Videos by Nayla Tamraz
Dans Qu’est-ce que le contemporain ? Giorgio Agamben commente : « Celui qui appartient véritablem... more Dans Qu’est-ce que le contemporain ? Giorgio Agamben commente : « Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n’adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel ; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps » (Payot et Rivages, 2008, p. 9).Quel est donc ce temps auquel nous invitent les philosophes ? Quel est cette inactualité à laquelle ils nous convient de fait à nous contempler comme contemporains ?Je tenterais de répondre à cette question en montrant de quelle manière les pratiques artistiques dites « contemporaines » nous engagent à penser notre contemporanéité.
Conférence donnée dans le cadre du congrès international sur le temps (Timeworld), Cité des sciences et de l’industrie, 21-23 novembre 2019 1 views
Dans l’incipit que je propose à la lecture le romancier se saisit d’un épisode tragiquement célèb... more Dans l’incipit que je propose à la lecture le romancier se saisit d’un épisode tragiquement célèbre des guerres libanaises : celui de la guerre de la Montagne durant laquelle la Montagne du Chouf se transforme, entre 1982 et 1984, en un théâtre de massacres sanglants entre populations druzes et chrétiennes.
Colloque "Parole de Dieu, violence des hommes", Ecole Supérieure des Affaires (ESA), 17-19 mai 2017. 1 views
Le roman contemporain libanais et l'histoire : rapports, enjeux.
Table ronde en compagnie de Eli... more Le roman contemporain libanais et l'histoire : rapports, enjeux.
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018 1 views
Le roman contemporain libanais et l'histoire : rapports, enjeux.
Table ronde en compagnie de Eli... more Le roman contemporain libanais et l'histoire : rapports, enjeux.
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018 Books by Nayla Tamraz
Presses de l'USJ, 2015
Alors que l’Histoire se construit généralement sur des propos officiels qui font consensus, nul n... more Alors que l’Histoire se construit généralement sur des propos officiels qui font consensus, nul n’ignore en effet que les débats autour de l’écriture de l’Histoire contemporaine du Liban restent aujourd’hui extrêmement conflictuels et rendent difficile tout travail de mémoire. Dans ce contexte spécifiquement, artistes, cinéastes et romanciers se donnent pour mission de raconter et de réactiver les processus qui permettent de comprendre le passé, mobilisant pour ce faire les paradigmes du récit et de la mémoire, voire questionnant et bouleversant l’usage de ces derniers. Se proposant comme un espace d’investigation, l’art et la littérature deviennent le lieu d’une historiographie qui permet d’effectuer un travail de mémoire. Ainsi, la scène littéraire et artistique libanaise offre aujourd’hui une plateforme qui interroge l’existence d’une mémoire de conflit aussi bien individuelle que collective et constitue un espace où des questions sur la responsabilité de l’artiste ou de l’écrivain face à l’histoire trouvent un terrain privilégié. Comment ces paradigmes investissent-ils les territoires de la création littéraire et artistique et sont-ils en retour travaillés par elle ? Cette question se négocie au sein d’une fascination réciproque où ces champs disciplinaires se nourrissent mutuellement. Si la littérature et l’art se sont emparés de ces questions, il apparaissait dès lors intéressant d’appréhender leurs pratiques conjointement dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire (esthétique, historique, sociologique, philosophique, psychologique ou narratologique) afin de donner à voir comment ils interagissent face à ces problématiques communes.
Orizons, 2010
Questionner la place qu'occupe la peinture dans A la recherche du temps perdu, c'est réfléchir à ... more Questionner la place qu'occupe la peinture dans A la recherche du temps perdu, c'est réfléchir à la manière dont elle se propose comme une poétique. Etudier l'inscription du portrait-tableau dans le roman proustien revient donc à s'interroger sur les modalités de son insertion au sein d'un discours romanesque, et sur celles de son écriture. Proust assigne aux portraits tableaux et aux portraits scripturaux des fonctions différentes : en "peignant" des personnages, il fait d'eux des tableaux vivants et les éléments d'une esthétique ; à l'objet esthétique proprement dit, Proust attribue la fonction de signifier.
PhD dissertation by Nayla Tamraz
Etudier l’inscription du portrait-tableau dans A la recherche du temps perdu revient a s’interrog... more Etudier l’inscription du portrait-tableau dans A la recherche du temps perdu revient a s’interroger sur les modalites de son insertion au sein d’un discours romanesque, ainsi que sur les modalites de son ecriture, a partir des enonces descriptifs qui proposent une ekphrasis, reconsideree a la lumiere du tableau reel et de la critique d’art. Il en resulte une contamination du systeme de representation de La Recherche, les portraits scripturaux se donnant a lire comme des portraits picturaux. Il apparait finalement que Proust assigne des fonctions differentes a ces deux categories de portraits : en « peignant » ses personnages, il fait d’eux des tableaux vivants pour des raisons sans doute esthetiques, mais a l’objet esthetique proprement dit, Proust attribue une autre fonction, celle de signifier. A differents niveaux de sens et d’interpretation de La Recherche les descriptions de portraits peints interviennent donc comme de veritables noyaux hermeneutiques assumant des fonctions mul...
