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TABLE DES MATIERES Hélène BOUILLON, On the anatolian origins of some Late Bronze egyptian vessel forms 1 Agneta FRECCERO, Marble trade in Antiquity. Looking at Labraunda 11 Şehnaz ERASLAN, Dionysus and Ariadne in the light of Antiocheia and Zeugma Mosaics 55 Ergün LAFLI et Gülseren KAN ŞAHİN, Middle Byzantine ceramics from Southwestern Paphlagonia 63 Mustafa AKASLAN, Doğan DEMİRCİ et Özgür PERÇİN en collaboration avec Guy LABARRE, L’église paléochrétienne de Bindeos (Pisidie) 151 Anaïs LAMESA, La chapelle des Donateurs à Soğanlı, nouvelle fondation de la famille des Sképidès 179 Martine ASSENAT et Antoine PEREZ, Localisation et chronologie des moulins hydrauliques d’Amida. A propos d’Ammien Marcellin, XVIII, 8, 11 199 Helke KAMMERER-GROTHAUS, »Ubi Troia fuit« Atzik-Köy - Eine Theorie von Heinrich Nikolaus Ulrichs (1843) 213 CHRONIQUES DES TRAVAUX ARCHEOLOGIQUES EN TURQUIE, 2015 Sami PATACI et Ergün LAFLI, Surveys in Ardahan on the turkish-georgian borderline in 2013 and 2014 229 Çiğdem MANER, Preliminary report on the second season of the Konya-Ereğli survey (KEYAR) 2014 249 Dominique BEYER, Can KARAVUL, Françoise LAROCHE-TRAUNECKER et Aksel TİBET, Rapport préliminaire sur les travaux de la mission archéologique de Zeyve Höyük-Porsuk 2014 275 Jean-Charles MORETTI avec la collaboration de Nicolas BRESCH, Isabel BONORA, Jean-Jacques MALMARY et Olivier RISS, Claros, le temple d’Apollon : travaux réalisés en 2014 291 Olivier HENRY et Erika ANDERSSON, Christophe BOST, Ömür Dünya ÇAKMAKLI, Angela COMMITO, Mélissa CORMIER-HUGUET, Peter DE STAEBLER, Pierre DUPONT, Duygu ERGENÇ, Axel FREJMAN, Banu KEPENEK, Pascal LEBOUTEILLER, Haral NILSSON, Felipe ROJAS, Baptiste VERGNAUD, Labraunda 2014 301 Anatolia Antiqua XXııı (2015), p. 301-394 Olivier Henry* et erika AnderssOn, Christophe BOst, Ömür dünya ÇAkmAklı, Angela COmmıtO, mélissa COrmıer-Huguet, Peter de stAeBler, Pierre duPOnt, duygu ergenÇ, Axel FrejmAn, Banu kePenek, Pascal leBOuteıller, Haral nılssOn, Felipe rOjAs, Baptiste VergnAud LABRAUNDA 2014 la saison 2014 à labraunda (Fig. 1) a probablement été la plus intense depuis les grands travaux entrepris par l’équipe suédoise sous la direction d’Alfred Westholm en 1960. grâce au soutien des très nombreuses institutions, publiques comme privées, et de personnalités physiques, nous avons pu réunir sur le terrain une équipe internationale de 47 chercheurs et étudiants de onze nationalités différentes (d’Ouest en est : etats-unis, Colombie, royaume-uni, France, suède, Finlande, slovaquie, grèce, roumanie, Bulgarie, turquie, ınde). A côté des différents projets de conservation/protection, de documentation, de mise en valeur et de fouilles (qui ont été particulièrement nombreux avec 6 secteurs différents), nous avons entamé en 2014 un certain nombre de travaux de longue haleine. Parmi ceuxci nous soulignerons la mise en place d’une prospection systématique, qui devrait nous renseigner sur l’occupation du territoire autour du sanctuaire, ou encore l’enquête de terrain visant à mettre en place un plan général de mise en valeur du site. Au niveau des publications, nous devons souligner la prochaine sortie du volume dédié aux périodes tardives du sanctuaire, signé par j. Blid, ainsi que la finalisation de la publication des Andrones qui devrait paraître au cours de l’automne 2015. Cette année a aussi été celle de l’acquisition d’une nouvelle maison de fouille, certes modeste, mais qui s’inscrit dans un plan d’acquisition plus large. Cette acquisition, effectuée par l’intermédiaire de l’association lABrys, récemment fondée, est le fruit d’une collaboration fructueuse avec un partenaire local, la société esAn-eczacıbaşı. Outre ce partenaire de choix il est important de souligner le soutien constant du ministère des Affaires etrangères français ainsi que l’implication vitale pour la mission du ‟labraunda Committee” piloté depuis l’université d’uppsala, et grâce auquel une grande partie du budget 2014 a pu être réuni. le rapport que nous présentons ici est le résultat de la synergie qui est maintenant mise en place dans le cadre des recherches à labraunda. ıl est le fruit d’une collaboration exemplaire entre chercheurs, étudiants et ouvriers. ıl a bénéficié en grande partie des conseils prodigués par les autorités locales et centrales en turquie, et nous tenons tout particulièrement à remercier à cet égard le ministère de la Culture et du tourisme turc, ainsi que son représentant qui nous a accompagné tout au long de ces deux mois sur le terrain, nurettin Özkan, de même que le directeur du musée archéologique de milas, Ali sinan Özbey. nous remercions enfin l’ensemble des contributeurs à ce rapport, pour leur diligence, et leur professionnalisme. *) O. Henry, ens/AOrOC, ıFeA ; C. Bost, ıFeA ; Ö. Çakmaklı, karabük univ. ; A. Commito, Brown univ. ; m. CormierHuguet, Bordeaux univ. ; P. de staebler, Brown univ. ; P. dupont, mOm ; d. ergenç, ınstituto de geociencias CsıC-uCm, madrid ; A. Frejman, uppsala univ. ; B. kepenek, metu ; P. lebouteiller, ıFeA ; H. nilsson, uppsala univ. ; F. rojas, Brown univ. ; B. Vergnaud, Ausonius, ıFeA. 302 OlıVıer Henry et alii Fig. 1 : Plan général du sanctuaire (O. Henry). lABrAundA 2014 303 1. CONSERVATION, RESTAURATION ET PROTECTION 1.1. Le marbre (e. Andersson) les objectifs de cette année consistaient à continuer le travail, entamé lors des saisons précédentes, visant à préserver les importantes inscriptions et blocs architecturaux du sanctuaire de labraunda. Ces travaux offrent aussi l’opportunité à de jeunes étudiants en conservation de se frotter aux réalités de terrain et d’acquérir une expérience qu’il est impossible d’obtenir de manière empirique. les phases d’interventions comprises dans notre approche incluent : la documentation, le nettoyage, la consolidation, la réparation de craquelures ainsi qu’une série de tests et une évaluation des différents traitements de consolidation appliqués sur le marbre. Au cours de la saison 2014 nous avons procédé à la conservation de : – 4 blocs appartenant au Propylon sud : 2 blocs d’ante, dont l’un avec une inscription, un fragment d’architrave et un fragment de fronton ; – 4 blocs appartenant au temple de Zeus : un chapiteau d’angle ionique (Fig. 2), un ensemble reconstruit comprenant une architrave, une frise denticulée et une corniche ; – 1 tambour de colonne appartenant à la façade de l’Andron B ; – 1 inscription (n° 21) située en avant des Oikoi ; – 1 stèle inscrite appartenant à l’exèdre sur la terrasse du temple ; – 1 bloc d’architrave de l’Andron A ; – 1 base de colonne de l’Andron B. Ci-dessous suit un tableau récapitulatif des marbres traités (en italique) et de ceux qu’il est prévu de traiter dans les saisons à venir : Fig. 2 : E. Andersson au cours du traitement d’un chapiteau du temple (O. Henry). south Propylaea 1. Anta block with inscription (61A and 61B), inv. K 73, at the west side of the entrance, decision of Roman officials regarding freedom from annoyance of the inhabitants of the sacred land. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 2. Anta capital, inv. K 80, with egg and dart decoration at the top, followed by a palmetto and lotus frieze, a Lesbian molding and a bead-and reel list. Conserved 2011. 3. Column at the end of the passage at the east side. Badly damaged at the lower part, on a broken base. ınv. k28A+B. Biocide treatment 2014. 4. Column with base standing at the end of the passage at the west side, inv. k27A+B. Biocide treatment 2014. 5. Anta capital, S-E anta, moved to the S-E side of the gateway, placed on inv. K73. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 6. ınscription (61A and 61B), inv. k 19, decision of roman officials regarding freedom from annoyance of the inhabitants of the sacred land. Biocide treatment 2014. 7. Pediment of the Southeast architrave, inv. K3. Placed upon architrave fragment K4. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 8. Architrave fragment, inv. K4. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 9. Architrave fragment with dedication of the gateway, inv. K81. The fragment, broken into two pieces, was lifted from the ground and is now placed beside K4. Conserved 2013. 10. Anta block inv. k58, placed with the back side on the ground and the decorated front up. Biocide treatment 2014. Andron B 1. Anta capital, inv. C84, decorated with eggand-dart, lotus- and palmetto frieze, Lesbian cymatium and bead-and-reel list, placed on the terrace. The capital has flaking areas at the top, indicating there will be future material losses. These parts need to be secured. Conserved 2011. 2. Inscription I. Labraunda 6, inv. C 39, on the terrace. Conserved 2011. 3. Inscription I. Labraunda 5, inv. C 76, placed on the terrace. Conserved 2011. 4. Inscription I. Labraunda 5, inv. C 78, letter of Philip of Macedon to Mylasa. Conserved 2011. 5. Inscription I. Labraunda 6B, inv. C 38, placed on the terrace. Conserved 2011. 304 OlıVıer Henry et alii 6. Inscription I. Labraunda 14, consisting of 7 blocks lined up on the terrace, inv. C11, C10a, C10b, C13, C12, C165, C42. Biocide treatment 2011. Conserved 2012. 7. Ionic capital, inv. C80, standing in front of Andron B. Conserved 2011. 8. Column, inv. C 3, one of a pair at the entrance to the building, placed towards north. Biocide treatment 2012. Conserved 2013. 9. Column, inv. C 44, at the entrance to the building, placed towards south. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 10. Anta block, inv. C 82, on which inv. C 84 is standing. Conserved 2011. 11. Inscription I. Labraunda 5, inv. C 77, placed on the terrace. Conserved 2011. 12. Inscription I. Labraunda 7, inv. C 40, placed on the terrace. Conserved 2011. Andron A 1. Column, inv. A 125, one of a pair standing at Andron A, placed towards south. Conserved 2012. 2. Column, inv. A 13, second of a pair at Andron A, on the ground towards north. 3. Ionic capital, inv A 104. Conserved 2010. 4. Inscription I. Labraunda 4, inv. A 150, placed in the corner close to no 5. Conserved 2012. 5. Inscription I. Labraunda 15 consisting of 3 large blocks, inv. A5, A3, A2, placed in front of the north column. Conserved 2012. 6. Inscribed block AK8 (AR 4). Conserved in 2014. 7. ınscribed block A151 (ı. labraunda 1). Placed in 2014 in the south room of the Oikoi. Biocide treatment 2014. 8. ınscribed block m02 (ı. labraunda 137), discovered in 2014 during the excavation at the Andron and now placed in the south room of the Oikoi. 9. Anta Capital discovered in 2014 during the excavation at the Andron and now placed in the porch of the Andron. Oikoi 1. Inscription I. Labraunda 21, inv. NA 2, placed on a row of frieze blocks standing outside the building. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 2. ınscription consisting of 3 large architrave blocks of which one is broken in half. dedication of the Oikoi by ıdrieus. Biocide treatment and partially cleaned 2014. 3. see Andron no 7. 4. see Andron no 8. temple of Zeus 1. Column at the north side. the column is vertically broken into two pieces. Flaking areas. 2. Column drum at the north side. damaged. 3. Column drum, north-westcorner. damaged. Biocide treatment 2013. 4. Ionic corner capital, northwest corner, placed on column drum. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. 5. Base and block at the n-e corner of the stylobate. damaged. 6. Column drum at south side, split. 7. Column drum at south side, split. 8. Reconstruction, 3 blocks. (Top block with lesbian cymatium, dentils, egg-and-dart, and bead and reel decoration). Strange crust on the Lesbian cyma. Biocide treatment 2013. Conserved 2014. temple terrace 1. Architrave fragment with decoration. Cleaned for documentation 2012. 2. ınscription 42. Biocide treatment 2014. 3. ınscription 56. Biocide treatment 2014. 4. ınscription 85. Biocide treatment 2014. 5. ınscription. Placed on the ground, in front of inscriptions 42, 56 and 85. Biocide treatment 2014. 6. ınscription. Placed on the ground, in front of inscriptions 42, 56 and 85. Biocide treatment 2014. 7. ınscription. located left of inscriptions 42, 56 and 85. Biocide treatment 2014. north stoa 1. Capital B152, treated with biocide 2012. Conserved 2013.. 2. Capital B147, treated with biocide 2012. Conserved 2013. 3. Capital B95. Conserved 2013. 4. Capital B146. Conserved 2013. 5. Capital B141. Conserved 2013. 6. entablement, with inscriptions (7 plus 9 decorated and/or inscribed blocks). exedra 1. Stele with inscription, inv. 118/Y30. Conserved 2014. doric House 1. ınscription 19, dedication of a building, propably a terrace house. Biocide treatment 2014. east Propylon 2. Anta capital inv. H18. Biocide treatment 2014. lABrAundA 2014 1.2. Le mortier et les petits objets Compte tenu de l’activité croissante sur le site de labraunda depuis la saison 2012, il nous a semblé nécessaire de faire intervenir sur le terrain un spécialiste de la restauration, parallèlement au programme des marbres décrit ci-dessus1. Ce programme vise à permettre d’intervenir immédiatement sur des structures ou objets qui requièrent un traitement urgent. Cette année les interventions se sont portées à la fois sur des structures liées au mortier et sur des petits objets. les mortiers ont concerné les zones suivantes : – Bassins romains, la priorité était de stabiliser la conservation de ces mortiers afin de ralentir leur 305 altération et leur perte. Cette année, il s’agissait donc d’effectuer des tests de traitement en fonction des matériaux à notre disposition et de pratiquer des interventions d’urgence ; – Bains est, il s’agissait de stabiliser le délitement des pilettes afin de les conserver in situ ; – Andron A, il s’agissait de consolider les mortiers de surface et de fixer notamment la couche picturale des enduits muraux. Quant aux petits objets, le restaurateur s’est attaché à traiter des fragments de boucliers en bronze2. la priorité était de stabiliser le métal et de remettre au jour les décors gravés sur le bouclier. 2. LA DOCUMENTATION 2.1. Les bases de données physico-chimiques : céramique, mortier, marbre et verre le site de labraunda est un emplacement pauvre en matière première, qui ne permettait donc pas (ou peu) de production locale. Cependant, et probablement du fait de son caractère de sanctuaire à dimension régionale, les fouilles révèlent une quantité impressionnante d’objets ou de matériau vraisemblablement importé des quatre coins de la région. ıl offre ainsi un terrain expérimental idéal pour qui veut jeter les bases d’outils référentiels dans des domaines très variés. Car région de la Carie souffre d’un manque de référentiels pour l’ensemble de la culture matériel antique. Ce type d’approche est encore très peu développé dans le sud-Ouest de l’Asie mineure concernant les productions locales, qu’il s’agisse de typologies céramiques ou d’analyses physico-chimiques. dans ce contexte, nous avons décidé de lancer, à partir du matériel mis au jour à labraunda, plusieurs pistes de recherche qui permettront, à terme, d’établir de solides bases de références utiles à l’ensemble de la communauté scientifique ‘carienne’. 2.1.1. La céramique (P. dupont) en 2014, nous avons eu la chance de voir se joindre à l’équipe de fouille Pierre dupont. ıl a entrepris une analyse systématique des céramiques provenant des fouilles anciennes, avec notamment l’étude des fragments archaïques du sanctuaire. en outre, nous avons décidé de lancer un programme d’analyses physico-chimiques des céramiques de labraunda, qui permettrait de compléter l’analyse typologique. les trouvailles céramiques du sanctuaire de labraunda constituent un ensemble suffisamment représentatif pour l’étude du faciès céramique carien par le biais d’un programme d’analyses de laboratoire. Celui-ci devrait comporter deux volets successifs ou concomitants en fonction des disponibilités de la chaîne d’analyses physico-chimiques et des moyens mis en œuvre : 1) l’individualisation préliminaire du ou des groupes géochimiques susceptibles de correspondre à des productions locales ou loco-régionales ; il sera fait appel à cette fin à des échantillonnages rassemblant à la fois des références locales (argiles, briques, tuiles…) et des céramiques communes à pâte grise ou claire, ainsi que quelques tessons à vernis noir susceptibles d’une origine non attique ; 2) leur différenciation sur le plan régional afin de déterminer, par itérations successives, l’étendue de la zone d’incertitude autour du site de labraunda ; cette seconde phase reposera sur la confrontation des données obtenues avec un réseau de références régionales adaptées ; elle devrait permettre à terme l’identification des principaux centres producteurs régionaux de Carie et leur séparation d’avec ceux d’ıonie du sud, de milet notamment. un tel programme ne peut être mené que dans un laboratoire disposant déjà d’une importante base de références couvrant les sites majeurs de la grèce de l’est comme celui de la maison de l’Orient de lyon (Cnrs-umr 5138) et d’une expérience confirmée sur le domaine. Cette année nous avons décidé de procéder à l’analyse d’une trentaine d’échantillons. nous espérons pouvoir obtenir les résultats de ces analyses dans le courant de l’hiver 2014/2015. 1) la restauratrice Camille Bourse est restée 3 semaines sur le site de labraunda et a procédé à l’essentiel des interventions mentionnées ici. Pour les objets céramiques, soulignons également la participation de n. Chateau. 2) mis au jour lors de la fouille de la tombe monumentale, voir plus bas. 306 OlıVıer Henry et alii 2.1.2. Enduits de l’Andron A Cette année nous avons lancé deux séries d’analyses de mortier. la première est concentrée sur les enduits issus de la fouille de l’Andron A (voir plus bas). ıl s’agit pour l’essentiel de matériaux de couverture des murs et du sol. Ces derniers datent de la période hellénistique (probablement hékatomnide). nous avons procédé à un échantillonnage général des vestiges et prélevé 13 fragments qui ont été soumis à une analyse pétroarchéologique. Cette analyse a été confiée aux soins de l’entreprise Arkemine, sous la responsabilité d’Arnaud Coutelas. 2.1.3. Mortiers hellénistiques et romains (d. ergenç) le but de cette recherche est de mettre sur pied une base de données de référence concernant les propriétés et caractéristiques physico-chimiques des mortiers romains de labraunda. Cette base de données a pour but de service d’outil d’analyse et de comparaison pour la région. Ce travail s’intègre dans le cadre d’une recherche doctorale intitulée Comparison of Roman mortars in Spain and Turkey et menée à l’université Polytechnique de madrid. les premières observations ont été réalisées au cours de l’hiver 2014-2015. nous en livrons ici les résultats préliminaires (tableau 1). nous avons recueilli trois échantillons dans l’Andron A, daté des années 351-344 av. j.