Books by Sandra Boehringer
Routledge, 2022
CONTRIBUTORS : Jean Allouch, Thamy Ayouch, Sandra Boehringer, Claude Calame, Frédéric Gros, Danie... more CONTRIBUTORS : Jean Allouch, Thamy Ayouch, Sandra Boehringer, Claude Calame, Frédéric Gros, Daniele Lorenzini, Kirk Ormand, Olivier Renaut, Arianna Sforzini.
TRANSLATORS : Meryl Altman, Kirsten Ellerby.
FOUCAULT, SEXUALITY, ANTIQUITY, published for the first time in English, takes an interdisciplinary approach to exploring how the work of Michel Foucault has influenced studies of ancient Greece and Rome. Foucault's The History of Sexuality has had a profound and lasting impact across the humanities and social sciences. In the two volumes dedicated to pagan antiquity, Foucault provided scholars with new questions for addressing ancient Greek and Roman societies, and an original epistemological framework for thinking about eroticism and about the processes by which individuals are led to recognize themselves as the subjects of their desires. Now, decades later, the scholars in this volume explore Foucault's role in shaping and reorienting discussions of antiquity in the fields of philosophy, gender studies, and psychoanalysis, among others. A multidisciplinary exploration of Foucault's work and its relationship to our understanding of ancient Greco-Roman societies, Foucault, Sexuality, Antiquity will be of interest to students and scholars in classical studies, philosophy, gender studies, and ancient history.
Unifesp, 2022
Tanto na Grécia Antiga como na Roma Antiga, não se fala de “homossexuais” nem de “heterossexuais”... more Tanto na Grécia Antiga como na Roma Antiga, não se fala de “homossexuais” nem de “heterossexuais”, pois essas categorias não existem nesses períodos. No entanto, não se deixa de falar das práticas sexuais, percebidas e avaliadas segundo critérios que implicam a cidadania, o controle de si ou ainda a idade ou as modalidades da relação erótica. Algumas dessas práticas, entretanto, escapam a esses critérios e foram pouco estudadas até o presente: trata-se das relações amorosas entre mulheres.
Longe do que se imagina hoje a respeito da “amazona” ou da mulher devassa e entregue à luxúria, longe igualmente das imagens de Épinal dos amores sáficos e etéreos, a literatura e os documentos ilustrados repercutem atitudes e representações que Sandra Boehringer se empenha aqui em inventariar, decifrar e analisar.
E, ao fazer isso, esboça a cartografia de um sistema antigo de gênero, revelando uma organização social fortemente codificada. No mundo grego e romano, as leis do desejo são muito diferentes das nossas, e o erotismo se inventa onde não se espera.
https://www.editoraunifesp.com.br/produto/homossexualidade+feminina+na+antiguidade+grega+e+romana.aspx
Routledge, 2021
This groundbreaking study, among the earliest syntheses on female homosexuality throughout Antiqu... more This groundbreaking study, among the earliest syntheses on female homosexuality throughout Antiquity, explores the topic with careful reference to ancient concepts and views, drawing fully on the existing visual and written record including literary, philosophical, and scienti c documents. Even today, ancient female homosexuals are still too often seen in terms of a mythical, ethereal Sapphic love, or stereotyped as "Amazons" or courtesans. Boehringer's scholarly book replaces these clichés with rigorous, precise analysis of iconography and texts by Sappho, Plato, Ovid, Juvenal, and many other lyric poets, satirists, and astrological writers, in search of the prevailing norms, constraints, and possibilities for erotic desire. The portrait emerges of an ancient society to which today's sexual categories do not apply-a society "before sexuality"-where female homosexuality looks very di erent, but is nonetheless very real. Now available in English for the rst time, Female Homosexuality in Ancient Greece and Rome includes a preface by David Halperin. This book will be of value to students and scholars of ancient sexuality and gender, and to anyone interested in histories and theories of sexuality.
Attraper erôs dans le filet du logos, l’Occident n’a pas attendu la psychanalyse pour s’y employ... more Attraper erôs dans le filet du logos, l’Occident n’a pas attendu la psychanalyse pour s’y employer. Entre les aphrodisia grecs et le dispositif de sexualité moderne, il ne restait plus à Foucault qu’à déposer une dernière pièce au puzzle de son Histoire de la sexualité : que s’est-il passé au temps de la concupiscence chrétienne et du péché de chair ? Comment le sexe en est-il venu à polariser le rapport de soi à soi ?
« Il m’a semblé, écrit Foucault, que la question qui devait servir de fil directeur était celle-ci : comment, pourquoi et sous quelle forme l’activité sexuelle a-t-elle été constituée comme domaine moral ? »
À qui sont destinés les aveux ? De quoi libèrent-ils ? Quel sujet moderne l’expérience de la « chair » dans le christianisme a-t-elle contribué à construire ? Les Aveux de la chair jettent le trouble dans une « histoire de la sexualité » qui s’avère faussement linéaire et sollicite tout autant philosophes, historiens, spécialistes de la littérature et psychanalystes.
http://www.epel-edition.com/collection/9/les-grands-classiques-de-l-n-rotologie-moderne.html
Les figures antiques peuplent notre imaginaire érotique et, il y a peu, l’« amour grec » désignai... more Les figures antiques peuplent notre imaginaire érotique et, il y a peu, l’« amour grec » désignait pudiquement l’homosexualité. L’enlèvement par Zeus du jeune Ganymède est légendaire, tout comme les vers de Sappho célébrant le désir et la beauté des femmes de Lesbos. Célèbres également sont les discussions philosophiques entre Socrate et les beaux éphèbes athéniens, à la sortie du gymnase, ou l’attachement d’Alexandre le Grand pour son amant Héphaïstion.
Pourtant, au sens où on l’entend actuellement, il n’y a pas d’homosexualité antique, pas plus qu’il n’y a d’hétérosexualité : il s’agit d’un monde où le sexe de la personne aimée ne définit pas une catégorie, un monde où les individus ne sont pas classés en fonction d’une orientation sexuelle.
En circulant entre ces textes variés, drôles, émouvants, violents ou perturbants, des textes familiers mais aussi moins connus, en parcourant cette première anthologie française consacrée à l’homosexualité dans l’Antiquité, le lecteur comprend qu’en matière d’amour et d’érotisme, tout peut s’inventer.
Sandra Boehringer est maîtresse de conférences à l’Université de Strasbourg. Elle est l’auteure de L’Homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine (2007) et elle a traduit, avec Nadine Picard, Désir et contraintes en Grèce ancienne (2005) de John Winkler.
Louis-Georges Tin, maître de conférences à l’Université d’Orléans, fondateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie (IDAHO). Il a dirigé le Dictionnaire de l’homophobie (2003) et il est l’auteur de L’Invention de la culture hétérosexuelle (2008).
La sexualité est l’un des derniers grands chantiers ouverts par Michel Foucault. L’Histoire de l... more La sexualité est l’un des derniers grands chantiers ouverts par Michel Foucault. L’Histoire de la sexualité est une entreprise immense, qui marqua profondément le champ des sciences humaines : dans les deux volumes portant sur l’Antiquité, Foucault allait proposer de nouveaux epistemai aux spécialistes pour aborder les sociétés grecque et romaine, et un nouveau cadre pour penser l’érotisme et le processus par lequel l’individu est amené à se reconnaître comme sujet de son désir et de sa propre existence.
