Theses by Maximilien Guérin
[EN] This thesis is a study of Wolof verbal constructions in a typological perspective. Based on ... more [EN] This thesis is a study of Wolof verbal constructions in a typological perspective. Based on available descriptions of Wolof verbal conjugation, I first provide a summary of the system of verbal predication in the light of the typological literature. Contrary to what is observed in many languages, most Wolof verbal categories are expressed periphrastically. The typological analysis of these periphrastic constructions provides us with the empirical basis to propose a new approach to the notion of “auxiliary”. I argue that auxiliaries should not be cross-linguistically defined as items belonging to a specific lexical class or as items on a grammaticalisation path but rather as autonomous predicative elements with a specific function. In addition, I propose a constructional analysis of the organisation of the verbal predication system of Wolof. The entirety of Wolof verbal constructions is not assumed to form an unstructured set of independent entities, but it is instead taken to constitute a highly structured system (a network of constructions). Furthermore, some apparent idiosyncrasies in the conjugation paradigm of Wolof can be explained from a diachronic point of view. Finally, I provide a comparative analysis of verbal constructions in Atlantic languages in order to determine which elements of the Wolof conjugation are inherited from Proto-Atlantic.
[FR] Le principal objectif de cette étude est de situer les constructions verbales du wolof dans une perspective typologique. Il s'agit tout d'abord de proposer une description synthétique du système de prédication verbale du wolof dans une perspective typologique, en nous appuyant sur les travaux de référence concernant la conjugaison du wolof. Contrairement à ce que l'on observe dans un très grand nombre de langues, en wolof la majeure partie des catégories grammaticales liées au verbe est exprimée par des constructions périphrastiques. L'analyse typologique de ces constructions périphrastiques nous sert de base empirique pour proposer une nouvelle approche de la notion d'auxiliaire. Nous considérons que, dans une perspective typologique, l'auxiliaire ne doit pas être défini comme une catégorie lexicale spécifique, ni comme une étape dans un chemin de grammaticalisation, mais plutôt comme un élément prédicatif autonome ayant une fonction spécifique. Par ailleurs, nous proposons une analyse constructionnelle de l'organisation du système de prédication verbale du wolof. Nous considérons que les constructions verbales du wolof ne forment pas un ensemble non structuré d'entités indépendantes, mais plutôt un système extrêmement structuré (un réseau de constructions). En outre, nous montrons que certaines idiosyncrasies apparentes dans le paradigme de conjugaison du wolof peuvent s'expliquer à la lumière de la diachronie. Enfin, nous proposons une analyse comparative des constructions verbales des langues atlantiques afin de déterminer ce qui, dans la conjugaison du wolof, est issu du proto-atlantique.
L'objectif de cette étude est de proposer une description typologique des constituants nominaux e... more L'objectif de cette étude est de proposer une description typologique des constituants nominaux en wolof, dans une perspective typologique. Le wolof est une langue à classes nominales. La répartition des noms dans les classes s'effectue selon quatre critères : sémantique, morphologique, phonologique et étymologique. Ces critères ne sont pas absolues, mais induisent des tendances dans la classification nominale de la langue. Concernant les pronoms personnels, nous avons posé l'hypothèse selon laquelle la consonne des pronoms de troisième personne seraient issues de marques de classe [+humain]. Concernant les déterminants, nous avons mis en évidence l'existence d'une structure C₁VC₂ propre aux déterminants quantifieurs (où C₁ est le marqueur de classe nominale et C₂ une consonne géminée). En outre, nous supposons que le déterminant augmentatif est dérivé du déterminant individualisateur. Par ailleurs, nous montrons que le déterminant défini peut être analysé comme un affixe syntagmatique.
Enfin, nous proposons une analyse typologique détaillée de la construction génitive. Nous supposons que la construction génitive actuelle est dans une phase transitoire entre un état où le génitif se marquait par le redoublement du déterminant indéfini, et un état où il se marque par une marque du génitif suffixé au nom tête. De même, il semble que la construction possessive du wolof est également en cours d'évolution. Elle tend à être marquée par un pronom possessif. Néanmoins, elle conserve des traces d'un état antérieur où elle était identique à la construction génitive. Par ailleurs, les numéraux ne constituent pas une catégorie à part en wolof, mais qu'ils peuvent être considérés comme des noms entrant dans une construction génitive.
