Chercheur indépendant / Sciences des discours / Etudes de la conscience / Transe studies / membre du Collectif Chercheuses et chercheurs indépendant.e.s
La capacité de la langue à signifier relève de la nature cognitive et sociale de tout être humain... more La capacité de la langue à signifier relève de la nature cognitive et sociale de tout être humain. Tout sujet parlant est dépositaire et utilisateur de celle-ci. L’aptitude mentale des processus de symbolisation amène à pouvoir partager des unités de déclenchement de la conscience, le langage s’en trouve être la manifestation « émergée ». D’après C. S. Peirce (1978 [1877-1878]), la particularité essentielle du signe, c’est d’être là, désignant ou signifiant quelque chose de présent ou d’absent, que cette chose soit concrète ou abstraite. Le signe indique l’existence d’une chose et représente autre chose1. C. S. Peirce définit le signe comme « […] quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque titre » (ibid. : 121), évoquant la propriété de l’esprit de se manifester dans des entités qui signifient quelque chose, ce que J.-R. Searle problématisera en terme d’intentionnalité (1983). Le signe est le représentant d’autre chose qu’il vise de manière indicielle et évoque à titre de substitut. Il ne représente pas la totalité de la « chose » présente ou absente, mais seulement, par la voie de sélections diverses, la représente d’un certain point de vue ou en vue d’un certain usage pratique. Selon P. Ricoeur, (2008 [1998]), l’intentionnalité est ce caractère général de la conscience dirigée vers l’autre (ibid. : 177), l’autre conscience, l’autre objet...
Le corps et l’environnement sont l’objet de multiples interactions. Celles-ci se font au sein de ... more Le corps et l’environnement sont l’objet de multiples interactions. Celles-ci se font au sein de l’organisme par le système nerveux qui ne génère pas automatiquement une (prise de) conscience (Pillon 2008). Ces interactions que l’on peut dire internes et externes assurent la régulation des fonctions végétatives1. Nous sommes alertés de manière réactive lorsque l’état du corps s’écarte de son état normal, de son autonomie. Cela peut alors s’exprimer par différentes sensations de soif, de faim… de manques et besoins organiques. Précisément, la conscience est une interférence du corps et de ses expériences avec le milieu environnant....
La sémiose est à la source du processus de symbolisation de la pensée. Elle produit les formes qu... more La sémiose est à la source du processus de symbolisation de la pensée. Elle produit les formes qui permettent la signification et la représentation 1. La représentation est formellement produite par le signe qui a une potentialité matérielle (liée au sens, à la sensibilité) et immatérielle (liée à la connexion, à la médiation). La potentialité matérielle serait ce qui existe naturellement, le signe en partagerait les propriétés physiques de formalisation et de sonorité. La potentialité immatérielle serait du domaine du lien entre l'esprit (l'activité mentale) et la projection qui s'exerce à son encontre. L'esprit est médié avec ce qui l'entoure. Il est médié avec l'environnement immédiat (le « ici et maintenant ») et avec l'environnement mémoré, projeté (le « ailleurs et une temporalité autre que le présent »). Le signe projetterait et anticiperait le réel. Il est du monde et dans le monde. Il est coupé, distancié de celui-ci et en même temps dans celui-ci. Il peut être concordant (faire corps), mais aussi discordant, décalé du monde (n'être que corps, autocorporé). De manière paradoxale, la sémiose rend présent l'absent. Le présent est lié à une absence dans le temps et dans l'espace. Ce qui est rendu présent par le signe, dans le temps de son expression-sa représentation-, est distinct de sa réalité : l'objet représenté s'en trouvant absent, ailleurs, sans temporalité précise, en dehors du temps de représentation. C'est parler d'un objet sans que celui-ci soit physiquement, matériellement présent. L'absence est le signe d'un ça a été ou d'un c'est toujours présent ; les deux propositions pouvant se trouver couplées. Le présent de la sémiose-la sémiosis-est une réactualisation signifiante de cette absence. Il y a de manière plus large une interpénétrabilité du présent, du futur et du passé dans une relation intime avec l'absence. Ainsi, le signe peut rendre présent la mort qui dit aussi la vie. Il peut exister au-delà de l'humain et de ses représentations. Il peut signifier le vivant au-delà de la vie humaine, et de son immédiateté. Il peut donner sens à un existant
AU-DELA DE L'EGO de connaissance - La faculté de symboliser est un caractère adaptatif venu tardi... more AU-DELA DE L'EGO de connaissance - La faculté de symboliser est un caractère adaptatif venu tardivement dans l'évolution des espèces. Elle repose sur le pouvoir de se libérer de l'adhérence aux objets, d'interposer une sorte de filtre entre l'organisme et son milieu (Jacob 1970 : 70). Elle permet de donner une forme à ce qui se manifeste empiriquement et mentalement. Elle est un donné commun qui s'inscrit à même le matériau de signification 11. Cette faculté correspondrait à une augmentation de sens dans l'évolution de l'ancêtre de l'Homme (Changeux, dans Changeux/Ricoeur 2008 [1998] : 262). Elle serait liée à des accroissements de performance de l'ordre de la préreprésentation et relèverait d'aptitudes prélinguistiques (Culioli 1990) 2. La capacité adaptative et évolutive d'interagir avec le monde « extérieur » permet aux individus d'être exposé à leur environnement et d'en garder des traces physiologiques 3. Elle permet aussi de coproduire durablement des représentations d'ordre interindividuel rendant le monde habitable mentalement et physiologiquement. Pour le sociologue et philosophe E. Morin (1994), la distance de l'Homme par rapport à lui-même : « cette séparation inouïe entre notre esprit et notre cerveau qui n'en font qu'un, de même qu'entre notre esprit et notre propre être » (ibid. : 203) est à la source de l'acte même de connaissance. Cet acte prend en charge les dualités cognitives esprit/cerveau et esprit/être qui permettent le savoir. Il s'appuie sur les principes d'inhérence, de séparation et d'interrelation (de communication) où il s'agit de séparer et de lier le sujet et l'objet au sein d'un univers commun. En cela, les êtres vivants sont des systèmes fermés (l'intégralité corporelle), mais aussi des systèmes ouverts sur leur environnement dans lequel les êtres vivants puisent matière, énergie, information et organisation. De manière paradoxale mais foncière, « notre autonomie se construit dans et par la Notes en fin de texte
L'occasion m'a été donnée de participer à une séance d'annales akashiques. Inspiré de la philosop... more L'occasion m'a été donnée de participer à une séance d'annales akashiques. Inspiré de la philosophie hindoue, les annales akashiques1, aussi appelées archives ou mémoires akashiques, correspondent à la mémoire du monde en tant que banque de données universelles. Elles sont les mémoires perpétuelles de tout ce qui se produit et s'est jamais produit dans l'espace et dans le temps (Laszlo 2005), soit l'équivalent d'une mémoire quantique. La séance a eu lieu un après-midi et a duré près de quatre heures. Elle s'est tenue chez Babeth, à son domicile, dans son salon. Babeth est une femme d'une cinquantaine d'années. Elle m'a été présentée par une personne de ma famille. Elle a exercé plusieurs années le métier de visiteuse médicale avant de s'orienter vers le développement personnel. Babeth est médium, énergéticienne, formatrice en numérologie karmique2. Elle prodigue aussi des soins spirituels.
Ma découverte de la transe cognitive auto-induite s'est produite dans un cadre collectif, lors d'... more Ma découverte de la transe cognitive auto-induite s'est produite dans un cadre collectif, lors d'un stage organisé par l'Institut Transelab au cours de l'année 2022 et encadré par Corine Sombrun. Une équipe d'accompagnateurs dits facilitateurs et facilitatrices se trouvait à ses côtés. Toutes et tous étaient des transeur.se.s confirmé.e.s. Il et elles étaient psychologue, artiste, formatrice, médecin, chercheuse, chamane. L'équipe ne comptait qu'un seul homme. Ce stage accueillait une vingtaine de futur.e.s transeurs et transeuses. Les trois quarts étaient psychologues (psychologues cliniciens, psychothérapeute, psychologues du travail, en institut médico-social, libéraux, l'un était étudiant en master). Les autres étaient chercheur, pompier, médecin. On comptait onze femmes pour neuf hommes, de tous les âges et de différentes provenances, principalement de France. Certain.e.s des participant.e.s ont déjà connu des expériences de méditation, d'hypnose, d'autohypnose, ou encore des expériences de voyage mental chamanique. Deux des participants ont fait des expériences de transe sous ayahuasca1. Ces expériences étaient conduites par un professionnel de santé, notamment un psychiatre. Ces personnes étaient venues chercher avec l'auto-induction un « autre type de vécu de transe », « plus direct », « plus conscient ». La formation s'est tenue sur deux weekends avec un programme d'une dizaine de transes dont des transes de confort, de « débourrage », de la place, de l'émotion, de sensation, des puissances. Le premier module avait pour le thème : la transformation et le second module celui de l'interaction.