Qu’en est-il trente ans après ? Dans cet ouvrage, il s’agit de comprendre comment les analyses de Foucault sur la sexualité et l’Antiquité ont infléchi les réflexions des chercheur-e-s et des intellectuel-le-s dans les domaines nombreux que sont l’éthique, les études de genre, la philosophie, l’histoire, l’anthropologie, la politique et la psychanalyse.
Ont contribué à ce volume : Jean Allouch, Thamy Ayouch, Sandra Boehringer, Claude Calame, Frédéric Gros, Daniele Lorenzini, Kirk Ormand, Olivier Renaut, Arianna Sforzini.
Archimède. Archéologie et histoire ancienne, 2018
This issue examines ways in which humor can, in different cultural contexts, implicate gender and... more This issue examines ways in which humor can, in different cultural contexts, implicate gender and eroticism, and thus reveal norms and values specific to the Greek and Roman worlds. By historicizing the notions of both "laughter" and "sexuality", and being particularly sensitive to the concrete performance contexts of various cultural practices, the authors develop new interpretations of a variety of sources (images and dinner-ware, Athenian comedy, courtroom oratory, Socratic dialogue, Latin epigram, prose fiction). The neologism humoerotica, which plays on the often anachronistic association of homoeroticism with antiquity, exemplifies our commitment to the use of fluid heuristic categories for exploring a territory “before sexuality” less familiar than we may often suppose.
Key words
Humor, laughter, sexuality, gender, eroticism, Attic pottery, Aristophanes, Aeschines, Xenophon, Socrates, Martial, Lucian.
Les rencontres qui sont à l’origine de cet ouvrage font écho aux travaux de l’atelier « Autour d’... more Les rencontres qui sont à l’origine de cet ouvrage font écho aux travaux de l’atelier « Autour d’une anthropologie des sexes » organisé en 1992 par Stella Georgoudi lors du colloque La Grèce ancienne et l’anthropologie de l’Antiquité. Elles se nourrissent également des nombreux développements de la recherche en sciences humaines de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. La récente redéfinition par Joan Scott du « genre » croisée avec les recherches en histoires de la sexualité (Foucault, Davidson) et en pragmatique des discours antiques (Calame, Dupont) permet aux spécialistes de l’Antiquité de construire un outil d’analyse adapté aux sociétés qu’ils étudient — une façon d’observer le passé en tentant de ne pas imposer de grilles d’analyse rigides, une façon de ne pas présupposer que « les hommes » ou « les femmes » sont des catégories anhistoriques. Le choix d’une enquête portée par une question large — celle de la « fonction » et de son adéquation à l’individu — permet à l’anthropologue de mieux comprendre les éléments qui permettent de catégoriser et de caractériser les groupes ou les personnes, sans postuler a priori que l’identité de sexe est un élément pertinent. En lieu et place d’une anthropologie de la « différence des sexes », il s’agit désormais de pratiquer une anthropologie du genre.
Female Homosexuality in Ancient Greece and Rome, Paris, Les Belles Lettres, Collection d’études a... more Female Homosexuality in Ancient Greece and Rome, Paris, Les Belles Lettres, Collection d’études anciennes, 2007.
http://www.laviedesidees.fr/Femmes-entre-elles-dans-l.html
Although ancient erotica in general, and male homosexuality in particular, have generated much research by historians and philologists, from the nineteenth century to the present, sex and love between women in Greece and Rome had never previously received the attention of a systematic and specific study. This book analyzes all the sources on sexual or erotic relationships between women, from the seventh century BC to the second century AD, providing a comprehensive analysis - with no blind spots – of the cultural and social construction of sexual categories in the ancient world. The preface, by David Halperin, professor at the University of Michigan at Ann Arbor and author of One Hundred Years of Homosexuality (Routledge, 1990), emphasizes the innovative qualities of this book and its importance in the context of current studies on the history of sexuality and identity. The first part focuses on references to female homoeroticism in Greece of the Archaic period. The study of the compositions of Alcman and Sappho is preceded by analysis of rites of passage and male and female initiation. The study continues with the analysis of a poem by Anacreon, referring to a woman of Lesbos. This is an opportunity to make a brief excursus on a false friend in the Greek language, lesbiazein, which does not refer to practices that would be characterized today as "homosexual." This type of relationship is also documented in iconography (plate from Thera, c. 620 BC.). Mythical discourse also evokes this theme in a well documented alternative version of the myth of Kallisto. None of these documents condemn female homoeroticism or even suggest an essential difference between relationships between women and other erotic relationships (between men and women, men and boys). The second part of the book deals with Classical and Hellenistic Greece. In Plato's Symposium, Aristophanes derives the existence of women who love other women from the splitting of an original all-female creature (while men and boys who love each other derive from an original all-male creature, and men and women who love each other derive from an original androgynous creature). In The Laws, female homoeroticism is paradoxically recognized through restriction, which also applies to relations between men and relationships between men and women outside marriage. As for images, some representations have been misinterpreted as homoerotic because of the presence of a olisbos (dildo), an instrument pertaining to heteroerotic relations. In the Hellenistic period, female homoeroticism is mentioned in the Greek Anthology and a fragment of a comedy by Amphis. There are two recurring characteristics in the references: the absence of moral condemnation, and the lack of distinction between the two partners' sexual roles.
In Roman times, there were several developments. In the late first century BC, female-female love first appears in Roman discourse in Ovid's Heroides. reference to the poet Sappho. This poet also depicts female-female love in the Metamorphoses, through the myth of Callisto and Iphis, a girl who falls in love with her friend Ianthe. In the early first century AD, derogatory views of the subject appear in caricature and satire. The term tribas appears in one of the Fables of Phaedrus, and in Seneca the rhetorician – which serves as the occasion for a consideration of Roman law. Women who love women but are not considered tribades (but rather ugly, drunk, and/or wicked), appear in Petronius, Martial, Juvenal, Lucian, and the Erotes attributed to Lucian. There is, however, no coherent portrait of a female equivalent of the effeminate cinaedus. The lack of symmetry between men and women who have sex with people of their gender is evident in the development of scientific discourse on dream-interpretation, medicine and physiognomy.
Greek and Roman discourse on female homoeroticism uncovers an essential part of ancient societies: the asymmetry of ancient gender classifications (i.e. an asymmetry with respect to a modern understanding of social function where difference of gender on a binary model is a primary criterion of distinction between individuals). This configuration is unfamiliar to a modern mind and sometimes leads to anachronisms or inaccurate abbreviations: we imagine a balanced, symmetrical configuration (male / female, active / passive, masculine / feminine, penetrated / penetrating) thus striving to identify - wrongly - the equivalent of a systematic erastes / eromenos (lover / beloved) relationship in female couples. The treatment of female homoeroticism in fact reveals a complex polarity inside ancient masculinity: the distinctions between individuals follow gradations and multiple contextual criteria (status, origin, property, business, self-presentation, behavior, social and erotic behavior etc.) -- a system, in short, far removed from the psychological modes of identification employed in current arrangements of "sexuality", and which, as a result, requires further study.