Directed Books and Special Issues by Nayla Tamraz
Contemporary French and Francophone Studies, 2014
Documenting, fictionalising, photographing and archiving are all current aesthetic practices bein... more Documenting, fictionalising, photographing and archiving are all current aesthetic practices being undertaken in response to the aftermath (and afterlives) of the long and bloody civil conflicts which beset Lebanon from 1975 until the early 1990s. Interrogating this cultural field from its francophone perspectives permits the dual opportunity both to give coverage of a broad range of current academic work and to explore the rich diversity of cultural production in contemporary Lebanon. Articles here explore literature, film, photography and the plastic arts within the emerging field of francophone discourses that work to articulate responses to long years of war. A period which bore witness to invasion, massacres, hostage taking and the unresolved disappearance of citizens as power was brokered according to perpetually shifting loyalties. Such cultural production can be additionally contextualised as a response to the amnesty legislated in 1991,which pardoned almost all activity undertaken in the name of this war. Instead of freeing up discourses of remembering, it seems that memories of the war were effectively silenced, forming what has been an overdetermined collective amnesia that is both politically and commercially expedient.
The immediateness of the conflict unsettled the very structures of daily life in Lebanon. Beirut was divided, as were its families, by shifting sectarian loyalties. Indeed as Michael Gilsenan described it, ‘Beirut ha[d] become almost unimaginable—an icon of chaos, anarchy, meaninglessness—an image saturated in signs lacking all sense ; a kind of grotesque unreality surpassing the imagination and language’ It is within this unimaginable cityscape that the most profound struggles for meaning have taken place. A desire to write and work out these multiple wounds of distance—an unrecognisable everyday, through the after-effects of colonisation invasion, conflict and ultimately exile—placed upon the inaugural act of setting pen to paper a sense of responsibility.
Claire Launchbury and Nayla Tamraz
Academic Papers by Nayla Tamraz
InteraXXIons, Jun 14, 2021
Notre analyse cherche à appréhender l' espace comme une donnée importante conditionnant le person... more Notre analyse cherche à appréhender l' espace comme une donnée importante conditionnant le personnage principal, son action et son parcours. Conçu en retour par le personnage dans sa dimension affective, l' espace s' exprimera tout au long du roman à travers les affects de la philie et de la phobie. Cet article se proposera donc d' explorer la dimension affective de la relation du personnage principal Mikhaïl à l' espace dans lequel il se meut. Les deux concepts fondamentaux de la topophilie et de la topophobie seront mis au service de notre analyse : les sentiments relatifs à l' espace urbain tisseront le récit de Georges Corm, constituant ce que nous appellerons une « géographie subjective ». Ainsi, se superposant au malaise topophobique résultant de l' expérience urbaine, la topophilie participe également de l' expérience initiatique qui rend la production romanesque possible.
The Place That Remains: Recounting the Un-built Territory, 2018
For the French-language writer of Lebanese origins, born in Alexandria in 1905, the question of i... more For the French-language writer of Lebanese origins, born in Alexandria in 1905, the question of identity, space of belonging, and thus of territory, is definitely relevant. If the Lebanese identity is multiple, as we know, and if such an issue, strictly speaking, stops being “problematic” in times of globalized culture, still, at the time Schehadé wrote the verses that are among the most significant of French-language Lebanese poetry, this issue used to arise in a much deeper way.
Acanthe, Annales de lettres françaises, Université Saint-Joseph, 2015
L’histoire de Port Royal est indissociable de celle des hommes qui ont gravité dans son entourage... more L’histoire de Port Royal est indissociable de celle des hommes qui ont gravité dans son entourage. Parmi ces messieurs, comme ils furent appelés, les chroniques de l’abbaye font état de deux figures qui ont durablement marqué les lieux et plus généralement leur temps, Blaise Pascal et Philippe de Champaigne. Les liens que l’écrivain ainsi que le peintre entretenaient avec Port-Royal sont en effet inscrits dans l’histoire de l’institution. Notre propos consistera à montrer en définitive que la vie et l’œuvre de Philippe de Champaigne et de Blaise Pascal s’inscrivent dans une période particulière qu’ils servent et dont ils s’imprègnent à la fois, une période charnière dans l’histoire de la société française et, plus largement, dans celle de la conscience européenne qui donnera naissance, au terme de ces quelques décennies, à la mise en place de ce qui permettra de redéfinir le projet de l’homme moderne.
Littérature, art et monde contemporain : Récits, Histoire, Mémoire, 2015
La question des ruines trouve dans le Liban de l’après-guerre une résonance particulière. Espace ... more La question des ruines trouve dans le Liban de l’après-guerre une résonance particulière. Espace réel d’une polémique dont elle fait l’objet dans l’espace public, mais aussi espace imaginaire qui investit les territoires de la fiction, la ruine se réintroduit dans la littérature
et dans l’art sous forme d’un topos dont les enjeux se trouvent ici déplacés vers des problématiques nouvelles liées à l’histoire contemporaine. Aussi le roman Berytus5 de Rabee Jaber ainsi que la vidéo Attempt 137 to Map the Drive6 de Jalal et Graziella Toufic situent-ils les éléments de leur fiction dans le contexte des fouilles archéologiques et des chantiers de reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Le topos de la ruine s’y donne à lire, dans les deux cas, au regard du contexte historique dans lequel il s’inscrit. Partant donc d’une analyse des composantes imaginaires du topos de la ruine dans les deux éléments du corpus convoqué, la question que nous nous proposons d’exposer est une question d’esthétiques comparées.
