Houda Lounes

Le service public en Algérie a été organisé en monopole public, soit sous la forme d’une gestion directe par l’administration, soit sous la forme d’établissement public exploitant un monopole réglementé. Ainsi, l’examen du service public implique systématiquement celui de l’administration. Cet article a pour objet l’examen de la modernisation du service public par la numérisation. L’étude nous a permis de conclure que l’observatoire pour la qualité du service public, crée en 2016 demeure un organe consultatif sans aucune légitimité ou autorité pour mettre en œuvre une politique durable de la qualité du service public. Le plan e-Algérie lancé dès 2009pour la numérisation de l’administration a été abandonné avec un taux de réalisation ne dépassant pas 38 %. Le bilan des réalisations de l’État sur une période de 13 ans est assez appréciable, les différentes administrations publiques ont réussi la mise en ligne de 350 services, soit 78 % des services prévus initialement dans le plan « e-Algérie ».

Depuis plus d’une décennie le gouvernement s’implique massivement pour numériser l’administration publique. Pour rattraper le retard enregistré dans le domaine, un plan « e-Algérie2013 » fut lancé en 2009 pour s’intégrer dans la société de l’information et l’économie numérique. Nous allons aborder brièvement dans cet article la modernisation de l’administration publique selon les principes du NMP. Nous allons citer les actions engagées en vue de numériser l’administration ainsi que les taux de réalisation de tous les axes du plan « e-Algérie » tel qu’estimés en 2018. Enfin, nous examinerons la pertinence du portail des services publics en ligne « Elmouatin » ainsi que les entraves qui ralentissent l’aboutissement du processus de numérisation

Cet article a pour objet d’analyser les causes et les origines de la
crise économique. Il sera question d’énumérer les multiples
enchainements de facteurs, certains volontaristes, d’autres résultent
des politiques économiques conduites au fil du temps sans que soient
mesurées leurs portées sur le long terme. Le rôle de l’Etat comme
défenseur de l’intérêt public décline face à l’impératif de croissance,
l’hégémonie du néolibéralisme et des multinationales, et tout
particulièrement face à l’urgence de maintenir la stabilité des marchés.
Les entreprises, mues par la maximisation du profit, portent une
grande responsabilité dans l’instabilité économique.

L’acte d’entreprendre est déterminé par une multitude de facteurs liés aux caractéristiques, aux besoins et au comportement de l’entrepreneur. Il existe également des facteurs externes qui peuvent consolider son intention d’entreprendre. La formation universitaire, à travers son architecture et son contenu, est reconnue aujourd’hui comme un moyen d’inciter les étudiants à créer leurs entreprises. Cet article porte sur l’estimation du rôle de la formation universitaire comme condition et mécanisme d’incitation à la création d’entreprise, auprès d’un échantillon d’étudiants.

Cet article a pour objet l’examen de l’assurance qualité
qu’exercent les universités algériennes. Le but de l’étude est d’analyser
si la conception actuelle du processus permettrait juste d’accompagner
les universités dans leur démarche vers la qualité ou s’il permettrait un
réel changement ou transition dans les pratiques. Actuellement, des
évaluations ont été réalisées pour faire connaitre au personnel de
l’université l’existence de standards de qualité concernant tous les
domaines de la vie universitaire et que toute université devrait les
respecter. Pour que l’assurance qualité puisse être un levier de
changement, des mesures, pour la plupart radicales marquant la rupture
avec les pratiques de gestion traditionnelles dont l’inefficacité n’est
plus à démontrer, doivent être courageusement entreprises. Parmi ces
mesures, il y a lieu de citer : le renforcement des pouvoirs de la cellule
d’assurance qualité, la mise en place d’outils de suivi et de mesure de la
performance et l’instauration d’un système de sanctions/récompenses.

La marchandisation de l’enseignement supérieur représente aujourd'hui une industrie de milliards de dollars. Les universités modernes rivalisent donc pour leur statut et leur classement, pour le recrutement d’étudiants et enseignants et plus particulièrement pour l'obtention de fonds publics ou privés. Cet article a pour objet d’examiner l’émergence du marché comme régulateur de l’enseignement supérieur et d’approfondir deux pratiques commerciales empruntées par les universités modernes : la compétition et l’entreprenariat. Pour l’université algérienne, nous évoquerons sa régulation actuelle, les règlements édités en faveur d’un marché de l’enseignement supérieur ainsi que les principaux obstacles à son institution

cette étude a pour objet l'examen du processus d'accompagnement de six projets par l'incubateur de l'Université de Boumerdes, en vue de les promouvoir par la création de start-up. Nous avons essayé de déterminer comment les porteurs de projets évaluent l'accompagnement qu'ils reçoivent et les contraintes qui limitent l'avancement de leur projet. Nous avons procédé par le recueil d'informations sur le fonctionnement de l'incubateur et la réalisation de 13 entretiens individuels. L'étude a conclu que l'accompagnement ne répond pas encore aux attentes des porteurs de projets. Des contraintes liées au financement, à la disponibilité du matériel ou de l'accompagnateur ainsi que de multiples questions organisationnelles entravent la réalisation des projets.

