
Matthieu Hély
Le travail salarié dans le secteur associatif se développe à une telle vitesse que les recherches en sciences sociales ne peuvent plus l’ignorer. Rappelons qu’il représente aujourd’hui en termes d’effectifs l’équivalent des agents de la fonction publique territoriale. Pourtant cette explosion du salariat dans ce domaine reste imperceptible et largement ignorée par les institutions et les organismes statistiques qui refusent de considérer l’association déclarée régie par la loi de 1901 comme un employeur légitime alors que le nombre d’associations employant du personnel salarié ne cesse de croître (de 120 000 associations employeurs en 1990 à près de 180 000 en 2005 selon les données de l’enquête menée par le Matisse (Paris1-La Sorbonne). Ma recherche consiste donc à définir l’identité de ces travailleurs. Leur statut en effet ambigu puisqu’ils servent des fonctions publiques (éducation, formation, soin, assistance, insertion constituent les principaux domaines couverts par l’action associative) sans pour autant appartenir à la fonction publique : Relèvent-t-ils du secteur public ou du secteur privé ? Incarnent-t-ils une « quatrième fonction publique » qui ne dirait pas son nom ? Et leur développement quantitatif ne vient-il pas subvertir les fondements de la conception française de la fonction publique statutaire en contribuant à la « privatisation » de l’emploi public ?
Mots Clés : Fonction publique, services publics, monde associatif, utilité sociale, travail salarié, frontières public/privé, salaires, précarité salariale.
Phone: 01.40.97.49.12
Address: Chercheur à l'IDHE-UMR CNRS 8533
Bâtiment T - Bureau T120
Enseignant au département de Sociologie, UFR SSA.
Université Paris Ouest-Nanterre.
200 av. de la République
92001 Nanterre
Téléphone professionnel : 01.40.97.49.12
Mail to : matthieu.hely@u-paris10.fr
Mots Clés : Fonction publique, services publics, monde associatif, utilité sociale, travail salarié, frontières public/privé, salaires, précarité salariale.
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Enseignant au département de Sociologie, UFR SSA.
Université Paris Ouest-Nanterre.
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Books by Matthieu Hély
Cet ouvrage démontre ainsi que la catégorie des "travailleurs associatifs" constitue désormais une fraction du salariat que l’on ne peut plus ignorer. Parce qu’il incarne une forme particulière de service de l’intérêt général, l’emploi associatif représente une alternative de plus en plus sérieuse à la raréfaction des postes de titulaires dans la fonction publique. Ceci vaut en particulier pour les jeunes sortants de formation initiale qui, en d’autres temps, n’auraient éprouvé aucune difficulté pour devenir fonctionnaire. L’explosion du travail associatif ne peut donc être comprise qu’à la condition d’être replacée dans le cadre des recompositions du service public et, plus généralement, de l’ordre économique
Papers by Matthieu Hély
URL : http://www.erudit.org.gate3.inist.fr/revue/lsp/2014/v/n72/index.html
Cet ouvrage démontre ainsi que la catégorie des "travailleurs associatifs" constitue désormais une fraction du salariat que l’on ne peut plus ignorer. Parce qu’il incarne une forme particulière de service de l’intérêt général, l’emploi associatif représente une alternative de plus en plus sérieuse à la raréfaction des postes de titulaires dans la fonction publique. Ceci vaut en particulier pour les jeunes sortants de formation initiale qui, en d’autres temps, n’auraient éprouvé aucune difficulté pour devenir fonctionnaire. L’explosion du travail associatif ne peut donc être comprise qu’à la condition d’être replacée dans le cadre des recompositions du service public et, plus généralement, de l’ordre économique
URL : http://www.erudit.org.gate3.inist.fr/revue/lsp/2014/v/n72/index.html
Les organisations de l'économie sociale et solidaire, dont le développement et le champ d'exercice ont été récemment consacrés par une loi , constituent-elles un « écosystème » plus favorable à la diffusion de pratiques plus soucieuses du « développement professionnel » de leurs salariés ? Plus précisément, l'espace des organisations de l'ESS peut-il incarner une voie d'émancipation à l'hégémonie du « capital humain » comme référentiel des pratiques managériales ? Et si oui, quelles en sont les conditions de possibilité ?
De nombreuses entreprises et coopératives appartiennent au secteur de l’ESS, mais le grand public l’ignore souvent.
L’ESS se définit comme une structure qui privilégie l’intérêt général en créant des emplois durables et de qualité tout en contribuant à la réduction des inégalités. Le secteur de l’ESS regroupe des entreprises dont l’objectif est d’allier une activité économique à une utilité sociale.
Elise Depecker, l’une de nos invités ce soir, nous parlera du projet JeunESS dont elle est à l’origine, qui a pour objectif de promouvoir l’ESS chez les jeunes et de favoriser leur intégration dans les entreprises de ce secteur.
• FÉDÉRATION DES CENTRES SOCIAUX DE SEINE-SAINT-DENIS
• LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT – FOL 93
SANDRINE NICOURD (DIR.)LE TRAVAIL MILITANT RENNES, PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES, 2009, 128 P.
Cet ouvrage propose de sortir d’une description de l’engagement public centrée sur les biographies individuelles, pour réajuster la focale sur les structures organisationnelles qui les encadrent et les régulent. Ce parti pris est annoncé au lecteur dès l’introduction en prenant acte que « les engagements ne sont donc pas dissociables des pratiques situées dans des organisations régulées par des normes, des règles, des interactions » (p.16). En effet, depuis la fin des années 1990, de nombreuses recherches, prenant souvent appui sur la sphère des associations de la loi 1901, ont été consacrées à la question des formes subjectives de l’engagement et du militantisme dans l’espace public. L’ouvrage adopte une perspective proche de celle développée par Frédéric Sawicki et Johanna Siméant dans un article rétrospectif sur les tendances récentes des travaux de sociologie de l’engagement militant. Lesquels relèvent à juste titre à propos de ces derniers qu’« une attention insuffisante a été portée aux effets d’organisation, sinon au travers de la thématique de la ‘professionnalisation’ et des tensions qu’elle induisait. En ce sens, l’ouvrage, en se confrontant à un angle mort des recherches sur l’engagement, entend combler un manque et adopte une perspective analytique centrée autour de la notion de « collectifs d’engagement », mobilisée dès l’introduction par Sandrine Nicourd.
- Editorial (L. Willemez), p.3.
- Économie(s) de la connaissance ? La valeur du savoir dans les sociétés néolibérales, p.5.
- L’économie de la connaissance et la transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche (C. Laval), p.7.
- Universities and the Crisis in Greece : Neo-liberalism in practice ? (S. Koniordos), p.21.
- Les universités grecques comme champ de conflit politique (M. Siotos), p.28.
- Quelques aspects de la gestion néo-libérale dans le système universitaire anglo-saxon (Entretien de C. Coton et R. Pudal avec J.-J. Courtine), p.34.
- Bienvenue à l’Université Idéale (A. Bologna), p.46.
- Les comptes des universités françaises sous la LRU (Entretien avec J. Sinigaglia), p.50.