Articles by Sandra Boehringer
Mètis. N.S. 18, 2020
This contribution exposes the method used to create a digital tool to provide a history of Antiqu... more This contribution exposes the method used to create a digital tool to provide a history of Antiquity across sexual lines. The originality of this database is, first, to retrieve and compile mentions of women under their own name (as transmitted on diverse media) and to analyze what these mentions tell us regarding the presence and action of women in ancient societies. Particular attention is paid to the discursive practices and to the modalization to which each document belongs, in order to determine the interactions that sexual identity has—or has not—with a function or a social activity, and in which measure it influences the reception of the actions realized by women. This project allows for a social history, as it considers gender in a given chrono-cultural context and in its interactions with other forms of differentiation such as political status, socio-economic position, kinship.
Mètis. N.S. 18, 2020
Cet article présente la méthode qui préside à la création d’un outil numérique au service d’une h... more Cet article présente la méthode qui préside à la création d’un outil numérique au service d’une histoire mixte de l’Antiquité. L’originalité de la base de données en question réside tout d’abord dans le fait de repérer et de rassembler les mentions de femmes désignées par leur nom (transmis sur divers supports) et d’analyser ce que ces mentions nous apprennent de la présence et de l’action des femmes dans les sociétés antiques. Une attention particulière est portée à la pratique discursive et à la modalisation auxquelles se rattache chaque document, afin de déterminer la manière dont l’identité de sexe entre en lien – ou non – avec une fonction ou une activité sociale, et dans quelle proportion elle influence la réception des actions réalisées. Le projet permet ainsi de mener une histoire sociale en considérant le genre dans un contexte chrono-culturel donné et dans ses interactions avec les autres formes de différenciations que sont, entre autres, le statut politique, le positionnement socio-économique, l’ancrage dans la parenté.
Mètis. N.S. 18, 2020
How can we offer researchers methods and tools that will allow them to write a history of antiqui... more How can we offer researchers methods and tools that will allow them to write a history of antiquity across sexual lines? Relying on the methodology developed by the Eurykleia research group, the papers of this dossier explore the social practices that make women visible, as well as those in which women’s presence, though real, seems to be less visible. The contributions emphasize the role of different modalities and discursive practices in the processes of display, conservation and transmission of women’s names, and shed light on the specific logic of each context: oracular lamellae from Dodona, honorific decrees, conditional endowments, and the treatises of Cicero. The essays challenge certain biases regarding women in antiquity (for example, the so-called “names of hetairai]," and propose a revised vision of social relations in Greece and Rome.
Comment offrir aux chercheur-e-s les moyens et les outils permettant de réaliser une histoire mixte de l’Antiquité ? En s’appuyant sur la méthodologie élaborée par le collectif Eurykleia, les articles du dossier explorent les pratiques sociales qui rendent les femmes visibles, mais aussi celles où la présence féminine, quoique réelle, semble plus discrète. Ils mettent l’accent sur le rôle de la modalisation et de la pratique discursive dans les processus d’affichage, de conservation et de transmission du nom des femmes, en éclairant les logiques propres à chaque contexte étudié : lamelles oraculaires de Dodone, décrets honorifiques, fondations sous condition, traités de Cicéron. Les analyses invitent à en finir avec certains préjugés sur les femmes antiques (par exemple, les prétendus « noms de courtisanes ») et proposent une vision renouvelée des relations sociales en Grèce et à Rome.
Mètis, 2019
Sappho in the 21th Century: Gender and Love Poetry
The discovery at the beginning of the 21th Ce... more Sappho in the 21th Century: Gender and Love Poetry
The discovery at the beginning of the 21th Century, in Germany and in the United States, of several papyri with lines of Sappho (P. Köln inv. 21351 + 21376; P. Sapph. Obbink; P. GC inv. 105, fr. 1-4) has increased in a remarkable way our corpus of fragments of poems by Sappho: two entirely new poems and many small fragments to be integrated in existing fragmentary texts. The present study intends to reconsider these new papyrological moments and to examine their impact on our knowledge of the work of the poetess of Lesbos under the point of view of the gender and of erotic relationships. Now the almost full text of fragment 58 and a new Cypris song bring informations on eros and its physiological symptoms, on the gender of the protagonists of the erotic relationship and on the “Sapphic” dimension of an erotic world “before sexuality”.
Key words: Sappho, Greek lyric, gender, erôs, papyrology, sexuality
Veredas da Historia, [online], v. 10, n.1, p. 27-54, julho, 2017
chapitre dans S. Boehringer & D. Lorenzini (dir.), Foucault, l'Antiquité, la sexualité, Paris, Ki... more chapitre dans S. Boehringer & D. Lorenzini (dir.), Foucault, l'Antiquité, la sexualité, Paris, Kimé, 2016.
Archimède. Archéologie et histoire ancienne, 2018
Abstract:
How are we to understand Martial’s satirical and sexual epigrams? And, especially, how... more Abstract:
How are we to understand Martial’s satirical and sexual epigrams? And, especially, how are we to perceive the humour in these caricatures, which are so coarse and violent? This essay focuses on a particular figure, that of the Philaenis character, a woman whom Martial twice characterises as a tribas. The character is portrayed as performing various types of activities (touching on sex, sports, and food).
This study shows that a reading relying too heavily on moral considerations may keep us from perceiving an important aspect of Martial’s humour. If, following the work of M. Foucault and D. Halperin, we take into account the appropriate categories for a society ‘before sexuality’, and stop focusing on sexuality, we can see right away that the character staged in this poem is in the first place a being in action. Mechanical rhythm, awkward and socially inappropriate gestures: an analysis of laughter and humor adapted to the ancient context and combined with a historicizing approach to sexual categories allows us to perceive the poem as staging not a reversal (of sex or “sexual orientation”) but a comic misappropriation of the societal norms of a (male) Roman citizen.
Keywords: gender, sexuality, humor, body, homosexuality, lesbianism, tribas, sport.
Résumé :
Comment comprendre les épigrammes satiriques et sexuelles de Martial ? Et surtout comment percevoir l’humour de ces caricatures si crues et si violentes ? Cette étude se concentrera sur une figure particulière, celle du personnage de Philaenis, une femme qui se trouve désignée à deux reprises par Martial par le terme de tribas et qui se livre à différents types d’activités (érotiques, sportives, alimentaires).
Cet article montre qu’une lecture trop axée sur des considérations morales nous empêche de percevoir un aspect important de l’humour de Martial. Si, à la lumière des travaux de M. Foucault et D. Halperin, on prend en considération les catégories propres d’une société before sexuality et si l’on cesse de se focaliser sur les pratiques sexuelles, on constate tout d’abord que le personnage mis en scène dans ce poème est avant tout un être en action. Rythme mécanique, gestes maladroits et socialement inappropriés : une analyse du rire et de l’humour adaptée au contexte antique et combinée avec une historicisation des catégories sexuelles permet de percevoir la mise en scène, non pas d’une inversion (de genre ou d’« orientation sexuelle »), mais d’un détournement comique des normes de sociabilité du citoyen romain.