Etre du côté des vulnérables, des dominés, des stigmatisés, des indignes, des perdants, des perdu... more Etre du côté des vulnérables, des dominés, des stigmatisés, des indignes, des perdants, des perdus est une manière d'avoir un regard enrichi sur les situations sociales. C'est un double regard de sa position de défavorisé pour celle de l'autre, défavorisé et favorisé. Seule une position asymétrique peut permettre d'avoir un point de vue démultiplié sur l'environnement politique. Si l'on déplore parce que l'on subit, on déplore parce que l'on sait ce que c'est d'être soumis, non reconnu, mal traité, mal considéré, violenté. Les inégalités sont remarquables en ce qu'elles nous rendent notre humanité forte. Devenus humains, nous voyons celle de l'autre, notre égal, notre semblable déconsidéré. Et il faut croire que la violence subie, la maltraitance-qu'elle soit interpersonnelle, institutionnelle, politique, sociale-a une longue histoire qui prend forme avec ce qui nous fait nous soumettre. L'économique en serait la substance, on tient la vie et la mort, quand on a le pouvoir de faire exister et vivre. On ne tient pas à la vie des autres quand on peut jouer avec leur dignité. C'est cela d'être éclairé, c'est être soi-même malgré soi-même, malgré la vie qu'il faudra avoir, de fait, par force. Ce livre n'a pas été financé grâce à une institution ou un quelconque organisme de recherche. Il a été écrit dans le temps long du labeur, dans une situation qui n'a pas été digne d'un travail de recherche. Il a pu se faire par la seule volonté d'un affranchi, d'un indépendant qui paie dans l'inconfort le prix de sa liberté. La liberté n'existe pas en soi, elle est ce que l'on gagne sur l'oppression, sur l'oppresseur, sur le servile employable. Je remercie tous ceux dont le regard bienveillant m'a fait grandir, et qui malgré les adversités conservent l'être comme centre. Je remercie ceux qui ne m'ont pas permis d'être reconnu institutionnellement de m'avoir donné la liberté de penser contre ce qu'ils représentent, qu'ils en soient remerciés d'être si conforme à l'ordre impossible des choses et vies administrées.
Ce projet traite de l'au-delà dans ses visées référentielles et dans ses ressources mentales1. Il... more Ce projet traite de l'au-delà dans ses visées référentielles et dans ses ressources mentales1. Il traite des au-delà de la pensée rationnelle, de ses manifestations et de ses actions 2. Il cherche à décoloniser3 de manière radicale la raison souveraine et son pendant de rationalité4. Il cherche à la « défamiliariser, c'est-à-dire à la rendre moins présente à elle-même. Savonsnous ce que cela est d'être raisonnable ? Il s'agit le plus souvent d'autre chose, d'une raison incomplète, fragmentée, biaisée ; ou sinon encore d'autoconfirmation spéciste5, d'« erreur de catégorie »6. Ce projet cherche à réintroduire la raison dans sa déculturation, dans ses activités et potentialités de conscience, et de l'y réfléchir. Il s'agit ici de lire la rationalité autrement, dans ses doutes7, dans ses inconsciences, dans ses décorporéités ; rejoignant F. Fourquet sur ce point : « le mystique est parfaitement rationnel » (dans Caillé 2012 : 295). Plus précisément, il s'intéresse aux au-delà, dans leurs ramifications, débifurcations, incommodités, impossibilités8. Il s'intéresse à l'au-delà de la pensée rationnelle...
Les cloisonnements et fixités exprimés en discours restent souvent cachés à la raison
première qu... more Les cloisonnements et fixités exprimés en discours restent souvent cachés à la raison première qui fonctionne à l’évidentialité et pour laquelle se produisent injustice et oppression : « C’est au nom des étiquetages normalisés qu’on opprime et que l’on justifie l’injustice » (Benasayag 2006 : 114). Le caractère construit des étiquetages sociaux pose des autojustifications, des autoréférentialités. La société se dessine en elle-même pour se voir et faire société. Elle devient perceptible dans les termes d’une pensée du contexte (Caillé 2009 : 98), c’est-à-dire dans une position méta d’étude des situations sociopolitiques. Elle est plus précisément portée à l’observation du contexte des contextes quand une représentation conditionne des re-présentations
Cette journée d'étude (suivie de publication) a pour but de mettre au jour le discours racial... more Cette journée d'étude (suivie de publication) a pour but de mettre au jour le discours racialisant sous-jacent qui s'est instutionné depuis de nombreuses années dans l'hexagone. Nous cherchons à établir des ponts dans les singularités et les complémentarités des différents champs d’observation du discours. Les perspectives peuvent s'appuyer sur des observables linguistiques et discursifs, prenant en compte les référenciations sociales. Nous cherchons à associer différentes sémiotiques entre observables linguistiques et conditions socio-discursives de dire
Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations a... more Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer avec les anciennes pour évoluer ensemble. Ce colloque s'intéresse à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et compris dans les discours politiques identitaires
This article deals with identity political discourse in situations of cultural movements, precise... more This article deals with identity political discourse in situations of cultural movements, precisely in situations of migration. It addresses the question of migration through the interpretation of past and in the making events. In this context, it focuses on the perception of Other, and on its representation. As such, it observes spatiotypies in their discursive specificities. Spatiotypies are attributions of power and discourse. They state, mentally and politically, the social life of individuals. The corpus is composed of French newspaper articles, from the middle of 2015 to the end of 2016. This period saw the dismantling of the "Camps de Calais" and the distribution of migrants to other locations on the French territory.
Resumo: Este artigo se inscreve no quadro dos estudos ideológicos que levam em conta a construção... more Resumo: Este artigo se inscreve no quadro dos estudos ideológicos que levam em conta a construção das identidades individuais e coletivas. Ele trata das diferentes definições e estudos da ideologia em suas dimensões históricas, políticas e analíticas. A partir dos escritos de R. Fossaert (1983), ele visa e critica a perspectiva marxista inclinada a conceber a ideologia como " falsa consciência " . As correntes contemporâneas de análise do discurso, anglo-saxãs e francófonas, principalmente a Análise Crítica do Discurso (ACD) e a Análise do discurso " Escola Francesa " (AD/ADF) se ocupam de diferentes observáveis sociocognitivos. Cada uma das correntes observa, à sua maneira e segundo seu domínio de intervenção, aquilo que elas se deram em termos de teorias e de objetos de análise ideológicos. Palavras-chave: Análise do discurso. Cognição política. Ideologia e ideologização. Des/ressubjetivação. Interação sociopolítica. Abstract: This article is in keeping with th...
dos de couv. Sarkozy contre Lévi-Strauss : la culture et l’identité Laurent Bazin Discours nation... more dos de couv. Sarkozy contre Lévi-Strauss : la culture et l’identité Laurent Bazin Discours nationalistes racialistes et techniques politiques de subjectivation Arnaud Richard & Camille Ricaud Des usages ordinaires du « modèle français » dans le cas de l’affaire Kessous : entre normes, conflits et justifications Matthieu Mazzega Portée idéologique de l’hétérogène : la figure de l’immigré dans la presse française Fred Hailon L’identité nationale québécoise, entre le « Nous » et le « Eux », selon la crise des accommodements raisonnables au Québec Sophie-Hélène Goulet Une parole politique « dépolitisée » : analyse textuelle de quelques modalités de communication d’un parti nationaliste suisse Stéphanie Pahud Identité nationale et insécurité dans le discours anti-immigration : une analyse de la propagande visuelle du Front National Monica Colombo & John. E. Richardson Le discours identitaire dans le corpus IntUne : l’exemple de l’Islam Delphine Giuliani-Seguin « Diversité » et consensus ...
La capacité de la langue à signifier relève de la nature cognitive et sociale de tout être humain... more La capacité de la langue à signifier relève de la nature cognitive et sociale de tout être humain. Tout sujet parlant est dépositaire et utilisateur de celle-ci. L’aptitude mentale des processus de symbolisation amène à pouvoir partager des unités de déclenchement de la conscience, le langage s’en trouve être la manifestation « émergée ». D’après C. S. Peirce (1978 [1877-1878]), la particularité essentielle du signe, c’est d’être là, désignant ou signifiant quelque chose de présent ou d’absent, que cette chose soit concrète ou abstraite. Le signe indique l’existence d’une chose et représente autre chose1. C. S. Peirce définit le signe comme « […] quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque titre » (ibid. : 121), évoquant la propriété de l’esprit de se manifester dans des entités qui signifient quelque chose, ce que J.-R. Searle problématisera en terme d’intentionnalité (1983). Le signe est le représentant d’autre chose qu’il vise de manière indicielle et évoque à titre de substitut. Il ne représente pas la totalité de la « chose » présente ou absente, mais seulement, par la voie de sélections diverses, la représente d’un certain point de vue ou en vue d’un certain usage pratique. Selon P. Ricoeur, (2008 [1998]), l’intentionnalité est ce caractère général de la conscience dirigée vers l’autre (ibid. : 177), l’autre conscience, l’autre objet...
