Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique... more Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique immersive utilisé comme lieu de média- tion thérapeutique auprès d’enfants autistes. L’immersion musicale étant basée sur l’hypothèse que l’espace est une composante du timbre, il s’agit donc de croiser de manière inédite deux grandes questions problématiques de l’autisme : l’espace et la voix. Pour ce faire, les référentiels psychanalytiques post-freudiens et lacaniens sont mobilisés et discutés. Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément. Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix. Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Objectif. – Cet article vise à repérer la fonction psychique de ces mouvements nommés : errance,... more Objectif. – Cet article vise à repérer la fonction psychique de ces mouvements nommés : errance, déambulation, vagabondage, jusqu’à l’agitation motrice qui anime certains patients. Ces consi- dérations, ayant intéressé les premiers aliénistes, demeurent une actualité de la psychopathologie contemporaine, de la clinique de l’hyperactivité à celle de l’autisme qui nous intéressera par- ticulièrement ici. Nous proposerons alors, à partir du concept psychanalytique de pulsion, un modèle économique menant du corps à la psyché, modèle d’une pulsion du mouvement opérant dans la clinique. Méthode. – Pour ce faire, nous croiserons les données issues d’une étude épistémologique concernant l’hypothèse d’une pulsion motrice ; hypothèse partagée par Jean Bergès, Jean-Marie Forget, Marie Couvert ou encore Marie-Christine Laznik qui questionnera le lien entre mouvement, motricité et douleur. À la croisée donc, de la clinique de l’hyperactivité et de l’autisme. L’étude appro- fondie de l’Esquisse, nous permettra d’identifier, dans cet écrit pré-psychanalytique de Freud, l’intérêt particulier de ce dernier concernant la question, non pas de la motricité mais du mouve- ment, Bewegung, dans la version originale du texte. Résultats. – Nous ferons alors apparaître les articulations que fait Freud entre le mouvement et la structuration psychique. Soit, à l’aube de la rencontre entre l’infans et son environnement. À partir de là, il sera dès lors possible de décliner le modèle d’une pul- sion du mouvement ainsi que ses effets structurants : sur le corps, de l’agitation motrice à l’agir adéquat, et sur le psychisme par la construction d’espaces singuliers. Modèle théorique à partir duquel nous proposerons de situer les phénomènes que nous nommerons « marche continue » dans la clinique de l’autisme. Discussion. – Nous discuterons alors de la possibilité ou non, pour chaque sujet, de se mouvoir dans cet espace produit par la structure, soit dit autrement, de la possibilité d’une clinique différentielle à partir de la question du mouvement et du traitement de l’espace. Conclusion. – Si la pulsion du mouvement trouve sa cohérence dans les écrits psychanalytiques, et ce dès leur origine, ce concept s’avère opérant pour penser la clinique du sujet en souffrance et proposer des modalités d’accompagnement tenant compte de cette articula- tion entre corps, psychisme et espace.
Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique... more Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique immersive utilisé comme lieu de média- tion thérapeutique auprès d’enfants autistes. L’immersion musicale étant basée sur l’hypothèse que l’espace est une composante du timbre, il s’agit donc de croiser de manière inédite deux grandes questions problématiques de l’autisme : l’espace et la voix. Pour ce faire, les référentiels psychanalytiques post-freudiens et lacaniens sont mobilisés et discutés. Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément. Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix. Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into accoun... more Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into account the variations of space as they can be observed in the clinic of trauma and in the artistic experience. Method.-After having presented a first psychoanalytic definition of inhabiting as a "psychical production of space", in connection with the positions of S. Freud and J. Lacan, Philippe Lanç on's book Le Lambeau serves as a clinical reference, highlighting the variations between different types of space. Results.-Three types of spaces are identified and presented metapsychologically: three-dimensional space (3D) constructed by the ego; the two-dimensional space (2D) that manifests itself to the Subject, in particular in the repetitive emergence of traumatic scenes; finally, an artistic experience (both creation and reception) that needs to be thought through topologically, and therefore in four dimensions (4D). Discussion.-These three types of space need to be thought together, in particular because of a mute and vertiginous common point between 2D and 4D. Several articulation models are presented and discussed, gradually making it possible to identify the therapeutic and ethical issues of different clinical orientations. In doing so, three successive definitions of a psychoanalytic approach to inhabiting are also presented. ଝ To quote this article, use the first French version: Vinot F. 2D, 3D, 4D : comment habiter après le traumatisme ? Evol psychiatry 2021; 86(2): pages (for paper version) or URL [date of consultation] (for electronic version).
Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalyti... more Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalytic point of view, taking into account the importance of the spatial dimension in psychic dynamics. Method. – After having presented wandering from a behavioral point of view, it is discussed from a metapsychological perspective, making use of A. & G. Haddad’s concept of the “viatoric drive” and as well as J. Lacan’s reflections on “the wandering of the journey” and “the wandering of desire.” The clinical vignette of Mr. M. in a workshop of therapeutic mediation through art helps us illustrate the unconscious psychic movements at play in walking. Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives. Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.” Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Objectives. – The aim of this article is to highlight the clinical effects of an immersive music ... more Objectives. – The aim of this article is to highlight the clinical effects of an immersive music device used as a therapeutic mediator with autistic children. As musical immersion is based on the hypothesis that space is a component of timbre, the aim is to bring together in a novel way two major problematic issues in autism: space and voice. To do this, post-Freudian and Lacanian psychoanalytical references are mobilized and discussed. Method. – After a technical presentation of the immersive device and an explanation of the spatial and aesthetic characteristics of the works played on it, the authors describe the clinical case of an 11-year-old autistic child and identify the different stages of the relationship. The initially observed effects of containment were qui- ckly limited, and the child almost rejected the system. It was only during a work based on different spatializations of a voice that thechild was able to reengage with the device and with the relationship with the caregiver as “a double,” going so far as to invent games that included him. To shed light on the subjectivizing effects of these sessions, the authors first recall the specific relationship that the autistic subject has with the voice as an “a object,” relying in parti- cular on the notion of “delocalization of the voice,” which is active in all devices for distancing the timbre, the latter being understood as one of the names of the Real of the voice. The article goes on to describe in detail the spatial characteristics of the work to which the child was so sensitive in renewing his relationship with the other. After analysis, the work in question turns out to be composed not of a single unified or unifying space, but of several sound spaces, sometimes broadcast simultaneously. Results. – The notion of the delocalization of the voice is then confronted with the fact that the work of immersive music can offer much more than a simple point of delocalization of the voice in the same space: it offers the experience of several simultaneous sound spaces, which we call a “delocalization of the delocalization of the voice,” making it possible to relieve the autistic subject of what Lacan called the “real weight of the subject” implied by the voice object. Discussion. – The article raises several points for discussion: firstly, immersive musical works should not be considered as recreating a realistic sound environment (of the virtual reality type), but rather as proposing impossible sound spaces. In this respect, there are both aesthetic and ethical issues at stake in the clinical use that can be made of these immersive musical devices. Moreover, the construc- tion of autistic space is not just a matter of the gaze but also of the voice in its impulsive dimension. Finally, the “delocalization of the delocalization” of the voice would enable the autistic subject to experience the atopic part of it, i.e. its impossible localization. Space is thus constructed around an atopic point. Conclusions. – The article seeks to demonstrate how the clinical use of therapeutic mediation through art can intersect with cur- rent research in electroacoustic composition, making it possible to revive theoretical and clinical questions about both space and voice. The immersive dimension is thus considered from both a musical and a transferential perspective.
A partir d’une situation clinique issue d’une action-recherche effectuée au sein du Samu social 0... more A partir d’une situation clinique issue d’une action-recherche effectuée au sein du Samu social 06, l’auteur propose une différenciation entre appropriation, investissement et production de l’espace. Le propos ne porte donc pas sur les abris en tant que tel, mais plutôt sur l’usage qui peut en être fait dans la rencontre clinique.
Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into accoun... more Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into account the variations of space as they can be observed in the clinic of trauma and in the artistic experience. Method.-After having presented a first psychoanalytic definition of inhabiting as a "psychical production of space", in connection with the positions of S. Freud and J. Lacan, Philippe Lanç on's book Le Lambeau serves as a clinical reference, highlighting the variations between different types of space. Results.-Three types of spaces are identified and presented metapsychologically: three-dimensional space (3D) constructed by the ego; the two-dimensional space (2D) that manifests itself to the Subject, in particular in the repetitive emergence of traumatic scenes; finally, an artistic experience (both creation and reception) that needs to be thought through topologically, and therefore in four dimensions (4D). Discussion.-These three types of space need to be thought together, in particular because of a mute and vertiginous common point between 2D and 4D. Several articulation models are presented and discussed, gradually making it possible to identify the therapeutic and ethical issues of different clinical orientations. In doing so, three successive definitions of a psychoanalytic approach to inhabiting are also presented. ଝ To quote this article, use the first French version: Vinot F. 2D, 3D, 4D : comment habiter après le traumatisme ? Evol psychiatry 2021; 86(2): pages (for paper version) or URL [date of consultation] (for electronic version).
Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalyti... more Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalytic point of view, taking into account the importance of the spatial dimension in psychic dynamics. Method. – After having presented wandering from a behavioral point of view, it is discussed from a metapsychological perspective, making use of A. & G. Haddad’s concept of the “viatoric drive” and as well as J. Lacan’s reflections on “the wandering of the journey” and “the wandering of desire.” The clinical vignette of Mr. M. in a workshop of therapeutic mediation through art helps us illustrate the unconscious psychic movements at play in walking. Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives. Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.” Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation de... more À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation des textes phénoménologiques : être dans le paysage de l’autre, ou être dans le même paysage. Se faire le lieu d’adresse de l’autre, c’est se situer dans son discours, dans son paysage, dans sa réalité. À partir de là, l’auteur de cet article s’attache à développer la dimension spatiale du transfert liée à l’habitation langagière (Lacan) et propose de comprendre ce paysage du transfert comme l’articulation borroméenne de trois dimensions : l’appropriation de l’espace témoigne des enjeux moïques (Imaginaires) liés aux phénomènes de territorialisation voilant le Réel de l’espace (I/R); l’investissement (Besetzung) de l’espace repose sur la capacité à repérer des discontinuités (Symbolique) et à les articuler entre elles au-delà de leur valences narcissiques (S/I); et enfin la production de l’espace repose sur une part opaque, perdue, a-topique (Réel) autour de laquelle se structure l’espace symbolique (R/S). Le paysage transférentiel noue ces trois dimensions. C’est en cela que la pratique analytique est au sens strict une écologie : à la fois faite de discours à partir de l’habitat langagier (oïkos, maison, habitat - logos : discours) mais aussi devoir éthique de mesurer les effets de son acte dans le paysage dans lequel l’analyste est inclus.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Resume Objectifs Cet article cherche a developper une conception psychanalytique de l’habiter, en... more Resume Objectifs Cet article cherche a developper une conception psychanalytique de l’habiter, en prenant en compte les variations de l’espace telles qu’elles peuvent etre observees dans la clinique du traumatisme et dans l’experience artistique. Methode Apres avoir presente une premiere definition psychanalytique de l’habiter comme « production psychique d’espace », en lien avec les positions de S. Freud et de J. Lacan, le livre de Philippe Lancon « Le lambeau » sert de reference clinique pour mettre en evidence les variations entre differents types d’espace. Resultats Trois types d’espaces sont reperes et presentes metapsychologiquement : l’espace en trois dimensions (3D) construit par le moi ; l’espace en deux dimensions (2D) qui se manifeste au sujet notamment dans le surgissement repetitif des scenes traumatiques ; enfin l’experience artistique (tout autant creation que reception) demande a etre pensee topologiquement, et donc en quatre dimensions (4D). Discussion Ces trois types d’espaces demandent a etre penses les uns avec les autres, notamment du fait d’un point commun muet et vertigineux entre 2D et 4D. Plusieurs modeles d’articulation sont presentes et discutes, permettant au fur et a mesure de degager les enjeux therapeutiques et ethiques de differentes orientations cliniques. Ce faisant, trois definitions successives d’une approche psychanalytique de l’habiter sont presentees. Conclusions La dimension spatiale de la clinique du traumatisme fait encore assez peu l’objet de travaux. Elle offre pourtant de precieuses pistes d’intervention et d’invention clinique, notamment si l’on considere l’apport de l’experience artistique. L’enigmatique notion d’habiter peut etre, in fine, comprise ici comme la facon dont ces trois espaces sont produits par la structure de l’inconscient.
Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique... more Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique immersive utilisé comme lieu de média- tion thérapeutique auprès d’enfants autistes. L’immersion musicale étant basée sur l’hypothèse que l’espace est une composante du timbre, il s’agit donc de croiser de manière inédite deux grandes questions problématiques de l’autisme : l’espace et la voix. Pour ce faire, les référentiels psychanalytiques post-freudiens et lacaniens sont mobilisés et discutés. Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément. Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix. Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Objectif. – Cet article vise à repérer la fonction psychique de ces mouvements nommés : errance,... more Objectif. – Cet article vise à repérer la fonction psychique de ces mouvements nommés : errance, déambulation, vagabondage, jusqu’à l’agitation motrice qui anime certains patients. Ces consi- dérations, ayant intéressé les premiers aliénistes, demeurent une actualité de la psychopathologie contemporaine, de la clinique de l’hyperactivité à celle de l’autisme qui nous intéressera par- ticulièrement ici. Nous proposerons alors, à partir du concept psychanalytique de pulsion, un modèle économique menant du corps à la psyché, modèle d’une pulsion du mouvement opérant dans la clinique. Méthode. – Pour ce faire, nous croiserons les données issues d’une étude épistémologique concernant l’hypothèse d’une pulsion motrice ; hypothèse partagée par Jean Bergès, Jean-Marie Forget, Marie Couvert ou encore Marie-Christine Laznik qui questionnera le lien entre mouvement, motricité et douleur. À la croisée donc, de la clinique de l’hyperactivité et de l’autisme. L’étude appro- fondie de l’Esquisse, nous permettra d’identifier, dans cet écrit pré-psychanalytique de Freud, l’intérêt particulier de ce dernier concernant la question, non pas de la motricité mais du mouve- ment, Bewegung, dans la version originale du texte. Résultats. – Nous ferons alors apparaître les articulations que fait Freud entre le mouvement et la structuration psychique. Soit, à l’aube de la rencontre entre l’infans et son environnement. À partir de là, il sera dès lors possible de décliner le modèle d’une pul- sion du mouvement ainsi que ses effets structurants : sur le corps, de l’agitation motrice à l’agir adéquat, et sur le psychisme par la construction d’espaces singuliers. Modèle théorique à partir duquel nous proposerons de situer les phénomènes que nous nommerons « marche continue » dans la clinique de l’autisme. Discussion. – Nous discuterons alors de la possibilité ou non, pour chaque sujet, de se mouvoir dans cet espace produit par la structure, soit dit autrement, de la possibilité d’une clinique différentielle à partir de la question du mouvement et du traitement de l’espace. Conclusion. – Si la pulsion du mouvement trouve sa cohérence dans les écrits psychanalytiques, et ce dès leur origine, ce concept s’avère opérant pour penser la clinique du sujet en souffrance et proposer des modalités d’accompagnement tenant compte de cette articula- tion entre corps, psychisme et espace.
Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique... more Objectif. – Cet article vise à mettre en évidence les effets cliniques d’un dispositif de musique immersive utilisé comme lieu de média- tion thérapeutique auprès d’enfants autistes. L’immersion musicale étant basée sur l’hypothèse que l’espace est une composante du timbre, il s’agit donc de croiser de manière inédite deux grandes questions problématiques de l’autisme : l’espace et la voix. Pour ce faire, les référentiels psychanalytiques post-freudiens et lacaniens sont mobilisés et discutés. Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément. Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix. Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into accoun... more Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into account the variations of space as they can be observed in the clinic of trauma and in the artistic experience. Method.-After having presented a first psychoanalytic definition of inhabiting as a "psychical production of space", in connection with the positions of S. Freud and J. Lacan, Philippe Lanç on's book Le Lambeau serves as a clinical reference, highlighting the variations between different types of space. Results.-Three types of spaces are identified and presented metapsychologically: three-dimensional space (3D) constructed by the ego; the two-dimensional space (2D) that manifests itself to the Subject, in particular in the repetitive emergence of traumatic scenes; finally, an artistic experience (both creation and reception) that needs to be thought through topologically, and therefore in four dimensions (4D). Discussion.-These three types of space need to be thought together, in particular because of a mute and vertiginous common point between 2D and 4D. Several articulation models are presented and discussed, gradually making it possible to identify the therapeutic and ethical issues of different clinical orientations. In doing so, three successive definitions of a psychoanalytic approach to inhabiting are also presented. ଝ To quote this article, use the first French version: Vinot F. 2D, 3D, 4D : comment habiter après le traumatisme ? Evol psychiatry 2021; 86(2): pages (for paper version) or URL [date of consultation] (for electronic version).
Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalyti... more Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalytic point of view, taking into account the importance of the spatial dimension in psychic dynamics. Method. – After having presented wandering from a behavioral point of view, it is discussed from a metapsychological perspective, making use of A. & G. Haddad’s concept of the “viatoric drive” and as well as J. Lacan’s reflections on “the wandering of the journey” and “the wandering of desire.” The clinical vignette of Mr. M. in a workshop of therapeutic mediation through art helps us illustrate the unconscious psychic movements at play in walking. Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives. Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.” Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Objectives. – The aim of this article is to highlight the clinical effects of an immersive music ... more Objectives. – The aim of this article is to highlight the clinical effects of an immersive music device used as a therapeutic mediator with autistic children. As musical immersion is based on the hypothesis that space is a component of timbre, the aim is to bring together in a novel way two major problematic issues in autism: space and voice. To do this, post-Freudian and Lacanian psychoanalytical references are mobilized and discussed. Method. – After a technical presentation of the immersive device and an explanation of the spatial and aesthetic characteristics of the works played on it, the authors describe the clinical case of an 11-year-old autistic child and identify the different stages of the relationship. The initially observed effects of containment were qui- ckly limited, and the child almost rejected the system. It was only during a work based on different spatializations of a voice that thechild was able to reengage with the device and with the relationship with the caregiver as “a double,” going so far as to invent games that included him. To shed light on the subjectivizing effects of these sessions, the authors first recall the specific relationship that the autistic subject has with the voice as an “a object,” relying in parti- cular on the notion of “delocalization of the voice,” which is active in all devices for distancing the timbre, the latter being understood as one of the names of the Real of the voice. The article goes on to describe in detail the spatial characteristics of the work to which the child was so sensitive in renewing his relationship with the other. After analysis, the work in question turns out to be composed not of a single unified or unifying space, but of several sound spaces, sometimes broadcast simultaneously. Results. – The notion of the delocalization of the voice is then confronted with the fact that the work of immersive music can offer much more than a simple point of delocalization of the voice in the same space: it offers the experience of several simultaneous sound spaces, which we call a “delocalization of the delocalization of the voice,” making it possible to relieve the autistic subject of what Lacan called the “real weight of the subject” implied by the voice object. Discussion. – The article raises several points for discussion: firstly, immersive musical works should not be considered as recreating a realistic sound environment (of the virtual reality type), but rather as proposing impossible sound spaces. In this respect, there are both aesthetic and ethical issues at stake in the clinical use that can be made of these immersive musical devices. Moreover, the construc- tion of autistic space is not just a matter of the gaze but also of the voice in its impulsive dimension. Finally, the “delocalization of the delocalization” of the voice would enable the autistic subject to experience the atopic part of it, i.e. its impossible localization. Space is thus constructed around an atopic point. Conclusions. – The article seeks to demonstrate how the clinical use of therapeutic mediation through art can intersect with cur- rent research in electroacoustic composition, making it possible to revive theoretical and clinical questions about both space and voice. The immersive dimension is thus considered from both a musical and a transferential perspective.
A partir d’une situation clinique issue d’une action-recherche effectuée au sein du Samu social 0... more A partir d’une situation clinique issue d’une action-recherche effectuée au sein du Samu social 06, l’auteur propose une différenciation entre appropriation, investissement et production de l’espace. Le propos ne porte donc pas sur les abris en tant que tel, mais plutôt sur l’usage qui peut en être fait dans la rencontre clinique.
Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into accoun... more Aims.-This article seeks to develop a psychoanalytic conception of inhabiting, taking into account the variations of space as they can be observed in the clinic of trauma and in the artistic experience. Method.-After having presented a first psychoanalytic definition of inhabiting as a "psychical production of space", in connection with the positions of S. Freud and J. Lacan, Philippe Lanç on's book Le Lambeau serves as a clinical reference, highlighting the variations between different types of space. Results.-Three types of spaces are identified and presented metapsychologically: three-dimensional space (3D) constructed by the ego; the two-dimensional space (2D) that manifests itself to the Subject, in particular in the repetitive emergence of traumatic scenes; finally, an artistic experience (both creation and reception) that needs to be thought through topologically, and therefore in four dimensions (4D). Discussion.-These three types of space need to be thought together, in particular because of a mute and vertiginous common point between 2D and 4D. Several articulation models are presented and discussed, gradually making it possible to identify the therapeutic and ethical issues of different clinical orientations. In doing so, three successive definitions of a psychoanalytic approach to inhabiting are also presented. ଝ To quote this article, use the first French version: Vinot F. 2D, 3D, 4D : comment habiter après le traumatisme ? Evol psychiatry 2021; 86(2): pages (for paper version) or URL [date of consultation] (for electronic version).
Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalyti... more Aims. – This article addresses the issue of wandering in Alzheimer’s disease from a psychoanalytic point of view, taking into account the importance of the spatial dimension in psychic dynamics. Method. – After having presented wandering from a behavioral point of view, it is discussed from a metapsychological perspective, making use of A. & G. Haddad’s concept of the “viatoric drive” and as well as J. Lacan’s reflections on “the wandering of the journey” and “the wandering of desire.” The clinical vignette of Mr. M. in a workshop of therapeutic mediation through art helps us illustrate the unconscious psychic movements at play in walking. Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives. Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.” Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation de... more À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation des textes phénoménologiques : être dans le paysage de l’autre, ou être dans le même paysage. Se faire le lieu d’adresse de l’autre, c’est se situer dans son discours, dans son paysage, dans sa réalité. À partir de là, l’auteur de cet article s’attache à développer la dimension spatiale du transfert liée à l’habitation langagière (Lacan) et propose de comprendre ce paysage du transfert comme l’articulation borroméenne de trois dimensions : l’appropriation de l’espace témoigne des enjeux moïques (Imaginaires) liés aux phénomènes de territorialisation voilant le Réel de l’espace (I/R); l’investissement (Besetzung) de l’espace repose sur la capacité à repérer des discontinuités (Symbolique) et à les articuler entre elles au-delà de leur valences narcissiques (S/I); et enfin la production de l’espace repose sur une part opaque, perdue, a-topique (Réel) autour de laquelle se structure l’espace symbolique (R/S). Le paysage transférentiel noue ces trois dimensions. C’est en cela que la pratique analytique est au sens strict une écologie : à la fois faite de discours à partir de l’habitat langagier (oïkos, maison, habitat - logos : discours) mais aussi devoir éthique de mesurer les effets de son acte dans le paysage dans lequel l’analyste est inclus.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Resume Objectifs Cet article cherche a developper une conception psychanalytique de l’habiter, en... more Resume Objectifs Cet article cherche a developper une conception psychanalytique de l’habiter, en prenant en compte les variations de l’espace telles qu’elles peuvent etre observees dans la clinique du traumatisme et dans l’experience artistique. Methode Apres avoir presente une premiere definition psychanalytique de l’habiter comme « production psychique d’espace », en lien avec les positions de S. Freud et de J. Lacan, le livre de Philippe Lancon « Le lambeau » sert de reference clinique pour mettre en evidence les variations entre differents types d’espace. Resultats Trois types d’espaces sont reperes et presentes metapsychologiquement : l’espace en trois dimensions (3D) construit par le moi ; l’espace en deux dimensions (2D) qui se manifeste au sujet notamment dans le surgissement repetitif des scenes traumatiques ; enfin l’experience artistique (tout autant creation que reception) demande a etre pensee topologiquement, et donc en quatre dimensions (4D). Discussion Ces trois types d’espaces demandent a etre penses les uns avec les autres, notamment du fait d’un point commun muet et vertigineux entre 2D et 4D. Plusieurs modeles d’articulation sont presentes et discutes, permettant au fur et a mesure de degager les enjeux therapeutiques et ethiques de differentes orientations cliniques. Ce faisant, trois definitions successives d’une approche psychanalytique de l’habiter sont presentees. Conclusions La dimension spatiale de la clinique du traumatisme fait encore assez peu l’objet de travaux. Elle offre pourtant de precieuses pistes d’intervention et d’invention clinique, notamment si l’on considere l’apport de l’experience artistique. L’enigmatique notion d’habiter peut etre, in fine, comprise ici comme la facon dont ces trois espaces sont produits par la structure de l’inconscient.