Books by Maximilien Guérin
Ce recueil comprend trente-sept histoires et contes écrits ou traduits dans les parlers des commu... more Ce recueil comprend trente-sept histoires et contes écrits ou traduits dans les parlers des communes de Fursac et de Noth (Creuse), par deux locuteurs natifs de ces parlers. Ces parlers appartiennent aux parlers du Croissant. Dans cette zone, on pratique traditionnellement des parlers gallo-romans de transition présentant simultanément des traits typiques des variétés d’oc (occitan limousin) et d’oïl (français, poitevin-saintongeais, berrichon). L’ouvrage présente un intérêt littéraire et peut ainsi être mis en perspective avec les œuvres issues de la littérature de terroir, mais aussi avec les œuvres appartenant à la littérature en occitan limousin. Il présente également un grand intérêt linguistique car il s’agit d’un corpus conséquent rédigé par des locuteurs natifs, dans des parlers aujourd’hui menacés de disparition. Chaque texte a été enregistré par les auteurs. Cet ouvrage permet ainsi de mettre en lumière de nombreuses caractéristiques linguistiques de ces parlers.
Le bas-marchois appartient aux parlers du Croissant, zone de transition entre les parlers d’oïl (... more Le bas-marchois appartient aux parlers du Croissant, zone de transition entre les parlers d’oïl (français, berrichon, poitevin-saintongeais) et les parlers d’oc (limousin, auvergnat). L’étendue géographique de cette langue correspond au nord de la Basse-Marche, c’est-à-dire à la partie du département de la Haute-Vienne au nord de la Gartempe. Le bas-marchois était, jusqu’aux années 1950, la principale langue de communication des habitants. Cet ouvrage est une synthèse des connaissances actuelles sur le bas-marchois. Il se fixe pour objectif de proposer une présentation complète de la langue : prononciation et proposition de deux systèmes orthographiques ; grammaire ; mais également des textes afin de pouvoir mieux apprécier la langue et sa structure. L’ouvrage propose aussi un aperçu culturel et historique de la Basse-Marche, ainsi qu’un lexique de 450 mots. En fin de volume figure une bibliographie complète des références portant sur le bas-marchois, le marchois et le Croissant.
Le parler d'Oradour-Saint-Genest (Haute-Vienne), ou radounaud, est pratiqué dans l'aire linguisti... more Le parler d'Oradour-Saint-Genest (Haute-Vienne), ou radounaud, est pratiqué dans l'aire linguistique dite du Croissant. Dans cette zone, qui correspond à la frange nord du Massif central, on pratique traditionnellement des parlers gallo-romans de transition, présentant simultanément des traits typiques des variétés d'oc (occitan limousin et auvergnat) et d'oïl (français, poitevin-saintongeais, berrichon, bourbonnais d'oïl). Cet ouvrage se fonde sur des données de première main, recueillies en 2017 auprès de locuteurs natifs. Il s'agit d'un abrégé grammatical de la langue, élaboré selon la méthodologie actuelle en linguistique descriptive. L'ouvrage propose également un lexique thématique radounaud-français.
Ce recueil comprend vingt histoires et contes originaux écrits dans les parlers des communes de N... more Ce recueil comprend vingt histoires et contes originaux écrits dans les parlers des communes de Naves et de Vicq (Allier), par deux locuteurs natifs de ces parlers. Le parler de Naves appartient aux parlers du Croissant. Dans cette zone, qui correspond à la frange nord du Massif Central, on pratique traditionnellement des parlers gallo-romans de transition présentant simultanément des traits typiques des variétés d’oc (occitan limousin et auvergnat) et d’oïl (français, poitevin-saintongeais, berrichon, bourbonnais d’oïl). Au sein du Croissant, les parlers de Naves et Vicq peuvent être considérés comme des parlers bourbonnais d’oc ou arverno-bourbonnais (partie auvergnate du Croissant). L’ouvrage présente un intérêt littéraire et peut ainsi être mis en perspective avec les œuvres issues de la littérature de terroir, mais aussi avec les œuvres appartenant à la littérature en occitan auvergnat. Il présente également un très grand intérêt linguistique car il s’agit d’un corpus conséquent rédigé par des locuteurs natifs, dans des parlers aujourd’hui menacés de disparition. En plus de la transcription orthographique, chaque texte est transcrit en alphabet phonétique et traduit en français. En outre, chaque texte a été enregistré par les auteurs. Cet ouvrage permet ainsi de mettre en lumière de nombreuses caractéristiques linguistiques de ces parlers.