Contemporary French and Francophone Studies, 2014
As one of the major tendencies of post-war novelistic production, the “Lebanese war novel”consist... more As one of the major tendencies of post-war novelistic production, the “Lebanese war novel”consists of staging individual stories in relation to the collective events, and in order to achieve this mobilizing paradigms of narrative and memory. How does History, as material of writing, become the location of a historiography of war? This article seeks to answer these questions by examining texts by novelists of different generations who write in different languages, through questioning their narrative formulation, then the issues of identity and aesthetics stakes around this corpus is examined.
Contemporary French and Francophone Studies, 2014
Littératures, Presses Universitaires du Mirail, 2011
Comme tout texte qui programme sa réception, proposant à la fois une histoire et son mode d’emplo... more Comme tout texte qui programme sa réception, proposant à la fois une histoire et son mode d’emploi, La Confession négative propose d’emblée les indications constituant ce qu’il est convenu d’appeler son « contrat de lecture ». L’étude de ces conventions permet de définir une relation ambiguë à l’histoire comme condition de sa lecture. Ceci a pour conséquence de faire de La Confession négative une œuvre étonnamment ouverte au débat. Il va sans nul doute que cette stratégie de l’ambiguïté participe d’une esthétique dont l’étude nous permettra de définir « l’œuvre de qualité ».
Travaux et jours, 2009
Deux versants, ou encore deux « côtés » cohabitent dans les romans de Richard Millet : le côté de... more Deux versants, ou encore deux « côtés » cohabitent dans les romans de Richard Millet : le côté de Viam, et le côté de Beyrouth. Entre ces deux imaginaires surgit un univers romanesque que l’on parcourt en empruntant des chemins différents : celui qui descend vers le centre où se réveillent les fantômes du passé et les voix qui se sont tues, et l’autre qui remonte vers le jour, vers la lumière du levant, et vers Beyrouth. Les romans « beyrouthins » s’inscrivent en effet dans une narration allégée, apaisée, voire émerveillée face à la redécouverte du monde, et se démarquent des romans « corréziens » de facture plus dense et souvent plus complexe.
Il peut paraître dès lors intéressant de mettre en valeur les mécanismes qui sous-tendent la représentation spatiale dans les romans de Richard Millet et qui aboutissent à la mise en place d’une géographie subjective, pour montrer en contrepoint la géographie sur laquelle se détachent les romans libanais et qui dessine dans l’univers littéraire une véritable cartographie, ou encore, une « géographie magique ».
Acanthe, Annales de lettres françaises, Université Saint-Joseph, 2008
Délestant l’imitation de son défaut ontologique, Aristote la définit comme une tendance nouvelle ... more Délestant l’imitation de son défaut ontologique, Aristote la définit comme une tendance nouvelle favorisant l’apprentissage puisque, dès l’enfance, les hommes étant naturellement enclins à imiter, ils acquièrent leurs premières connaissances par le biais de l’imitation. La doctrine de l’ut pictura poesis orientera nos propos qui, de fait, en proposeront une nouvelle approche : si la littérature et la peinture sont comparables dans
leur vocation de vouloir imiter le monde, ou en tout cas le représenter,
la littérature et la peinture partagent également une tendance à imiter ses multiples représentations, voire à s’imiter, c’est-à-dire se regarder l’une l’autre. Dans la problématique qui est la nôtre, cela aboutit à l’élaboration d’une poétique où la peinture, au centre du texte littéraire, serait également le miroir où il se réfléchit. Notre lecture consistera d’abord à mettre en valeur les enjeux théoriques de l’ut pictura poesis pour ensuite faire le point sur une rhétorique de l’image dont on verrait les effets sur le texte et qui permettrait enfin de définir, en se servant des concepts opératoires de l’intertextualité, une poétique de l’« interpicturalité ».
Travaux et jours, 2005
Le portrait d'Elstir intitulé Miss Sacripant assume dans La Recherche du temps perdu une fonction... more Le portrait d'Elstir intitulé Miss Sacripant assume dans La Recherche du temps perdu une fonction dramatique, le structurant en un "avant" et un "après"
Plaisance, Rivista quadrimestrale di letteratura francese moderna e contemporanea, 2007
Lorsqu'un art devient pour l'autre source d'inspiration, comme les figures de Réthy Tambourgi pou... more Lorsqu'un art devient pour l'autre source d'inspiration, comme les figures de Réthy Tambourgi pour la poésie de Jad Hatem, s'instaure entre les deux un dialogue qui transcende leurs différences, et va même au-delà des rapprochements thématiques ou formels dont ils peuvent éventuellement faire l'objet. Ce dont il est question, c'est d'une commune présence au monde, une manière commune de l'habiter. Le poème investit alors la figure, et les différences irréductibles qui semblent les séparer sont alors autant de tremplins pour l'imagination créatrice. Ce n'est pas la première fois que Jad Hatem nous fait part d'une expérience où l'aventure poétique se joint à l'aventure plastique : dans Par la poussière des étoiles et dans Le Premier oeil s'affirmait déjà une écriture qui, avec la peinture, le dessin ou la sculpture vit le monde en partage. Avec Figures de la foudre néanmoins s'affiche clairement l'intention de faire de l'écriture poétique une « méditation sur trois sculptures ». La référence au support plastique n'est plus implicite ou fortuite. Elle est à la source même du discours poétique. Notre propos consistera à mettre en valeur la représentation du corps foudroyé, tant dans les sculptures de Réthy Tambourgi que dans la poésie de Jad Hatem, pour montrer qu'en définitive celle-ci s'inscrit dans la vision hatemienne de l'homme dans son rapport avec Dieu.
