 239). Estas dos frases indican bien a las claras, amén de la honestidad intelectual de su autor, también y sobre todo la evolución en la consideración del género utópico en España. Las dudas de Maravall han sido ampliamente disipadas en los últimos decenios y hoy en día ya nadie cuestiona la supuesta «refracción» española a esta «manera de pensamiento». Este dosier se propone, pues, volver a reflexionar sobre una temática que ha des-pertado cierto interés en la comunidad científica en estos últimos decenios, y que ha supuesto una revaloración del género utópico en la España medieval y clásica.En efecto, la idea de un retraso de las culturas hispánicas en la recepción de la obra moreana ha sufrido un claro mentís gracias al descubrimiento de la tra-ducción de la Utopia Tómas Moro por Vasco de Quiroga ...
Ce récit est celui que fait un jeune Andalou du début du XVe siècle, agent diplomatique et aventu... more Ce récit est celui que fait un jeune Andalou du début du XVe siècle, agent diplomatique et aventurier, entre terre et mer, entre Occident et Orient, jusqu’à Jérusalem. Nous le suivons dans ses rencontres avec nombre d’hommes et de femmes illustres, mais aussi avec des marchands, des marins, des pèlerins et autres voyageurs, ou encore des prélats.
S'il fallait une image pour évoquer le pouvoir du discours, ce pourrait être celle d'Herc... more S'il fallait une image pour évoquer le pouvoir du discours, ce pourrait être celle d'Hercule Ogmios entraînant à sa suite un cortège dont les oreilles sont enchaînées à sa langue. Emblème de la force de l'éloquence, c'est sous l'égide de cet Hercule gaulois que nous plaçons notre réflexion ici pour tenter de saisir la nature de ces chaînes par lesquelles l'auteur captive son auditoire : comment le texte se fait-il irrésistiblement convaincant et persuasif pour faire suivre au lecteur le chemin de l'auteur séducteur ? L'image communique clairement l'emprise que confère ce pouvoir sur les autres et rappelle la défiance qu'a pu éveiller cet art de la conviction : cet outil pourrait-il être dévoyé et, manipulant la crédulité des auditeurs, convaincre de la véracité du faux ? L'étude des procédés de l'éloquence a pris plus récemment une force nouvelle avec le linguistic turn; la force des mots, le pouvoir du langage sont à nouveau reconnus ...
Les preuves sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la raison. Elles révèlen... more Les preuves sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la raison. Elles révèlent, montrent et démontrent, authentifient ce qui, sans elles, demeure douteux. C’est un indice ou un argument qui offre à la raison le support nécessaire pour élaborer une déduction, une hypothèse. Le jugement est alors construit, élaboré, sur la preuve qui nécessite une interprétation, un décodage de sa signifiance, et son expression au travers d’une argumentation et donc, d’un discours. Cette administration de la preuve relie, dans leur pratique spécifique de l’enquête, le scientifique, le juriste, le théologien et l’historien. Qu’en est-il dans les sources médiévales hispaniques? Si le bien-fondé de la notion de méthode ou d’esprit critique pour le Moyen Âge a déjà été établi1, il faut encore rappeler qu’il ne s’agit pas là d’un anachronisme. On trouve encore bien souvent la vision téléologique d’un Moyen Âge, âge de ténèbres, si empreint de foi qu’il n’aurait pu connaître la raison. Pour battre en brèche cette méconnaissance, nous explorerons ici les textes pour mettre au jour des procédures de construction et d’administration de la preuve, a priori dissemblables de nos perspectives contemporaines, et offrant pourtant de pertinentes similarités.
L’ecfrasis ou ekphrasis1, figure de style bien connue depuis l’Antiquité, peut s’entendre au sens... more L’ecfrasis ou ekphrasis1, figure de style bien connue depuis l’Antiquité, peut s’entendre au sens strict (narration descriptive d’une œuvre d’art) ou selon une conception plus large souvent confondue avec l’hypotypose (ὑποτύπωσις/hupotúpôsis, littéralement « ébauche, modèle », i.e. mettre une « ébauche » sous les yeux de quelqu’un, autre forme de « suggestion visuelle »). Cette dernière figure de style regroupe tous les procédés permettant de rendre vivante une description, au point que le lecteur voit la scène, le tableau, se dessiner et s’animer sous ses yeux. Il s’agirait donc d’un texte descriptif si vif qu’il donne l’impression de voir l’objet décrit plutôt que d’entendre la voix de l’auteur ; on peut alors y voir une forme de synesthésie ou d’équivalence des sens.
Le dossier ici présenté reprend les conférences organisées à Bordeaux en novembre et décembre 202... more Le dossier ici présenté reprend les conférences organisées à Bordeaux en novembre et décembre 2021, dans le cadre de la préparation d'une des questions de l'Agrégation Externe d'Espagnol, Savoir et Pouvoir dans la Castille du XIIIe siècle. Pour appréhender l’amplitude de cette matière, placée entre le désir d’un idéal et les contraintes de la réalité, nous avons sollicité des spécialistes qui ont participé à deux journées d’études organisées autour de thématiques allant du général au particulier. Ainsi, de manière à poser le cadre dans lequel s’insère le projet d’Alphonse X, Sophie Coussemacker a abordé la question de la littérature sapientielle et Corinne Mencé-Caster a proposé une réflexion sur les notions d’auteur et d’auteurité. En termes de concepts politiques, Soizic Escurrigan a analysé la place de l’Empire dans le projet du Roi Savant et Carlos Heusch a demontré que la clé de voûte du renouvèlement idéologique repose sur la notion de debdo. Si la question du programme de l’Agrégation ne comprend pas les textes dits scientifiques alphonsins, il est néanmoins possible d’établir un lien entre les prologues de ces œuvres et de ceux des œuvres juridiques et historiographiques (Marta Lacomba). Le domaine du savoir juridique a forcément été un des points forts de ces journées, avec des travaux sur le modèle juridique mis en place par Alphonse X (Daniel Panateri) et sur le Setenario, une des œuvres les plus difficiles à aborder (Johan Puigdengolas). Pour terminer, une étude a été consacrée au deuxième grand volet de la question, le savoir historiographique, qui se trouve au cœur du projet alphonsin (Leonardo Funes).