Le premier livre destiné à la jeunesse présentant le bas-marchois. Il présente de manière illustr... more Le premier livre destiné à la jeunesse présentant le bas-marchois. Il présente de manière illustrée 1000 mots de la vie courante dans la langue traditionnelle de la Basse-Marche, pratiquée en Haute-Vienne, au Nord et à l’Est de la Gartempe. Cet ouvrage s’adresse en premier lieu aux enfants et adolescents, mais il pourra intéresser les locuteurs du bas-marchois ainsi que leur famille, qui souhaiteraient découvrir ou redécouvrir leur langue familiale.
Ce livre est la première étude de cette ampleur consacrée au dompierrois ou parler de Dompierre-l... more Ce livre est la première étude de cette ampleur consacrée au dompierrois ou parler de Dompierre-les-Églises (Haute-Vienne), aujourd’hui menacé de disparition et situé dans la zone linguistique dite du Croissant. Il s’agit d’une description approfondie de la grammaire de la langue, élaborée selon la méthodologie actuelle en linguistique descriptive : phonologie, morphologie dérivationnelle, morphologie flexionnelle (pluriel et genre des noms, conjugaison des verbes) et syntaxe. L’ouvrage propose également une introduction présentant l’histoire et la situation sociolinguistique actuelle de la langue. En outre, il contient un corpus transcrit d’expressions idiomatiques, ainsi que des textes originaux ou traduits. On y trouvera également un lexique dompierrois-français de plus de 3000 entrées, suivi d’un index français-dompierrois. L’ouvrage s’adresse tout autant aux linguistes romanistes qu’aux spécialistes de typologie ou de comparatisme. Il pourra intéresser les locuteurs du bas-marchois, mais également les enfants ou petits-enfants de locuteurs qui souhaitent découvrir ou redécouvrir leur langue familiale.
Translation of Saint-Exupéry's "Le Petit Prince" into Wolof (Senegal).
Translators: El Hadji Diè... more Translation of Saint-Exupéry's "Le Petit Prince" into Wolof (Senegal).
Translators: El Hadji Dièye & Maximilien Guérin.
Project coordinator: Nicolas Quint.
Articles by Maximilien Guérin
In this article, I study the concept of finiteness in Wolof. I propose a list of criteria for de... more In this article, I study the concept of finiteness in Wolof. I propose a list of criteria for defining what a prototypical finite form is in this language. I am interested in the three constructions most distant from this prototype: the infinitive, the subjunctive-consecutive and the imperative. The subjunctive-consecutive and the infinitive have few characteristics of the prototype. The instantiations of these constructions can thus be considered as non-(fully)-finite forms. The imperative also has relatively few characteristics of the prototype. However, the characteristics that move the imperative away from prototypical finite forms are not the same as those noted for the subjunctive-consecutive and the infinitive. The imperative is therefore a specific predicative construction in this respect.
La zone linguistique dite du Croissant correspond à la frange nord du Massif Central. Dans cette ... more La zone linguistique dite du Croissant correspond à la frange nord du Massif Central. Dans cette zone, on pratique traditionnellement des parlers gallo-romans de transition, présentant simultanément des traits typiques des variétés d’oc (occitan limousin, occitan auvergnat), d’oïl (français, poitevin-saintongeais, berrichon, bourbonnais d’oïl) et de francoprovençal. À notre connaissance, il n’existe aujourd’hui aucune étude consacrée à la question de la situation sociolinguistique de ces parlers. L’objectif de cet article est de fournir un panorama de cette situation. Après avoir brièvement retracé l’histoire linguistique de cette zone, nous présenterons la situation sociolinguistique actuelle du Croissant. Nous aborderons ensuite la prise de conscience des locuteurs vis-à-vis de cette situation, et les réactions concrètes que cette prise de conscience a suscitées. Enfin, nous discuterons des questions d’identités linguistique et culturelle.
Our paper illustrates the application of tools developed for the formal modelling of individual i... more Our paper illustrates the application of tools developed for the formal modelling of individual inflectional systems (in particular, stem space analysis), to the description of inflection across a dialect group, in this case the transitional area between northern and southern Gallo-Romance varieties, traditionally termed ‘Croissant linguistique’. Such tools provide a means of direct and efficient comparison between the paradigmatic distribution of exponents in different speech varieties: in the case of the Croissant, the organisation of roots, desinences and thematic material all indicate consistent subgroupings of varieties. The study demonstrates the practicality and value of such descriptors even in a minority or endangered language context where data may be scarce and highly variable.