Based on observations from a multidisciplinary research program on the spatial effects of the att... more Based on observations from a multidisciplinary research program on the spatial effects of the attack on the Promenade des Anglais (Nice, 14.07.2016), we will show a phenomenon of redoubling the loss that would be necessary for the individual and collective mourning process. To the horror of a multiple death, the attack added the horror of a death that was not only undifferentiated but also undifferentiating : the urban and human space was absolutely disfigured, annihilating many symbolic marks of spatial differentiation. Therefore, post-attack life confronts the bereaved with two types of loss: a traumatic loss (the absolute emptiness left by the other in his or her brutal death); and a symboligenic loss (that participates in the reconstruction of urban symbolic differentiations). Two examples of this double loss will be developed : 1) the psychic effects of urban renovation and security work (after the work, the bereaved no longer find the same place where their loved ones died); 2) spontaneous memorials show the lack but, because of their temporary and provisional dimension, they will themselves become missing, promised to disappear. Psychoanalytic theory also assumes two losses in the psychic process of mourning : loss of the love object, but also the sacrificial loss of a piece of oneself in order to separate oneself from the dead person. Psychoanalysis can therefore help to understand the function of this double loss in relation to the unconscious processes that accompany the symbolisation of the loss. In contrast, other observations show how the frozen becoming of certain objects attempts to deny their own loss. Two examples will be given: political discourse on some security devices and the treatment of stuffed animals by the Municipal Archives. In both cases, the second loss is somehow 'prevented' or constantly postponed or denied, and one can wonder how this contributes to or interferes with the work of mourning. In a more fundamental way, this function of the double loss in mourning will allow us to ask the question of the difference between re-construction and resilience. There is indeed a Freudian theory of construction based on the acceptance of loss, which seems radically different from the ideal of resilience (psychological or urban), whose epistemological underpinnings ignore the creative effects of a subjectivising lack.
Cet ouvrage plonge au cœur du processus de création. Il interroge ses racines, en ce qu’elles son... more Cet ouvrage plonge au cœur du processus de création. Il interroge ses racines, en ce qu’elles sont non seulement en mouvement, mais elles sont mouvement et donc rythme. Comment émerge l’œuvre artistique, comment surgit la création : ce qui pulse sourdement, entre corps et culture. Ce en quoi la psychanalyse est précisément concernée. La première partie de l’ouvrage porte sur l’hybridation à l’oeuvre dans les processus de création : créolisation chez Glissant, assemblage chez Rodin, fabrique « métisserande » chez Ponge, ou encore la façon dont le théâtre contemporain revisite les racines de « l’inquiétante étrangeté ». La deuxième partie du livre est consacrée au champ jazzistique, encore trop peu exploré par les psychanalystes. Dans ses structures musicales (forme « call and response »), comme dans son acte (l’improvisation, qui jamais seule ne se fait), jazzer implique de plonger dans l’Autre, de tâtonner et frayer à coup de notes, d’histoires et de corps, à la recherche de racines en devenir sans jamais s’enfermer dans l’enclave d’une définition mono-identitaire. À l’heure où les revendications dites « identitaires » resurgissent en Europe et s’emparent de la sémantique des racines civilisationnelles, cet ouvrage interroge autrement les racines. Les auteurs : Catherine Desprats Pequignot, Isabelle Elizeon-Hubert, Xavier Gassmann, Francis Hofstein, Miléna Kartowski-Aïach, Simone Korff-Sausse, Béatrice Madiot, Céline Masson, Christophe Paradas, Edward Perraud, Silke Schauder, Frédéric Vinot, Monique Zerbib.
Quand le corps se raconte, quand le geste fait sens, quand la fiction se déploie, une autre réal... more Quand le corps se raconte, quand le geste fait sens, quand la fiction se déploie, une autre réalité se construit, une nouvelle fenêtre s'ouvre sur le monde, sur soi et sur l'autre. La scène est alors le lieu d'un autre possible... La médiation par le théâtre offre ainsi une "scène" à des sujets porteurs d'un chaos dont ils ne savent souvent que faire. Elle peut alors aider et soutenir des personnes en souffrance. Comment le théâtre permet-il de s'expérimenter autre que "soi" ? Comment cette expérience peut-elle être le point de départ d'un travail clinique à la fois singulier et collectif ? Qu'est-ce qu'une troupe au théâtre et pourquoi se révèle-t-elle parfois si fragile ? En prenant comme fil rouge un atelier de théâtre organisé auprès d'adolescents "délinquants", cet ouvrage montre en quoi toute situation d'improvisation théâtrale est susceptible de renouer avec les enjeux de la "naissance de la tragédie" et développe leur portée thérapeutique.
