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John Claude Nattes (1765-1839), aquarelliste anglais
Paru sur Études Héraultaises 1999-2000-2001
Auteurs : Jean-Claude RICHARD et John ALDRED
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
John Claude Nattes (1765-1839),
aquarelliste « anglais »
compagnon de Jean-Marie Amelin (1785-1858),
et Victor Ferdinand de Nattes (1795-1881),
directeur du musée Fabre de Montpellier
(183 7-1881) (I)
par Jean-Claude RICHARD * et John ALDRED **
Le nom propre de Nattes est connu, en Occitanie, comme celui d'une importante famille originaire du
Rouergue dont une branche s'est établie à Saint-Thibéry (Hérault) mais aussi à Béziers (Hérault) et, dans
l'Aude, à Fontcouverte. De cette branche méridionale est issu Victor Ferdinand de Nattes (1795-1881) qui, à
Montpellier, devint par le testament de F-X Fabre, fondateur du Musée, le directeur de cet établissement de 1837
à sa mort en 1881.
Dans l'histoire de l'art de Montpellier au XIXe siècle, le nom de Nattes a été naturellement relié au directeur
du Musée Fabre si bien que de nombreuses œuvres du dessinateur Jean-Marie Amelin (1785-1858) qui furent
réalisées à Montpellier et dans l'Hérault et dont certaines portent, en légende, « en compagnie de Mr Nattes »,
ont été reconnues, par tous les auteurs, comme ayant été exécutées, sur place, par J.-M. Amelin accompagné de
V-F de Nattes, futur directeur du Musée Fabre...
Or, il n'en est rien car le Nattes qui a accompagné J.-M. Amelin n'a rien ci voir avec V-F. de Nattes : il s'agit en
fait de John Claude Nattes (1765-1839), encore peu connu en France aujourd'hui, qui, au cours de plusieurs
séjours, fit de très nombreux dessins à travers la France entière et qui effectua un long séjour à Montpellier en
1821-1822 avant de gagner Lourdes et sa région.
Il était donc utile de faire le point sur ce que l'on savait sur Nattes en Angleterre aujourd'hui, avant de
reconstituer l'histoire, les voyages et de tenter un catalogue partiel de ses œuvres « françaises ».
1. John Claude Nattes (1765 ?-1839) : essai de biographie [J. A.]
John Claude Nattes est un des nombreux artistes itinérants qui, à
la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, ont voyagé en GrandeBretagne et en Europe tout en faisant des dessins et des peintures,
quelquefois sur commande mais toujours dans un but
commercial***. C'est un personnage assez obscur ; aucun portrait
de lui n'a encore été trouvé. On ignore s'il était marié ou pas, on ne
sait rien de sa famille. Il est né probablement vers 1765 au plus tard
et il existe plusieurs suggestions quant à son lieu de naissance,
fondées pour la plupart sur son nom et sur ses associés. Il est
possible qu'il soit né en Angleterre de parents irlandais1 ou bien en
*
**
Directeur de recherche au CNRS, 34150 Saint-Guilhem-leDésert.
Professeur retraité, Eccles. College, Manchester, 54 Maple
Grove, Worsley, Manchester, M 28, 7 FB.
Irlande2, mais récemment il a été suggéré qu'il était né en France car
une famille du nom Nattes existe dans le Midi depuis le Moyen
Age3. La famille Nattes en France était liée de près aux Arts et le
Comte de Nattes a été le premier Directeur véritable du Musée de
Montpellier.
On ne sait rien des premières années de Nattes sauf qu'il a été
l'élève de Hugh Primrose Dean, le peintre paysagiste irlandais, qui
d'après le style de son œuvre était connu comme le « Claude
irlandais ». Dean est mort vers 1784, après avoir perdu le patronage
de Lord Palmerston à cause d'une inconduite quelconque et après
être devenu prêtre méthodiste. Il est évident qu'il a exercé une
influence importante sur le jeune John Claude Nattes et on a même
suggéré que celui-ci a adopté le deuxième prénom « Claude » en
hommage à son mentor.
Les artistes tels que John Claude Nattes ont donné aux gens qui
étaient incapables financièrement ou physiquement de faire le Grand
199
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
… Tour, la possibilité d'avoir un aperçu de la sculpture et des
édifices classiques des capitales et des sites anciens de l'Europe sans
quitter leur foyer. Leurs dessins, leurs gravures et leurs peintures se
vendaient facilement aux voyageurs de salon de l'époque.
John Claude Nattes semble avoir commencé ses voyages à l'âge
de 16 ou 17 ans, probablement en compagnie de H. P. Dean en
Italie. En 1781 et 1782, alors qu'il est domicilié au 41, Charles
Street, Westminster, il expose des peintures de Rome et de ses
environs à la « Royal Academy of Arts » de Londres4.
A partir de cette date, malgré les vicissitudes qu'il connaît plus
tard, il expose très régulièrement à la « Royal Academy ». Il en est
absent seulement deux ans entre 1781 et 1804, et après une
interruption de trois ans, il y expose de nouveau de 1808 à 1812. Sa
dernière contribution est en 18145. Au milieu des années 1780, J. C.
Nattes est de retour en Angleterre, travaillant dans le Sussex, le
Hampshire, le Surrey et à Ambleside dans la région des Lacs.
Gagner sa vie en tant que paysagiste a dû s'avérer difficile car
vers la fin du XVIIIe siècle il fait de la publicité pour son talent
comme maître de dessins et pour sa compétence dans le montage et
l'encadrement des œuvres d'autres artistes. A cette époque
également il achète et vend des gravures. Normalement, il montait
les peintures sur un fond blanc, crème ou vert, bordé d'une ligne
d'or et de plusieurs lignes noires6. Quelquefois, il utilisait un simple
carton de montage noir avec le titre et sa signature en blanc. Sur le
dos des gravures encadrées par lui, figure une étiquette attrayante et
intéressante. En bas on voit une terrasse avec à l'arrière-plan un parc
rempli d'arbres et tout au fond un temple classique. Au-dessus de
l'esquisse est écrit : « Monsieur Nattes, n° 41, Charles Street,
Westminster, élève de Monsieur Dean, informe respectueusement la
Noblesse et la Petite Noblesse qu'il donne des cours à la manière de
ce maître célèbre à prix modique ; il enseigne également la
perspective, essentielle quand on dessine des vues locales. Monsieur
Nattes continue également de décorer les dessins et les gravures de
la façon la plus élégante et possède une méthode supérieure de fixer
ou de relier les dessins à la craie ou au plomb pour empêcher qu'ils
s'effacent7. Il se donne le titre « Monsieur » (en français) dans le
texte anglais - affectation ou preuve possible qu'il est né en France ?
Il a dû être difficile de suivre les traces de Nattes à cette époque
car, entre 1781 et 1808, les listes de la « Royal Academy » lui
donnent sept adresses différentes :
1781
41 Charles Street, Westminster,
1782
2 Parliament Street,
1788
49 South Molton Street,
1795
14 Queen's Buildings, Knightsbridge,
1797
14 Knightsbridge Green,
1797
92 New Bond Street,
1808
23 Welbeck Street.
En 1800, John Claude Nattes était membre d'une société de dessin
qui se réunissait une fois par semaine chez un de ses membres pour
faire du dessin et discuter d'Art. Les membres n'étaient pas riches; ils
prenaient du thé et du porto et mangeaient du pain avec du fromage
par principe, pour éviter toute concurrence dans le menu.
Quelquefois, ils étaient trente ou quarante et, en été, ils faisaient des
excursions à la campagne où ils passaient la journée à dessiner8.
II est possible que ce groupe ait mené à la fondation de l'« Old
Water Colour Society » (Société des Aquarellistes)9 par un groupe de
dix artistes dont Nattes. Chaque membre du groupe représentait un
style différent de peinture et se spécialisait dans un type différent de
sujet. On considérait que John Claude Nattes représentait « la vieille
topographie architecturale ». Entre 1804 et 1807, Monsieur Nattes a
exposé trente-quatre œuvres dans les expositions de la société. L'affiche pour la première exposition donne le nom des artistes qui y
avaient contribué, y compris Nattes qui avait produit plus de deux
cents dessins à vendre au public. Cette exposition a eu lieu le lundi 22
avril 1805 au numéro 20 Lower Brook Street, Bond Street. L'entrée, y
compris le catalogue, coûtait un « shilling »10. Quand une œuvre était
vendue les exposants se partageaient la somme recueillie. Malheureu-
sement, en 1807, on a découvert que John Claude Nattes, pour augmenter sa part de cette somme, avait soumis sous son nom un grand nombre
d'œuvres qui étaient en fait le travail d'autres artistes. Il a été expulsé de
la société en 1807 ! Malgré cela, sa réputation en dehors de Londres et
des cercles artistiques est restée considérable. Comme on l'a déjà dit, en
1808 il exposait de nouveau à la « Royal Academy » de Londres.
En 1805, il avait terminé un livre de paysages écossais intitulé
Scotia Depicta, et, en 1806, un livre intitulé Bath, Illustrations :
vues de la ville d'après des dessins de John Claude Nattes a été
publié à Londres.
Il travaillait aussi à la production de la première partie d'un livre
de dessins de Versailles, Paris et Saint-Denis ainsi qu'un livre de
paysages irlandais qui devait s'appeler Hibernia Depicta pour
accompagner son livre de dessins écossais.
Pendant les premières années du XIXe siècle Nattes a produit un
grand nombre de dessins de nombreuses régions de la GrandeBretagne. Entre 1780 et 1805, Nattes, ainsi que d'autres artistes
topographiques, a contribué à une collection en quatre volumes de
croquis du Lincolnshire et des environs, sous la direction de Sir
Joseph Banks, naturaliste célèbre et président de la « Royal
Society »11. Il existe également à Lincoln une collection de quatorze
cents aquarelles et dessins au crayon dont la plupart sont de Nattes,
entre 1780 et 1805. Ces œuvres représentent des églises, des
châteaux et des ruines romaines dans le Lincolnshire.