Les Patoiseries de “La Soutrane” constituent l’un des plus longs et des plus anciens ouvrages écr... more Les Patoiseries de “La Soutrane” constituent l’un des plus longs et des plus anciens ouvrages écrits dans l’un des parlers du nord-ouest de la Creuse. Il s’agit d’une très importante ressource concernant les parlers marchois, et plus généralement le Croissant linguistique. Nous commençons par présenter l’auteur de l’ouvrage ainsi que le contexte d’écriture. Nous décrivons ensuite le marchois, langue de l’ouvrage, et sa place dans l’aire du Croissant. Nous listons ensuite plusieurs points importants concernant la traduction ainsi que la réédition de l’ouvrage. Enfin, nous présentons l’enregistrement audio des textes.
L’objectif de cet article est de proposer une description de la dérivation nominale en bas-marcho... more L’objectif de cet article est de proposer une description de la dérivation nominale en bas-marchois. Nous nous appuyons essentiellement sur les données du parler de Dompierre-les-Églises (Haute-Vienne). Néanmoins, nos observations et analyses peuvent être étendues à l’ensemble des parlers bas-marchois et, dans une moindre mesure, aux autres parlers du Croissant, notamment marchois. La dérivation nominale du bas-marchois est relativement riche. On recense de nombreux affixes (essentiellement des suffixes), tous apparentés à ceux du français et/ou de l’occitan. Il ne semble exister aucun affixe qui soit propre au bas-marchois. On remarque une représentation plus forte des affixes d’origine occitane. En effet, seuls quelques affixes sont clairement d’origine française (ou d’oïl). Les autres sont soient d’origine occitane, soit communs aux deux groupes mais avec une prononciation plus proche de l’occitan, soit communs aux deux groupes avec une prononciation correspondant à l’évolution phonologique du bas-marchois. D’une façon générale, les affixes d’origine occitane ne sont plus productifs dans la langue. Ce phénomène s’explique par le fait que les nouveaux noms sont généralement empruntés directement au français, sans adaptation phonologique ou morphologique. En conséquence, les affixes français sont désormais parmi les plus productifs.
Le Croissant correspond à la zone mixte où se rejoignent les trois grandes aires gallo-romanes : ... more Le Croissant correspond à la zone mixte où se rejoignent les trois grandes aires gallo-romanes : oc, oïl et francoprovençal. Il s’étend de la Montagne bourbonnaise (Allier) au centre de la Charente. Les parlers qu’on pratique dans cette zone, présentant simultanément des traits caractéristiques de l’occitan, des langues d’oïl et parfois du francoprovençal, remettent en question les frontières intangibles et les catégories établies. Pas vraiment (ou pas suffisamment ?) d’oc, pas vraiment d’oïl, pas vraiment francoprovençaux non plus, les parlers du Croissant sont longtemps restés en marge des études sur le langage. Ces parlers, désormais en voie d’extinction, méritent pourtant d’être davantage (re)connus tant sur le plan scientifique que patrimonial.
While Atlantic languages are genetically related, the many differences they display indicate that... more While Atlantic languages are genetically related, the many differences they display indicate that they have been diverging from each other over a long time. These differences show up clearly when one considers the distinctions expressed in the languages’ verb morphology and the markers used to convey such distinctions. However, most Atlantic languages do have a prototypical locative construction which can also be used as a presentative and/or progressive construction. The use of a locative construction to express progressive and/or presentative is not specific to the Atlantic family. Nevertheless, both the structure of this construction and the form of the marker associated with it can be regarded as a characteristic of this family, as both are shared by a large majority of Atlantic languages, but not attested in any language in contact with a member of the Atlantic grouping. In this chapter, I assume that the aforementioned construction is inherited from Proto-Atlantic, and that its marker has grammaticalized from a previous demonstrative determiner.
