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De cette branche méridionale est issu Victor Ferdinand de Nattes (1795-1881) qui, à Montpellier, devint par le testament de F-X Fabre, fondateur du Musée, le directeur de cet établissement de 1837 à sa mort en 1881. Dans l'histoire de l'art de Montpellier au XIXe siècle, le nom de Nattes a été naturellement relié au directeur du Musée Fabre si bien que de nombreuses œuvres du dessinateur Jean-Marie Amelin (1785-1858) qui furent réalisées à Montpellier et dans l'Hérault et dont certaines portent, en légende, « en compagnie de Mr Nattes », ont été reconnues, par tous les auteurs, comme ayant été exécutées, sur place, par J.-M. Amelin accompagné de V-F de Nattes, futur directeur du Musée Fabre... Or, il n'en est rien car le Nattes qui a accompagné J.-M. Amelin n'a rien ci voir avec V-F. de Nattes : il s'agit en fait de John Claude Nattes (1765-1839), encore peu connu en France aujourd'hui, qui, au cours de plusieurs séjours, fit de très nombreux dessins à travers la France entière et qui effectua un long séjour à Montpellier en 1821-1822 avant de gagner Lourdes et sa région. Il était donc utile de faire le point sur ce que l'on savait sur Nattes en Angleterre aujourd'hui, avant de reconstituer l'histoire, les voyages et de tenter un catalogue partiel de ses œuvres « françaises ». 1. John Claude Nattes (1765 ?-1839) : essai de biographie [J. A.] John Claude Nattes est un des nombreux artistes itinérants qui, à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, ont voyagé en GrandeBretagne et en Europe tout en faisant des dessins et des peintures, quelquefois sur commande mais toujours dans un but commercial***. C'est un personnage assez obscur ; aucun portrait de lui n'a encore été trouvé. On ignore s'il était marié ou pas, on ne sait rien de sa famille. Il est né probablement vers 1765 au plus tard et il existe plusieurs suggestions quant à son lieu de naissance, fondées pour la plupart sur son nom et sur ses associés. Il est possible qu'il soit né en Angleterre de parents irlandais1 ou bien en * ** Directeur de recherche au CNRS, 34150 Saint-Guilhem-leDésert. Professeur retraité, Eccles. College, Manchester, 54 Maple Grove, Worsley, Manchester, M 28, 7 FB. Irlande2, mais récemment il a été suggéré qu'il était né en France car une famille du nom Nattes existe dans le Midi depuis le Moyen Age3. La famille Nattes en France était liée de près aux Arts et le Comte de Nattes a été le premier Directeur véritable du Musée de Montpellier. On ne sait rien des premières années de Nattes sauf qu'il a été l'élève de Hugh Primrose Dean, le peintre paysagiste irlandais, qui d'après le style de son œuvre était connu comme le « Claude irlandais ». Dean est mort vers 1784, après avoir perdu le patronage de Lord Palmerston à cause d'une inconduite quelconque et après être devenu prêtre méthodiste. Il est évident qu'il a exercé une influence importante sur le jeune John Claude Nattes et on a même suggéré que celui-ci a adopté le deuxième prénom « Claude » en hommage à son mentor. Les artistes tels que John Claude Nattes ont donné aux gens qui étaient incapables financièrement ou physiquement de faire le Grand 199 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 … Tour, la possibilité d'avoir un aperçu de la sculpture et des édifices classiques des capitales et des sites anciens de l'Europe sans quitter leur foyer. Leurs dessins, leurs gravures et leurs peintures se vendaient facilement aux voyageurs de salon de l'époque. John Claude Nattes semble avoir commencé ses voyages à l'âge de 16 ou 17 ans, probablement en compagnie de H. P. Dean en Italie. En 1781 et 1782, alors qu'il est domicilié au 41, Charles Street, Westminster, il expose des peintures de Rome et de ses environs à la « Royal Academy of Arts » de Londres4. A partir de cette date, malgré les vicissitudes qu'il connaît plus tard, il expose très régulièrement à la « Royal Academy ». Il en est absent seulement deux ans entre 1781 et 1804, et après une interruption de trois ans, il y expose de nouveau de 1808 à 1812. Sa dernière contribution est en 18145. Au milieu des années 1780, J. C. Nattes est de retour en Angleterre, travaillant dans le Sussex, le Hampshire, le Surrey et à Ambleside dans la région des Lacs. Gagner sa vie en tant que paysagiste a dû s'avérer difficile car vers la fin du XVIIIe siècle il fait de la publicité pour son talent comme maître de dessins et pour sa compétence dans le montage et l'encadrement des œuvres d'autres artistes. A cette époque également il achète et vend des gravures. Normalement, il montait les peintures sur un fond blanc, crème ou vert, bordé d'une ligne d'or et de plusieurs lignes noires6. Quelquefois, il utilisait un simple carton de montage noir avec le titre et sa signature en blanc. Sur le dos des gravures encadrées par lui, figure une étiquette attrayante et intéressante. En bas on voit une terrasse avec à l'arrière-plan un parc rempli d'arbres et tout au fond un temple classique. Au-dessus de l'esquisse est écrit : « Monsieur Nattes, n° 41, Charles Street, Westminster, élève de Monsieur Dean, informe respectueusement la Noblesse et la Petite Noblesse qu'il donne des cours à la manière de ce maître célèbre à prix modique ; il enseigne également la perspective, essentielle quand on dessine des vues locales. Monsieur Nattes continue également de décorer les dessins et les gravures de la façon la plus élégante et possède une méthode supérieure de fixer ou de relier les dessins à la craie ou au plomb pour empêcher qu'ils s'effacent7. Il se donne le titre « Monsieur » (en français) dans le texte anglais - affectation ou preuve possible qu'il est né en France ? Il a dû être difficile de suivre les traces de Nattes à cette époque car, entre 1781 et 1808, les listes de la « Royal Academy » lui donnent sept adresses différentes : 1781 41 Charles Street, Westminster, 1782 2 Parliament Street, 1788 49 South Molton Street, 1795 14 Queen's Buildings, Knightsbridge, 1797 14 Knightsbridge Green, 1797 92 New Bond Street, 1808 23 Welbeck Street. En 1800, John Claude Nattes était membre d'une société de dessin qui se réunissait une fois par semaine chez un de ses membres pour faire du dessin et discuter d'Art. Les membres n'étaient pas riches; ils prenaient du thé et du porto et mangeaient du pain avec du fromage par principe, pour éviter toute concurrence dans le menu. Quelquefois, ils étaient trente ou quarante et, en été, ils faisaient des excursions à la campagne où ils passaient la journée à dessiner8. II est possible que ce groupe ait mené à la fondation de l'« Old Water Colour Society » (Société des Aquarellistes)9 par un groupe de dix artistes dont Nattes. Chaque membre du groupe représentait un style différent de peinture et se spécialisait dans un type différent de sujet. On considérait que John Claude Nattes représentait « la vieille topographie architecturale ». Entre 1804 et 1807, Monsieur Nattes a exposé trente-quatre œuvres dans les expositions de la société. L'affiche pour la première exposition donne le nom des artistes qui y avaient contribué, y compris Nattes qui avait produit plus de deux cents dessins à vendre au public. Cette exposition a eu lieu le lundi 22 avril 1805 au numéro 20 Lower Brook Street, Bond Street. L'entrée, y compris le catalogue, coûtait un « shilling »10. Quand une œuvre était vendue les exposants se partageaient la somme recueillie. Malheureu- sement, en 1807, on a découvert que John Claude Nattes, pour augmenter sa part de cette somme, avait soumis sous son nom un grand nombre d'œuvres qui étaient en fait le travail d'autres artistes. Il a été expulsé de la société en 1807 ! Malgré cela, sa réputation en dehors de Londres et des cercles artistiques est restée considérable. Comme on l'a déjà dit, en 1808 il exposait de nouveau à la « Royal Academy » de Londres. En 1805, il avait terminé un livre de paysages écossais intitulé Scotia Depicta, et, en 1806, un livre intitulé Bath, Illustrations : vues de la ville d'après des dessins de John Claude Nattes a été publié à Londres. Il travaillait aussi à la production de la première partie d'un livre de dessins de Versailles, Paris et Saint-Denis ainsi qu'un livre de paysages irlandais qui devait s'appeler Hibernia Depicta pour accompagner son livre de dessins écossais. Pendant les premières années du XIXe siècle Nattes a produit un grand nombre de dessins de nombreuses régions de la GrandeBretagne. Entre 1780 et 1805, Nattes, ainsi que d'autres artistes topographiques, a contribué à une collection en quatre volumes de croquis du Lincolnshire et des environs, sous la direction de Sir Joseph Banks, naturaliste célèbre et président de la « Royal Society »11. Il existe également à Lincoln une collection de quatorze cents aquarelles et dessins au crayon dont la plupart sont de Nattes, entre 1780 et 1805. Ces œuvres