-C. le premier est un bloc de mortier provenant de la fondation du sol supposé hékatomnide (Fig. 3) ; le second d’une réparation tardive de la fenêtre nord-ouest ; le dernier est un échantillon de plâtre provenant probablement de l’enduit qui couvrait les murs intérieurs du bâtiment. le reste de l’échantillonnage a été effectué Tableau 1. Code Bâtiment Localisation Datation lm01A lm01B lm01C lm02 lm03 lm04A lm04B lm05 lm06A lm06B lm06C lm07A lm07B lm07C lm07d lm08 lm09 Andron A Andron A Andron A south Bath south Bath tetraconch bath tetraconch bath Andron C east bath east bath east bath Hypostyle building Hypostyle building Hypostyle building Hypostyle building Hypostyle building roman Pool sol mortier de réparation enduit mural mur mur mur sol mur sud sol mur mur sol du bassin sol du bassin (niveau 2) sol du bassin (niveau 3) sol du bassin (niveau 4) sol du bassin (2e phase de construction) mur 351-344 av. j.-C. romaine 351-344 av. j.-C. 3e-4e s. ap. j.-C. 3e-4e s. ap. j.-C. 4e s. ap. j.-C. 4e s. ap. j.-C. 1e s. av. j.-C.-ap. j.-C. 1e s. ap. j.-C. 1e s. ap. j.-C. 1e s. ap. j.-C. Hellénistique (3e s. av. j.-C.?) Hellénistique (?) Hellénistique (?) Hellénistique (?) romaine 1e-2e s. ap. j.-C. Fig. 3 : Prélèvement des échantillons dans l’Andron A (d. ergenç). lABrAundA 2014 307 Fig. 4 : Carte de répartition des prélèvements de mortiers (d. ergenç). sur six autres bâtiments dont la datation varie du début de la période hellénistique à la fin de la période moderne (Fig. 4) : les échantillons prélevés présentent des dimensions variant de quelques millimètres à plus de 10 cm. les premières observations non-destructives ont été menées sur les coupes fraîches des échantillons (Fig. 5). jusqu’à présent, outre l’analyse macroscopique, nous avons réalisé les procédures suivantes : diffraction des rayons X (Xrd), microspectroscopie raman, spectrophotométrie et analyses de microdureté. la caractérisation minéralogique a démontré que tous les échantillons sont composés de quartz et de calcite, bien que cette dernière soit très faiblement représentée pour les échantillons lm01B, lm07d, lm08 et lm09. de la même manière tous les échantillons révèlent la présence de feldspath (avec des quantités alternées d’albite et d’anorthite) et de mica de biotite et, pour certains, de muscovite. On observe de spics de kaolinite pour deux échantillons de l’Andron C et des Bains est. l’analyse micro-raman n’a pu être utilisée que pour certains des échantillons. On observe un pic principal de calcite dans tous les échantillons (1 085,6 cm-1), excepté pour lm08 et lm09 qui montrent de l’aragonite et des pics secondaires de calcite (tableau 2). Tableau 2. Echantillons Pic Raman lm01-A lm02 lm04A lm06B lm06C lm07A lm07C lm08 lm09 1086,1 1085,4 1087,6 1085,6 ; 1235 ; 1270 ; 1430 1085,6 1085,6 ; 1379 1085,6 ; 1118,5 704,6 ; 1118,5 ; 1270 ; 1379 1439,5 l’analyse spectrophotométrique montre que les échantillons s’étagent entre deux extrêmes que sont lm02 et lm09, avec un groupement des échantillons lm01A, lm03 et lm04A. 308 OlıVıer Henry et alii Fig. 5 : Macro photo de l’échantillon LM01A prélevé dans l’Andron A (d. ergenç). davantage d’analyses sont prévues pour permettre d’affiner ces premiers résultats, telles que des analyses en Fluorescence X, la microscopie électronique, l’analyse thermogravimétrique (tgA-dtA), le rapport et la distribution de la taille des grains, la porosimétrie à mercure. enfin, il est prévu d’installer sur le site archéologique une série d’enregistreurs de données et de capteurs CO2 afin de récolter des données environnementales à labraunda et étalonner nos résultats. 2.1.4. Marbre le marbre est un des matériaux les plus rares sur le site de labraunda. ıl n’existe en effet pas de carrière à proximité immédiate du sanctuaire, et pourtant il semble qu’il ait été largement utilisé pour les constructions datant des époques archaïque à romaine. une observation menée lors des travaux de nettoyage et de protection de plusieurs blocs a révélé qu’il existait plusieurs types de marbres sur le site et donc que ceux-ci devaient avoir été importés de différentes sources. dès 2011, A. Freccero s’est engagée dans une étude fine de ces marbres, en créant une base de données fournie non seulement des bâtiments de labraunda mais aussi en glanant de nombreux échantillons dans les sites et les carrières connus de la région3. les résultats de cette étude sont extrêmement prometteurs et sont présentés dans un article distinct de ce volume. ıl est important de souligner que cette étude a bénéficié d’une coo3) Voir l’article d’Agneta Freccero dans ce même volume. pération exceptionnelle de la part de nos collègues turcs et étrangers qui nous ont tous permis d’effectuer un échantillonnage sur leur fouille. Cette étude, outre qu’elle permet de révéler la variété des sources d’approvisionnement en marbre de la région, et l’évolution de la géographie du commerce du marbre en Carie, jette également les fondations d’une base de données qui permettra aux uns et aux autres d’analyser et/ou de comparer l’origine des matériaux de construction utilisés sur les différents sites archéologiques de la région. 2.1.5. Verre enfin, et bien que nous n’en soyons qu’à un stade embryonnaire, nous avons pour objectif de créer une base de données physico-chimique de la vaisselle en verre mise au jour sur le site de labraunda. Au cours de la saison 2014 nous avons effectué un premier échantillonnage comprenant une trentaine d’éléments. Ces derniers seront bientôt soumis à l’analyse. 2.2. Les monnaies (H. nilsson) Au cours de la saison 2014 plus de 160 monnaies ont été mises au jour lors des fouilles du bâtiment hypostyle. l’ensemble des ces monnaies appartient à une même couche stratigraphique qui semble correspondre à un niveau de alluvionnement important. ıl semble possible d’attribuer ces monnaies à un petit trésor qui aurait été piégé dans un niveau abandonné puis détruit par l’action de l’eau. lABrAundA 2014 ıl s’agit de petits bronzes, ce qui paraît relativement étonnant dans certains cas, comme celui des Antoniniani qui devraient être en argent. l’ensemble est très fortement corrodé et seuls quelques exemplaires ont pu être identifiés malgré un nettoyage systématique. Bien que leur lisibilité soit extrêmement faible, il semble qu’elles appartiennent toutes à un horizon relativement homogène et datant du milieu du 4e à la fin du 5e s. ap. j.-C. Ci-dessous le lecteur trouvera une liste de trois de ces monnaies parmi les plus facilement identifiables. Aelia Flacilla, empress and wife of theodosius ı, died 386 Obv. : Bust r., diademed rev. : Ael FlACıllA AVg. no motif visible. Weight: 0,8 g diameter12,6 mm ref. : Cf. RIC vol. ıX, p.184, 46 theodosius ıı (408-450 A.d.) Obv. : dn tHeOd[OsıVs] PF AVg. Bust r., diademed rev. : Corroded exc. Coin nr. 68, my nr. 23. theodosius ıı (408-450 A.d.) Obv. : d]n t[HeOdOsı]Vs [PF AVg] Bust r., rev. : 2 emperors? ]HA[…]ıs (legend uncertain) exc. Coin nr 81, my nr 36. ref. : Cf. RIC, vol. X, pp. 271-272 2.3. La topographie et le nouveau plan des vestiges (P. lebouteiller) l’état actuel du site intra-temenos se compose, dans la partie inférieure, de grandes terrasses artificielles qui ont remodelé la topographie originale des pentes, puis dans la partie intermédiaire d’un système de rampes permettant d’accéder à la tombe construite et à la zone cultuelle à ciel ouvert, et enfin sur le haut de la colline à l’acropole fortifiée. les structures repérées et relevées en dehors de la zone du sanctuaire, sont le stade, la nécropole, des fermes et différents aménagements agricoles, des sources et canaux antiques et modernes, de l’habitat moderne en pierre, des voies d’accès modernes et antiques. le but de cette troisième campagne était de compléter le relevé topographique (via gPs et station totale) du lieu pour fabriquer un modèle en trois dimensions du terrain et recaler tous les monuments du site archéologique de labraunda. Pour effectuer cette campagne de relevés nous avons utilisé la combinaison de deux méthodes de travail : à savoir le positionnement satellitaire (gPs) et le relevé topographique à l’aide d’une station totale (leica tC803). le matériel utilisé pour le système de localisation mondial est un récepteur bifréquences de précision centimétrique en temps réel 309 grâce aux corrections Omnistar. Ce système utilise les satellites gPs (Americain) et glOnAss (russe) pour augmenter la qualité de la réception, et donc de la précision. les positions sont corrigées en temps réel via les corrections envoyées par le satellite privé Omnistar (ce qui évite d’avoir sur le terrain deux récepteurs gPs et remplace le post-traitement par du temps réel et donc une vérification immédiate des données sur le terrain). Pour continuer le travail de relevé, commencé en 2012, la partie topographie a été effectuée par gPs différentiel, permettant de couvrir à peu de frais une zone de 1000 m autour du sanctuaire. les zones de forêts en montant vers l’acropole n’ont pas posé de gros problèmes dus à la faible densité des arbres et à leur nature : des pins qui n’ont donc pas de feuilles, principal obstacle aux ondes satellitaires. l’accès aux surfaces à relever en dehors du sanctuaire était assez difficile en raison de la présence de nombreux murets de pierres instables séparant chaque parcelle. dans certains cas, le couvert végétal dense de type ronces ou petits arbustes ne permettait pas l’accès à certaines zones (10 %), de même que la présence de nombreuses ruches. Chaque donnée archéologique ou moderne a fait l’objet d’un classement par type d’objets, permettant de mettre en place la base d’un s.ı.g. (système d’information géographique) du site. Chaque objet archéologique est associé à des métadonnées sous forme de fiche avec nom, description, année, type, documentation associée avec une localisation en coordonnées géographiques. Ce travail est possible grâce à l’enregistreur de données couplé au gPs, qui permet de documenter en temps réel sur le terrain chaque objet ou bâtiments, via une interface graphique. un travail de recalage des bâtiments principaux (déjà relevés au pierres à pierres) a été complété, ainsi qu’un positionnement des structures non relevées, qui a pour but d’avoir un plan topographique complet de labraunda. Ce travail a pu être complété au théodolite en août 2014. le système local de stations topographiques de 1979 a été converti, pour pouvoir recaler et recalculer l’ensemble des points dans un le nouveau système de coordonnées et d’altitudes. nous avons choisi de stationner sur une ancienne station du temple de Zeus, qui a été recalé par des mesures gPs plusieurs heures et réitéré plusieurs fois en appliquant une moyenne pondérée. l’orientation a été calculée sur une autre station ancienne (escalier) via gPs. l’ensemble des calculs sur les autres stations ont été effectués avec la station totale. nous avons donc, à la fin de la campagne topographique de 2014, l’ensemble 310 OlıVıer Henry et alii Fig. 6 : Plan topographique provisoire du sanctuaire (P. lebouteiller). des anciennes stations plus les nouvelles stations implantées en 2012, 2013 et 2014 dans le nouveau système de coordonnées choisi, utm Wgs84. Ce système permettra d’incorporer des nouvelles données à partir de relevés gPs ou classiques de façon homogène. les plans de synthèse de l’emprise des mesures effectuées sur le terrain ainsi que le plan topographique (Fig. 6) sont à l’état provisoire. l’ensemble des mesures effectuées durant cette campagne (deux semaines en juillet pour le travail en gPs et deux semaines en août pour la station totale) permettra de réaliser un plan général du site archéologique sous forme de sıg en incluant une grande partie de la nécropole, l’acropole, et les zones d’habitats autour du sanctuaire. un modèle topographique 3d du site sera réalisé après traitement de toutes les données de terrain. Ce travail devra être complété en fonction des résultats post-traitement notamment pour la zone de l’acropole après nettoyage, la nécropole (non relevée entièrement), la zone nordest du site. un recalage systématique des monuments pierre à pierre sera effectué au bureau en 2014-2015 pour pouvoir effectuer un plan global avec l’ensemble des relevés post-fouille ou restitués. 2.4. La prospection au voisinage du sanctuaire (SOL) (A. Frejman) 2.4.1. Background and aims the surroundings of labraunda project is a small-scale survey project which aims to investigate the areas immediately around the sanctuary. there are substantial architectural as well as other remains within the main sanctuary area, which has been excavated since the mid-20th century. However, the landscape around the sanctuary also carries traces of human activity, but has not been much investigated. Of the publications dealing with labraunda only lABrAundA 2014 about 5% are mainly concerned with remains situated outside the temenos area4. strabo writes about labraunda in terms of a settlement more than sanctuary when saying: “labranda is a village [κώμη] far from the city…”5. Furthermore, in the middle of the 3rd century B.C. we have attested a syngeneia of korris at labraunda, strongly suggesting that there must have been people living in the area6. remains around the sanctuary have not been systematically documented, but sporadic finds have been noted and it has been suggested that a small settlement is to be found in close proximity to the sanctuary7. the ancient accounts, and the visible remains, clearly show that there is more to labraunda than we know today. this survey project aims to investigate the areas around labraunda, and identify and document traces of human activity in the landscape. the main research questions for the project are to see what kind of remains can be identified around the temenos area; how the remains spatially relate to each other, to the sanctuary, and to the landscape; if it is possible to reconstruct a settlement pattern or landscape organisation; and what we can say about the people that were active in the area concerning production and sustenance? ın extension this also allows for a discussion of the possible autonomous status of the territory of labraunda, as indicated by the possession of land, and the dispute between labraunda and mylasa attested in inscriptions from the site, another one of which was uncovered during this year’s excavations (see the section on the excavation of Andron A)8. the surroundings of labraunda project is the main empirical study in the author’s Phd project, with the working title Living with the Gods, Urbanism at extraurban sanctuaries, Karian Labraunda and beyond. the 2014 season was the first field season for the project, stretching six weeks in the field. the specific aims for this season were to establish the method, and find the line of falloff in material densities to the west of the sanctuary. A second season of equal length is planned for 2015. 311 2.4.2. Method the method comprises surveying the ground for visible evidence of ancient activity. the method had been well planned in advance, and only minor adjustments were needed in the initial stage of the survey in order to meet problems that had not been anticipated. this season surveying was done by the author alone, but the method could easily be modified to accommodate several persons. the survey area is kept within 800 meters from the sanctuary, which roughly corresponds to the area where remains have been spotted in the terrain. ın the survey area, polygons were measured with handheld gPs to form tracts. the size of the tracts was ideally kept at around 40x40 meters. However, the terrain had the final word, and keeping the tract as uniform as possible with regard to ground visibility and vegetation was prioritized over uniform size, therefore tracts of unregular size or shape are not uncommon (see Fig. 7). tracts of different sizes do not, however, pose a problem as the material densities are calculated relative to the size of the tract. For every tract a tract sheet was filled in, where the total number of loose finds, rock cuttings and architectural remains were noted. the method is based on producing comparable data in a time efficient way. therefore, not all finds that could be seen were counted, only the amount that could be counted when walking over the tract in a given phase. For rock cuttings and structures however, the aim was to document every find. the loose finds are divided into the following categories: lithics, fine ceramics, coarse ceramics, tiles, metal, others, and their respective amounts were noted in percent of the total. diagnostic finds were photographed in the field. Well-preserved ceramics, and/or very common ceramic types were collected for drawing, more controlled photography, and storage for reference. rock cuttings were photographed and marked with gPs points; if possible the function was noted (for example stairs or quarries). the same procedure as for rock cuttings was applied for built structures. 4) the work on the tombs by Henry in karlsson et al. 2011 : 56-63; karlsson et al. 2012 : 69-80 ; the work by karlsson on the fortifications in karlsson 2011 ; the work by Baran on the sacred road and the spring houses, Baran 2011 ; and the work by Blid on the churches at labraunda, Blid 2012. 5) strabo Geography, 14.659, H.l. jones, loeb Classical library 1949. the word κώμη is in LSJ translated to unwalled village. 6) Crampa 1969 : nos 11-12 ; Bresson et debord 1986 : 205-209; the term συγγένεια is in LSJ translated into an extended family relation of kinship, which does not require an actual familial relationship. 7) Hellström 1991 : 249 ; Hellström 1992 : 156. 8) Williamson 2012 : 118-127, there are two documented disputes about the independent status of labraunda, which highly suggest that the sanctuary was self-governing until the middle of the 3rd century B.C.; the relevant inscriptions are presented in Crampa 1969 : nos 4, 5-7, 11-12. 312 OlıVıer Henry et alii Fig. 7 : Outline of Tracts 2014, with tract number indicated (A. Frejman). All the documentation was imported into a geographical ınformation system (gıs) on a daily basis. the gıs serves both as a database and as an analytical tool. the method is a slightly modified version of a method that has been successfully used for several seasons in the makrakomi Archaeological landscapes Project (mAlP) in central greece9. 2.4.3. Preliminary Results the two aims for the season – establishing the method and finding the line of falloff in material – were both reached. the method was found applicable to the terrain with only minor adjustments to the planned workflow. depending on the amount of finds, the topography, and the vegetation, the size of the tracts could be adjusted in order to have an as effective workflow as possible. On an average day around 10 tracts could be surveyed. Work started from northwest corner of the temenos, and continued in a line two or three tracts wide westwards until a steep cliff edge was reached at about 700 meters from the sanctuary, beyond this 9) Bonnier et al. 2013. point it was not possible to continue. After this, the area between line from the sanctuary westwards and the road to milas was surveyed, before continuing south of the sanctuary and covering the areas south of the road. ın total 260 tracts were surveyed during the season, covering an area of around 45 hectares. the second aim, finding the line of falloff in material densities, was reached quite quickly. to the west there is a drastic falloff in material density at about 300 meters from the sanctuary (see Fig. 8). However, some 80 meters further west an area with many quarrying marks was found, indicating that there had still been activity in the area, but of a different kind (see Fig. 9). to the south it was more difficult to establish the edges of ancient activity. due to the topography material from the sanctuary could have – and has – slid down the slope to the south, making it hard to say what had eroded down from the site and what was more or less in the place where it was once left. ın the area of tracts 1146, 1147, 1240, and 1241 (see Fig. 7) structures and large quantities of loose blocks lABrAundA 2014 Fig. 8 : Total material density visualized tract by tract in red dots, height lines with 5 meter equidistance (A. Frejman). Fig. 9 : Larger finds visualized. Circles are larger loose finds, squares are rock cuttings, lines are structures (some modern) (A. Frejman). 