The Wolof (Atlantic, Niger-Congo) numeral system is decimal, with an additive pivot 5. This means... more The Wolof (Atlantic, Niger-Congo) numeral system is decimal, with an additive pivot 5. This means that there are special words for the numbers 1 to 5, but that 6, 7, 8 and 9 are formed by 5 + one unit (1, 2, 3, 4 respectively). From 10 onwards, the count starts again. The system is very regular, as only 20 and 30 have unpredictable forms. In addition, despite the relative genetic proximity between the members of the Atlantic family, the numeral systems of these languages display many differences, in particular with regard to the structure of complex numbers. This article provides a detailed description of the Wolof numeral system (list and status of lexical units, morphosyntactic structure of complex numbers), as well as a comparison with the systems of other Atlantic languages.
Le marchois appartient à la zone linguistique dite du Croissant occitan (Brun-Trigaud 1990). Cett... more Le marchois appartient à la zone linguistique dite du Croissant occitan (Brun-Trigaud 1990). Cette zone marque la transition entre les variétés nord-occitanes (limousin, auvergnat) et les variétés d’oïl (poitevin-saintongeais, berrichon, bourguignon, français). Le terme « marchois » renvoie spécifiquement aux parlers du Croissant pratiqués en zone limousine (Creuse, Haute-Vienne, Indre, Vienne et Charente), c’est-à-dire sur un territoire coïncidant en partie avec l’ancien Comté de la Marche. L’ensemble marchois, même s’il présente une certaine unité linguistique, demeure relativement hétérogène. C’est particulièrement notable lorsqu’on étudie des phénomènes grammaticaux précis. Dans notre présentation, nous nous limiterons donc au marchois de la Basse-Marche. Nous utiliserons ici essentiellement des données recueillies à Dompierre-les-Églises (commune du nord de la Haute-Vienne), mais également des données issues d’autres parlers marchois (Quint 1991, 1996). La conjugaison des parlers marchois témoigne clairement de l’appartenance de ces parlers au domaine occitan limousin. Néanmoins, le marchois présente également plusieurs caractéristiques propres aux variétés d’oïl, ce qui est cohérent avec la position géographique de ces parlers, situés à la frontière entre les domaines d’oc et d’oïl. Cependant, le système de conjugaison du marchois ne saurait se résumer à un système occitan comprenant quelques traits d’oïl. En effet, les paradigmes de conjugaison des parlers marchois présentent un grand nombre de traits qui les distinguent à la fois de la majorité des parlers occitans et des langues d’oïl.
Cet article a pour objectif de proposer une présentation générale des parlers du Croissant, aire ... more Cet article a pour objectif de proposer une présentation générale des parlers du Croissant, aire de transition entre les domaines oc, oïl et francoprovençal. Le Croissant, même s’il présente une certaine unité linguistique, demeure relativement hétérogène. C’est particulièrement notable lorsqu’on étudie des phénomènes grammaticaux précis. Dans cet article, nous prenons comme exemples trois parlers distants les uns des autres et relativement différents. Il s’agit de deux parlers marchois, le parler de Dompierre-les-Églises (Haute-Vienne) et le parler de Gartempe (Creuse), ainsi que d’un parler bourbonnais d’oc, le parler de Naves (Allier). Nous comparons plusieurs caractéristiques des parlers du Croissant avec celles des langues limitrophes (occitan, français, poitevin-saintongeais). Nous incluons des comparaisons avec le français et l’occitan central.
L’aire du Croissant correspond à la zone de transition entre oc et oïl. Les parlers du Croissant ... more L’aire du Croissant correspond à la zone de transition entre oc et oïl. Les parlers du Croissant sont aujourd’hui extrêmement menacés. Depuis les années 1940, ces parlers ont cessé d’être transmis dans le cadre familial et par conséquent, les locuteurs natifs sont relativement âgés. Cependant, depuis une dizaine d’années, on constate une prise de conscience de la part des locuteurs concernant l’état et l’avenir de leurs parlers et l’émergence de nombreuses initiatives locales. Dans cet article, nous nous intéressons à quatre associations locales qui diffèrent entre elles quant à leur taille, leurs objectifs et leurs activités. Pour chacune d’entre elles, nous étudions leurs objectifs, leurs acteurs, les espaces dans lesquels ils agissent, ainsi que leurs positions concernant la variation de la langue. Nous étudions également leur degré d’utilisation des nouvelles technologies et l’avantage que cela confère à leurs actions. Nous nous intéressons encore à la standardisation de la langue et à ce qu’en pensent les membres de ces associations. Enfin, nous nous penchons sur la question de la revitalisation linguistique, qui reste désormais la seule possibilité de relancer la pratique des parlers concernés.
