La porte en bronze du Castel Nuovo de Naples (vers 1470), narrant la guerre terrestre de Ferrante... more La porte en bronze du Castel Nuovo de Naples (vers 1470), narrant la guerre terrestre de Ferrante contre Jean d'Anjou (de 1458 à 1462), contient un médaillon qui s' avère être l'unique autoportrait signé de la Naples aragonaise. En cherchant à mieux délimiter la ...
Le 11 avril 1512, la victoire francaise sur les Espagnols a Ravenne est cherement payee par la mo... more Le 11 avril 1512, la victoire francaise sur les Espagnols a Ravenne est cherement payee par la mort, a 22 ans, du commandant de l’armee, Gaston de Foix, duc de Nemours alors qu’il poursuivait les ennemis en fuite. La decimation de l’elite de la cavalerie fran- caise, lors de cette bataille abominablement meurtriere, marque un tournant dans les guerres d’Italie par l’utilisation massive de l’artillerie, exemplaire de la « revolution mili- taire » alors en cours. L’armee espagnole, moins gravement touchee, saura faire de cette defaite une victoire sur le long terme. Si l’on meurt comme on a vecu, alors la bataille de Ravenne, victoire a la Pyrrhus, symbolise bien l’ambiguite inherente a la personne de Gaston de Foix.Si l’iconographie de la bataille de Ravenne est riche, celle de Gaston de Foix ne l’est pas moins – ce qui est pour le moins paradoxal puisque nous n’avons aucun portrait atteste du heros. Cet ouvrage trace les grandes lignes de la construction et de la recep- tion de ce mythe politique en litterature et en histoire ainsi que dans les nombreuses images gravees, peintes ou sculptees. A la fois chef des vainqueurs, en tant que neveu de Louis XII, et proche des vaincus, car frere de Germaine de Foix, reine d’Espagne, Gaston de Foix occupait une position frontaliere propice a la malleabilite memorielle. Le corps et la vie de Gaston de Foix apparaissent entierement dedies a la vie publique. Aucun detail biographique ne permet une individualisation quelconque.Gaston de Foix occupe ainsi une place nodale dans l’imaginaire national jusqu’au xxe siecle. L’ouvrage retrace les rares sources connues (dont deux inedites) mentionnant Gaston de Foix, aussi bien francaises qu’italiennes ou suisses avant de s’interroger sur les interpretations historiques successives et contradictoires d’un heros dont on ne sait plus trop s’il etait valeureux ou temeraire, chevaleresque ou stratege, soldat ou galant homme. Jules Michelet en fera l’ancetre du sans-culotte revolutionnaire, annoncant meme Napoleon Bonaparte. Mais la memoire de Gaston de Foix n’est pas seulement francaise. En s’adaptant a des contextes nationaux et a des discours historiques divers (la France de Francois Ier et celle de Louis XIV, la Hollande de Rembrandt, l’Angleterre vic- torienne), c’est bien la plasticite d’une memoire europeenne que ce livre tente de cerner.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 23, 2023
"Vivre la bataille ? Expérience et participation dans les arts (XVe-XXIe s.)" s... more "Vivre la bataille ? Expérience et participation dans les arts (XVe-XXIe s.)" sous la direction de Joana Barreto, Gaspard Delon et Pauline Lafille « Une bataille vraie n’est pas un tableau » dit Baudelaire dans ses 'Salons' de 1859. L’art possède-t-il alors une capacité véritable à rendre compte du combat ? Par sa démesure spatiale et temporelle comme par sa violence et par son désordre, la bataille a conduit à des innovations artistiques de forme comme de technique. Elle a poussé à l’émergence de dispositifs toujours plus immersifs dépassant les limites expressives des médiums afin de faire revivre des événements insaisissables ainsi qu’une expérience hors du commun. Face aux ambitions des artistes, jusqu’où le spectateur devient-il acteur de la scène de bataille ? La spire historiée de la colonne Trajane, les galeries de batailles et les tentures modernes, les rotondes des panoramas ou encore les larges écrans du cinéma sont autant de dispositifs visant à produire une restitution vivante des faits militaires. Modernistes et contemporanéistes, historiens de l’art et de l’audiovisuel, envisagent ici les usages, les réceptions et les émotions engendrés par les représentations de batailles. Ces représentations touchent puissamment au regard, à l’esprit et au corps du spectateur aux prises avec la fiction du combat.