Autrefois propriété de ses professeurs, l’université se convertit à des degrés divers en entreprise économique, instrument politique et vecteur de la croissance. Cet article a pour but d’examiner, suivant une démarche conceptuelle, le contexte économique, idéologique et politique à l’origine des mutations survenues dans les missions de l’université. Du modèle Humboldtien au modèle entrepreneurial, les finalités de l’université sont passées de l’enseignement et la recherche à la contribution au développement économique suivant une logique utilitariste. Cette logique était jugée par beaucoup d’observateurs comme une dérive et le déclin du sens de l’université. Six orientations majeures caractérisent l’université moderne, dictées par la conjoncture économique et le néolibéralisme, et dont le bien-fondé demeure assez controversé dans la littérature. Il s’agit de : l’efficacité managériale, la conception des formations suivant les logiques de l’employabilité et la professionnalisation, l’enseignement des compétences, la formation à l’entreprenariat, l’accompagnement à la création d’entreprise et la rentabilisation de la recherche. L’étude a conclu que servir l’économie comme finalité n’est pas à remettre en cause mais ce sont les corollaires à cette finalité qui amènent à penser que l’utilitarisme est une dérive. Plus l’université excelle dans la manière d’être « utile » pour les entreprises, et plus sa raison d’être devient confuse. Au lieu de préserver son objet séculaire, former des citoyens intellectuels et les armer pour interroger les choix politiques et économiques de l’État, pour servir le bien commun et la société, l’université subit passivement les choix de l’État et se limite à produire, et non plus former, un capital humain employable au service des entreprises.

Cette étude a pour objet l’examen du concept de professionnalisation en Algérie dans ce qu’il a de commun avec le processus à l’œuvre dans le monde, plus précisément dans les universités américaines, anglo-saxonnes ou européennes. Concept polysémique, la professionnalisation peut renvoyer à un mode de régulation de l’université ou à une orientation dans la conception des offres de formation. Elle est une des conséquences du retrait graduel de l’État du financement de l’université. Parmi ses finalités, adapter la formation aux besoins du marché de travail afin d’entretenir l’employabilité, et former sur les compétences afin d’éduquer les étudiants à intérioriser les valeurs de l’entreprise. Très contestée par la communauté universitaire, elle est perçue comme le moyen d’inféoder l’université à l’entreprise, de morceler les savoirs enseignés et d’accroitre davantage la précarité de l’emploi. L’étude a conclu qu’il existe de faibles similarités entre la professionnalisation à l’œuvre en Algérie et le processus décrit dans la littérature. Unique pourvoyeur de fonds de l’université, l’État maintient le plein pouvoir des universitaires dans la conception des offres de formations. Les entreprises ne sont pas encore en mesure de dicter la politique éducative, elles manifestent une insatisfaction exagérée du produit de l’université mais elles n’ont pas été capables de suggérer quelles formations alternatives. Leurs attentes sont inscrites comme une finalité parmi tant d’autres dans la stratégie déployée par le ministère pour moderniser l’université et accompagner le développement du pays.

Cette recherche a pour objectif de mettre en exergue le rôle de l’État dans la mise en place des institutions destinées à fédérer les innovations, élément fondamental de la compétitivité des entreprises. À partir de l’examen des indicateurs de la compétitivité et de l’innovation en Algérie, nous analyserons les efforts salutaires consentis par l’État, et les entraves qu’il y a lieu d’éradiquer dans l’extrême urgence afin de permettre l'éclosion de la créativité.

(PDF) Innovation et compétitivité des entreprises algériennes le rôle central de l'Etat. Available from: https://www.researchgate.net/publication/351853232_Innovation_et_competitivite_des_entreprises_algeriennes_le_role_central_de_l'Etat [accessed Jun 30 2022].

Plus de trente ans après la transition décidée vers l'économie de marché, l'Algérie ne possède pas encore un tissu industriel dynamique, à l'instar de beaucoup de pays dans la région, et ne réussit pas non plus à réduire sa dépendance des hydrocarbures. La diversification de l'économie se heurte à des contraintes très complexes et que nous allons tenter de les recenser dans cet article. Nous allons également évoquer l'effondrement de l'industrie nationale et citer brièvement quelques mesures prises par l'Etat pour relancer l'industrie.

La diversification énergétique est devenue stratégique pour tous les pays du monde. En Algérie, avec l'épuisement certain des énergies fossiles sur l'horizon de 2030, et la croissance effrénée de la consommation interne, il est urgent de revoir le modèle énergétique du pays. Un programme ambitieux fut lancé en 2011, mais sa mise en oeuvre est ralentie par de multiples barrières liées pour la plupart au rôle qu'exerce l'État et qu'il y a lieu de redéfinir pour accélérer la transition énergétique.

La gestion de l’université avait évolué depuis l’introduction du NMP, du modèle
bureaucratique au mode entrepreneurial, qui constitue le socle de légitimité à la gouvernance. L’université moderne est autonome, la quête permanente de la performance est sa finalité. En Algérie, l’université affronte une multitude de contraintes issues principalement des choix de
politiques, opérés depuis des décennies. La démocratisation de l’enseignement serait la principale entrave à la qualité. parallèlement certaines réformes s’étaient avérées urgentes pour s’inscrire
dans la dynamique internationale en dépit du faible degré d’adaptabilité du contexte du pays. L’introduction de la gouvernance par le conseil d’administration était une de ces réformes. Le but de cet article est de démontrer, à travers l’analyse critique du fonctionnement de l’université et du conseil d’administration, que les conditions requises à la gouvernance ne sont pas réunies. L’autonomie de l’université est dérisoire et le mode entrepreneurial demeure une vision inscrite dans les lois.