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Theses by Maximilien Guérin
[FR] Le principal objectif de cette étude est de situer les constructions verbales du wolof dans une perspective typologique. Il s'agit tout d'abord de proposer une description synthétique du système de prédication verbale du wolof dans une perspective typologique, en nous appuyant sur les travaux de référence concernant la conjugaison du wolof. Contrairement à ce que l'on observe dans un très grand nombre de langues, en wolof la majeure partie des catégories grammaticales liées au verbe est exprimée par des constructions périphrastiques. L'analyse typologique de ces constructions périphrastiques nous sert de base empirique pour proposer une nouvelle approche de la notion d'auxiliaire. Nous considérons que, dans une perspective typologique, l'auxiliaire ne doit pas être défini comme une catégorie lexicale spécifique, ni comme une étape dans un chemin de grammaticalisation, mais plutôt comme un élément prédicatif autonome ayant une fonction spécifique. Par ailleurs, nous proposons une analyse constructionnelle de l'organisation du système de prédication verbale du wolof. Nous considérons que les constructions verbales du wolof ne forment pas un ensemble non structuré d'entités indépendantes, mais plutôt un système extrêmement structuré (un réseau de constructions). En outre, nous montrons que certaines idiosyncrasies apparentes dans le paradigme de conjugaison du wolof peuvent s'expliquer à la lumière de la diachronie. Enfin, nous proposons une analyse comparative des constructions verbales des langues atlantiques afin de déterminer ce qui, dans la conjugaison du wolof, est issu du proto-atlantique.
Enfin, nous proposons une analyse typologique détaillée de la construction génitive. Nous supposons que la construction génitive actuelle est dans une phase transitoire entre un état où le génitif se marquait par le redoublement du déterminant indéfini, et un état où il se marque par une marque du génitif suffixé au nom tête. De même, il semble que la construction possessive du wolof est également en cours d'évolution. Elle tend à être marquée par un pronom possessif. Néanmoins, elle conserve des traces d'un état antérieur où elle était identique à la construction génitive. Par ailleurs, les numéraux ne constituent pas une catégorie à part en wolof, mais qu'ils peuvent être considérés comme des noms entrant dans une construction génitive.
Books by Maximilien Guérin
Translators: El Hadji Dièye & Maximilien Guérin.
Project coordinator: Nicolas Quint.
Articles by Maximilien Guérin
[FR] Le principal objectif de cette étude est de situer les constructions verbales du wolof dans une perspective typologique. Il s'agit tout d'abord de proposer une description synthétique du système de prédication verbale du wolof dans une perspective typologique, en nous appuyant sur les travaux de référence concernant la conjugaison du wolof. Contrairement à ce que l'on observe dans un très grand nombre de langues, en wolof la majeure partie des catégories grammaticales liées au verbe est exprimée par des constructions périphrastiques. L'analyse typologique de ces constructions périphrastiques nous sert de base empirique pour proposer une nouvelle approche de la notion d'auxiliaire. Nous considérons que, dans une perspective typologique, l'auxiliaire ne doit pas être défini comme une catégorie lexicale spécifique, ni comme une étape dans un chemin de grammaticalisation, mais plutôt comme un élément prédicatif autonome ayant une fonction spécifique. Par ailleurs, nous proposons une analyse constructionnelle de l'organisation du système de prédication verbale du wolof. Nous considérons que les constructions verbales du wolof ne forment pas un ensemble non structuré d'entités indépendantes, mais plutôt un système extrêmement structuré (un réseau de constructions). En outre, nous montrons que certaines idiosyncrasies apparentes dans le paradigme de conjugaison du wolof peuvent s'expliquer à la lumière de la diachronie. Enfin, nous proposons une analyse comparative des constructions verbales des langues atlantiques afin de déterminer ce qui, dans la conjugaison du wolof, est issu du proto-atlantique.
Enfin, nous proposons une analyse typologique détaillée de la construction génitive. Nous supposons que la construction génitive actuelle est dans une phase transitoire entre un état où le génitif se marquait par le redoublement du déterminant indéfini, et un état où il se marque par une marque du génitif suffixé au nom tête. De même, il semble que la construction possessive du wolof est également en cours d'évolution. Elle tend à être marquée par un pronom possessif. Néanmoins, elle conserve des traces d'un état antérieur où elle était identique à la construction génitive. Par ailleurs, les numéraux ne constituent pas une catégorie à part en wolof, mais qu'ils peuvent être considérés comme des noms entrant dans une construction génitive.