Mots-clés : genre, sexualité, humour, corps, satire, homosexualité, lesbianisme, tribas, sport.
Article publié dans :
Eros e genere in Grecia arcaica, ed. Stefano Caciagli, Eikasmos 28, 2017.
Our knowledge of ancient Greece advances in three ways: via the discovery of new documents; via t... more Our knowledge of ancient Greece advances in three ways: via the discovery of new documents; via the development of new approaches to ancient materials related to the evolution of technology and experimental sciences; finally, via the evolution of epistemological tools of history and of cultural and social anthropology .1 The recent discovery of a Sappho papyrus, and especially of the new poem of Sappho's that has become known as the 'Kypris Song' , offers papyrolo-gists, historians, and anthropologists this threefold possibility: an unexpected papyrological discovery, which is still being discussed, new technical means of reading the papyrus and working out any overlap with fragments already published,2 and the possibility of addressing the poems of Sappho with the approaches and conceptual tools provided by the human sciences. It is important to stress this third method, which is what the vast majority of publications on various areas of Classics rely upon, but which can sometimes be overlooked when understandable enthusiasm regarding a material discovery overtakes us. In the case of the corpus of (fragmentary) poems by Sappho, the contributions of linguistic pragmatics and gender studies, two areas that experienced significant epistemological development during the last two decades of the twentieth century, are essential. Our understanding of archaic melic poetry, at the beginning of a new century, is no longer that of the German philolo-gists in the late nineteenth and the whole twentieth centuries, who saw in it an expression of a " lyrical " self,3 just as our interpretation of the love described in the poems is no longer—or at least less systematically—the object of con
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Books by Sandra Boehringer
TRANSLATORS : Meryl Altman, Kirsten Ellerby.
FOUCAULT, SEXUALITY, ANTIQUITY, published for the first time in English, takes an interdisciplinary approach to exploring how the work of Michel Foucault has influenced studies of ancient Greece and Rome. Foucault's The History of Sexuality has had a profound and lasting impact across the humanities and social sciences. In the two volumes dedicated to pagan antiquity, Foucault provided scholars with new questions for addressing ancient Greek and Roman societies, and an original epistemological framework for thinking about eroticism and about the processes by which individuals are led to recognize themselves as the subjects of their desires. Now, decades later, the scholars in this volume explore Foucault's role in shaping and reorienting discussions of antiquity in the fields of philosophy, gender studies, and psychoanalysis, among others. A multidisciplinary exploration of Foucault's work and its relationship to our understanding of ancient Greco-Roman societies, Foucault, Sexuality, Antiquity will be of interest to students and scholars in classical studies, philosophy, gender studies, and ancient history.
Longe do que se imagina hoje a respeito da “amazona” ou da mulher devassa e entregue à luxúria, longe igualmente das imagens de Épinal dos amores sáficos e etéreos, a literatura e os documentos ilustrados repercutem atitudes e representações que Sandra Boehringer se empenha aqui em inventariar, decifrar e analisar.
E, ao fazer isso, esboça a cartografia de um sistema antigo de gênero, revelando uma organização social fortemente codificada. No mundo grego e romano, as leis do desejo são muito diferentes das nossas, e o erotismo se inventa onde não se espera.
https://www.editoraunifesp.com.br/produto/homossexualidade+feminina+na+antiguidade+grega+e+romana.aspx
« Il m’a semblé, écrit Foucault, que la question qui devait servir de fil directeur était celle-ci : comment, pourquoi et sous quelle forme l’activité sexuelle a-t-elle été constituée comme domaine moral ? »
À qui sont destinés les aveux ? De quoi libèrent-ils ? Quel sujet moderne l’expérience de la « chair » dans le christianisme a-t-elle contribué à construire ? Les Aveux de la chair jettent le trouble dans une « histoire de la sexualité » qui s’avère faussement linéaire et sollicite tout autant philosophes, historiens, spécialistes de la littérature et psychanalystes.
http://www.epel-edition.com/collection/9/les-grands-classiques-de-l-n-rotologie-moderne.html
Pourtant, au sens où on l’entend actuellement, il n’y a pas d’homosexualité antique, pas plus qu’il n’y a d’hétérosexualité : il s’agit d’un monde où le sexe de la personne aimée ne définit pas une catégorie, un monde où les individus ne sont pas classés en fonction d’une orientation sexuelle.
En circulant entre ces textes variés, drôles, émouvants, violents ou perturbants, des textes familiers mais aussi moins connus, en parcourant cette première anthologie française consacrée à l’homosexualité dans l’Antiquité, le lecteur comprend qu’en matière d’amour et d’érotisme, tout peut s’inventer.
Sandra Boehringer est maîtresse de conférences à l’Université de Strasbourg. Elle est l’auteure de L’Homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine (2007) et elle a traduit, avec Nadine Picard, Désir et contraintes en Grèce ancienne (2005) de John Winkler.
Louis-Georges Tin, maître de conférences à l’Université d’Orléans, fondateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie (IDAHO). Il a dirigé le Dictionnaire de l’homophobie (2003) et il est l’auteur de L’Invention de la culture hétérosexuelle (2008).
Qu’en est-il trente ans après ? Dans cet ouvrage, il s’agit de comprendre comment les analyses de Foucault sur la sexualité et l’Antiquité ont infléchi les réflexions des chercheur-e-s et des intellectuel-le-s dans les domaines nombreux que sont l’éthique, les études de genre, la philosophie, l’histoire, l’anthropologie, la politique et la psychanalyse.
Ont contribué à ce volume : Jean Allouch, Thamy Ayouch, Sandra Boehringer, Claude Calame, Frédéric Gros, Daniele Lorenzini, Kirk Ormand, Olivier Renaut, Arianna Sforzini.
Key words
Humor, laughter, sexuality, gender, eroticism, Attic pottery, Aristophanes, Aeschines, Xenophon, Socrates, Martial, Lucian.
http://www.laviedesidees.fr/Femmes-entre-elles-dans-l.html
Although ancient erotica in general, and male homosexuality in particular, have generated much research by historians and philologists, from the nineteenth century to the present, sex and love between women in Greece and Rome had never previously received the attention of a systematic and specific study. This book analyzes all the sources on sexual or erotic relationships between women, from the seventh century BC to the second century AD, providing a comprehensive analysis - with no blind spots – of the cultural and social construction of sexual categories in the ancient world. The preface, by David Halperin, professor at the University of Michigan at Ann Arbor and author of One Hundred Years of Homosexuality (Routledge, 1990), emphasizes the innovative qualities of this book and its importance in the context of current studies on the history of sexuality and identity. The first part focuses on references to female homoeroticism in Greece of the Archaic period. The study of the compositions of Alcman and Sappho is preceded by analysis of rites of passage and male and female initiation. The study continues with the analysis of a poem by Anacreon, referring to a woman of Lesbos. This is an opportunity to make a brief excursus on a false friend in the Greek language, lesbiazein, which does not refer to practices that would be characterized today as "homosexual." This type of relationship is also documented in iconography (plate from Thera, c. 620 BC.). Mythical discourse also evokes this theme in a well documented alternative version of the myth of Kallisto. None of these documents condemn female homoeroticism or even suggest an essential difference between relationships between women and other erotic relationships (between men and women, men and boys). The second part of the book deals with Classical and Hellenistic Greece. In Plato's Symposium, Aristophanes derives the existence of women who love other women from the splitting of an original all-female creature (while men and boys who love each other derive from an original all-male creature, and men and women who love each other derive from an original androgynous creature). In The Laws, female homoeroticism is paradoxically recognized through restriction, which also applies to relations between men and relationships between men and women outside marriage. As for images, some representations have been misinterpreted as homoerotic because of the presence of a olisbos (dildo), an instrument pertaining to heteroerotic relations. In the Hellenistic period, female homoeroticism is mentioned in the Greek Anthology and a fragment of a comedy by Amphis. There are two recurring characteristics in the references: the absence of moral condemnation, and the lack of distinction between the two partners' sexual roles.