Le corps et l’environnement sont l’objet de multiples interactions. Celles-ci se font au sein de ... more Le corps et l’environnement sont l’objet de multiples interactions. Celles-ci se font au sein de l’organisme par le système nerveux qui ne génère pas automatiquement une (prise de) conscience (Pillon 2008). Ces interactions que l’on peut dire internes et externes assurent la régulation des fonctions végétatives1. Nous sommes alertés de manière réactive lorsque l’état du corps s’écarte de son état normal, de son autonomie. Cela peut alors s’exprimer par différentes sensations de soif, de faim… de manques et besoins organiques. Précisément, la conscience est une interférence du corps et de ses expériences avec le milieu environnant....
La sémiose est à la source du processus de symbolisation de la pensée. Elle produit les formes qu... more La sémiose est à la source du processus de symbolisation de la pensée. Elle produit les formes qui permettent la signification et la représentation 1. La représentation est formellement produite par le signe qui a une potentialité matérielle (liée au sens, à la sensibilité) et immatérielle (liée à la connexion, à la médiation). La potentialité matérielle serait ce qui existe naturellement, le signe en partagerait les propriétés physiques de formalisation et de sonorité. La potentialité immatérielle serait du domaine du lien entre l'esprit (l'activité mentale) et la projection qui s'exerce à son encontre. L'esprit est médié avec ce qui l'entoure. Il est médié avec l'environnement immédiat (le « ici et maintenant ») et avec l'environnement mémoré, projeté (le « ailleurs et une temporalité autre que le présent »). Le signe projetterait et anticiperait le réel. Il est du monde et dans le monde. Il est coupé, distancié de celui-ci et en même temps dans celui-ci. Il peut être concordant (faire corps), mais aussi discordant, décalé du monde (n'être que corps, autocorporé). De manière paradoxale, la sémiose rend présent l'absent. Le présent est lié à une absence dans le temps et dans l'espace. Ce qui est rendu présent par le signe, dans le temps de son expression-sa représentation-, est distinct de sa réalité : l'objet représenté s'en trouvant absent, ailleurs, sans temporalité précise, en dehors du temps de représentation. C'est parler d'un objet sans que celui-ci soit physiquement, matériellement présent. L'absence est le signe d'un ça a été ou d'un c'est toujours présent ; les deux propositions pouvant se trouver couplées. Le présent de la sémiose-la sémiosis-est une réactualisation signifiante de cette absence. Il y a de manière plus large une interpénétrabilité du présent, du futur et du passé dans une relation intime avec l'absence. Ainsi, le signe peut rendre présent la mort qui dit aussi la vie. Il peut exister au-delà de l'humain et de ses représentations. Il peut signifier le vivant au-delà de la vie humaine, et de son immédiateté. Il peut donner sens à un existant
AU-DELA DE L'EGO de connaissance - La faculté de symboliser est un caractère adaptatif venu tardi... more AU-DELA DE L'EGO de connaissance - La faculté de symboliser est un caractère adaptatif venu tardivement dans l'évolution des espèces. Elle repose sur le pouvoir de se libérer de l'adhérence aux objets, d'interposer une sorte de filtre entre l'organisme et son milieu (Jacob 1970 : 70). Elle permet de donner une forme à ce qui se manifeste empiriquement et mentalement. Elle est un donné commun qui s'inscrit à même le matériau de signification 11. Cette faculté correspondrait à une augmentation de sens dans l'évolution de l'ancêtre de l'Homme (Changeux, dans Changeux/Ricoeur 2008 [1998] : 262). Elle serait liée à des accroissements de performance de l'ordre de la préreprésentation et relèverait d'aptitudes prélinguistiques (Culioli 1990) 2. La capacité adaptative et évolutive d'interagir avec le monde « extérieur » permet aux individus d'être exposé à leur environnement et d'en garder des traces physiologiques 3. Elle permet aussi de coproduire durablement des représentations d'ordre interindividuel rendant le monde habitable mentalement et physiologiquement. Pour le sociologue et philosophe E. Morin (1994), la distance de l'Homme par rapport à lui-même : « cette séparation inouïe entre notre esprit et notre cerveau qui n'en font qu'un, de même qu'entre notre esprit et notre propre être » (ibid. : 203) est à la source de l'acte même de connaissance. Cet acte prend en charge les dualités cognitives esprit/cerveau et esprit/être qui permettent le savoir. Il s'appuie sur les principes d'inhérence, de séparation et d'interrelation (de communication) où il s'agit de séparer et de lier le sujet et l'objet au sein d'un univers commun. En cela, les êtres vivants sont des systèmes fermés (l'intégralité corporelle), mais aussi des systèmes ouverts sur leur environnement dans lequel les êtres vivants puisent matière, énergie, information et organisation. De manière paradoxale mais foncière, « notre autonomie se construit dans et par la Notes en fin de texte
L'occasion m'a été donnée de participer à une séance d'annales akashiques. Inspiré de la philosop... more L'occasion m'a été donnée de participer à une séance d'annales akashiques. Inspiré de la philosophie hindoue, les annales akashiques1, aussi appelées archives ou mémoires akashiques, correspondent à la mémoire du monde en tant que banque de données universelles. Elles sont les mémoires perpétuelles de tout ce qui se produit et s'est jamais produit dans l'espace et dans le temps (Laszlo 2005), soit l'équivalent d'une mémoire quantique. La séance a eu lieu un après-midi et a duré près de quatre heures. Elle s'est tenue chez Babeth, à son domicile, dans son salon. Babeth est une femme d'une cinquantaine d'années. Elle m'a été présentée par une personne de ma famille. Elle a exercé plusieurs années le métier de visiteuse médicale avant de s'orienter vers le développement personnel. Babeth est médium, énergéticienne, formatrice en numérologie karmique2. Elle prodigue aussi des soins spirituels.
Ma découverte de la transe cognitive auto-induite s'est produite dans un cadre collectif, lors d'... more Ma découverte de la transe cognitive auto-induite s'est produite dans un cadre collectif, lors d'un stage organisé par l'Institut Transelab au cours de l'année 2022 et encadré par Corine Sombrun. Une équipe d'accompagnateurs dits facilitateurs et facilitatrices se trouvait à ses côtés. Toutes et tous étaient des transeur.se.s confirmé.e.s. Il et elles étaient psychologue, artiste, formatrice, médecin, chercheuse, chamane. L'équipe ne comptait qu'un seul homme. Ce stage accueillait une vingtaine de futur.e.s transeurs et transeuses. Les trois quarts étaient psychologues (psychologues cliniciens, psychothérapeute, psychologues du travail, en institut médico-social, libéraux, l'un était étudiant en master). Les autres étaient chercheur, pompier, médecin. On comptait onze femmes pour neuf hommes, de tous les âges et de différentes provenances, principalement de France. Certain.e.s des participant.e.s ont déjà connu des expériences de méditation, d'hypnose, d'autohypnose, ou encore des expériences de voyage mental chamanique. Deux des participants ont fait des expériences de transe sous ayahuasca1. Ces expériences étaient conduites par un professionnel de santé, notamment un psychiatre. Ces personnes étaient venues chercher avec l'auto-induction un « autre type de vécu de transe », « plus direct », « plus conscient ». La formation s'est tenue sur deux weekends avec un programme d'une dizaine de transes dont des transes de confort, de « débourrage », de la place, de l'émotion, de sensation, des puissances. Le premier module avait pour le thème : la transformation et le second module celui de l'interaction.
Etre du côté des vulnérables, des dominés, des stigmatisés, des indignes, des perdants, des perdu... more Etre du côté des vulnérables, des dominés, des stigmatisés, des indignes, des perdants, des perdus est une manière d'avoir un regard enrichi sur les situations sociales. C'est un double regard de sa position de défavorisé pour celle de l'autre, défavorisé et favorisé. Seule une position asymétrique peut permettre d'avoir un point de vue démultiplié sur l'environnement politique. Si l'on déplore parce que l'on subit, on déplore parce que l'on sait ce que c'est d'être soumis, non reconnu, mal traité, mal considéré, violenté. Les inégalités sont remarquables en ce qu'elles nous rendent notre humanité forte. Devenus humains, nous voyons celle de l'autre, notre égal, notre semblable déconsidéré. Et il faut croire que la violence subie, la maltraitance-qu'elle soit interpersonnelle, institutionnelle, politique, sociale-a une longue histoire qui prend forme avec ce qui nous fait nous soumettre. L'économique en serait la substance, on tient la vie et la mort, quand on a le pouvoir de faire exister et vivre. On ne tient pas à la vie des autres quand on peut jouer avec leur dignité. C'est cela d'être éclairé, c'est être soi-même malgré soi-même, malgré la vie qu'il faudra avoir, de fait, par force. Ce livre n'a pas été financé grâce à une institution ou un quelconque organisme de recherche. Il a été écrit dans le temps long du labeur, dans une situation qui n'a pas été digne d'un travail de recherche. Il a pu se faire par la seule volonté d'un affranchi, d'un indépendant qui paie dans l'inconfort le prix de sa liberté. La liberté n'existe pas en soi, elle est ce que l'on gagne sur l'oppression, sur l'oppresseur, sur le servile employable. Je remercie tous ceux dont le regard bienveillant m'a fait grandir, et qui malgré les adversités conservent l'être comme centre. Je remercie ceux qui ne m'ont pas permis d'être reconnu institutionnellement de m'avoir donné la liberté de penser contre ce qu'ils représentent, qu'ils en soient remerciés d'être si conforme à l'ordre impossible des choses et vies administrées.