Acanthe, Annales de lettres françaises, Université Saint-Joseph , 2006
« L’art peint avec des mots, avec des sons, avec des couleurs, avec
des lignes, avec des formes »... more « L’art peint avec des mots, avec des sons, avec des couleurs, avec
des lignes, avec des formes ». Balzac pose ainsi le rapport entre les arts, soumettant ceux-ci à un principe commun : l’art peint, et donc écrire, ou décrire, c’est peindre avec des mots : ut pictura poesis. Dans la pratique littéraire, cette mixité des pratiques scripturales et picturales se conçoit dans la description, c’est-à-dire dans l’ambition d’une écriture qui se veut visuelle, avouant par là même sa dette par rapport à la peinture dès lors qu’il s’agit de donner à voir. Il est significatif à cet égard que le portrait, sur lequel nous avons choisi de faire porter notre étude, renvoie indifféremment aux deux arts, la littérature et la peinture. Les nombreuses références à des « portraits-tableaux » dans À la recherche du temps perdu témoignent bien, par ailleurs, des goûts de l’amateur d’art qu’était Proust. La Recherche cite plus de cent trente peintres qui retracent l’histoire de l’art et du portrait en particulier, témoignant bien de la portée encyclopédique du récit proustien même si elle n’en constitue pas l’essentiel. Quant à Elstir, peintre inventé par Proust, le texte lui prête une évolution artistique parfaitement en accord avec l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XIXe siècle et qui ressemble au parcours de plusieurs peintres de cette époque : les trois « manières » d’Elstir – la manière mythologique, celle où il avait subi l’influence du Japon, et enfin la peinture de l’« impression » – correspondent à une synthèse de la peinture des années 1850-1910. Tout se passe enfin comme si la volonté de nous donner à voir contaminait le système de représentation de La Recherche, si bien que les portraits scripturaux deviennent des portraits picturaux. Il en résulte une « picturalisation » de l’univers romanesque et des êtres qui le peuplent, dont nous verrons un exemple à travers les portraits d’Albertine celle-ci devenant à cet égard un sujet pictural. Notre propos consistera à mettre en valeur les composantes de cette peinture et sa manière d’affleurer dans le texte en étudiant le rôle de l’analogie dans la mise en place du portrait, l’écriture à partir de laquelle il s’élabore, les thèmes, et enfin les esthétiques qu’il convoque.
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Videos by Nayla Tamraz
Conférence donnée dans le cadre du congrès international sur le temps (Timeworld), Cité des sciences et de l’industrie, 21-23 novembre 2019
Colloque "Parole de Dieu, violence des hommes", Ecole Supérieure des Affaires (ESA), 17-19 mai 2017.
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018
Books by Nayla Tamraz
PhD dissertation by Nayla Tamraz
Directed Books and Special Issues by Nayla Tamraz
The immediateness of the conflict unsettled the very structures of daily life in Lebanon. Beirut was divided, as were its families, by shifting sectarian loyalties. Indeed as Michael Gilsenan described it, ‘Beirut ha[d] become almost unimaginable—an icon of chaos, anarchy, meaninglessness—an image saturated in signs lacking all sense ; a kind of grotesque unreality surpassing the imagination and language’ It is within this unimaginable cityscape that the most profound struggles for meaning have taken place. A desire to write and work out these multiple wounds of distance—an unrecognisable everyday, through the after-effects of colonisation invasion, conflict and ultimately exile—placed upon the inaugural act of setting pen to paper a sense of responsibility.
Claire Launchbury and Nayla Tamraz
Academic Papers by Nayla Tamraz
et dans l’art sous forme d’un topos dont les enjeux se trouvent ici déplacés vers des problématiques nouvelles liées à l’histoire contemporaine. Aussi le roman Berytus5 de Rabee Jaber ainsi que la vidéo Attempt 137 to Map the Drive6 de Jalal et Graziella Toufic situent-ils les éléments de leur fiction dans le contexte des fouilles archéologiques et des chantiers de reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Le topos de la ruine s’y donne à lire, dans les deux cas, au regard du contexte historique dans lequel il s’inscrit. Partant donc d’une analyse des composantes imaginaires du topos de la ruine dans les deux éléments du corpus convoqué, la question que nous nous proposons d’exposer est une question d’esthétiques comparées.
Il peut paraître dès lors intéressant de mettre en valeur les mécanismes qui sous-tendent la représentation spatiale dans les romans de Richard Millet et qui aboutissent à la mise en place d’une géographie subjective, pour montrer en contrepoint la géographie sur laquelle se détachent les romans libanais et qui dessine dans l’univers littéraire une véritable cartographie, ou encore, une « géographie magique ».
leur vocation de vouloir imiter le monde, ou en tout cas le représenter,
la littérature et la peinture partagent également une tendance à imiter ses multiples représentations, voire à s’imiter, c’est-à-dire se regarder l’une l’autre. Dans la problématique qui est la nôtre, cela aboutit à l’élaboration d’une poétique où la peinture, au centre du texte littéraire, serait également le miroir où il se réfléchit. Notre lecture consistera d’abord à mettre en valeur les enjeux théoriques de l’ut pictura poesis pour ensuite faire le point sur une rhétorique de l’image dont on verrait les effets sur le texte et qui permettrait enfin de définir, en se servant des concepts opératoires de l’intertextualité, une poétique de l’« interpicturalité ».