In Roman times, there were several developments. In the late first century BC, female-female love first appears in Roman discourse in Ovid's Heroides. reference to the poet Sappho. This poet also depicts female-female love in the Metamorphoses, through the myth of Callisto and Iphis, a girl who falls in love with her friend Ianthe. In the early first century AD, derogatory views of the subject appear in caricature and satire. The term tribas appears in one of the Fables of Phaedrus, and in Seneca the rhetorician – which serves as the occasion for a consideration of Roman law. Women who love women but are not considered tribades (but rather ugly, drunk, and/or wicked), appear in Petronius, Martial, Juvenal, Lucian, and the Erotes attributed to Lucian. There is, however, no coherent portrait of a female equivalent of the effeminate cinaedus. The lack of symmetry between men and women who have sex with people of their gender is evident in the development of scientific discourse on dream-interpretation, medicine and physiognomy.
Greek and Roman discourse on female homoeroticism uncovers an essential part of ancient societies: the asymmetry of ancient gender classifications (i.e. an asymmetry with respect to a modern understanding of social function where difference of gender on a binary model is a primary criterion of distinction between individuals). This configuration is unfamiliar to a modern mind and sometimes leads to anachronisms or inaccurate abbreviations: we imagine a balanced, symmetrical configuration (male / female, active / passive, masculine / feminine, penetrated / penetrating) thus striving to identify - wrongly - the equivalent of a systematic erastes / eromenos (lover / beloved) relationship in female couples. The treatment of female homoeroticism in fact reveals a complex polarity inside ancient masculinity: the distinctions between individuals follow gradations and multiple contextual criteria (status, origin, property, business, self-presentation, behavior, social and erotic behavior etc.) -- a system, in short, far removed from the psychological modes of identification employed in current arrangements of "sexuality", and which, as a result, requires further study.
Articles by Sandra Boehringer
Comment offrir aux chercheur-e-s les moyens et les outils permettant de réaliser une histoire mixte de l’Antiquité ? En s’appuyant sur la méthodologie élaborée par le collectif Eurykleia, les articles du dossier explorent les pratiques sociales qui rendent les femmes visibles, mais aussi celles où la présence féminine, quoique réelle, semble plus discrète. Ils mettent l’accent sur le rôle de la modalisation et de la pratique discursive dans les processus d’affichage, de conservation et de transmission du nom des femmes, en éclairant les logiques propres à chaque contexte étudié : lamelles oraculaires de Dodone, décrets honorifiques, fondations sous condition, traités de Cicéron. Les analyses invitent à en finir avec certains préjugés sur les femmes antiques (par exemple, les prétendus « noms de courtisanes ») et proposent une vision renouvelée des relations sociales en Grèce et à Rome.
The discovery at the beginning of the 21th Century, in Germany and in the United States, of several papyri with lines of Sappho (P. Köln inv. 21351 + 21376; P. Sapph. Obbink; P. GC inv. 105, fr. 1-4) has increased in a remarkable way our corpus of fragments of poems by Sappho: two entirely new poems and many small fragments to be integrated in existing fragmentary texts. The present study intends to reconsider these new papyrological moments and to examine their impact on our knowledge of the work of the poetess of Lesbos under the point of view of the gender and of erotic relationships. Now the almost full text of fragment 58 and a new Cypris song bring informations on eros and its physiological symptoms, on the gender of the protagonists of the erotic relationship and on the “Sapphic” dimension of an erotic world “before sexuality”.
Key words: Sappho, Greek lyric, gender, erôs, papyrology, sexuality
How are we to understand Martial’s satirical and sexual epigrams? And, especially, how are we to perceive the humour in these caricatures, which are so coarse and violent? This essay focuses on a particular figure, that of the Philaenis character, a woman whom Martial twice characterises as a tribas. The character is portrayed as performing various types of activities (touching on sex, sports, and food).
This study shows that a reading relying too heavily on moral considerations may keep us from perceiving an important aspect of Martial’s humour. If, following the work of M. Foucault and D. Halperin, we take into account the appropriate categories for a society ‘before sexuality’, and stop focusing on sexuality, we can see right away that the character staged in this poem is in the first place a being in action. Mechanical rhythm, awkward and socially inappropriate gestures: an analysis of laughter and humor adapted to the ancient context and combined with a historicizing approach to sexual categories allows us to perceive the poem as staging not a reversal (of sex or “sexual orientation”) but a comic misappropriation of the societal norms of a (male) Roman citizen.
Keywords: gender, sexuality, humor, body, homosexuality, lesbianism, tribas, sport.
Résumé :
Comment comprendre les épigrammes satiriques et sexuelles de Martial ? Et surtout comment percevoir l’humour de ces caricatures si crues et si violentes ? Cette étude se concentrera sur une figure particulière, celle du personnage de Philaenis, une femme qui se trouve désignée à deux reprises par Martial par le terme de tribas et qui se livre à différents types d’activités (érotiques, sportives, alimentaires).
Cet article montre qu’une lecture trop axée sur des considérations morales nous empêche de percevoir un aspect important de l’humour de Martial. Si, à la lumière des travaux de M. Foucault et D. Halperin, on prend en considération les catégories propres d’une société before sexuality et si l’on cesse de se focaliser sur les pratiques sexuelles, on constate tout d’abord que le personnage mis en scène dans ce poème est avant tout un être en action. Rythme mécanique, gestes maladroits et socialement inappropriés : une analyse du rire et de l’humour adaptée au contexte antique et combinée avec une historicisation des catégories sexuelles permet de percevoir la mise en scène, non pas d’une inversion (de genre ou d’« orientation sexuelle »), mais d’un détournement comique des normes de sociabilité du citoyen romain.
Mots-clés : genre, sexualité, humour, corps, satire, homosexualité, lesbianisme, tribas, sport.
TRANSLATORS : Meryl Altman, Kirsten Ellerby.
FOUCAULT, SEXUALITY, ANTIQUITY, published for the first time in English, takes an interdisciplinary approach to exploring how the work of Michel Foucault has influenced studies of ancient Greece and Rome. Foucault's The History of Sexuality has had a profound and lasting impact across the humanities and social sciences. In the two volumes dedicated to pagan antiquity, Foucault provided scholars with new questions for addressing ancient Greek and Roman societies, and an original epistemological framework for thinking about eroticism and about the processes by which individuals are led to recognize themselves as the subjects of their desires. Now, decades later, the scholars in this volume explore Foucault's role in shaping and reorienting discussions of antiquity in the fields of philosophy, gender studies, and psychoanalysis, among others. A multidisciplinary exploration of Foucault's work and its relationship to our understanding of ancient Greco-Roman societies, Foucault, Sexuality, Antiquity will be of interest to students and scholars in classical studies, philosophy, gender studies, and ancient history.