Ce projet traite de l'au-delà dans ses visées référentielles et dans ses ressources mentales1. Il... more Ce projet traite de l'au-delà dans ses visées référentielles et dans ses ressources mentales1. Il traite des au-delà de la pensée rationnelle, de ses manifestations et de ses actions 2. Il cherche à décoloniser3 de manière radicale la raison souveraine et son pendant de rationalité4. Il cherche à la « défamiliariser, c'est-à-dire à la rendre moins présente à elle-même. Savonsnous ce que cela est d'être raisonnable ? Il s'agit le plus souvent d'autre chose, d'une raison incomplète, fragmentée, biaisée ; ou sinon encore d'autoconfirmation spéciste5, d'« erreur de catégorie »6. Ce projet cherche à réintroduire la raison dans sa déculturation, dans ses activités et potentialités de conscience, et de l'y réfléchir. Il s'agit ici de lire la rationalité autrement, dans ses doutes7, dans ses inconsciences, dans ses décorporéités ; rejoignant F. Fourquet sur ce point : « le mystique est parfaitement rationnel » (dans Caillé 2012 : 295). Plus précisément, il s'intéresse aux au-delà, dans leurs ramifications, débifurcations, incommodités, impossibilités8. Il s'intéresse à l'au-delà de la pensée rationnelle...
Les cloisonnements et fixités exprimés en discours restent souvent cachés à la raison
première qu... more Les cloisonnements et fixités exprimés en discours restent souvent cachés à la raison première qui fonctionne à l’évidentialité et pour laquelle se produisent injustice et oppression : « C’est au nom des étiquetages normalisés qu’on opprime et que l’on justifie l’injustice » (Benasayag 2006 : 114). Le caractère construit des étiquetages sociaux pose des autojustifications, des autoréférentialités. La société se dessine en elle-même pour se voir et faire société. Elle devient perceptible dans les termes d’une pensée du contexte (Caillé 2009 : 98), c’est-à-dire dans une position méta d’étude des situations sociopolitiques. Elle est plus précisément portée à l’observation du contexte des contextes quand une représentation conditionne des re-présentations
Cette journée d'étude (suivie de publication) a pour but de mettre au jour le discours racial... more Cette journée d'étude (suivie de publication) a pour but de mettre au jour le discours racialisant sous-jacent qui s'est instutionné depuis de nombreuses années dans l'hexagone. Nous cherchons à établir des ponts dans les singularités et les complémentarités des différents champs d’observation du discours. Les perspectives peuvent s'appuyer sur des observables linguistiques et discursifs, prenant en compte les référenciations sociales. Nous cherchons à associer différentes sémiotiques entre observables linguistiques et conditions socio-discursives de dire
Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations a... more Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer avec les anciennes pour évoluer ensemble. Ce colloque s'intéresse à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et compris dans les discours politiques identitaires
This article deals with identity political discourse in situations of cultural movements, precise... more This article deals with identity political discourse in situations of cultural movements, precisely in situations of migration. It addresses the question of migration through the interpretation of past and in the making events. In this context, it focuses on the perception of Other, and on its representation. As such, it observes spatiotypies in their discursive specificities. Spatiotypies are attributions of power and discourse. They state, mentally and politically, the social life of individuals. The corpus is composed of French newspaper articles, from the middle of 2015 to the end of 2016. This period saw the dismantling of the "Camps de Calais" and the distribution of migrants to other locations on the French territory.
Resumo: Este artigo se inscreve no quadro dos estudos ideológicos que levam em conta a construção... more Resumo: Este artigo se inscreve no quadro dos estudos ideológicos que levam em conta a construção das identidades individuais e coletivas. Ele trata das diferentes definições e estudos da ideologia em suas dimensões históricas, políticas e analíticas. A partir dos escritos de R. Fossaert (1983), ele visa e critica a perspectiva marxista inclinada a conceber a ideologia como " falsa consciência " . As correntes contemporâneas de análise do discurso, anglo-saxãs e francófonas, principalmente a Análise Crítica do Discurso (ACD) e a Análise do discurso " Escola Francesa " (AD/ADF) se ocupam de diferentes observáveis sociocognitivos. Cada uma das correntes observa, à sua maneira e segundo seu domínio de intervenção, aquilo que elas se deram em termos de teorias e de objetos de análise ideológicos. Palavras-chave: Análise do discurso. Cognição política. Ideologia e ideologização. Des/ressubjetivação. Interação sociopolítica. Abstract: This article is in keeping with th...
dos de couv. Sarkozy contre Lévi-Strauss : la culture et l’identité Laurent Bazin Discours nation... more dos de couv. Sarkozy contre Lévi-Strauss : la culture et l’identité Laurent Bazin Discours nationalistes racialistes et techniques politiques de subjectivation Arnaud Richard & Camille Ricaud Des usages ordinaires du « modèle français » dans le cas de l’affaire Kessous : entre normes, conflits et justifications Matthieu Mazzega Portée idéologique de l’hétérogène : la figure de l’immigré dans la presse française Fred Hailon L’identité nationale québécoise, entre le « Nous » et le « Eux », selon la crise des accommodements raisonnables au Québec Sophie-Hélène Goulet Une parole politique « dépolitisée » : analyse textuelle de quelques modalités de communication d’un parti nationaliste suisse Stéphanie Pahud Identité nationale et insécurité dans le discours anti-immigration : une analyse de la propagande visuelle du Front National Monica Colombo & John. E. Richardson Le discours identitaire dans le corpus IntUne : l’exemple de l’Islam Delphine Giuliani-Seguin « Diversité » et consensus ...
Chercheur… d’emploi - Ce texte est la chronique d'un parcours d'études et de recherche sous viol... more Chercheur… d’emploi - Ce texte est la chronique d'un parcours d'études et de recherche sous violences institutionnelles et sociales. "Je me rappelle la première fois où je fus amené à rencontrer un professeur d’université. Je montais les escaliers du premier étage de la faculté de lettres de Poitiers quand devant son bureau un homme d’un certain âge discutait avec une étudiante. La conversation tenait sur quelques notions dont, à l’époque, je n’avais pas teneur. Ma première impression fut que j’entrais dans un monde de sens mais que celui-ci m’échappait...."
Paul Jean suit le parcours d’un personnage dans sa quête désabusée de l’autre et du monde social ... more Paul Jean suit le parcours d’un personnage dans sa quête désabusée de l’autre et du monde social qui l’entoure : ne trouvant que soi et sa finitude. La relation du personnage à l’altérité revient à interroger le sens qui se trouve en perte de lui-même. L’individu ne s’en trouve que plus libéré des conventions qui font socle commun. Paul Jean est un conte politique par son traitement langagier ; il questionne la vie libérale, ce qu’elle fait au langage, aux individus et à la société dans son entier.
Dans un monde aux multiples et diverses sollicitations sociales, la conscience peut être prise à ... more Dans un monde aux multiples et diverses sollicitations sociales, la conscience peut être prise à défaut. Elle peut manquer d'attention et ne pas déceler les modes de répétition du politique. Les analyses qui pensent les discours permettent de constater des réplications dans les répétitions : celles-ci sont autant de continuités idéologiques dans les représentations politiques. Elles permettent de révéler les représentations qui font la vie sociétale. Par la représentation, les discours réactualisent un donné d'existence sociale et en même temps ignorent, occultent d'autres réalités. Consciemment ou pas, ils laissent dans l'ombre et détournent notre regard. Les analyses de ce livre sont envisagées dans un continuum idéologique des discours des quatre dernières campagnes présidentielles, de 2002 à 2017.
Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir
les territoires et leurs relati... more Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer avec les anciennes pour évoluer ensemble. Nous voudrions ici nous intéresser à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et compris dans les discours politiques identitaires
Que pensent les sociétés ? Comment pensent-elles ? Que pouvons-nous entendre de ce qu’elles disen... more Que pensent les sociétés ? Comment pensent-elles ? Que pouvons-nous entendre de ce qu’elles disent ? En quoi les entités de discours sont-elles des entités sociétales ? Quelles sont les conditions politiques et de savoir de la discursivité ? Comment opère la re-présentation politique et médiatique ? Pour quelle présence et logique de sens ? (4e de couv.) Cet essai s’attache aux formes politiques des discours de société. Il cherche à dresser un état de la question des études politiques et cognitives du discours ; à travers elles, il questionne les ruptures de la représentativité. Il éprouve à partir d’éléments critiques, théoriques et pratiques, les théories de la cognition politique. Les études de cet ouvrage recouvrent une période de 2002 à 2017 qui incluent les discours des campagnes électorales, observés et analysés en continu. Dans cette étude, les discours médiatiques et politiques sont définis comme interprétants mondains.