des lignes, avec des formes ». Balzac pose ainsi le rapport entre les arts, soumettant ceux-ci à un principe commun : l’art peint, et donc écrire, ou décrire, c’est peindre avec des mots : ut pictura poesis. Dans la pratique littéraire, cette mixité des pratiques scripturales et picturales se conçoit dans la description, c’est-à-dire dans l’ambition d’une écriture qui se veut visuelle, avouant par là même sa dette par rapport à la peinture dès lors qu’il s’agit de donner à voir. Il est significatif à cet égard que le portrait, sur lequel nous avons choisi de faire porter notre étude, renvoie indifféremment aux deux arts, la littérature et la peinture. Les nombreuses références à des « portraits-tableaux » dans À la recherche du temps perdu témoignent bien, par ailleurs, des goûts de l’amateur d’art qu’était Proust. La Recherche cite plus de cent trente peintres qui retracent l’histoire de l’art et du portrait en particulier, témoignant bien de la portée encyclopédique du récit proustien même si elle n’en constitue pas l’essentiel. Quant à Elstir, peintre inventé par Proust, le texte lui prête une évolution artistique parfaitement en accord avec l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XIXe siècle et qui ressemble au parcours de plusieurs peintres de cette époque : les trois « manières » d’Elstir – la manière mythologique, celle où il avait subi l’influence du Japon, et enfin la peinture de l’« impression » – correspondent à une synthèse de la peinture des années 1850-1910. Tout se passe enfin comme si la volonté de nous donner à voir contaminait le système de représentation de La Recherche, si bien que les portraits scripturaux deviennent des portraits picturaux. Il en résulte une « picturalisation » de l’univers romanesque et des êtres qui le peuplent, dont nous verrons un exemple à travers les portraits d’Albertine celle-ci devenant à cet égard un sujet pictural. Notre propos consistera à mettre en valeur les composantes de cette peinture et sa manière d’affleurer dans le texte en étudiant le rôle de l’analogie dans la mise en place du portrait, l’écriture à partir de laquelle il s’élabore, les thèmes, et enfin les esthétiques qu’il convoque.
Conférence donnée dans le cadre du congrès international sur le temps (Timeworld), Cité des sciences et de l’industrie, 21-23 novembre 2019
Colloque "Parole de Dieu, violence des hommes", Ecole Supérieure des Affaires (ESA), 17-19 mai 2017.
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018
Table ronde en compagnie de Elias Khoury et Fawwaz Traboulsi dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, le 10 novembre 2018
The immediateness of the conflict unsettled the very structures of daily life in Lebanon. Beirut was divided, as were its families, by shifting sectarian loyalties. Indeed as Michael Gilsenan described it, ‘Beirut ha[d] become almost unimaginable—an icon of chaos, anarchy, meaninglessness—an image saturated in signs lacking all sense ; a kind of grotesque unreality surpassing the imagination and language’ It is within this unimaginable cityscape that the most profound struggles for meaning have taken place. A desire to write and work out these multiple wounds of distance—an unrecognisable everyday, through the after-effects of colonisation invasion, conflict and ultimately exile—placed upon the inaugural act of setting pen to paper a sense of responsibility.
Claire Launchbury and Nayla Tamraz
et dans l’art sous forme d’un topos dont les enjeux se trouvent ici déplacés vers des problématiques nouvelles liées à l’histoire contemporaine. Aussi le roman Berytus5 de Rabee Jaber ainsi que la vidéo Attempt 137 to Map the Drive6 de Jalal et Graziella Toufic situent-ils les éléments de leur fiction dans le contexte des fouilles archéologiques et des chantiers de reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Le topos de la ruine s’y donne à lire, dans les deux cas, au regard du contexte historique dans lequel il s’inscrit. Partant donc d’une analyse des composantes imaginaires du topos de la ruine dans les deux éléments du corpus convoqué, la question que nous nous proposons d’exposer est une question d’esthétiques comparées.
Il peut paraître dès lors intéressant de mettre en valeur les mécanismes qui sous-tendent la représentation spatiale dans les romans de Richard Millet et qui aboutissent à la mise en place d’une géographie subjective, pour montrer en contrepoint la géographie sur laquelle se détachent les romans libanais et qui dessine dans l’univers littéraire une véritable cartographie, ou encore, une « géographie magique ».
leur vocation de vouloir imiter le monde, ou en tout cas le représenter,
la littérature et la peinture partagent également une tendance à imiter ses multiples représentations, voire à s’imiter, c’est-à-dire se regarder l’une l’autre. Dans la problématique qui est la nôtre, cela aboutit à l’élaboration d’une poétique où la peinture, au centre du texte littéraire, serait également le miroir où il se réfléchit. Notre lecture consistera d’abord à mettre en valeur les enjeux théoriques de l’ut pictura poesis pour ensuite faire le point sur une rhétorique de l’image dont on verrait les effets sur le texte et qui permettrait enfin de définir, en se servant des concepts opératoires de l’intertextualité, une poétique de l’« interpicturalité ».