A cura di Fulvio Delle Donne e Jaume Torró Torrent. Alfonso d’Aragona il Magnanimo (1394-1458) fu... more A cura di Fulvio Delle Donne e Jaume Torró Torrent. Alfonso d’Aragona il Magnanimo (1394-1458) fu il sovrano che, conquistando il Regno di Napoli (1442), portò a compimento l’espansione mediterranea avviata dai suoi predecessori. Fu colui che, per circa mezzo secolo –un periodo breve, ma che ha lasciato il segno nella storia europea – trasformò il Mediterraneo occidentale in un «lago catalano». La sua corte, dove si parlavano catalano, volgare italiano e latino, fu un importantissimo crocevia della cultura medievale e umanistica e un centro propulsivo dell’arte tardogotica e rinascimentale. Tuttavia raramente sono stati indagati i rapporti tra i due principali poli culturali e istituzionali del suo Regno, quello catalano e quello italiano. A questa mancanza si intende sopperire con questo volume, che raccoglie i contributi di studiosi che hanno provenienza e approcci disciplinari diversi. With the conquest of Naples in 1442 Alfonso IV the Magnanimous (1394-1458) achieved the Mediterranean expansion of the Crown of Aragon that kings James I and Peter II the Great had started. For about half a century Alfonso transformed the Western Mediterranean in a «Catalan Sea». This period of time, however short, marked European history. Alfonso’s court, where Catalan, Italian and Latin were spoken, was an important crossroads of Medieval and Humanistic culture, and a center of Late Gothic and Renaissance art. Scholarship has rarely examined the cultural and institutional relationships between both the Catalan and the Italian poles of Alfonso’s reign. To address this deficeny this volume offers a variety of contributions by scholars of diverse origin and disciplinary focus.
La porte en bronze du Castel Nuovo de Naples (vers 1470), narrant la guerre terrestre de Ferrante... more La porte en bronze du Castel Nuovo de Naples (vers 1470), narrant la guerre terrestre de Ferrante contre Jean d'Anjou (de 1458 à 1462), contient un médaillon qui s' avère être l'unique autoportrait signé de la Naples aragonaise. En cherchant à mieux délimiter la ...
Le 11 avril 1512, la victoire francaise sur les Espagnols a Ravenne est cherement payee par la mo... more Le 11 avril 1512, la victoire francaise sur les Espagnols a Ravenne est cherement payee par la mort, a 22 ans, du commandant de l’armee, Gaston de Foix, duc de Nemours alors qu’il poursuivait les ennemis en fuite. La decimation de l’elite de la cavalerie fran- caise, lors de cette bataille abominablement meurtriere, marque un tournant dans les guerres d’Italie par l’utilisation massive de l’artillerie, exemplaire de la « revolution mili- taire » alors en cours. L’armee espagnole, moins gravement touchee, saura faire de cette defaite une victoire sur le long terme. Si l’on meurt comme on a vecu, alors la bataille de Ravenne, victoire a la Pyrrhus, symbolise bien l’ambiguite inherente a la personne de Gaston de Foix.Si l’iconographie de la bataille de Ravenne est riche, celle de Gaston de Foix ne l’est pas moins – ce qui est pour le moins paradoxal puisque nous n’avons aucun portrait atteste du heros. Cet ouvrage trace les grandes lignes de la construction et de la recep- tion de ce mythe politique en litterature et en histoire ainsi que dans les nombreuses images gravees, peintes ou sculptees. A la fois chef des vainqueurs, en tant que neveu de Louis XII, et proche des vaincus, car frere de Germaine de Foix, reine d’Espagne, Gaston de Foix occupait une position frontaliere propice a la malleabilite memorielle. Le corps et la vie de Gaston de Foix apparaissent entierement dedies a la vie publique. Aucun detail biographique ne permet une individualisation quelconque.Gaston de Foix occupe ainsi une place nodale dans l’imaginaire national jusqu’au xxe siecle. L’ouvrage retrace les rares sources connues (dont deux inedites) mentionnant Gaston de Foix, aussi bien francaises qu’italiennes ou suisses avant de s’interroger sur les interpretations historiques successives et contradictoires d’un heros dont on ne sait plus trop s’il etait valeureux ou temeraire, chevaleresque ou stratege, soldat ou galant homme. Jules Michelet en fera l’ancetre du sans-culotte revolutionnaire, annoncant meme Napoleon Bonaparte. Mais la memoire de Gaston de Foix n’est pas seulement francaise. En s’adaptant a des contextes nationaux et a des discours historiques divers (la France de Francois Ier et celle de Louis XIV, la Hollande de Rembrandt, l’Angleterre vic- torienne), c’est bien la plasticite d’une memoire europeenne que ce livre tente de cerner.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 23, 2023