Le phénomène de la stéréotypie est l’objet de multiples études dans divers domaines scientifiques... more Le phénomène de la stéréotypie est l’objet de multiples études dans divers domaines scientifiques. Le stéréotype en tant que représentation intéresse l’anthropologie, la psychologie, la sociologie, l’histoire des arts, etc. La littérature l’aborde du point de vue stylistique. La linguistique et l’analyse de discours s’intéressent à son fonctionnement dans la production du sens. Le stéréotype est un objet transdisciplinaire qui convoque toutes sortes de réflexions croisées.
Plus spécifiquement, lestéréotype au sens de schème (de processus mental) ou de formule figée apparaît au XXe siècle. Il devient dès les années 20 un centre d’intérêt pour les sciences humaines et sociales. C'est le publiciste américain Walter Lippmann qui a le premier introduit la notion de stéréotype dans son ouvrage Opinion publique en 1922. Celui-ci désigne par ce terme les images qui médiatisent le rapport des individus au réel, soit des représentations toutes faites, des schèmes culturels préexistants, à l'aide desquels chacun filtre la réalité ambiante. Selon W. Lippmann, ces images sont indispensables à la vie en société. Sans elles, il serait impossible à l’individu de comprendre le réel, de le catégoriser ou d'agir sur lui. Dans ses définitions courantes, le stéréotype est associé aux clichés, aux idées reçues, aux formes figées de l’expression (langue de bois) ou de la pensée (lieux communs). Il désigne plus généralement toute formule de langage et de représentation dénuée d’originalité et appartenant à tout le monde, l’« opinion toute faite, sans spécificité ». [...]
Après une journée d’étude en 2011 et un numéro thématique de la revue Le discours et la langue en... more Après une journée d’étude en 2011 et un numéro thématique de la revue Le discours et la langue en 2012 sur le « Discours politique identitaire » , nous avons souhaité prolonger la réflexion autour du discours politique et la notion d’identité qui le traverse en l’appliquant de manière élargie aux médias. C’est l’objet de cet ouvrage qui s’intéresse au discours politique identitaire dans les médias.
Une journée d’études s’est tenue, dans ce sens, au mois d’avril 2014 à l’université de Tlemcen, en collaboration avec l’Observatoire des Pratiques Médiatiques Émergentes (OPME) de l’UMR 5267 Praxiling CNRS & université Paul-Valéry Montpellier. Elle a réuni plusieurs chercheurs, français et algériens principalement, et a permis des réflexions conjointes, satisfaisant l’idée d’une recherche en action et en partage. Il nous semblait que la question identitaire en Algérie, en France, mais aussi ailleurs également, connaissait de nouvelles implications de part et d’autre des territoires, des continents, des nationalités. Il nous semblait que l’observation partagée et associée permettrait de mieux comprendre les implications analytiques de deux histoires en miroir.
Aussi, dans ce projet à multiples facettes, humaine, interculturelle, collaborative, analytique - tourné vers l’entre-culture - nous avons cherché à couvrir des territoires ouverts sur la Méditerranée, sur l’Europe, et plus encore sur les Amériques.
À la lecture des premières intentions, il nous a semblé qu’il faille aujourd’hui continuer à observer les environnements géopolitiques et leurs tenants sociodiscursifs à la lumière de ce qui dessine entre territoires et acteurs de ceux-ci. L’historique devait alors être pris en compte dans ce qui se façonne et se délimite entre discours et identités, savoirs et repères sociaux culturellement situés.
Je partirais d'une perspective générale autour de la cognition politique (Hailon 2014a, 2017) pou... more Je partirais d'une perspective générale autour de la cognition politique (Hailon 2014a, 2017) pour établir un lien avec le geste critique du Discours politique identitaire, applicable à l'analyse des discours des médias et du politique. La cognition politique sera observée à partir de notions-cadre telles que l'hégémonie, le dispositif, l'idéologie. Les acceptions de l'idéologie pourront être mises en perspective avec les différents courants français et anglo-saxons de l'analyse du discours (ADF/CDA/CDS/DHA 1) jusqu'à la Théorie politique du discours de l'Ecole de l'Essex 2. De même, l'analyse identitaire du discours médiatique et politique pourra être abordée dans la perspective des savoirs hégémoniques dont se chargent et portent les discours, soit un espace de négociation et de confrontation, de ressemblance et de différences des idées et représentations en cours. Des exemples dans des corpus de presse et dans des corpus politiques éclaireront les notions en appui aux démonstrations et analyses.
Les spatiotypies sont des positionnements et des déplacements mentaux dans l’éco-égo-système des ... more Les spatiotypies sont des positionnements et des déplacements mentaux dans l’éco-égo-système des individus. Elles sont liées à des modes de compréhension socialement et culturellement repérés qui valent pour cadre de vie et de pensée. En tant qu’ensemble de caractéristiques socio-normées, elles sont en lien avec les notions d’identité, de territoire et de pouvoir. Elles font état de la vie sociale et des relations politiquement et culturellement situées des individus.
La pensée figée ou la « comédie macabre » du discours Selon H. Arendt, dans « La vie de l'esprit.... more La pensée figée ou la « comédie macabre » du discours Selon H. Arendt, dans « La vie de l'esprit. La pensée » (1981), le phénomène du mal dont le nazisme1 fut un des puissants instigateurs et représentants doit être associé au « manque de pensée », au « langage bourré de clichés » (ibid. : 19). Le mal est lié au langage figé dans la pensée et à une pensée figée dans le langage. Ce double déficit cognitif, cet « avarisme cognitif », a conduit l'humanité à une « comédie macabre » (ibid.). Les manques faits à la pensée passent par du réitérable à l'envi tant la forme de la pensée et le sens langagier semblent prédéfinis et extraits de toute événementialisation2. Ces manques sont une paresse de l'esprit qui masque la réalité et finalement la défait :
Les enjeux de la « compromission » dans les débats sur la laïcité aujourd'hui en France Fred Hail... more Les enjeux de la « compromission » dans les débats sur la laïcité aujourd'hui en France Fred Hailon – Université de Montpellier / OPME Praxiling UMR 5267 CNRS « Laïcité de compromis » ou « laïcité de compromissions », les débats sur la laïcité en France sont aujourd'hui les enjeux de questionnements autour de la place de la religion musulmane dans la société hexagonale. Ces débats sont le lieu d'interrogations sur les compromis ou les compromissions qui doivent s'exercer au sein de la République, les cadres juridiques pouvant s'en trouver changés. Le rapport sur l'intégration remis en novembre 2013, par un ensemble d'experts à Jean-Marc Ayraut, alors premier ministre, fait état d'une « laïcité inclusive » qui doit permettre de repenser la politique d'intégration qu'il s'agisse du voile à l'école et à l'Université, des repas de substitution dans les cantines ou encore de programmes scolaires qui doivent « intégrer, dès l'école primaire, l'histoire des mouvements de population, ceux liés à l'esclavage et à la traite négrière, aux colonisations… » Dans un mouvement inverse, des cristallisations s'exercent qui dénoncent les « compromissions antirépublicaines », des propositions « néo-républicaines » et revendiquent une « laïcité radicale » excluant toute transformation confessionnelle sociétale. Aussi, nous souhaitons nous interroger sur les enjeux politiques de la compromission en France, notamment à travers les discours médiatiques et institutionnels relatant les débats en question. Il s'agit d'enjeux de sens commun quand la polémique est le lieu d'ajustement, de modification et de dépassement de celui-ci. Tout un champ sémantique de la contestation, de la modération ou de la résolution se joue de l'entente à avoir sur le sens laïc des choses. L'espace national cherche ainsi à définir sa propre viabilité socioculturelle s'en remettant parfois à des enjeux identitaires stigmatisant. Les débats sur la laïcité semblent être à un tournant du vivre-ensemble interculturel en France.
L'émergence du toponyme Poitiers apparait dans la presse hexagonale dans des contextes particulie... more L'émergence du toponyme Poitiers apparait dans la presse hexagonale dans des contextes particuliers. Poitiers est la figure à partir de la laquelle se construit un point de vue mémoriel spécifique, le toponyme servant de caution identitaire (Blanc et Nadin 2015). Celui-ci permet un discours axiologiquement réitérable, sans justification. Il fonctionnerait comme stéréotypie doxique. En tant qu'argumentaire idéologique, le toponyme Poitiers donnerait des lignes directrices de significations (Orlandi 2011 : 37) et fixerait les sens politiques. Dans notre étude, la stéréotypie est associée aux idées figées, de l'autre ou de soi-même, sans pour autant que celles-ci soient vérifiées ni dans sa véracité, ni dans sa généralité (Amossy et Herschberg-Pierrot 1997 : 28). La doxa est elle définie comme l'ensemble des opinions communes qu'ils s'agissent de croyances, d'évidences partagées ou de préjugés à visée idéologique (Guibert 2007 : 122-123, Sarfati 2011). Les stéréotypies doxiques permettent de structurer communément l'univers de compréhension, devenant mémoire collective constituée. Elles permettent la socialité des sens, dans une mise en communauté des discours qui se fait sens commun. Aussi, nous souhaitons observer les formes d'émergence du discours sur Poitiers et étudier la circulation du sens doxique à travers les évocations de Poitiers, et plus spécifiquement de Charles Martel et 732. Si l'on parle de Poitiers dans les discours identitaires extrémistes, il faut aussi remarquer que l'on parle du discours extrémiste en évoquant Poitiers. Celui-ci se perpétue ainsi. Il faut noter les agencements, convergences des sens quand le discours sur Poitiers se fait discours de Poitier. Le « discours sur » réduit, borne, discipline la mémoire. Le discours plurivoque devient discours univoque, réduit au même sémantique. Notre corpus est hétérogène du point de vue de la représentation institutionnelle (médias et politiques hexagonales). Il est hybride concernant le support de transcription (papier et numérique) et le genre rédactionnel (articles de presse, commentaires d'internautes, argumentaires de personnels politiques). Il va de septembre 2001 (au lendemain des événements du 11 septembre aux Etats-Unis) jusqu'à janvier 2015 (au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo en France).
