En plus d’être biologiquement fondamentale, l’alimentation a une valeur identitaire importante. C... more En plus d’être biologiquement fondamentale, l’alimentation a une valeur identitaire importante. C’est une activité fréquente à laquelle tous doivent s’adonner. Cela en fait un domaine privilégié pour exercer un pouvoir sur l’Autre. Comme dans d’autres contextes coloniaux, les autorités canadiennes ont instrumentalisé l’alimentation dans leurs relations avec les peuples autochtones. Concrètement, comment un colonialisme alimentaire a-t-il été orchestré au Canada ? Alors que la littérature permet d’en saisir certaines composantes, l’expérience des Premières Nations au Québec n’est jamais examinée. Ont-ils eux aussi vécu une forme de colonialisme alimentaire ? Leur expérience a-t-elle des particularismes ? Proposant un va-et-vient entre le contexte national (Canada) et provincial (Québec), j’examine trois mécanismes (contrôle, civilisation et dépendance) par lesquels le colonialisme alimentaire s’est opérationnalisé. Pour chacun d’eux, j’expose des actions mises en place par les autorités gouvernementales et je montre leurs effets sur les cultures alimentaires des peuples autochtones.
Thèse de doctorat. Département d'anthropologie, Université de Montréal. , 2022
Cette thèse analyse la contemporanéité alimentaire de la communauté anicinabe de Lac Simon de man... more Cette thèse analyse la contemporanéité alimentaire de la communauté anicinabe de Lac Simon de manière à comprendre comment ces Anicinabek ont fait face, d’un point de vue alimentaire, aux bouleversements engendrés par la colonisation. Je soutiens que les changements alimentaires qu’ils ont vécus n’ont pas abouti à une acculturation alimentaire complète et que l’on peut constater autre chose qu’une dégradation alimentaire. Se situant dans l’anthropologie dynamique, cette thèse se penche sur le changement social qui est appréhendé par l’entremise de l’alimentation, faisant ainsi de l’anthropologie par l’alimentation. La recherche est encadrée par une approche relationnelle dont sont empreintes la méthodologie et l’axiologie. L’analyse s’appuie sur une ethnographie alimentaire exploratoire et rend compte de savoirs acquis par l’intermédiaire de l’intersubjectivité établie entre les Anicinabek et la chercheuse qui a adopté une approche participante et un engagement expérientiel. Un souci d’historiciser les transformations alimentaires découle de la mobilisation de l’approche dynamique et l’approche adaptative. La première partie de la thèse analyse les composantes du colonialisme alimentaire vécu par les Anicinabek et situe le contexte catalyseur de bouleversements, la colonisation au Canada. En mobilisant le concept de situation coloniale, la dépossession de l’autonomie alimentaire des Anicinabek, et plus largement des Autochtones, est démontrée. Les effets des actions économique, missionnaire et administrative sur la culture alimentaire anicinabe sont examinés. La continuité des dynamiques de contrôle et de pouvoir est mise de l’avant alors qu’il est exposé qu’une assistance contemporaine en matière alimentaire, incarnée par la santé publique, aliène toujours en partie la capacité des Anicinabek de retrouver une autonomie alimentaire et qu’en ce sens, une forme de colonialisme alimentaire s’observe toujours. Cette assistance s’incarne dans le transfert d’une normativité alimentaire pensée dans une optique biomédicale idéale. La deuxième partie présente quatre stratégies d’adaptation mise en place par les Anicinabek pour assurer l’inscription de leur culture alimentaire dans un nouveau contexte de vie: la modulation alimentaire en fonction des territorialités alimentaires; la redéfinition des unités de commensalité i et des modalités d’échange; l’adoption d’une conceptualisation dynamique de l’alimentation traditionnelle; la redéfinition des instances de transmission notamment par le biais de l’anicinabéisation de l’école. Chacune de ces stratégies révèle l’adaptation de relations: aux lieux et aux territoires, aux commensaux, à la tradition et à la mémoire, aux savoirs et aux connaissances. À travers cet examen, il est démontré que la relationnalité alimentaire des Anicinabek, c’est-à-dire leur réseau de relations alimentaires, s’est reconfigurée. La thèse met délibérément l’accent sur une facette positive d’une culture alimentaire autochtone se détachant ainsi du vaste corpus d’études qui se penche sur les problèmes qui leur sont souvent associés et qui caractérisent négativement l’état de santé des peuples autochtones au Canada. La thèse témoigne plutôt de l’agentivité des Anicinabek, de leur capacité d’adaptation ainsi que de leur inscription dans un processus de reprise de pouvoir alimentaire.