En 1807 John Claude Nattes a visité Worsley dans le Lancashire à
l'ouest de Manchester, célèbre par le canal révolutionnaire du duc de
Bridgewater. Ce canal, avec les bâtiments et les ponts qui y sont associés, a fait l'objet d'une série de croquis. La nature banale de quelquesuns des sujets qu'il a esquissés, par exemple, une longue série de
ponts de canal ordinaires, semble suggérer qu'on lui avait demandé
d'illustrer les travaux pour les « Bridgewater Trustees » (conseil d'administration) mais malheureusement on n'en a trouvé aucune preuve
jusqu'ici. Les croquis de Nattes sont annotés de références quant à la
couleur des matériaux de la toiture, de la pierre de construction, etc.,
en vue de faire des aquarelles en couleurs à partir des esquisses. On
n'a jamais trouvé de toile achevée des croquis de Worsley.
En 1809 John Claude Nattes se trouvait dans la région de
Barnsley dans le Yorkshire où entre le 11 et 26 août il a produit un
carnet de croquis contenant au moins cinquante-quatre esquisses
intitulé « Vues de la Nature ». Environ quarante des croquis de cette
collection sont effectués à l'encre, au crayon et au lavis en sépia, ce qui
est typique de cet artiste. Les sujets comprennent paysages, mines de
charbon, usines et carrières de pierre de Barnsley et de ses environs.
En 1805 John Claude Nattes a fait la première d'une série de
visites à Stowe Park dans le Buckinghamshire où résidait à cette
époque-là, le marquis de Buckingham. Il y est retourné en 1807 et
en 1809, entre ses visites à Worsley, à Barnsley et à d'autres parties
du pays. Pendant son séjour à Stowe, il a produit de nombreux
dessins de la maison et du parc à l'encre, à la craie et au lavis, son
style habituel. En août 1805. Nattes était à Stowe lors de la visite du
prince de Galles, mais aucun document ne relate que les deux
hommes se soient rencontrés.
Parmi les autres visiteurs figuraient les sœurs Wynne dont la
cadette, Harriet, est devenue une très bonne amie de Mary, la fille
de lord et lady Buckingham. Le journal intime de Harriet contient
quelques-unes des très rares allusions contemporaines à l'artiste,
dont voici une sélection :
« A midi nous nous sommes réunis au Temple de Vénus pour
regarder dessiner Monsieur Nattes. C'est un très bon artiste et il
dessine très bien les paysages ».
Le lendemain le journal continue
« A midi nous sommes allées dessiner avec Monsieur Nattes et nous
lui avons chanté pendant qu'il dessinait ».
On ignore ce que Nattes pensait de leur chant, mais le fait qu'il
ait inclus la silhouette de deux jeunes dames dans certains de ses
dessins prouve que leur présence ne le gênait pas. La collection de
200
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
… dessins qu'il a fait à Stowe a été vendue chez Sotheby à Londres
en 1849 pour trente livres sterling. En 1980, elle a été remise en
vente pour £ 40 000. C'est le Buckinghamshire County Museum qui
l'a achetée finalement avec l'aide financière du Victoria and Albert
Museum du National Heritage Fund anglais et d'anciens élèves de la
Stowe School12.
Après son départ de Stowe on connaissait très peu de choses sur
les mouvements de John Claude Nattes avant 1820. Entre 1820 et
1822 il a passé beaucoup de temps en France. Après 1792,
l'Angleterre était en guerre avec la France, sauf pendant la brève
Paix d'Amiens (25 mars 1802), jusqu'en 1815. Visiter la France
pendant cette période aurait donc été presque impossible sauf si
Nattes était réellement français. Il semble que sa première visite en
France a eu lieu en 1802.
Ses dessins montrent que, lors de son deuxième séjour en
France en 1820, il s'est arrêté à Lyon, à Grenoble, à Montpellier, à
Toulouse et dans certaines parties de la Provence.
En 1822 Nattes, alors âgé d'au moins soixante ans, a visité les
stations thermales des Pyrénées. On ne sait pas s'il y est allé pour
des raisons de santé ou uniquement pour faire des esquisses qu'il
pourrait vendre plus tard en Angleterre. Il est probable qu'il y est
allé avec ces deux idées en tête. Un album de dessins le trouve en
train de faire des esquisses à Saint-Gaudens, à Saint-Bertrand, à
Tarbes, à Pau et à Bagnères-de-Bigorre entre avril et juillet 1822.
A Bagnères-de-Bigorre, il a fait une cure qui a duré au moins
vingt et un jours et qui était épuisante. C'est à cette prétendue
« Athènes du Nord » qu'il a fait des esquisses des Bains et de son
logement, entre autres. Entre le 29 juin et le 29 juillet 1822, Nattes a
continué de faire des esquisses dans les Hautes-Pyrénées, visitant
Lourdes, Pierrefitte, Cauterets, Gavarnie et Barèges. Il fait une
deuxième cure à Cauterets le 30 juin et deux semaines plus tard, il
arrive à Gavarnie où, probablement par pure lassitude, il admet que
son esquisse du Cirque de Gavarnie a été faite « d'après un croquis
de M. Hardy ». Avant que Lourdes ne devienne un lieu de
pèlerinage, peu de visiteurs anglais se rendaient dans cette région
des Pyrénées où il était très difficile de voyager. M. Hardy était un
artiste lui aussi et le compagnon de voyage de John Claude Nattes
pendant au moins une partie de ses périples pyrénéens. Plus d'une
centaine de ses esquisses d'églises, de châteaux, de ponts, de
moulins, de fontaines et de places de villages et de villes font
maintenant partie de la collection du Musée Pyrénéen de Lourdes13.
A partir de 1822 on ne sait pas grand-chose sur les mouvements
de Nattes : on croyait qu'il était mort en 1822, peu après son retour
en Angleterre. Récemment, cependant, sept dessins de vues de
Hastings dans le Kent, signés John Claude Nattes et datés 1836, ont
été découverts et l'on sait maintenant qu'il est mort le 7 septembre
1839. Il est décédé à l'auberge, la City of London Inn, dans la
paroisse de St-Mary à Douvres, dans le Kent, et a été enterré le 14
septembre au cimetière de Cowgate, maintenant fermé et
abandonné.
Son certificat de décès donne comme âge « 75 ans environ »,
comme travail « gentleman » et comme cause de mort « mort
naturelle ». Des avis de décès ont paru dans le « Gentleman's
Magazine » et dans quelques journaux également.
Il est difficile de se faire une opinion impartiale du talent
artistique de John Claude Nattes. Il n'y a aucun doute qu'il a été l'un
des premiers aquarellistes anglais et qu'à l'époque où il travaillait il
a joui d'une popularité assez grande et d'une certaine notoriété aussi.
Les critiques modernes ont tendance à condamner d'emblée ses
talents. On a décrit son style dans Scotia Depicta comme « naïf
jusqu'au dépouillement » et « sans talent là où il essaie des
techniques plus compliquées »14. Le Dictionar-y of National
Biography écarte ses efforts ainsi : « il y a peu de mérite artistique
dans son œuvre »15. D'autres critiques ont jugé son travail comme
« teinte plate, faible et médiocre »16 ou l'ont décrit comme étant
« d'un dépouillement grossier de touche qui est typique mais pas
souvent attrayant »17. Cependant, d'autres affirment que « la façon
dont il colore ses dessins doit faire de lui l'un des premiers
aquarellistes d'Angleterre mais certainement pas le meilleur ».
En conclusion, on peut dire sans parti pris que John Claude
Nattes, malgré ses défauts techniques et artistiques, était un membre
consciencieux, prolifique et important de l'École Anglaise d'Artistes
Topographiques qui, d'une époque qui précède l'invention de la
photographie, nous a laissé un vaste héritage architectural et
archéologique illustrant des paysages de Grande-Bretagne et de
certaines parties de l'Europe occidentale qui ont, souvent, disparu.
2. Jean-Marie Amelin (1785-1858), essai de bio-bibliographie [J.-Cl. R.]
Encore moins connu que J.-Cl. Nattes18, Jean-Marie Amelin
doit sa notoriété montpelliéraine et héraultaise aux 2 476 dessins
qui, devenus la propriété du docteur Auguste-César Fages (17961877), ont été légués par ce dernier à la Bibliothèque municipale de
Montpellier19. Ces dessins constituent onze grands albums dans
lesquels ont été regroupées, selon un classement topographique, les
œuvres quelle qu'en soit la nature et le support, et sont réunies, en
nombre variable, sur les planches20 : 1. Montpellier ville (230
œuvres), 2. Montpellier ville et faubourgs (224), 3. Vues de
l'Hérault (275), 4. Montpellier, 2e canton (282), 5. Montpellier, 3e
canton (185), 6. Cantons de Mèze, Sète, Frontignan, Mauguio,
Lunel (180), 7. Cantons de Castries, Claret, Ganges (213), 8.
Cantons d'Aniane, les Matelles, Saint-Martin-deLondres (247), 9.
Béziers et Saint-Pons (182), 10. Lodève, Gignac, Clermontl'Hérault (178), 11. France (243) et Algérie (38), soit 2 476 œuvres,
entre 1818 et 1849, dont 2 438 pour la France et 38 pour l'Algérie :
l'Hérault est concerné par 2 195 documents21 (Fig. 1).
nous a conduits à nous interroger sur l'existence d'œuvres
conservées ailleurs et qui présenteraient un achèvement certain22.
En l'absence de celles-ci, il restera très difficile d'apprécier
objectivement les qualités artistiques de J.-M. Amelin.