représentent des églises, des châteaux et des ruines romaines dans le Lincolnshire. En 1807 John Claude Nattes a visité Worsley dans le Lancashire à l'ouest de Manchester, célèbre par le canal révolutionnaire du duc de Bridgewater. Ce canal, avec les bâtiments et les ponts qui y sont associés, a fait l'objet d'une série de croquis. La nature banale de quelquesuns des sujets qu'il a esquissés, par exemple, une longue série de ponts de canal ordinaires, semble suggérer qu'on lui avait demandé d'illustrer les travaux pour les « Bridgewater Trustees » (conseil d'administration) mais malheureusement on n'en a trouvé aucune preuve jusqu'ici. Les croquis de Nattes sont annotés de références quant à la couleur des matériaux de la toiture, de la pierre de construction, etc., en vue de faire des aquarelles en couleurs à partir des esquisses. On n'a jamais trouvé de toile achevée des croquis de Worsley. En 1809 John Claude Nattes se trouvait dans la région de Barnsley dans le Yorkshire où entre le 11 et 26 août il a produit un carnet de croquis contenant au moins cinquante-quatre esquisses intitulé « Vues de la Nature ». Environ quarante des croquis de cette collection sont effectués à l'encre, au crayon et au lavis en sépia, ce qui est typique de cet artiste. Les sujets comprennent paysages, mines de charbon, usines et carrières de pierre de Barnsley et de ses environs. En 1805 John Claude Nattes a fait la première d'une série de visites à Stowe Park dans le Buckinghamshire où résidait à cette époque-là, le marquis de Buckingham. Il y est retourné en 1807 et en 1809, entre ses visites à Worsley, à Barnsley et à d'autres parties du pays. Pendant son séjour à Stowe, il a produit de nombreux dessins de la maison et du parc à l'encre, à la craie et au lavis, son style habituel. En août 1805. Nattes était à Stowe lors de la visite du prince de Galles, mais aucun document ne relate que les deux hommes se soient rencontrés. Parmi les autres visiteurs figuraient les sœurs Wynne dont la cadette, Harriet, est devenue une très bonne amie de Mary, la fille de lord et lady Buckingham. Le journal intime de Harriet contient quelques-unes des très rares allusions contemporaines à l'artiste, dont voici une sélection : « A midi nous nous sommes réunis au Temple de Vénus pour regarder dessiner Monsieur Nattes. C'est un très bon artiste et il dessine très bien les paysages ». Le lendemain le journal continue « A midi nous sommes allées dessiner avec Monsieur Nattes et nous lui avons chanté pendant qu'il dessinait ». On ignore ce que Nattes pensait de leur chant, mais le fait qu'il ait inclus la silhouette de deux jeunes dames dans certains de ses dessins prouve que leur présence ne le gênait pas. La collection de 200 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 … dessins qu'il a fait à Stowe a été vendue chez Sotheby à Londres en 1849 pour trente livres sterling. En 1980, elle a été remise en vente pour £ 40 000. C'est le Buckinghamshire County Museum qui l'a achetée finalement avec l'aide financière du Victoria and Albert Museum du National Heritage Fund anglais et d'anciens élèves de la Stowe School12. Après son départ de Stowe on connaissait très peu de choses sur les mouvements de John Claude Nattes avant 1820. Entre 1820 et 1822 il a passé beaucoup de temps en France. Après 1792, l'Angleterre était en guerre avec la France, sauf pendant la brève Paix d'Amiens (25 mars 1802), jusqu'en 1815. Visiter la France pendant cette période aurait donc été presque impossible sauf si Nattes était réellement français. Il semble que sa première visite en France a eu lieu en 1802. Ses dessins montrent que, lors de son deuxième séjour en France en 1820, il s'est arrêté à Lyon, à Grenoble, à Montpellier, à Toulouse et dans certaines parties de la Provence. En 1822 Nattes, alors âgé d'au moins soixante ans, a visité les stations thermales des Pyrénées. On ne sait pas s'il y est allé pour des raisons de santé ou uniquement pour faire des esquisses qu'il pourrait vendre plus tard en Angleterre. Il est probable qu'il y est allé avec ces deux idées en tête. Un album de dessins le trouve en train de faire des esquisses à Saint-Gaudens, à Saint-Bertrand, à Tarbes, à Pau et à Bagnères-de-Bigorre entre avril et juillet 1822. A Bagnères-de-Bigorre, il a fait une cure qui a duré au moins vingt et un jours et qui était épuisante. C'est à cette prétendue « Athènes du Nord » qu'il a fait des esquisses des Bains et de son logement, entre autres. Entre le 29 juin et le 29 juillet 1822, Nattes a continué de faire des esquisses dans les Hautes-Pyrénées, visitant Lourdes, Pierrefitte, Cauterets, Gavarnie et Barèges. Il fait une deuxième cure à Cauterets le 30 juin et deux semaines plus tard, il arrive à Gavarnie où, probablement par pure lassitude, il admet que son esquisse du Cirque de Gavarnie a été faite « d'après un croquis de M. Hardy ». Avant que Lourdes ne devienne un lieu de pèlerinage, peu de visiteurs anglais se rendaient dans cette région des Pyrénées où il était très difficile de voyager. M. Hardy était un artiste lui aussi et le compagnon de voyage de John Claude Nattes pendant au moins une partie de ses périples pyrénéens. Plus d'une centaine de ses esquisses d'églises, de châteaux, de ponts, de moulins, de fontaines et de places de villages et de villes font maintenant partie de la collection du Musée Pyrénéen de Lourdes13. A partir de 1822 on ne sait pas grand-chose sur les mouvements de Nattes : on croyait qu'il était mort en 1822, peu après son retour en Angleterre. Récemment, cependant, sept dessins de vues de Hastings dans le Kent, signés John Claude Nattes et datés 1836, ont été découverts et l'on sait maintenant qu'il est mort le 7 septembre 1839. Il est décédé à l'auberge, la City of London Inn, dans la paroisse de St-Mary à Douvres, dans le Kent, et a été enterré le 14 septembre au cimetière de Cowgate, maintenant fermé et abandonné. Son certificat de décès donne comme âge « 75 ans environ », comme travail « gentleman » et comme cause de mort « mort naturelle ». Des avis de décès ont paru dans le « Gentleman's Magazine » et dans quelques journaux également. Il est difficile de se faire une opinion impartiale du talent artistique de John Claude Nattes. Il n'y a aucun doute qu'il a été l'un des premiers aquarellistes anglais et qu'à l'époque où il travaillait il a joui d'une popularité assez grande et d'une certaine notoriété aussi. Les critiques modernes ont tendance à condamner d'emblée ses talents. On a décrit son style dans Scotia Depicta comme « naïf jusqu'au dépouillement » et « sans talent là où il essaie des techniques plus compliquées »14. Le Dictionar-y of National Biography écarte ses efforts ainsi : « il y a peu de mérite artistique dans son œuvre »15. D'autres critiques ont jugé son travail comme « teinte plate, faible et médiocre »16 ou l'ont décrit comme étant « d'un dépouillement grossier de touche qui est typique mais pas souvent attrayant »17. Cependant, d'autres affirment que « la façon dont il colore ses dessins doit faire de lui l'un des premiers aquarellistes d'Angleterre mais certainement pas le meilleur ». En conclusion, on peut dire sans parti pris que John Claude Nattes, malgré ses défauts techniques et artistiques, était un membre consciencieux, prolifique et important de l'École Anglaise d'Artistes Topographiques qui, d'une époque qui précède l'invention de la photographie, nous a laissé un vaste héritage architectural et archéologique illustrant des paysages de Grande-Bretagne et de certaines parties de l'Europe occidentale qui ont, souvent, disparu. 2. Jean-Marie Amelin (1785-1858), essai de bio-bibliographie [J.-Cl. R.] Encore moins connu que J.-Cl. Nattes18, Jean-Marie Amelin doit sa notoriété montpelliéraine et héraultaise aux 2 476 dessins qui, devenus la propriété du docteur Auguste-César Fages (17961877), ont été légués par ce dernier à la Bibliothèque municipale de Montpellier19. Ces dessins constituent onze grands albums dans lesquels ont été regroupées, selon un classement topographique, les œuvres quelle qu'en soit la nature et le support, et sont réunies, en nombre variable, sur les planches20 : 1. Montpellier ville (230 œuvres), 2. Montpellier ville et faubourgs (224), 3. Vues de l'Hérault (275), 4. Montpellier, 2e canton (282), 5. Montpellier, 3e canton (185), 6. Cantons de Mèze, Sète, Frontignan, Mauguio, Lunel (180), 7. Cantons de Castries, Claret, Ganges (213), 8. Cantons d'Aniane, les Matelles, Saint-Martin-deLondres (247), 9. Béziers et Saint-Pons (182), 10. Lodève, Gignac, Clermontl'Hérault (178), 11. France (243) et Algérie (38), soit 2 476 œuvres, entre 1818 et 1849, dont 2 438 pour la France et 38 pour l'Algérie : l'Hérault est concerné par 2 195 documents21 (Fig. 1). nous a conduits à nous interroger sur l'existence d'œuvres conservées ailleurs et qui présenteraient un achèvement certain22. En l'absence de celles-ci, il restera très difficile d'apprécier objectivement les qualités artistiques de J.