Longe do que se imagina hoje a respeito da “amazona” ou da mulher devassa e entregue à luxúria, longe igualmente das imagens de Épinal dos amores sáficos e etéreos, a literatura e os documentos ilustrados repercutem atitudes e representações que Sandra Boehringer se empenha aqui em inventariar, decifrar e analisar.
E, ao fazer isso, esboça a cartografia de um sistema antigo de gênero, revelando uma organização social fortemente codificada. No mundo grego e romano, as leis do desejo são muito diferentes das nossas, e o erotismo se inventa onde não se espera.
https://www.editoraunifesp.com.br/produto/homossexualidade+feminina+na+antiguidade+grega+e+romana.aspx
« Il m’a semblé, écrit Foucault, que la question qui devait servir de fil directeur était celle-ci : comment, pourquoi et sous quelle forme l’activité sexuelle a-t-elle été constituée comme domaine moral ? »
À qui sont destinés les aveux ? De quoi libèrent-ils ? Quel sujet moderne l’expérience de la « chair » dans le christianisme a-t-elle contribué à construire ? Les Aveux de la chair jettent le trouble dans une « histoire de la sexualité » qui s’avère faussement linéaire et sollicite tout autant philosophes, historiens, spécialistes de la littérature et psychanalystes.
http://www.epel-edition.com/collection/9/les-grands-classiques-de-l-n-rotologie-moderne.html
Pourtant, au sens où on l’entend actuellement, il n’y a pas d’homosexualité antique, pas plus qu’il n’y a d’hétérosexualité : il s’agit d’un monde où le sexe de la personne aimée ne définit pas une catégorie, un monde où les individus ne sont pas classés en fonction d’une orientation sexuelle.
En circulant entre ces textes variés, drôles, émouvants, violents ou perturbants, des textes familiers mais aussi moins connus, en parcourant cette première anthologie française consacrée à l’homosexualité dans l’Antiquité, le lecteur comprend qu’en matière d’amour et d’érotisme, tout peut s’inventer.
Sandra Boehringer est maîtresse de conférences à l’Université de Strasbourg. Elle est l’auteure de L’Homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine (2007) et elle a traduit, avec Nadine Picard, Désir et contraintes en Grèce ancienne (2005) de John Winkler.
Louis-Georges Tin, maître de conférences à l’Université d’Orléans, fondateur de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie (IDAHO). Il a dirigé le Dictionnaire de l’homophobie (2003) et il est l’auteur de L’Invention de la culture hétérosexuelle (2008).
Qu’en est-il trente ans après ? Dans cet ouvrage, il s’agit de comprendre comment les analyses de Foucault sur la sexualité et l’Antiquité ont infléchi les réflexions des chercheur-e-s et des intellectuel-le-s dans les domaines nombreux que sont l’éthique, les études de genre, la philosophie, l’histoire, l’anthropologie, la politique et la psychanalyse.
Ont contribué à ce volume : Jean Allouch, Thamy Ayouch, Sandra Boehringer, Claude Calame, Frédéric Gros, Daniele Lorenzini, Kirk Ormand, Olivier Renaut, Arianna Sforzini.
Key words
Humor, laughter, sexuality, gender, eroticism, Attic pottery, Aristophanes, Aeschines, Xenophon, Socrates, Martial, Lucian.
http://www.laviedesidees.fr/Femmes-entre-elles-dans-l.html
Although ancient erotica in general, and male homosexuality in particular, have generated much research by historians and philologists, from the nineteenth century to the present, sex and love between women in Greece and Rome had never previously received the attention of a systematic and specific study. This book analyzes all the sources on sexual or erotic relationships between women, from the seventh century BC to the second century AD, providing a comprehensive analysis - with no blind spots – of the cultural and social construction of sexual categories in the ancient world. The preface, by David Halperin, professor at the University of Michigan at Ann Arbor and author of One Hundred Years of Homosexuality (Routledge, 1990), emphasizes the innovative qualities of this book and its importance in the context of current studies on the history of sexuality and identity. The first part focuses on references to female homoeroticism in Greece of the Archaic period. The study of the compositions of Alcman and Sappho is preceded by analysis of rites of passage and male and female initiation. The study continues with the analysis of a poem by Anacreon, referring to a woman of Lesbos. This is an opportunity to make a brief excursus on a false friend in the Greek language, lesbiazein, which does not refer to practices that would be characterized today as "homosexual." This type of relationship is also documented in iconography (plate from Thera, c. 620 BC.). Mythical discourse also evokes this theme in a well documented alternative version of the myth of Kallisto. None of these documents condemn female homoeroticism or even suggest an essential difference between relationships between women and other erotic relationships (between men and women, men and boys). The second part of the book deals with Classical and Hellenistic Greece. In Plato's Symposium, Aristophanes derives the existence of women who love other women from the splitting of an original all-female creature (while men and boys who love each other derive from an original all-male creature, and men and women who love each other derive from an original androgynous creature). In The Laws, female homoeroticism is paradoxically recognized through restriction, which also applies to relations between men and relationships between men and women outside marriage. As for images, some representations have been misinterpreted as homoerotic because of the presence of a olisbos (dildo), an instrument pertaining to heteroerotic relations. In the Hellenistic period, female homoeroticism is mentioned in the Greek Anthology and a fragment of a comedy by Amphis. There are two recurring characteristics in the references: the absence of moral condemnation, and the lack of distinction between the two partners' sexual roles.
In Roman times, there were several developments. In the late first century BC, female-female love first appears in Roman discourse in Ovid's Heroides. reference to the poet Sappho. This poet also depicts female-female love in the Metamorphoses, through the myth of Callisto and Iphis, a girl who falls in love with her friend Ianthe. In the early first century AD, derogatory views of the subject appear in caricature and satire. The term tribas appears in one of the Fables of Phaedrus, and in Seneca the rhetorician – which serves as the occasion for a consideration of Roman law. Women who love women but are not considered tribades (but rather ugly, drunk, and/or wicked), appear in Petronius, Martial, Juvenal, Lucian, and the Erotes attributed to Lucian. There is, however, no coherent portrait of a female equivalent of the effeminate cinaedus. The lack of symmetry between men and women who have sex with people of their gender is evident in the development of scientific discourse on dream-interpretation, medicine and physiognomy.
Greek and Roman discourse on female homoeroticism uncovers an essential part of ancient societies: the asymmetry of ancient gender classifications (i.e. an asymmetry with respect to a modern understanding of social function where difference of gender on a binary model is a primary criterion of distinction between individuals). This configuration is unfamiliar to a modern mind and sometimes leads to anachronisms or inaccurate abbreviations: we imagine a balanced, symmetrical configuration (male / female, active / passive, masculine / feminine, penetrated / penetrating) thus striving to identify - wrongly - the equivalent of a systematic erastes / eromenos (lover / beloved) relationship in female couples. The treatment of female homoeroticism in fact reveals a complex polarity inside ancient masculinity: the distinctions between individuals follow gradations and multiple contextual criteria (status, origin, property, business, self-presentation, behavior, social and erotic behavior etc.) -- a system, in short, far removed from the psychological modes of identification employed in current arrangements of "sexuality", and which, as a result, requires further study.