En réalité, ce vaste ensemble est un « fonds d'atelier composé
d'œuvres à différents stades de leur réalisation mais qui ne sont ni
réellement terminées, pour la plupart, ni signées. Cette observation
Enfin, avant 1827 et jusqu'en 1843, J.-M. Amelin rédigea un
Tableau de l'Hérault28 qui est conservé manuscrit avec ses 1 531
pages de textes et quelques dessins au trait.
Les dessins de J.-M. Amelin devaient constituer un complément
au Guide de 1827 qui n'offrait qu'une douzaine de vues et une carte du
département de l'Hérault23. Le projet d'un Atlas de vues pittoresques
du département de l'Hérault nous est connu par un prospectus qui ne
porte pas de date une centaine de livraisons, avec parution mensuelle,
chacune se composant de quatre vues (18 x 24 cm), une par arrondissement. En réalité, nous n'en savons pas davantage et il est probable
que les souscripteurs n'ont pas répondu pour permettre l'édition (Fig. 2).
Pour en terminer sur les œuvres de J.-M. Amelin, il convient de
citer un Plan de Montpellier24 quelques vues dans un nouveau
Guide de l'Hérault25, un Indicateur de Montpellier26 et des
Considérations sur les levers topographiques27 (Fig. 3).
201
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
Figure 1. - J.-M. Amelin (1785-1858) : Porte du Peyrou vue de l'intérieur en direction de la promenade
(signé, sans date) © Collection particulière, Montpellier.
Figure 2. - Bon de souscription
de l'Atlas des vues pittoresques
du département de l'Hérault
(sans date) de J.-M. Amelin
(1785-1858).
Figure 3. - Exemplaire dédicacé
à l'abbé Flottes par J-M. Amelin
(1785-1858) (Bibliothèque
Municipale Centrale de
Montpellier) : « Pour Monsieur
l'abbé Flottes, professeur de
philosophie d la faculté des
lettres de Montpellier.
Témoignage d'estime profonde
et de franche amitié. Amelin »
(1842).
202
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
L'œuvre de J.-M. Amelin présente donc un caractère
d'inachèvement mais les éléments actuellement conservés et connus
montrent toute la richesse et l'intérêt artistique et archéologique.
qu'autrefois ». Le 23 décembre 1851, le dossier parvient au ministre
de la Guerre et la liquidation est fixée, par décret présidentiel du 19
janvier 1852, à 2 133 francs31. Après le décès d'Amelin, le 27
septembre 1858 à Paris, la moitié de la pension est normalement
reversée sur sa veuve qui réside alors à Lyon.
Sur la vie même de J.-M. Amelin, nous avons peu de
renseignements. Il est né à Versailles le 10 août 1785 et, grâce à ses
compétences en dessin - mais nous ignorons où et comment il a été
formé - il parvient à un poste de professeur de dessin à l'école
régimentaire du Génie à Montpellier29. Par les documents de son
dossier de pension civile30, nous savons qu'il fut d'abord employé à
la galerie des plans-reliefs comme artiste et peintre à la confection
du plan-relief de la Spezzia (17 novembre au 31 décembre 1811),
puis professeur de dessin à l'école régimentaire du Génie à
Alexandrie (Piémont) (1er mai 1812), puis à Grenoble (9 mai 1814),
à Lyon, avec le dépôt du 3e régiment du Génie (7 juin 1815), à La
Rochelle (20 juillet 1815) et, enfin, à Montpellier (7 juin 1816) où il
restera jusqu'à sa retraite qui lui est accordée le 23 décembre 1851.
Le 22 avril 1847, il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur.
Sa vie familiale reste encore pleine d'incertitudes. Il avait
épousé à Montpellier, le 14 août 1820, Renée-Charlotte-Marie
Frémont32 qui lui donna quatre enfants33. A Montpellier, il est
possible de suivre leurs déplacements qui les firent changer de
domicile une dizaine de fois. Certains dessins des albums soit par la
scène représentée soit par les légendes qui signalent la présence de
membres de la famille, complètent le peu que nous savons34.
Donc Jean-Marie Amelin et sa famille sont montpelliérains
durant près de quarante ans35 et leurs relations semblent être celles
du milieu professionnel. L'activité de dessinateur des paysages et
des rues de l'Hérault est extraprofessionnelle (dans de très
nombreux cas, elle se déroule les dimanches et périodes de fêtes ou
de vacances) et, dans ce cadre-là, J.-M. Amelin a pu nouer des
relations avec d'autres artistes ou avec des amateurs d'art très
éclairés comme Montpellier en possédait durant cette première
moitié du XIXe siècle36. L'œuvre écrite d'Amelin n'a été que très
partiellement imprimée et son projet le plus cher - un ouvrage
réunissant texte et illustrations sur l'ensemble de l'Hérault - n'a
jamais paru. Nous n'avons aucune trace d'une exposition qu'il aurait
pu faire à Montpellier.
Le 17 octobre 1850, l'Inspecteur général rédige un rapport
favorable mais, le 29 septembre suivant, un rapport du lieutenantcolonel commandant l'École régimentaire est tout à fait défavorable
car des plaintes ont été déposées à l'intérieur de l'école contre J.-M.
Amelin qui ne cesse d'emprunter de l'argent à ses collègues et oublie
de le rendre ! Une demande de mise à la retraite est exprimée, validée
par le colonel commandant le 1er régiment du Génie qui ajoute « Ses
facultés comme dessinateur et professeur ne sont plus les mêmes
3. Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881) : essai de biographie [J.-Cl. R.]
La famille de Nattes est originaire du Rouergue elle remonte à Bernard de Nattes qui, en 1369, lors de l'occupation anglaise de la
Guyenne, soumit le Rouergue à Charles V37. Une de ses branches vint s'installer dans l'Hérault à Saint-Thibéry et Béziers. Le tableau
généalogique sommaire et partiel de la branche qui a donné naissance à Victor-Ferdinand est le suivant38 :
Claude de Nattes X 1641 Marguerite de Crouzat (à Saint-Thibéry)
Jean de Nattes (1646-1704) (né à Saint-Thibéry) X 1675 Catherine de Court
François de Nattes (1666-1727) X 1712 Henriette de Bonnavent de Beaumevieille
Pierre-Henri de Nattes (1719-1807) X 1759 Gabrielle de Gayon
Pierre-Béranger de Nattes (1763-1849)
né à Saint-Thibéry,
décédé à Fontcouverte
X 1793 (?) Élizabeth
de Carrion-Nizas
Victor-Ferdinand de Nattes
(1795-1881)
X 1824 Marie-Françoise Lavit
(1806-1876)
Pierre-Marie-Béranger
de Nattes (1829-?)
Dominique de Nattes (1721-177
X 1749 Jeanne de Beaumevielle
Claude
(1751- ?)
Gabriel-François-Béranger
de Nattes (1796-1865)
X Marie Thérèse Poitevin
du Bousquet
Fanny-Louise-Marie
(1825-1825)
Marie-Victorine-Louise
(1826- ?)
203
Marie-JeanneVictoire-Gabrielle
(1831- ?)
X 1856 E. Baron
d'Uston
de Villereglan
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
Figure 4. - Portrait présumé du comte Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881) par F.-X. Fabre, 1832 © Musée des Augustins, Toulouse.
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On remarquera que le prénom Claude apparaît deux fois, au
début du XVIIe siècle et au milieu du XVIIIe siècle : nous savons
que le second a eu une carrière militaire et qu'il avait épousé, en
1784, Antoinette de Maurin de Brignac39.
Pierre-Béranger (1763-1849), formé aux collèges de la Flèche et
de Sorèze (1776-1779) a eu une carrière militaire de 1789 au 18
brumaire. Il devint conseiller général de l'Aude, député (1802-1805)
puis maire de Fontcouverte. Il était à la tête d'une grande fortune (en
1811 il est le 18e le plus imposé de l'Aude) et il avait épousé Elizabeth
de Carrion-Nisas, d'une famille très connue en Languedoc40.
De ce mariage sont issus deux enfants Victor-Ferdinand (17951881) et Gabriel (1796-1865)41 qui, l'un et l'autre nés à Béziers,
auront une éducation commune : en 1811-1813, ils sont élèves au
collège de Sorèze42.
D'après le dossier conservé aux Archives de l'Armée, VictorFerdinand est entré aux mousquetaires gris le 6 juillet 181443 et il en a
été licencié le 31 décembre 1815. Le 27 septembre 1816, son père, le
marquis de Nattes, écrit au ministre de la Guerre pour une « demande
de l'emploi d'aide de camp près le lieutenant général baron d'Arnaud,
commandant de l'Hôtel royal des Invalides, pour le comte VictorFerdinand de Nattes ex-mousquetaire gris, lieutenant de cavalerie ».
Victor-Ferdinand de Nattes va occuper peu de temps ces
fonctions car il ne semble pas disposer d'une bonne santé le 17 août
1818 il présente sa démission qui est acceptée par le ministre le 21
novembre 1818. Il se retire alors à Béziers et Fontcouverte : il a
vingt-trois ans.
C'est seulement le 8 septembre 1824, d'après nos sources
actuelles, que Victor-Ferdinand de Nattes est à Montpellier pour se
marier avec Marie-Françoise-Eugénie-Charlotte-Elais Lavit, qui a
dix-huit ans44 : le couple s'installe dans la maison Daumas, rue des
Étuves, jusqu'en 1831, année où ils iront dans la maison Verdier,
rue du Petit-Saint-Jean.
De ce mariage naîtront quatre enfants, Fanny (1825, décédée
peu après sa naissance), Marie (1826- ?), Pierre (1829- ?) et MarieGabrielle (1831- ?). Nous ignorons presque tout de la vie de Nattes
entre 1824 et 1837 ; nous connaissons, cependant, ses liens avec F.X. Fabre (1766-1837)45 qui est l'auteur, en 1832, d'un portrait qui
est supposé représenter Victor-Ferdinand46 (Fig. 4).