Translators: El Hadji Dièye & Maximilien Guérin.
Project coordinator: Nicolas Quint.
[EN] The aim of this paper is to lay the foundations of a syntactic analysis of verbal constructions in Wolof. I will focus more specificaly on syntactic organization of elements in Wolof clauses. In this study I will classify and organize the various syntactic positions in these constructions, to reveal the inner structure of clauses. First, I briefly expose the Wolof verbal system. Secondly, I will present the organization of Wolof verbal constructions. In order to do this, I will highlight several syntactic patterns which match the whole of simple constructions of Wolof. Afterwards, I will deal with the predicative marker. I will analyse it as the sentence head. Then, I will study the distribution of object and subject, and also the exact status of subject and object "pronouns" in Wolof. Finally, I will show that the aspect morpheme must be analysed as an auxiliary verb. I will hypothesize that construction of perfect in modern Wolof was used to outline a verb focus in an ancient state of the language.
[EN] Genitive is a widely studied construction of languages, Wolof included. But, for Wolof, the proposed analyses have no typological reach. Reading these analyses, we could have the feeling that the genitive construction in Wolof is, from a typological point of view, unusual. The author demonstrates, from a typological approach, that the genitive construction in Wolof is similar to what we can observe in diverse languages belonging to linguistic families different from that of the Wolof. The current genitive construction in Wolof is in a transitional phase between a state where the genitive was marked by the redoubling of the indefinite determiner, and a state where it is marked by a suffix on the head noun.
[EN] Determining the morphosyntactic status of verbal constructions is an enduring issue in African linguistics. In Wolof, most verbal constructions are split predicate constructions involving a predicative marker, which encodes the greater part of the grammatical content, and a verb, which contributes to the lexical content. The aim of the current paper is to investigate the morphosyntactic status of these complex predicates. Based on several kinds of criteria (phonology, morphology and semantics), I show that the predicative markers must be analysed as phonologically dependent words (clitics). Thus, Wolof complex predicates clearly display syntactic construction features and cannot therefore be considered as morphological units.
Les parlers du Croissant sont traditionnellement pratiqués au centre de la France, sur la frange Nord du Massif Central. Faisant partie de la famille des langues gallo-romanes, ils présentent simultanément
de nombreux traits caractéristiques de l’occitan (limousin ou auvergnat) mais aussi des langues d’oïl (français, berrichon, bourbonnais ou poitevin-saintongeais). Le navois ou parler de Naves (Allier), dans lequel est traduite cette version du Petit Prince, est une variété de la partie
orientale du Croissant (aire linguistique du bourbonnais d’oc).
[EN] How do we grasp the variety of reality without trying to establish a structure and formulate rules supposed to explain or describe the way it works? How do we understand a phenomenon without first trying to conceive its possible operations? Even if the use of an abstract framing is not always enough for comprehending a given linguistic phenomenon, psychological process or cognitive strategy, the construction and utilisation of models often appears necessary - just as it is necessary to question and revise existing models, in order to apprehend ever more finely grained phenomena. Because of the varied disciplines grouped under the heading "language sciences", the very word "model" is to be understood in different senses. For instance, the psycholinguist proposing a model to account for the psycho-cognitive process of the reader does not conceive the model in the same way as the semiotician speaking about the "model reader" (Eco, 1979). In the same way syntactic models have different functions in natural language processing and in descriptive linguistics. The many approaches of the varied disciplines lead to question regarding not only the notion of "model" but also the activity of modeling linguistic data, depending on descriptive, explanatory or predictive purposes. Thus, the various definitions of "model" are of interest, together with their application, their transdisciplinary potentialities and their possible transformations. The questions of the relevance and limits of these models are also of interest, as is the issue of the very notion of "model". According to the different approaches adopted by researchers, the model can be considered as a necessity, or an obstacle, as a sign of rigor or as a scientific bias. Is it a theoretical restraint into the empirical data must fit in with? Or is it an abstract construction required to understand the dynamics and functioning of a any given phenomenon or linguistic fact?
Anderson, Gregory D. S. 2011. Auxiliary verb constructions in the languages of Africa. (Numéro spécial). Studies in African Linguistics 40(1&2). http://sal.research.pdx.edu/PDF/400Anderson.pdf