des lignes, avec des formes ». Balzac pose ainsi le rapport entre les arts, soumettant ceux-ci à un principe commun : l’art peint, et donc écrire, ou décrire, c’est peindre avec des mots : ut pictura poesis. Dans la pratique littéraire, cette mixité des pratiques scripturales et picturales se conçoit dans la description, c’est-à-dire dans l’ambition d’une écriture qui se veut visuelle, avouant par là même sa dette par rapport à la peinture dès lors qu’il s’agit de donner à voir. Il est significatif à cet égard que le portrait, sur lequel nous avons choisi de faire porter notre étude, renvoie indifféremment aux deux arts, la littérature et la peinture. Les nombreuses références à des « portraits-tableaux » dans À la recherche du temps perdu témoignent bien, par ailleurs, des goûts de l’amateur d’art qu’était Proust. La Recherche cite plus de cent trente peintres qui retracent l’histoire de l’art et du portrait en particulier, témoignant bien de la portée encyclopédique du récit proustien même si elle n’en constitue pas l’essentiel. Quant à Elstir, peintre inventé par Proust, le texte lui prête une évolution artistique parfaitement en accord avec l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XIXe siècle et qui ressemble au parcours de plusieurs peintres de cette époque : les trois « manières » d’Elstir – la manière mythologique, celle où il avait subi l’influence du Japon, et enfin la peinture de l’« impression » – correspondent à une synthèse de la peinture des années 1850-1910. Tout se passe enfin comme si la volonté de nous donner à voir contaminait le système de représentation de La Recherche, si bien que les portraits scripturaux deviennent des portraits picturaux. Il en résulte une « picturalisation » de l’univers romanesque et des êtres qui le peuplent, dont nous verrons un exemple à travers les portraits d’Albertine celle-ci devenant à cet égard un sujet pictural. Notre propos consistera à mettre en valeur les composantes de cette peinture et sa manière d’affleurer dans le texte en étudiant le rôle de l’analogie dans la mise en place du portrait, l’écriture à partir de laquelle il s’élabore, les thèmes, et enfin les esthétiques qu’il convoque.
En raison de sa longueur, de sa richesse et de son intérêt stratégique dans Ie texte de Proust, cette séquence permet une étude intéressante et opératoire des rapports qu'entretiennent littérature et peinture dans La Recherche. S'interroger sur la place qu'occupe la peinture dans A la Recherche du temps perdu c'est réfléchir à Ia manière dont la peinture éclaire Ie texte, se propose comme une voie d'accès au sens. Inversement, on pourrait se demander dans quelle mesure la littérature se présente comme un discours sur la peinture proposant une manière de la voir, autrement dit dans quelle mesure Ie tableau se propose dans Ie texte de Proust comme une ekphrasis.
de l’imaginaire romantique. Il nous est difficile de lire aujourd’hui ces images en dehors du contexte idéologique qui les a produites4. La fascination de notre époque pour l’archive et le sens de l’histoire qui est
né de nos désenchantements nous invitent néanmoins à reposer notre regard et à ouvrir, entre ces images et nous, d’autres possibilités de dialogue. Sur quoi nous renseignent-elles ? Comment restituer ce qu’elles nous donnent à voir ? Que nous disent-elles que nous pourrions encore écouter ?
transformation. Conceived as memory exercises or critical oracles for contemplating the past, present, and future, these videos guide us through the experience of being human.
rethink a dispersal reality? Is it a way to negotiate with it? Does it
open up new spaces of dialogue? Certainly, poetry offers a particular
way of living the real because poetry itself is the real that echoes
within us. The topics that lie in Poetics Politics Places are based on the
notion of “poetic space” (from po-i-sis, which literally means “creation”)
as a place through which the real invites itself and infiltrates
the space of display. It is also through the aesthetic classification
of the landscape as a perceived space that the poetry of places will
show up in a privileged way.
and limitations: where does it start and where does it end? What is painting today? Unanswered questions that, while allowing him to transcend the debate, let him approach reality while reinventing it. This
in-between space is his spatial plasticity, the intermediary space that his figures inhabit.
However, value is conceived as part of a system of values where the monetary dimension comes second. But in the speculation context that prevails in today’s globalized economies, and the fact that the market of contemporary art works the same way as big financial markets where the issue of value doesn’t have the same meaning, make it less and less evident that the market value of a work of art is a consequence to its artistic “qualities”.
of a territory of which we enumerate the physical properties. View
of a space which, beyond the perceptions through which it reaches
us, refers to the inner territory of emotion. Then, it becomes a story,
where collective myths and small personal mythologies mix and
cross, as well as the artistic and the poetic imagination with which it
enters into dialogue. The motif of the mountain can be read as a site
of childhood fascination as well as a topos that gives coherence to
the superimposed territories of history, experience, and reverie.
REALLY, ABOVE ALL, TO HAVE FUN WITH WHAT HE DOES.