Depuis les années 1800, les Anicinapek ont connu diverses épidémies qui ont laissé des traces dan... more Depuis les années 1800, les Anicinapek ont connu diverses épidémies qui ont laissé des traces dans leur mémoire et leurs pratiques, ravivées lors du confinement du printemps 2020. Ces traces diffèrent de celles laissées dans les chroniques des auteurs allochtones : les autorités gouvernementales et ecclésiastiques les ont pensés sans ressources, sans savoirs et sans médicaments efficaces. Dans une perspective de décolonisation des savoirs, nous remettons en question l’hégémonie du discours allochtone sur les épidémies historiques chez les Autochtones en explorant comment les Anicinapek ont conceptualisé la notion d’épidémies, ainsi que les pratiques qu’ils pouvaient déployer face à elles. Cet article se fonde en priorité sur un corpus de données formé à partir de deux types de sources : des récits oraux recueillis lors d’enquêtes longitudinales ; et des documents écrits par des Anicinapek. À partir de cet angle émique, sont exposées les assises idéologiques et cosmologiques du système de santé anicinape, de la moitié du xixe siècle jusqu’aux années 1970.
Le groupe Miaji est très heureux de présenter sa dernière réalisation : une version virtuelle de ... more Le groupe Miaji est très heureux de présenter sa dernière réalisation : une version virtuelle de son exposition racontant l’histoire des familles qui forment aujourd’hui la communauté de Lac Simon. L’exposition Ka odji madjisek : Là où ça commence, réalisée grâce à un investissement de Musées numériques Canada, est disponible en français et en anglais.
Résumé de l’exposition : Qui sont ceux qui forment la communauté anicinabe de Lac Simon (Abitibi, Québec)? Absents des livres d’histoire, ils ont voulu se raconter eux-mêmes. Avant de s’installer dans une « réserve », ces Anicinabek vivaient des ressources de leur territoire, sur lequel ils se déplaçaient de campement en campement. L’exposition est un voyage à travers l’histoire, les savoirs et le territoire des familles anicinabek qui ont dû affronter les défis de la colonisation.
Portant l’héritage des missionnaires qui ont participé à la colonisation canadienne, les missionn... more Portant l’héritage des missionnaires qui ont participé à la colonisation canadienne, les missionnaires contemporains qui visitent des communautés amérindiennes du Québec doivent également faire face au pluralisme religieux qui les caractérise. Comment ces missionnaires contemporains sont-ils reçus ? L’analyse du cas de la communauté anicinabe de Lac-Simon qui reçoit plusieurs fois par année des missionnaires coréens évangéliques montre que les réponses des membres face à cette présence missionnaire sont divergentes. L’article développe l’hypothèse selon laquelle la tolérance religieuse permet d’expliquer la présence des missionnaires. Cette tolérance s’appuie entre autres sur un besoin de guérison. Plusieurs réponses sont examinées : celle d’Anicinabek chrétiens, celle d’individus indifférents mais tolérants, celle d’individus critiques mais pas ouvertement contre, sans oublier les réponses stratégiques et celles qui concernent les enfants. Une attention particulière est accordée au...