Les œuvres ici réunies sont donc la mise par écrit des conférences de ces spécialistes et seront sans doute d’une grande aide pour les étudiants préparant l’Agrégation d’Espagnol, mais constituent plus largement une excellente entrée en matière pour aborder une période qui, par son éloignement chronologique et son l'ampleur est aussi ardue que passionnante.
Alimentation et distinction / Alimentación et distinción (Péninsule Ibérique, Moyen âge et Siècle... more Alimentation et distinction / Alimentación et distinción (Péninsule Ibérique, Moyen âge et Siècle d'or / Edad sedia y Siglo de Oro)
Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
Cet article est un compte-rendu du livre : Joël Blanchard, Poétiques de l’amour. Sexualité, genre... more Cet article est un compte-rendu du livre : Joël Blanchard, Poétiques de l’amour. Sexualité, genre, pouvoir. XI-XVe siècle, Paris : Passés Composés, 2022, 336 p., EAN 9782379332517.
Cet article est un compte-rendu du livre : Christine Ferlampin-Acher (dir.), La Matière arthurien... more Cet article est un compte-rendu du livre : Christine Ferlampin-Acher (dir.), La Matière arthurienne tardive en Europe, 1270-1530/ Late Arthurian Tradition in Europe, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2020, 1296p., EAN 9782753577787.
The horse is a statutory element, a powerful social marker, a tool of prestige, a trend that was ... more The horse is a statutory element, a powerful social marker, a tool of prestige, a trend that was reinforced from the 14th century onwards. We propose to study the staging of luxurious horses in situations of pomp, particularly in late medieval Castilian noble festivities. Focusing on the chronicle, Los Hechos of the Constable Miguel Lucas, we will see the importance of the horse in the culture of the nobility through the practice of equestrian gifts, the ostentatious consumption to which all the equipment and adornment of the horse gives rise, the effort to compose a harmonious picture between the rider and his mount. Finally, we will see how this staging of equestrian nobility gives a particular importance to the ambler horses and the ambling step.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
L’ailleurs et l’orient en particulier apparaissent comme objet de convoitise et de conquête et ce... more L’ailleurs et l’orient en particulier apparaissent comme objet de convoitise et de conquête et cela transparaît en particulier dans l’attachement aux objets, à la matérialité des preuves du voyages. Bien souvent ces objets constituent l’occasion de transformer le voyage en source d’enrichissement, mais prennent d’autres significations symboliques en fonction du projet de l’auteur. Si l’objet est artefact, fait de main d'homme, caractérisé par la matérialité, l'objet est aussi objet littéraire, produit du discours, où sa matérialité est une fiction organisée par le langage. Comme nous le verrons dans les récits de voyages ici étudiés qui articulent le dire vrai du témoignage et la mise en texte qui reste toujours une fictionnalisation. Les objets dans une logique narrative apparaissent comme des signes diacritiques qui caractérisent et différencient un personnage. Plus encore pour le récit de voyage ou le voyageur est à la fois héros narrateur et auteur, la cohérence de cette identité se fondant sur certains objets clefs : les objets rapportés sont reliques profanes de l’exotisme et fondent la continuité entre les la passé voyageur et le présent de l’écriture. Nous questionnerons ici le statut de l’objet à travers plusieurs textes qui incarnent différentes facettes du genre protéiforme du récit de voyage. Le récit de pèlerinage de Fray Diego de Mérida est en réalité une lettre qu’il envoie depuis la Crète en 1512 à ses frères restés au monastère hiéronymite de Guadalupe. Le texte parvient au monastère accompagné d’un lot de reliques et d’autres objets curieux grâce aux bons soins d’un commerçant. Les objets fonctionnèrent comme garants de l’autorité du récit et l’auteur insiste sur sa présence physique dans l’action de recueillir l’objet en Terre Sainte. En voyageant l’objet offre aux frères restés en Espagne l’illusion ou l’ersatz du pèlerinage. Mais est-ce encore un objet lorsqu’il n’est que fragment, branche, tesselle, boule de terre aux vertus médicinales, dépourvu de fonction si ce n’est mémorielle ou superstitieuse? L’ambigu Pero Tafur (vers 1454) fait expressément mention des objets qu’il acquiert au cours de son voyage. En dépit de ses affirmations de noblesse et préoccupations chevaleresque, ses intérêts et contacts semblent bien tournés vers le monde du commerce. Reliques profanes de l’étranger les cadeaux qui lui sont faits sont les témoins de sa noblesse et de l’estime dans laquelle il est tenu par les personnages de haute lignée. Il précise avec soin si ces objets sont toujours en sa possession. Preuves matérielles de la réalité de son voyage, leur possession crée une continuité entre le personnage-voyageur et l’auteur, fondant l’unité de cette identité. Epée, éperon, tissus précieux, quels sont les marqueurs de cette noblesse ? L’objet de luxe, dans la logique discursive propre devient démonstration de noblesse , validation de la prétention lignagère du narrateur. Pour chaque rencontre, un objet matérialise le souvenir et la relation tissée, selon une symbolique précise . Pero Tafur rapporte également avoir acheté des esclaves en Crimée et les avoir ramenés en Espagne, où ils seraient encore au moment de la rédaction . Il s’enorgueillit même d’en avoir obtenu une descendance, ce qui exprime implicitement dans le texte le temps écoulé entre le voyage et sa rédaction. Enfin, on peut comparer son récit de sa renocntre avec Nicolo de Conti dans le désert du Sinaï et la liste des objets que le marchant lui aurait dit rapporter, avec le récit fait par ce dernier au Pogge à Rome. Un dernier exemple concerne le récit de La Embajada a Tamorlán où l’objet revêt une fonction diplomatique et ritualisée. Les objets de l’ailleurs sont les reliques individuelles de l’expérience du voyage, talismans qui permettent le passage en terre ennemie, réactualisent le souvenir et la validité de la connaissance de l’étranger. Les realia deviennent maravilla par l’exotisme de leur provenance mais également instrument de la démonstration politique. (à paraître.)