-M. Amelin. En réalité, ce vaste ensemble est un « fonds d'atelier composé d'œuvres à différents stades de leur réalisation mais qui ne sont ni réellement terminées, pour la plupart, ni signées. Cette observation Enfin, avant 1827 et jusqu'en 1843, J.-M. Amelin rédigea un Tableau de l'Hérault28 qui est conservé manuscrit avec ses 1 531 pages de textes et quelques dessins au trait. Les dessins de J.-M. Amelin devaient constituer un complément au Guide de 1827 qui n'offrait qu'une douzaine de vues et une carte du département de l'Hérault23. Le projet d'un Atlas de vues pittoresques du département de l'Hérault nous est connu par un prospectus qui ne porte pas de date une centaine de livraisons, avec parution mensuelle, chacune se composant de quatre vues (18 x 24 cm), une par arrondissement. En réalité, nous n'en savons pas davantage et il est probable que les souscripteurs n'ont pas répondu pour permettre l'édition (Fig. 2). Pour en terminer sur les œuvres de J.-M. Amelin, il convient de citer un Plan de Montpellier24 quelques vues dans un nouveau Guide de l'Hérault25, un Indicateur de Montpellier26 et des Considérations sur les levers topographiques27 (Fig. 3). 201 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 Figure 1. - J.-M. Amelin (1785-1858) : Porte du Peyrou vue de l'intérieur en direction de la promenade (signé, sans date) © Collection particulière, Montpellier. Figure 2. - Bon de souscription de l'Atlas des vues pittoresques du département de l'Hérault (sans date) de J.-M. Amelin (1785-1858). Figure 3. - Exemplaire dédicacé à l'abbé Flottes par J-M. Amelin (1785-1858) (Bibliothèque Municipale Centrale de Montpellier) : « Pour Monsieur l'abbé Flottes, professeur de philosophie d la faculté des lettres de Montpellier. Témoignage d'estime profonde et de franche amitié. Amelin » (1842). 202 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 L'œuvre de J.-M. Amelin présente donc un caractère d'inachèvement mais les éléments actuellement conservés et connus montrent toute la richesse et l'intérêt artistique et archéologique. qu'autrefois ». Le 23 décembre 1851, le dossier parvient au ministre de la Guerre et la liquidation est fixée, par décret présidentiel du 19 janvier 1852, à 2 133 francs31. Après le décès d'Amelin, le 27 septembre 1858 à Paris, la moitié de la pension est normalement reversée sur sa veuve qui réside alors à Lyon. Sur la vie même de J.-M. Amelin, nous avons peu de renseignements. Il est né à Versailles le 10 août 1785 et, grâce à ses compétences en dessin - mais nous ignorons où et comment il a été formé - il parvient à un poste de professeur de dessin à l'école régimentaire du Génie à Montpellier29. Par les documents de son dossier de pension civile30, nous savons qu'il fut d'abord employé à la galerie des plans-reliefs comme artiste et peintre à la confection du plan-relief de la Spezzia (17 novembre au 31 décembre 1811), puis professeur de dessin à l'école régimentaire du Génie à Alexandrie (Piémont) (1er mai 1812), puis à Grenoble (9 mai 1814), à Lyon, avec le dépôt du 3e régiment du Génie (7 juin 1815), à La Rochelle (20 juillet 1815) et, enfin, à Montpellier (7 juin 1816) où il restera jusqu'à sa retraite qui lui est accordée le 23 décembre 1851. Le 22 avril 1847, il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur. Sa vie familiale reste encore pleine d'incertitudes. Il avait épousé à Montpellier, le 14 août 1820, Renée-Charlotte-Marie Frémont32 qui lui donna quatre enfants33. A Montpellier, il est possible de suivre leurs déplacements qui les firent changer de domicile une dizaine de fois. Certains dessins des albums soit par la scène représentée soit par les légendes qui signalent la présence de membres de la famille, complètent le peu que nous savons34. Donc Jean-Marie Amelin et sa famille sont montpelliérains durant près de quarante ans35 et leurs relations semblent être celles du milieu professionnel. L'activité de dessinateur des paysages et des rues de l'Hérault est extraprofessionnelle (dans de très nombreux cas, elle se déroule les dimanches et périodes de fêtes ou de vacances) et, dans ce cadre-là, J.-M. Amelin a pu nouer des relations avec d'autres artistes ou avec des amateurs d'art très éclairés comme Montpellier en possédait durant cette première moitié du XIXe siècle36. L'œuvre écrite d'Amelin n'a été que très partiellement imprimée et son projet le plus cher - un ouvrage réunissant texte et illustrations sur l'ensemble de l'Hérault - n'a jamais paru. Nous n'avons aucune trace d'une exposition qu'il aurait pu faire à Montpellier. Le 17 octobre 1850, l'Inspecteur général rédige un rapport favorable mais, le 29 septembre suivant, un rapport du lieutenantcolonel commandant l'École régimentaire est tout à fait défavorable car des plaintes ont été déposées à l'intérieur de l'école contre J.-M. Amelin qui ne cesse d'emprunter de l'argent à ses collègues et oublie de le rendre ! Une demande de mise à la retraite est exprimée, validée par le colonel commandant le 1er régiment du Génie qui ajoute « Ses facultés comme dessinateur et professeur ne sont plus les mêmes 3. Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881) : essai de biographie [J.-Cl. R.] La famille de Nattes est originaire du Rouergue elle remonte à Bernard de Nattes qui, en 1369, lors de l'occupation anglaise de la Guyenne, soumit le Rouergue à Charles V37. Une de ses branches vint s'installer dans l'Hérault à Saint-Thibéry et Béziers. Le tableau généalogique sommaire et partiel de la branche qui a donné naissance à Victor-Ferdinand est le suivant38 : Claude de Nattes X 1641 Marguerite de Crouzat (à Saint-Thibéry) Jean de Nattes (1646-1704) (né à Saint-Thibéry) X 1675 Catherine de Court François de Nattes (1666-1727) X 1712 Henriette de Bonnavent de Beaumevieille Pierre-Henri de Nattes (1719-1807) X 1759 Gabrielle de Gayon Pierre-Béranger de Nattes (1763-1849) né à Saint-Thibéry, décédé à Fontcouverte X 1793 (?) Élizabeth de Carrion-Nizas Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881) X 1824 Marie-Françoise Lavit (1806-1876) Pierre-Marie-Béranger de Nattes (1829-?) Dominique de Nattes (1721-177 X 1749 Jeanne de Beaumevielle Claude (1751- ?) Gabriel-François-Béranger de Nattes (1796-1865) X Marie Thérèse Poitevin du Bousquet Fanny-Louise-Marie (1825-1825) Marie-Victorine-Louise (1826- ?) 203 Marie-JeanneVictoire-Gabrielle (1831- ?) X 1856 E. Baron d'Uston de Villereglan © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 Figure 4. - Portrait présumé du comte Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881) par F.-X. Fabre, 1832 © Musée des Augustins, Toulouse. 204 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 On remarquera que le prénom Claude apparaît deux fois, au début du XVIIe siècle et au milieu du XVIIIe siècle : nous savons que le second a eu une carrière militaire et qu'il avait épousé, en 1784, Antoinette de Maurin de Brignac39. Pierre-Béranger (1763-1849), formé aux collèges de la Flèche et de Sorèze (1776-1779) a eu une carrière militaire de 1789 au 18 brumaire. Il devint conseiller général de l'Aude, député (1802-1805) puis maire de Fontcouverte. Il était à la tête d'une grande fortune (en 1811 il est le 18e le plus imposé de l'Aude) et il avait épousé Elizabeth de Carrion-Nisas, d'une famille très connue en Languedoc40. De ce mariage sont issus deux enfants Victor-Ferdinand (17951881) et Gabriel (1796-1865)41 qui, l'un et l'autre nés à Béziers, auront une éducation commune : en 1811-1813, ils sont élèves au collège de Sorèze42. D'après le dossier conservé aux Archives de l'Armée, VictorFerdinand est entré aux mousquetaires gris le 6 juillet 181443 et il en a été licencié le 31 décembre 1815. Le 27 septembre 1816, son père, le marquis de Nattes, écrit au ministre de la Guerre pour une « demande de l'emploi d'aide de camp près le lieutenant général baron d'Arnaud, commandant de l'Hôtel royal des Invalides, pour le comte VictorFerdinand de Nattes ex-mousquetaire gris, lieutenant de cavalerie ». Victor-Ferdinand de Nattes va occuper peu de temps ces fonctions car il ne semble pas disposer d'une bonne santé le 17 août 1818 il présente sa démission qui est acceptée par le ministre le 21 novembre 1818. Il se retire alors à Béziers et Fontcouverte : il a vingt-trois ans. C'est seulement le 8 septembre 1824, d'après nos sources actuelles, que Victor-Ferdinand de Nattes est à Montpellier pour se marier avec Marie-Françoise-Eugénie-Charlotte-Elais Lavit, qui a dix-huit ans44 : le couple s'installe dans la maison Daumas, rue des Étuves, jusqu'en 1831, année où ils iront dans la maison Verdier, rue du Petit-Saint-Jean. De ce mariage naîtront quatre enfants, Fanny (1825, décédée peu après sa naissance), Marie (1826- ?), Pierre (1829- ?) et MarieGabrielle (1831- ?). Nous ignorons presque tout de la vie de Nattes entre 1824 et 1837 ; nous connaissons, cependant, ses liens avec F.X. Fabre (1766-1837)45 qui est l'auteur, en 1832, d'un portrait qui est supposé représenter Victor-Ferdinand46 (Fig. 4). On sait que le baron F.