On sait que le baron F.-X. Fabre avait fait don, en 1825, de sa
collection d'œuvres d'art à la ville de Montpellier. A partir de 1832,
les relations entre Fabre et Victor-Ferdinand de Nattes semblent
devenir plus étroites si bien qu'on évoque la possibilité, pour ce
dernier, d'avoir assuré la direction du Musée dès 1835. Le 16 mars
1837, Fabre modifie son testament du 10 mars 1835 en y ajoutant une
condition formelle : la nomination de Victor-Ferdinand de Nattes
comme directeur du musée jusqu'à sa mort A défaut, tout le legs
devrait être remis à Victor-Ferdinand qui en deviendrait ainsi le seul
propriétaire !
Toute la suite de la vie de Victor-Ferdinand de Nattes sera
marquée par ses relations difficiles et de plus en plus dégradées avec
les municipalités successives de Montpellier47. Le directeur du Musée
réside à Montpellier puis à Paris et il s'occupera de loin du Musée tout
en restant très ferme sur les prérogatives que Fabre avait fixées en
1837 et qu'il défendra, y compris devant la justice dans un procès...
qu'il perdra (1844). En réalité, comme Fabre l'exerçait, VictorFerdinand de Nattes a tenu à se situer dans la même ligne d'un pouvoir quasi absolu sur l'ensemble des biens et des personnels qui servaient cette institution qu'était le Musée. Toute intervention des municipalités pour fixer telle utilisation ou changement ou bien pour telle
nomination ou exclusion a trouvé le directeur en opposition formelle.
C'est lors d'un voyage à Marseille avec son fils et son gendre E.
d'Uston, que Victor-Ferdinand de Nattes décédera le 10 décembre 1881.
Il convient de conclure maintenant sur le point précis des
relations de Victor-Ferdinand de Nattes avec J.-M. Amelin. Aucun
document écrit, à notre connaisance, ne permet de les envisager
bien que, dans une ville de l'importance de Montpellier durant la
première moitié du XIXe siècle, des relations pouvaient se nouer
entre des personnes attentives aux arts, même si, ce qui est le cas
ici, les milieux sociaux étaient très différents.
Mais le nom de Nattes a été associé à celui d'Amelin lorsque
l'examen des dessins a montré que les légendes comportaient
souvent soit le mot (Nattes) soit une formule comme « croqué en la
compagnie de M. Nattes » et jusqu'à aujourd'hui on a identifié ce
nom avec celui du futur directeur du Musée Fabre. L'examen
attentif et le catalogue de M.-F. Roudier en 1987, comme sa
monographie de V.-F. de Nattes en 198648 donnaient ce résultat et
s'en servaient, en quelque sorte, comme un témoignage du goût pour
l'art du futur directeur. Cette identification se retrouve aujourd'hui
dans toutes les études, inédites ou publiées, et il nous a donc paru
nécessaire d'exposer notre point de vue selon lequel le Nattes des
dessins d'Amelin n'est pas le vicomte Victor-Ferdinand de Nattes
4. De Victor-Ferdinand de Nattes à John-Claude Nattes [J.-Cl. R.]
C'est parmi les fiches réalisées par Émile Bonnet (1863-1942)
pour un Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art que nous avons
découvert l'existence de l'artiste anglais John-Claude Nattes50 pour
lequel la fiche suivante avait été rédigée : « Nattes (John Claude),
dessinateur et aquarelliste, Montpellier, XIXe siècle. Né vers 1765,
mort à Londres en 1822, élève de Hugh Dean. Ce paysagiste qui jouit
en Angleterre d'une très légitime réputation, vint dans le Midi de la
France où il séjourna durant les dernières années de sa vie. Il habita
notamment Montpellier et en profita pour dessiner et peindre un grand
nombre de paysages des environs. La Société archéologique de
Montpellier en possède quelques-uns. Ils paraissent avoir appartenu à
un recueil formé par l'auteur sous le titre : 149 sketches of Grenoble,
Montpellier, etc., by J-C. Nattes, 182151 ».
Dans le cadre de nos recherches sur les sites de Maguelone,
Castelnau-le-Lez et Saint-Guilhem-le-Désert52, nous avions remarqué,
depuis longtemps, que certains dessins de J.-M. Amelin étaient
légendés en évoquant la présence de M. Nattes. Nous avons pu
accéder aux six dessins conservés par la Société archéologique de
Montpellier53 et, durant l'été 1995, procéder à un examen complet des
2 476 dessins d'Amelin conservés à la Bibliothèque municipale de
Montpellier54 afin de contrôler les légendes, les dates, et d'établir,
avec le plus de probabilité possible, les bornes du séjour de JohnClaude Nattes dans l'Hérault Par ailleurs, nous avons essayé aussi de
fixer plus largement, le séjour de Nattes dans la moitié Sud de la
France et de recenser les œuvres inédites ou publiées aux lieux où
elles ont été réalisées ou en Angleterre pour les mêmes régions56. Il
est clair que le catalogue général de l'œuvre de John-Claude Nattes
permettra de préciser les divers séjours que l'artiste a faits en France57
et les itinéraires qu'il a suivis. On peut déjà retenir, pour la période qui
nous intéresse, la France du Nord en 1819, le Sud-Est en 1819-1820
de Lyon à la Côte d'Azur, et en 1821-1822 de Grenoble aux Pyrénées
en passant par Montpellier. Enfin, en 1829, John-Claude Nattes est
présent à Avignon et à Montpellier58.
205
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
L'itinéraire de J.-CI. Nattes dans la France du Sud et à
Montpellier peut être reconstitué à partir des œuvres (légendées et
datées par lui, en français), qui sont conservées dans des collections
publiques et privées (annexes I et II).
A Lyon59, les dessins vont d'octobre 1820 au 4 janvier 1821 et
nous avons ensuite des œuvres, à Grenoble60 de septembre à octobre
1821. Il nous manque donc actuellement des œuvres entre janvier et
septembre 1821 dont on peut penser qu'elles se situaient dans la
même région, sous bénéfice d'inventaire. Ces dernières œuvres
concernent Grenoble même et quelques communes voisines.
C'est par un très long séjour à Montpellier que J.-CI. Nattes va
occuper son temps entre des dates extrêmes qui vont du 22 octobre
1821 au 27 mars 1822, soit plus de cinq mois à parcourir la ville
mais aussi les environs dans les arrondissements de Montpellier, de
Lodève et d'une partie de celui du Vigan (Gard) - mais pas les
arrondissements de Béziers et Saint-Pons, semble-t-il - seul ou en
compagnie de J.-M. Amelin. Nous possédons pour établir ce long
séjour quatre sources de renseignements.
Ce sont tout d'abord, à Montpellier61, six dessins de la Société
archéologique de Montpellier (Fig. 5, 7-11) qui concernent
Montpellier (n° 73 du 22 octobre 1821 et n° 143 du 12 novembre
1821), Villeneuve-lès-Maguelonne (nos 103 et 108 du 2 novembre
1821), Mireval (n° 111 du 4 novembre 1821) et Castelnau-le-Lez
(n° 119 du 6 novembre 1821), et une douzaine d'autres conservés
dans une collection privée62 qui illustrent Montpellier et sont datés
entre le 19 octobre et le 11 novembre 1821.
C'est à Montpellier le très vaste ensemble de dessins de J.-M.
Amelin qui offre, sous de simples mentions en légendes (« Nattes »,
« M. Nattes », « croqué en la compagnie de M. Nattes ») (Fig. 6),
les plus nombreux témoignages entre le 26 octobre 1821 (Amelin,
vol. VI, n° 93) et le 27 mars 1822 (Amelin I, n° 48, avec cette
précision : « dernière séance avec M. Nattes »)63.
Cette présence montpelliéraine de Nattes est aussi attestée par
des œuvres conservées actuellement en Angleterre à Londres64 et à
Windsor. Par un album de Windsor nous connaissons l'activité de
l'artiste entre la mi-novembre 1821 et le 9 janvier 1822, suite directe
des œuvres que nous venons de signaler65.
C'est de Lourdes que nous est venue, grâce à deux albums du
Musée Pyrénéen 66 (Fig. 7), l'attestation de la présence de Nattes,
encore à Montpellier le 27 mars, de Saint-Gaudens, le 28 avril 1822, à
Bagnères-de-Bigorre le 28 juin 1822 et de Lourdes, le 29 juin 1822 à
Cauterets, le 29 juillet 182267. L'œuvre de Nattes en France prend
donc une extension inespérée et le place en bonne position parmi les
dessinateurs du début du XIXe siècle. On dispose donc maintenant de
plusieurs centaines de dessins de Montpellier et de l'Hérault, réalisés
sur place en 1821-1822, dont il conviendrait maintenant de rédiger un
catalogue scientifique détaillé68.
Mais ce premier séjour à Montpellier a été
suivi d'un second séjour dont la date, 1829, ne
laissait pas de poser problème jusqu'à maintenant
puisque le décès de Nattes était fixé à 1822 le
report à 1839 permet donc aujourd'hui de prendre
en compte les œuvres de cette année-là. Dans
l'état actuel de notre documentation, nous
pouvons envisager ce second séjour en nous
fondant sur deux sources :
D'une part, dans les dessins d'Amelin, nous
retrouvons l'inscription traditionnelle « croqué en
la compagnie de M. Nattes » depuis le 1er mai
1829 (Amelin III, n° 98) jusqu'au 10 juin 1829
(Amelin II, n° 133) à Montpellier.
Mais nous connaissons aussi ce séjour dans le
Sud de la France grâce à un album de la
Bibliothèque municipale d'Avignon qui contient
des vues d'Avignon, d'Orange et du Vaucluse
pour les années 1828 et 182969.
*
* *
L'œuvre de John-Claude Nattes en France
(annexes I et II) couvre donc une période de près
de trente ans et représente plusieurs centaines de
dessins dont les recherches que nous venons
d'exposer ont permis de retrouver l'existence. C'est
aux historiens de l'art en Angleterre et en France
qu'il revient de se pencher sur l'ensemble de cette
production afin de constituer un véritable corpus
de cet artiste qui facilitera l'attribution d'une place
de qualité dans l'art pictural du premier tiers du
XIXe siècle, à John-Claude Nattes.