A partir des études en cognition sociale, nous souhaitons analyser les modes de production et de... more A partir des études en cognition sociale, nous souhaitons analyser les modes de production et de représentations des savoirs politiques dans le cadre de campagnes électorales. Nous le faisons en considérant certains observables factuels des discours politiques. Ces observables sous forme de représentations sémantiques font droit au monde mental subjectif et à sa structure réflexive. Elles procèdent également d'une structure formelle qui correspond à une propriété objective de l'esprit.
Étude(s) de cognition politique est une synthèse raisonnée d’articles scientifiques, originaux ou... more Étude(s) de cognition politique est une synthèse raisonnée d’articles scientifiques, originaux ou refondus, de Fred HAILON, qui rassemblent ses recherches sur la cognition politique et sur les discours médiatiques et politiques. Par ce choix, l’auteur met en évidence l’hétérogénéité des sujets traités, tout en fournissant une clé de lecture basée sur une homogénéité des analyses et sur la mise en scène, par une approche cognitivo-culturelle et transdisciplinaire, des formes politiques des discours de société. C’est pourquoi le corpus utilisé par HAILON est varié tant par support (papier et numérique) que par genre (presse papier ; tracts politiques ; commentaires d’internautes ; documents institutionnels ; médiations numériques ; argumentaires politiques). Il s’étend sur quinze années (2002-2017) et cumule, au niveau international, les attaques terroristes de septembre 2001 aux États-Unis, les crises migratoires des Haïtiens et les guerres de Syrie, Lybie et Iraq ; au niveau national, les campagnes pour les élections présidentielles en France de 2002 à 2017 ; au niveau local, les élections cantonales et régionales françaises de 2015 et des événements liés à la ville de Poitiers...
Étude(s) de cognition politique, écrit par Fred Hailon, aborde le thème de la construction de l’i... more Étude(s) de cognition politique, écrit par Fred Hailon, aborde le thème de la construction de l’identité dans les groupes humains à travers le langage, le discours, l’information et la circulation sociale des messages politiques transmis par les médias. Le mot « cognition » indique non seulement le sujet du livre, mais surtout son a priori. Celui selon lequel l’information constituerait, par le discursif et par le symbolique, la base empirique d’une activité concernant principalement l’intelligence humaine, qui s’exprime sciemment à travers des processus que nous pouvons configurer comme « traitement de l’information ». C’est donc surtout la nature mentale, consciente ou le plus souvent inconsciente de cette activité générale, qui justifie l’usage du mot. [...]
This work aims to discuss the results of a study recently published in France: Étude(s) de cognit... more This work aims to discuss the results of a study recently published in France: Étude(s) de cognition politique written by Fred Hailon (2017). The working hypothesis is that the discourse " socially institutes " the subject, as well as the subject " socially institutes " the discourse. This problematic subject-discourse nexus therefore seems to activate a phenomenon of multiple sense, rich in cross-implications, because the discourse also establishes, in turn, " social sense ". This would mean (if we correctly interpret it) that there is a fundamental semantics of the discourse that dynamically intervenes in the collective production of social concepts, schemes, categorizations. Abstrakt Cieľom tejto štúdie je diskutovať o výsledkoch nedávno zverejnenej štúdie vo Francúzsku: Étude(s) de cognition politique [Štúdia(-ie) o politickej kognícii], ktorej autorom je Fred Hailon (2017). Vychádzame z hypotézy, že diskurz " sociálne utvára " subjekt, rovnako ako subjekt " sociálne utvára " diskurz. Zdá sa, že toto problematické prepojenie subjekt-diskurz teda aktivuje fenomén viacnásobného významu, bohatý na križujúce sa dôsledky, pretože diskurz zase naopak konštituuje " spoločenský význam ". To by znamenalo (ak to správne interpretujeme), že existuje základná sémantika diskurzu, ktorá dynamicky zasahuje do kolektívnej tvorby spoločenských konceptov, schém, kategorizácií.
À la lecture de cet ouvrage traitant de la question des identités, il est frappant de remarquer q... more À la lecture de cet ouvrage traitant de la question des identités, il est frappant de remarquer que les identités n’émergent que dans des situations de conflits plus ou moins ouverts ou latents. Sous la direction d’Arnaud Richard, Fred Hailon et Nahida Guellil, Le discours politique identitaire dans les médias réunit des contributions qui mettent en évidence ce constat : l’identité ne s’affirme que là où elle est ignorée, reniée, piétinée ou stigmatisée. Les contributions montrent comment les médias construisent ou diffusent des identités prises en charge par les politiques dans leurs discours ; comment à partir des déclarations de ceux-ci, les hommes et les femmes des médias participent à la (dé)construction des identités sociales, politiques, raciales, culturelles, etc. URL : http://questionsdecommunication.revues.org/10940
L’objectif de cette journée d'étude sera de confronter les différents travaux portant sur les mot... more L’objectif de cette journée d'étude sera de confronter les différents travaux portant sur les mots en discours, entre dimension descriptive et critique, en invitant les chercheurs à illustrer leur positionnement par des données empiriques orales ou écrites (qu’il s’agisse de corpus médiatiques, politiques, littéraires, etc.). Entre les approches qui se focalisent davantage sur la matérialité de formes linguistiques et leurs fonctionnements discursifs, plus explicitement ancrées dans les sciences du langage, et celles qui abordent la construction du sens d’un point de vue plus herméneutique, inspirées d’autres disciplines (sociologie, anthropologie, sciences politiques, histoire, etc.), nous souhaitons poser la question du positionnement même du chercheur vis-à-vis de son objet d’étude. Nous invitons les contributeurs à se situer sur un continuum entre une analyse de discours plus descriptive et une qui aurait une visée davantage critique, ouvrant, éventuellement, sur un geste politique [...].
Programme "Le discours politique identitaire face aux migrations"
- 20 et 21 oct. 2017 - Montpel... more Programme "Le discours politique identitaire face aux migrations" - 20 et 21 oct. 2017 - Montpellier
Cher - e - s collègues,
Rappel. La revue Studii de lingvistică a lance un appel à contributions... more Cher - e - s collègues,
Rappel. La revue Studii de lingvistică a lance un appel à contributions sur le thème « Le discours politique identitaire face aux migrations ». Les contributions retenues seront réunies dans le numéro 8/2018 de la revue, qui sera coordonné par M. Sandré, A. Richard et F. Hailon (Université de Toulon & Université de Montpellier). Nous vous rappelons que le delai de reception des propositions est le 30 avril 2017. Veuillez trouver ci-joint l'appel à contributions ; sinon voir : http://studiidelingvistica.uoradea.ro/
Appel à contribution pour le numéro 8 de la revue Studii de lingvistica (2018)
et participation à... more Appel à contribution pour le numéro 8 de la revue Studii de lingvistica (2018) et participation à une Journée d’étude le 20-21 octobre 2017 à Montpellier Coordinateurs: M. Sandré, A. Richard, F. Hailon (english call for papers below) Le discours politique identitaire face aux migrations Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer avec les anciennes pour évoluer ensemble. Nous voudrions ici nous intéresser à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et compris dans les discours politiques identitaires.
Journée d'étude « La stéréotypie des altérités » 18 novembre 2016 – Limoges Programme Accueil (9h... more Journée d'étude « La stéréotypie des altérités » 18 novembre 2016 – Limoges Programme Accueil (9h30-9h45) Mot de bienvenue (9h45-9h50) 9h50-10h10 : Ramon MARTI SOLANO (Université de Limoges) : La stéréotypie dans les grands corpus de l'anglais. 10h10-10h30 : Michel LAMBERT et Diana CRETU MILLOGO (Université de Poitiers) : Stéréotypie lexicale dans les instructions officielles et les manuels d'anglais pour l'école primaire. 10h30-10h45 : discussion Pause-café (10h45-11h) 11h00-11h20 : Elena AKBORISOVA (Inalco Paris) : Stéréotypes linguistiques – source de la dissymétrie bilingue : cas des verbes russes « жениться» et «выходить замуж» et le verbe français « se marier ». 11h20-11h40 : Michele PAOLINI (Université de Bratislava) : Le stéréotype du Gitan dans les dictionnaires en France, en Italie et en Espagne. Pour une comparaison en diachronie. 11h40-12h00 : Vincent HUGOU (Université de Tours) : Quelles représentations de l'anglais américain dans les ouvrages sur la langue anglaise (grammaires et lexiques), à destination d'un public francophone ? 12h00-12h20 : discussion Déjeuner (traiteur) (12h20-13h30) 13h30h-13h50 : Bert PEETERS (Université de Canberra) : Du bon usage des stéréotypes en cours de FLE : le cas de l'ethnolinguistique appliquée. 13h50-14h10 Nathalia LAMPREA ABRIL (Université de Nantes) : Le stéréotype comme préconstruit : construction discursive de la notion de francophonie chez des enseignants non francophones.