-X. Fabre avait fait don, en 1825, de sa collection d'œuvres d'art à la ville de Montpellier. A partir de 1832, les relations entre Fabre et Victor-Ferdinand de Nattes semblent devenir plus étroites si bien qu'on évoque la possibilité, pour ce dernier, d'avoir assuré la direction du Musée dès 1835. Le 16 mars 1837, Fabre modifie son testament du 10 mars 1835 en y ajoutant une condition formelle : la nomination de Victor-Ferdinand de Nattes comme directeur du musée jusqu'à sa mort A défaut, tout le legs devrait être remis à Victor-Ferdinand qui en deviendrait ainsi le seul propriétaire ! Toute la suite de la vie de Victor-Ferdinand de Nattes sera marquée par ses relations difficiles et de plus en plus dégradées avec les municipalités successives de Montpellier47. Le directeur du Musée réside à Montpellier puis à Paris et il s'occupera de loin du Musée tout en restant très ferme sur les prérogatives que Fabre avait fixées en 1837 et qu'il défendra, y compris devant la justice dans un procès... qu'il perdra (1844). En réalité, comme Fabre l'exerçait, VictorFerdinand de Nattes a tenu à se situer dans la même ligne d'un pouvoir quasi absolu sur l'ensemble des biens et des personnels qui servaient cette institution qu'était le Musée. Toute intervention des municipalités pour fixer telle utilisation ou changement ou bien pour telle nomination ou exclusion a trouvé le directeur en opposition formelle. C'est lors d'un voyage à Marseille avec son fils et son gendre E. d'Uston, que Victor-Ferdinand de Nattes décédera le 10 décembre 1881. Il convient de conclure maintenant sur le point précis des relations de Victor-Ferdinand de Nattes avec J.-M. Amelin. Aucun document écrit, à notre connaisance, ne permet de les envisager bien que, dans une ville de l'importance de Montpellier durant la première moitié du XIXe siècle, des relations pouvaient se nouer entre des personnes attentives aux arts, même si, ce qui est le cas ici, les milieux sociaux étaient très différents. Mais le nom de Nattes a été associé à celui d'Amelin lorsque l'examen des dessins a montré que les légendes comportaient souvent soit le mot (Nattes) soit une formule comme « croqué en la compagnie de M. Nattes » et jusqu'à aujourd'hui on a identifié ce nom avec celui du futur directeur du Musée Fabre. L'examen attentif et le catalogue de M.-F. Roudier en 1987, comme sa monographie de V.-F. de Nattes en 198648 donnaient ce résultat et s'en servaient, en quelque sorte, comme un témoignage du goût pour l'art du futur directeur. Cette identification se retrouve aujourd'hui dans toutes les études, inédites ou publiées, et il nous a donc paru nécessaire d'exposer notre point de vue selon lequel le Nattes des dessins d'Amelin n'est pas le vicomte Victor-Ferdinand de Nattes 4. De Victor-Ferdinand de Nattes à John-Claude Nattes [J.-Cl. R.] C'est parmi les fiches réalisées par Émile Bonnet (1863-1942) pour un Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art que nous avons découvert l'existence de l'artiste anglais John-Claude Nattes50 pour lequel la fiche suivante avait été rédigée : « Nattes (John Claude), dessinateur et aquarelliste, Montpellier, XIXe siècle. Né vers 1765, mort à Londres en 1822, élève de Hugh Dean. Ce paysagiste qui jouit en Angleterre d'une très légitime réputation, vint dans le Midi de la France où il séjourna durant les dernières années de sa vie. Il habita notamment Montpellier et en profita pour dessiner et peindre un grand nombre de paysages des environs. La Société archéologique de Montpellier en possède quelques-uns. Ils paraissent avoir appartenu à un recueil formé par l'auteur sous le titre : 149 sketches of Grenoble, Montpellier, etc., by J-C. Nattes, 182151 ». Dans le cadre de nos recherches sur les sites de Maguelone, Castelnau-le-Lez et Saint-Guilhem-le-Désert52, nous avions remarqué, depuis longtemps, que certains dessins de J.-M. Amelin étaient légendés en évoquant la présence de M. Nattes. Nous avons pu accéder aux six dessins conservés par la Société archéologique de Montpellier53 et, durant l'été 1995, procéder à un examen complet des 2 476 dessins d'Amelin conservés à la Bibliothèque municipale de Montpellier54 afin de contrôler les légendes, les dates, et d'établir, avec le plus de probabilité possible, les bornes du séjour de JohnClaude Nattes dans l'Hérault Par ailleurs, nous avons essayé aussi de fixer plus largement, le séjour de Nattes dans la moitié Sud de la France et de recenser les œuvres inédites ou publiées aux lieux où elles ont été réalisées ou en Angleterre pour les mêmes régions56. Il est clair que le catalogue général de l'œuvre de John-Claude Nattes permettra de préciser les divers séjours que l'artiste a faits en France57 et les itinéraires qu'il a suivis. On peut déjà retenir, pour la période qui nous intéresse, la France du Nord en 1819, le Sud-Est en 1819-1820 de Lyon à la Côte d'Azur, et en 1821-1822 de Grenoble aux Pyrénées en passant par Montpellier. Enfin, en 1829, John-Claude Nattes est présent à Avignon et à Montpellier58. 205 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 L'itinéraire de J.-CI. Nattes dans la France du Sud et à Montpellier peut être reconstitué à partir des œuvres (légendées et datées par lui, en français), qui sont conservées dans des collections publiques et privées (annexes I et II). A Lyon59, les dessins vont d'octobre 1820 au 4 janvier 1821 et nous avons ensuite des œuvres, à Grenoble60 de septembre à octobre 1821. Il nous manque donc actuellement des œuvres entre janvier et septembre 1821 dont on peut penser qu'elles se situaient dans la même région, sous bénéfice d'inventaire. Ces dernières œuvres concernent Grenoble même et quelques communes voisines. C'est par un très long séjour à Montpellier que J.-CI. Nattes va occuper son temps entre des dates extrêmes qui vont du 22 octobre 1821 au 27 mars 1822, soit plus de cinq mois à parcourir la ville mais aussi les environs dans les arrondissements de Montpellier, de Lodève et d'une partie de celui du Vigan (Gard) - mais pas les arrondissements de Béziers et Saint-Pons, semble-t-il - seul ou en compagnie de J.-M. Amelin. Nous possédons pour établir ce long séjour quatre sources de renseignements. Ce sont tout d'abord, à Montpellier61, six dessins de la Société archéologique de Montpellier (Fig. 5, 7-11) qui concernent Montpellier (n° 73 du 22 octobre 1821 et n° 143 du 12 novembre 1821), Villeneuve-lès-Maguelonne (nos 103 et 108 du 2 novembre 1821), Mireval (n° 111 du 4 novembre 1821) et Castelnau-le-Lez (n° 119 du 6 novembre 1821), et une douzaine d'autres conservés dans une collection privée62 qui illustrent Montpellier et sont datés entre le 19 octobre et le 11 novembre 1821. C'est à Montpellier le très vaste ensemble de dessins de J.-M. Amelin qui offre, sous de simples mentions en légendes (« Nattes », « M. Nattes », « croqué en la compagnie de M. Nattes ») (Fig. 6), les plus nombreux témoignages entre le 26 octobre 1821 (Amelin, vol. VI, n° 93) et le 27 mars 1822 (Amelin I, n° 48, avec cette précision : « dernière séance avec M. Nattes »)63. Cette présence montpelliéraine de Nattes est aussi attestée par des œuvres conservées actuellement en Angleterre à Londres64 et à Windsor. Par un album de Windsor nous connaissons l'activité de l'artiste entre la mi-novembre 1821 et le 9 janvier 1822, suite directe des œuvres que nous venons de signaler65. C'est de Lourdes que nous est venue, grâce à deux albums du Musée Pyrénéen 66 (Fig. 7), l'attestation de la présence de Nattes, encore à Montpellier le 27 mars, de Saint-Gaudens, le 28 avril 1822, à Bagnères-de-Bigorre le 28 juin 1822 et de Lourdes, le 29 juin 1822 à Cauterets, le 29 juillet 182267. L'œuvre de Nattes en France prend donc une extension inespérée et le place en bonne position parmi les dessinateurs du début du XIXe siècle. On dispose donc maintenant de plusieurs centaines de dessins de Montpellier et de l'Hérault, réalisés sur place en 1821-1822, dont il conviendrait maintenant de rédiger un catalogue scientifique détaillé68. Mais ce premier séjour à Montpellier a été suivi d'un second séjour dont la date, 1829, ne laissait pas de poser problème jusqu'à maintenant puisque le décès de Nattes était fixé à 1822 le report à 1839 permet donc aujourd'hui de prendre en compte les œuvres de cette année-là. Dans l'état actuel de notre documentation, nous pouvons envisager ce second séjour en nous fondant sur deux sources : D'une part, dans les dessins d'Amelin, nous retrouvons l'inscription traditionnelle « croqué en la compagnie de M. Nattes » depuis le 1er mai 1829 (Amelin III, n° 98) jusqu'au 10 juin 1829 (Amelin II, n° 133) à Montpellier. Mais nous connaissons aussi ce séjour dans le Sud de la France grâce à un album de la Bibliothèque municipale d'Avignon qui contient des vues d'Avignon, d'Orange et du Vaucluse pour les années 1828 et 182969. * * * L'œuvre de John-Claude Nattes en France (annexes I et II) couvre donc une période de près de trente ans et représente plusieurs centaines de dessins dont les recherches que nous venons d'exposer ont permis de retrouver l'existence. C'est aux historiens de l'art en Angleterre et en France qu'il revient de se pencher sur l'ensemble de cette production afin de constituer un véritable corpus de cet artiste qui facilitera l'attribution d'une place de qualité dans l'art pictural du premier tiers du XIXe siècle, à John-Claude Nattes. Figure 7. - J-C. Nattes (1765-1839) « Près le Séminaire, Montpellier, 12 novembre 1821. 