Figure 7. - J-C. Nattes (1765-1839) « Près le
Séminaire, Montpellier, 12 novembre 1821. 143 »
© Société archéologique de Montpellier (SA 1324).
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Figure 5. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Aqueduc à Montpellier le
22.8bre.1821. 73 » © Société archéologique de Montpellier (SA 1327).
Figure 6. - J.-M. Amelin (1785-1858) (vol. I n° 75) : « Près la
brasserie du Peyrou ; croqué en la compagnie de M. Nattes le 8
mars 1822 (ret[ouché] le 16 décembre 1836) » © Bibliothèque
Municipale centrale de Montpellier.
Figure 8. - J.-C Nattes (1765-1839) : « Partie de Villeneuve sur la route de Montpellier aux salines le
29bre.1821. 103 » © Société archéologique de Montpellier (SA 13-29).
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Figure 9. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Villeneuve près de Montpellier le 2.9bre.1821. 108 » © Société archéologique de
Montpellier (SA 13-28).
Figure 10. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Porte du village de Mireval près de Monipellier le 4.9bre.1 921. 111 » © Société
archéologique de Montpellier (SA 13-26).
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Figure 11. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Église de Castelnau, 6 novembre 1821. 119 ». © Société archéologique de Montpellier (SA 13-25).
Notes
Ces notes ont été rédigées pour servir d'introduction à un commentaire
historique de dessins réalisés à Worsley (Lancashire) en 1807 par J.-Cl.
Nattes. Nous tenons à remercier les nombreux bibliothèques et musées qui
nous ont apporté leur concours, en particulier, M. Adrian Flood (Camden
Local Studies and Archive Centre, London), et la Bibliothèque Régionale du
Buckinghamshire qui nous ont permis de citer des passages de leur livre sur
Nattes à Stowe. Ma fille, Jillian M. Aldred B. A., P.G.C.E., professeur de
français à l'Université de Salford, a bien voulu assurer la traduction de notre
étude en français : nous lui en sommes très reconnaissants.
1.
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6.
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8.
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10.
11.
12.
13.
Water Colour Painting in Britain, The Victorian Period, Martin
Hardie. Pub. B.T. Batsford Ltd., vol. II, p. 133.
M. Hardie, op. cit., vol. II, p. 140.
Cf. infra, Jean-Claude Richard.
La Royal Academy of Arts, fondée par le roi George III à Londres en
1768, pour encourager la peinture, la sculpture et l'architecture, existe
encore aujourd'hui.
A Complete Dictionary of Contributors and their work from its
Foundation in 1769 to 1904, Royal Academy of Arts, A. Graves,
F.S.A., Kingsmead Reprints, 1970, vol. III, p. 343, 344, 345.
Early English Watercolours, Iola A. Williams, Pub. The Connoisseur,
London, 1952, p. 223.
I. A. Williams, op. cit., p. 223.
M. Hardie, op. cit., vol. II, p. 140.
History of the Old Watercolour Society, J. L. Roget, Longmans Green,
1891, p. 175.
A History of British Watercolours, H. M. Cundall, B. T. Batsford Ltd.,
1929, p. 39.
La Royal Society, société des sciences la plus ancienne de GrandeBretagne, fondée en 1645, est toujours importante aujourd'hui.
Drawings of Stowe by J.-C. Nattes, G. N. Gowing & G. B. Clarke,
Buckinghamshire County Museum, 1983, p. 3 et 4.
Le Voyage aux Pyrénées de John Claude Nattes (26 avril- 29 juillet
1822), Michèle Heng, Mémoires de la Société Archéologique du Midi
de la France, LV, 1995, p. 163 et pages suivantes.
14. Dictionary of British Landscape Painters, Col. M. H. Grant, pub. F.
Lewis, 1952, p. 136.
15. Dictionary of National Biography, Angleterre, vol. 14, p. 124 et 125.
16. A Dictionar, of Artists of the English School, Samuel Redgrave 1896,
Kingsmead Reprints, p. 132.
17. I. A. Williams, op. cit., p. 223.
18. Si Nattes figure bien dans le Dictionnaire de Bénézit, édition de 1939,
3, p. 346 et édition de 2000, 10, p. 109, il n'en est pas de même pour J.M. Amelin.
19. Les dons et legs du docteur Fages, entre 1872 et 1877, ont été très
importants et font l'objet de nombreux documents descriptifs conservés
aux archives municipales de Montpellier (2R2, D 7/1). Nous remercions
Mme D. Salles-Calvayrac des renseignements à ce sujet qu'elle a bien
voulu nous donner en 1995. Les albums d'Amelin sont toujours
conservés à la Bibliothèque municipale centrale de Montpellier.
20. Les albums ont pour titre : Atlas de vues pittoresques du département
de l'Hérault pouvant servir de complément au Guide du Voyageur
dans le département.
21. Nous avons personnellement examiné la totalité de ces œuvres durant
l'été 1995 et pu ainsi corriger le catalogue (qui fait suite à un inventaire
manuscrit établi par le Service régional de l'Inventaire général) de
Marie Roudier (1987) pour ce qui concerne les dates et les légendes. Il
est clair qu'un catalogue détaillé et complet reste à établir et à publier.
22. Durant l'été 1994 s'est présenté chez plusieurs antiquaires de
Montpellier une personne résidant alors à Lille (W1.V) qui négociait
des planches d'un album démantelé concernant Montpellier et sa
région et qui, selon le vendeur, n'était qu'un des albums dont il
disposait et qui proviendraient d'une fille d'Amelin qui aurait résidé à
l'étranger (la Pologne a été citée). Ces œuvres, signées Amelin et
terminées, ont donc été cédées et acquises par des particuliers ou
revendues ultérieurement. Il n'a pas été possible de retrouver le
vendeur et d'en savoir plus sur ces albums, leur provenance, leur
dispersion et, depuis 1994, aucune autre information ne nous est
parvenue à ce sujet quelle qu'en soit l'origine.
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Guide du voyageur dans le département de l'Hérault ou esquisse d'un
tableau historique, pittoresque, statistique et commercial de ce
département, orné de douze vues et d'une carte générale, par J.-M.
Amelin, professeur de dessin à l'école royale du Génie de Montpellier,
Paris, Montpellier, 1827 (imprimé chez Auguste Ricard, lithographie de
E. Moquin et compagnie à Montpellier). L'ouvrage est dédié « à mon ami
Eugène Bertin, docteur agrégé de la faculté de médecine de
Montpellier ». Ce volume était, comme l'écrit son auteur, un extrait d'un
ouvrage en préparation (cf. infra Tableau statistique...) et a été réalisé
entre 1821 et 1827 (X-586p-lp errata et une carte hors texte). Les douze
vues (« dessinées sur pierre par l'auteur ») hors texte (en plus de la
vignette de la page de titre qui représente l'Arc de triomphe, vue de la rue
Foch vers le Peyrou) sont les Suivantes : [1] Ruines du couvent et du
château Géant à Saint-Guilhem (entre les p. 44 et 45), [2] Aqueduc de
Castries (56/57), [3] Vue prise du fond de la grotte des Demoiselles
(118/119), [4] Château de la Roquette (156/157), [5] Cathédrale saintPierre et l'École de médecine (224/225), [6] Vue du village de Montferrier
(298/299), [7] Rochers de l'Orque [Saint-Geniès-de-Varensal] (382/383),
[8] Clocher du cimetière de Puissalicon (438/439), [9] Le chemin de
l'Escalette (450/451), [10] Vue de la ville de Lodève (504/505), [11] Pont
du Verdier [Colombières-sur-Orb] (524/525), [12] Grotte de la Coquille
[Cesseras] (538/539), toutes au format du livre (9 x 13,5 cm) et une carte
du département de l'Hérault indiquant les Gisemens des volcans, des
mines et carrières et le tracé de la voie romaine, hors texte (format hors
tout 23,5 cm x 24,5) ; les 7 couleurs distinguent les terrains géologiques.
Dès 1828, le guide avait fait l'objet de vives critiques de [P. Grollier] :
Coup d'œil sur le guide du voyageur dans le département de l'Hérault,
par un habitant de Montpellier, Montpellier, 1828, 34 p., in-8°.
Plan topographique de la ville de Montpellier avec les changements
qui ont été opérés jusqu'en l'année 1834. Montpellier, s. d., in-folio. Il
y eut plusieurs éditions successives en 1839, 1846 et 1853.
Guide pittoresque du voyageur en France, département de l'Hérault,
Paris, 1835.
Indicateur pour la ville de Montpellier et le département de l'Hérault
pouvant servir de complément au Guide du voyageur dans le même
département, complément offrant des développements, des
annotations, des corrections et beaucoup de documents utiles, par
l'auteur du Guide, etc., Montpellier, 1836, 52 p., qui, par suite de
l'épuisement de l'édition du Guide de 1827, en attendant une nouvelle
édition et l'ouvrage plus étendu préparé par J.-M. Amelin, apporte des
addenda et des errata précieux.
Considérations sur les levers topographiques et emploi d'un nouvel
instrument le métrographe topographique, dans ces sortes
d'opérations, Montpellier, 1842 (69 p. 1 pl. hors texte avec 14 figures
géométriques).
Tableau statistique et pittoresque du département de l'Hérault
(Bibliothèque municipale de Montpellier, manuscrit 76), ouvrage
manuscrit autographe, inédit, in-4°, 711 ff doubles réparties en 4
volumes concernant I. Arrondissement de Montpellier (ff-365) ; II.