Comment offrir aux chercheur-e-s les moyens et les outils permettant de réaliser une histoire mixte de l’Antiquité ? En s’appuyant sur la méthodologie élaborée par le collectif Eurykleia, les articles du dossier explorent les pratiques sociales qui rendent les femmes visibles, mais aussi celles où la présence féminine, quoique réelle, semble plus discrète. Ils mettent l’accent sur le rôle de la modalisation et de la pratique discursive dans les processus d’affichage, de conservation et de transmission du nom des femmes, en éclairant les logiques propres à chaque contexte étudié : lamelles oraculaires de Dodone, décrets honorifiques, fondations sous condition, traités de Cicéron. Les analyses invitent à en finir avec certains préjugés sur les femmes antiques (par exemple, les prétendus « noms de courtisanes ») et proposent une vision renouvelée des relations sociales en Grèce et à Rome.
The discovery at the beginning of the 21th Century, in Germany and in the United States, of several papyri with lines of Sappho (P. Köln inv. 21351 + 21376; P. Sapph. Obbink; P. GC inv. 105, fr. 1-4) has increased in a remarkable way our corpus of fragments of poems by Sappho: two entirely new poems and many small fragments to be integrated in existing fragmentary texts. The present study intends to reconsider these new papyrological moments and to examine their impact on our knowledge of the work of the poetess of Lesbos under the point of view of the gender and of erotic relationships. Now the almost full text of fragment 58 and a new Cypris song bring informations on eros and its physiological symptoms, on the gender of the protagonists of the erotic relationship and on the “Sapphic” dimension of an erotic world “before sexuality”.
Key words: Sappho, Greek lyric, gender, erôs, papyrology, sexuality
How are we to understand Martial’s satirical and sexual epigrams? And, especially, how are we to perceive the humour in these caricatures, which are so coarse and violent? This essay focuses on a particular figure, that of the Philaenis character, a woman whom Martial twice characterises as a tribas. The character is portrayed as performing various types of activities (touching on sex, sports, and food).
This study shows that a reading relying too heavily on moral considerations may keep us from perceiving an important aspect of Martial’s humour. If, following the work of M. Foucault and D. Halperin, we take into account the appropriate categories for a society ‘before sexuality’, and stop focusing on sexuality, we can see right away that the character staged in this poem is in the first place a being in action. Mechanical rhythm, awkward and socially inappropriate gestures: an analysis of laughter and humor adapted to the ancient context and combined with a historicizing approach to sexual categories allows us to perceive the poem as staging not a reversal (of sex or “sexual orientation”) but a comic misappropriation of the societal norms of a (male) Roman citizen.
Keywords: gender, sexuality, humor, body, homosexuality, lesbianism, tribas, sport.
Résumé :
Comment comprendre les épigrammes satiriques et sexuelles de Martial ? Et surtout comment percevoir l’humour de ces caricatures si crues et si violentes ? Cette étude se concentrera sur une figure particulière, celle du personnage de Philaenis, une femme qui se trouve désignée à deux reprises par Martial par le terme de tribas et qui se livre à différents types d’activités (érotiques, sportives, alimentaires).
Cet article montre qu’une lecture trop axée sur des considérations morales nous empêche de percevoir un aspect important de l’humour de Martial. Si, à la lumière des travaux de M. Foucault et D. Halperin, on prend en considération les catégories propres d’une société before sexuality et si l’on cesse de se focaliser sur les pratiques sexuelles, on constate tout d’abord que le personnage mis en scène dans ce poème est avant tout un être en action. Rythme mécanique, gestes maladroits et socialement inappropriés : une analyse du rire et de l’humour adaptée au contexte antique et combinée avec une historicisation des catégories sexuelles permet de percevoir la mise en scène, non pas d’une inversion (de genre ou d’« orientation sexuelle »), mais d’un détournement comique des normes de sociabilité du citoyen romain.
Mots-clés : genre, sexualité, humour, corps, satire, homosexualité, lesbianisme, tribas, sport.
Only a few names of female authors have come down to us from ancient Greece and Rome. The ancients, however, often attribute the writing of treaties or erotic manuals to women, one such example being Philaenis. The fact that a dozen sources refer to her work, Peri Aphrodision, as well as the publication in 1972 of a few fragments of papyrus supposedly from a manual of which she is the author (P. Oxy. 2891), suggest that Philaenis's book, dating from the mid-fourth century BC, was particularly notorious even in imperial times: Athenaeus, among others, cites it in his Deipnosophistai. But who was Philaenis? When female figures emerge, either in the form of female poets or the female authors of medical treatises, historians and philologists often suspect the use of a pseudonym by a male author. So was Philaenis a woman? What kind of work is envisaged when our sources refer to the ‘tablets’ of Philaenis?
The aim of this article is to explore the way in which the issue of the author’s sex raises the broader and more complex questions about authority and authorship in antiquity. It will not determine whether or not Philaenis was a woman but, rather, will try to identify what the name Philaenis stood for.
There are number of academic articles which examine P. Oxy. 2891, but very few studies have so far revealed the fact that the name Philaenis appeared on three occasions in a female homoerotic context. Whereas now the name of Sappho connotes love between women, for the ancients the poetess of Mytilene was certainly not an emblematic figure of female homosexuality. Philaenis, the female author of an erotic manual, often identified - erroneously and anachronistically - as a prostitute, may well have fulfilled this function, however.
funcionamiento del género muy diferente de aquéllas de nuestras sociedades contemporáneas occidentales. La diferenciación
sexual no es el criterio de categorización central y, en Grecia como en Roma, la oposición homosexualidad-heterosexualidad no es
pertinente. Un rápido panorama de las producciones culturales antiguas así como una “cartografía erótica” de las sociedades
greco-romanas (sin silenciar el discurso muy particular de los Ancianos sobre las relaciones entre las mujeres) pondrían en
evidencia que, en estos mundos de “antes de la sexualidad”, la noción misma de identidad debe ser profundizada. Será interesante
entonces interrogar el modo en el que nuestras sociedades hacen intervenir el sexo, el género y la sexualidad en la construcción de
la subjetividad.
Bien avant la sexualité
L'expérience érotique en Grèce ancienne
David M. Halperin, John J. Winkler, Froma I. Zeitlin,
Sandra Boehringer (préface et traduction dir.), Jean Allouch (postface)
Au moment où Michel Foucault distinguait les aphrodisia grecs de la chair chrétienne et de la « bonne sexualité » contemporaine, plusieurs spécialistes de l’Antiquité, aux États-Unis et en France, se réunissaient pour mettre au jour le vaste domaine d’erôs.
En anthropologues du passé, les hellénistes de cet ouvrage explorent des domaines variés de la vie des femmes et des hommes grecs et tentent d’appréhender ce que pouvait être l’expérience érotique dans une société d’« avant la sexualité ».