143 » © Société archéologique de Montpellier (SA 1324). 206 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 Figure 5. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Aqueduc à Montpellier le 22.8bre.1821. 73 » © Société archéologique de Montpellier (SA 1327). Figure 6. - J.-M. Amelin (1785-1858) (vol. I n° 75) : « Près la brasserie du Peyrou ; croqué en la compagnie de M. Nattes le 8 mars 1822 (ret[ouché] le 16 décembre 1836) » © Bibliothèque Municipale centrale de Montpellier. Figure 8. - J.-C Nattes (1765-1839) : « Partie de Villeneuve sur la route de Montpellier aux salines le 29bre.1821. 103 » © Société archéologique de Montpellier (SA 13-29). 207 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 Figure 9. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Villeneuve près de Montpellier le 2.9bre.1821. 108 » © Société archéologique de Montpellier (SA 13-28). Figure 10. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Porte du village de Mireval près de Monipellier le 4.9bre.1 921. 111 » © Société archéologique de Montpellier (SA 13-26). 208 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 Figure 11. - J.-C. Nattes (1765-1839) : « Église de Castelnau, 6 novembre 1821. 119 ». © Société archéologique de Montpellier (SA 13-25). Notes Ces notes ont été rédigées pour servir d'introduction à un commentaire historique de dessins réalisés à Worsley (Lancashire) en 1807 par J.-Cl. Nattes. Nous tenons à remercier les nombreux bibliothèques et musées qui nous ont apporté leur concours, en particulier, M. Adrian Flood (Camden Local Studies and Archive Centre, London), et la Bibliothèque Régionale du Buckinghamshire qui nous ont permis de citer des passages de leur livre sur Nattes à Stowe. Ma fille, Jillian M. Aldred B. A., P.G.C.E., professeur de français à l'Université de Salford, a bien voulu assurer la traduction de notre étude en français : nous lui en sommes très reconnaissants. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. Water Colour Painting in Britain, The Victorian Period, Martin Hardie. Pub. B.T. Batsford Ltd., vol. II, p. 133. M. Hardie, op. cit., vol. II, p. 140. Cf. infra, Jean-Claude Richard. La Royal Academy of Arts, fondée par le roi George III à Londres en 1768, pour encourager la peinture, la sculpture et l'architecture, existe encore aujourd'hui. A Complete Dictionary of Contributors and their work from its Foundation in 1769 to 1904, Royal Academy of Arts, A. Graves, F.S.A., Kingsmead Reprints, 1970, vol. III, p. 343, 344, 345. Early English Watercolours, Iola A. Williams, Pub. The Connoisseur, London, 1952, p. 223. I. A. Williams, op. cit., p. 223. M. Hardie, op. cit., vol. II, p. 140. History of the Old Watercolour Society, J. L. Roget, Longmans Green, 1891, p. 175. A History of British Watercolours, H. M. Cundall, B. T. Batsford Ltd., 1929, p. 39. La Royal Society, société des sciences la plus ancienne de GrandeBretagne, fondée en 1645, est toujours importante aujourd'hui. Drawings of Stowe by J.-C. Nattes, G. N. Gowing & G. B. Clarke, Buckinghamshire County Museum, 1983, p. 3 et 4. Le Voyage aux Pyrénées de John Claude Nattes (26 avril- 29 juillet 1822), Michèle Heng, Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, LV, 1995, p. 163 et pages suivantes. 14. Dictionary of British Landscape Painters, Col. M. H. Grant, pub. F. Lewis, 1952, p. 136. 15. Dictionary of National Biography, Angleterre, vol. 14, p. 124 et 125. 16. A Dictionar, of Artists of the English School, Samuel Redgrave 1896, Kingsmead Reprints, p. 132. 17. I. A. Williams, op. cit., p. 223. 18. Si Nattes figure bien dans le Dictionnaire de Bénézit, édition de 1939, 3, p. 346 et édition de 2000, 10, p. 109, il n'en est pas de même pour J.M. Amelin. 19. Les dons et legs du docteur Fages, entre 1872 et 1877, ont été très importants et font l'objet de nombreux documents descriptifs conservés aux archives municipales de Montpellier (2R2, D 7/1). Nous remercions Mme D. Salles-Calvayrac des renseignements à ce sujet qu'elle a bien voulu nous donner en 1995. Les albums d'Amelin sont toujours conservés à la Bibliothèque municipale centrale de Montpellier. 20. Les albums ont pour titre : Atlas de vues pittoresques du département de l'Hérault pouvant servir de complément au Guide du Voyageur dans le département. 21. Nous avons personnellement examiné la totalité de ces œuvres durant l'été 1995 et pu ainsi corriger le catalogue (qui fait suite à un inventaire manuscrit établi par le Service régional de l'Inventaire général) de Marie Roudier (1987) pour ce qui concerne les dates et les légendes. Il est clair qu'un catalogue détaillé et complet reste à établir et à publier. 22. Durant l'été 1994 s'est présenté chez plusieurs antiquaires de Montpellier une personne résidant alors à Lille (W1.V) qui négociait des planches d'un album démantelé concernant Montpellier et sa région et qui, selon le vendeur, n'était qu'un des albums dont il disposait et qui proviendraient d'une fille d'Amelin qui aurait résidé à l'étranger (la Pologne a été citée). Ces œuvres, signées Amelin et terminées, ont donc été cédées et acquises par des particuliers ou revendues ultérieurement. Il n'a pas été possible de retrouver le vendeur et d'en savoir plus sur ces albums, leur provenance, leur dispersion et, depuis 1994, aucune autre information ne nous est parvenue à ce sujet quelle qu'en soit l'origine. 209 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. Guide du voyageur dans le département de l'Hérault ou esquisse d'un tableau historique, pittoresque, statistique et commercial de ce département, orné de douze vues et d'une carte générale, par J.-M. Amelin, professeur de dessin à l'école royale du Génie de Montpellier, Paris, Montpellier, 1827 (imprimé chez Auguste Ricard, lithographie de E. Moquin et compagnie à Montpellier). L'ouvrage est dédié « à mon ami Eugène Bertin, docteur agrégé de la faculté de médecine de Montpellier ». Ce volume était, comme l'écrit son auteur, un extrait d'un ouvrage en préparation (cf. infra Tableau statistique...) et a été réalisé entre 1821 et 1827 (X-586p-lp errata et une carte hors texte). Les douze vues (« dessinées sur pierre par l'auteur ») hors texte (en plus de la vignette de la page de titre qui représente l'Arc de triomphe, vue de la rue Foch vers le Peyrou) sont les Suivantes : [1] Ruines du couvent et du château Géant à Saint-Guilhem (entre les p. 44 et 45), [2] Aqueduc de Castries (56/57), [3] Vue prise du fond de la grotte des Demoiselles (118/119), [4] Château de la Roquette (156/157), [5] Cathédrale saintPierre et l'École de médecine (224/225), [6] Vue du village de Montferrier (298/299), [7] Rochers de l'Orque [Saint-Geniès-de-Varensal] (382/383), [8] Clocher du cimetière de Puissalicon (438/439), [9] Le chemin de l'Escalette (450/451), [10] Vue de la ville de Lodève (504/505), [11] Pont du Verdier [Colombières-sur-Orb] (524/525), [12] Grotte de la Coquille [Cesseras] (538/539), toutes au format du livre (9 x 13,5 cm) et une carte du département de l'Hérault indiquant les Gisemens des volcans, des mines et carrières et le tracé de la voie romaine, hors texte (format hors tout 23,5 cm x 24,5) ; les 7 couleurs distinguent les terrains géologiques. Dès 1828, le guide avait fait l'objet de vives critiques de [P. Grollier] : Coup d'œil sur le guide du voyageur dans le département de l'Hérault, par un habitant de Montpellier, Montpellier, 1828, 34 p., in-8°. Plan topographique de la ville de Montpellier avec les changements qui ont été opérés jusqu'en l'année 1834. Montpellier, s. d., in-folio. Il y eut plusieurs éditions successives en 1839, 1846 et 1853. Guide pittoresque du voyageur en France, département de l'Hérault, Paris, 1835. Indicateur pour la ville de Montpellier et le département de l'Hérault pouvant servir de complément au Guide du voyageur dans le même département, complément offrant des développements, des annotations, des corrections et beaucoup de documents utiles, par l'auteur du Guide, etc., Montpellier, 1836, 52 p., qui, par suite de l'épuisement de l'édition du Guide de 1827, en attendant une nouvelle édition et l'ouvrage plus étendu préparé par J.