Arrondissement de Lodève (ff.366-464) ; III. Arrondissement de
Béziers (ff.465-644) ; IV. Arrondissement de Saint-Pons (ff.645-7 11),
+ 50 ff doubles pour les notes et 6 ff doubles pour la table. Une
indication terminale manuscrite donne la date finale du 23 août 1843.
Ces quatre volumes font partie, comme les Albums du don Fages :
Bibliothèque de la ville de Montpellier Catalogue des ouvrages légués
par M. le Dr C.-A. Fages, Montpellier, 1880, p. 6, n° 53.
Dans son Indicateur de 1836, p. 33, Amelin reprochait à Eugène Thomas
(Essai historique et descriptif sur Montpellier, pour servir de guide dans
cette ville et ses environs, Montpellier, 1836, 184 p., p. 95) de ne pas
avoir suffisamment parlé, à propos de la Citadelle de Montpellier, du
corps du Génie qui avait réalisé, en particulier, un plan nivelé de la ville
fort utile pour les travaux de la nouvelle distribution des eaux. Nous
devons au colonel P. Caries - que nous remercions -, les précisions
suivantes sur ces écoles : « A la Restauration (1815), le Génie est
réorganisé en trois régiments, chacun a deux bataillons de six
compagnies (une de mineurs et cinq de sapeurs). Ces régiments tournent,
tous les trois ans à peu près, entre Arras, Metz et Montpellier. En 1824,
les régiments passeront à trois bataillons de huit compagnies (deux de
mineurs et six de sapeurs) et une compagnie de dépôt. Chaque régiment a
une « école régimentaire formant la troupe et perfectionnant sousofficiers et officiers. Chaque école fonctionne sous la direction
supérieure du colonel et la direction effective du lieutenant-colonel
(parfois un chef de bataillon). Elle a une assez grande indépendance
pédagogique et la composition exacte de son corps enseignant reste à
préciser. Comme elle forme des hommes de troupe en deux ans et donne
30.
31.
32.
33.
34.
35.
36.
37.
38.
39.
40.
41.
42.
43.
44.
210
aux sous-officiers et officiers les connaissances théoriques et pratiques
pour remplir l'emploi de leur grade et, au besoin, les fonctions du grade
supérieur, le corps enseignant devait comprendre des officiers du Corps
du Génie (issus de Polytechnique) et des professeurs civils. C'est ainsi
qu'il y a un poste de professeur de dessin car le dessin est considéré
comme indispensable aux officiers du Génie. A Montpellier, le 1er
régiment du Génie y fut de 1822 à 1825, le 2e de 1825 à 1829, le 3e de
1829 à 1833, etc.
Le dossier d'Amelin est conservé au Service historique de l'Armée de
Terre à Vincennes (dossier n° 299, carton 1). En janvier 1813, le chef
de l'école du Génie d'Alexandrie proposait l'emploi définitif, le
renouvelait le 1er avril 1813, ce qui fut fait par le ministre de la Guerre
le 23 avril. Nous remercions Mme M.-A. Hepp et le lieutenant-colonel
Bodinier de la communication de ce dossier.
De septembre 1851 à janvier 1852, à Montpellier comme ailleurs, les
forces militaires sont activement liées au coup d'État de LouisNapoléon et à la répression : nous ignorons s'il y a une quelconque
relation avec la rapide retraite imposée à J.-M. Amelin : De la
révolution au coup d'État (1848-1851), les répercussions des
événements parisiens entre Alpes et Pyrénées, Actes du colloque de
1998, Montpellier, Université Paul Valéry, 2000.
Née à Alençon le 19 frimaire an V (9 octobre 1796), fille de LouisFrançois-Marie Frémont, capitaine des grenadiers en la 30e demi-brigade
et de Marie Dusort. Nous remercions M. L. Berges, directeur des archives départementales de l'Orne de son obligeance pour ces renseignements.
Dans l'ordre de naissance : Olympe-Palmire-Félicité-Aglaé le 18
septembre 1821 ; Antoine-Alphonse le 19 janvier 1828: Marie-OlympeAlphonsine-Mathilde le 24 août 1833 ; et Jean-Pierre-Félix le 5 août 1835.
Des recherches approfondies dans les archives devraient permettre d'en
savoir davantage sur cette famille compte tenu de son long séjour. Il
serait intéressant de suivre les descendants.
J.-M, Amelin s'est absenté de Montpellier en novembre 1830 nous le
savons par la présence de 38 dessins d'Alger qui figurent dans le
volume 11 de l'Album.
Ces amateurs font l'objet de nombreuses recherches universitaires à
travers des mémoires de maîtrise ou des thèses dirigés par Mlle Laure
Pellicer, professeur d'histoire de l'art moderne à l'Université Paul Valéry
de Montpellier parmi lesquels nous citerons ici ceux de M. F. Roudier et
D. Laredo. Certaines légendes des dessins indiquent la présence auprès
d'Amelin de personnes comme le capitaine Dessessard ou bien le capitaine Dumoulin ou Delmas de Marsillargues et, bien sûr, « M. Nattes ».
Grands Notables du Premier Empire, 6, Paris, 1980, p. 96, à propos de
P.-B. de Nattes (1763-1849).
Nous remercions Mme M. Beaux née d'Albenas, Mme la Baronne
d'Uston de Villereglan et ses enfants pour leur accueil au château de
Lacourtète (Aude), Mme S. Caucanas, directrice des Archives de
l'Aude, M. J. Delmas, directeur des Archives de l'Aveyron, et M. P.
Bascoul, généalogiste des familles de Saint-Thibéry. Nous n'avons
donné ici qu'un tableau simplifié axé sur V.-F. de Nattes,
Ce prénom de Claude n'est pas courant dans cette famille, si l'on en
juge par les diverses listes généalogiques dont nous avons pu disposer.
Sur les Carrion-Nisas : Grands Notables du Premier Empire, 5, Paris,
1980, p. 77-82: L. Dermignv, Carrion-Nisas et l'Espagne, Actes du 29e
Congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du
Roussillon, Mende 1955, Montpellier, 1956, p. 123-154.
Chr. Courty, Un collectionneur biterrois au XIXe siècle, le comte
Gabriel de Nattes (1796-1865), Montpellier, Université Paul Valéry,
1989, mémoire de maîtrise d'histoire de l'art sous la direction de Mlle
L. Pellicer, que nous remercions de nous avoir permis de consulter
cette étude ; J.-D. Bergasse, La création des dix musées de Béziers et
la Société archéologique depuis 1834, Cessenon, 1992, p. 17 et 45.
Chr. Courty, op. cit., p. 20. note 20, d'après Les Soréziens du siècle,
1800-1900, Toulouse, 1902, p. 409. Sur Sorèze, on consultera aussi :
L'École de Sorèze autrefois, aujourd'hui, Toulouse, 1896, et surtout, la
monographie de J. Fabre de Massaguel L'Ecole de Sorèze de 1758 an
fructidor an VI (5 septembre 1796), Toulouse. 1958, en attendant la
publication des recherches actuelles de M.-O. Munier et des actes du
Colloque : Soréze, l'intelligence et la mémoire d'un lieu (octobre 2000).
Dossier au Service historique de l'Armée de Terre (classement 91/47).
Nous remercions le lieutenant-colonel Bodinier de la communication
de ces documents.
Parmi les présents et signataires de l'acte de mariage on remarque la
présence de F.-Dominique, comte de Nattes, de J. Ratyé, député et maire
de Cette, de J.-A. Renouvier, conseiller de préfecture, cousin de l'épouse
et de J.-J. Ricome, oncle par alliance. L'acte offre une belle série d'autographes des Nattes, Ricome, Lavit et, parmi les Renouvier, de Jules et de
Léa. Sur cette dernière famille voir maintenant : R. Andréani, Les Renouvier dans la société montpelliéraine, Études héraultaises, 30-31, 1999-2000.
© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
45. Pour tout ce qui concerne F.-X. Fabre, on renverra à la somme de L.
Pellicer, Le peintre François-Xavier Fabre (1766-1837), Paris, 1982,
thèse de doctorat d'État en 8 volumes, sous la direction de J. Thuillier. On
rappellera : L.-J. Thomas, Les fondateurs du Musée Fabre de
Montpellier, une femme, soir son poète et son peintre, Montpellier, 1928,
et le Catalogue : Ville de Montpellier, le baron François-Xavier Fabre
(1766-1837), exposition organisée en commémoration du centenaire de
sa mort, Montpellier, 1937 où, p. 33 et 106, est cataloguée une
lithographie d'un paysage (Château de Faix) signé au crayon Gl. de
Nattes avec l'indication qu'il s'agit d'une œuvre de Gabriel de Nattes,
accompagnée de la précision « fut nommé directeur à vie du Musée
Fabre » ( !) alors qu'il s'agit du frère de V.-F. de Nattes ! Sur les écoles
liées ou proches au Musée : C. Manches, Les écoles d'art de Montpellier
de 1806 à 1870, Montpellier, Université Paul Valéry-Montpellier III,
2000, mémoire de maîtrise, 135 p., sous la direction de O. Foucaud.
46. Ce tableau est une huile sur toile (h : 0,65 m, L : 0,54 m), daté et signé :
F.-X. Fabre 1832, et a été acheté par la ville de Toulouse pour le Musée
des Augustins (Inv. 68-12-1), auprès d'une galerie toulousaine,
aujourd'hui disparue. L'acquisition avait été proposée au Musée par
Robert Mesuret (lettre du 26.6.1968) sous le nom de « portrait du
marquis de Nattes », pour le prix de 1 800 F (R. Mesuret avait signalé
cette œuvre au Musée de Montpellier... qui avait refusé de l'acquérir !).
Le tableau a été commenté par Denis Milhau (Musée des Augustins de
Toulouse, Récentes acquisitions de peintures, Revue du Louvre, 1968, 45, p. 271-272, avec photographie) et a été exposé en 1969 (Ville de
Toulouse, Musée des Augustins, Vingt ans d'acquisitions, Exposition, mai
1969, p. 38-39, n° 30, avec photographie, D. Milhau) et en 1972 (Ville de
Toulouse, Musée des Augustins, De la basoche aux verdets, la Révolution
et la contre-révolution à Toulouse, 1775-1830, juin-septembre 1972, p.
