Découvert il y a une quarantaine d’années, le Monti Barbatu domine la rive nord du golfe du Valin... more Découvert il y a une quarantaine d’années, le Monti Barbatu domine la rive nord du golfe du Valincu de ses 515 m. Le site accueille plusieurs occupations entre le milieu du Néolithique et la fin du Moyen Âge. Il a fait l’objet de plusieurs prospections et de quelques sondages menés dans les années 1980 par O. Jehasse. En 2013, une première fouille d’ampleur limitée avait été menée contre l’enceinte cyclopéenne installée sous le sommet. Ces travaux avait mis en évidence des niveaux d’occupation du Néolithique récent endommagés par les aménagements successifs, un niveau de l’âge du Bronze moyen et un remblai d’époque médiévale. L’opération avait en outre consisté à réaliser des relevés topographiques et architecturaux, ainsi qu’à décrire la statue-menhir MBI, découverte quelques années auparavant sur le plateau inférieur du site. En 2017, il s’agissait de poursuivre les investigations sur la zone subsommitale (secteur C). L’excavation, d’une surface originelle de 9 m², a atteint une aire de près de 30 m², toujours contre l’enceinte mais en direction du centre du plateau. L’analyse de la stratigraphie montre que la première occupation est datable du début du IVe millénaire et rattachable au faciès basien. La zone investiguée correspond vraisemblablement à la limite d’un espace habité, matérialisée par un mur en pierre sèche, structure inédite à l’échelle insulaire pour cette phase. Au début du Bronze moyen, un rempart en gros blocs est aménagé juste à l’ouest de la terrasse formée par ce mur et un remblai-dépotoir est constitué à ses pieds afin d’aplanir les aspérités du terrain. Monti Barbatu devient alors un imposant casteddu non pourvu de torra, à moins que celle-ci n’ait été démantelée à l’époque médiévale. L’enceinte protège des habitations dont la forme n’a pu être approchée. Les mobiliers associés illustrent d’importantes connexions économiques et culturelles avec la basse vallée du Taravu et un impact stylistique de l’Italie septentrionale et centrale. Un nouveau chapitre d’occupation s’écrit au Bronze final. Cette phase, mal documentée, caractérise peut-être un repli sur les zones supérieures du site, là où se trouve une enceinte en petit appareil qui date de cette époque et/ou du Moyen Âge. Sur le niveau d’abandon protohistorique est posé un sol équipé d’un foyer, daté au radiocarbone du Xe siècle apr. J.-C., percé plus tard par des fosses non datées. Ultérieurement, un important remblai constituant vraisemblablement le niveau d’implantation du village et de la chapelle du castrum, est édifié sur ces vestiges. Son sédiment inclut une grande quantité de mobilier du Néolithique récent et du Bronze moyen, preuve que le sédiment a été pris sur le site, mais également des ensembles terriniens, campaniformes, Bronze ancien, antiques et médiévaux, qui attestent de la longue perduration de l’occupation et donc du caractère stratégique du site. La campagne a également consisté à fouiller un aménagement à l’origine considéré comme un coffre sépulcral, situé sur le plateau inférieur (secteur B). Très vite, il a été possible d’observer qu’il s’agissait en réalité d’un double mur de dalles constituant la limite d’une grande habitation subrectangulaire implantée au pied du massif rocheux du secteur C. Ces sondages ont révélé un colmatage essentiellement alimenté par les colluvionnements. Néanmoins, l’homogénéité du mobilier sur le secteur a permis de reconnaître une chronologie de fonctionnement placée entre le Néolithique moyen 2 et le Néolithique récent. L’individualisation d’une telle structure pour ces époques constitue une nouveauté pour les zones littorales du sud de la Corse et offre un contrepoint aux habitats de Fuata, Monte Revincu, Guaita ou Presa. Les prospections réalisées sur le secteur B ont également permis de recenser la statue-menhir MBII, un tronçon mésial portant une épée disposée en oblique. Un sondage sera pratiqué en 2018 dans cette zone. En limite méridionale du site, deux structures interprétées comme des habitations de l’âge du Bronze, de forme subrectangulaire à elliptique, matérialisées par des solins de gros blocs. L’une d’entre elles, la structure A, fera l’objet d’une fouille partielle en 2018.
Les travaux archéologiques sur le site d’E Cammerinche à Bustanico (Haute-Corse) ont été entrepri... more Les travaux archéologiques sur le site d’E Cammerinche à Bustanico (Haute-Corse) ont été entrepris en 2019. Ce site fut mis au jour dans les années 1950 par des bergers et a subi dès lors de nombreux ramassages et fouilles clandestines. L’objet de l’opération de cette année a consisté en l’étude du mobilier conservé, afin de contextualiser la découverte et d’enrichir les données sur la céramique protohistorique de cette région. L’abri-sous-roche d’E Cammerinche (fig. 1) est situé au niveau de..