Cet article est un compte-rendu du livre : Myriam Marrache-Gouraud, La Légende des objets. Le cab... more Cet article est un compte-rendu du livre : Myriam Marrache-Gouraud, La Légende des objets. Le cabinet de curiosités réfléchi par son catalogue (Europe, XVIe-XVIIe siècles), Droz, 2020, 628 p., EAN 9782600060196.
Cet article est un compte-rendu du livre : Jane H. M. Taylor, Poétiques en mouvement pour le Moye... more Cet article est un compte-rendu du livre : Jane H. M. Taylor, Poétiques en mouvement pour le Moyen Âge finissant, Paris : Honoré Champion, 2021, 460 p., EAN13 : 9782745353405.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2021
La distinción a través de la comida: Comer para ser (Edad Media y Siglo de Oro hispano)
RESUME... more La distinción a través de la comida: Comer para ser (Edad Media y Siglo de Oro hispano)
RESUMEN: Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
Palabras claves: Alimentación, Distinción, Etiqueta, Edad Media, España
--> Distinction through food: Eating to be (Moyen Âge et Siècle d’Or hispaniques)
ABSTRACT: Giving new impetus to the historical study of eating behaviour and to the anthropology of food, Jean Louis Flandrin makes "distinction by taste" a major key to interpreting past practices, revealing the political dimension of the arts of gastronomy. This allows us to go beyond simplistic visions of a boorish Middle Ages, with coarse manners, essentially consuming roasted meats and using spices without finesse. This gastronomy is in fact an elaborate and ritualised rhetoric and these food aspects of ostentation are indeed signs of superiority, in the sense of what J.P. Daloz (2010) calls material symbols or 'prestigious goods', a spectacularisation of domination through a sensory expression but also a source of codified physical pleasure in a courtier environment: the table is indeed a political space.
Not without reason, King Alfonso X, in Title VII of the Siete partidas, dedicated to education, gives prominence to laws governing behaviour at the table, a place of pleasure, meeting and discussion. Food is at the heart of human relations and, in particular at court and in the spheres of power, games of representation are played around the table, structuring the social hierarchy and establishing the legitimacy of the powerful.
"Histoire sensorielle de l’expression du pouvoir bas moyen âge en péninsule Ibérique : domination... more "Histoire sensorielle de l’expression du pouvoir bas moyen âge en péninsule Ibérique : domination de l’espace et contrôle des sens" (org. Julia Roumier, Université Bordeaux Montaigne, IUF). Vers la fin du XVe siècle, en Castille, la nécessité de renforcer le pouvoir de la monarchie et son emprise sur le territoire devient évidente. À cette fin, comme aux époques précédentes, il est nécessaire d'affirmer la présence royale sur le vaste territoire des royaumes et de perfectionner l'appareil administratif du gouvernement. Les déplacements des rois, en particulier ceux de la reine Isabelle Ière, à travers les vastes territoires assujettis à son autorité prirent une importance cruciale pour certaines localités dont on peut retrouver les traces sensorielles dans les descriptions des cérémonies. Dans la structure cérémonielle de la monarchie castillane, les entrées royales furent les moments de particulière importance dans la construction et la visualisation du pouvoir royal, puisque la présence des monarques et l’ampleur de la dimension publique de l’acte incarnait la rénovation du lien politique entre le souverain et ses sujets . Dans le cadre de ce déploiement fastuaire, les villes revêtirent un rôle significatif, non seulement comme scène cérémonielle mais aussi comme participants actifs au travers des représentants du pouvoir local et de la totalité des habitants.
Le lundi 6 mars. Séminaire interdisciplinaire doctoral (SID) École doctorale Bordeaux Montaigne-M... more Le lundi 6 mars. Séminaire interdisciplinaire doctoral (SID) École doctorale Bordeaux Montaigne-Maison de la Recherche (Salle MR1) Corp(us) féminin : objets, rituels et parures du corps féminin au Moyen Âge. Quel regard aujourd'hui? Séminaire porté par Nelly Labère (LAPRIL PLURIELLES) et Julia Roumier (AMERIBER-IUF) 9h30 : Accueil et mot d'introduction. Présentation du thème 10h : Julia Roumier (Université Bordeaux Montaigne / IUF) : « Cosmétique et rituels de beauté féminine : un réceptaire castillan du XVe siècle ». 10h30 Nelly Labère (Université Bordeaux Montaigne) : « Gastrono(r)mie féminine : le plat-signature de la fille du Comte d'Anjou (1316) ».