313 314 OlıVıer Henry et alii A A B B C C D E D Fig. 10 : Material from Archaic times to Hellenistic period (A. Frejman). Fig. 11 : Material from Late Roman to Modern times (A. Frejman). could nevertheless be observed, thus it is clear that there have stood some buildings also below the sanctuary, and the material south of the sanctuary cannot simply be attributed to erosion from the main site. that the material can travel far is quite clear from looking at the tracts 1151-1156, 1172-1174, 1210-1211, 1253, and 1256. through these tracts a seasonal stream is running (dry during the summers), dragging material down from the sanctuary all the way to the end of the surveyed area, and no doubt continuing further. this can be proven by that in tract 1256 a piece of asphalt was found, containing both ceramic material and the type of gravel used as the foundations for the road to milas (see Fig. 10A), this area is well over half a kilometre from the road. the material that was documented – from the initial analysis – seems to be ranging chronologically from the Archaic Period to medieval times. Admittedly only one piece has been identified as archaic (Fig. 10B), but there are plenty of Hellenistic and roman ceramics (Fig. 10C, 11C), a few late Classical pieces (Fig. 10d), and one piece that can be ascribed to medieval times (Fig. 11A). Furthermore, a few different modern ceramic types has also been identified, the two most common both seem to have been used to collect resin from pines (Fig. 11B, 11e), they are found in forested areas with many trees showing marks of resin harvesting. some categories of finds are of special interest for the present study with its focus on sustenance and habitation. Five loom weights were found (for example Fig. 11d); these of course point to a domestic context and strengthen the hypothesis that there would have been people living in the area in antiquity. Also, a millstone was found in tract 1066, some 250 meters outside the sanctuary, in an area of dense material densities and many other traces of activity. At this point it is too early to say what this area could have been used for, what can be said though is that there doubtless has been much activity around this area. Other strong evidence of activity could be documented around 550 meters west of the sanctuary in tract 1109. Here a road had been built in connection with the construction of new power lines a few years ago, when building the road an ancient kiln approximately 2-3 meters in diameter was intersected. scattered in the area was large amounts of tiles and bricks, many of them heavily burnt. Ceramic material was not as common and no date could be satisfyingly established. due to the predominance of tile and brick material around the kiln it can tentatively be suggested that this was an area of tile and brick production. no source of clay has been found in the area so far, which raises questions on where the clay for the production came from. lABrAundA 2014 315 to conclude it can be said that the method works well for the landscape at hand, and that usable results are achieved. there are clear differences in material densities in the so far surveyed areas, some dense areas – like the one around 200 meters west of the sanctuary – surely correspond to ancient activity, while others – like the area to the south which is topographically below the sanctuary – could be the result of erosion and material travelling in the earth. A more holistic analysis must be postponed until next year when larger parts of the total survey areas have been covered. 2.4.4. Plan for continued work the field project is planned to continue next excavations season. the survey will continue south of the sanctuary where it stopped at the end of the 2014 season, it will then work its way east and north. to speed up the work additional help will be brought in, a team of four persons will be comprised, and these will be working in two groups. Both groups will be doing survey simultaneously. the finds form this year’s work will be analysed before the start of the next season, in order to have a better understanding in the field next survey season. 2.5. La terrasse du temple et son propylon (bâtiment Y)10 les vestiges architecturaux datant des périodes hellénistique et romaine à labraunda n’ont jamais été complètement étudiés. néanmoins les sources tant textuelles qu’archéologiques attestent de la vitalité du sanctuaire à ces époques. en 2011, nous avons décidé de lancer un nouveau projet dont le but était de procéder à une étude complète et détaillée des bâtiments hellénistiques et romains situés sur et aux alentours immédiats de la terrasse du temple, à savoir les terrasses B (la terrasse du temple elle-même), la terrasse m (située au sud de la précédente) et la terrasse y (à l’est de la terrasse du temple). Ces monuments ont été fouillés à des degrés divers lors des anciennes campagnes de fouilles entre 1948 et 1953. les travaux de cette année font suite à trois campagnes antérieures. en 2011, nous avions procédé à une première prospection et documentation architecturale des terrasses B et m. en 2012 et 2013, nous avions partiellement fouillé la terrasse m après en avoir documenté l’essentiel des vestiges visibles11. la campagne de cette année avait pour but de documenter deux bâtiments supplémentaires, à savoir le bâtiment y et la stoa B/y (Fig. 12). 10) Cette étude est dirigée par j. Blid et r. Hedlund 11) Henry et al. 2014 : 295-304. Fig. 12 : La façade orientale du Propylon Y, vue du Nord (O. Henry). le bâtiment y est situé à l’angle nord-est de la terrasse du temple. Puisqu’il servait d’entrée monumentale à la terrasse du temple, il s’agissait très certainement d’un monument clé, à la fois visuellement et symboliquement, dans l’organisation du sanctuaire. ıl fut probablement bâti dès le début de la période classique, concomitamment avec le temple lui-même, vers la fin du 6e s. ou le début du 5e s. av. j.-C., puis fut successivement réparé et reconstruit au cours des périodes hellénistique (3e s. av. j.-C.), romaine (2e s. ap. j.-C.) puis dans l’antiquité tardive. la stoa B/y est située immédiatement au sud et est adjacente au Propylon y. elle fait face à la terrasse du temple et complétait le dispositif architectural en fermant un espace vide qui se trouvait entre le propylon et l’extrémité est de la terrasse m. la fonction de la stoa B/y n’est pas claire, il semble cependant possible d’imaginer qu’elle servait d’élément de communication entre le Propylon y au nord et la terrasse m au sud, tout en permettant de monumentaliser un espace resté vide jusqu’ici. 316 OlıVıer Henry et alii les analyses architecturales des bâtiments des périodes hellénistique et romaine autour de la terrasse du temple nous permettent d’entrevoir la politique architecturale de labraunda. nous avions déjà établi que le bâtiment m avait été substantiellement reconstruit, et que la stoa B/y avait été érigée au cours de la période impériale, partiellement avec un matériel recyclé de manière ad hoc. Ceci résulta très probablement dans l’extension de la terrasse du temple telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui. Cependant, il semble que le Propylon y a été reconstruit, et renforcé, à une période encore ultérieure, alors que le bâtiment m, et probablement également la stoa B/y, étaient en ruine. ıl est probable que cette ultime phase de reconstruction intervint au cours du 4e s. ap. j.-C., période à laquelle nous avions noté, l’année dernière, une réoccupation de la terrasse m. enfin, nos investigations sur la terrasse m ont permis de documenter de nombreux nouveaux blocs de marbre et de gneiss qui appartiennent à l’ensemble monumental oriental de la terrasse du temple. Cette saison 2014 conclut nos investigations de terrain pour cet ensemble architectural et nous travaillons désormais à la rédaction de la publication finale de ce secteur. Fig. 13 : Plan de la forteresse (l. karlsson/B. Vergnaud). lABrAundA 2014 317 3. LES TRAVAUX DE FOUILLE 3.1. La forteresse de l’acropole de Labraunda. Rapport préliminaire sur la 3e campagne de fouille (2014) (B. Vergnaud) la campagne de l’été 2014 sur l’acropole de labraunda a eu lieu entre le 15 juillet le 20 août 2014. elle a consisté en plusieurs opérations toutes localisées dans la partie supérieure de l’acropole (Fig. 13). l’objectif des travaux de cette campagne était de mettre en lumière quelques éléments mal compris du tracé du système de défense et de procéder à la fouille de la tour pentagonale12. nous nous sommes attachés au nettoyage complet de la partie supérieure de l’acropole (Inner Fortress) recouverte par un maquis si dense qu’il empêchait de reconnaître le plan des bâtiments installés dans cette partie du site. le but de cette entreprise était également d’obtenir une vue dégagée de la partie arrière de la tour pentagonale et de la poterne qui lui est associée, du mur de fortification barrant la partie sud de l’acropole haute (diateichisma, Fig. 14) et du parement ouest de la tour 4. Au nord-Ouest de l’enceinte, un nettoyage a été effectué là où le mur de fortification produit un décrochement. l’objectif était de mieux comprendre l’organisation des vestiges dans cette partie du circuit et de confirmer l’existence supposée d’une plateforme de défense. nous avons également porté notre attention sur la tour 4 située à l’angle sud-est de l’acropole haute. le but était d’éclaircir la relation entre la tour et le mur de fortification reliant cette dernière au circuit de la forteresse. l’opération majeure de la campagne 2014 a consisté en la fouille de la chambre ouest de la tour pentagonale (tour 3), dans l’espoir de découvrir du matériel qui permettrait de dater la construction et l’occupation de la tour. 3.1.1. Le secteur nord-ouest : une plateforme de défense ? le nettoyage approfondi du secteur nord-ouest permet d’envisager la présence d’une plateforme aménagée de façon à renforcer la défense dans un secteur vulnérable du fait de la faible déclivité de la pente (Fig. 15 et 16). Au mur de fortification principal (2,05 m d’épaisseur) un autre mur fut accolé contre le parement intérieur, portant l’épaisseur des défenses dans ce secteur à 3,90 m. la longueur de cette construction avoisine les 6,70 m. le choix d’utiliser un tel dispositif plutôt qu’une tour dans ce secteur n’est pas connu. le rocher sur lequel s’accroche le mur ne présentait peut-être pas une surface suffisamment importante pour accueillir une tour. la date de construction de cette plateforme n’est pas connue. elle peut appartenir à la première phase de construction du système défensif datée de l’époque hékatomnide ou à la seconde, datée de l’époque hellénistique. la réalisation de sondages pourrait éclaircir la chronologie de ce secteur. Fig. 14 : Inner Fortress et diateichisma (B. Vergnaud). 12) les travaux sur l’acropole ont été réalisés avec l’aide d’une équipe valeureuse composée d’Ömer güngörmüş, mehmet demir, mustafa demir, mesut yaşar. naomi Carless-unwin s’est occupée du nettoyage et du tri du matériel ainsi que d’une grande partie des relevés sur le terrain. sona Holickova a participé aux travaux liés à la tour 4 et Axel Frejman a également offert son aide sur la tour pentagonale. la céramique a été dessinée par Vasilica lungu et Alina musat. Que toutes et tous soient ici chaleureusement remerciés pour leur aide et leur énergie de même qu’Olivier Henry, jesper Blid et lars karlsson. 318 OlıVıer Henry et alii Fig. 15 : Secteur nord-ouest et plateforme (vers l’Ouest) (B. Vergnaud). Fig. 17 : Tour 4 (vers le Nord-Ouest) (B. Vergnaud). 3.1.2. La tour 4 (Fig. 17-20) Fig. 16 : Secteur nord-ouest et plateforme (vers l’Est) (B. Vergnaud). en 2013 et 2014, l’ensemble de la tour 4 a été dégagé de l’emprise de la végétation. en 2014, nous avons procédé à une fouille en avant de la tour afin de mettre au jour ses fondations et dans l’espoir de découvrir une tranchée de fondation susceptible de contenir du matériel. Cette opération s’est révélée vaine puisque le rocher, à cet endroit, est à peine entaillé et aucun matériel diagnostique n’est apparu. seuls quelques fragments de tuiles, sans réelle valeur chronologique, ont été découverts. le principal objectif des travaux sur la tour 4 était de clarifier la relation entre la tour et le mur de fortification principal dont on savait qu’il n’était pas chaîné à ladite tour. le temps disponible à ces travaux n’a permis de procéder qu’à un simple décapage du sommet du mur à l’endroit où il rencontre l’angle de la tour. en raison de l’importante quantité de déblais et de blocs, il ne nous a pas été permis de trouver la limite ouest de ce mur et de mettre au jour une véritable face parementée. des travaux supplémentaires seront nécessaires dans ce secteur où un accès a pu être aménagé. lABrAundA 2014 Fig. 18 : Tour 4. Courtine s’accrochant à l’angle de la tour (B. Vergnaud). 319 Fig. 19 : Tour 4. Courtine s’accrochant à l’angle de la tour (détail) (B. Vergnaud). Fig. 20 : Tour 4. Tranchée de fouille en avant du parement sud-ouest/nord-est (B. Vergnaud). 320 OlıVıer Henry et alii Fig. 21 : Tour pentagonale (plan et zone de fouille) (B. Vergnaud). 3.1.3. La tour pentagonale (Fig. 21-41) lors de la campagne 2013, nous avions déjà porté notre attention sur la tour pentagonale dont le plan et les techniques employées pour sa construction suggéraient une différence de datation avec le reste du périmètre fortifié13. l’ensemble de la forteresse était jusqu’alors daté de l’époque hékatomnide, soit à partir du deuxième quart du 4e s. av. j.-C.14. Puisque toutes les tours pentagonales connues dans le monde méditerranéen sont datées de l’époque hellénistique et que l’emploi de panneresses et de carreaux en alternance dans l’élévation marque une claire différence avec le système généralisé de carreaux et de boutisses généralement utilisé en Carie depuis l’époque classique, une datation de la tour pentagonale de labraunda à l’époque hellénistique nous paraissait justifiée15. la décision de procéder à des fouilles à l’intérieur de la tour avait pour objectif de préciser cette datation relativement vague qui s’étend de la fin du 4e s. au début du 2e s.16. elle avait également pour but de déterminer de quelle manière cette tour – du moins son niveau inférieur – était aménagée et quel type de matériel elle pouvait contenir. Cette entreprise est inédite, car aucune tour de ce type n’avait jamais été fouillée en Carie. elle est d’autant plus intéressante que c’est en Carie et dans le sud-ouest de l’Asie mi- 13) Vergnaud 2014a : 107-122. 14) karlsson 2011 : 217-252 et 2013 : 213-224. 15) Voir les observations préliminaires dans Vergnaud 2014a : 114-120 et 2014b : 288-292. 16) le début du 2e s. correspond à la période d’abandon de l’ensemble des ouvrages du réseau défensif de labraunda (voir les rapports préliminaires annuels de l. karlsson dans Opuscula 2009 à 2012). Fig. 24 : Tour pentagonale. Mur central vers le Nord. Après fouille et restauration (B. Vergnaud). 321 Fig. 23 : Tour pentagonale. Mur central vers le Nord. Avant fouille et restauration (B. Vergnaud). lABrAundA 2014 Fig. 22 : Tour pentagonale vue générale vers le Nord-Est (photo B. Vergnaud). 322 OlıVıer Henry et alii Fig. 25 : Tour pentagonale. Chambre ouest avant la fouille (vers le Sud) (B. Vergnaud). Fig. 26 : Tour pentagonale. Chambre ouest en cours de fouille (vers le Sud) (B. Vergnaud). neure que l’on rencontre la plus grande concentration de tours pentagonales ce qui permet de penser que la région est peut-être le lieu d’apparition de ce type d’ouvrage. ıl a donc été décidé de procéder à la fouille de la chambre ouest (Fig. 21-22). la fouille de la tour pentagonale de labraunda est des plus ardues et en s’engageant dans une telle entreprise, on comprend mieux pourquoi si peu de bâtiments de ce type sont étudiés. ıl a d’abord été nécessaire d’acheminer le lourd trépied au sommet de l’acropole, ce qui a nécessité le concours d’une douzaine d’ouvriers, puis de l’installer sur le terrain accidenté du secteur de la tour afin de procéder à l’enlèvement des blocs. Près de 70 blocs ont été déplacés. Certains d’entre eux ont été remis dans leur position originale quand celle-ci était assurée. le mur central a ainsi pu être restauré sur toute sa longueur (Fig. 23-24). d’autres blocs (carreaux et panneresses) ont pu être remis en place sur le mur latéral ouest et sur le mur arrière. les autres blocs ont dû être dans un premier temps déposés sur le mur latéral ouest puis déplacés à nouveau pour être entreposés dans un espace libre situé à l’ouest de la tour, sur le sommet de la pente de l’acropole. Au total, près de 4 m de blocs et de sédiments ont été extraits de la chambre ouest (Fig. 25-28). les fouilles stratigraphiques ont permis de mettre en lumière deux grandes phases chronologiques dans l’histoire de la tour : un contexte byzantin et un contexte antique, précisément hellénistique (Fig. 29). La phase byzantine une grande quantité de matériel byzantin, en particulier de la céramique à pâte blanche et de nombreux tessons de céramique glaçurée à décor de graffito a été mise au jour lors de l’enlèvement des blocs (Fig. 30). Ce matériel, qui inclut également du métal, un crochet, un clou et une monnaie (Fig. 31)17, n’était pas associé à des couches d’occupation en place de quelque nature que ce soit. Ce matériel qui n’est pas véritablement stratifié, a été mis au jour entre les blocs et se trouvait mêlé à une couche peu 17) Cette monnaie est apparemment originaire de thessalonique et daterait des environs de 1081-87 (règne d’Alexios ıer : 10811118). Voir Hendy 1999 : vol. ıV.1, 213-214, pl.19.3. lABrAundA 2014 323 épaisse de sédimentation naturelle (6001/6003)18. l’hypothèse d’une réoccupation de la tour aux époques tardives est exclue. ıl apparaît certain qu’elle avait été abandonnée et était en ruine depuis une très longue période au moment de la réoccupation de l’acropole haute qui est placée entre le 11e et le 13e s. ap. j.