Le site d’I Casteddi (Tavera, Corse-du-Sud) est un habitat fortifie sur eperon qui domine la vall... more Le site d’I Casteddi (Tavera, Corse-du-Sud) est un habitat fortifie sur eperon qui domine la vallee de la Gravona a 420 m d’altitude. Sa position perchee est nettement defensive au nord par un escarpement abrupt. Le relief plus adouci sur les autres versants est marque par l’elevation de murs d’enceinte en gros appareillage qui cloturent le site en jouant un role de fortification et de delimitation de terrasses. Sur ces terrasses, s’articulent maison, bâtiment et structure variee de l’âge du Bronze moyen jusqu’au second âge du Fer, durant 1500 ans, sans discontinuite. Nous aborderons dans cette conference l’organisation de l’habitat perche et fortifie de l’âge du Fer de cet eperon ou les travaux menes de 2014 a 2019 permettent de mettre en evidence une habitation sur poteaux de forme elliptique bordee de gros blocs, un bâtiment rectangulaire abritant ou jouxtant des fosses silos a semences, une terrasse ouverte destinee notamment a la pratique d’activite metallurgique. Ces espaces d...
Découvert il y a une quarantaine d’années, le Monti Barbatu domine la rive nord du golfe du Valin... more Découvert il y a une quarantaine d’années, le Monti Barbatu domine la rive nord du golfe du Valincu de ses 515 m. Le site accueille plusieurs occupations entre le milieu du Néolithique et la fin du Moyen Âge. Il a fait l’objet de plusieurs prospections et de quelques sondages menés dans les années 1980 par O. Jehasse. En 2013, une première fouille d’ampleur limitée avait été menée contre l’enceinte cyclopéenne installée sous le sommet. Ces travaux avait mis en évidence des niveaux d’occupation du Néolithique récent endommagés par les aménagements successifs, un niveau de l’âge du Bronze moyen et un remblai d’époque médiévale. L’opération avait en outre consisté à réaliser des relevés topographiques et architecturaux, ainsi qu’à décrire la statue-menhir MBI, découverte quelques années auparavant sur le plateau inférieur du site. En 2017, il s’agissait de poursuivre les investigations sur la zone subsommitale (secteur C). L’excavation, d’une surface originelle de 9 m², a atteint une aire de près de 30 m², toujours contre l’enceinte mais en direction du centre du plateau. L’analyse de la stratigraphie montre que la première occupation est datable du début du IVe millénaire et rattachable au faciès basien. La zone investiguée correspond vraisemblablement à la limite d’un espace habité, matérialisée par un mur en pierre sèche, structure inédite à l’échelle insulaire pour cette phase. Au début du Bronze moyen, un rempart en gros blocs est aménagé juste à l’ouest de la terrasse formée par ce mur et un remblai-dépotoir est constitué à ses pieds afin d’aplanir les aspérités du terrain. Monti Barbatu devient alors un imposant casteddu non pourvu de torra, à moins que celle-ci n’ait été démantelée à l’époque médiévale. L’enceinte protège des habitations dont la forme n’a pu être approchée. Les mobiliers associés illustrent d’importantes connexions économiques et culturelles avec la basse vallée du Taravu et un impact stylistique de l’Italie septentrionale et centrale. Un nouveau chapitre d’occupation s’écrit au Bronze final. Cette phase, mal documentée, caractérise peut-être un repli sur les zones supérieures du site, là où se trouve une enceinte en petit appareil qui date de cette époque et/ou du Moyen Âge. Sur le niveau d’abandon protohistorique est posé un sol équipé d’un foyer, daté au radiocarbone du Xe siècle apr. J.-C., percé plus tard par des fosses non datées. Ultérieurement, un important remblai constituant vraisemblablement le niveau d’implantation du village et de la chapelle du castrum, est édifié sur ces vestiges. Son sédiment inclut une grande quantité de mobilier du Néolithique récent et du Bronze moyen, preuve que le sédiment a été pris sur le site, mais également des ensembles terriniens, campaniformes, Bronze ancien, antiques et médiévaux, qui attestent de la longue perduration de l’occupation et donc du caractère stratégique du site. La campagne a également consisté à fouiller un aménagement à l’origine considéré comme un coffre sépulcral, situé sur le plateau inférieur (secteur B). Très vite, il a été possible d’observer qu’il s’agissait en réalité d’un double mur de dalles constituant la limite d’une grande habitation subrectangulaire implantée au pied du massif rocheux du secteur C. Ces sondages ont révélé un colmatage essentiellement alimenté par les colluvionnements. Néanmoins, l’homogénéité du mobilier sur le secteur a permis de reconnaître une chronologie de fonctionnement placée entre le Néolithique moyen 2 et le Néolithique récent. L’individualisation d’une telle structure pour ces époques constitue une nouveauté pour les zones littorales du sud de la Corse et offre un contrepoint aux habitats de Fuata, Monte Revincu, Guaita ou Presa. Les prospections réalisées sur le secteur B ont également permis de recenser la statue-menhir MBII, un tronçon mésial portant une épée disposée en oblique. Un sondage sera pratiqué en 2018 dans cette zone. En limite méridionale du site, deux structures interprétées comme des habitations de l’âge du Bronze, de forme subrectangulaire à elliptique, matérialisées par des solins de gros blocs. L’une d’entre elles, la structure A, fera l’objet d’une fouille partielle en 2018.