Designar la política Entre prácticas culturales y experiencias sensoriales (siglos XV-XVIII) PROGRAMA CFP-CONVOCATORIAS, 2023
dos intervenciones en las jornadas organizadas por Joan-Lluís Palos y Verónica Salazar. La histor... more dos intervenciones en las jornadas organizadas por Joan-Lluís Palos y Verónica Salazar. La historia política ha experimentado en los últimos años una considerable ampliación de su territorio como resultado del creciente interés por dimensiones que trascienden el ámbito formal de las tareas de gobierno. Desde hace tres lustros, el proyecto Poder y Representaciones ha venido explorando diversas expresiones culturales de la práctica política entre los siglos XV y XVIII con una atención especial a los aspectos visuales. Sin abandonar esta línea de investigación, recientemente ha abierto una nueva vía orientada a examinar la función que las experiencias sensoriales tuvieron en el establecimiento tanto de consensos como de resistencias al poder. Esta ampliación del campo de visión ha obligado a definir nuevos conceptos y acuñar términos a partir de metáforas y préstamos tomados de otras disciplinas. El objetivo de este encuentro, centrado en la implicaciones teóricas de nuestro marco conceptual de referencia, es reflexionar sobre la pertinencia de algunos de dichos términos atendiendo especialmente a su génesis, usos historiográficos y aplicación a nuestras investigaciones.
Au début du XVIe siècle, l’élargissement du monde connu, l’ouverture vers l’Ouest, les voyages et... more Au début du XVIe siècle, l’élargissement du monde connu, l’ouverture vers l’Ouest, les voyages et leurs récits avaient déjà transformé en profondeur l’imaginaire géographique, mais aussi l’art de raconter le voyage. À cette époque et pendant tout le XVIe siècle, le pèlerinage reste toutefois un objet de grand intérêt en Espagne particulièrement diffusé par les premiers imprimés. Alors que la découverte des Indes Occidentales redéfinit les équilibres du monde, l’Est paraît retrouver sa puissance de fascination sacrée. La devotio moderna invite à utiliser ces textes pour se représenter l’intangible, vivre la sacralité à partir de l’expérience physique. Ce passage de la présence dans le lieu saint à la contemplation du sacré s’incarne dans les textes par la litanie de monuments et reliques, des récits d’épisodes de l’histoire sainte, de célébrations liturgiques et surtout des scènes d’émotion mystique. Ces textes invitent le lecteur à une méditation, une communion dans la description du voyage qui permettrait de se reconnecter avec le temps de l’histoire sacrée : ils sont autant un voyage vers un ailleurs qu’un autrefois, lui-même suspendu dans l’éternité de la vérité révélée.
Séminaire d'Études Hispaniques Médiévales du CIHAM Réalité et fiction dans les récits de voyage m... more Séminaire d'Études Hispaniques Médiévales du CIHAM Réalité et fiction dans les récits de voyage médiévaux hispaniques Séminaire organisé par Carlos Heusch
L’ailleurs et l’orient en particulier apparaissent comme objet de convoitise et de conquête et ce... more L’ailleurs et l’orient en particulier apparaissent comme objet de convoitise et de conquête et cela transparaît en particulier dans l’attachement aux objets, à la matérialité des preuves du voyages. Bien souvent ces objets constituent l’occasion de transformer le voyage en source d’enrichissement, mais prennent d’autres significations symboliques en fonction du projet de l’auteur. Si l’objet est artefact, fait de main d'homme, caractérisé par la matérialité, l'objet est aussi objet littéraire, produit du discours, où sa matérialité est une fiction organisée par le langage. Comme nous le verrons dans les récits de voyages ici étudiés qui articulent le dire vrai du témoignage et la mise en texte qui reste toujours une fictionnalisation. Les objets dans une logique narrative apparaissent comme des signes diacritiques qui caractérisent et différencient un personnage. Plus encore pour le récit de voyage ou le voyageur est à la fois héros narrateur et auteur, la cohérence de cette identité se fondant sur certains objets clefs : les objets rapportés sont reliques profanes de l’exotisme et fondent la continuité entre les la passé voyageur et le présent de l’écriture. Nous questionnerons ici le statut de l’objet à travers plusieurs textes qui incarnent différentes facettes du genre protéiforme du récit de voyage. Le récit de pèlerinage de Fray Diego de Mérida est en réalité une lettre qu’il envoie depuis la Crète en 1512 à ses frères restés au monastère hiéronymite de Guadalupe. Le texte parvient au monastère accompagné d’un lot de reliques et d’autres objets curieux grâce aux bons soins d’un commerçant. Les objets fonctionnèrent comme garants de l’autorité du récit et l’auteur insiste sur sa présence physique dans l’action de recueillir l’objet en Terre Sainte. En voyageant l’objet offre aux frères restés en Espagne l’illusion ou l’ersatz du pèlerinage. Mais est-ce encore un objet lorsqu’il n’est que fragment, branche, tesselle, boule de terre aux vertus médicinales, dépourvu de fonction si ce n’est mémorielle ou superstitieuse? L’ambigu Pero Tafur (vers 1454) fait expressément mention des objets qu’il acquiert au cours de son voyage. En dépit de ses affirmations de noblesse et préoccupations chevaleresque, ses intérêts et contacts semblent bien tournés vers le monde du commerce. Reliques profanes de l’étranger les cadeaux qui lui sont faits sont les témoins de sa noblesse et de l’estime dans laquelle il est tenu par les personnages de haute lignée. Il précise avec soin si ces objets sont toujours en sa possession. Preuves matérielles de la réalité de son voyage, leur possession crée une continuité entre le personnage-voyageur et l’auteur, fondant l’unité de cette identité. Epée, éperon, tissus précieux, quels sont les marqueurs de cette noblesse ? L’objet de luxe, dans la logique discursive propre devient démonstration de noblesse , validation de la prétention lignagère du narrateur. Pour chaque rencontre, un objet matérialise le souvenir et la relation tissée, selon une symbolique précise . Pero Tafur rapporte également avoir acheté des esclaves en Crimée et les avoir ramenés en Espagne, où ils seraient encore au moment de la rédaction . Il s’enorgueillit même d’en avoir obtenu une descendance, ce qui exprime implicitement dans le texte le temps écoulé entre le voyage et sa rédaction. Enfin, on peut comparer son récit de sa renocntre avec Nicolo de Conti dans le désert du Sinaï et la liste des objets que le marchant lui aurait dit rapporter, avec le récit fait par ce dernier au Pogge à Rome. Un dernier exemple concerne le récit de La Embajada a Tamorlán où l’objet revêt une fonction diplomatique et ritualisée. Les objets de l’ailleurs sont les reliques individuelles de l’expérience du voyage, talismans qui permettent le passage en terre ennemie, réactualisent le souvenir et la validité de la connaissance de l’étranger. Les realia deviennent maravilla par l’exotisme de leur provenance mais également instrument de la démonstration politique. (à paraître.)