-C.19. la présence d’une quantité importante de matériel tardif dans la tour indique qu’elle fut utilisée comme un dépotoir par la population de l’habitat adjacent alors que les murs de la tour s’étaient déjà effondrés. l’abandon de la tour à une date haute est confirmé par les découvertes effectuées dans les couches inférieures qui ne contiennent pas de matériel tardif. Cette séquence est identique à celle mise en lumière à l’occasion des fouilles de la tour 8 flanquant le côté ouest de la porte située dans l’acropole basse20. la découverte de cette céramique dans les couches supérieures de la tour est donc une information tout à fait intéressante puisqu’elle permet de confirmer l’abandon de l’ensemble système défensif avant l’époque byzantine21. Ce matériel, très abondant fera l’objet d’une étude détaillée et sera publié dans la monographie sur les tours et forteresses de labraunda. La phase antique (Fig. 27, 29 et 32-38) l’enlèvement de la quasi-totalité des blocs dans la partie sud de la chambre nous a permis d’atteindre les niveaux en place. la stratigraphie est très bouleversée du fait de l’effondrement de la tour dont les blocs ont dû être extraits jusqu’aux niveaux les plus bas. Plusieurs niveaux contenant exclusivement de la céramique antique ont cependant pu être mis en évidence. le premier, mêlant terre et blocs (6006/6007, Fig. 27)22 contenait un matériel relativement abondant composé essentiellement de céramique, de quelques fragments de tuiles et de nombreux gros fragments de canalisation. Quelques os d’animaux ont été également découverts. le matériel est très homogène et contient peu de tessons orphelins. Plusieurs céramiques ont pu être reconstituées au moins partiellement parmi lesquelles : Fig. 27 : Tour pentagonale. Chambre ouest. Niveau hellénistique (6006-6007) (B. Vergnaud). – une amphore (lab14-t3-6006.1) (Fig. 34) – un cratère (lab14-t3-6006.2) (Fig. 35.1 et 2) – un vase de stockage pithoïde (lab14-t36007.1) (Fig. 36.1 et 2)23. d’après nos premières observations, les deux derniers éléments dateraient à partir de 170 av. j.-C. sous ce niveau, un niveau de tuiles a été mis au jour (6009, Fig. 32). Ces tuiles appartenaient à un toit de type corinthien et paraissent appartenir à un même horizon chronologique. Pour l’essentiel il s’agit de tegulae et de quelques fragments d’imbrices. la découverte de plaques de schiste dans la couche de tuile laisse penser qu’un des étages de la tour 18) Cette couche de sédimentation (6001/6003) se trouve dans la partie inférieure du niveau marqué comme ‟contexte byzantin” dans la Fig. 29. 19) sur la réoccupation byzantine de l’acropole, lire karlsson 2011 : 217-252. 20) Vergnaud, 2014b : 280-292. la fouille avait permis de montrer que la couche de destruction de la tour ne contenait aucun matériel postérieur à l’époque hellénistique prouvant ainsi que la tour avait été détruite avant la réoccupation tardive de l’acropole. 21) Ce constat ne remet toutefois pas en cause l’hypothèse de lars karlsson selon laquelle les Byzantins auraient réparé les fortifications de l’acropole haute au moment de leur installation créant ainsi un établissement fortifié (karlsson 2011 : 236). la tour, puisqu’elle ne présente aucune trace de réparation, semble avoir été rejeté en dehors du système défensif tardif dont l’existence est attestée par la réfection du mur sud de l’acropole haute (Inner fortress) et qui se caractérise notamment par la présence de nombreux blocs en remploi et par celle de tuiles intercalées entre ces blocs (fig. 2). 22) 6007 est égale à 6006. un numéro différent a été donné au cours de la fouille, car au sommet de cette couche, localisée dans l’angle sud-ouest de la chambre, se trouvait une céramique conservée en totalité (inv. 6007.1). 23) Pour un parallèle, voir regev 2009/2010 : 152 (n° 168). 324 OlıVıer Henry et alii Fig. 28 Tour pentagonale. Chambre ouest. Fin de la fouille (B. Vergnaud). Fig. 29 Tour pentagonale. Chambre ouest. Stratigraphie (B. Vergnaud et n. Carless-unwin). Fig. 31 : Tour pentagonale. Monnaie byzantine. (H. nilsson). Fig. 32 : Tour pentagonale. Niveau de tuiles (6009) (B. Vergnaud). Fig. 33 : Tour pentagonale. Rocher naturel et tranchée de fondation (B. Vergnaud). lABrAundA 2014 Fig. 30 : Tour pentagonale. Assiette à décor de sgraffiato (B. Vergnaud). 325 326 OlıVıer Henry et alii Fig. 34 : Tour pentagonale. Amphore fragmentaire (6006.1) (B. Vergnaud). Fig. 36.1 : Tour pentagonale. Vase de stockage (6007) (B. Vergnaud). Fig. 35.1 : Tour pentagonale. Cratère (6006) (B. Vergnaud). Fig. 36.2 : Tour pentagonale. Vase de stockage (6007) (V. lungu/A. musat). Fig. 35.2 : Tour pentagonale. Cratère (6006) (V. lungu/A. musat). lABrAundA 2014 était dallé. un fragment de tuile portant une estampille figurant la double hache a été mis au jour (Fig. 37). Cette estampille est similaire à celles découvertes dans la tour 8 en 2013 et à celles exhumées par lars karlsson au sommet de l’acropole24. le matériel céramique est très rare mais contient tout de même deux éléments reconnaissables : – un fragment amphorisque (lab14-t3-6009.1) (Fig. 38), – un fragment d’anse d’amphore (lab14-t36009.3). ıl appartient vraisemblablement à une amphore de type rhodien25. sous cette couche de tuiles, un dernier niveau a été mis au jour (6010). ıl s’agit d’une couche sédimentaire qui ne contenait pas de tuile, mais de la céramique en quantité très limitée. le matériel découvert associé à ce niveau se concentre exclusivement le long du mur central. Parmi ces découvertes comptent : – une fusaïole (lab14-t3-6010.1). exemplaire similaire à ceux de la tour 826 (Fig. 40). – un lopas fragmentaire (lab14-t3-6010.2). exemplaire similaire à celui de la tour 827. – une cruche à col ouvert et bobine sur l’anse (lab14-t3-6010.3) (Fig. 41.1 et 2). – un fragment d’anse d’amphore avec timbre amphorique (lab14-t3-6010.4) (Fig. 39)28. 327 Fig. 37 : Tour pentagonale. Fragment de tuile estampé (6009.2) (B. Vergnaud). Fig. 38 Tour pentagonale. Amphorisque fragmentaire (6009.1) (B. Vergnaud). 24) karlsson 2013 : fig. 29. 25) Ce fragment recolle avec le fragment enregistré sous lab14-t3-6010.4. 26) Vergnaud 2014b : fig. 54. 27) Ibid. : fig. 53. 28) Ce fragment recolle avec lab14-t3-6009.3. 328 OlıVıer Henry et alii Fig. 40 : Tour pentagonale. Fusaïole (6010.1) (B. Vergnaud). Fig. 39 : Tour pentagonale. Anse d’amphore rhodienne (6009.3/6010.4) (B. Vergnaud). le niveau 6010 reposait sur le rocher naturel dont la surface est parfaitement horizontale et que l’on peut interpréter comme le niveau de circulation original de la tour (Fig. 33). la surface du rocher était recouverte d’une couche argileuse de quelques millimètres d’épaisseur liée au piétinement des soldats ayant occupé la tour ou à celui des ouvriers ayant travaillé à la construction de cette dernière. une tranchée de fondation peu profonde (0,48 m contre le mur sud), taillée dans le rocher, a été mise au jour le long du mur sud. le remplissage (6012) était constitué en totalité d’éclats de blocs provenant sans doute des opérations de ravalement du parement interne des murs de la tour. malheureusement, aucun matériel n’a été découvert dans cette tranchée. Remarques préliminaires sur la stratigraphie de la chambre ouest Au terme de cette première fouille, une question demeure : pourquoi la quasi-totalité du matériel découvert se rencontre-t-elle au-dessus de la couche de tuiles soit dans le niveau 6006/6007 ? dans une séquence stratigraphique ‘classique’, l’on s’attendrait à ce que le matériel soit pour l’essentiel conservé entre les vestiges du toit effondré et le niveau de circulation du bâtiment. dans le cas précis, le niveau de circulation est le rocher naturel aplani, or, la fine couche sédimentaire (6010) qui reposait sur sa surface ne contenait qu’une quantité de matériel très faible, localisée exclusivement le long du mur central et qui vraisemblablement pourrait provenir des couches supérieures par un phénomène d’intrusion29. ıl apparaît évident que le matériel découvert dans le niveau 6006/6007 est postérieur à l’effondrement du toit mais l’identification de ce niveau demeure incertaine. en effet, il peut s’agir soit d’un niveau de réoccupation soit d’un niveau d’abandon. dans le premier cas, il est possible d’envisager qu’après la destruction du toit original de la tour – dont les causes ne sont pas déterminées – une seconde couverture ait pu être mise place et la tour a pu continuer à servir son rôle initial. dans cette optique, la surface au-dessus du niveau de tuiles aurait été aplanie pour créer un nouveau sol. Cependant, le niveau 6006/6007 étant fortement perturbé par les blocs qu’il contenait, rien ne permet de déceler l’existence d’un niveau de sol potentiel. dans l’attente de la poursuite des travaux dans ce secteur, il faut donc s’en tenir à la seconde hypothèse qui favoriserait l’interprétation de 6006/6007 comme étant un niveau d’abandon. la chambre ouest de la tour pentagonale aurait donc servi de dépotoir après l’’effondrement du toit. Ce niveau aurait ensuite été scellé par la chute des blocs de la tour. ıl est pour l’instant impossible de déterminer si ces blocs ont été volontairement basculés à l’intérieur de la tour ou si les 29) la céramique a pu en effet se glisser entre les tuiles des années après la destruction de la tour. lABrAundA 2014 Fig. 41.1 : Tour pentagonale. Cruche (6010.3) (B. Vergnaud). Fig. 41.2 : Tour pentagonale. Cruche (6010.3) (V. lungu/A. musat). 329 330 OlıVıer Henry et alii causes de cet effondrement sont naturelles, quoi qu’il en soit, cette destruction finale est antérieure à la réoccupation de l’époque byzantine. les datations préliminaires de la céramique du niveau 6006/6007 renforcent la seconde hypothèse puisque certains éléments pourraient être postérieurs à 170 av. j.-C., c’est-à-dire postérieurs à la date généralement avancée pour l’abandon du système défensif. la poursuite des fouilles nous permettra de préciser les observations présentées ici. Conclusion la campagne de 2014 a permis d’obtenir des informations importantes concernant la chronologie de la forteresse de labraunda dont la partie nord a fait l’objet d’importants travaux de renforcement au cours de l’époque hellénistique. la fouille partielle de la tour pentagonale a permis de montrer que les fortifications de l’acropole étaient en ruine à l’époque de la réoccupation byzantine et ne pouvaient plus assurer leur fonction défensive. la seconde concerne la datation de la tour elle-même. le matériel présente une grande homogénéité et paraît remonter en totalité à l’époque hellénistique, plus particulièrement aux 3e-2e s.30 ıl n’est pas possible dans l’état actuel de nos recherches de déterminer la date de construction de cet édifice mais l’absence de céramique datable du 4e s. permet de privilégier une première utilisation au cours du 3e s. la campagne 2015 portera à la fois sur les questions de chronologie et d’occupation de l’acropole. la poursuite de la fouille de la chambre ouest de la tour pentagonale nous permettra de récupérer davantage de matériel datable et de préciser la séquence d’occupation de l’édifice. nous réaliserons également une fouille le long du parement extérieur ouest de la tour dans l’espoir d’atteindre une éventuelle tranchée de fondation susceptible de contenir du matériel datable. Cet espoir est fondé sur les sondages que nous avions réalisés contre le parement est de la tour 7 dans le secteur de la porte. enfin, nous tenterons d’obtenir des informations sur l’occupation de la forteresse en réalisant plusieurs longues tranchées à l’intérieur de l’espace fortifié. nous serons alors en mesure de déterminer si l’acropole constituait un lieu de vie permanent ou temporaire et de déterminer simplement l’ampleur de l’occupation de la forteresse depuis sa construction jusqu’à son abandon. 3.2. Le complexe funéraire monumental (O. Henry, m. Cormier-Huguet)31 la fouille menée cette saison au pied de la tombe monumentale s’inscrivait dans une problématique de recherche commencée en 2012. Afin de comprendre la relation entre la tombe monumentale et la terrasse du temple, située en contrebas, nous avions engagé en 2012 une opération de nettoyage au sud de la tombe monumentale32. Cette opération avait révélé la présence d’une structure en Pi. Ce type de structure, connu pour la période hellénistique, pourrait être un autel monumental dédié au propriétaire de la tombe. en 2013, il avait été décidé d’ouvrir un sondage au centre du bâtiment en Pi pour comprendre sa fonction et sa chronologie33. la stratigraphie, s’étendant de la fin du 4e s. av. j.-C. au début du 2e s. av. j.-C., présentait trois niveaux distincts dans le remplissage des fondations. la fin de la fouille avait permis de mettre au jour, à l’est du sondage, un mur axé nord-sud, antérieur au bâtiment en Pi (Fig. 42). en 2014, l’objectif était de comprendre la chronologie et la fonction de ce mur antérieur qui pourrait bien avoir appartenu à la phase originale de la construction de la tombe monumentale dont la chronologie pose encore problème. le but était donc non seulement de comprendre la forme, la fonction mais aussi la chronologie de ce bâtiment antérieur en étendant le sondage de 2013 vers l’est. ıl nous semblait important, à défaut d’une fouille extensive de la terrasse, de nous limiter comme en 2013 à un sondage d’une surface limitée afin de traiter en détail les informations qui pouvaient s’avérer extrêmement précieuses pour la compréhension de ce bâtiment exceptionnel. le sondage de 2014 présentait, en continuité, les trois niveaux stratigraphiques fouillés en 2013. Cependant, l’histoire stratigraphique de ce sondage se révèle plus complexe avec la distinction de deux niveaux supplémentaires (Fig. 43). 3.2.1. Contexte 1 le premier contexte, de couleur brune, est épais de 15 à 19 cm. ıl s’agit une couche compacte de composition caillouteuse. C’est également un niveau très argileux, comportant des fragments de tuile et de la céramique très abîmée. le matériel mis au jour comprend aussi des clous, du verre et de rares 30) le matériel est en cours d’étude et sera publié en intégralité dans le cadre de la monographie sur le réseau défensif de labraunda. 31) nous tenons à remercier les personnes suivantes qui ont participé à ce chantier et dont l’aide a été précieuse : Brittany Branche, naomi Carless unwin, mélanie Hauchart, tzevatana Popova et katerina stathi. 32) Henry et al. 2013 : 301-310. 33) Henry et al. 2014 : 292-294. lABrAundA 2014 Fig. 42 : Vue générale du sondage 2013, depuis le Nord (m. Cormier). Fig. 43 : Section Nord-Sud du sondage 2014, depuis l’Ouest (m. Cormier). 331 332 OlıVıer Henry et alii ossements. une analyse rapide des fragments céramique appartenant à ce niveau semble pointer vers une datation autour des 1er et 2e s. ap. j.-C. la position de ce niveau contre les blocs soutenant les banquettes du bâtiment en Pi permet de l’interpréter comme formant le niveau de sol. 3.2.2. Contexte 1-bis la fouille de 2014 a permis de distinguer un nouveau contexte qui s’étend sur la zone est de la terrasse et s’arrête à la limite entre les sondages de 2013 et de 2014. d’environ 10 cm de large, ce niveau est caractérisé par une très forte concentration de fragments de tuiles et de céramiques orientée sud-est/nord-Ouest (Fig. 44). le matériel n’est pas dans un bon état de conservation, et son caractère chaotique et mélangé semble pointer vers une couche de destruction. les coupes effectuées révèlent que le contexte 1-bis s’étend vers l’est, mais en recoupant les contextes 1 et 2. une première hypothèse, serait d’imaginer qu’un pan du rocher, situé au sud de la terrasse, se soit détaché à l’époque hellénistique et ait entraîné la destruction d’une structure, de l’est vers l’Ouest, comme la coupe semble l’indiquer. mais seule une fouille de la zone est de la terrasse permettra d’avancer plus sérieusement sur l’interprétation de ce contexte. 3.2.3. Contexte 2 Cette couche, d’une épaisseur de 23 à 27 cm, montre une légère pente vers le sud. elle avait déjà été remarquée dans le sondage de 2013. d’un brun clair orangé et de nature plus meuble que les couches précédentes, elle contient quelques fragments de tuiles et de céramiques, mais en quantité plus faible. deux clous furent mis au jour à l’Ouest du sondage. Ce niveau paraît correspondre à un remblaiement anthropique. 3.2.4. Contexte 3 le contexte 3 est particulier. ıl se compose d’une couche noire/grise et très meuble, d’une épaisseur relativement constante (autour de 20 cm) et plane. déjà étudiée dans le sondage de 2013, cette couche stratigraphique contient quelque matériel céramique parfois brûlé et des végétaux carbonisés. une étude archéobotanique est en cours sous la responsabilité de tzevatana Popova, dont les résultats à venir nous éclaireront sur la composition de ce contexte. Quant au reste du matériel, deux clous furent découverts. une monnaie, trouvée dans le contexte 3 du sondage de 2013, daterait ce niveau de la fin du 4e s. av. j.-C.34. le matériel mis au jour cette année semble indiquer une période d’occupation relativement étendue, de la fin du 4e aux 2e-1er s. av. j.C. si les éléments contenus dans cette couche témoignent d’une importante activité cultuelle, le niveau concerné paraît avoir été sérieusement bouleversé. 3.2.5. Contexte 4 une nouvelle et dernière couche est à ajouter à l’échelle stratigraphique de la zone. elle repose sur le bloc, situé à l’Ouest du sondage et dont l’angle avait été dégagé en 2013. Plutôt sableuse, elle se distingue également par sa couleur brun clair jaune. elle contient très peu de matériel et n’est pas caillouteuse. la fouille de ce niveau a permis de dégager l’intégralité du bloc mis au jour l’année précédente et de révéler qu’il s’agit du seuil d’un bâtiment, dont l’entrée est orientée Ouest/est et qui s’étendrait vers l’est. le bloc de seuil mesure 1,96 m de long, pour 54 cm de large sur sa face nord et 66 cm de large sur sa face sud. l’entaille dans la roche, au nord de ce bloc, témoigne d’un niveau d’assise se prolongeant vers l’est (Fig. 45-46). la présence de ce seuil ainsi que des traces de lit de pose pour son prolongement nous amènent à interpréter le niveau 4 comme étant une couche de démontage. Ceci confirmerait l’hypothèse déjà formulée d’un remaniement de la zone, comprenant l’oblitération d’un premier bâtiment puis l’édification du bâtiment en Pi. nous avons décidé d’arrêter la fouille au niveau de ce contexte faute de temps. ıl sera intéressant de la poursuivre l’an prochain et de mieux définir sa relation avec le contexte 3. ıl faut enfin noter la présence, au contact du seuil, d’un fragment d’une feuille de bronze décoré en double guilloche avec une ligne de palmettes horizontales (Fig. 47). ıl rappelle fortement celui mis au jour en 2012 lors de l’opération de nettoyage du bâtiment en Pi35. une première étude stylistique indique que ces fragments appartiennent à deux boucliers argiens hoplitiques qui pourraient dater de la seconde moitié du 6e s. av. j.-C.36 l’objectif pour 2015 consistera à élargir la fouille jusqu’à l’extrémité est de la terrasse afin de déter- 34) Henry et al. 2014 : 292-293. 35) Henry et al. 2013 : fig. 41. 36) des décors à double guilloche tels que ceux présents sur la pièce mise au jour cette année sont relativement courant dans le décor architectural en terre cuite dès le 7e s. av. j.-C. (Wikander 1988 : passim) mais semblent apparaître sur des boucliers hoplitiques à partir de la fin du 6e s. av. j.-C. (georgesa 2005). A noter que des boucliers votifs ont été mis au jour non loin de labraunda, à milet. Ces derniers sont datés des 7e-6e s. av. j.-C. (donder 2002 : 1-2). Fig. 47 : Fragment de bouclier hoplitique mis au jour dans le sondage 2014 (m. Cormier). 333 Fig. 46 : La pierre de seuil in situ du sondage 2014 (m. Cormier). Fig. 45 : L’état final du sondage en 2014 (m. Cormier). lABrAundA 2014 Fig. 44 : Le contexte 1bis (m. Cormier). 