La sous-utilisation des sièges d’auto pour enfants par les Autochtones du Canada pourrait nous la... more La sous-utilisation des sièges d’auto pour enfants par les Autochtones du Canada pourrait nous laisser penser que les parents autochtones se préoccupent peu de la sécurité de leurs enfants. Nous déconstruisons cette hypothèse en analysant la constitution de programmes d’intervention visant l’amélioration de la sécurité routière dans deux communautés anicinabek du Québec, Lac-Simon et Kitcisakik. Les préoccupations des membres de ces communautés et les angles d’intervention qu’ils désiraient privilégier afin de réduire les risques de blessures causées par des accidents de véhicules motorisés montrent que les enfants occupent un espace symbolique important. Plutôt qu’un résultat de la négligence parentale, la sous-utilisation de sièges d’auto pour enfants semble notamment due à la pauvreté dans laquelle vivent plusieurs familles autochtones. De plus, la sécurité de la jeunesse semble être une motivation amenant les communautés et leurs membres vers un processus de transformation. Cet ...
Les élections pour couronner des femmes symbolisant leur groupe social existent depuis les années... more Les élections pour couronner des femmes symbolisant leur groupe social existent depuis les années 60 chez les peuples amérindiens du Québec. De nos jours, deux sortes de concours existent : ceux de miss et ceux de reines de carnaval, chacun valorisant différents types d’idéaux féminins. Les auteures émettent l’hypothèse que ces spectacles sociaux véhiculent des modèles complémentaires ou contradictoires qui montrent combien être une Amérindienne peut se révéler complexe. Entre la défense du territoire et la trousse à maquillage, les concours mettent en jeu des codes et des normes qui s’entrechoquent et théâtralisent d’apparentes antinomies.
Alors que l’on peut s’initier à une vaste panoplie de cultures alimentaires internationales au se... more Alors que l’on peut s’initier à une vaste panoplie de cultures alimentaires internationales au sein de la plupart des villes nord-américaines, qu’en est-il de la découverte de cultures alimentaires autochtones ? Existe-il des « restaurants autochtones » ? Au Canada, de telles initiatives fleurissent lentement, à ce point qu’il est dorénavant possible de « manger autochtone ». L’offre reste toutefois restreinte et, à l’exception de Toronto et de Vancouver, il est plutôt rare de trouver plus d’un restaurant de ce type dans une même ville. À quoi s’attendre lorsqu’on mange dans l’un de ces restaurants ? Comment la diversité culturelle des peuples autochtones est-elle mise en scène ? Retrouve-t-on des plats communs (entre quoi et quoi ?) ? Un itinéraire gourmand entre Montréal et Vancouver a permis de visiter treize restaurants et d’en analyser le menu, le décor et l’ambiance. L’article porte ainsi sur la mise en scène de l’autochtonie dans ces lieux généralement situés en centre-ville et qui s’adressent à un public varié, autant autochtone qu’allochtone. Une discussion sur les implications du terme « autochtone », en tant que désignant une entité sociale globale rassemblant une multitude de cultures distinctes, amène à s’interroger sur les enjeux liés au fait de s’y identifier. Les défis d’une telle restauration sont aussi discutés afin de déceler, au sein des restaurants concernés, l’émergence d’une forme de cuisine autochtone globalisée mobilisant des symboles et des référents culturels panindiens.
Kasalokada ta lagwosada. Réalités et enjeux de la recherche collaborative en milieux autochtones, 2021
Hamel-Charest, Laurence et Maureen Papatie, 2021, « Récit d’une initiative collaborative en conte... more Hamel-Charest, Laurence et Maureen Papatie, 2021, « Récit d’une initiative collaborative en contexte anicinabe dans le cadre du projet Animodidan kimidjiminan! Parlons de notre alimentation!» : 157-174 in Carole Delamour, Jo-Anni Joncas, Benoît Ethier, David Bernard et Francesca Croce (dir.), Kasalokada ta lagwosada. Réalités et enjeux de la recherche collaborative en milieux autochtones. Sherbrooke : Éditions Peisaj
En plus d’être biologiquement fondamentale, l’alimentation a une valeur identitaire importante. C... more En plus d’être biologiquement fondamentale, l’alimentation a une valeur identitaire importante. C’est une activité fréquente à laquelle tous doivent s’adonner. Cela en fait un domaine privilégié pour exercer un pouvoir sur l’Autre. Comme dans d’autres contextes coloniaux, les autorités canadiennes ont instrumentalisé l’alimentation dans leurs relations avec les peuples autochtones. Concrètement, comment un colonialisme alimentaire a-t-il été orchestré au Canada ? Alors que la littérature permet d’en saisir certaines composantes, l’expérience des Premières Nations au Québec n’est jamais examinée. Ont-ils eux aussi vécu une forme de colonialisme alimentaire ? Leur expérience a-t-elle des particularismes ? Proposant un va-et-vient entre le contexte national (Canada) et provincial (Québec), j’examine trois mécanismes (contrôle, civilisation et dépendance) par lesquels le colonialisme alimentaire s’est opérationnalisé. Pour chacun d’eux, j’expose des actions mises en place par les autorités gouvernementales et je montre leurs effets sur les cultures alimentaires des peuples autochtones.