Journée d'étude internationale EREMM : L'argument d'affect dans l'historiographie médiévale en ca... more Journée d'étude internationale EREMM : L'argument d'affect dans l'historiographie médiévale en castillan. Organisation : Ghislaine Fournès
Le pluriel s’impose pour tenter de saisir la diversité des frontières esquissées dans les récits ... more Le pluriel s’impose pour tenter de saisir la diversité des frontières esquissées dans les récits de voyages. Le voyage n'est tel que grâce au franchissement d'une frontière signifiant l'altérité et permettant une confrontation avec cette diversité. Les frontières réelles et imaginées innervent et structurent ces descriptions du monde incarnées par un personnage narrateur. Le fil du texte calquant l’itinéraire, l’auteur énumère les territoires en un collage d'espaces généralement limitrophes. Par quoi sont-ils séparés ? comment le voyageur vit-il ces espaces de transition dans ces textes marqués par la mobilité volontaire ? La frontière n'est pas perçue ou conçue comme dans l'acception contemporaine sous la forme d’un continuum linéaire ; il y a essentiellement des villes, des places fortes que sépare un vide trouble et plutôt répulsif, une nature hostile.
Si la frontière est au Moyen Âge principalement conçue comme un front, lieu d’affrontements, ces textes donnent à lire les représentations mentales de frontières culturelles, religieuses, linguistiques. Le nomadisme de l'auteur, réel ou feint, l'amène à franchir et transgresser les limites dans une certaine liberté de mouvement mais aussi à s’adapter, se fondre ; comment cette fluidité se manifeste-t-elle dans les texte?
Myriam Marrache-Gouraud, La Légende des objets. Le cabinet de curiosités réfléchi par son catalog... more Myriam Marrache-Gouraud, La Légende des objets. Le cabinet de curiosités réfléchi par son catalogue (Europe, XVIe-XVIIe siècles), Droz, 2020, 628 p., EAN 9782600060196. Le volume récemment publié par Myriam Marrache‑Gouraud s’inscrit dans la continuité de ses travaux menés sur les cabinets de curiosité et les collections, faisant culminer ses recherches dans un ouvrage exhaustif dédié à l’art d’écrire et cataloguer les merveilles. Là réside le décentrement admirablement réalisé, l’originalité de cette approche étant de se centrer sur le discours de la merveille, en analysant en détail sa rhétorique. Cette focalisation sur les catalogues est particulièrement justifiée par le rôle que jouent ces livres pour légitimer les collections, les mettre en valeur et en déterminer la réception, un impensé qui mérite d’être interrogé dans sa dimension scripturaire. En effet, le catalogue est écrit pour patrimonialiser les curiosités, les rendre présentes au lecteur, en cherchant à transcrire l’expressivité du cabinet et de sa scénographie. En s’attachant à la poétique de la curiosité, M. Marrache‑Gouraud offre ici un regard renouvelé, une étude novatrice de l’éloquence du bizarre pour mieux saisir l’articulation entre la collection, son lieu et mode d’exposition et le livre qui les immortalise.
Jane H. M. Taylor, Poétiques en mouvement pour le Moyen Âge finissant, Paris : Honoré Champion, 2... more Jane H. M. Taylor, Poétiques en mouvement pour le Moyen Âge finissant, Paris : Honoré Champion, 2021, 460 p., EAN13 : 9782745353405.
Fruit de la collaboration d’une équipe internationale de 73 chercheurs, ce livre met en lumière l... more Fruit de la collaboration d’une équipe internationale de 73 chercheurs, ce livre met en lumière la diversité des formes que prend la mode arthurienne à la croisée du Moyen Âge et de la Renaissance. Il montre comment cette matière a contribué à constituer en Europe un imaginaire commun, bien au-delà de l’aristocratie. La production arthurienne des diverses aires (italienne, ibérique, germanique, anglaise, écossaise, irlandaise, galloise, scandinave, sans oublier les témoins en biélorusse, grec, tchèque, néerlandais ou latin) est analysée afin de mettre en évidence les rythmes propres à chaque espace et les dynamiques d’échanges entre les aires. Avec le soutien de l’Institut universitaire de France.