90, n° 185, D. Milhau). L. Pellicer, dans sa thèse, a toujours désigné ce
tableau sous le titre : « portrait supposé du comte Victor-Ferdinand de
Nattes ». La correction de « marquis » en « comte » s'impose puisque le
marquis Pierre-Béranger de Nattes a vécu jusqu'en 1849 et, donc, en
1832, Nattes était toujours comte. Nous remercions A. Daguerre de
Hureaux, conservateur en chef du Musée, des renseignements et de la
photographie.
47. A côté du directeur prévu par le testament de Fabre, les municipalités
ont placé des conservateurs Charles Matet (1837-1870), J.-J.-B.
Laurens (1870-1871), Ernest Michel (1871-1902). Voir : Jugement du
Tribunal civil de Montpellier du 24 août 1844 pour la ville de
Montpellier contre M. le Comte de Nattes, Montpellier, 1844, 7 p.
48. M.-F. Roudier, Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881), directeur du
Musée Fabre de 1837 à 1881, Montpellier, 1986, Université Paul
Valéry-Montpellier III, mémoire de maîtrise sous la direction de L.
Pellicer, 172 p., et, Jean-Marie Amelin (1785-1858), Montpellier,
1987, Université Paul Valéry-Montpellier III, Diplôme d'études
approfondies sous la direction de L. Pellicer, 180 p. Nous remercions
M.-F. Roudier d'avoir bien voulu nous communiquer ses deux études.
49. Lorsque des dessins d'Amelin sont édités comme illustrations
d'ouvrages si le nom de Nattes est relevé il est alors, implicitement ou
explicitement, lié à V.-F. de Nattes : M. Lacave, Illustrations du vieux
Montpellier, Avignon, 1977, 222 p. dont 107 planches et 14 d'Amelin
(17, 19, 33, 34, 66, 67, 69, 70, 72-74, 78, 101, 102) Montpellier la
souveraine, Montpellier, 1987, 158 p., 115 illustrations d'Amelin.
50. E. Bonnet avait été chargé de publier, dans le cadre de la série
nationale, un Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du BasLanguedoc (Aude, Gard, Hérault, Lozère) pour lequel il a rédigé un
très grand nombre de fiches alphabétiques. Cette documentation nous a
été remise afin d'être publiée, en 1980, et nous avons longtemps hésité
compte tenu du caractère incomplet de cet ensemble, aggravé par des
conditions particulières de dispersion. Nous envisageons cependant de
la publier telle qu'elle est, comme un instrument de travail, daté, d'un
des meilleurs chercheurs de l'Hérault.
51. E. Bonnet renvoie à E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs,
dessinateurs et graveurs, Paris, 1939, tome III, p. 346, qui n'évoque
l'œuvre de Nattes que pour l'Angleterre et le Nord de la France. Les
mêmes informations, complétées par les mentions de ventes publiques
entre 1945 et 1985, figurent dans la nouvelle édition du Dictionnaire,
volume 10, p. 109. C'est donc E. Bonnet qui a révélé la présence de
Nattes dans le Midi, à Montpellier en particulier et en 1821. Il avait
retenu la date de 1822 pour la mort de l'artiste, comme toutes les
notices concernant cet artiste l'indiquent jusqu'à aujourd'hui, alors que
Nattes est décédé en 1839 (cf. supra J. Aldred).
52. J.-CI. Richard et alii, Les cloîtres de l'abbaye de Gellone (SaintGuilhem-le-Désert, Hérault), Études héraultaises, 10, 1994, p. 22, fig.
3 et 4, deux dessins du cloître d'Amelin « croqués en la compagnie de
M. Nattes, le 29 décembre 1821 ».
53. Nous remercions la Société archéologique de Montpellier et son
président d'alors M. L. Deguara de nous avoir permis d'accéder à ces
dessins et de les publier ainsi qu'à Daniel Kuentz de les avoir
photographiés. Les six dessins (SA 13-24 à 29) ont comme dimensions
avec le support 0,27 x 0,375 et, sans le support : 0,208 x 0,282 et
possèdent une numérotation à l'encre, originale, dans un angle : 73,
103, 108, 111, 119, 143 qu'il nous semble évident de relier à la
description de l'album indiqué par E. Bonnet de 149 vues.
54. Nous remercions M. Guidin de Vallerin, Mmes G. Bouchard et C.
Séverac de nous avoir permis un examen direct de ces œuvres durant
de longues journées.
55. Cette recherche a été accélérée et confirmée par la découverte de deux
albums, conservés à Lourdes, qui ont été réalisés à la suite du premier
séjour à Montpellier. L'indication dans les dessins d'Amelin de la
présence de Nattes en 1829, donc dans un second séjour, a longtemps
fait difficulté puisque toutes les sources alors connues donnaient 1822
comme année de la mort de Nattes ! Ce n'est donc qu'à partir du
moment où John Aldred a pu établir que le décès datait de 1839 qu'il
nous a été réellement possible de présenter nos conclusions.
56. Notre but n'est pas de faire le catalogue de l'oeuvre de J.-CI. Nattes en
France - il reste à faire et serait une belle recherche - ni, bien entendu,
en Angleterre où nos collègues s'attachent à ce travail. Avec John
Aldred, il nous est agréable de remercier ici A. Flood, A.-X. Potter, R.
Parkinson, R. Noon, W. Fish, K. Sloan, J. Morton, G. Peppiatt, J.
Wallace, A. Silk, à Londres et, à Paris, au Louvre, O. Meslay et A.
Serullaz, à la Bibliothèque J. Doucet : S. Gueth.
57. Les voyages de John-Claude Nattes en France attestés, pour le Nord,
dans des périodes où les relations entre la France et l'Angleterre étaient
difficiles, ont parfois été pris en compte pour se demander si Nattes
n'était pas d'origine française ou ne bénéficiait pas d'un passeport
français qui lui aurait facilité les déplacements. La question reste posée
et pour ses divers séjours l'exploration des archives concernant les
passeports et les étrangers pourraient permettre de progresser dans les
descriptions des voyages. Sur les séjours des Anglais en France Chr.
Leribault, Les Anglais à Paris au XIXe siècle, Paris, Musée Carnavalet,
1994 ; P. Gerbod, Voyages au pays des mangeurs de grenouilles, la
France vue par les Britanniques du XVIIIe siècle à nos jours, Paris,
1991 ; Pau ville anglaise, du romantisme à la Belle Époque,
Exposition Pais mai-juin 1978, Pau, 1978.
58. Nous donnerons, en annexe, la liste détaillée des œuvres dont nous avons
pu avoir connaissance, tout en sachant bien que le démantèlement d'un
album est une pratique courante et que pour celui qui a été évoqué par E.
Bonnet, daté de 1821, les six dessins de la Société archéologique de
Montpellier étaient accompagnés de 143 autres !
59. Nous adressons nos remerciements à P. Guinard, conservateur à la
Bibliothèque municipale de Lyon, et à J.-M. Dureau, archiviste de la ville
de Lyon.
60. Nous remercions Mme M.-Th. Imbert de la Bibliothèque municipale
de Grenoble qui a bien voulu nous donner un catalogue précis et
détaillé. On retrouve sur ces dessins, comme sur les autres, une
numérotation, en haut à droite, qui s'inscrit entre 103 et 169, et, peutêtre, 193 ; M. Clerc, Le Dauphiné vu par les artistes, XVIIe XIXe
siècles, essai d'interprétation, Évocations 1994-1995 La Pierre et
L'Ecrit, Grenoble, 1994, p. 37-58.
61. A Montpellier, nous remercions, pour la Bibliothèque municipale, M.
Guidin de Vallerin, Mlle G. Bouchard et Mme C. Séverac, pour le
Musée Fabre, M. M. Hilaire, M. O. Zeder et Mme H. Baujard. Nous ne
saurions oublier Mme M. Lacave, M. J.-D. Bergasse, M. P. BurlatsBrun et M. d'Ormesson.
62. Nous remercions les présidents successifs de la Société M. L. Deguara
et M. J. Maurin ainsi que le conservateur M. Pomarède et M. J.
Nougaret de nous avoir facilité l'accès à ces œuvres.
63. Nous remercions le collectionneur qui a bien voulu nous signaler et
nous permettre d'étudier ces 12 dessins qui passent pour être des
Amelin. Il est possible que seul celui daté du 22 décembre 1821,
Descente de Saint-Pierre à Montpellier, et qui semble porter le n° 175
plutôt que 185, soit d'Amelin. La même collection contient un lavis à
la sépia de l'arc de triomphe du Peyrou, signé Amelin, qui faisait partie
de l'album dépecé à Montpellier en 1994 (cf. supra).
64. D'autres collections publiques ou privées peuvent posséder des œuvres
de Nattes (J. Aldred, Worsley, an historical geograph, 1988 et cf.
supra) : The British Museum... (H. Malladier, Dictionary of British
Painter in Watercolour, p. 187, donne une liste de collections
anglaises) et on en voit passer en vente publique, chez Sotheby's et,
plus rarement en France (Drouot, 21-23-XI-1995, expert E. de Broglie,
n° 578 : album de 30 planches de Bath.
65. Nous ne saurions trop remercier ici A. Flood de sa générosité et de sa
parfaite collaboration scientifique.