"Sommes-nous modernes ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 22 novembre 2021
"Lettre à Etel Adnan" in Plurielle/Ici Beyrouth, 24 novembre 2021
"Crise de la culture ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 10 décembre 2021
"Le mythe est une parole dépolitisée" in Plurielle/Ici Beyrouth, 19 décembre 2021
"Du collectif comme résistance à l’Histoire" in Plurielle/Ici Beyrouth, 23 décembre 2021
"Que puis-je espérer ?" Plurielle/Ici Beyrouth, 30 décembre 2021
"Rien n’est vrai" in Plurielle/Ici Beyrouth, 7 janvier 2022
"Une plongée dans La Ronde de nuit (1)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 14 janvier 2022
"Une plongée dans La Ronde de nuit (2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 21 janvier 2022
"La collection Morosov : portrait de deux collectionneurs" in Plurielle/Ici Beyrouth, 28 janvier 2022
"Habiter le présent : l’ange de l’Histoire" in Plurielle/Ici Beyrouth, 4 février 2022
"Délicieux, la république du bien manger" in Plurielle/Ici Beyrouth, 11 février 2022
"Antoine Compagnon : que reste-t-il de la culture française ?" in [https://icibeyrouth.com/culture/37251 Plurielle/Ici Beyrouth, 18 février 2022
"Quelques propos sur les histoires qu’on raconte… ou pas" in Plurielle/Ici Beyrouth, 25 février 2022]
"Vers le métavers" in Plurielle/Ici Beyrouth, 4 mars 2022
"Le dialogue avec la forêt : Galleria d’Eva Jospin" in Plurielle/Ici Beyrouth, 11 mars 2022
"La ruine de sa demeure" in Plurielle/Ici Beyrouth, 18 mars 2022
"Beirut and the Golden Sixties: A Manifesto of Fragility” in Plurielle/Ici Beyrouth, 25 mars 2022
"Galleria Continua : l’Odyssée de l’art contemporain" in Plurielle/Ici Beyrouth, 1er avril 2022
"Les passages : des espaces autres" in [https://icibeyrouth.com/culture/58193 Plurielle/Ici Beyrouth, 8 avril 2022
"Villes invisibles et utopies urbaines" in Plurielle/Ici Beyrouth, 15 avril 2022]
"Chez Ely Dagher on ne voit plus la mer" in Plurielle/Ici Beyrouth, 22 avril 2022
"Sebastiao Salgado : l’eau, les paysages et les hommes" in Plurielle/Ici Beyrouth, 29 avril 2022
"Stage of Life : un parcours scénographique, cartographique et personnel" in Plurielle/Ici Beyrouth, 7 mai 2022
"Utopie, dystopie et vivre-ensemble" in Plurielle/Ici Beyrouth, 13 mai 2022
"De l’optimisme comme vertu politique" in Plurielle/Ici Beyrouth, 20 mai 2022
"Festival Bipod : pour une désobéissance culturelle" in Plurielle/Ici Beyrouth, 27 mai 2022
"The Dam : un barrage sur fond de révolution" in Plurielle/Ici Beyrouth, 28 mai 2022
"De la transparence comme esthétique chez Azza Abo Rebieh" in Plurielle/Ici Beyrouth, 5 juin 2022
"De l’amour comme propos mineur" in Plurielle/Ici Beyrouth, 10 juin 2022
"A propos de l’art contemporain (1)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 17 juin 2022
"A propos de l’art contemporain (2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 24 juin 2022
"Confiscated imaginaries : représentation et préservation en temps de crise" in Plurielle/Ici Beyrouth, 1er juillet 2022
"Medusa : mythe, histoire et culture contemporaine (1)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 8 juillet 2022
"Ashkal Alwan : remodeler la relation au public" in Plurielle/Ici Beyrouth, 15 juillet 2022
"Medusa : mythe, histoire et interprétation (2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 22 juillet 2022
"Vers la définition d’un groupe : Séraphim, Doche, Barrage" in Plurielle/Ici Beyrouth, 29 juillet 2022
"Trois femmes photographes : trois regards" in Plurielle/Ici Beyrouth, 5 août 2022
"La peinture au cœur du propos" in Plurielle/Ici Beyrouth, 12 août 2022
"Paintings 2020-2022 : Conversation avec Walid Sadek" in Plurielle/Ici Beyrouth, 20 août 2022
"Terraform : une poétique de la machine et du vivant" in Plurielle/Ici Beyrouth, 28 août 2022
"L’archivage comme entreprise de traduction collective" in Plurielle/Ici Beyrouth, 3 septembre 2022
"Rapports sociaux, mariage et société des hommes" in Plurielle/Ici Beyrouth, 9 septembre 2022
"Instabilité du monde et mondialité (1)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 16 septembre 2022
"Instabilité du monde et mondialité : le musée en devenir (2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 23 septembre 2022
"Quand la ville nous parle" in Plurielle/Ici Beyrouth, 30 septembre 2022
"La Rivière : dernier opus du triptyque de Ghassan Salhab" in Plurielle/Ici Beyrouth, 7 octobre 2022
"Le marché de l’art se porte bien" in Plurielle/Ici Beyrouth, 15 octobre 2022
"Le chant photographique d’Anne-Lise Broyer" in Plurielle/Ici Beyrouth, 26 octobre 2022
"Les Goncourt et les Corm : la saga des familles" in Plurielle/Ici Beyrouth, 31 octobre 2022
"Esthétiques contemporaines et temps d’incertitudes" in Plurielle/Ici Beyrouth, 8 novembre 2022
"Vingt-deux perspectives sur le contemporain" in Plurielle/Ici Beyrouth, 12 novembre 2022
"Une mémoire collective de la violence" in Plurielle/Ici Beyrouth, 18 novembre 2022
"Détourne de moi tes yeux : une esthétique du détournement" in Plurielle/Ici Beyrouth, 25 novembre 2022