The glorification of noble violence, is in fact an ideological construction deeply linked to the ... more The glorification of noble violence, is in fact an ideological construction deeply linked to the myth of the Reconquest, and we can understand how necessary this reflection is for understanding Spanish identity. The question posed is opposed to the ideal and fictional image of chivalry as an armed group governed by a powerful ethic and acting only for the good of the most humble, defending the virgin, the widow and the orphan. The book brings to light the deep links between chivalric identity and violence in various forms: against laboratores, Christians, the religious enemy, women. The red thread of violence thus makes it possible to cross this period marked by numerous events while keeping one’s gaze focused on a notion that offers a particularly fertile key to reading....
Informations sur : Bien avant les « Grandes Découvertes », la péninsule Ibérique fut un haut lieu... more Informations sur : Bien avant les « Grandes Découvertes », la péninsule Ibérique fut un haut lieu de la production de récits de voyage. Si la littérature de voyage hispanique chrétienne ne prit son essor qu'à la n du XIV e siècle, c'est dès le XII e siècle, qu'en al-Andalus apparurent les premiers récits de voyage (rilha) écrits en arabe et en hébreux. Longtemps focalisée sur la question de la délimitation des genres, l'historiographie traditionnelle a eut tendance soit à ranger sous le terme « récit de voyage » des textes en réalité bien diiérents (récit de pèlerinage, itinéraires savants, rapports d'ambassades, lettres de missionnaires, manuels de marchands), soit, au contraire, à proposer des typologies complexes, variables et parfois contradictoires, établies en fonction de conceptions modernes du récit de voyage. A rebours de cette entreprise classiicatoire, notre rencontre propose de mettre en oeuvre une approche croisée de ces diiérentes littératures de voyage, arabe, hébraïques et latines, aan d'étudier les processus d'hybridation voire de métissage des formes littéraires, dans un espace ibérique marqué par les confrontations politico-religieuses et les échanges culturels. Cette approche exige, au préalable, d'identiier de manière plus précise les modèles sur lesquels elles furent construites, en accordant une attention toute particulière à la littérature de ction, notamment le roman d'aventure, dans le contexte latin, ou la maqâma (« séance »), dans l'univers arabe ou hébraïque. L'étude de l'imaginaire du voyage devrait ainsi permettre de s'interroger sur les gures du voyageur et sur le mélange des discours sur le voyage chez un même voyageur.
La preuve, tout comme l’épreuve, sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la ... more La preuve, tout comme l’épreuve, sont les outils du surgissement de la vérité à la lumière de la raison. Elles révèlent, montrent et démontrent, authentifient ce qui, sans elles, demeure douteux. C’est un indice ou un argument qui offre à la raison le support nécessaire pour tirer une conclusion quant à la vérité ou la fausseté. Le jugement est alors construit, élaboré, sur la preuve qui nécessite une interprétation, un décodage de sa signifiance, et son expression au travers d’une argumentation. Cette administration de la preuve relie, dans leur pratique spécifique de l’enquête, le scientifique, le juriste, le théologien et l’historien. Quelle constance peut-on trouver dans la construction de la preuve par ces procédures a priori si dissemblables ? La preuve documentaire repose sur ce que Paul Ricoeur nomme une explication narrative (une démarche qui transforme la succession en enchaînement grâce au récit). La « prueba » espagnole est aussi le terme qui désigne l’expérience scientifique, la démonstration par l’essai de mise en œuvre d’une théorie. La preuve rend visible et/ou concrète la vérité, l’incarnant dans l’espace du sensible ou l’imposant par une démonstration logique. Les preuves servent de supports et outils au savoir : mises en scène, hiérarchisées et lues pour en tirer des conclusions. Il s’agit bien d’une construction discursive du réel qui s’offre à l’interprétation. Quel type de lecture de la preuve le moyen âge met-il en œuvre ?
Colloque: La société idéale dans les récits utopiques espagnols (Moyen Âge - Siècle d'or) entre f... more Colloque: La société idéale dans les récits utopiques espagnols (Moyen Âge - Siècle d'or) entre fiction et réalité ".AMERIBER. Université Bordeaux Montaigne, Groupe EREMM, IUF; 9-10 novembre 2022. org. Julia Roumier et Elvezio Canonica
LA SOCIEDAD IDEAL EN LOS RELATOS UTÓPICOS ESPAÑOLES (EDAD MEDIA SIGLO DE ORO) ENTRE FICCIÓN Y REALIDAD”, 2022
“Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento”, escribía José Antonio Maraval... more “Hay como una refracción española para esta manera de pensamiento”, escribía José Antonio Maravall en el lejano 19481; “¿Hubo como una refracción [...]?” corregía el mismo historiador en 19762. Estas dos frases indican bien a las claras, amén de la honestidad intelectual de su autor, también y sobre todo la evolución en la consideración del género utópico en España. Las dudas de Maravall han sido ampliamente disipadas en los últimos decenios y hoy en día ya nadie cuestiona la supuesta “refracción” española a esta “manera de pensamiento”. Este coloquio se propone pues volver a reflexionar sobre una temática que ha despertado cierto interés en la comunidad científica en estos últimos decenios, y que ha supuesto una revaloración del género utópico en la España medieval y clásica.