334 OlıVıer Henry et alii Fig. 48 : Vue de la façade de l’Andron A, depuis l’Est (O. Henry). miner : 1) la nature de la structure détruite, définie par le contexte 1-bis ; 2) la fonction et la relation du premier bâtiment avec la tombe monumentale. 3.3. L’Andron A d’Idrieus (O. Henry)37 l’Andron A d’ıdrieus est l’un des bâtiments les plus emblématiques de labraunda (Fig. 48). ıl s’agit d’une salle de banquet monumentale qui fut construite vers le milieu du 4e s. av. j.-C. par ıdrieus, alors satrape et roi de Carie. le bâtiment est situé sur la terrasse du temple, à l’arrière (Ouest) de ce dernier. sa forme n’est pas sans rappeler celle d’un temple, ce qui amena d’ailleurs les voyageurs et premiers archéologues à l’identifier au temple de Zeus labraundos38. Bien que longuement étudié, ce bâtiment n’a jamais fait l’objet d’une fouille. Or, un projet de restauration visant à renforcer l’ensemble de la structure fragilisée par un éboulement partiel de son mur sud nous a imposé de mener le dégagement de l’intégralité de l’espace intérieur du bâtiment. 3.3.1. Etat de la recherche l’Andron A se présente sous la forme d’un bâtiment distyle in antis avec un porche à l’est et une pièce principale à l’Ouest (nous les appellerons respectivement pronaos et naos). le mur du fond du naos est percé d’une large niche au sein de laquelle on restitue un ensemble statuaire représentant probablement le Zeus de labraunda encadré du couple dynastique formé par ıdrieus et sa femme Ada. les murs nord et sud sont percés chacun de quatre fenêtres, trois dans le naos, une dans le pronaos. deux fenêtres supplémentaires sont percées de part et d’autre de la porte monumentale qui fait communiquer les deux pièces du bâtiment. l’emprise totale de ce dernier est de 22,06 m de longueur pour 12,12 m de largeur. ıl est composé exclusivement de blocs de gneiss local, seule sa façade était constituée de blocs de marbre, pour la plupart disparus dans les fours à chaux byzantins39. Cette dernière présentait la particularité d’offrir une colonnade ionique sous un entablement dorique, une caractéristique qui fit couler beaucoup d’encre dans la communauté scientifique40. la structure du bâtiment est principalement composée d’un mur à double parement utilisant la technique de l’alternance de carreaux et boutisses. Ces derniers ne sont pas systématiques et on note, en particulier, l’absence singulière de boutisses à certains endroits ‘critiques’ de la structure, notamment entre les fenêtres du mur sud. Bien que le bâtiment n’ait jamais été vraiment fouillé, de très nombreuses études y ont été menées. Avant la saison 2014, Pontus Hellström et thomas thieme ont procédé à une documentation complète de ses vestiges. désormais assisté de j. Blid, P. Hells- 37) nous tenons à remercier les personnes suivantes qui ont également participé à ce chantier et dont l’aide a été précieuse : Hilal küntüz et Anna sitz. 38) laumonier 1936 : 305. 39) les encadrements des fenêtres étaient aussi composés de dalles de marbre comme le montre les quelques éléments découverts in situ dans les fenêtres du mur nord. 40) et de nombreux débats, voir par exemple Horblower 1982 : 310 n. 126. lABrAundA 2014 tröm prépare une publication détaillée de l’Andron qui devrait paraître dans le courant de l’automne 2015. les particularités architecturales, épigraphiques et historiques de ce bâtiment ont provoqué de très nombreuses discussions au sein de la communauté scientifique, discussions que l’on peut suivre à travers plusieurs articles41. si le bâtiment n’a jamais été fouillé, c’est principalement à cause de son état de conservation. en effet, bien qu’il s’agisse du bâtiment de labraunda présentant la plus haute élévation (près de 9,50 m par endroits), la structure générale présente de nombreuses fragilités. le mur sud est sérieusement endommagé dans sa partie centrale et offre un contre-fruit important (Fig. 49). le tout semble tenir dans un équilibre précaire que les différents archéologues qui se sont intéressés au bâtiment n’ont pas voulu déstabiliser par des opérations de fouille de grande ampleur. malgré cela, l’Andron d’ıdrieus a toutefois fait l’objet d’un nettoyage général ainsi que d’une série de sondages, dès le commencement des recherches à labraunda. Ces sondages n’ont jamais été publiés et la lecture des carnets de fouilles n’est malheureusement pas toujours intelligible. Voici toutefois ce que l’on peut reconstruire de cette histoire compliquée : – la première intervention sur le bâtiment date de 1948. si nous ne disposons que de très rares notes datant de cette époque concernant ces travaux, quelques photographies confirment l’existence et l’étendue des opérations42. lorsque l’équipe dirigée par A.W. Persson arrive à labraunda, elle doit trouver l’Andron dans le même état que celui constaté par A. laumonier quelques années auparavant (Fig. 50)43. la couverture photographique partielle révèle l’enchevêtrement de blocs et de végétation qui remplissait le naos. le mur nord n’était alors visible qu’à partir du rebord des fenêtres et l’intégralité du mur ouest disparaissait sous les vestiges effondrés (Fig. 51). sur le document photographique on remarque en outre une large et profonde tranchée, axée est-Ouest, qui semble avoir été creusée dans l’axe central du naos sur une profondeur importante et qui a, semble-t-il, permis de mettre au jour un niveau de sol très ‘propre’, dont l’aspect ressemble de manière étonnante au sol original mis au jour à d’autres endroits du naos au cours des saisons suivantes44. – l’année 1951 voit une opération qui vise à dégager la base des murs intérieurs du naos. A cette oc- 335 casion, et à en croire une comparaison entre les photos prises à l’époque, un grand nombre de blocs ont été déplacés en deux endroits. d’abord au pied du mur ouest : une première photo montre que cet endroit était couvert d’un amoncellement de blocs liés à l’effondrement des murs ouest et nord (Fig. 52), alors qu’une seconde prise de vue révèle cette zone entièrement dégagée et la mise au jour d’une surface parfaitement plane correspondant probablement au sol enduit original (Fig. 53). A cette occasion on découvre deux blocs de marbre en réemploi, appartenant tous deux à l’un des murs d’ante du temple de Zeus. l’un de ces blocs d’ante porte l’inscription I. Labraunda 1 qui s’avère être une lettre de séleucos ıı à Olympichos concernant une plainte du grand prêtre de labraunda, korris, contre la ville de mylasa45. l’autre bloc, anépigraphique, est lui aussi attribué à l’une des antes du temple46. une seconde zone d’investigation, au cours de la même saison, concerne la partie nord-est du naos. deux photos dévoilent un état différent des blocs qui s’y trouvaient (Fig. 54-55), tandis qu’une troisième témoigne de creusements qui permirent de mettre au jour un large pithos (que nous appellerons pithos 01) (Fig. 56). un relevé de la section du sondage, dessiné à l’époque par e. Berggren, souligne l’importance des niveaux dégagés, sur plus de 1,45 m, sans toutefois préciser si le sol original a été atteint (Fig. 57). ıl mentionne en outre la présence d’un niveau, composé de chaux et de gravier, qui aurait été percé par le pithos 01. On ignore l’altitude de ce niveau par rapport aux assises du mur du bâtiment, et si donc il s’agit du sol original ou d’un sol aménagé postérieurement. Cependant une note dans le carnet de fouille, datée du 9 août 1951 précise que le ‟pithos [is] preserved until level of course 3 under top of windows…”. P. Hellström corrige, à juste titre le ‟top of windows” par ‟bottom of windows”, comme semble d’ailleurs le confirmer la photographie. si tel est le cas, il semblerait que le sol de chaux et gravier, dont l’altitude correspond plus ou moins à celui de la conservation du pithos 01, soit à identifier avec le sol original antique (ou tout du moins sa fondation), dans lequel on aura creusé une fosse pour recevoir le pithos, alors semi-enterré. ıl existe une seconde série de photos montrant un autre pithos (que nous appellerons pithos 02), relativement fragmenté dont les carnets de fouilles semblent indiquer qu’il fut également trouvé dans l’Andron A (Fig. 58). sa fouille a permis 41) Parmi les plus significatifs on mentionnera Hellström 1988 ; 1989 ; 1996 ; 2011 et Hellström et thieme 1981. 42) les notes font état de deux jours de travail, avec 50 ouvriers, les 2 et 3 juin 1948. le premier jour est consacré à la fouille et le second au nettoyage. 43) laumonier 1936 : pl. XXXVıı-XXXVııı. 44) les carnets de fouilles ainsi que les publications ultérieures sont muets au sujet de ce sol. 45) Crampa 1969 : n° 1. 46) Ce bloc n’a été inventorié qu’en 2014 sous la référence m50. 336 OlıVıer Henry et alii Fig. 49 : Le mur extérieur sud de l’Andron A (O. Henry). Fig. 50 : Vue générale de l’Andron A depuis le Sud-Est, en 1948 (archives). Fig. 51 : Vue intérieure de l’Andron A, depuis l’angle sud-est, en 1948 (archives). lABrAundA 2014 337 Fig. 52 : L’angle nord-ouest du naos de l’Andron A, en 1951 (archives). Fig. 53 : L’angle nord-ouest du naos de l’Andron A, après dégagement en 1951 (détail) (archives). Fig. 54 : L’entrée du naos de l’Andron A vue depuis l’Ouest, en 1951 (archives). 338 OlıVıer Henry et alii Fig. 55 : L’angle nord-est du naos de l’Andron A après dégagement, en 1951 (archives). Fig. 56 : L’angle nord-est du naos après dégagement du pithos 01, en 1951 (archives). Fig. 58 : Mise au jour du pithos 02 au pied du mur nord de l’Andron A, en 1951 (archives). Fig. 57 : Croquis, section du pithos 01, 1951 (archives : e. Berggren). lABrAundA 2014 339 Fig. 59 : Pithos 02 après sa fouille, en 1951 (archives). de découvrir quelques fragments de vaisselle ainsi qu’un couvercle circulaire en pierre (Fig. 59). dans ces mêmes carnets nous ne trouvons qu’un croquis de la trouvaille dessiné par t. Hylander (Fig. 60). On remarque, sur d’autres photos du pithos 01, la présence du couvercle circulaire mis au jour dans le pithos 02 posé contre le mur nord de l’Andron (Fig. 61), ce qui semble indiquer que ce dernier fut découvert dans la même zone (probablement contre le mur nord du naos sous la fenêtre centrale). – On ignore si l’opération de 1951 comporta d’autres volets. Cependant, une comparaison des photos entre 1951 et aujourd’hui (après 1951, les opérations de 1985 et 1988, mentionnées ci-dessous, ne concerneront que l’angle nord-ouest du naos) montre clairement que de très nombreux blocs ont été déplacés. Alors qu’en 1951 les bases des murs semblent couvertes de blocs, tandis que le centre de la pièce est relativement libre (voir Fig. 54), c’est la situation inverse que l’on observe en 2014 (Fig. 62). ıl est donc clair qu’au cours de la saison de 1951 des espaces situés le long des murs est, nord et ouest, ainsi que les angles sud-ouest et sud-est ont été dégagés des blocs qui les couvraient, lesquels furent alors déplacés vers l’intérieur du naos. Ceci est d’ailleurs confirmé par la découverte au cours de la présente saison, dans l’amoncellement au centre du bâtiment, de plusieurs blocs portant des traces de marquage à la peinture rouge et datant probablement de la tentative d’inventaire de 1951 (voir le repérage des blocs Fig. 52). Fig. 60 : Croquis de situation du pithos 02, en 1951 (archives : t. Hylander). – Bien qu’aucune opération de fouille à proprement parler n’ait eu lieu en 1960, il nous faut toutefois mentionner ici les différents travaux qui concernèrent son environnement. tout d’abord il s’avère qu’un certain nombre d’éléments architecturaux mis au jour lors des travaux antérieurs, et qui étaient restés dans le naos, furent déplacés. ıl s’agit notamment de deux tambours de colonnes qui appartiennent aux Oikoi, et qui sont placés ‟in their approximate positions”47. Ces travaux de restauration s’inscrivent dans l’opération d’envergure de 1960 qui visait à mettre le site en état et à terminer la fouille de certains secteurs avant de clore le projet 47) l’un des tambours porte le n° ınv. A14. la mention apparaît dans le carnet de fouille d’A. Westhlom, p. 31, le 13 juillet. 340 OlıVıer Henry et alii Fig. 61 : Vue générale de la fouille des pithoi de l’Andron A, en 1951 (archives). et de ‘remettre’ labraunda aux autorités turques. dans le cadre de ces grands travaux, de nombreuses zones furent fouillées et d’autres réaménagées, comme ce fut le cas de la terrasse située au sud de l’Andron A. dans sa publication de 1963 sur l’architecture du sanctuaire, A. Westholm écrit : ‟When excavations started, the space south of Andron A consisted of a steep slope with large stone (sic) of various kind. this area must, however, once have been a terrace… ın 1960 this terrace was reconstructed”48. A. Westholm reconstruisit donc le mur de terrasse sud, probablement antique mais dont il ne restait que quelques assises préservées. ıl construisit aussi, ex-nihilo, un mur de retour, à l’est, aligné sur le mur ouest des ‘terrace houses’ (Fig. 63). – en 1985, une opération vise à dégager une nouvelle fois l’angle nord-ouest du naos et à mettre au jour le sol original. A cette époque on confirme alors la présence d’un sol qui semble contemporain de la construction du bâtiment. Ce sol présente la particularité d’offrir une bande légèrement surélevée qui paraît ceindre l’espace central, et qui est interprétée Fig. 62 : Vue générale du naos de l’Andron A, avant l’opération de 2014 (O. Henry). 48) Westholm 1963 : 71-72. lABrAundA 2014 341 Fig. 63 : Vue générale de la terrasse au Sud de l’Andron A, en 1983 (th. thieme). comme la basse plateforme sur laquelle prenaient place les klinai (Fig. 64)49. – en 1988, une dernière opération vise à documenter le sol mentionné ci-dessus50. – enfin, plus récemment, au cours de la saison 2012 nous avons procédé à un sondage profond à l’angle extérieur sud-ouest de l’Andron51. Ce sondage a révélé que les fondations du bâtiment étaient extrêmement profondes, composées de sept assises sur plus de 4 m (Fig. 65). elles reposent sur la roche mère, à la même altitude que les ‘terrace houses’, situées en contrebas, à l’est de l’Andron. en outre ce haut mur présente un beau parement à bossage et feuillure d’angle, ce qui laisse supposer qu’il était destiné à être visible. en outre, le sondage a mis au jour une série de blocs d’entablement de l’Andron profondément enfouis. Ces éléments, qui semblent ne pas avoir été volontairement enterrés après qu’ils aient chuté de leur position originale. ıl semble par conséquent, et contrairement à l’hypothèse émise par A. Westholm, que ce mur de terrasse était entiè- rement visible dans l’antiquité, solidaire du long mur de façade des ‘terrace houses’52. Comme on le voit, l’opération de 2014 visant à fouiller l’Andron A ne s’apparente en fait qu’au dégagement final d’un espace qui a subi de très nombreuses interventions, souvent mal ou pas documentées. l’absence du suivi de ces opérations pose un sérieux problème quant à l’étude stratigraphique du naos aujourd’hui. en effet, comme on le verra ci-dessous, les niveaux stratigraphiques ainsi que les couches d’effondrement mises au jour semblent avoir subi d’importants bouleversements à l’occasion des investigations antérieures, ne nous laissant qu’une étroite marge de manœuvre pour l’identification des vestiges et la compréhension de leur organisation, tout en offrant la part belle à l’interprétation. 3.3.2. Objectifs Bien que ce bâtiment soit le mieux conservé de l’ensemble du sanctuaire (près de 10 m sur certaines 49) Hellström 1987 : 157-158 et fig. 2. 50) Hellström 1990 : 343. 51) Henry et al. 2013 : 310. 52) une fois le projet de restauration de l’Andron A terminé, il est prévu de supprimer entièrement cette terrasse artificielle. 342 OlıVıer Henry et alii Fig. 64 : Sondage à l’angle nord-ouest du naos de l’Andron A, en 1985 (P. Hellström). Fig. 65 : Sondage à l’angle sud-ouest de l’Andron A, en 2012 (O. Henry). 53) Henry et al. 2014 : 256-261. sections du mur sud), son intégrité pose problème. en effet, le mur oriental présente une cassure très nette, au niveau de sa jonction avec le mur du pronaos. Cet événement, vraisemblablement dû au développement d’une végétation luxuriante pendant des siècles, s’accompagne de problèmes liés à des attaques biologiques (du fait de l’environnement du site) et toxiques (du fait de la présence de deux centrales thermiques dans la région). Ces agressions provoquent un ensemble de phénomènes qui aboutissent, entre autres, à : – la désolidarisation des parements interne et externe du mur sud, – la fracture de plusieurs linteaux au niveau des ouvertures de fenêtre, – un fruit important du mur sud. suite à une étude menée dans le cadre d’un partenariat avec l’université de metu (middle east technical university) d’Ankara, nous avons conclu à la nécessité de mener un projet de consolidation/restauration de l’Andron. Ce projet a été présenté dans les rapports antérieurs53. ses principes généraux visent à intervenir sur le bâtiment sans utiliser de méthode irréversible. ıl s’agit de : débarrasser le bâtiment des mousses et autres attaques biologiques, renforcer les ouvertures à l’aide d’un cadre métallique, reconstruire la partie éboulée du mur sud tout en recréant le lien entre celui-ci et le mur du pronaos par alternance des blocs, protéger les murs contre d’éventuelles infiltrations d’eau, resolidariser l’ensemble des quatre murs. lABrAundA 2014 la fouille de la saison 2014 s’inscrit dans le cadre de ce projet. elle était motivée par trois points techniques. le premier concerne la nécessité de connaître l’état de conservation des assises inférieures des murs sur leur face interne. la seconde vise à rétablir un drainage de l’espace du naos par le dégagement total des blocs et de la terre qui tiennent à contenir les eaux de pluie au sein du bâtiment. la troisième vise à dégager les remblais jusqu’au niveau du sol original sur lequel il est envisagé de poser une lourde structure métallique dont la fonction sera de garantir la stabilité du mur sud. 3.3.3. Les travaux de la saison 2014 Compte tenu du nombre élevé de blocs de larges dimensions à enlever, associé à un espace de travail réduit, nous avons dû faire appel à un engin de levage nécessitant une mise en place particulière54. ıl s’agissait tout d’abord de permettre à la pelle mécanique de s’approcher suffisamment de l’Andron, par le nord. ıl nous a donc fallu créer un accès réservé à la pelle, depuis la route asphaltée, permettant d’éviter à l’engin à chenille, et pesant 38 tonnes, de traverser les terrasses fragiles du sanctuaire. la voie de service que nous avons créée emprunte un cheminement à l’Ouest du temenos. en utilisant au maximum l’organisation des terrasses modernes, aucun creusement n’a été nécessaire, bien qu’un certain nombre de murets modernes aient dû être abattus. la mise en place de cette route a nécessité l’acquisition d’une parcelle privée. l’ensemble de ces préparatifs ont, bien entendu, fait l’objet d’un projet en bonne et due forme, soumis et validé par le conseil des monuments historiques de la région de muğla. La fouille le dégagement de l’Andron s’est ensuite déroulé en trois phases : – dégagement de l’espace au nord de l’Andron : l’angle extérieur nord-ouest de l’Andron, ainsi que le couloir séparant l’Andron des Oikoi était jonché de larges blocs en équilibre instable (Fig. 66). deux jours ont été nécessaires afin de dégager l’ensemble de cet espace. l’enlèvement des blocs ainsi que le 343 nettoyage de la zone ont permis de révéler l’existence d’une porte, probablement tardive, dont le linteau s’appuie sur l’angle sud-ouest de ces derniers (Fig. 67). – l’enlèvement des blocs du naos : une fois la pelle mécanique positionnée au plus du bâtiment, il lui suffisait de lancer son bras articulé par-dessus le mur de l’Andron (Fig. 68), saisir les sangles qui maintenaient le bloc à déplacer (Fig. 69), déposer ce dernier à l’extérieur de l’Andron, puis de répéter l’opération. l’ensemble des quelque 200 blocs ainsi enlevés ont été inventoriés et stockés sur une terrasse située à l’Ouest du bâtiment (Fig. 70). Au cours de l’enlèvement des blocs du naos, on a remarqué qu’ils étaient organisés en trois niveaux distincts. les deux premiers correspondent à des blocs jetés pêle-mêle (Fig. 71), et correspondent sans aucun doute aux blocs déplacés lors des opérations de 1948 et 1951. le troisième et dernier niveau montre une certaine organisation. les pierres semblent avoir été posées de manière réfléchie et appareillées afin d’offrir une rangée nivelée (Fig. 72). l’absence totale de terre en surface ne permet pas d’identifier clairement la date de ces arrangements ni leur fonction. nous ne serions pas surpris s’il s’agissait des vestiges d’un sol, construit à une période tardive55, et partiellement démonté lors des sondages creusés en 1948 et 195156. Outre ce niveau de sol, que nous avons arbitrairement qualifié de ‘sol byzantin’, deux autres blocs semblent offrir une position originale. ıl s’agit des deux pierres, numérotées AA06 et AA07 (Fig. 73), probablement réemployées à une époque tardive, comme l’indique la présence de mortaises d’agrafes métalliques sur leur lit d’attente et de mortier de tuileau sur leur face ouest57. elles ont été alignées perpendiculairement et au contact du mur ouest du naos. Cet arrangement, auquel on a ajouté un troisième bloc perpendiculaire qui gisait non loin de là, souligne très clairement le fait que l’Andron a été réaménagé à une période tardive. ıl est probable que cette occupation tardive soit à mettre en relation avec d’autres éléments tels que : la découverte d’un contrepoids (AA61) (Fig. 74), au nord-est des blocs 06 et 07 ; la présence de deux cavités creusées dans la partie nord du mur ouest ; la réparation au mortier 54) ıl est important de souligner ici le soutien décisif de l’entreprise eczacıbaşı-esAn qui, grâce au prêt gracieux d’une de leurs pelles mécaniques, a rendu possible cette opération. 