Les travaux archéologiques sur le site d’E Cammerinche à Bustanico (Haute-Corse) ont été entrepri... more Les travaux archéologiques sur le site d’E Cammerinche à Bustanico (Haute-Corse) ont été entrepris en 2019. Ce site fut mis au jour dans les années 1950 par des bergers et a subi dès lors de nombreux ramassages et fouilles clandestines. L’objet de l’opération de cette année a consisté en l’étude du mobilier conservé, afin de contextualiser la découverte et d’enrichir les données sur la céramique protohistorique de cette région. L’abri-sous-roche d’E Cammerinche (fig. 1) est situé au niveau de..
Le site d’I Casteddi (Tavera, Corse-du-Sud) est un habitat fortifie sur eperon qui domine la vall... more Le site d’I Casteddi (Tavera, Corse-du-Sud) est un habitat fortifie sur eperon qui domine la vallee de la Gravona a 420 m d’altitude. Sa position perchee est nettement defensive au nord par un escarpement abrupt. Le relief plus adouci sur les autres versants est marque par l’elevation de murs d’enceinte en gros appareillage qui cloturent le site en jouant un role de fortification et de delimitation de terrasses. Sur ces terrasses, s’articulent maison, bâtiment et structure variee de l’âge du Bronze moyen jusqu’au second âge du Fer, durant 1500 ans, sans discontinuite. Nous aborderons dans cette conference l’organisation de l’habitat perche et fortifie de l’âge du Fer de cet eperon ou les travaux menes de 2014 a 2019 permettent de mettre en evidence une habitation sur poteaux de forme elliptique bordee de gros blocs, un bâtiment rectangulaire abritant ou jouxtant des fosses silos a semences, une terrasse ouverte destinee notamment a la pratique d’activite metallurgique. Ces espaces d...
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Excavations reports by Audrey Chipon
En 2017, il s’agissait de poursuivre les investigations sur la zone subsommitale (secteur C). L’excavation, d’une surface originelle de 9 m², a atteint une aire de près de 30 m², toujours contre l’enceinte mais en direction du centre du plateau. L’analyse de la stratigraphie montre que la première occupation est datable du début du IVe millénaire et rattachable au faciès basien. La zone investiguée correspond vraisemblablement à la limite d’un espace habité, matérialisée par un mur en pierre sèche, structure inédite à l’échelle insulaire pour cette phase. Au début du Bronze moyen, un rempart en gros blocs est aménagé juste à l’ouest de la terrasse formée par ce mur et un remblai-dépotoir est constitué à ses pieds afin d’aplanir les aspérités du terrain. Monti Barbatu devient alors un imposant casteddu non pourvu de torra, à moins que celle-ci n’ait été démantelée à l’époque médiévale. L’enceinte protège des habitations dont la forme n’a pu être approchée. Les mobiliers associés illustrent d’importantes connexions économiques et culturelles avec la basse vallée du Taravu et un impact stylistique de l’Italie septentrionale et centrale. Un nouveau chapitre d’occupation s’écrit au Bronze final. Cette phase, mal documentée, caractérise peut-être un repli sur les zones supérieures du site, là où se trouve une enceinte en petit appareil qui date de cette époque et/ou du Moyen Âge. Sur le niveau d’abandon protohistorique est posé un sol équipé d’un foyer, daté au radiocarbone du Xe siècle apr. J.-C., percé plus tard par des fosses non datées. Ultérieurement, un important remblai constituant vraisemblablement le niveau d’implantation du village et de la chapelle du castrum, est édifié sur ces vestiges. Son sédiment inclut une grande quantité de mobilier du Néolithique récent et du Bronze moyen, preuve que le sédiment a été pris sur le site, mais également des ensembles terriniens, campaniformes, Bronze ancien, antiques et médiévaux, qui attestent de la longue perduration de l’occupation et donc du caractère stratégique du site.