De pensées en réflexions, l'« habiter » s'impose pour désigner la dimension géographique des homm... more De pensées en réflexions, l'« habiter » s'impose pour désigner la dimension géographique des hommes et des femmes vivant en société. Épais de son économie, de ses jeux de pouvoir, fait de représentations et de langages, comment l'habiter n'aurait-il pas, aussi, sa part artistique ? Centré sur une époque contemporaine marquée par la remise en cause des relations aux espaces, aux temps et aux autres, le présent ouvrage aborde la thématique selon une double approche : l'art comme composante de l'habiter ; l'habiter comme composante de l'art. Suivant la première optique, il est question des oeuvres exposées à la vue de tous. Elles appartiennent au vaste domaine de l'art public qui, aujourd'hui comme à chaque époque, tend à se redéfinir. Par son caractère furtif, relationnel ou infiltrant, cet art public contemporain n'hésite en effet pas à scruter les lieux pour en révéler des significations qui, autrement, resteraient enfouies dans et par la routine des pratiques. Ainsi, contrairement à un usage des lieux fondé sur des habitudes et des convenances, un nombre croissant d'interventions artistiques tente de débusquer le sens qui s'y tapit dans l'espoir de susciter la réflexion sur nos manières d'habiter le monde, le cas échéant pour nous convaincre d'en changer. N'en demeure pas moins, parallèlement, un art public qui limite voire bloque cette appropriation habitante des lieux en privilégiant l'amusement ou la consommation, de sorte que l'oeuvre n'est alors plus qu'un jeu ou un ornement. Selon la seconde perspective, l'habiter lui-même est envisagé comme une forme d'art. L'idée est de suggérer qu'il y a toujours une part esthétique dans notre façon de concevoir les lieux et de les occuper. Parce que les lieux que nous habitons nous inspirent, ils peuvent susciter une oeuvre, qu'elle soit noble ou triviale. Dans d'autres dynamiques, les lieux deviennent eux-mêmes, au travers de l'aménagement que nous en faisons, des oeuvres d'art. Inspiré par cette double entrée, le présent ouvrage collectif a comme objectif d'examiner diverses modalités de ce qui constitue aujourd'hui la pratique de l'art au regard de l'habiter et la pratique habitante au regard de l'art. L'ouvrage mobilise alors de nombreux exemples (de France, du Québec et d'ailleurs dans le monde). L'ensemble donne un aperçu de l'éventail des recherches en cours sur un sujet encore passablement négligé. L'ambition est que cette démarche inspire d'autres investigations dans ce champ d'études où se croisent l'art et l'habiter.
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Papers by Frédéric VINOT
Méthode. – Pour ce faire, nous croiserons les données issues d’une étude épistémologique concernant l’hypothèse d’une pulsion motrice ; hypothèse partagée par Jean Bergès, Jean-Marie Forget, Marie Couvert ou encore Marie-Christine Laznik qui questionnera le lien entre mouvement, motricité et douleur. À la croisée donc, de la clinique de l’hyperactivité et de l’autisme. L’étude appro- fondie de l’Esquisse, nous permettra d’identifier, dans cet écrit pré-psychanalytique de Freud, l’intérêt particulier de ce dernier concernant la question, non pas de la motricité mais du mouve- ment, Bewegung, dans la version originale du texte.
Résultats. – Nous ferons alors apparaître les articulations que fait Freud entre le mouvement et la structuration psychique. Soit, à l’aube de la rencontre entre l’infans et son environnement. À partir de là, il sera dès lors possible de décliner le modèle d’une pul- sion du mouvement ainsi que ses effets structurants : sur le corps, de l’agitation motrice à l’agir adéquat, et sur le psychisme par la construction d’espaces singuliers. Modèle théorique à partir duquel nous proposerons de situer les phénomènes que nous nommerons « marche continue » dans la clinique de l’autisme.
Discussion. – Nous discuterons alors de la possibilité ou non, pour chaque sujet, de se mouvoir dans cet espace produit par la structure, soit dit autrement, de la possibilité d’une clinique différentielle à partir de la question du mouvement et du traitement de l’espace. Conclusion. – Si la pulsion du mouvement trouve sa cohérence dans les écrits psychanalytiques, et ce dès leur origine, ce concept s’avère opérant pour penser la clinique du sujet en souffrance et proposer des modalités d’accompagnement tenant compte de cette articula- tion entre corps, psychisme et espace.
Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément.
Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix.
Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives.
Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.”
Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Method. – After a technical presentation of the immersive device and an explanation of the spatial and aesthetic characteristics of the works played on it, the authors describe the clinical case of an 11-year-old autistic child and identify the different stages of the relationship. The initially observed effects of containment were qui- ckly limited, and the child almost rejected the system. It was only during a work based on different spatializations of a voice that thechild was able to reengage with the device and with the relationship with the caregiver as “a double,” going so far as to invent games that included him. To shed light on the subjectivizing effects of these sessions, the authors first recall the specific relationship that the autistic subject has with the voice as an “a object,” relying in parti- cular on the notion of “delocalization of the voice,” which is active in all devices for distancing the timbre, the latter being understood as one of the names of the Real of the voice. The article goes on to describe in detail the spatial characteristics of the work to which the child was so sensitive in renewing his relationship with the other. After analysis, the work in question turns out to be composed not of a single unified or unifying space, but of several sound spaces, sometimes broadcast simultaneously.