Discours de transe, discours en transe (expérience de mort, connexion avec l'au-delà, vécus mysti... more Discours de transe, discours en transe (expérience de mort, connexion avec l'au-delà, vécus mystiques et autres états de discours modifiés)
Cette journée d'étude cherche à explorer les manifestations discursives des Etats modifiés de conscience (EMC). Elle cherche à explorer les phénomènes de dissociation des référencialités, actions et manifestations. C'est aux potentialités mentales, aux ressources corporelles et de l'esprit, aux modes d'expressions, aux processus de représentation et d'interprétations ; c'est aux faits d'être présent à son propre esprit (Varela et al. 1993) que nous pensons. Les « états modifiés de conscience » (EMC) rassemblent un certain nombre d'expériences au cours desquelles le sujet a l'impression que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle et qu'il vit un autre rapport au monde, à lui-même, à son corps, à son identité (Lapassade 1986, Varela 19935). Ses états ouvriraient vers de nouvelles potentialités cognitives, ils permettraient de mieux comprendre le mécanisme de la conscience. Les stratégies de survie du cerveau font que nous serions mieux concentrés, plus forts (Hulin 1985). Nous ne ressentirions plus la douleur. Nos gestes seraient incontrôlés, de même que nous produirions des sons sans signification. Tout individu a vécu ou serait susceptible de vivre ces états notamment à travers des situations quotidiennes. La modification de la conscience entraîne des changements perceptuels et émotionnels qui conduisent à des significations modifiées de perceptions réelles.
L'analyse du discours entre description et geste critique L'objectif de cette journée d'études se... more L'analyse du discours entre description et geste critique L'objectif de cette journée d'études sera de confronter les différents travaux portant sur les mots en discours, entre dimension descriptive et critique, en invitant les chercheurs à illustrer leur positionnement par des données empiriques orales ou écrites (qu'il s'agisse de corpus médiatiques, politiques, littéraires, etc.). Entre les approches qui se focalisent davantage sur la matérialité de formes linguistiques et leurs fonctionnements discursifs, plus explicitement ancrées dans les sciences du langage, et celles qui abordent la construction du sens d'un point de vue plus herméneutique, inspirées d'autres disciplines (sociologie, anthropologie, sciences politiques, histoire, etc.), nous souhaitons poser la question du positionnement même du chercheur vis-à-vis de son objet d'étude. Nous invitons les contributeurs à se situer sur un continuum entre une analyse de discours plus descriptive et une qui aurait une visée davantage critique, ouvrant, éventuellement, sur un geste politique. « À quelles conditions une interprétation peut-elle (ou non) faire intervention ? Peut-on (re)définir une ʺpolitiqueʺ de l'analyse de discours ? » : à partir de ces questions, soulevées par Michel Pêcheux, il s'agira de répondre à une autre interrogation, complémentaire : « à quelles conditions une description peut-elle faire (ou non) intervention ? ». En repartant de cette formule de Michel Pêcheux, la journée d'études voudrait interroger l'affirmation selon laquelle l'AD ne bénéficierait plus de « l'aura que confère la volonté de contester un ordre établi » (Maingueneau 2017) et envisager les moyens employés par les analystes de discours d'aujourd'hui pour « se réapproprier l'esprit critique des pionniers » (Angermüller 2017). Sans chercher à toute force à trancher entre un positionnement qui dirait qu'une véritable AD « doit être critique » ou qu'elle connaît seulement une branche critique (la CDA), sans instaurer « un clivage entre les partisans d'une activité de recherche engagée et ceux d'une activité neutre » (Charaudeau 2013), on pourrait en effet concevoir que l'AD possède par nature une dimension critique, même quand le chercheur ne se réclame pas explicitement de cette visée ou d'un engagement militant. Plusieurs axes structureront cette journée autour de l'intervention. I. Positionnement, intervention, geste critique... Certains présupposés théoriques de l'AD (conceptions de la langue, du discours, du sujet, du réel) confèrent une force critique à la seule description. Selon un point de vue pragmatique, « les pratiques langagières ne sont pas non plus réductibles à une pure description ou explication du monde mais elles ont une puissance d'action sur celui-ci » (Boutet 2017) ; s'intéresser au Pouvoir des mots (id. 2010), à leur capacité « d'entretenir des rapports de domination », n'est-ce pas une manière de pousser le chercheur à « intervenir » politiquement ? Choisir un corpus médiatique, politique, de gauche ou de droite, travailler sur les mots idéologiquement marqués (« inégalités », « libéralisme », « crise », « peuple », etc.), interroger la désignation des « minorités » (Devriendt 2012) ou le mot islamophobie (Calabrese 2015), pour ne citer que quelques exemples, n'est-ce pas déjà en soi une affirmation, un acte de positionnement ?
L’analyse du discours entre description, geste critique et intervention
Université de Poitiers... more L’analyse du discours entre description, geste critique et intervention
Université de Poitiers
13-15 novembre 2019
« À quelles conditions une interprétation peut-elle (ou non) faire intervention ? » écrivait Michel Pêcheux en 1983.
C’est cette question qu’ont souhaité reposer les organisateurs de ce 1er colloque en analyse du discours, organisé à l’Université de Poitiers les 13, 14 et 15 novembre 2019, en collaboration avec l’Université de Varsovie, l’Université de Toulon et l'Université de Montpellier.
De la revendication d’une neutralité descriptive, qui serait gage de scientificité, à la manifestation d’une convergence entre pratique de l’AD et démarches militantes, en passant par le fait d’assumer un positionnement critique à travers le choix de l’objet d’étude, des interprétations, de la démarche ou de l’ancrage théorique, quelle part chacun et chacune observe-t-elle ou il dans sa propre pratique ou dans celle d’autres chercheurs et chercheuses, entre description, geste critique et intervention ?
La question est d’actualité, à l’heure où de plus en plus d’analyses sociologiques, historiques ou autres s’appuient sur le langage, à l’heure où de plus en plus de chercheurs et chercheuses en AD travaillent sur des enjeux politiques majeurs de ce début de XXIème siècle (genre, sexe et sexualité, migration et xénophobie, néo-libéralisme et inégalités, marketing politique, écologie…), à l’heure aussi où des mouvements de neutralisation de la portée politique de l’AD tendent à cantonner la portée critique à l’analyse critique des discours (CDA).
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Papers by Hailon F fred
D’après C. S. Peirce (1978 [1877-1878]), la particularité essentielle du signe, c’est d’être là, désignant ou signifiant quelque chose de présent ou d’absent, que cette chose soit concrète ou abstraite. Le signe indique l’existence d’une chose et représente autre chose1. C. S. Peirce définit le signe comme « […] quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque titre » (ibid. : 121), évoquant la propriété de l’esprit de se manifester dans des entités qui signifient quelque chose, ce que J.-R. Searle problématisera en terme d’intentionnalité (1983). Le signe est le représentant d’autre chose qu’il vise de manière indicielle et évoque à titre de substitut. Il ne représente pas la totalité de la « chose » présente ou absente, mais seulement, par la voie de sélections diverses, la représente d’un certain point de vue ou en vue d’un certain usage pratique.
Selon P. Ricoeur, (2008 [1998]), l’intentionnalité est ce caractère général de la conscience dirigée vers l’autre (ibid. : 177), l’autre conscience, l’autre objet...
première qui fonctionne à l’évidentialité et pour laquelle se produisent injustice et
oppression : « C’est au nom des étiquetages normalisés qu’on opprime et que l’on justifie
l’injustice » (Benasayag 2006 : 114). Le caractère construit des étiquetages sociaux pose des
autojustifications, des autoréférentialités. La société se dessine en elle-même pour se voir et
faire société. Elle devient perceptible dans les termes d’une pensée du contexte (Caillé 2009 :
98), c’est-à-dire dans une position méta d’étude des situations sociopolitiques. Elle est plus
précisément portée à l’observation du contexte des contextes quand une représentation
conditionne des re-présentations
D’après C. S. Peirce (1978 [1877-1878]), la particularité essentielle du signe, c’est d’être là, désignant ou signifiant quelque chose de présent ou d’absent, que cette chose soit concrète ou abstraite. Le signe indique l’existence d’une chose et représente autre chose1. C. S. Peirce définit le signe comme « […] quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque titre » (ibid. : 121), évoquant la propriété de l’esprit de se manifester dans des entités qui signifient quelque chose, ce que J.-R. Searle problématisera en terme d’intentionnalité (1983). Le signe est le représentant d’autre chose qu’il vise de manière indicielle et évoque à titre de substitut. Il ne représente pas la totalité de la « chose » présente ou absente, mais seulement, par la voie de sélections diverses, la représente d’un certain point de vue ou en vue d’un certain usage pratique.