-M. Amelin, apporte des addenda et des errata précieux. Considérations sur les levers topographiques et emploi d'un nouvel instrument le métrographe topographique, dans ces sortes d'opérations, Montpellier, 1842 (69 p. 1 pl. hors texte avec 14 figures géométriques). Tableau statistique et pittoresque du département de l'Hérault (Bibliothèque municipale de Montpellier, manuscrit 76), ouvrage manuscrit autographe, inédit, in-4°, 711 ff doubles réparties en 4 volumes concernant I. Arrondissement de Montpellier (ff-365) ; II. Arrondissement de Lodève (ff.366-464) ; III. Arrondissement de Béziers (ff.465-644) ; IV. Arrondissement de Saint-Pons (ff.645-7 11), + 50 ff doubles pour les notes et 6 ff doubles pour la table. Une indication terminale manuscrite donne la date finale du 23 août 1843. Ces quatre volumes font partie, comme les Albums du don Fages : Bibliothèque de la ville de Montpellier Catalogue des ouvrages légués par M. le Dr C.-A. Fages, Montpellier, 1880, p. 6, n° 53. Dans son Indicateur de 1836, p. 33, Amelin reprochait à Eugène Thomas (Essai historique et descriptif sur Montpellier, pour servir de guide dans cette ville et ses environs, Montpellier, 1836, 184 p., p. 95) de ne pas avoir suffisamment parlé, à propos de la Citadelle de Montpellier, du corps du Génie qui avait réalisé, en particulier, un plan nivelé de la ville fort utile pour les travaux de la nouvelle distribution des eaux. Nous devons au colonel P. Caries - que nous remercions -, les précisions suivantes sur ces écoles : « A la Restauration (1815), le Génie est réorganisé en trois régiments, chacun a deux bataillons de six compagnies (une de mineurs et cinq de sapeurs). Ces régiments tournent, tous les trois ans à peu près, entre Arras, Metz et Montpellier. En 1824, les régiments passeront à trois bataillons de huit compagnies (deux de mineurs et six de sapeurs) et une compagnie de dépôt. Chaque régiment a une « école régimentaire formant la troupe et perfectionnant sousofficiers et officiers. Chaque école fonctionne sous la direction supérieure du colonel et la direction effective du lieutenant-colonel (parfois un chef de bataillon). Elle a une assez grande indépendance pédagogique et la composition exacte de son corps enseignant reste à préciser. Comme elle forme des hommes de troupe en deux ans et donne 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 210 aux sous-officiers et officiers les connaissances théoriques et pratiques pour remplir l'emploi de leur grade et, au besoin, les fonctions du grade supérieur, le corps enseignant devait comprendre des officiers du Corps du Génie (issus de Polytechnique) et des professeurs civils. C'est ainsi qu'il y a un poste de professeur de dessin car le dessin est considéré comme indispensable aux officiers du Génie. A Montpellier, le 1er régiment du Génie y fut de 1822 à 1825, le 2e de 1825 à 1829, le 3e de 1829 à 1833, etc. Le dossier d'Amelin est conservé au Service historique de l'Armée de Terre à Vincennes (dossier n° 299, carton 1). En janvier 1813, le chef de l'école du Génie d'Alexandrie proposait l'emploi définitif, le renouvelait le 1er avril 1813, ce qui fut fait par le ministre de la Guerre le 23 avril. Nous remercions Mme M.-A. Hepp et le lieutenant-colonel Bodinier de la communication de ce dossier. De septembre 1851 à janvier 1852, à Montpellier comme ailleurs, les forces militaires sont activement liées au coup d'État de LouisNapoléon et à la répression : nous ignorons s'il y a une quelconque relation avec la rapide retraite imposée à J.-M. Amelin : De la révolution au coup d'État (1848-1851), les répercussions des événements parisiens entre Alpes et Pyrénées, Actes du colloque de 1998, Montpellier, Université Paul Valéry, 2000. Née à Alençon le 19 frimaire an V (9 octobre 1796), fille de LouisFrançois-Marie Frémont, capitaine des grenadiers en la 30e demi-brigade et de Marie Dusort. Nous remercions M. L. Berges, directeur des archives départementales de l'Orne de son obligeance pour ces renseignements. Dans l'ordre de naissance : Olympe-Palmire-Félicité-Aglaé le 18 septembre 1821 ; Antoine-Alphonse le 19 janvier 1828: Marie-OlympeAlphonsine-Mathilde le 24 août 1833 ; et Jean-Pierre-Félix le 5 août 1835. Des recherches approfondies dans les archives devraient permettre d'en savoir davantage sur cette famille compte tenu de son long séjour. Il serait intéressant de suivre les descendants. J.-M, Amelin s'est absenté de Montpellier en novembre 1830 nous le savons par la présence de 38 dessins d'Alger qui figurent dans le volume 11 de l'Album. Ces amateurs font l'objet de nombreuses recherches universitaires à travers des mémoires de maîtrise ou des thèses dirigés par Mlle Laure Pellicer, professeur d'histoire de l'art moderne à l'Université Paul Valéry de Montpellier parmi lesquels nous citerons ici ceux de M. F. Roudier et D. Laredo. Certaines légendes des dessins indiquent la présence auprès d'Amelin de personnes comme le capitaine Dessessard ou bien le capitaine Dumoulin ou Delmas de Marsillargues et, bien sûr, « M. Nattes ». Grands Notables du Premier Empire, 6, Paris, 1980, p. 96, à propos de P.-B. de Nattes (1763-1849). Nous remercions Mme M. Beaux née d'Albenas, Mme la Baronne d'Uston de Villereglan et ses enfants pour leur accueil au château de Lacourtète (Aude), Mme S. Caucanas, directrice des Archives de l'Aude, M. J. Delmas, directeur des Archives de l'Aveyron, et M. P. Bascoul, généalogiste des familles de Saint-Thibéry. Nous n'avons donné ici qu'un tableau simplifié axé sur V.-F. de Nattes, Ce prénom de Claude n'est pas courant dans cette famille, si l'on en juge par les diverses listes généalogiques dont nous avons pu disposer. Sur les Carrion-Nisas : Grands Notables du Premier Empire, 5, Paris, 1980, p. 77-82: L. Dermignv, Carrion-Nisas et l'Espagne, Actes du 29e Congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Mende 1955, Montpellier, 1956, p. 123-154. Chr. Courty, Un collectionneur biterrois au XIXe siècle, le comte Gabriel de Nattes (1796-1865), Montpellier, Université Paul Valéry, 1989, mémoire de maîtrise d'histoire de l'art sous la direction de Mlle L. Pellicer, que nous remercions de nous avoir permis de consulter cette étude ; J.-D. Bergasse, La création des dix musées de Béziers et la Société archéologique depuis 1834, Cessenon, 1992, p. 17 et 45. Chr. Courty, op. cit., p. 20. note 20, d'après Les Soréziens du siècle, 1800-1900, Toulouse, 1902, p. 409. Sur Sorèze, on consultera aussi : L'École de Sorèze autrefois, aujourd'hui, Toulouse, 1896, et surtout, la monographie de J. Fabre de Massaguel L'Ecole de Sorèze de 1758 an fructidor an VI (5 septembre 1796), Toulouse. 1958, en attendant la publication des recherches actuelles de M.-O. Munier et des actes du Colloque : Soréze, l'intelligence et la mémoire d'un lieu (octobre 2000). Dossier au Service historique de l'Armée de Terre (classement 91/47). Nous remercions le lieutenant-colonel Bodinier de la communication de ces documents. Parmi les présents et signataires de l'acte de mariage on remarque la présence de F.-Dominique, comte de Nattes, de J. Ratyé, député et maire de Cette, de J.-A. Renouvier, conseiller de préfecture, cousin de l'épouse et de J.-J. Ricome, oncle par alliance. L'acte offre une belle série d'autographes des Nattes, Ricome, Lavit et, parmi les Renouvier, de Jules et de Léa. Sur cette dernière famille voir maintenant : R. Andréani, Les Renouvier dans la société montpelliéraine, Études héraultaises, 30-31, 1999-2000. © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 45. Pour tout ce qui concerne F.-X. Fabre, on renverra à la somme de L. Pellicer, Le peintre François-Xavier Fabre (1766-1837), Paris, 1982, thèse de doctorat d'État en 8 volumes, sous la direction de J. Thuillier. On rappellera : L.-J. Thomas, Les fondateurs du Musée Fabre de Montpellier, une femme, soir son poète et son peintre, Montpellier, 1928, et le Catalogue : Ville de Montpellier, le baron François-Xavier Fabre (1766-1837), exposition organisée en commémoration du centenaire de sa mort, Montpellier, 1937 où, p. 33 et 106, est cataloguée une lithographie d'un paysage (Château de Faix) signé au crayon Gl. de Nattes avec l'indication qu'il s'agit d'une œuvre de Gabriel de Nattes, accompagnée de la précision « fut nommé directeur à vie du Musée Fabre » ( !) alors qu'il s'agit du frère de V.-F. de Nattes ! Sur les écoles liées ou proches au Musée : C. Manches, Les écoles d'art de Montpellier de 1806 à 1870, Montpellier, Université Paul Valéry-Montpellier III, 2000, mémoire de maîtrise, 135 p., sous la direction de O. Foucaud. 46. Ce tableau est une huile sur toile (h : 0,65 m, L : 0,54 m), daté et signé : F.