"Vivre la bataille ? Expérience et participation dans les arts (XVe-XXIe s.)" s... more "Vivre la bataille ? Expérience et participation dans les arts (XVe-XXIe s.)" sous la direction de Joana Barreto, Gaspard Delon et Pauline Lafille « Une bataille vraie n’est pas un tableau » dit Baudelaire dans ses 'Salons' de 1859. L’art possède-t-il alors une capacité véritable à rendre compte du combat ? Par sa démesure spatiale et temporelle comme par sa violence et par son désordre, la bataille a conduit à des innovations artistiques de forme comme de technique. Elle a poussé à l’émergence de dispositifs toujours plus immersifs dépassant les limites expressives des médiums afin de faire revivre des événements insaisissables ainsi qu’une expérience hors du commun. Face aux ambitions des artistes, jusqu’où le spectateur devient-il acteur de la scène de bataille ? La spire historiée de la colonne Trajane, les galeries de batailles et les tentures modernes, les rotondes des panoramas ou encore les larges écrans du cinéma sont autant de dispositifs visant à produire une restitution vivante des faits militaires. Modernistes et contemporanéistes, historiens de l’art et de l’audiovisuel, envisagent ici les usages, les réceptions et les émotions engendrés par les représentations de batailles. Ces représentations touchent puissamment au regard, à l’esprit et au corps du spectateur aux prises avec la fiction du combat.
A cura di Fulvio Delle Donne e Jaume Torró Torrent. Alfonso d’Aragona il Magnanimo (1394-1458) fu... more A cura di Fulvio Delle Donne e Jaume Torró Torrent. Alfonso d’Aragona il Magnanimo (1394-1458) fu il sovrano che, conquistando il Regno di Napoli (1442), portò a compimento l’espansione mediterranea avviata dai suoi predecessori. Fu colui che, per circa mezzo secolo –un periodo breve, ma che ha lasciato il segno nella storia europea – trasformò il Mediterraneo occidentale in un «lago catalano». La sua corte, dove si parlavano catalano, volgare italiano e latino, fu un importantissimo crocevia della cultura medievale e umanistica e un centro propulsivo dell’arte tardogotica e rinascimentale. Tuttavia raramente sono stati indagati i rapporti tra i due principali poli culturali e istituzionali del suo Regno, quello catalano e quello italiano. A questa mancanza si intende sopperire con questo volume, che raccoglie i contributi di studiosi che hanno provenienza e approcci disciplinari diversi. With the conquest of Naples in 1442 Alfonso IV the Magnanimous (1394-1458) achieved the Mediterranean expansion of the Crown of Aragon that kings James I and Peter II the Great had started. For about half a century Alfonso transformed the Western Mediterranean in a «Catalan Sea». This period of time, however short, marked European history. Alfonso’s court, where Catalan, Italian and Latin were spoken, was an important crossroads of Medieval and Humanistic culture, and a center of Late Gothic and Renaissance art. Scholarship has rarely examined the cultural and institutional relationships between both the Catalan and the Italian poles of Alfonso’s reign. To address this deficeny this volume offers a variety of contributions by scholars of diverse origin and disciplinary focus.
Vivre la bataille ? Expérience et participation dans les arts. XVe-XXIe siècle, 2023
« Une bataille vraie n’est pas un tableau », dit Baudelaire dans son Salon de 1859. L’art possède... more « Une bataille vraie n’est pas un tableau », dit Baudelaire dans son Salon de 1859. L’art possède-t-il une capacité réelle à rendre compte du combat ? Par sa démesure spatiale et temporelle comme par sa violence et par son désordre, la bataille conduit à des innovations artistiques de forme comme de technique. Elle pousse à l’émergence de dispositifs toujours plus immersifs, dépassant les limites expressives des médiums afin de faire revivre des événements insaisissables ainsi qu’une expérience hors du commun. Face aux ambitions des artistes, jusqu’où le spectateur devient-il acteur de la scène de bataille ? La spire historiée de la colonne Trajane, les galeries de batailles et les tentures modernes, les rotondes des panoramas ou encore les larges écrans du cinéma sont autant de dispositifs visant à produire une restitution vivante des faits militaires. Modernistes et contemporanéistes, historiens de l’art et de l’audiovisuel envisagent ici les usages, les réceptions et les émotions engendrés par les représentations de batailles. Celles-ci touchent puissamment au regard, à l’esprit et au corps du spectateur aux prises avec la fiction du combat.