55) dans la publication de Westholm (1963 : 71), l’auteur interprète ces blocs comme la substruction du sol hékatomnide qui aurait été composé en surface d’un niveau de dalles de marbre, disparues. 56) Blid (2012 : 235 et fig. 196.1) mentionne l’existence d’un sol d’époque tardive, absolument identique, qui fut mis au jour lors des fouilles de l’Andron B en 1991. la découverte de plusieurs monnaies associées à ce sol semble donner une datation autour du 11e s. ap. j.-C. 57) Ces traces de mortiers sont fragmentaires et ne semblent pas liées à cette réutilisation. Ce mortier semble indiquer une phase de remploi intermédiaire. 344 OlıVıer Henry et alii Fig. 66 : L’angle nord-ouest de l’Andron A, avant l’opération de 2014 (O. Henry). Fig. 67 : La face nord de l’Andron A, après l’opération de 2014 (O. Henry). Fig. 68 : Les travaux de dégagement du naos de l’Andron A (O. Henry). Fig. 71 : Etat des blocs du naos de l’Andron A avant l’opération 2014 (O. Henry). 345 Fig. 69 : L’enlèvement des blocs de l’Andron A (O. Henry). lABrAundA 2014 Fig. 70 : Dépose et inventaire des blocs issus du naos de l’Andron A (O. Henry). 346 OlıVıer Henry et alii Fig. 72 : Blocs du niveau de sol tardif de l’Andron A (O. Henry). Fig. 73 : Vue des blocs AA06 et AA07 dans leur état réutilisé (O. Henry). Fig. 74 : Le contrepoids AA61 dans l’Andron A (O. Henry). lABrAundA 2014 347 Fig. 75 : L’angle nord-ouest du naos de l’Andron A, après dégagement (O. Henry). de tuileau du rebord de la fenêtre nord-ouest du naos. nous ignorons la chronologie relative de ces quatre éléments, mais considérés dans leur ensemble il devient possible de reconstruire la présence (tout hypothétique) d’une large presse à huile d’olive qui aurait occupé le quart nord-ouest du bâtiment : les blocs 06 et 07 délimiteraient l’espace de travail, le bloc 61 servirait de contrepoids au prelum, tandis que la grande cavité permettrait d’y loger l’extrémité ouest. la réparation du rebord de la fenêtre souligne le soin qu’on a eu, jusque dans des périodes tardives, à garantir l’intégrité de cet espace ; tandis que la plus petite cavité pourrait être le vestige d’une installation antérieure analogue, plus modeste (Fig. 75). – la fouille des remblais du naos : l’enlèvement des blocs du naos a mis au jour des niveaux très inégaux d’un remblai de composition très homogène. ıl s’agit d’un humus dans lequel on retrouve un matériel céramique mélangé abondant comprenant principalement de la vaisselle, des tuiles et des fragments de larges pithoi. Aucune organisation stratigraphique n’a pu être repérée. Cet humus repose directement sur un beau sol antique, lorsque ce dernier est conservé, c’est-à-dire dans le tiers ouest du bâtiment. Vers l’est on met au jour des lambeaux de la fondation du même sol, percé à de très nombreux endroits de multiples fosses de dimensions variées. les plus petites ont été fouillées, révélant un matériel inégal, tandis que les plus grandes seront vidées dans le courant de la saison 2015. On a également noté, dans la partie ouest, la présence de plusieurs trous de poteaux ainsi que d’un foyer. Autant d’éléments qui confirment l’occupation tardive du bâtiment (Fig. 76). la construction du sol qui, selon toute vraisemblance, semble être contemporain de l’érection du bâtiment, et donc dater du 4e s. av. j.-C., a fait l’objet d’une attention toute particulière (Fig. 77). sa fondation est composée d’un épais remblai de graviers recouvert d’une couche sablonneuse. Cette dernière a reçu un niveau de radier comprenant des petits moellons soigneusement appareillés et posés sur un remblai sableux. le radier est recouvert de deux couches superposées de mortier avec deux tailles de dégraissants, la plus fine vers la surface. enfin, le tout a été recouvert d’une double couche d’enduits très fins composés de chaux et d’une poudre de marbre. Ce dernier donne une finition parfaitement lisse tout en étant très solide (Fig. 78)58. On note enfin, la présence d’enduits verticaux à la base des murs du naos, indiquant très clairement que ces derniers étaient entièrement recouverts. Ces enduits muraux offrent la même composition que ceux qui recouvrent le sol, à savoir une double couche : celle au contact du mur étant épaisse et grossière tandis que celle de surface, plus fine, montre une exécution très soignée (Fig. 79). 58) On retrouve la même organisation dans les préceptes donnés par Vitruve (Vıı.Vı.1). 348 OlıVıer Henry et alii Fig. 76 : Relevé en plan des vestiges de l’Andron A, après dégagement (O. Henry). Fig. 77 : Niveau de sol original dans le naos de l’Andron A (O. Henry). lABrAundA 2014 Fig. 78 : Section nord-sud de l’Andron A, après dégagement (H. küntüz / O. Henry). Fig. 79 : Les vestiges des enduits muraux au pied du mur sud du naos de l’Andron A (O. Henry). 349 350 OlıVıer Henry et alii Fig. 80 : Antéfixe (LAB14.AA.M04) issue des fouilles de l’Andron A (O. Henry). Fig. 81 : Fragments d’une grande palmette (LAB14.AA.M05) issue des fouilles de l’Andron A (O. Henry). un élément troublant concerne l’état de conservation du sol original. en effet, sur l’une des photographies de 1948 (voir la Fig. 51) il apparaît que ce dernier est relativement bien conservé au centre du naos, lorsqu’on creuse la tranchée est/ouest. Bien qu’il nous soit difficile de localiser avec précision la situation de cette tranchée, la zone semble correspondre aujourd’hui à l’une des grandes fosses mises au jour au cours de la saison 2014. des fragments d’une très grande palmette qui pourrait correspondre à l’acrotère central du bâtiment (lAB14.AA.m05) (Fig. 81) ; un placage avec méandre (lAB14.AA.m01) (Fig. 82) ; plusieurs fragments qui pourraient appartenir à des statues (par exemple lAB14.AA.m13) (Fig. 83). dans chacune de deux petites fosses (Pit 5 et Pit 6), le long du mur sud du naos, nous avons eu la surprise de découvrir deux grands blocs de marbre, dont les dimensions nous apprennent qu’ils appartenaient à l’un des murs d’ante du temple. le premier (lAB14.AA.m02) porte une inscription très bien conservée de 14 lignes (lab137) (Fig. 84). le texte, parfaitement lisible, reproduit une lettre d’Olympichos à l’attention des mylasiens et s’inscrit dans un dossier déjà fourni. ıl s’agit d’un texte original par lequel Olympichos répond aux doléances des mylasiens en leur garantissant, outre l’autonomie et la liberté, un certain nombre de possessions territoriales. Parmi ces dernières on note la mention du sanctuaire de labraunda. ıl serait prématuré de donner ici une traduction complète ainsi qu’un commentaire de ce texte, qui sera publié ailleurs. le second bloc est un chapiteau d’ante qui a malheureusement été partiellement martelé (lAB14.AA.m03) (Fig. 85). ıl y a fort à parier que ces deux blocs furent amenés depuis le temple en même temps que les deux autres blocs d’ante men- Le matériel le matériel lithique Parmi les nombreux blocs déplacés au cours de la saison 2014, on note la présence de plusieurs marbres dont on connaissait déjà l’existence59. dans la couche d’humus dégagée sous les blocs de gneiss on a récolté plusieurs dizaines de nouveaux fragments de marbre. la plupart sont très mal conservés et on peut difficilement leur attribuer une identification. Parmi les quelques fragments ‘lisibles’, on remarque un nombre élevé de fragments de placage d’épaisseurs variables, dont on peine à identifier l’emplacement original, ainsi que plusieurs éléments de décoration architecturale. On note notamment : une antéfixe qui présente une palmette soulignée par deux volutes horizontales et feuilles d’acanthe (lAB14.AA.m04) (Fig. 80) identique à celle mise au jour en 194860 ; 59) notamment les deux blocs d’ante du temple de Zeus découverts en 1951, et mentionnés plus haut, et deux blocs de geison (n° ınv. A141 et A142). les deux blocs d’ante du temple ont été déplacés dans la pièce sud des Oikoi, tandis que les deux blocs de geison ont été déposés dans le pronaos de l’Andron A. Outre ces éléments trois pièces supplémentaires en marbre avaient été découvertes en 1948 : un tambour de colonne (ınv. A14), un montant de fenêtre (ınv. A15) et une antéfixe (ınv. A19). 60) ıl s’agit du bloc d’inv. 19 (voir note précédente). On note l’existence d’un troisième bloc d’antéfixe identique aux deux précédents. ıl fut mis au jour lors des fouilles des Oikoi et interprété comme provenant du temple de Zeus (Hellström et thieme 1982 : n° ınv. rB16, pl. 24.4). ıl se pourrait qu’il faille, à la lumière des dernières découvertes, réattribuer ces éléments à l’Andron A. lABrAundA 2014 Fig. 82 : Placage en marbre avec méandre (LAB14.AA.M01), issu des fouilles de l’Andron A (O. Henry). Fig. 83 : Fragment de drapé en marbre (LAB14.AA.M13), issu des fouilles de l’Andron A (O. Henry). Fig. 84 : Le bloc LAB14.AA.M02, issu des fouilles de l’Andron A (O. Henry). 351 352 OlıVıer Henry et alii Fig. 85 : Le bloc LAB14.AA.M03, issu des fouilles de l’Andron A (O. Henry). Fig. 86 : Section d’un fragment du sol original de l’Andron A (O. Henry). Fig. 87 : Enduit de finition du sol original de l’Andron A (O. Henry). tionnés plus haut. On ignore la raison de leur présence dans l’Andron61. seul le bloc m03 montre de multiples traces de retaille : l’une visant à élargir l’une des mortaises de goujon ; l’autre, inachevée, forme un profond sillon rectiligne sur les faces supérieure et latérales du bloc. les enduits On trouve, à différents niveaux de la couche d’humus, de très nombreux fragments d’enduits. Ces derniers reposent pour la plupart face contre terre, parfois au contact du sol antique. Ces enduits offrent tous la même composition : un mortier de chaux épais recouvert d’un enduit mélangé à de la poudre de marbre (Fig. 86-87). des variantes sont toutefois à noter, dans la solidité, l’épaisseur et le polissage de la couche de surface. la position stratigraphique de ces éléments à différents niveaux de la couche d’humus semble indiquer qu’ils proviennent des murs du bâtiment. Bien que la très grande Fig. 88 : Fragments d’enduits muraux peints de l’Andron A (O. Henry). majorité de ces éléments soit blanc en surface, on note, vers l’Ouest et particulièrement au pied de la niche plusieurs fragments colorés : jaune, bleu, rouge, rosé, avec des teintes variées (Fig. 88). la concentration des éléments peints au pied du mur ouest de l’Andron laisse supposer que seule la niche (et/ou son pourtour) devait porter un enduit coloré, tandis que les autres murs devaient être blancs. l’état de conservation de ces enduits muraux qui ont souffert des conditions climatiques, de la végétation ainsi que des nombreuses perturbations qui ont affecté le sol de l’Andron, ne permet pas de donner une idée de leur épaisseur originale. A certains endroits ils offrent une couche de quelques centimètres à peine, alors qu’à d’autres ils dépassent les 10 cm. enfin, il convient de mentionner la découverte de quelques fragments d’une mosaïque tardive composée d’un mortier léger dans lequel ont été incrustés de très petits galets polis. les interstices entre les 61) Plusieurs blocs appartenant au temple on été découverts dans les Oikoi, à proximité d’un four à chaux. Voir Hellström et thieme 1982 : 7. lABrAundA 2014 353 Fig. 89 : Fragments de mosaïque tardive, issus des fouilles du naos de l’Andron A (O. Henry). pierres ont été comblés d’un second mortier rosâtre (Fig. 89). un fragment identique à ces mosaïques avait été mis au jour au cours des fouilles de l’Andron de 1951 (Fig. 90 croquis par eric Berggren). la céramique62 du fait de l’absence de niveaux stratigraphiques nous avons décidé, arbitrairement, de distinguer différentes zones au sein de la couche d’humus. la première (surface) correspond à la majeure partie de l’humus. la seconde (floor) désigne la terre et le matériel mis au jour au contact du sol antique, tandis que le troisième (sous-sol-byzantin) définit la couche d’humus qui semble avoir été piégée sous le niveau de sol tardif mentionné plus haut et composé de larges blocs de gneiss en réemploi. la couche de surface comprend un matériel très hétérogène datant du 4e s. av. j.-C. à la période romaine. On mentionnera par exemple un fragment de bol attique à graffito (Fig. 91) datant du 4e s. av. j.-C., quelques fragments de bols profonds des 2e1er s. av. j.-C.63, des parties d’unguentaria de la fin de la période hellénistique - début de la période romaine, des bols de type Cnidiens et des bols à rosettes (Fig. 92) des 1er-3e s. av. j.-C.64. On note Fig. 90 : Croquis des fragments de mosaïque mis au jour en 1951 (archives : e. Berggren). également quelques rares fragments de céramique glaçurée du milieu de la période byzantine. Au niveau du sol antique, on met au jour un matériel dont la chronologie s’étend de la période romaine à la période byzantine : bols cnidiens, bols africains à engobe rouge de la fin du 4e s. – début du 5e s. ap. j.-C.65, assiettes phocéennes à engobe rouge du 6e s. ap. j.-C.66. Quant au niveau piégé sous le sol byzantin, il comprend principalement des bols cnidiens, des coupes et bols romains des 1er-2e s. ap. j.-C., de la vaisselle de cuisine des 2e-3e s. ap. j.-C. enfin, seules deux des quelques fosses fouillées ont livré un matériel hétérogène : un fragment de skyphos de la seconde moitié du 4e s. ainsi que de la 62) mes plus vifs remerciements à V. lungu pour avoir procédé à l’analyse préliminaire du matériel de l’Andron. 63) rottrof 2006 : 114. 64) Hellstrom 1965 : 38-39 et nºs 293-310 pour les types Cnidiens ; 39-40, nºs 314-321 pour les bols à rosette. 65) Hayes 1972 : Forme 50, type B-60, fig. 12, p. 71, 73. 66) Hayes 2005 : 24. 354 OlıVıer Henry et alii Fig. 91 : Fragment de bol attique à graffito, issu des fouilles du naos de l’Andron A (V. lungu). Fig. 92 : Fragment de bol à rosettes, issu des fouilles du naos de l’Andron A (V. lungu). céramique du début de la période romaine dans le ‘pit 3’ ; un fragment de lekythos attique du 4e s. av. j.-C. dans le ‘pit 4’ (partiellement fouillé). les petits objets les objets métalliques représentent la portion congrue du matériel mis au jour dans l’Andron. On remarquera, pêle-mêle : une base de statuette en bronze (lAB14.AA.10) (Fig. 93), deux monnaies byzantines identiques du 11e s. (lAB14.AA.01 : Fig. 94)67, un fragment de bracelet en pâte de verre bleu (Fig. 95), une bague en bronze serti d’un élément en pâte de verre bleu (Fig. 96). Conclusion la fouille de l’Andron A d’ıdrieus a révélé un riche matériel qui nous permet d’entrevoir l’évolution du bâtiment et de son occupation au cours de l’histoire du sanctuaire de labraunda. elle a permis, en outre, de préciser un certain nombre de détails quant à l’agencement de son espace intérieur en révélant notamment la présence d’enduits muraux peints et de placage de marbre. l’une des découvertes les plus importantes reste cependant la mise au jour de l’inscription lab137, dont le contexte qu’elle décrit dépasse largement le site de labraunda et nous éclaire sur un moment décisif de l’histoire ré- 67) Byzantium, Anonymous folles, Class ı, c. 1075-80. Voir Byzantine coins in the Dumbarton Oaks and Whittemore Collections vol. ııı : part 2, p. 699, pl. lXVııı, ı 51. lABrAundA 2014 Fig. 93 : Base de statuette en bronze (LAB14.AA.10), issue des fouilles du naos de l’Andron A (O. Henry). 355 Fig. 94 : Monnaie byzantine du 11e s. (LAB14.AA.01), issue des fouilles du naos de l’Andron A (O. Henry). Fig. 95 : Fragment de bracelet en pâte de verre bleu, issu des fouilles du naos de l’Andron A (O. Henry). Fig. 96 : Bague en bronze serti d’un élément en pâte de verre bleu, issue des fouilles du naos de l’Andron A (O. Henry). gionale. la fouille est loin d’être terminée puisque trois larges fosses restent encore à être fouillées. ıl y a fort à parier que la saison 2015 apportera son lot de découvertes. dans le cadre du projet de restauration évoqué au début de cette section, le dégagement des niveaux archéologiques a aussi permis de nous assurer de l’intégrité des assises inférieures du mur sud du bâtiment. Par ailleurs, l’état remarquable de conservation du sol hékatomnide, ainsi que la présence de vestiges d’une presse à olive nous amènera à revoir le projet pour la partie nord et ouest du naos, afin d’intégrer ces éléments dans la présentation de l’Andron au public. 