Thèse de doctorat. Département d'anthropologie, Université de Montréal. , 2022
Cette thèse analyse la contemporanéité alimentaire de la communauté anicinabe de Lac Simon de man... more Cette thèse analyse la contemporanéité alimentaire de la communauté anicinabe de Lac Simon de manière à comprendre comment ces Anicinabek ont fait face, d’un point de vue alimentaire, aux bouleversements engendrés par la colonisation. Je soutiens que les changements alimentaires qu’ils ont vécus n’ont pas abouti à une acculturation alimentaire complète et que l’on peut constater autre chose qu’une dégradation alimentaire. Se situant dans l’anthropologie dynamique, cette thèse se penche sur le changement social qui est appréhendé par l’entremise de l’alimentation, faisant ainsi de l’anthropologie par l’alimentation. La recherche est encadrée par une approche relationnelle dont sont empreintes la méthodologie et l’axiologie. L’analyse s’appuie sur une ethnographie alimentaire exploratoire et rend compte de savoirs acquis par l’intermédiaire de l’intersubjectivité établie entre les Anicinabek et la chercheuse qui a adopté une approche participante et un engagement expérientiel. Un souci d’historiciser les transformations alimentaires découle de la mobilisation de l’approche dynamique et l’approche adaptative. La première partie de la thèse analyse les composantes du colonialisme alimentaire vécu par les Anicinabek et situe le contexte catalyseur de bouleversements, la colonisation au Canada. En mobilisant le concept de situation coloniale, la dépossession de l’autonomie alimentaire des Anicinabek, et plus largement des Autochtones, est démontrée. Les effets des actions économique, missionnaire et administrative sur la culture alimentaire anicinabe sont examinés. La continuité des dynamiques de contrôle et de pouvoir est mise de l’avant alors qu’il est exposé qu’une assistance contemporaine en matière alimentaire, incarnée par la santé publique, aliène toujours en partie la capacité des Anicinabek de retrouver une autonomie alimentaire et qu’en ce sens, une forme de colonialisme alimentaire s’observe toujours. Cette assistance s’incarne dans le transfert d’une normativité alimentaire pensée dans une optique biomédicale idéale. La deuxième partie présente quatre stratégies d’adaptation mise en place par les Anicinabek pour assurer l’inscription de leur culture alimentaire dans un nouveau contexte de vie: la modulation alimentaire en fonction des territorialités alimentaires; la redéfinition des unités de commensalité i et des modalités d’échange; l’adoption d’une conceptualisation dynamique de l’alimentation traditionnelle; la redéfinition des instances de transmission notamment par le biais de l’anicinabéisation de l’école. Chacune de ces stratégies révèle l’adaptation de relations: aux lieux et aux territoires, aux commensaux, à la tradition et à la mémoire, aux savoirs et aux connaissances. À travers cet examen, il est démontré que la relationnalité alimentaire des Anicinabek, c’est-à-dire leur réseau de relations alimentaires, s’est reconfigurée. La thèse met délibérément l’accent sur une facette positive d’une culture alimentaire autochtone se détachant ainsi du vaste corpus d’études qui se penche sur les problèmes qui leur sont souvent associés et qui caractérisent négativement l’état de santé des peuples autochtones au Canada. La thèse témoigne plutôt de l’agentivité des Anicinabek, de leur capacité d’adaptation ainsi que de leur inscription dans un processus de reprise de pouvoir alimentaire.