Selon P. Ricoeur, (2008 [1998]), l’intentionnalité est ce caractère général de la conscience dirigée vers l’autre (ibid. : 177), l’autre conscience, l’autre objet...
première qui fonctionne à l’évidentialité et pour laquelle se produisent injustice et
oppression : « C’est au nom des étiquetages normalisés qu’on opprime et que l’on justifie
l’injustice » (Benasayag 2006 : 114). Le caractère construit des étiquetages sociaux pose des
autojustifications, des autoréférentialités. La société se dessine en elle-même pour se voir et
faire société. Elle devient perceptible dans les termes d’une pensée du contexte (Caillé 2009 :
98), c’est-à-dire dans une position méta d’étude des situations sociopolitiques. Elle est plus
précisément portée à l’observation du contexte des contextes quand une représentation
conditionne des re-présentations
"Je me rappelle la première fois où je fus amené à rencontrer un professeur d’université. Je montais les escaliers du premier étage de la faculté de lettres de Poitiers quand devant son bureau un homme d’un certain âge discutait avec une étudiante. La conversation tenait sur quelques notions dont, à l’époque, je n’avais pas teneur. Ma première impression fut que j’entrais dans un monde de sens mais que celui-ci m’échappait...."
La relation du personnage à l’altérité revient à interroger le sens qui se trouve en perte de lui-même. L’individu ne s’en trouve que plus libéré des conventions qui font socle commun.
Paul Jean est un conte politique par son traitement langagier ; il questionne la vie libérale, ce qu’elle fait au langage, aux individus et à la société dans son entier.
les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux
éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont
soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans
cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un
territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles
caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer
avec les anciennes pour évoluer ensemble. Nous voudrions ici nous
intéresser à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et
compris dans les discours politiques identitaires
Cet essai s’attache aux formes politiques des discours de société. Il cherche à dresser un état de la question des études politiques et cognitives du discours ; à travers elles, il questionne les ruptures de la représentativité. Il éprouve à partir d’éléments critiques, théoriques et pratiques, les théories de la cognition politique.
Les études de cet ouvrage recouvrent une période de 2002 à 2017 qui incluent les discours des campagnes électorales, observés et analysés en continu. Dans cette étude, les discours médiatiques et politiques sont définis comme interprétants mondains.
Plus spécifiquement, lestéréotype au sens de schème (de processus mental) ou de formule figée apparaît au XXe siècle. Il devient dès les années 20 un centre d’intérêt pour les sciences humaines et sociales. C'est le publiciste américain Walter Lippmann qui a le premier introduit la notion de stéréotype dans son ouvrage Opinion publique en 1922. Celui-ci désigne par ce terme les images qui médiatisent le rapport des individus au réel, soit des représentations toutes faites, des schèmes culturels préexistants, à l'aide desquels chacun filtre la réalité ambiante. Selon W. Lippmann, ces images sont indispensables à la vie en société. Sans elles, il serait impossible à l’individu de comprendre le réel, de le catégoriser ou d'agir sur lui.
Dans ses définitions courantes, le stéréotype est associé aux clichés, aux idées reçues, aux formes figées de l’expression (langue de bois) ou de la pensée (lieux communs). Il désigne plus généralement toute formule de langage et de représentation dénuée d’originalité et appartenant à tout le monde, l’« opinion toute faite, sans spécificité ». [...]
Une journée d’études s’est tenue, dans ce sens, au mois d’avril 2014 à l’université de Tlemcen, en collaboration avec l’Observatoire des Pratiques Médiatiques Émergentes (OPME) de l’UMR 5267 Praxiling CNRS & université Paul-Valéry Montpellier. Elle a réuni plusieurs chercheurs, français et algériens principalement, et a permis des réflexions conjointes, satisfaisant l’idée d’une recherche en action et en partage. Il nous semblait que la question identitaire en Algérie, en France, mais aussi ailleurs également, connaissait de nouvelles implications de part et d’autre des territoires, des continents, des nationalités. Il nous semblait que l’observation partagée et associée permettrait de mieux comprendre les implications analytiques de deux histoires en miroir.
Aussi, dans ce projet à multiples facettes, humaine, interculturelle, collaborative, analytique - tourné vers l’entre-culture - nous avons cherché à couvrir des territoires ouverts sur la Méditerranée, sur l’Europe, et plus encore sur les Amériques.
À la lecture des premières intentions, il nous a semblé qu’il faille aujourd’hui continuer à observer les environnements géopolitiques et leurs tenants sociodiscursifs à la lumière de ce qui dessine entre territoires et acteurs de ceux-ci. L’historique devait alors être pris en compte dans ce qui se façonne et se délimite entre discours et identités, savoirs et repères sociaux culturellement situés.
- 20 et 21 oct. 2017 - Montpellier
Rappel. La revue Studii de lingvistică a lance un appel à contributions sur le thème « Le discours politique identitaire face aux migrations ». Les contributions retenues seront réunies dans le numéro 8/2018 de la revue, qui sera coordonné par M. Sandré, A. Richard et F. Hailon (Université de Toulon & Université de Montpellier). Nous vous rappelons que le delai de reception des propositions est le 30 avril 2017. Veuillez trouver ci-joint l'appel à contributions ; sinon voir : http://studiidelingvistica.uoradea.ro/
et participation à une Journée d’étude le 20-21 octobre 2017 à Montpellier
Coordinateurs: M. Sandré, A. Richard, F. Hailon
(english call for papers below)
Le discours politique identitaire face aux migrations
Les phénomènes migratoires interrogent la façon de concevoir les territoires et leurs relations avec les populations. Ces deux éléments ne sont pas figés dans le temps et dans l’espace, ils sont soumis à des modifications et des évolutions qui renouvellent sans cesse leurs définitions et la façon de les appréhender. L’identité d’un territoire et d’une population se retrouve alors soumise à de nouvelles caractéristiques, de nouvelles délimitations, qui doivent composer avec les anciennes pour évoluer ensemble. Nous voudrions ici nous intéresser à la façon dont les phénomènes migratoires sont traités et compris dans les discours politiques identitaires.
Cette journée d'étude cherche à explorer les manifestations discursives des Etats modifiés de conscience (EMC). Elle cherche à explorer les phénomènes de dissociation des référencialités, actions et manifestations. C'est aux potentialités mentales, aux ressources corporelles et de l'esprit, aux modes d'expressions, aux processus de représentation et d'interprétations ; c'est aux faits d'être présent à son propre esprit (Varela et al. 1993) que nous pensons. Les « états modifiés de conscience » (EMC) rassemblent un certain nombre d'expériences au cours desquelles le sujet a l'impression que le fonctionnement habituel de sa conscience se dérègle et qu'il vit un autre rapport au monde, à lui-même, à son corps, à son identité (Lapassade 1986, Varela 19935). Ses états ouvriraient vers de nouvelles potentialités cognitives, ils permettraient de mieux comprendre le mécanisme de la conscience. Les stratégies de survie du cerveau font que nous serions mieux concentrés, plus forts (Hulin 1985). Nous ne ressentirions plus la douleur. Nos gestes seraient incontrôlés, de même que nous produirions des sons sans signification. Tout individu a vécu ou serait susceptible de vivre ces états notamment à travers des situations quotidiennes. La modification de la conscience entraîne des changements perceptuels et émotionnels qui conduisent à des significations modifiées de perceptions réelles.
Université de Poitiers
13-15 novembre 2019
« À quelles conditions une interprétation peut-elle (ou non) faire intervention ? » écrivait Michel Pêcheux en 1983.
C’est cette question qu’ont souhaité reposer les organisateurs de ce 1er colloque en analyse du discours, organisé à l’Université de Poitiers les 13, 14 et 15 novembre 2019, en collaboration avec l’Université de Varsovie, l’Université de Toulon et l'Université de Montpellier.
De la revendication d’une neutralité descriptive, qui serait gage de scientificité, à la manifestation d’une convergence entre pratique de l’AD et démarches militantes, en passant par le fait d’assumer un positionnement critique à travers le choix de l’objet d’étude, des interprétations, de la démarche ou de l’ancrage théorique, quelle part chacun et chacune observe-t-elle ou il dans sa propre pratique ou dans celle d’autres chercheurs et chercheuses, entre description, geste critique et intervention ?
La question est d’actualité, à l’heure où de plus en plus d’analyses sociologiques, historiques ou autres s’appuient sur le langage, à l’heure où de plus en plus de chercheurs et chercheuses en AD travaillent sur des enjeux politiques majeurs de ce début de XXIème siècle (genre, sexe et sexualité, migration et xénophobie, néo-libéralisme et inégalités, marketing politique, écologie…), à l’heure aussi où des mouvements de neutralisation de la portée politique de l’AD tendent à cantonner la portée critique à l’analyse critique des discours (CDA).