3.4. Les Bains est (C. Bost) A labraunda, la saison 2014 a vu le début d’un nouveau projet de recherche. Point n’est besoin d’un long séjour sur le site pour comprendre l’im- 356 OlıVıer Henry et alii Fig. 97 : Plan général de l’entrée du sanctuaire (j. Blid). portance de l’eau. Ainsi dès la première visite, il apparaît clairement que les sources jouent un grand rôle dans l’organisation du sanctuaire. Outre les près de 40 fontaines aménagées tout autour du temenos et le long de la voie sacrée, les nombreuses fontaines monumentales (bâtiment dorique, fontaine hypostyle, fontaine centrale à colonnade, fontaine ouest), on ne dénombre pas moins de trois édifices balnéaires68. Ces derniers, seulement reconnus par quelques sondages ponctuels, n’ont jamais été complètement étudiés. Cette année nous avons décidé d’entamer la fouille de ce qui apparaît comme étant le plus ancien de ces complexes, les Bains est. 3.4.1. Présentation du projet de recherche Historique des opérations sur les Bains est Au cours de l’histoire récente des fouilles de labraunda, la terrasse de l’entrée du sanctuaire a fait l’objet, à différentes reprises, d’études approfondies. On peut distinguer d’abord les grands travaux de l’institut suédois durant les années 1950, puis une reprise de l’enquête par j. Blid à la fin de la décennie 200069. de 1949 à 1960, la mission suédoise dégage les Propylées sud et est ainsi que d’autres vestiges progressivement mis au jour entre ces deux bâtiments dont des thermes (Fig. 97). Ces derniers n’ont cependant jamais fait l’objet d’une véritable fouille. dans un premier temps, leur présence est simplement révélée par la mise au jour d’un ensemble de trois inscriptions lors de la campagne de 1951. deux d’entre elles évoquent la construction de bains et une dernière, plus tardive, signale l’ajout d’un apodyterium. la situation exacte des lieux de découverte de ces inscriptions reste incertaine. j. Blid relève notamment des imprécisions dans la publication de j. Crampa70 et il semble préférable de se référer aux 68) Probablement 4 si l’on suit les conclusions du rapport des recherches géophysiques menées en 2013. Voir Henry et al. 2014 : 274-275. 69) Blid 2012. 70) Crampa 1972. lABrAundA 2014 357 Fig. 98 : Emprise des sondages anciens dans la zone des Bains est (j. Blid). notes prises directement sur le terrain par l’archéologue ı. dahlèn71. selon ce dernier, les deux inscriptions évoquant la construction (I. Labraunda 20 et 65) ont été découvertes, l’une à deux mètres au nord-est de la Doric House, l’autre au voisinage des restes d’un four à chaux, au nord-est de la porte de communication entre l’East Church et les bains. la troisième inscription (I. Labraunda 22) a été trouvée devant la tour dite ‘Byzantine’ (aujourd’hui appelée Beehive Tower) sans plus de précision. nous pouvons supposer qu’il s’agit d’un endroit situé à l’ouest de la tour, en direction de la Doric House, là même où se concentrent une partie des opérations de 1951. en effet, c’est également durant cette campagne que les archéologues décident d’étendre les recherches à l’est de la Doric House. ıls fouillent une pièce en partie et découvrent les vestiges d’un hypocauste. en 1953, des importants travaux ont pour but de dégager un grand espace situé au nord-est de cette 71) Blid 2012 : 165. pièce à hypocauste et interprété alors comme l’apodyterium. Au cours de cette campagne, un sondage est également ouvert dans les bains, devant la porte de communication du mur sud de cette grande pièce. en 1960, à la lumière de nouveaux résultats, A. Westholm propose une identification différente pour cet ensemble : il s’agit, pour lui, d’une église de l’Antiquité tardive (East Church). A partir de 2005 et jusqu’en 2011, dans le cadre de travaux préparatoires à sa thèse consacrée à labraunda durant l’Antiquité tardive, j. Blid reprend l’étude. Afin de préciser la chronologie et les relations entre les différents bâtiments, il entreprend de réaliser plusieurs sondages, principalement à l’intérieur de la basilique (Fig. 98). en 2006, il mène une petite opération à l’intérieur des thermes, devant la porte d’accès à l’église, à l’emplacement de la fouille de 1953. le sondage est nettoyé puis agrandi en direction de la Beehive tower mais cela reste une intervention d’une superficie très limitée. enfin, en 2009, une 358 OlıVıer Henry et alii Fig. 99 : Plan restitué des Bains est (j. Blid). prospection géophysique sur l’ensemble du secteur vient compléter la documentation. Un bilan de nos connaissances avant la fouille de 2014. Pour un premier bilan, nous disposons de la thèse de j. Blid, qui présente les Bains est dans une synthèse d’une dizaine de pages72. s’agissant de la date de construction, l’hypothèse avancée s’appuie, pour lors, uniquement sur l’analyse des inscriptions 20 et 65 du catalogue dressé par j. Crampa. ıl propose de dater la dédicace des bains par tiberius Claudius menelaus, du milieu du 1er s. ap. j.-C. Quant à l’inscription 22, gravée sur un fragment de linteau de porte, c’est une dédicace à Zeus Labraundos par le prêtre titus Flavius neon de la construction d’un apodyterium. ıl est donc question d’un embellissement ou d’une réfection que j. Crampas date entre la fin du 1er s. et la première moitié du 2e s. ap. j.-C. d’autre part, l’étude du matériel exhumé lors des fouilles tant anciennes que récentes, a permis à j. Blid de proposer de nouveaux éclairages sur la chronologie de ce quartier du sanctuaire après le 2e s. ap. j.-C. une monnaie trouvée en 1953 ‟entre les briques de la suspensura” situerait une dernière phase de restauration de l’hypocauste durant la pre72) Blid 2012 : 175-183. mière moitié du 4e s. ap. j.-C. Au début du 5e s. ap. j.-C., on construit une église, en partie implantée sur le secteur nord des anciens thermes. Quant aux autres pièces, certaines semblent alors intégrées au complexe ecclésial. la reprise du sondage devant la porte d’accès à l’église a livré plusieurs fragments de deux mosaïques de sol, similaires à celles découvertes à l’intérieur de l’eglise ouest. j. Blid propose de dater la première, polychrome, du 5e s. et la seconde, plus tardive, du 6e s. ap. j.-C. Quoiqu’il en soit, l’auteur ne manque pas de souligner les difficultés d’interprétation face à des indices qu’il est souvent impossible d’associer à des niveaux archéologiques bien différenciés et il est inutile de rappeler ici combien il est fragile d’avancer des datations sans avoir au préalable restitué des séquences stratigraphiques fiables. A la suite des quelques sondages pratiqués dans le bâtiment thermal, des dégagements des élévations de l’église voisine et de la Doric House et des renseignements fournis par la prospection géophysique, j. Blid se risque à proposer un plan du secteur (Fig. 99). On distingue quatre pièces, dont seule la première dispose de limites plus ou moins connues. A vrai dire, c’est bien la part des restitutions plus ou moins hypothétiques et des lacunes qui prennent malheureusement le pas sur les connaissances lABrAundA 2014 assurées. de même, les fonctions des espaces avancées par l’auteur sont, à juste titre, souvent accompagnées de points d’interrogation. A ce propos, il convient de souligner que plusieurs propositions semblent peu convaincantes : la succession de deux tepidaria contigus n’est guère logique dans le parcours d’un baigneur, tout comme la situation d’un apodyterium, qui apparaît sur le plan comme un espace en saillie, très éloigné du frigidarium. tout ce que nous pouvons dire c’est que la pièce 1 a été chauffée, durant un certain temps, par un système d’hypocauste tout comme la pièce 2, où ont été découverts des vestiges de tubuli contre les parois. en somme et sans forcer le trait d’une démarche critique, le bâtiment reste pour l’heure très superficiellement reconnu et, l’indentification même de l’édifice comme thermes ne saurait être qu’une hypothèse sans l’éclairage du dossier épigraphique. Problématique et méthodologie notre dessein vise à proposer une étude monographique des Bains est de labraunda. ıl s’agit ainsi d’appréhender l’édifice dans sa globalité et de le replacer dans le cadre élargi de ses relations avec l’environnement bâti et les espaces adjacents de ce quartier du sanctuaire. Aussi bien sera-t-il important de saisir les transformations et les évolutions sur la longue durée d’un bâtiment qui semble longtemps être resté en usage. les difficultés spécifiques qu’offre l’étude de thermes sont bien connues73. en effet, on aborde là des constructions parmi les plus complexes de l’Antiquité romaine, tant par leurs installations techniques particulières que par les remaniements permanents qui touchent cette catégorie de bâtiments. Aussi, pour les traiter au mieux, on progressera pas à pas en se reposant sur un va et vient incessant entre les données exhumées par la fouille et les réflexions théoriques tirées de schémas interprétatifs. Classiquement, on tentera d’échafauder une compréhension de l’édifice balnéaire en s’appuyant sur trois problématiques : en premier lieu, celle de l’analyse morphologique et architecturale puis la restitution de l’itinéraire des baigneurs, question qui permettra d’introduire enfin celles de la fonction et du statut des bains. 359 les Bains est, construits au 1er s. ap. j.-C., semblent toujours utilisés durant le 4e s. et de nouvelles mosaïques viendraient recouvrir les sols de certaines pièces au 5e, voir au 6e s. Ainsi, l’édifice n’a pu connaître que de très nombreux remaniements et d’innombrables opérations de maintenances et de restaurations, indispensables au maintien du bon fonctionnement des thermes. mais, bien plus, la question de l’évolution doit être envisagée dans le contexte plus large de l’histoire de ce secteur d’entrée du sanctuaire, circonscrit par les propylées sud et est, avec, comme évènement le plus marquant, la construction d’un ensemble que j. Blid nomme East Church complex et qu’il date du tout début du 5e s. ap. j.-C. A ce propos, l’auteur précise que les recherches archéologiques ont été, jusqu’à présent, trop limitées pour décider si les bains restent en usage après la construction de l’église ou s’ils deviennent simplement des espaces annexes du complexe. toutefois, il se risque à proposer un scénario extrait d’une pensée qui tente de saisir les dynamiques générales à l’œuvre lors de la christianisation du sanctuaire : ‟the east Bath could, therefore, be such an example of a public roman bath that in late Antiquity was acquired by the Church and restored in order to be used for curative purposes”74. ıl n’en demeure pas moins qu’en l’état actuel de nos connaissances, ces réflexions, tant sur le statut public de l’établissement au Haut-empire que sur sa fonction curative durant l’Antiquité tardive, ne sont ici que des hypothèses et nous espérons que la fouille viendra apporter des éléments de réponse plus tangibles à une problématique importante. 3.4.2. Résultats préliminaires d’une première campagne75 Cette campagne de fouille a débuté le 4 août et s’est achevée le 22 août 201476. durant ces trois semaines, les travaux se sont concentrés sur la partie ouest de l’édifice. le but premier était de reprendre les fouilles antérieures et de dégager intégralement la pièce à hypocauste apparue en 1951 (PCe 1). en effet, l’observation de quelques photos d’archives laissait espérer que les niveaux archéologiques de la partie sud de la pièce soient encore conservés. en outre, une partie de l’équipe s’est consacrée aux tra- 73) Citons par exemple les remarques de thébert 2003 : 7. 74) Blid 2012 : 267 75) Cette présentation succincte doit être considérée seulement comme une première approche d’une opération dont le travail d’interprétation et l’exploitation des résultats sont encore largement en cours. 76) l’équipe, sous la direction de Christophe Bost, comprenait deux autres archéologues, mélanie Hauchart et damien Aubriet. Hilal küntüz et katerina stathi, efficacement épaulées par quatre ouvriers, ont, par ailleurs, assuré une grande partie du peu gratifiant, mais ô combien indispensable, travail d’inventaire et de transfert des blocs architecturaux de l’espace sud. 360 OlıVıer Henry et alii vaux de déblaiement du secteur voisin encore inexploré, à l’angle sud-ouest des thermes. La pièce à hypocauste (PCE 1) les premiers nettoyages sont venus confirmer que, jusqu’alors, la partie sud-est de la pièce n’avait été que peu perturbée et conservait une stratigraphie en place. la superficie de notre intervention fut donc assez restreinte et représentait approximativement un carré de 3,50 m de côté pour une épaisseur maximale de niveaux archéologiques conservés de 1,50 m (Fig. 100). la fouille a révélé de nombreuses informations nouvelles concernant non seulement l’histoire du bâtiment, mais aussi l’aménagement de la zone avant son érection (Fig. 101). les niveaux supérieurs : remblais et effondrement. us 1005,1006 et 1007 les niveaux supérieurs (us1005 et 1007) sont de composition hétérogène avec principalement des fragments de tCA d’épaisseurs variées (Fig. 102). Parmi ceux-ci, des fragments de briques circulaires sont associés sans ordre à d’autres, de briques plus épaisses, parallélépipédiques et recouvertes d’une couche de béton de tuileau. Cet assemblage laisse penser qu’il s’agit de matériaux provenant de la démolition d’un hypocauste : briques de pilette et de suspensura. On note également la présence de quelques tuiles à rebord et d’éléments de tubulures. l’ensemble est enrobé dans un sédiment très riche en sable et débris de mortier de chaux. la position stratigraphique et l’altitude de cette couche interdisent de l’interpréter comme les restes de l’hypocauste de la pièce. Ce sont bien plus des déblais apportés d’un espace voisin et jetés là comme remblai. ıls recouvrent un massif de maçonnerie en briques liée au mortier (us1006). la forme et la position de ce dernier nous incitent à penser qu’il s’agit ici d’un élément effondré, provenant sans doute d’une voûte (Fig. 103). malheureusement aucune trouvaille ne nous permet d’avancer une quelconque hypothèse de datation. une occupation domestique tardive sous les us 1006 et 1007, dans la partie ouest du sondage, apparaît un niveau sableux limoneux, plus compact, armé de gravier et riches de nombreux éclats charbonneux et tessons de céramique (us 1008). Cette couche d’occupation recouvre un sol sableux, de couleur jaunâtre et pavé, par endroits, de dalles de gneiss (sl 1010). l’ensemble est limité à l’est par un empierrement constitué de blocs de gneiss, de fragments de briques et de tubulures (us 1011). On remarque également, positionné en bordure, un bloc d’architecture en marbre, réutilisé. ıl porte, sur une de ses grandes faces, deux mortaises parallèles (Fig. 104) en relation avec ces structures, plusieurs aménagements sont à signaler : un fond de pithos, sans doute réutilisé comme foyer, est posé sur le sol et s’appuie contre l’empierrement. A environ 0,75 m à l’Ouest, se trouve un fond d’amphore, également en situation de réemploi. Plus au nord, en bordure de l’empierrement, un creusement est venu percer le sol (Fig. 105). ıl est comblé par deux gros fragments de gneiss et un de tCA. On peut émettre l’hypothèse d’un trou de poteau avec calage (PO 1014). de même, un second creusement a été révélé à l’angle nord-ouest du sondage, mais il n’est conservé qu’en partie, car détruit par les fouilles précédentes. Cette occupation est installée sur plusieurs couches de remblais nivelés (us 1018, 1019, 1020) (Fig. 106). On trouve des gros blocs de gneiss, des débris de maçonneries, des fragments de tCA mais également de nombreux débris de pithoi et des rejets domestique (faune, vidange de foyer). Ces remblais ont été mis en place une fois l’hypocauste détruit mais il convient de souligner qu’il n’existe pas de véritable niveau de destruction ou d’effondrement de ce dernier et il semble que les superstructures (suspensura) ont été, en grande partie, démontées et récupérées. dans l’ensemble de ces niveaux, le mobilier céramique est abondant. Bien que le lot soit en cours d’étude, il est d’ores et déjà possible de conclure sur deux points. d’abord les formes et la nature des individus mis au jour composent un vaisselier caractéristique d’une occupation domestique puisqu’il comprend des vases de stockage, de cuisine et de services. ensuite, plusieurs tessons, notamment de type Late Roman C, sont de bons marqueurs chronologiques et permettent de restituer une période d’occupation relativement courte. en effet, aucune différence n’est perceptible entre les faciès des niveaux de remblais et ceux d’occupation. en attendant les résultats affinés de l’étude, nous pouvons proposer une fourchette de datation, pour cette phase d’occupation, comprise entre le dernier tiers du 5e s. et le premier tiers du 6e s. ap. j.-C. la dernière période d’utilisation de l’hypocauste. le niveau de remblai inférieur se trouve directement au contact des premières briques de pilettes de l’hypocauste et d’un niveau de cendres et charbons (Fig. 107). Cette dernière couche très homogène présente une épaisseur moyenne d’une dizaine de Fig. 102 : US 1005 et 1007 de la PCE1 (Chr. Bost). Fig. 103 : US 1005 et 1007 appuyées contre un massif de maçonnerie de voûte effondré (Chr. Bost). 361 Fig. 101 : La pièce à hypocauste PCE1 après l’intervention 2014 (Chr. Bost). lABrAundA 2014 Fig. 100 : La pièce à hypocauste PCE1 avant l’intervention 2014 (Chr. Bost). 362 Fig. 105 : Possible calage de poteau (PO 1014) dans la pièce PCE1. Fig. 106 : Remblai supérieur d’installation du sol (US 1018) dans la pièce PCE1 (Chr. Bost). Fig. 107 : Pilettes de l’hypocauste en partie arasées et niveau de cendres (US 1021) dans la pièce PCE1 (Chr. Bost). OlıVıer Henry et alii Fig. 104 : Niveaux d’occupation domestique (SL 1010) de la pièce PCE1. Dernier tiers du 5e - premier tiers du 6e s. ap. J.-C. Fig. 110 : Conduit de chaleur, ouvert à l’angle des murs sud et est dans la pièce PCE1 (Chr. Bost). Fig. 111 : Ancien conduit de chaleur obstrué par un muret en briques sous la porte de communication avec l’espace sud (PCE 2005) (Chr. Bost). 363 Fig. 109 : Conduit de chaleur, ouvert dans le mur est de la pièce PCE1 (Chr. Bost). lABrAundA 2014 Fig. 108 : Couloir d’air chaud dans le mur nord de la pièce PCE1. Débouché du canal de chauffe (?) du praefurnium (Chr. Bost). 364 OlıVıer Henry et alii Fig. 112 : Espace sud PCE 2005, avant le début de l’opération 2014 (Chr. Bost). Fig. 113 : L’enlèvement des blocs dans l’espace sud PCE5 (Chr. Bost). lABrAundA 2014 365 Fig. 114 : Espace sud PCE 2005, à la fin de l’opération 2014 (Chr. Bost). centimètres, plus importante contre les murs de la pièce (us 1021). Cet amas de cendres et de résidus de combustion correspond aux derniers temps de fonctionnement du foyer du praefurnium et du système de chauffage. malheureusement, aucun élément de mobilier susceptible de fournir une information chronologique n’a été découvert dans cette us. Analyse architecturale et éléments de chronologie relative la réflexion sur l’architecture n’en est qu’à ses prémices. l’étude est en cours mais seul le dégagement complet des espaces adjacents permettra de véritables avancées sur cette question. Concernant le système de chauffage, trois ouvertures, ménagées dans la partie basse des murs, servaient de conduits de chaleur vers d’autres espaces, également chauffés. le premier, découvert en 1951, dans le mur nord, est interprété comme le débouché du canal de chauffe du praefurnium (Fig. 108). Cela reste à confirmer. deux autres ont été découverts lors de notre fouille : un de dimension plus réduite, dans le mur est (Fig. 109) et un autre, à l’angle du mur est et sud (Fig. 110). d’autre part, il semble bien qu’un dernier conduit d’air chaud existait dans un premier état. Positionné sous la porte de communication, il reliait l’hypocauste de la pièce 1 à un autre qui devait chauffer l’espace sud (PCe5). dans une phase plus tardive d’activité des thermes, cette ouverture a été volontairement obstruée par un muret de briques liées au mortier (Fig. 111). 