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Books by Julia Roumier
https://www.afpu-diffusion.fr/ouvrage/aventures-et-voyages/
EAN : 9782810707812
ISBN : 978-2-81070-781-2
Les œuvres ici réunies sont donc la mise par écrit des conférences de ces spécialistes et seront sans doute d’une grande aide pour les étudiants préparant l’Agrégation d’Espagnol, mais constituent plus largement une excellente entrée en matière pour aborder une période qui, par son éloignement chronologique et son l'ampleur est aussi ardue que passionnante.
https://ameriber.u-bordeaux-montaigne.fr/articles-conceptos-n-3/847-accueil-conce-i-p-tos-3
Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
Papers by Julia Roumier
https://www.afpu-diffusion.fr/ouvrage/aventures-et-voyages/
EAN : 9782810707812
ISBN : 978-2-81070-781-2
Les œuvres ici réunies sont donc la mise par écrit des conférences de ces spécialistes et seront sans doute d’une grande aide pour les étudiants préparant l’Agrégation d’Espagnol, mais constituent plus largement une excellente entrée en matière pour aborder une période qui, par son éloignement chronologique et son l'ampleur est aussi ardue que passionnante.
https://ameriber.u-bordeaux-montaigne.fr/articles-conceptos-n-3/847-accueil-conce-i-p-tos-3
Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
RESUMEN: Dando un nuevo impulso al estudio histórico de los comportamientos alimentarios y a la antropología de la alimentación, Jean Louis Flandrin hace de la "distinción por el gusto" una clave importante para interpretar las prácticas del pasado, revelando la dimensión política de las artes gastronómicas. Esto nos permite ir más allá de las visiones simplistas de una Edad Media grosera, con modales toscos, consumiendo esencialmente carnes asadas y utilizando especias sin delicadeza. Esta gastronomía es, de hecho, una retórica elaborada y ritualizada, y estos aspectos alimentarios de ostentación son, en efecto, signos de superioridad, en el sentido de lo que J.P. Daloz (2010) llama símbolos materiales o " prestigious goods ", una espectacularización de la dominación a través de una expresión sensorial, pero también una fuente de placer físico codificado en un entorno cortesano: la mesa es, en efecto, un espacio político.
No sin razón, el rey Alfonso X, en el Título VII de las Siete partidas, dedicado a la educación, da protagonismo a las leyes que regulan el comportamiento en la mesa, lugar de placer, reunión y discusión. La comida está en el centro de las relaciones humanas y, sobre todo en la corte y en las esferas del poder, los juegos de representación que estructuran la jerarquía social y consagran la legitimidad de los poderosos se desarrollan en torno a la mesa.
Palabras claves: Alimentación, Distinción, Etiqueta, Edad Media, España
--> Distinction through food: Eating to be (Moyen Âge et Siècle d’Or hispaniques)
ABSTRACT: Giving new impetus to the historical study of eating behaviour and to the anthropology of food, Jean Louis Flandrin makes "distinction by taste" a major key to interpreting past practices, revealing the political dimension of the arts of gastronomy. This allows us to go beyond simplistic visions of a boorish Middle Ages, with coarse manners, essentially consuming roasted meats and using spices without finesse. This gastronomy is in fact an elaborate and ritualised rhetoric and these food aspects of ostentation are indeed signs of superiority, in the sense of what J.P. Daloz (2010) calls material symbols or 'prestigious goods', a spectacularisation of domination through a sensory expression but also a source of codified physical pleasure in a courtier environment: the table is indeed a political space.
Not without reason, King Alfonso X, in Title VII of the Siete partidas, dedicated to education, gives prominence to laws governing behaviour at the table, a place of pleasure, meeting and discussion. Food is at the heart of human relations and, in particular at court and in the spheres of power, games of representation are played around the table, structuring the social hierarchy and establishing the legitimacy of the powerful.
Keywords: Food, Distinction, Etiquette, Middle Ages, Spain
Vers la fin du XVe siècle, en Castille, la nécessité de renforcer le pouvoir de la monarchie et son emprise sur le territoire devient évidente. À cette fin, comme aux époques précédentes, il est nécessaire d'affirmer la présence royale sur le vaste territoire des royaumes et de perfectionner l'appareil administratif du gouvernement. Les déplacements des rois, en particulier ceux de la reine Isabelle Ière, à travers les vastes territoires assujettis à son autorité prirent une importance cruciale pour certaines localités dont on peut retrouver les traces sensorielles dans les descriptions des cérémonies. Dans la structure cérémonielle de la monarchie castillane, les entrées royales furent les moments de particulière importance dans la construction et la visualisation du pouvoir royal, puisque la présence des monarques et l’ampleur de la dimension publique de l’acte incarnait la rénovation du lien politique entre le souverain et ses sujets . Dans le cadre de ce déploiement fastuaire, les villes revêtirent un rôle significatif, non seulement comme scène cérémonielle mais aussi comme participants actifs au travers des représentants du pouvoir local et de la totalité des habitants.
Desde hace tres lustros, el proyecto Poder y Representaciones ha venido explorando diversas expresiones culturales de la práctica política entre los siglos XV y XVIII con una atención especial a los aspectos visuales. Sin abandonar esta línea de investigación, recientemente ha abierto una nueva vía orientada a examinar la función que las experiencias sensoriales tuvieron en el establecimiento tanto de consensos como de resistencias al poder.
Esta ampliación del campo de visión ha obligado a definir nuevos conceptos y acuñar términos a partir de metáforas y préstamos tomados de otras disciplinas. El objetivo de este encuentro, centrado en la implicaciones teóricas de nuestro marco conceptual de referencia, es reflexionar sobre la pertinencia de algunos de dichos términos atendiendo especialmente a su génesis, usos historiográficos y aplicación a nuestras investigaciones.
Les objets dans une logique narrative apparaissent comme des signes diacritiques qui caractérisent et différencient un personnage. Plus encore pour le récit de voyage ou le voyageur est à la fois héros narrateur et auteur, la cohérence de cette identité se fondant sur certains objets clefs : les objets rapportés sont reliques profanes de l’exotisme et fondent la continuité entre les la passé voyageur et le présent de l’écriture.