-X. Fabre 1832, et a été acheté par la ville de Toulouse pour le Musée des Augustins (Inv. 68-12-1), auprès d'une galerie toulousaine, aujourd'hui disparue. L'acquisition avait été proposée au Musée par Robert Mesuret (lettre du 26.6.1968) sous le nom de « portrait du marquis de Nattes », pour le prix de 1 800 F (R. Mesuret avait signalé cette œuvre au Musée de Montpellier... qui avait refusé de l'acquérir !). Le tableau a été commenté par Denis Milhau (Musée des Augustins de Toulouse, Récentes acquisitions de peintures, Revue du Louvre, 1968, 45, p. 271-272, avec photographie) et a été exposé en 1969 (Ville de Toulouse, Musée des Augustins, Vingt ans d'acquisitions, Exposition, mai 1969, p. 38-39, n° 30, avec photographie, D. Milhau) et en 1972 (Ville de Toulouse, Musée des Augustins, De la basoche aux verdets, la Révolution et la contre-révolution à Toulouse, 1775-1830, juin-septembre 1972, p. 90, n° 185, D. Milhau). L. Pellicer, dans sa thèse, a toujours désigné ce tableau sous le titre : « portrait supposé du comte Victor-Ferdinand de Nattes ». La correction de « marquis » en « comte » s'impose puisque le marquis Pierre-Béranger de Nattes a vécu jusqu'en 1849 et, donc, en 1832, Nattes était toujours comte. Nous remercions A. Daguerre de Hureaux, conservateur en chef du Musée, des renseignements et de la photographie. 47. A côté du directeur prévu par le testament de Fabre, les municipalités ont placé des conservateurs Charles Matet (1837-1870), J.-J.-B. Laurens (1870-1871), Ernest Michel (1871-1902). Voir : Jugement du Tribunal civil de Montpellier du 24 août 1844 pour la ville de Montpellier contre M. le Comte de Nattes, Montpellier, 1844, 7 p. 48. M.-F. Roudier, Victor-Ferdinand de Nattes (1795-1881), directeur du Musée Fabre de 1837 à 1881, Montpellier, 1986, Université Paul Valéry-Montpellier III, mémoire de maîtrise sous la direction de L. Pellicer, 172 p., et, Jean-Marie Amelin (1785-1858), Montpellier, 1987, Université Paul Valéry-Montpellier III, Diplôme d'études approfondies sous la direction de L. Pellicer, 180 p. Nous remercions M.-F. Roudier d'avoir bien voulu nous communiquer ses deux études. 49. Lorsque des dessins d'Amelin sont édités comme illustrations d'ouvrages si le nom de Nattes est relevé il est alors, implicitement ou explicitement, lié à V.-F. de Nattes : M. Lacave, Illustrations du vieux Montpellier, Avignon, 1977, 222 p. dont 107 planches et 14 d'Amelin (17, 19, 33, 34, 66, 67, 69, 70, 72-74, 78, 101, 102) Montpellier la souveraine, Montpellier, 1987, 158 p., 115 illustrations d'Amelin. 50. E. Bonnet avait été chargé de publier, dans le cadre de la série nationale, un Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du BasLanguedoc (Aude, Gard, Hérault, Lozère) pour lequel il a rédigé un très grand nombre de fiches alphabétiques. Cette documentation nous a été remise afin d'être publiée, en 1980, et nous avons longtemps hésité compte tenu du caractère incomplet de cet ensemble, aggravé par des conditions particulières de dispersion. Nous envisageons cependant de la publier telle qu'elle est, comme un instrument de travail, daté, d'un des meilleurs chercheurs de l'Hérault. 51. E. Bonnet renvoie à E. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris, 1939, tome III, p. 346, qui n'évoque l'œuvre de Nattes que pour l'Angleterre et le Nord de la France. Les mêmes informations, complétées par les mentions de ventes publiques entre 1945 et 1985, figurent dans la nouvelle édition du Dictionnaire, volume 10, p. 109. C'est donc E. Bonnet qui a révélé la présence de Nattes dans le Midi, à Montpellier en particulier et en 1821. Il avait retenu la date de 1822 pour la mort de l'artiste, comme toutes les notices concernant cet artiste l'indiquent jusqu'à aujourd'hui, alors que Nattes est décédé en 1839 (cf. supra J. Aldred). 52. J.-CI. Richard et alii, Les cloîtres de l'abbaye de Gellone (SaintGuilhem-le-Désert, Hérault), Études héraultaises, 10, 1994, p. 22, fig. 3 et 4, deux dessins du cloître d'Amelin « croqués en la compagnie de M. Nattes, le 29 décembre 1821 ». 53. Nous remercions la Société archéologique de Montpellier et son président d'alors M. L. Deguara de nous avoir permis d'accéder à ces dessins et de les publier ainsi qu'à Daniel Kuentz de les avoir photographiés. Les six dessins (SA 13-24 à 29) ont comme dimensions avec le support 0,27 x 0,375 et, sans le support : 0,208 x 0,282 et possèdent une numérotation à l'encre, originale, dans un angle : 73, 103, 108, 111, 119, 143 qu'il nous semble évident de relier à la description de l'album indiqué par E. Bonnet de 149 vues. 54. Nous remercions M. Guidin de Vallerin, Mmes G. Bouchard et C. Séverac de nous avoir permis un examen direct de ces œuvres durant de longues journées. 55. Cette recherche a été accélérée et confirmée par la découverte de deux albums, conservés à Lourdes, qui ont été réalisés à la suite du premier séjour à Montpellier. L'indication dans les dessins d'Amelin de la présence de Nattes en 1829, donc dans un second séjour, a longtemps fait difficulté puisque toutes les sources alors connues donnaient 1822 comme année de la mort de Nattes ! Ce n'est donc qu'à partir du moment où John Aldred a pu établir que le décès datait de 1839 qu'il nous a été réellement possible de présenter nos conclusions. 56. Notre but n'est pas de faire le catalogue de l'oeuvre de J.-CI. Nattes en France - il reste à faire et serait une belle recherche - ni, bien entendu, en Angleterre où nos collègues s'attachent à ce travail. Avec John Aldred, il nous est agréable de remercier ici A. Flood, A.-X. Potter, R. Parkinson, R. Noon, W. Fish, K. Sloan, J. Morton, G. Peppiatt, J. Wallace, A. Silk, à Londres et, à Paris, au Louvre, O. Meslay et A. Serullaz, à la Bibliothèque J. Doucet : S. Gueth. 57. Les voyages de John-Claude Nattes en France attestés, pour le Nord, dans des périodes où les relations entre la France et l'Angleterre étaient difficiles, ont parfois été pris en compte pour se demander si Nattes n'était pas d'origine française ou ne bénéficiait pas d'un passeport français qui lui aurait facilité les déplacements. La question reste posée et pour ses divers séjours l'exploration des archives concernant les passeports et les étrangers pourraient permettre de progresser dans les descriptions des voyages. Sur les séjours des Anglais en France Chr. Leribault, Les Anglais à Paris au XIXe siècle, Paris, Musée Carnavalet, 1994 ; P. Gerbod, Voyages au pays des mangeurs de grenouilles, la France vue par les Britanniques du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, 1991 ; Pau ville anglaise, du romantisme à la Belle Époque, Exposition Pais mai-juin 1978, Pau, 1978. 58. Nous donnerons, en annexe, la liste détaillée des œuvres dont nous avons pu avoir connaissance, tout en sachant bien que le démantèlement d'un album est une pratique courante et que pour celui qui a été évoqué par E. Bonnet, daté de 1821, les six dessins de la Société archéologique de Montpellier étaient accompagnés de 143 autres ! 59. Nous adressons nos remerciements à P. Guinard, conservateur à la Bibliothèque municipale de Lyon, et à J.-M. Dureau, archiviste de la ville de Lyon. 60. Nous remercions Mme M.-Th. Imbert de la Bibliothèque municipale de Grenoble qui a bien voulu nous donner un catalogue précis et détaillé. On retrouve sur ces dessins, comme sur les autres, une numérotation, en haut à droite, qui s'inscrit entre 103 et 169, et, peutêtre, 193 ; M. Clerc, Le Dauphiné vu par les artistes, XVIIe XIXe siècles, essai d'interprétation, Évocations 1994-1995 La Pierre et L'Ecrit, Grenoble, 1994, p. 37-58. 61. A Montpellier, nous remercions, pour la Bibliothèque municipale, M. Guidin de Vallerin, Mlle G. Bouchard et Mme C. Séverac, pour le Musée Fabre, M. M. Hilaire, M. O. Zeder et Mme H. Baujard. Nous ne saurions oublier Mme M. Lacave, M. J.-D. Bergasse, M. P. BurlatsBrun et M. d'Ormesson. 62. Nous remercions les présidents successifs de la Société M. L. Deguara et M. J. Maurin ainsi que le conservateur M. Pomarède et M. J. Nougaret de nous avoir facilité l'accès à ces œuvres. 63. Nous remercions le collectionneur qui a bien voulu nous signaler et nous permettre d'étudier ces 12 dessins qui passent pour être des Amelin. Il est possible que seul celui daté du 22 décembre 1821, Descente de Saint-Pierre à Montpellier, et qui semble porter le n° 175 plutôt que 185, soit d'Amelin. La même collection contient un lavis à la sépia de l'arc de triomphe du Peyrou, signé Amelin, qui faisait partie de l'album dépecé à Montpellier en 1994 (cf. supra). 64. D'autres collections publiques ou privées peuvent posséder des œuvres de Nattes (J. Aldred, Worsley, an historical geograph, 1988 et cf. supra) : The British Museum... (H. Malladier, Dictionary of British Painter in Watercolour, p. 187, donne une liste de collections anglaises) et on en voit passer en vente publique, chez Sotheby's et, plus rarement en France (Drouot, 21-23-XI-1995, expert E. de Broglie, n° 578 : album de 30 planches de Bath. 65. Nous ne saurions trop remercier ici A. Flood de sa générosité et de sa parfaite collaboration scientifique. 