Depuis les années 1800, les Anicinapek ont connu diverses épidémies qui ont laissé des traces dan... more Depuis les années 1800, les Anicinapek ont connu diverses épidémies qui ont laissé des traces dans leur mémoire et leurs pratiques, ravivées lors du confinement du printemps 2020. Ces traces diffèrent de celles laissées dans les chroniques des auteurs allochtones : les autorités gouvernementales et ecclésiastiques les ont pensés sans ressources, sans savoirs et sans médicaments efficaces. Dans une perspective de décolonisation des savoirs, nous remettons en question l’hégémonie du discours allochtone sur les épidémies historiques chez les Autochtones en explorant comment les Anicinapek ont conceptualisé la notion d’épidémies, ainsi que les pratiques qu’ils pouvaient déployer face à elles. Cet article se fonde en priorité sur un corpus de données formé à partir de deux types de sources : des récits oraux recueillis lors d’enquêtes longitudinales ; et des documents écrits par des Anicinapek. À partir de cet angle émique, sont exposées les assises idéologiques et cosmologiques du système de santé anicinape, de la moitié du xixe siècle jusqu’aux années 1970.
Le groupe Miaji est très heureux de présenter sa dernière réalisation : une version virtuelle de ... more Le groupe Miaji est très heureux de présenter sa dernière réalisation : une version virtuelle de son exposition racontant l’histoire des familles qui forment aujourd’hui la communauté de Lac Simon. L’exposition Ka odji madjisek : Là où ça commence, réalisée grâce à un investissement de Musées numériques Canada, est disponible en français et en anglais.
Résumé de l’exposition : Qui sont ceux qui forment la communauté anicinabe de Lac Simon (Abitibi, Québec)? Absents des livres d’histoire, ils ont voulu se raconter eux-mêmes. Avant de s’installer dans une « réserve », ces Anicinabek vivaient des ressources de leur territoire, sur lequel ils se déplaçaient de campement en campement. L’exposition est un voyage à travers l’histoire, les savoirs et le territoire des familles anicinabek qui ont dû affronter les défis de la colonisation.
Portant l’héritage des missionnaires qui ont participé à la colonisation canadienne, les missionn... more Portant l’héritage des missionnaires qui ont participé à la colonisation canadienne, les missionnaires contemporains qui visitent des communautés amérindiennes du Québec doivent également faire face au pluralisme religieux qui les caractérise. Comment ces missionnaires contemporains sont-ils reçus ? L’analyse du cas de la communauté anicinabe de Lac-Simon qui reçoit plusieurs fois par année des missionnaires coréens évangéliques montre que les réponses des membres face à cette présence missionnaire sont divergentes. L’article développe l’hypothèse selon laquelle la tolérance religieuse permet d’expliquer la présence des missionnaires. Cette tolérance s’appuie entre autres sur un besoin de guérison. Plusieurs réponses sont examinées : celle d’Anicinabek chrétiens, celle d’individus indifférents mais tolérants, celle d’individus critiques mais pas ouvertement contre, sans oublier les réponses stratégiques et celles qui concernent les enfants. Une attention particulière est accordée au...
La sous-utilisation des sièges d’auto pour enfants par les Autochtones du Canada pourrait nous la... more La sous-utilisation des sièges d’auto pour enfants par les Autochtones du Canada pourrait nous laisser penser que les parents autochtones se préoccupent peu de la sécurité de leurs enfants. Nous déconstruisons cette hypothèse en analysant la constitution de programmes d’intervention visant l’amélioration de la sécurité routière dans deux communautés anicinabek du Québec, Lac-Simon et Kitcisakik. Les préoccupations des membres de ces communautés et les angles d’intervention qu’ils désiraient privilégier afin de réduire les risques de blessures causées par des accidents de véhicules motorisés montrent que les enfants occupent un espace symbolique important. Plutôt qu’un résultat de la négligence parentale, la sous-utilisation de sièges d’auto pour enfants semble notamment due à la pauvreté dans laquelle vivent plusieurs familles autochtones. De plus, la sécurité de la jeunesse semble être une motivation amenant les communautés et leurs membres vers un processus de transformation. Cet ...