"Le dialogue de l’éternel et du fugace (1/2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 3 décembre 2022
"L’éternel et le fugace : Time no longer (2/2)" in Plurielle/Ici Beyrouth, 9 décembre 2022
"Qu’est-ce qu’écrire ? Pourquoi écrire ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 17 décembre 2022
"Le chant du monde et celui de la littérature" in Plurielle/Ici Beyrouth, 23 décembre 2022
"Les lost boys de la Génération X" in Plurielle/Ici Beyrouth, 30 décembre 2022
"Cézanne et l’image cachée" in Plurielle/Ici Beyrouth, 6 janvier 2023
"Le dialogue des formes et des couleurs" in Plurielle/Ici Beyrouth, 15 janvier 2023
"De la photographie comme propos" in Plurielle/Ici Beyrouth, 22 janvier 2023
"Imaginer de nouveaux futurs désirables" in Plurielle/Ici Beyrouth, 27 janvier 2023
"Les assemblées : rituels politiques et pouvoir de transformation" in Plurielle/Ici Beyrouth, 3 février 2023
"Le bonheur est dans le jardin" in Plurielle/Ici Beyrouth, 10 février 2023
"Délaissés urbains et espaces d’indécision" in Plurielle/Ici Beyrouth, 17 février 2023
"La Révolution surréaliste : le pape mis en vente" in Plurielle/Ici Beyrouth, 25 février 2023
"IA : ces intelligences qui inquiètent" in Plurielle/Ici Beyrouth, 5 mars 2023
"Écrire le deuil : Journal de Roland Barthes" in Plurielle/Ici Beyrouth, 12 mars 2023
"Quand l’art répond à la perte" in Plurielle/Ici Beyrouth, 17 mars 2023
"Entre fascination et inquiétude : les explorateurs du collapse" in Plurielle/Ici Beyrouth, 25 mars 2023
"Mort ou vivant, le chat ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 1er avril 2023
"Que peut encore la littérature ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 7 avril 2023
"Pour ou contre la culture du bannissement ?", 14 avril 2023
"For or Against Cancel Culture?” in Plurielle/This is Beirut, May 18, 2023
"Le chant élémentaire de Hanibal Srouji" in Plurielle/Ici Beyrouth, 21 avril 2023
"Splendeur et misère de la Chine" in Plurielle/Ici Beyrouth, 28 avril 2023
"Splendor and Misery of China” in Plurielle/This is Beirut, May 10, 2023
"The Return de Rayan Tabet : une expérience immersive" in Plurielle/Ici Beyrouth, 6 mai 2023
"Où tout cela commence et finit ?" in Plurielle/Ici Beyrouth, 12 mai 2023
"L’extime, ou le silence assourdissant du cri" in Plurielle/Ici Beyrouth, 21 mai 2023
"Extimacy, or the Deafening Silence of the Scream”, in Plurielle/This is Beirut, May 21, 2023
"City Lights et la Beat Generation” in Plurielle/Ici Beyrouth, 26 mai 2023
"City Lights and the Beat generation” in Plurielle/This is Beirut, May 26, 2023
"Le Studio Huguette Caland à Los Angeles" in Plurielle/Ici Beyrouth, 2 juin 2023
"Huguette Caland’s Studio in Los Angeles” in Plurielle/This is Beirut, June 2, 2023
"Ansel Adams dans notre époque" in Plurielle/Ici Beyrouth, 11 juin 2023
"Ansel Adams in our Time” in Plurielle/This is Beirut, June 11, 2023
"La ville et son imaginaire chez Zena Assi" in Plurielle/Ici Beyrouth, 16 juin 2023
"The City and it’s Imaginary in Zena Assi’s Work” in Plurielle/This is Beirut, June 16, 2023
"Tarek Elkassouf : The Future is Near” in Plurielle/Ici Beyrouth, 23 juin 2023
"Tarek Elkassouf: The Future is Near” in Plurielle/This is Beirut, June 23, 2023
"Takeover : un projet pour exister autrement" in Plurielle/Ici Beyrouth, 27 juin 2023
"Takeover : A Project to Exist Differently” in Plurielle/This is Beirut, June 27, 2023
aux lecteurs contemporains des réflexions sur les aspects les plus diversifiés d’une époque, sur son imaginaire et sur ses mythes, ceux d’un monde la fois archaïque et si fabuleusement moderne. Car on parlait encore de modernité, c’est-à-dire d’un monde mû par la foi en son progrès, tourné résolument vers sa propre utopie. Il y a un élan quelque peu similaire dans ces vues sur lesquelles intervient l’objectif de la caméra pour en faire des images s’inscrivant à leur tour dans une petite mythologie de l’oeil et de l’esprit. Sans doute dans ce passage de la vue vers l’image se négocie la question toujours réitérée de ce que l’on voit et de ce que l’on veut donner à voir. Car c’est dans ce découpage de la
vue en image qu’intervient le discours : sur l’image elle-même, sur le monde et sur le regard qui perçoit, le sujet regardé et le sujet regardant, le monde à la fois contemplé et contemplant, se construisant et s’abîmant dans l’oeil d’Argus qui l’aspire et dans lequel il se défait. Foyer oculaire qui concentre la réalité du monde et qui la réfracte, la renvoyant à son éparpillement. C’est l’expérience borgesienne de l’un et du multiple, le vertige de l’ici et de l’ailleurs, de l’instant simultané, de l’absolu contemporain, mais c’est aussi, inévitablement, celle de son impossible narration. Car face à ce qui se donne comme un continuum de situations humaines et universelles, l’oeil fait également l’expérience de la rupture, du fragment, et de la discontinuité. Sous l’innocente vitalité des images, le monde révèle sa profondeur et sa complexité. Des mythologies ? Peut-être. En tout cas des images qui, d’un même geste, racontent l’éternel et le transitoire.