La campagne a également consisté à fouiller un aménagement à l’origine considéré comme un coffre sépulcral, situé sur le plateau inférieur (secteur B). Très vite, il a été possible d’observer qu’il s’agissait en réalité d’un double mur de dalles constituant la limite d’une grande habitation subrectangulaire implantée au pied du massif rocheux du secteur C. Ces sondages ont révélé un colmatage essentiellement alimenté par les colluvionnements. Néanmoins, l’homogénéité du mobilier sur le secteur a permis de reconnaître une chronologie de fonctionnement placée entre le Néolithique moyen 2 et le Néolithique récent. L’individualisation d’une telle structure pour ces époques constitue une nouveauté pour les zones littorales du sud de la Corse et offre un contrepoint aux habitats de Fuata, Monte Revincu, Guaita ou Presa.
Les prospections réalisées sur le secteur B ont également permis de recenser la statue-menhir MBII, un tronçon mésial portant une épée disposée en oblique. Un sondage sera pratiqué en 2018 dans cette zone. En limite méridionale du site, deux structures interprétées comme des habitations de l’âge du Bronze, de forme subrectangulaire à elliptique, matérialisées par des solins de gros blocs. L’une d’entre elles, la structure A, fera l’objet d’une fouille partielle en 2018.
Papers by Audrey Chipon
En 2017, il s’agissait de poursuivre les investigations sur la zone subsommitale (secteur C). L’excavation, d’une surface originelle de 9 m², a atteint une aire de près de 30 m², toujours contre l’enceinte mais en direction du centre du plateau. L’analyse de la stratigraphie montre que la première occupation est datable du début du IVe millénaire et rattachable au faciès basien. La zone investiguée correspond vraisemblablement à la limite d’un espace habité, matérialisée par un mur en pierre sèche, structure inédite à l’échelle insulaire pour cette phase. Au début du Bronze moyen, un rempart en gros blocs est aménagé juste à l’ouest de la terrasse formée par ce mur et un remblai-dépotoir est constitué à ses pieds afin d’aplanir les aspérités du terrain. Monti Barbatu devient alors un imposant casteddu non pourvu de torra, à moins que celle-ci n’ait été démantelée à l’époque médiévale. L’enceinte protège des habitations dont la forme n’a pu être approchée. Les mobiliers associés illustrent d’importantes connexions économiques et culturelles avec la basse vallée du Taravu et un impact stylistique de l’Italie septentrionale et centrale. Un nouveau chapitre d’occupation s’écrit au Bronze final. Cette phase, mal documentée, caractérise peut-être un repli sur les zones supérieures du site, là où se trouve une enceinte en petit appareil qui date de cette époque et/ou du Moyen Âge. Sur le niveau d’abandon protohistorique est posé un sol équipé d’un foyer, daté au radiocarbone du Xe siècle apr. J.-C., percé plus tard par des fosses non datées. Ultérieurement, un important remblai constituant vraisemblablement le niveau d’implantation du village et de la chapelle du castrum, est édifié sur ces vestiges. Son sédiment inclut une grande quantité de mobilier du Néolithique récent et du Bronze moyen, preuve que le sédiment a été pris sur le site, mais également des ensembles terriniens, campaniformes, Bronze ancien, antiques et médiévaux, qui attestent de la longue perduration de l’occupation et donc du caractère stratégique du site.
La campagne a également consisté à fouiller un aménagement à l’origine considéré comme un coffre sépulcral, situé sur le plateau inférieur (secteur B). Très vite, il a été possible d’observer qu’il s’agissait en réalité d’un double mur de dalles constituant la limite d’une grande habitation subrectangulaire implantée au pied du massif rocheux du secteur C. Ces sondages ont révélé un colmatage essentiellement alimenté par les colluvionnements. Néanmoins, l’homogénéité du mobilier sur le secteur a permis de reconnaître une chronologie de fonctionnement placée entre le Néolithique moyen 2 et le Néolithique récent. L’individualisation d’une telle structure pour ces époques constitue une nouveauté pour les zones littorales du sud de la Corse et offre un contrepoint aux habitats de Fuata, Monte Revincu, Guaita ou Presa.
Les prospections réalisées sur le secteur B ont également permis de recenser la statue-menhir MBII, un tronçon mésial portant une épée disposée en oblique. Un sondage sera pratiqué en 2018 dans cette zone. En limite méridionale du site, deux structures interprétées comme des habitations de l’âge du Bronze, de forme subrectangulaire à elliptique, matérialisées par des solins de gros blocs. L’une d’entre elles, la structure A, fera l’objet d’une fouille partielle en 2018.