Les élections pour couronner des femmes symbolisant leur groupe social existent depuis les années... more Les élections pour couronner des femmes symbolisant leur groupe social existent depuis les années 60 chez les peuples amérindiens du Québec. De nos jours, deux sortes de concours existent : ceux de miss et ceux de reines de carnaval, chacun valorisant différents types d’idéaux féminins. Les auteures émettent l’hypothèse que ces spectacles sociaux véhiculent des modèles complémentaires ou contradictoires qui montrent combien être une Amérindienne peut se révéler complexe. Entre la défense du territoire et la trousse à maquillage, les concours mettent en jeu des codes et des normes qui s’entrechoquent et théâtralisent d’apparentes antinomies.
Alors que l’on peut s’initier à une vaste panoplie de cultures alimentaires internationales au se... more Alors que l’on peut s’initier à une vaste panoplie de cultures alimentaires internationales au sein de la plupart des villes nord-américaines, qu’en est-il de la découverte de cultures alimentaires autochtones ? Existe-il des « restaurants autochtones » ? Au Canada, de telles initiatives fleurissent lentement, à ce point qu’il est dorénavant possible de « manger autochtone ». L’offre reste toutefois restreinte et, à l’exception de Toronto et de Vancouver, il est plutôt rare de trouver plus d’un restaurant de ce type dans une même ville. À quoi s’attendre lorsqu’on mange dans l’un de ces restaurants ? Comment la diversité culturelle des peuples autochtones est-elle mise en scène ? Retrouve-t-on des plats communs (entre quoi et quoi ?) ? Un itinéraire gourmand entre Montréal et Vancouver a permis de visiter treize restaurants et d’en analyser le menu, le décor et l’ambiance. L’article porte ainsi sur la mise en scène de l’autochtonie dans ces lieux généralement situés en centre-ville et qui s’adressent à un public varié, autant autochtone qu’allochtone. Une discussion sur les implications du terme « autochtone », en tant que désignant une entité sociale globale rassemblant une multitude de cultures distinctes, amène à s’interroger sur les enjeux liés au fait de s’y identifier. Les défis d’une telle restauration sont aussi discutés afin de déceler, au sein des restaurants concernés, l’émergence d’une forme de cuisine autochtone globalisée mobilisant des symboles et des référents culturels panindiens.
Kasalokada ta lagwosada. Réalités et enjeux de la recherche collaborative en milieux autochtones, 2021
Hamel-Charest, Laurence et Maureen Papatie, 2021, « Récit d’une initiative collaborative en conte... more Hamel-Charest, Laurence et Maureen Papatie, 2021, « Récit d’une initiative collaborative en contexte anicinabe dans le cadre du projet Animodidan kimidjiminan! Parlons de notre alimentation!» : 157-174 in Carole Delamour, Jo-Anni Joncas, Benoît Ethier, David Bernard et Francesca Croce (dir.), Kasalokada ta lagwosada. Réalités et enjeux de la recherche collaborative en milieux autochtones. Sherbrooke : Éditions Peisaj
Guide pédagogique à l'intention des enseignants du secondaire qui utilisent la bande dessinée Odi... more Guide pédagogique à l'intention des enseignants du secondaire qui utilisent la bande dessinée Odibi: voyage dans l'histoire anicinabe de Lac Simon, parue aux Éditions Hannenorak en 2022
Ce livre n’est pas un livre de recettes. Il s’agit d’une incursion dans l’héritage culinaire de f... more Ce livre n’est pas un livre de recettes. Il s’agit d’une incursion dans l’héritage culinaire de familles anicinabek de la communauté de Lac Simon. Les Anicinabek cuisinent surtout « à l’oeil, de mémoire, au goût ». Le concept de « recette » avec des quantités, des étapes de préparation et des temps de cuisson n’est pas la norme. Les connaissances alimentaires se transmettent souvent sous forme de récits ou sont directement acquises par l’expérience. À cette image, ce livre est une collection de partages où s’entrecroisent des souvenirs alimentaires récents et anciens.