Nous questionnerons ici le statut de l’objet à travers plusieurs textes qui incarnent différentes facettes du genre protéiforme du récit de voyage.
Le récit de pèlerinage de Fray Diego de Mérida est en réalité une lettre qu’il envoie depuis la Crète en 1512 à ses frères restés au monastère hiéronymite de Guadalupe. Le texte parvient au monastère accompagné d’un lot de reliques et d’autres objets curieux grâce aux bons soins d’un commerçant. Les objets fonctionnèrent comme garants de l’autorité du récit et l’auteur insiste sur sa présence physique dans l’action de recueillir l’objet en Terre Sainte. En voyageant l’objet offre aux frères restés en Espagne l’illusion ou l’ersatz du pèlerinage. Mais est-ce encore un objet lorsqu’il n’est que fragment, branche, tesselle, boule de terre aux vertus médicinales, dépourvu de fonction si ce n’est mémorielle ou superstitieuse?
L’ambigu Pero Tafur (vers 1454) fait expressément mention des objets qu’il acquiert au cours de son voyage. En dépit de ses affirmations de noblesse et préoccupations chevaleresque, ses intérêts et contacts semblent bien tournés vers le monde du commerce. Reliques profanes de l’étranger les cadeaux qui lui sont faits sont les témoins de sa noblesse et de l’estime dans laquelle il est tenu par les personnages de haute lignée. Il précise avec soin si ces objets sont toujours en sa possession. Preuves matérielles de la réalité de son voyage, leur possession crée une continuité entre le personnage-voyageur et l’auteur, fondant l’unité de cette identité. Epée, éperon, tissus précieux, quels sont les marqueurs de cette noblesse ? L’objet de luxe, dans la logique discursive propre devient démonstration de noblesse , validation de la prétention lignagère du narrateur. Pour chaque rencontre, un objet matérialise le souvenir et la relation tissée, selon une symbolique précise .
Pero Tafur rapporte également avoir acheté des esclaves en Crimée et les avoir ramenés en Espagne, où ils seraient encore au moment de la rédaction . Il s’enorgueillit même d’en avoir obtenu une descendance, ce qui exprime implicitement dans le texte le temps écoulé entre le voyage et sa rédaction. Enfin, on peut comparer son récit de sa renocntre avec Nicolo de Conti dans le désert du Sinaï et la liste des objets que le marchant lui aurait dit rapporter, avec le récit fait par ce dernier au Pogge à Rome.
Un dernier exemple concerne le récit de La Embajada a Tamorlán où l’objet revêt une fonction diplomatique et ritualisée. Les objets de l’ailleurs sont les reliques individuelles de l’expérience du voyage, talismans qui permettent le passage en terre ennemie, réactualisent le souvenir et la validité de la connaissance de l’étranger. Les realia deviennent maravilla par l’exotisme de leur provenance mais également instrument de la démonstration politique.
(à paraître.)
Si la frontière est au Moyen Âge principalement conçue comme un front, lieu d’affrontements, ces textes donnent à lire les représentations mentales de frontières culturelles, religieuses, linguistiques. Le nomadisme de l'auteur, réel ou feint, l'amène à franchir et transgresser les limites dans une certaine liberté de mouvement mais aussi à s’adapter, se fondre ; comment cette fluidité se manifeste-t-elle dans les texte?
Le volume récemment publié par Myriam Marrache‑Gouraud s’inscrit dans la continuité de ses travaux menés sur les cabinets de curiosité et les collections, faisant culminer ses recherches dans un ouvrage exhaustif dédié à l’art d’écrire et cataloguer les merveilles. Là réside le décentrement admirablement réalisé, l’originalité de cette approche étant de se centrer sur le discours de la merveille, en analysant en détail sa rhétorique. Cette focalisation sur les catalogues est particulièrement justifiée par le rôle que jouent ces livres pour légitimer les collections, les mettre en valeur et en déterminer la réception, un impensé qui mérite d’être interrogé dans sa dimension scripturaire. En effet, le catalogue est écrit pour patrimonialiser les curiosités, les rendre présentes au lecteur, en cherchant à transcrire l’expressivité du cabinet et de sa scénographie. En s’attachant à la poétique de la curiosité, M. Marrache‑Gouraud offre ici un regard renouvelé, une étude novatrice de l’éloquence du bizarre pour mieux saisir l’articulation entre la collection, son lieu et mode d’exposition et le livre qui les immortalise.
Avec le soutien de l’Institut universitaire de France.
La preuve documentaire repose sur ce que Paul Ricoeur nomme une explication narrative (une démarche qui transforme la succession en enchaînement grâce au récit).
La « prueba » espagnole est aussi le terme qui désigne l’expérience scientifique, la démonstration par l’essai de mise en œuvre d’une théorie. La preuve rend visible et/ou concrète la vérité, l’incarnant dans l’espace du sensible ou l’imposant par une démonstration logique. Les preuves servent de supports et outils au savoir : mises en scène, hiérarchisées et lues pour en tirer des conclusions. Il s’agit bien d’une construction discursive du réel qui s’offre à l’interprétation. Quel type de lecture de la preuve le moyen âge met-il en œuvre ?
org. Julia Roumier et Elvezio Canonica
Este coloquio se propone pues volver a reflexionar sobre una temática que ha despertado cierto interés en la comunidad científica en estos últimos decenios, y que ha supuesto una revaloración del género utópico en la España medieval y clásica.