211 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 66. Nous remercions Mme M. Heng, qui enseigne l'histoire de l'art à l'université de Toulouse-Le Mirail, de ses nombreux échanges entre l'annonce de sa communication à la Société archéologique du Midi de la France (28 février 1995) et sa publication : Le voyage aux Pyrénées de John-Claude Nattes (26 avril-29 juillet 1822), Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 55, 1995, p. 163-175. Ces œuvres ont été étudiées dans le cadre d'une maîtrise, soutenue en cette Université sous la direction de Mme Heng, par Mme S. Lafon Meyrand qui n'a pas souhaité communiquer son travail. On consultera, de façon plus générale, M. Gaston, Images romantiques des Pyrénées, Lourdes, 1975, qui signalait, p. 284, les deux albums de Nattes à Lourdes et ses voyages dans les Pyrénées, accompagné, en partie, de Joseph Hardy. Nous devons la connaissance de cette étude à Chr. Julia, archiviste municipale à Pau, que nous remercions. 67. Nous tenons à remercier pour leur accueil Mme G. Marsan et le personnel du Musée pyrénéen de Lourdes. L'étude de Mme Heng présente ces albums de façon détaillée. En 1995, nous pensions tous en raison de la biographie alors disponible de Nattes - que ces albums devaient constituer les dernières œuvres de cet artiste qui passait pour être décédé cette même année à son retour à Londres ! 68. Ce catalogue revient aux spécialistes de l'auteur et de la période. Nous attirons cependant l'attention sur un examen approfondi à faire du fonds Amelin de la Bibliothèque centrale municipale de Montpellier afin de savoir s'il ne contiendrait pas des œuvres de Nattes. 69. Nous remercions O. Meslay, conservateur au Louvre, de nous avoir signalé cet album qu'il avait repéré dans le Catalogue du Musée Calvet de 1909 sous la cote : Estampes in folio n° 35, et Mlle de Forbin qui, avec son amabilité habituelle, a bien voulu nous accueillir et nous renseigner en Avignon. 70. Nous remercions Me Demade de son catalogue et des précisions, ainsi que F. Courbage, conservatrice à la Bibliothèque historique de la ville de Paris. 71. Nous remercions J.-G. Lavit, conservateur en chef à Sceaux, et Mme I. de Lanoy. 72. Nous remercions X. Salmon, conservateur au Musée national du château de Versailles et de Trianon. Ces dessins ont été acquis par la Société des amis de Versailles chez un libraire parisien qui était alors en possession de plusieurs albums de Nattes (Paris, le Nord, etc.). Un dessin de la prison du Temple et un des Fossés de la Bastille ont figuré sous les numéros 6887 et 6888 du Catalogue 49, 1960 de ce libraire. Annexes Annexe I [J.-Cl. R.] Lyon E. Delaye (Lyon vu par un Anglais [John-Claude Nattes] en 1820, Lyon, 1926) publie un album de XXXVI dessins concernant cette ville qui avait appartenu à Horace Vernet (acheté en 1852 par Noël Bonnard, artiste-peintre de Lyon). Ces dessins faisaient partie d'un album dépecé dont 67 autres dessins, plume et crayon, font partie de la collection A. Dolf us, de Paris. Les dates de ces 36 dessins vont d'octobre 1820 au 4 janvier 1821. Grenoble Recueil d'aquarelles de J.-C. Nattes (Bibliothèque municipale de Grenoble, cote : R.8901.Rés) collées sur des supports en carton et réunies dans un portefeuille. Elles concernent Grenoble, Sassenage, Pont-de-Claix, Vizille et Rives. Les dates extrêmes vont de septembre à octobre 1821. Montpellier A. Musée Fabre et Bibliothèque municipale. Le Musée ne possède pas d'œuvres de Nattes. La Bibliothèque a une estampe, Paysage non identifié (Est.2211, 360 x 250) signée G. de Nattes (Gabriel le frère du comte Victor-Ferdinand). Cette œuvre a été exposée en 1937 et le Catalogue (n° 106, p. 33) confond Gabriel avec le directeur du Musée de 1837 à 1881, V.-F. de Nattes. numéro visible (4 novembre 1821) ; 114 (5 novembre 1821) et Castelnau-le-Lez : 131 (11 novembre 1821). Le format est 0,21 x 0,28. Les documents étant encadrés, il n'a pas été possible de procéder à un examen complet. D. Fonds J.-M. Amelin à la Bibliothèque Centrale Municipale de Montpellier auquel on ajoutera 5 œuvres, provenant de l'album vendu en 1994-1995 (supra n° 22). Londres Victoria and Albert Museum. En dehors des œuvres qui concernent le Royaume-Uni, le V.A.M. possède un album de 380 p. avec 178 vues de Boulogne à Paris et Saint-Germain qui proviennent d'un voyage en 1819, un album de 384 p. de vues de la Côte d'Azur, de Marseille à Villefranche, provenant d'un voyage de 1819-1820 et quelques éléments d'un autre album (signalé par E. Bonnet supra de vues de Grenoble, Montpellier... de 1821 avec 4 dessins de Grenoble, Marcilly et Sassenage, faits entre le 30 octobre 1820 et le 4 octobre 1821 (cf. supra Grenoble). Windsor Le Royal Art Collection de S.M. la reine Elizabeth II contient au moins 7 albums de dessins de Nattes. Le volume 7, d'après un préinventaire inédit qu'a bien voulu nous communiquer A. Flood (Senior Librarian, Camden Local Studies and Archives Centre, London) a pour titre : Sketches (150) et Montpellier and environs by J.-C. Nattes, 1821. Ces 150 dessins vont de la mi-novembre 1821 au 9 janvier 1822. B. Société archéologique de Montpellier. Six dessins de J-C. Nattes (Fig. 5 et 7-11) inventoriés sous les numéros SA-13-24 à SA13-29. Les supports font 0,27 x 0,375 et les dessins 0,208 x 0,282. On notera que le n° 73 (= SA-13-27) trouve son correspondant chez Amelin (= Lacave, 1987, p. 135) mais qu'ils sont séparés par quatre mois. Amelin précise, en légende, « croqué en la compagnie de M. Nattes le 8 mars 1822 ». Les artistes revenaient donc sur les mêmes lieux ensemble. Lourdes C. Collection privée. Sur une douzaine de dessins, onze nous paraissent pouvoir appartenir à Nattes et le dernier à Amelin. Ils concernent Montpellier et portent des numéros d'ordre : 64 (19 octobre 1821) ; 74 (22 octobre 1821) ; 78 (23 octobre 1821) ; 79 (23 octobre 1821) ; 84 (25 octobre 1821) ; 90 (octobre 1821) ; sans Avignon Deux albums de J.-C. Nattes sont conservés au Musée Pyrénéen sous la cote Q 2 (142 vues - en réalité 154) et P 4 (143 vues - en réalité 150) avec des pages de titre et donc un total de 306 dessins. Ils concernent les régions de Saint-Gaudens - Bagnères-de-Bigorre (23 avril 1822-28 juin 1822) et Lourdes-Cauterets (29 juin 1822-29 juillet 1822). Album de 41 vues d'Avignon, d'orange et de Vaucluse dessinées par J-C. Nattes en 1829, offert au Musée Calvet par M. Revoil, architecte, en 1866. Cet album est accompagné d’une lettre … 212 © Études Héraultaises 1999-2000-2001 n° 30-31-32 … autographe du donateur à M. Delloye (sic) conservateur de la Bibliothèque et du Musée Calvet qui précise que ces « 41 dessins croquis à la plume proviennent des portefeuilles de J.-C. Nattes (94 Sketches from Nature by J.-C. Nattes en 1829). J'ai acquis en 1846 un livre contenant une centaine de ses souvenirs de voyage rapidement tracés mais d'une exécution large et ferme. Je suis heureux de pouvoir en détacher ces quelques feuillets et de les offrir par votre intermédiaire au Musée Calvet. J.-C. Nattes avait parcouru tout le Midi. J'ai dans ce qui me reste de lui des vues de Villeneuvelès-Avignon, d'Aix, de Fréjus et de Nice. Le n° 94 du livre que je possède prouve qu'il avait dû faire d'abondantes moissons pendant ses voyages ». Paris Cet album contient : Avignon, Pont-Saint-Benézet (1-5), le Rocher de Notre-Dame-des-Doms (6-20), Église Saint-Martial et autres vues (21-25), Orange, théâtre (26-29) et département du Vaucluse (30-41). A l'exception du n° 21 de 1828, tous les autres sont datés de 1829. Au Musée de l'Île-de-France à Sceaux, sont conservées 23 vues de J.-C. Nattes qui concernent Neuilly, Arcueil, Écouen, SaintCloud, Charenton, Saint-Maurice, Suresnes, Poissy, de 1802-1803 et de Poissy en 1829 : Catalogue raisonné des collections, Hautsde-Seine, 1985, p. 152, 166, 197, 294. La Bibliothèque historique de la Ville de Paris possède : Versailles, Paris and Saint Denis, or a serie of views from drawings made on the spot bv J.-Cl. Nattes, illustrative of the capital of France and the Surrounding places with and historical and descriptive account, London, W. Miller, s. d., in-folio, 40 p1., 86 p. En 1998 (Drouot, 20 octobre, étude Me Demade) ont été mises en vente publique huit vues de Paris par J.-C. Nattes (1806, 1807, 1809) et de Saint-Denis (1807). Sceaux Versailles Annexe II [J.-Cl. R.] Nous signalerons ici la localisation d'œuvres de Nattes qui n'appartiennent pas au domaine géographique de notre enquête mais qu'il est nécessaire d'associer à sa production méridionale. Le Château de Versailles conserve 15 dessins de J-C. Nattes, exécutés en 1802, et qui ont été acquis en 1960. Ils avaient été séparés d'un album qui servit à préparer l'édition de l'ouvrage édité par W. Miller (cf. supra). L'inventaire de ces dessins va du n° 628 au n° 642. 213