La culture alimentaire contemporaine des Anicinabek au coeur de cet ouvrage reflète les changements vécus au fil du temps par les familles, qui ont continué à transmettre leurs connaissances alimentaires tout en adaptant certaines de leurs pratiques à la réalité changeante. Des recettes aux allures allochtones se mélangent aux recettes et aux techniques anicinabek. On note la forte relation au territoire qui persiste malgré la transformation du mode de vie. À travers des séjours sur le territoire pour la cueillette de bleuets, la pêche au brochet à la carabine, la trappe au castor, ou encore la préparation de soupes, ce livre invite à la rencontre de familles de Lac-Simon. À la fois ordinaire et extraordinaire, la culture alimentaire qui est présentée nous permet de découvrir leur héritage et leur quotidien.
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Un souci d’historiciser les transformations alimentaires découle de la mobilisation de l’approche dynamique et l’approche adaptative. La première partie de la thèse analyse les composantes du colonialisme alimentaire vécu par les Anicinabek et situe le contexte catalyseur de bouleversements, la colonisation au Canada. En mobilisant le concept de situation coloniale, la dépossession de l’autonomie alimentaire des Anicinabek, et plus largement des Autochtones, est démontrée. Les effets des actions économique, missionnaire et administrative sur la culture alimentaire anicinabe sont examinés. La continuité des dynamiques de contrôle et de pouvoir est mise de l’avant alors qu’il est exposé qu’une assistance contemporaine en matière alimentaire, incarnée par la santé publique, aliène toujours en partie la capacité des Anicinabek de retrouver une autonomie alimentaire et qu’en ce sens, une forme de colonialisme alimentaire s’observe toujours. Cette assistance s’incarne dans le transfert d’une normativité alimentaire pensée dans une optique biomédicale idéale.
La deuxième partie présente quatre stratégies d’adaptation mise en place par les Anicinabek pour assurer l’inscription de leur culture alimentaire dans un nouveau contexte de vie: la modulation alimentaire en fonction des territorialités alimentaires; la redéfinition des unités de commensalité
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et des modalités d’échange; l’adoption d’une conceptualisation dynamique de l’alimentation traditionnelle; la redéfinition des instances de transmission notamment par le biais de l’anicinabéisation de l’école. Chacune de ces stratégies révèle l’adaptation de relations: aux lieux et aux territoires, aux commensaux, à la tradition et à la mémoire, aux savoirs et aux connaissances. À travers cet examen, il est démontré que la relationnalité alimentaire des Anicinabek, c’est-à-dire leur réseau de relations alimentaires, s’est reconfigurée.
La thèse met délibérément l’accent sur une facette positive d’une culture alimentaire autochtone se détachant ainsi du vaste corpus d’études qui se penche sur les problèmes qui leur sont souvent associés et qui caractérisent négativement l’état de santé des peuples autochtones au Canada. La thèse témoigne plutôt de l’agentivité des Anicinabek, de leur capacité d’adaptation ainsi que de leur inscription dans un processus de reprise de pouvoir alimentaire.
Résumé de l’exposition :
Qui sont ceux qui forment la communauté anicinabe de Lac Simon (Abitibi, Québec)? Absents des livres d’histoire, ils ont voulu se raconter eux-mêmes. Avant de s’installer dans une « réserve », ces Anicinabek vivaient des ressources de leur territoire, sur lequel ils se déplaçaient de campement en campement. L’exposition est un voyage à travers l’histoire, les savoirs et le territoire des familles anicinabek qui ont dû affronter les défis de la colonisation.