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66. Nous remercions Mme M. Heng, qui enseigne l'histoire de l'art à
l'université de Toulouse-Le Mirail, de ses nombreux échanges entre
l'annonce de sa communication à la Société archéologique du Midi de
la France (28 février 1995) et sa publication : Le voyage aux Pyrénées
de John-Claude Nattes (26 avril-29 juillet 1822), Mémoires de la
Société archéologique du Midi de la France, 55, 1995, p. 163-175. Ces
œuvres ont été étudiées dans le cadre d'une maîtrise, soutenue en cette
Université sous la direction de Mme Heng, par Mme S. Lafon
Meyrand qui n'a pas souhaité communiquer son travail. On consultera,
de façon plus générale, M. Gaston, Images romantiques des Pyrénées,
Lourdes, 1975, qui signalait, p. 284, les deux albums de Nattes à
Lourdes et ses voyages dans les Pyrénées, accompagné, en partie, de
Joseph Hardy. Nous devons la connaissance de cette étude à Chr. Julia,
archiviste municipale à Pau, que nous remercions.
67. Nous tenons à remercier pour leur accueil Mme G. Marsan et le
personnel du Musée pyrénéen de Lourdes. L'étude de Mme Heng
présente ces albums de façon détaillée. En 1995, nous pensions tous en raison de la biographie alors disponible de Nattes - que ces albums
devaient constituer les dernières œuvres de cet artiste qui passait pour
être décédé cette même année à son retour à Londres !
68. Ce catalogue revient aux spécialistes de l'auteur et de la période. Nous
attirons cependant l'attention sur un examen approfondi à faire du
fonds Amelin de la Bibliothèque centrale municipale de Montpellier
afin de savoir s'il ne contiendrait pas des œuvres de Nattes.
69. Nous remercions O. Meslay, conservateur au Louvre, de nous avoir
signalé cet album qu'il avait repéré dans le Catalogue du Musée Calvet
de 1909 sous la cote : Estampes in folio n° 35, et Mlle de Forbin qui,
avec son amabilité habituelle, a bien voulu nous accueillir et nous
renseigner en Avignon.
70. Nous remercions Me Demade de son catalogue et des précisions, ainsi
que F. Courbage, conservatrice à la Bibliothèque historique de la ville
de Paris.
71. Nous remercions J.-G. Lavit, conservateur en chef à Sceaux, et Mme I.
de Lanoy.
72. Nous remercions X. Salmon, conservateur au Musée national du
château de Versailles et de Trianon. Ces dessins ont été acquis par la
Société des amis de Versailles chez un libraire parisien qui était alors
en possession de plusieurs albums de Nattes (Paris, le Nord, etc.). Un
dessin de la prison du Temple et un des Fossés de la Bastille ont figuré
sous les numéros 6887 et 6888 du Catalogue 49, 1960 de ce libraire.
Annexes
Annexe I [J.-Cl. R.]
Lyon
E. Delaye (Lyon vu par un Anglais [John-Claude Nattes] en
1820, Lyon, 1926) publie un album de XXXVI dessins concernant
cette ville qui avait appartenu à Horace Vernet (acheté en 1852 par
Noël Bonnard, artiste-peintre de Lyon). Ces dessins faisaient partie
d'un album dépecé dont 67 autres dessins, plume et crayon, font
partie de la collection A. Dolf us, de Paris.
Les dates de ces 36 dessins vont d'octobre 1820 au 4 janvier
1821.
Grenoble
Recueil d'aquarelles de J.-C. Nattes (Bibliothèque municipale de
Grenoble, cote : R.8901.Rés) collées sur des supports en carton et
réunies dans un portefeuille. Elles concernent Grenoble, Sassenage,
Pont-de-Claix, Vizille et Rives. Les dates extrêmes vont de
septembre à octobre 1821.
Montpellier
A. Musée Fabre et Bibliothèque municipale. Le Musée ne
possède pas d'œuvres de Nattes. La Bibliothèque a une estampe,
Paysage non identifié (Est.2211, 360 x 250) signée G. de Nattes
(Gabriel le frère du comte Victor-Ferdinand). Cette œuvre a été
exposée en 1937 et le Catalogue (n° 106, p. 33) confond Gabriel
avec le directeur du Musée de 1837 à 1881, V.-F. de Nattes.
numéro visible (4 novembre 1821) ; 114 (5 novembre 1821) et
Castelnau-le-Lez : 131 (11 novembre 1821). Le format est 0,21 x
0,28. Les documents étant encadrés, il n'a pas été possible de
procéder à un examen complet.
D. Fonds J.-M. Amelin à la Bibliothèque Centrale Municipale
de Montpellier auquel on ajoutera 5 œuvres, provenant de l'album
vendu en 1994-1995 (supra n° 22).
Londres
Victoria and Albert Museum. En dehors des œuvres qui
concernent le Royaume-Uni, le V.A.M. possède un album de 380 p.
avec 178 vues de Boulogne à Paris et Saint-Germain qui
proviennent d'un voyage en 1819, un album de 384 p. de vues de la
Côte d'Azur, de Marseille à Villefranche, provenant d'un voyage de
1819-1820 et quelques éléments d'un autre album (signalé par E.
Bonnet supra de vues de Grenoble, Montpellier... de 1821 avec 4
dessins de Grenoble, Marcilly et Sassenage, faits entre le 30 octobre
1820 et le 4 octobre 1821 (cf. supra Grenoble).
Windsor
Le Royal Art Collection de S.M. la reine Elizabeth II contient
au moins 7 albums de dessins de Nattes. Le volume 7, d'après un
préinventaire inédit qu'a bien voulu nous communiquer A. Flood
(Senior Librarian, Camden Local Studies and Archives Centre,
London) a pour titre : Sketches (150) et Montpellier and environs by
J.-C. Nattes, 1821. Ces 150 dessins vont de la mi-novembre 1821 au
9 janvier 1822.
B. Société archéologique de Montpellier. Six dessins de J-C.
Nattes (Fig. 5 et 7-11) inventoriés sous les numéros SA-13-24 à SA13-29. Les supports font 0,27 x 0,375 et les dessins 0,208 x 0,282.
On notera que le n° 73 (= SA-13-27) trouve son correspondant chez
Amelin (= Lacave, 1987, p. 135) mais qu'ils sont séparés par quatre
mois. Amelin précise, en légende, « croqué en la compagnie de M.
Nattes le 8 mars 1822 ». Les artistes revenaient donc sur les mêmes
lieux ensemble.
Lourdes
C. Collection privée. Sur une douzaine de dessins, onze nous
paraissent pouvoir appartenir à Nattes et le dernier à Amelin. Ils
concernent Montpellier et portent des numéros d'ordre : 64 (19
octobre 1821) ; 74 (22 octobre 1821) ; 78 (23 octobre 1821) ; 79 (23
octobre 1821) ; 84 (25 octobre 1821) ; 90 (octobre 1821) ; sans
Avignon
Deux albums de J.-C. Nattes sont conservés au Musée Pyrénéen
sous la cote Q 2 (142 vues - en réalité 154) et P 4 (143 vues - en
réalité 150) avec des pages de titre et donc un total de 306 dessins.
Ils concernent les régions de Saint-Gaudens - Bagnères-de-Bigorre
(23 avril 1822-28 juin 1822) et Lourdes-Cauterets (29 juin 1822-29
juillet 1822).
Album de 41 vues d'Avignon, d'orange et de Vaucluse dessinées
par J-C. Nattes en 1829, offert au Musée Calvet par M. Revoil,
architecte, en 1866. Cet album est accompagné d’une lettre …
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© Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32
… autographe du donateur à M. Delloye (sic) conservateur de la
Bibliothèque et du Musée Calvet qui précise que ces « 41 dessins
croquis à la plume proviennent des portefeuilles de J.-C. Nattes (94
Sketches from Nature by J.-C. Nattes en 1829). J'ai acquis en 1846
un livre contenant une centaine de ses souvenirs de voyage
rapidement tracés mais d'une exécution large et ferme. Je suis
heureux de pouvoir en détacher ces quelques feuillets et de les offrir
par votre intermédiaire au Musée Calvet. J.-C. Nattes avait parcouru
tout le Midi. J'ai dans ce qui me reste de lui des vues de Villeneuvelès-Avignon, d'Aix, de Fréjus et de Nice. Le n° 94 du livre que je
possède prouve qu'il avait dû faire d'abondantes moissons pendant
ses voyages ».
Paris
Cet album contient : Avignon, Pont-Saint-Benézet (1-5), le
Rocher de Notre-Dame-des-Doms (6-20), Église Saint-Martial et
autres vues (21-25), Orange, théâtre (26-29) et département du
Vaucluse (30-41). A l'exception du n° 21 de 1828, tous les autres
sont datés de 1829.
Au Musée de l'Île-de-France à Sceaux, sont conservées 23 vues
de J.-C. Nattes qui concernent Neuilly, Arcueil, Écouen, SaintCloud, Charenton, Saint-Maurice, Suresnes, Poissy, de 1802-1803
et de Poissy en 1829 : Catalogue raisonné des collections, Hautsde-Seine, 1985, p. 152, 166, 197, 294.
La Bibliothèque historique de la Ville de Paris possède :
Versailles, Paris and Saint Denis, or a serie of views from drawings
made on the spot bv J.-Cl. Nattes, illustrative of the capital of
France and the Surrounding places with and historical and
descriptive account, London, W. Miller, s. d., in-folio, 40 p1., 86 p.
En 1998 (Drouot, 20 octobre, étude Me Demade) ont été mises
en vente publique huit vues de Paris par J.-C. Nattes (1806, 1807,
1809) et de Saint-Denis (1807).
Sceaux
Versailles
Annexe II [J.-Cl. R.]
Nous signalerons ici la localisation d'œuvres de Nattes qui
n'appartiennent pas au domaine géographique de notre enquête mais
qu'il est nécessaire d'associer à sa production méridionale.
Le Château de Versailles conserve 15 dessins de J-C. Nattes,
exécutés en 1802, et qui ont été acquis en 1960. Ils avaient été
séparés d'un album qui servit à préparer l'édition de l'ouvrage édité
par W. Miller (cf. supra). L'inventaire de ces dessins va du n° 628
au n° 642.
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