La Renaissance est souvent décrite comme l’époque de la valorisation d’un art à l’antique, l’appa... more La Renaissance est souvent décrite comme l’époque de la valorisation d’un art à l’antique, l’apparition de la notion de génie qui différencie la pratique artisanale de la pratique artistique, et la mise en valeur de l’individu dans la dynamique culturelle. Tous ces prédicats sont remis en cause lorsqu’il s’agit d’analyser concrètement certaines industries du luxe, les conditions de leur pratique, leurs racines culturelles et géographiques, les schémas de leur diffusion à l’échelle européenne, les raisons de leur succès. L’étude de la reliure mudéjar dorée permet ainsi d’entamer une étude pragmatique des pratiques ostentatoires à la Renaissance.
En 1443-45, le duc de Bourgogne, la République de Venise et le pape s'allient pour secourir
l'emp... more En 1443-45, le duc de Bourgogne, la République de Venise et le pape s'allient pour secourir l'empire byzantin contre les Ottomans. Ils organisent une double expédition maritime et terrestre, par la Méditerranée et la Mer Noire d'un côté et par le Danube de l'autre (Saint Empire Romain Germanique, Pologne, Valaquie, Balkans). Le compte-rendu du capitaine bourguignon sert de base au récit historique de Wavrin, composé de références historiques (batailles de Rhodes contre les Mamelouks, bataille de Varna et autres batailles contre les Ottomans), mais aussi de récits mythologiques sur les territoires parcourus. Ainsi se construit la vision d'une Méditerranée occidentale contrastée, où les notions d'alliés et d'ennemis ne recoupent pas forcément les oppositions religieuses et l'on constate sur pièce les acculturations bilatérales entre 'Orient' et 'Occident'.
Le 11 avril 1512, la victoire française sur les Espagnols à Ravenne est chèrement payée par la mo... more Le 11 avril 1512, la victoire française sur les Espagnols à Ravenne est chèrement payée par la mort, à 22 ans, du commandant de l’armée, Gaston de Foix, duc de Nemours alors qu’il poursuivait les ennemis en fuite. La décimation de l’élite de la cavalerie française, lors de cette bataille abominablement meurtrière, marque un tournant dans les Guerres d’Italie par l’utilisation massive de l’artillerie, exemplaire de la « révolution militaire » alors en cours. L’armée espagnole, moins gravement touchée, saura faire de cette défaite, une victoire sur le long terme. Si l’on meurt comme on a vécu, alors la bataille de Ravenne, victoire à la Pyrrhus, symbolise bien l’ambiguïté inhérente à la personne de Gaston de Foix.
La mort du héros chevaleresque par excellence lors d’une bataille emblématique de la nouvelle guerre moderne signe un passage d’époque, entre Moyen Âge et Renaissance. Si l’iconographie de la bataille de Ravenne est riche, celle de Gaston de Foix ne l’est pas moins – ce qui est pour le moins paradoxal puisque nous n’avons aucun portrait attesté du héros. Par la mobilisation de spécialistes, cet ouvrage trace les grandes lignes de la construction et de la réception de ce mythe politique en littérature et en histoire ainsi que dans les nombreuses images gravées, peintes ou sculptées. À la fois chef des vainqueurs, en tant que neveu de Louis XII, et proche des vaincus, car frère de Germaine de Foix, reine d’Espagne, Gaston de Foix occupait une position frontalière propice à la malléabilité mémorielle. Le corps et la vie de Gaston de Foix apparaissent entièrement dédiés à la vie publique. Aucun détail biographique ne permet une individualisation quelconque. Loin de cristalliser un ensemble de valeurs fixes à disposition d’un discours univoque, Gaston symbolise au contraire toutes les ambivalences d’une époque de transition, et potentiellement toutes les contradictions des époques successives.