Results. – The notion of the delocalization of the voice is then confronted with the fact that the work of immersive music can offer much more than a simple point of delocalization of the voice in the same space: it offers the experience of several simultaneous sound spaces, which we call a “delocalization of the delocalization of the voice,” making it possible to relieve the autistic subject of what Lacan called the “real weight of the subject” implied by the voice object.
Discussion. – The article raises several points for discussion: firstly, immersive musical works should not be considered as recreating a realistic sound environment (of the virtual reality type), but rather as proposing impossible sound spaces. In this respect, there are both aesthetic and ethical issues at stake in the clinical use that can be made of these immersive musical devices. Moreover, the construc- tion of autistic space is not just a matter of the gaze but also of the voice in its impulsive dimension. Finally, the “delocalization of the delocalization” of the voice would enable the autistic subject to experience the atopic part of it, i.e. its impossible localization. Space is thus constructed around an atopic point.
Conclusions. – The article seeks to demonstrate how the clinical use of therapeutic mediation through art can intersect with cur- rent research in electroacoustic composition, making it possible to revive theoretical and clinical questions about both space and voice. The immersive dimension is thus considered from both a musical and a transferential perspective.
Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives.
Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.”
Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Méthode. – Pour ce faire, nous croiserons les données issues d’une étude épistémologique concernant l’hypothèse d’une pulsion motrice ; hypothèse partagée par Jean Bergès, Jean-Marie Forget, Marie Couvert ou encore Marie-Christine Laznik qui questionnera le lien entre mouvement, motricité et douleur. À la croisée donc, de la clinique de l’hyperactivité et de l’autisme. L’étude appro- fondie de l’Esquisse, nous permettra d’identifier, dans cet écrit pré-psychanalytique de Freud, l’intérêt particulier de ce dernier concernant la question, non pas de la motricité mais du mouve- ment, Bewegung, dans la version originale du texte.
Résultats. – Nous ferons alors apparaître les articulations que fait Freud entre le mouvement et la structuration psychique. Soit, à l’aube de la rencontre entre l’infans et son environnement. À partir de là, il sera dès lors possible de décliner le modèle d’une pul- sion du mouvement ainsi que ses effets structurants : sur le corps, de l’agitation motrice à l’agir adéquat, et sur le psychisme par la construction d’espaces singuliers. Modèle théorique à partir duquel nous proposerons de situer les phénomènes que nous nommerons « marche continue » dans la clinique de l’autisme.
Discussion. – Nous discuterons alors de la possibilité ou non, pour chaque sujet, de se mouvoir dans cet espace produit par la structure, soit dit autrement, de la possibilité d’une clinique différentielle à partir de la question du mouvement et du traitement de l’espace. Conclusion. – Si la pulsion du mouvement trouve sa cohérence dans les écrits psychanalytiques, et ce dès leur origine, ce concept s’avère opérant pour penser la clinique du sujet en souffrance et proposer des modalités d’accompagnement tenant compte de cette articula- tion entre corps, psychisme et espace.
Méthode. – Après avoir présenté techniquement le dispositif immersif et expliqué les caractéristiques spatiales et esthétiques des œuvres qui y sont jouées, les auteurs déploient le cas cli- nique d’un enfant autiste de 11 ans et en repèrent différents temps. Les effets de contenance apparus initialement se sont vite trou- vés limités, et le dispositif presque rejeté par l’enfant. Ce n’est qu’à l’occasion d’une œuvre basée sur différentes spatialisations d’une voix que l’enfant a pu réinvestir le dispositif et la relation avec le soignant en qualité de double, allant jusqu’à inventer des jeux l’incluant. Pour éclairer les effets subjectivant de ces séances, les auteurs font un premier rappel du rapport spécifique que le sujet autiste entretient avec la voix comme objet a, en s’appuyant notam- ment sur la notion de « délocalisation de la voix » qui est active dans tous les dispositifs de mise à distance du timbre, ce dernier étant compris comme un des noms du Réel de la voix. L’article s’attache ensuite à décrire précisément les caractéristiques spa- tiales de l’œuvre à laquelle l’enfant s’est montré si sensible en renouvelant son rapport à l’autre. Or, après analyse, l’œuvre en question s’avère en fait être composée non pas d’un seul espace uni- fié ou unifiant, mais de plusieurs espaces sonores, parfois diffusés simultanément.
Résultats. – La notion de délocalisation de la voix est alors confron- tée au fait que l’œuvre de musique immersive peut offrir bien plus qu’un simple point de délocalisation de la voix dans le même espace : elle offre l’expérience de plusieurs espaces sonores simul- tanés, ce que nous proposons de nommer une « délocalisation de la délocalisation de la voix », permettant d’alléger d’autant plus le sujet autiste de ce que Lacan appelle le « poids réel du sujet » mis en jeu par l’objet voix.
Discussion. – L’article est l’occasion de plusieurs points de discus- sion : d’une part, les œuvres musicales immersives ne doivent pas être considérées comme recréant un environnement sonore réa- liste (de type réalité virtuelle), mais bien comme proposant des espaces sonores impossibles. À ce titre, il existe un enjeu aussi bien esthétique qu’éthique dans l’usage clinique qui peut être fait de ces dispositifs musicaux immersifs. D’autre part, la construction de l’espace autistique ne relève pas seulement du regard mais aussi de la voix en sa dimension pulsionnelle. Enfin, la délocalisation de la délocalisation de la voix permettrait au sujet autiste d’en expéri- menter la part atopique, c’est-à-dire son impossible localisation. La construction de l’espace se ferait donc autour d’un point atopique. Conclusion. – L’article cherche à démontrer l’intérêt que la cli- nique des médiations thérapeutiques par l’art peut trouver dans les recherches actuelles en composition électroacoustique, permettant de relancer les questionnements théorico-cliniques aussi bien sur l’espace que la voix. La dimension immersive est ainsi prise à la fois sur son versant musical et son versant transférentiel.
Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives.
Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.”
Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Method. – After a technical presentation of the immersive device and an explanation of the spatial and aesthetic characteristics of the works played on it, the authors describe the clinical case of an 11-year-old autistic child and identify the different stages of the relationship. The initially observed effects of containment were qui- ckly limited, and the child almost rejected the system. It was only during a work based on different spatializations of a voice that thechild was able to reengage with the device and with the relationship with the caregiver as “a double,” going so far as to invent games that included him. To shed light on the subjectivizing effects of these sessions, the authors first recall the specific relationship that the autistic subject has with the voice as an “a object,” relying in parti- cular on the notion of “delocalization of the voice,” which is active in all devices for distancing the timbre, the latter being understood as one of the names of the Real of the voice. The article goes on to describe in detail the spatial characteristics of the work to which the child was so sensitive in renewing his relationship with the other. After analysis, the work in question turns out to be composed not of a single unified or unifying space, but of several sound spaces, sometimes broadcast simultaneously.
Results. – The notion of the delocalization of the voice is then confronted with the fact that the work of immersive music can offer much more than a simple point of delocalization of the voice in the same space: it offers the experience of several simultaneous sound spaces, which we call a “delocalization of the delocalization of the voice,” making it possible to relieve the autistic subject of what Lacan called the “real weight of the subject” implied by the voice object.
Discussion. – The article raises several points for discussion: firstly, immersive musical works should not be considered as recreating a realistic sound environment (of the virtual reality type), but rather as proposing impossible sound spaces. In this respect, there are both aesthetic and ethical issues at stake in the clinical use that can be made of these immersive musical devices. Moreover, the construc- tion of autistic space is not just a matter of the gaze but also of the voice in its impulsive dimension. Finally, the “delocalization of the delocalization” of the voice would enable the autistic subject to experience the atopic part of it, i.e. its impossible localization. Space is thus constructed around an atopic point.
Conclusions. – The article seeks to demonstrate how the clinical use of therapeutic mediation through art can intersect with cur- rent research in electroacoustic composition, making it possible to revive theoretical and clinical questions about both space and voice. The immersive dimension is thus considered from both a musical and a transferential perspective.
Results. – Three subjective markers emerge: wandering reveals the subject’s difficult in orienting himself in both physical and psy- chological space, demonstrating a form of excitation that is not supported by the viatoric drive; “the wandering of the journey” makes it possible to relocate the place of the Other in the Imag- inary; “the wandering of desire” incites the subject to repetition through the play of the drives.
Discussion. – Neurodegenerative disease is an obstacle to wander- ing. Art-therapy workshops can help Alzheimer’s patients with the reorganization of wandering, where unconscious knowledge would prevail over the excitation of ambulation, thus suggesting, for the subject, the possibility of a structuring “elsewhere.”
Conclusion. – Thinking of mediated workshops as places of cre- ation for the subject opens up the possibility of inhabiting one’s wandering, considered as expressions of a journey and of desire.
Two examples of this double loss will be developed : 1) the psychic effects of urban renovation and security work (after the work, the bereaved no longer find the same place where their loved ones died); 2) spontaneous memorials show the lack but, because of their temporary and provisional dimension, they will themselves become missing, promised to disappear.
Psychoanalytic theory also assumes two losses in the psychic process of mourning : loss of the love object, but also the sacrificial loss of a piece of oneself in order to separate oneself from the dead person. Psychoanalysis can therefore help to understand the function of this double loss in relation to the unconscious processes that accompany the symbolisation of the loss. In contrast, other observations show how the frozen becoming of certain objects attempts to deny their own loss. Two examples will be given: political discourse on some security devices and the treatment of stuffed animals by the Municipal Archives. In both cases, the second loss is somehow 'prevented' or constantly postponed or denied, and one can wonder how this contributes to or interferes with the work of mourning.
In a more fundamental way, this function of the double loss in mourning will allow us to ask the question of the difference between re-construction and resilience. There is indeed a Freudian theory of construction based on the acceptance of loss, which seems radically different from the ideal of resilience (psychological or urban), whose epistemological underpinnings ignore the creative effects of a subjectivising lack.
La première partie de l’ouvrage porte sur l’hybridation à l’oeuvre dans les processus de création : créolisation chez Glissant, assemblage chez Rodin, fabrique « métisserande » chez Ponge, ou encore la façon dont le théâtre contemporain revisite les racines de « l’inquiétante étrangeté ».
La deuxième partie du livre est consacrée au champ jazzistique, encore trop peu exploré par les psychanalystes. Dans ses structures musicales (forme « call and response »), comme dans son acte (l’improvisation, qui jamais seule ne se fait), jazzer implique de plonger dans l’Autre, de tâtonner et frayer à coup de notes, d’histoires et de corps, à la recherche de racines en devenir sans jamais s’enfermer dans l’enclave d’une définition mono-identitaire.
À l’heure où les revendications dites « identitaires » resurgissent en Europe et s’emparent de la sémantique des racines civilisationnelles, cet ouvrage interroge autrement les racines.
Les auteurs : Catherine Desprats Pequignot, Isabelle Elizeon-Hubert, Xavier Gassmann, Francis Hofstein, Miléna Kartowski-Aïach, Simone Korff-Sausse, Béatrice Madiot, Céline Masson, Christophe Paradas, Edward Perraud, Silke Schauder, Frédéric Vinot, Monique Zerbib.
La médiation par le théâtre offre ainsi une "scène" à des sujets porteurs d'un chaos dont ils ne savent souvent que faire. Elle peut alors aider et soutenir des personnes en souffrance.
Comment le théâtre permet-il de s'expérimenter autre que "soi" ? Comment cette expérience peut-elle être le point de départ d'un travail clinique à la fois singulier et collectif ? Qu'est-ce qu'une troupe au théâtre et pourquoi se révèle-t-elle parfois si fragile ?
En prenant comme fil rouge un atelier de théâtre organisé auprès d'adolescents "délinquants", cet ouvrage montre en quoi toute situation d'improvisation théâtrale est susceptible de renouer avec les enjeux de la "naissance de la tragédie" et développe leur portée thérapeutique.