URL :
Français: https://www.histoiresdecheznous.ca/v2/ka-odjimadjisek-la-ou-ca-commence_where-it-begins/
Anglais: https://www.communitystories.ca/v2/ka-odjimadjisek-la-ou-ca-commence_where-it-begins/
Un souci d’historiciser les transformations alimentaires découle de la mobilisation de l’approche dynamique et l’approche adaptative. La première partie de la thèse analyse les composantes du colonialisme alimentaire vécu par les Anicinabek et situe le contexte catalyseur de bouleversements, la colonisation au Canada. En mobilisant le concept de situation coloniale, la dépossession de l’autonomie alimentaire des Anicinabek, et plus largement des Autochtones, est démontrée. Les effets des actions économique, missionnaire et administrative sur la culture alimentaire anicinabe sont examinés. La continuité des dynamiques de contrôle et de pouvoir est mise de l’avant alors qu’il est exposé qu’une assistance contemporaine en matière alimentaire, incarnée par la santé publique, aliène toujours en partie la capacité des Anicinabek de retrouver une autonomie alimentaire et qu’en ce sens, une forme de colonialisme alimentaire s’observe toujours. Cette assistance s’incarne dans le transfert d’une normativité alimentaire pensée dans une optique biomédicale idéale.
La deuxième partie présente quatre stratégies d’adaptation mise en place par les Anicinabek pour assurer l’inscription de leur culture alimentaire dans un nouveau contexte de vie: la modulation alimentaire en fonction des territorialités alimentaires; la redéfinition des unités de commensalité
i
et des modalités d’échange; l’adoption d’une conceptualisation dynamique de l’alimentation traditionnelle; la redéfinition des instances de transmission notamment par le biais de l’anicinabéisation de l’école. Chacune de ces stratégies révèle l’adaptation de relations: aux lieux et aux territoires, aux commensaux, à la tradition et à la mémoire, aux savoirs et aux connaissances. À travers cet examen, il est démontré que la relationnalité alimentaire des Anicinabek, c’est-à-dire leur réseau de relations alimentaires, s’est reconfigurée.
La thèse met délibérément l’accent sur une facette positive d’une culture alimentaire autochtone se détachant ainsi du vaste corpus d’études qui se penche sur les problèmes qui leur sont souvent associés et qui caractérisent négativement l’état de santé des peuples autochtones au Canada. La thèse témoigne plutôt de l’agentivité des Anicinabek, de leur capacité d’adaptation ainsi que de leur inscription dans un processus de reprise de pouvoir alimentaire.
Résumé de l’exposition :
Qui sont ceux qui forment la communauté anicinabe de Lac Simon (Abitibi, Québec)? Absents des livres d’histoire, ils ont voulu se raconter eux-mêmes. Avant de s’installer dans une « réserve », ces Anicinabek vivaient des ressources de leur territoire, sur lequel ils se déplaçaient de campement en campement. L’exposition est un voyage à travers l’histoire, les savoirs et le territoire des familles anicinabek qui ont dû affronter les défis de la colonisation.
URL :
Français: https://www.histoiresdecheznous.ca/v2/ka-odjimadjisek-la-ou-ca-commence_where-it-begins/
Anglais: https://www.communitystories.ca/v2/ka-odjimadjisek-la-ou-ca-commence_where-it-begins/
La culture alimentaire contemporaine des Anicinabek au coeur de cet ouvrage reflète les changements vécus au fil du temps par les familles, qui ont continué à transmettre leurs connaissances alimentaires tout en adaptant certaines de leurs pratiques à la réalité changeante. Des recettes aux allures allochtones se mélangent aux recettes et aux techniques anicinabek. On note la forte relation au territoire qui persiste malgré la transformation du mode de vie. À travers des séjours sur le territoire pour la cueillette de bleuets, la pêche au brochet à la carabine, la trappe au castor, ou encore la préparation de soupes, ce livre invite à la rencontre de familles de Lac-Simon. À la fois ordinaire et extraordinaire, la culture alimentaire qui est présentée nous permet de découvrir leur héritage et leur quotidien.