Gaston de Foix occupe ainsi une place nodale dans l’imaginaire national jusqu’au xxe siècle. L’ouvrage retrace les rares sources connues (dont deux inédites) mentionnant Gaston de Foix, aussi bien françaises qu’italiennes ou suisses avant de s’interroger sur les interprétations historiques successives et contradictoire d’un héros dont on ne sait plus trop s’il était valeureux ou téméraire, chevaleresque ou stratège, soldat ou galant homme. Jules Michelet en fera l’ancêtre du sans-culotte révolutionnaire, annonçant même Napolénon Bonaparte. Mais la mémoire de Gaston de Foix n’est pas seulement française. En s’adaptant à des contextes nationaux et à des discours historiques divers (la France de François Ier et celle de Louis XIV, la Hollande de Rembrandt, l’Angleterre victorienne), c’est bien la plasticité d’une mémoire européenne que ce livre tente de cerner.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que d... more La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. L'A a le but louable d'étudier les documents concernant l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses abbayes d'Angleterre, Saint-Alban, qui abrite les reliques du proto-martyr anglais. L'édifice s'est fait reconnaître, au XII e siècle, l'exemption, les pontificalia et la préséance sur toutes les autres abbayes d'Angleterre. La période retenue, un peu moins de 60 ans, s'arrête au début de la peste noire et avant le long et brillant abbatiat de Thomas de la Mare ( † 1396), qui se clôt pratiquement avec le siècle. Le contexte historique est mouvementé : crises économiques des années 1310, guerre de Cent Ans, accroissement de la pression fiscale aussi bien royale que pontificale, développement des institutions représentatives, justement lié à la guerre. La documentation dont disposait M. Still est pauvre pour tout ce qui concerne la vie économique et sociale de l'abbaye, mais la chronique officielle (les Gesta sancti Albani publiés il y a plus d'un siècle 1 ), plus des documents d'origine pontificale et royale lui permettent, après un bref rappel des antécédents du monastère, de poser la question centrale. Comment Saint-Alban observe-t-il la règle de saint Benoît durant une période de l'histoire présentée généralement comme marquée par le laxisme et la perte de prestige du monachisme noir ? Les postes d'observation retenus sont fort pertinents : les rapports de l'abbé et de la communauté, les relations de l'abbé avec le monde séculier, l'éducation dans le monastère et les activités charitables. Cette étude apporte des tableaux très utiles : on retiendra en particulier ce qui est dit des retombées locales des tentatives courageuses de Benoît XII pour réformer le monachisme bénédictin dans son ensemble, des rapports entre le monastère, le roi qui impose des pensionnés, les habitants de la ville, des relations des moines avec les prieurés dépendants d'une part, et avec ses églises appropriées d'autre part, les uns et les autres se distribuant sur plusieurs comtés d'Angleterre. La ténacité des cinq abbés de cette époque pour maintenir la discipline et l'activité intellectuelle vient corriger l'idée préconçue d'une impitoyable décadence surtout pour un monastère dont le scriptorium, depuis les premiers abbés normands au XI e siècle, avait fait la réputation. 1. Lancaster, 1944. 2. M. TEEUWEN, Harmony and the Music of the Spheres. The
colloque Minorités, migrations, mondialisation en Méditerranée. XIVè-XVIè siècle, organisé par Fl... more colloque Minorités, migrations, mondialisation en Méditerranée. XIVè-XVIè siècle, organisé par Florence Bistagne et Jérémie Ferrer Bartomeu, université d'Avignon, 4-6 février 2020
La rappresentazione visiva delle scene di battaglia ha sempre costituito una sfida per gli artist... more La rappresentazione visiva delle scene di battaglia ha sempre costituito una sfida per gli artisti, poiché l’azione militare richiede un assetto formale capace di trasmettere l’ampiezza – geografica, umana, materiale, ma anche politica e ideologica – degli eventi. Per rispondere a questa esigenza, gli artisti hanno fatto ricorso alle invenzioni creative più diverse, legate alle specificità di ogni supporto artistico, al fine di dare allo spettatore un’immagine totalizzante o pedagogica della scena di battaglia. Il convegno si propone di studiare la genesi di questa ambizione e le modalità secondo le quali gli artisti, nei diversi contesti di committenza o di creatività, hanno messo in scena o in sequenza temporale i racconti di guerra in maniera da suscitare un’esperienza dello sguardo, un’esperienza fisica dell’evento nello spettatore.
