Elodie Hubert

En France, dans les massifs montagneux, d’anciennes mines d’or en roche à ciel ouvert sont parfois visibles dans le paysage. Ces aurières consistent en fosses à profil en U/V et bordées de déblais miniers sur leurs bords supérieurs. Ces vestiges miniers anciens, bien étudiés et fouillés pour partie en Limousin sont datés de l’âge du Bronze à la fin du second âge du Fer. Ces données constituent le référentiel archéologique le plus complet du corpus sur la question. La découverte d’aurières, au sud-ouest du Cantal (district de Prunet), par des prospecteurs-géologues du BRGM, est venue alimenter ces recherches. Dans ce département, des premières prospections archéologiques furent menées en 2000 mais sans poursuite des investigations. Depuis 2016, l’étude archéologique minière de ces chantiers est reprise.  Réalisée à partir d’archives du BRGM et de missions de terrain, les données ont été mises à jour et fortement complétées. Un premier inventaire avec état des lieux pour ce district minier inédit a été réalisé. Désormais, des fouilles archéologiques sont nécessaires pour identifier la chronologie de ces sites.

Le district minier aurifère de Prunet, situé au coeur de la Châtaigneraie (Sud-ouest Cantal), est étudié dans le cadre d'une recherche de thèse menée sous la direction de Béatrice Cauuet et Barbara Armbruster à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès. Elle porte sur l'étude des "mines d'or et d'étain du sud du Massif central à la Protohistoire : approche technique et socio-économique". Dans le Cantal, la présence avérée par le BRGM d'un district minier aurifère ancien et inédit, révèle un territoire économique à fort potentiel archéologique. La présence de nombreuses mines d'or à ciel ouvert, de type lémovice (mais de plus petite taille), sont maitenant bien confirmées sur le district par le travail réalisé en prospection-thématique (E. Hubert et Ph. Abraham, 2017-2018). Ces mines d'or à ciel ouvert ou "aurières", se présentent sous la forme de fosses à profil en U ou V et bordées de haldes (déblais miniers) sur leurs bords supérieurs, ouvertes dans des gisements en roche affleurants à la surface du sol (filons minéralisés en or à gangue de quartz). En 2018, un sondage mené sur l'aurière de La Camp del Puech (Lacapelle-del-Fraisse, Cantal) a permis de confirmer la présence d'or dans le minerai archéologique mis au jour, et de dater la période d'activité extractive au second âge du Fer.

Equipe de recherche : Elodie Hubert, Béatrice Cauuet, Emmanuelle Meunier, Jehanne Turpin et Jean-Marie Barnagaud.
Collaborations/soutiens : DRAC-SRA Clermont Ferrand, FAAC (Fédération des Associations Archéologiques du Cantal), Archeologies (association Montauban), Conseil Départemental du Cantal, la commune de Lacapelle-del-Fraisse, Jérôme Vaschalde (anthracologie), ALS Laboratory (Espagne), et Poznan Radiocarbon Laboratory (Pologne).

Les techniques physico-chimiques au service de l'étude des matériaux sont en progrès constant. Ces dernières années, elles ont permis de livrer des réponses à plusieurs questions principales que les archéologues se posent au sujet des différents matériaux qu'ils trouvent sur les sites archéologiques: quand, quoi, comment, d'où etc. Voici un tour d'horizon sélectif de certaines de ces techniques.