Rêver de sexe et prévoir l’avenir, soigner les corps, célébrer les divinités, observer les visages, parler à l’assemblée, rire ensemble au banquet ou découvrir les effets brûlants du désir ; on est invité ici à la découverte d’une terre étrangère, avec les mots et les concepts d’une Grèce bien différente de celle que l’on croit connaître.
Préface et traduction (dir.) de Sandra Boehringer, postface de Jean Allouch.
Avec les contributions de : Peter Brown, Anne Carson, Françoise Frontisi-Ducroux, Maud Gleason, David Halperin, Ann Ellis Hanson, François Lissarrague, Nicole Loraux, Maurice Olender, S.r.f. Price, James Redfield, Giulia Sissa, Jean-Pierre Vernant, John Winkler, Froma Zeitlin. Ouvrage traduit de l’anglais sous la direction de Sandra Boehringer, avec Adeline Adam, Marie Augier, Sophie Bigot, Antoine Chabod, Isabelle Châtelet, Claire Jaqmin, Michèle Haller, Christine Hue-Arcé, Dominic Moreau, Nadine Picard, Pierre Zahnd. Publié avec le soutien de l’Institut Émilie du Châtelet.
JOURNÉE D’ÉTUDE
org. Sandra Boehringer & Claude Calame
Bien avant la sexualité
L’expérience érotique en Grèce ancienne
INHA, Centre AnHiMA, 6 rue des Petits-Champs, 75002 Paris, salle Walter Benjamin
samedi 25 mai 2019, 9h30 – 18h
Au moment où Michel Foucault distinguait les aphrodisia grecs de la chair chrétienne et de la « bonne sexualité » contemporaine, plusieurs spécialistes de l’Antiquité, aux États-Unis et en France, se réunissaient pour mettre au jour l’ampleur des relations, des espaces et des pratiques poétiques et iconographiques placées sous le signe d’erôs. En anthropologues du passé, les hellénistes de Before Sexuality. The Construction of Erotic Experience in the Ancient Greek World, publié en 1990 sous la direction de David Halperin, John Winkler et Froma Zeitlin, exploraient des domaines variés de la vie des femmes et des hommes grecs et tentaient d’appréhender ce que pouvaient être l’expérience et les rapports érotiques dans une société et une culture d’« avant la sexualité ».
Presque trente ans plus tard, en écho avec la publication posthume du quatrième volume de l’Histoire de la sexualité, la traduction de cet ouvrage « bilingue » nous offre la réédition du dialogue entre hellénistes américain-e-s et chercheur-e-s du Centre Louis Gernet sur l’érotisme grec. Publié dans la collection Les grands classiques de l’érotologie moderne (édition EPEL) avec le soutien de l’Institut Émilie du Châtelet, ce volume est le fruit d’un travail collectif qui a réuni hellénistes et psychanalystes pour une traduction linguistique et transculturelle. Les tables rondes de la journée du 25 mai accueilleront les auteur-e-s, les éditeurs, des psychanalystes et des chercheur-e-s qui ont trouvé dans cet ouvrage des pistes pour leurs propres travaux, maintenant.
Que nous réserve, au XXIe siècle, ce nouveau voyage en terre d’erôs ?
in ancient Greece before sexuality
Alcman’s partheneia are songs that were composed by a male poet for groups of ten or so young girls, in a Sparta that still awaits rediscovery. Far from the military image that is traditionally ascribed to it, before the classical period Sparta was characterized by one of the most creative song cultures of any small Greek city. Moreover, while dancing, the young girls sang about the erotic spell cast over them by the charms of their beautiful chorus-leader. Is this an instance of female homoeroticism, comparable to male homoerotic relationships? Through what type of gender relations? In poetic performances that can be considered rituals, with an educational or initiatory function? And what can be said about the singing of “myths”, which constitute the political memory of the city? Or songs referring to divinities, Aphrodite, Hera or Helen?
The publication in 1977 of Claude Calame’s Chœurs de jeunes filles en Grèce archaïque (translated into English as Choruses of Young Women in Ancient Greece), closely followed by his edition and commentary on Alcman’s poetry (1983), allowed the scholarly community to look afresh not only at a city but also at its cultural and social practices, such as song, dance, love, the treatment of women, cult, and politics. Forty years later, cultural and social anthropology, the pragmatics of texts, iconography and gender studies have opened up new avenues of analysis. In such a context, what developments does the new edition of Choeurs de jeunes filles published by Les Belles Lettres bring to light? This one-day symposium will provide the opportunity to pursue this investigation, and address the many questions it raises, in a wide-ranging and transdisciplinary conversation.
Les parthénées d'Alcman : des chants composés par un poète pour des groupes d'une dizaine de jeunes filles dans une Sparte à redécouvrir. Loin de correspondre à l'image militaire qui lui est traditionnellement attribuée, Sparte offre l'une des cultures du chant les plus créatives parmi les petites cités grecques précédant l'époque classique. Qui plus est, ces jeunes filles chantent, tout en dansant, la séduction érotique qu'exerce sur elles le charme de leur belle chorège. Homoérotisme féminin dans une relation homologue aux rapports masculins ? À travers quels rapports sociaux de sexe ? Dans des performances poétiques correspondant à des rituels, à fonction éducative, initiatique ? Que dire du chant de « mythes », constitutifs de la mémoire politique de la cité ? Et des relations avec une divinité, Aphrodite, Héra, Hélène ? La publication par Claude Calame des Choeurs de jeunes filles en Grèce archaïque, en 1977, suivie de près par l'édition commentée des poèmes d'Alcman (1983) a permis à la communauté scientifique de porter un regard renouvelé non seulement sur une cité mais aussi sur des pratiques culturelles et sociales : chant, danse, amour, place des femmes, culte, politique. Quarante ans plus tard, l'anthropologie culturelle et sociale, la pragmatique des textes, l'iconographie et les travaux en études de genre ont ouvert de nouvelles voies d'analyse. Dans ce contexte scientifique, quels développements la nouvelle édition des Choeurs de jeunes filles aux Belles Lettres vient-elle mettre en lumière ? Cette journée d'étude sera l'occasion de poursuivre l'enquête, avec les interrogations qu'elle suscite, dans une confrontation élargie et transdisciplinaire.
¿En qué puede este trabajo arrojar luz sobre nuestro conocimiento de las relaciones sociales de género en el mundo antiguo? ¿Qué nos enseña sobre las categorías de sexualidad vigentes en esta sociedad de habla helénica del siglo II d.C.? ¿Constituyen las afrodisia una categoría particular (moral, política, social, jurídica) para los Antiguos?
Con más de tres mil sueños relatados, y más de un centenar sobre prácticas sexuales y por la presentación del método interpretativo que desarrolla, La interpretación de los sueños permite, a la par, un trabajo sobre nuestro proceso de traducción transcultural: ¿cómo traducir un término que remite a una categoría que ya no existe? ¿Cómo podemos no proyectar nuestras propias categorías de identidad (de sexo, de género, de orientación sexual) hacia la traducción de textos antiguos? Éstas serán las preguntas que abordará la discusión.