[English] Alfonso of Aragon, the Magnanimous (1394-1458), was the ruler who completed the "trajec... more [English] Alfonso of Aragon, the Magnanimous (1394-1458), was the ruler who completed the "trajectòria Mediterrània" initiated by the Catalan count-kings in the previous centuries, and rejoined the two parts of the Kingdom of Southern Italy, separated after the outbreak of the Vespers (1282). He was the one who for half a century – a short time, but very important in European history – transformed the western Mediterranean into a “Catalan lake”. At his court the people spoke Catalan, Italian vernacular and Latin; that court became one of the most important meeting points of the humanities and a propulsive center for Renaissance art. Its strong and evident multiculturalism, which put in touch the shores of Europe with those of Africa: it can certainly be a model even in the present world. However, rarely the scholars investigated the reports of strong inter-relationship between the two largest cultural and institutional elements of his kingdom, the Catalan and the Italian. The aim is to overcome this lack with this international conference and with the active participation of scholars and experts in different disciplines.
[Italian] Alfonso d’Aragona, il Magnanimo (1394-1458), è stato il sovrano che ha portato a compimento la “trajectòria mediterrània” avviata dai conti-re catalani nei secoli precedenti e ha ricongiunto le due parti del Regno dell’Italia meridionale, separate dopo lo scoppio dei Vespri (1282): è colui che per circa mezzo secolo – un periodo breve, ma che ha lasciato il segno nella storia europea – ha trasformato il Mediterraneo occidentale in un “lago catalano”. Alla sua corte si parlavano il catalano, il volgare italiano e il latino; essa divenne uno dei punti di incontro più importanti della cultura umanistica e un centro propulsivo dell’arte rinascimentale. La sua forte ed evidente multiculturalità, che metteva in contatto le sponde dell’Europa con quelle dell’Africa, può costituire senz’altro un modello a cui guardare anche nell’attuale mondo. Tuttavia, raramente sono stati indagati i rapporti di forte interrelazione tra i due principali poli culturali e istituzionali del suo Regno, quello catalano e quello italiano: a questa mancanza si intende sopperire con questo convegno internazionale, che vede la partecipazione di studiosi di diversa provenienza e vocazione disciplinare.
La Naples aragonaise (1442-1501) entretient des liens diplomatiques et culturels aussi bien avec ... more La Naples aragonaise (1442-1501) entretient des liens diplomatiques et culturels aussi bien avec l'Ifriqiya qu'avec le Levant Méditerranéen, en particulier l'empire byzantin puis l'empire ottoman. A travers l'étude d'échanges d'artistes et de techniques, nous chercherons à cerner l'originalité du rôle de courroie de transmission joué par Naples entre Occident et Orient, mais aussi la singularité d'une iconographie de l'Autre qui voit alors le jour.
Séminaire de Colette Nativel, "Peinture en Europe du Nord XVIIe siècle", Institut National d'Hist... more Séminaire de Colette Nativel, "Peinture en Europe du Nord XVIIe siècle", Institut National d'Histoire de l'Art, Paris, 5 novembre 2015
Après avoir replacé lors de ma thèse la dynastie aragonaise de Naples dans son contexte italien e... more Après avoir replacé lors de ma thèse la dynastie aragonaise de Naples dans son contexte italien et européen, je souhaite ouvrir les frontières et changer d'échelle d'analyse. Caractérisée comme porte vers l'Afrique et ouverture vers l'imaginaire oriental par Edward Saïd, Naples s'inscrit aux marges d'une Renaissance occidentale qui était loin d'être fermée aux cultures environnantes. Avec l'installation d'Alphonse V d'Aragon sur le trône napolitain en 1442, et jusqu'à l'éviction de la dynastie aragonaise en 1501, la cour parthénopéenne devient une véritable courroie de transmission entre l'Afrique (via notamment la péninsule espagnole), l'Europe et le Levant méditerranéen. Si son rôle de pivot stratégique entre les sphères musulmane, byzantine et chrétienne a fait l'objet d'études historiques et culturelles, il n'en est pas de même pour les études d'histoire de l'art. Des pratiques artistiques aux imaginaires collectifs, de l'Afrique à Constantinople, veut ce projet cerner le rôle de la cour de Naples comme relais entre d'aires culturelles séparées mais perméables. Il s’agira d’envisager aussi bien les transferts artistiques - de l’Espagne musulmane à l’Italie, de l’Italie à la Méditerranée orientale – que les images de « l’Autre » - Africains et Turcs. En appuyant ces échanges de formes et de motifs artistiques sur une réflexion autours des termes d' « archaïsme » et de « primitif » qui contrastent avec une vision de la Renaissance comme modernité.
Le 11 avril 1512, la victoire française sur les Espagnols à Ravenne est chèrement payée par la mo... more Le 11 avril 1512, la victoire française sur les Espagnols à Ravenne est chèrement payée par la mort, à 22 ans, du commandant de l'armée, Gaston de Foix, duc de Nemours alors qu’il poursuivait les ennemis en fuite. La décimation de l’élite de la cavalerie française, lors de cette bataille abominablement meurtrière, marque un tournant dans les guerres d’Italie par l’utilisation massive de l’artillerie, exemplaire de la « révolution militaire » alors en cours. L’armée espagnole, moins gravement touchée, saura faire de cette défaite une victoire sur le long terme. Si l’on meurt comme on a vécu, alors la bataille de Ravenne, victoire à la Pyrrhus, symbolise bien l’ambiguïté inhérente à la personne de Gaston de Foix. Si l’iconographie de la bataille de Ravenne est riche, celle de Gaston de Foix ne l’est pas moins – ce qui est pour le moins paradoxal puisque nous n’avons aucun portrait attesté du héros. Cet ouvrage trace les grandes lignes de la construction et de la réception de ce mythe politique en littérature et en histoire ainsi que dans les nombreuses images gravées, peintes ou sculptées. À la fois chef des vainqueurs, en tant que neveu de Louis XII, et proche des vaincus, car frère de Germaine de Foix, reine d’Espagne, Gaston de Foix occupait une position frontalière propice à la malléabilité mémorielle. Le corps et la vie de Gaston de Foix apparaissent entièrement dédiés à la vie publique. Aucun détail biographique ne permet une individualisation quelconque. Gaston de Foix occupe ainsi une place nodale dans l’imaginaire national jusqu’au XXe siècle. L’ouvrage retrace les rares sources connues (dont deux inédites) mentionnant Gaston de Foix, aussi bien françaises qu’italiennes ou suisses avant de s’interroger sur les interprétations historiques successives et contradictoires d’un héros dont on ne sait plus trop s’il était valeureux ou téméraire, chevaleresque ou stratège, soldat ou galant homme. Jules Michelet en fera l’ancêtre du sans-culotte révolutionnaire, annonçant même Napoléon Bonaparte. Mais la mémoire de Gaston de Foix n’est pas seulement française. En s’adaptant à des contextes nationaux et à des discours historiques divers (la France de François Ier et celle de Louis XIV, la Hollande de Rembrandt, l’Angleterre victorienne), c’est bien la plasticité d’une mémoire européenne que ce livre tente de cerner.
Le séminaire a lieu le mercredi de 17h à 19h en salle 4 (EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Pari... more Le séminaire a lieu le mercredi de 17h à 19h en salle 4 (EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris) Ce séminaire de recherche sera consacré à l'analyse des formes et des pratiques de la production artistique dans le cadre des cours européennes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. La confrontation des notions de mécénat, de commande et de patronage sera l'occasion de poser le problème de la « curialisation de la culture », c'est-à-dire des mécanismes par lesquels les cours, à partir du XIII e siècle, deviennent des lieux de production et non seulement de consommation artistique. Cette transformation essentielle pour comprendre les mutations culturelles européennes entre le XIII e et le XVI e siècle sera étudiée à travers un double comparatisme. Il s'agira à la fois d'un comparatisme géographique, s'interrogeant sur le réseau constitué par les cours européennes et par la circulation des hommes, des pratiques et des objets, et d'un comparatisme artistique, cherchant à mettre en regard la musique, la littérature (entendue dans un sens large) et les arts visuels, en particulier la peinture. En alternant une approche historiographique à l'échelle européenne et une étude de cas, celle de la cour des papes d'Avignon au XIV e siècle dont la riche documentation sera l'objet d'une analyse suivie, on privilégiera trois axes : la sociologie des milieux artistiques à la cour, l'économie du financement de la production, et l'étude formelle des oeuvres commandées.
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La spire historiée de la colonne Trajane, les galeries de batailles et les tentures modernes, les rotondes des panoramas ou encore les larges écrans du cinéma sont autant de dispositifs visant à produire une restitution vivante des faits militaires. Modernistes et contemporanéistes, historiens de l’art et de l’audiovisuel envisagent ici les usages, les réceptions et les émotions engendrés par les représentations de batailles. Celles-ci touchent puissamment au regard, à l’esprit et au corps du spectateur aux prises avec la fiction du combat.
l'empire byzantin contre les Ottomans. Ils organisent une double expédition maritime et terrestre,
par la Méditerranée et la Mer Noire d'un côté et par le Danube de l'autre (Saint Empire Romain
Germanique, Pologne, Valaquie, Balkans). Le compte-rendu du capitaine bourguignon sert de base
au récit historique de Wavrin, composé de références historiques (batailles de Rhodes contre les
Mamelouks, bataille de Varna et autres batailles contre les Ottomans), mais aussi de récits
mythologiques sur les territoires parcourus. Ainsi se construit la vision d'une Méditerranée
occidentale contrastée, où les notions d'alliés et d'ennemis ne recoupent pas forcément les
oppositions religieuses et l'on constate sur pièce les acculturations bilatérales entre 'Orient' et
'Occident'.
La mort du héros chevaleresque par excellence lors d’une bataille emblématique de la nouvelle guerre moderne signe un passage d’époque, entre Moyen Âge et Renaissance. Si l’iconographie de la bataille de Ravenne est riche, celle de Gaston de Foix ne l’est pas moins – ce qui est pour le moins paradoxal puisque nous n’avons aucun portrait attesté du héros. Par la mobilisation de spécialistes, cet ouvrage trace les grandes lignes de la construction et de la réception de ce mythe politique en littérature et en histoire ainsi que dans les nombreuses images gravées, peintes ou sculptées. À la fois chef des vainqueurs, en tant que neveu de Louis XII, et proche des vaincus, car frère de Germaine de Foix, reine d’Espagne, Gaston de Foix occupait une position frontalière propice à la malléabilité mémorielle. Le corps et la vie de Gaston de Foix apparaissent entièrement dédiés à la vie publique. Aucun détail biographique ne permet une individualisation quelconque. Loin de cristalliser un ensemble de valeurs fixes à disposition d’un discours univoque, Gaston symbolise au contraire toutes les ambivalences d’une époque de transition, et potentiellement toutes les contradictions des époques successives.
Gaston de Foix occupe ainsi une place nodale dans l’imaginaire national jusqu’au xxe siècle. L’ouvrage retrace les rares sources connues (dont deux inédites) mentionnant Gaston de Foix, aussi bien françaises qu’italiennes ou suisses avant de s’interroger sur les interprétations historiques successives et contradictoire d’un héros dont on ne sait plus trop s’il était valeureux ou téméraire, chevaleresque ou stratège, soldat ou galant homme. Jules Michelet en fera l’ancêtre du sans-culotte révolutionnaire, annonçant même Napolénon Bonaparte. Mais la mémoire de Gaston de Foix n’est pas seulement française. En s’adaptant à des contextes nationaux et à des discours historiques divers (la France de François Ier et celle de Louis XIV, la Hollande de Rembrandt, l’Angleterre victorienne), c’est bien la plasticité d’une mémoire européenne que ce livre tente de cerner.
[Italian] Alfonso d’Aragona, il Magnanimo (1394-1458), è stato il sovrano che ha portato a compimento la “trajectòria mediterrània” avviata dai conti-re catalani nei secoli precedenti e ha ricongiunto le due parti del Regno dell’Italia meridionale, separate dopo lo scoppio dei Vespri (1282): è colui che per circa mezzo secolo – un periodo breve, ma che ha lasciato il segno nella storia europea – ha trasformato il Mediterraneo occidentale in un “lago catalano”. Alla sua corte si parlavano il catalano, il volgare italiano e il latino; essa divenne uno dei punti di incontro più importanti della cultura umanistica e un centro propulsivo dell’arte rinascimentale. La sua forte ed evidente multiculturalità, che metteva in contatto le sponde dell’Europa con quelle dell’Africa, può costituire senz’altro un modello a cui guardare anche nell’attuale mondo. Tuttavia, raramente sono stati indagati i rapporti di forte interrelazione tra i due principali poli culturali e istituzionali del suo Regno, quello catalano e quello italiano: a questa mancanza si intende sopperire con questo convegno internazionale, che vede la partecipazione di studiosi di diversa provenienza e vocazione disciplinare.