3.4.3. Travaux de déblaiements et de décapage sur l’espace sud (PCE5) le second objectif de cette première campagne était de mettre en route la fouille du secteur situé au sud de la pièce PCe 1. Cette zone, jamais étudiée, ceinturée au sud par un mur de terrasse moderne, était encombrée d’un amas de blocs de gneiss, provenant sans doute d’effondrements, plus ou moins récents, des murs des thermes (Fig. 112). Après le démontage du mur de terrasse moderne, nous avons procédé à l’inventaire et au transfert des blocs vers une zone de stockage située sur la terrasse inférieure (Fig. 113). Puis nous avons effectué un décapage des niveaux superficiels jusqu’à l’apparition des premières structures archéologiques (Fig. 114). l’étude devra se poursuivre l’année prochaine et pour cela, il semble indispensable d’envisager la démolition de la Beehive Tower qui, à l’heure actuelle, empêche toute progression de la fouille vers l’est. 366 OlıVıer Henry et alii Conclusion les résultats de cette première campagne sur les Bains est sont particulièrement encourageants. la fouille stratigraphique de niveaux conservés dans une des pièces, a révélé une réoccupation domestique, datée de la fin du 5e s. ou du tout début du 6e s. ap. j.-C. A cette époque, cette partie des bains n’est donc plus en fonctionnement et c’est là une première donnée importante qui vient éclairer d’un jour nouveau la problématique centrale du devenir des thermes après la construction du complexe ecclésial. Bien entendu, il convient de poursuivre l’enquête. 3.5. La fontaine hypostyle (F. rojas, A. Commito, P. de staebler)77 3.5.1. Introduction ın 2014, a team led by Felipe rojas, Angela Commito, and Peter de staebler conducted an investigation of the Hypostyle Fountain (hereafter HF) at labraunda78. Our main objectives were to refine and expand our understanding of the dating, phasing, and architecture of the HF. this report presents our findings in two main sections: – excavation, which provides a detailed description of our activities in each of the four trenches dug in 2014; – Architecture and spatial context, which offers a preliminary analysis of the major architectural features of the HF as well as a synthesis of phasing. this paper reports on our 2014 results; a preliminary presentation of the building is included in our 2013 report (where the HF was called by an older name, the “Hypostyle Building,” HB)79. 3.5.2. Excavation ın 2014 we excavated four trenches (d, e, F, and g) (Fig. 115)80. • Trench D Objectives and description the main objective of trench d was to investigate a depression between column rows 3 and 6 that was visible in the modern ground level even before our 2013 excavation; we also hoped to learn how water was conducted to the fountain. trench d covered an area of ca. 7 m e-W by 6 m n-s; it was bounded on the e by trench A, on the s by column row C, on the W by column row 1, and it extended 1.6 m n of the stylobate. the deepest excavation in trench d was a sondage n of the stylobate, where we reached bedrock approximately 3 m below ground level (Fig. 115-117). excavation modern surface level Prior to our 2014 excavation, the surface of trench d was evenly covered with grass and small shrubs at 667.5-668 m a.s.l. many gneiss roof tiles from the HF were visible on the surface throughout most of the trench (and some in the westernmost portions of trench A from 2013). We began excavation by removing a dark brown, rocky topsoil (d1, lots 1, 2, 4, 5) and revealed many partially exposed cover tiles in the e of the trench. the topsoil (d1) contained mixed ceramics, the latest of which may be Byzantine. ıt soon became clear that approximately 17 cover tiles from the HF had been laid upside-down in the W half of the HF between column rows 1 and 4 and column rows A and C (see Fig. 115-116). Cover tile Floor After realizing that the cover tiles had been purposefully reorganized as a pavement, we removed two pan tiles that had fallen onto this pavement. We were then able to study the exposed floor in its entirety (d2 at 667.2-667.8 m a.s.l.) (Fig. 118). While the overturned cover tiles in the n and e of the trench were laid neatly in an e-W direction, the layout between columns A1-A3 and C1-C3 was more haphazard. the tiles here were in smaller pieces and laid diagonally; in addition, roof ‘spacers’ and a pan tile were incorporated into the pavement. A sole block of marble extended between columns A2 and A3. At the n extent of this haphazard pavement, separating it from the evenly-laid tiles to the n, we exposed several cover tile fragments and 77) Fr Brown university, AC union College and university at Albany, Pd Pratt ınstitute. 78) We would like to express our gratitude to the turkish ministry of Culture and tourism and the milas Archaeological museum and its director for the opportunity to work in turkey and at labraunda. We would also like to thank the directors of the labraunda project, dr. Olivier Can Henry and dr. Ömür Çakmaklı, for their guidance and hospitality throughout the season. ınvestigation of the HF is sponsored by Brown university. Brown students Andrew Waters, Christina diFabio, nathan lovejoy, robert Weiner, and liam dean-johnson worked as excavators, recorders, and photographers; Abigail stoner (rısd) and maya sorabjee (Brown) were in charge of architectural documentation. 79) rojas et al. in Henry et al. 2014 : 304-316. 80) ınitial reports on the excavations were drafted by n. lovejoy and r. Weiner (trench d), A. Waters (trenches e and g), and C. diFabio (trench F). lABrAundA 2014 367 Fig. 115 : State plan of HF after excavation showing location of trenches; contour lines not measured (BulP). Fig. 116 : State section (S-N) of HF after excavation, looking W (BulP). 368 OlıVıer Henry et alii Fig. 117 : State section (E-W) of HF after excavation, looking S (BulP). Fig. 118 : Aerial view of HF after excavation; overturned cover tiles reused as pavement are visible in the W half of the building (BulP). roughly hewn field stones that may be the only preserved remains of a wall built along column row A. sondage ın order to refine the phasing of the HF, investigate the causes of its final collapse, and identify the means of water intake, we opened a sondage in the ne corner of the trench, bounded on the e by trench A, on the s by the platform, on the W by three cover tiles, and extending 1.6 m n of column row A. We documented and removed two stones of a small rough wall that ran through the area of the sondage (d3, lot 3). Beneath this stone wall we encountered a 0.5-m deposit of dark gray to black micaceous soil visible in the s, W, and n profiles of the sondage (d4, lots 6, 9, 10, at 667.05-667.1 m lABrAundA 2014 a.s.l.). this deposit also extended to the n beyond the sondage, where it lay underneath a fill layer (d5) created to level the three reused cover tiles of the floor pavement in the W area of the sondage (HB270, 271, and 272, together forming d2). We then removed the three tiles in order to study these two layers in greater detail. the fill layer consisted of light brown, rocky soil with abundant glass fragments and pottery sherds (d5 at 667.4-667.5 m a.s.l.). notable finds included a Broneer type 28 molded lamp disk illustrating birds and grapevines (lot 8), discovered in the n of the sondage indicating a terminus post quem for the laying of the floor of the 3rd-4th c. A.d. After excavating the fill layer beneath the three removed tiles (d5, lots 7, 8), we again encountered Context d4 (at 667.1-667.2 m a.s.l.). this context lay underneath the stone wall (d3) and the fill layer (d5) for the late floor, and directly on top of the fountain stylobate. (ıt is also continuous with Context a10 from trench A (2013.) the fill was artifact rich, and included a high concentration of ceramics (more frequent in the lower levels of this deposit), tile, glass (more frequent in the upper levels of this deposit), bone, burnt bone, charcoal, a metal nail, and a single coin (lot 10), which was too corroded to provide a date (lots 9, 10, 11). the ceramic assemblage included fragments of various knidian bowls dated to the 2nd c. A.d.; glass finds from this context range in date from the early roman to late roman period with the majority representing local wares from the 1st/2nd c. A.d.81 Beneath d4, we reached a tan, dry soil that extended across the entire area of the sondage (d6, lots 11, 12, 13, at 666.4-666.8 m a.s.l.). this layer produced similar quantities of ceramics and bone as Context 4, but glass and metal were absent. One small corroded coin was found in this context (lot 12). Ceramic finds suggest a roman date for the deposit (lots 11, 12, 13), including a fragment of a red-slip, Broneer type 28 lamp of the 3rd-4th c. A.d. (lot 11), with burn marks at the edge of the nozzle. Context d6 extended to the base of the second course of ashlars in the fountain platform. Ashlars in the platform were dramatically disarticulated, with horizontal gaps between the stones of up to 0.4 m and vertical gaps of up to 0.08 m. some blocks were also fractured vertically (Fig. 119). Within this context we excavated a feature at 666.6 m a.s.l. that was cut into the original ground level; it appears to have been a pit about 0.55 m in diameter and 0.17 m deep. ın section, the pit contains a cut, a 81) We thank dr. Ömür Çakmaklı for her dating of the glass. 369 Fig. 119 : Disarticulated ashlars under the platform in Trench D, looking S; a massive split ashlar is visible at bottom left (BulP). deposit of a separate lighter-colored soil, and a small deposit of darker, burnt soil at its center. Beneath d6 we encountered a layer of light tan soil with high concentrations of gravel and micaceous rocks (d7, lots 14, 15, at 666-666.3 m a.s.l.). this deposit extended across the entire sondage, from the level of the bottom of the third course of the platform, all the way down to bedrock. ıt appears to be the same deposit as Context a13 from trench A (2013), which also extended from the lower levels of the platform down to bedrock. midway through the excavation of d7, we decided to continue excavating only the e half of the sondage in order to expose the full extent of the disarticulated platform. excavation continued down to 664 m a.s.l., where large boulders impeded further progress. the removal of d7 further revealed that the 0.4-m disarticulation between ashlars of the platform continues well into 370 OlıVıer Henry et alii the substructure, as does the 0.08-m vertical shift and related fractures. Finds were significantly fewer than in the overlying contexts; most significant are four fragments from two vessels of Attica black gloss pottery of the 4th c. B.C. (lots 14, 15). ınterpretation late Antique Floor and Fill the exposure and removal of a portion of the reused cover tiles that together formed a floor pavement (d2) provide insight into the sequencing of the reuse and collapse of the HF. together with evidence from trench e (specifically a n-s wall that appears to divide the fountain basin in line with the e border of the later tile pavement; see below), we understand that the roof of the e part of the HF collapsed first, and the fallen roof tiles were later reused to create the pavement in the still-standing W part. the position of the marble block at the n center of the building between columns A2 and A3, as well as the absence of other marble blocks, suggests that this stone may have served as the threshold of the surviving part of the structure. We also assume that the floor to the n of these columns, outside the columned structure, was an open porch rather than an enclosed space. Context d5, positioned directly beneath the tile pavement (d2), is understood as a fill layer deposited to level the ground before laying the former roof tiles as floor tiles. refuse layer Context d4 lies beneath d5 (interpreted as the fill for the later floor) and on top of the stylobate. ıt was likely deposited after the HF ceased to function as a monumental fountain, and before the construction of a new floor using (presumably fallen) roof tiles. the high density of table- and coarsewares, the prevalence of charcoal and burnt bone, and the dark color of the soil – possibly indicating decayed organic matter – suggest that this context was deposited as trash. the same soil type and high density of artifacts was also encountered in trench A (2013), to the e of trench d. this layer represents a period of use – or disuse – in the history of the HF, between its existence as a monumental fountain and the reconfiguration of its W portion for some other purpose. Foundation and terracing Context d6 begins at the base of the stylobate, and we understand that it represents the final layer of deposition during the construction of the HF, and the upper surface was the initial ground level following completion of the building. Context d7 appears to have been fill deposited during the construction of the foundations, as suggested by many pieces of eroded bedrock in the fill and the evidence from trench A (2013) that the foundation was cut into that bedrock. the latest datable material in this construction fill is Attic black gloss pottery, which further supports our provisional dating of the HF. Conclusions and Future Plans the results of the excavation of trench d have improved our knowledge of the reuse and phasing of the HF. ıt now seems certain that there was a major reconfiguration of the W half of the building, and that the final collapse of the W end of the building occurred long after the structure had ceased to be used as a fountain. Additionally, since most of the n platform of the building has now been revealed without any evidence of water supply, it seems unlikely that water entered the HF from the n. excavation of the area between the HF and the two propylaea would provide information on the configuration and use of a major point of access to the sanctuary, of which this monumental fountain was an important part. • Trench E Objectives and description the primary objective of trench e was to elucidate the architecture of the HF’s s wall and façade. the trench was defined along the s platform 0.9 m s of column row C and immediately W of trench B (2013), running from column C2 to column C5. ıt was originally ca. 4.6 m e-W by 1.85 m n-s (see Fig. 115), but was later extended to the n, s, and W (see below). to the s of the trench lies the s block tumble of the HF. the overburden of the tumble constrained our ability to extend trench e to the s. excavation modern surface level At the start of our excavations, trench e was covered in vegetation (weeds and grasses) and loose, brown topsoil with mica, small rock, and organic inclusions (e1 at 666.7-667 m a.s.l.). We dug down through e1 (lots 1, 2), unearthing a wide range of pottery, tile, and some glass. Along the n edge of the trench we found a tumble of irregular rocks of varied size, intermixed with loose brown soil (e2 at 666.4-666.8 m a.s.l.). lABrAundA 2014 s Wall and Platform of the Basin to the s of e2 and under e1, we found four blocks from the s wall of the HF’s basin (e3 at 665.9-666 m a.s.l.) (Fig. 120). Pink hydraulic plaster was preserved on the n face of all the blocks. Continuing down through e1 (lot 3), we encountered the platform of the HF (e4 at 665.379-665.399 m a.s.l.), upon which the e3 blocks stood in situ. the blocks stand ca. 0.5 m above the platform, which is disarticulated with gaps as large as 0.2 m between blocks, and leans downward to the s (see Fig. 116). n extension We then extended the trench to the n, up to the intercolumniation of C3 and C4 (ca. 2 m e-W by 1.5 m n-s) and the s end of trench d. the purpose of this extension was to investigate more of the basin and any possible connection between the irregular rocks of Context e2 and the reused cover tile floor unearthed in trench d. Work began in this extension with the removal of topsoil (e1, lot 4), from which we collected a heterogeneous mix of tile and pottery. under the topsoil was a layer of light brown, sandy silt with patches of gravel (e5 at 666.7-666.7 m a.s.l.). the context was virtually sterile, and we found only 3 pieces of tile as we dug down (e5, lots 5, 6), eventually reaching a dense fill of large rocks surrounded by brown silt that sloped down to the W of the extension (e6 at 666.6-667 m a.s.l.). this rock fill seems to be analogous with Context f4 in trench F to the W (see below). minimal pottery was recovered from Context e6 (lot 7), but the small assemblage included a single sherd of African red slip (Ars), suggesting a date of the 5th/6th c. A.d. or later for the rock fill. ınside the Basin three new contexts were exposed under e6. ın the W of the n extension lay a sandy, silty, highly micaceous, and very dark brown soil (e7 at 666.3666.3 m a.s.l). ımmediately to the e of e7 was a ns wall of flat, unworked stones that divided the n extension into two distinct sections (e9 at 666.3666.5 m a.s.l.) (see Fig. 120). On the e side of this wall, and adjacent to it, we found a fill of varied stones (marble, gneiss, mica) and dark micaceous soil (e8 at 666.3-666.4 m a.s.l.). After identifying these contexts, we stopped excavation on the e side (e8) of the n-s wall (e9), but continue on the W side (e7). Context e7 contained abundant tile fragments as well as pottery, a blown glass base (lot 8), and a coin (lot 9). under e7 we encountered a wet and micaceous black soil (e10 at 371 666.1-666.2 m a.s.l.), a deposit that seems analogous to Context f5 in trench F to the W (see below). Context e10 (lot 10) contained tile and pottery (including knidian cup bases), as well as a coin and a fragment of glass. under e10 and adjacent to e9, we discovered a tile and plaster floor (e11 at 666.1666.2 m a.s.l.). the floor is similar in construction to the one uncovered in trench F (f7; see below), but is less well preserved, with the decaying plaster and tile intermixing with the soil above. A few damaged sections revealed a layer of small, obliquelylaid tile fragments embedded in hydraulic mortar which was laid in preparation for the finer plaster on top (Fig. 121). At this level we also revealed a layer of plaster adhered to the W side of e9 (max. height of 0.22 m) (Fig. 122), which is of much poorer quality than the hard, smooth, chamfered plaster coating seen in trench B (2013) (b6). W extension the W end of the trench was extended by approximately 2.5 m in order to uncover more of the s platform and wall. As in the original limits of trench e, we cleared topsoil (e1, lots 12, 13) from the s platform, finding tile and pottery. We uncovered another long plastered block from the s wall of the basin as well as others blocks knocked out of place; these were finished on their s sides but unfinished on their n sides, which would have originally been hidden inside the wall. Between these outer wall blocks and the s basin wall block was a gap of ca. 0.37 m. this two-layer method of construction for the s wall was seen in trench F as well. At the end of the excavation, two blocks from the outer face of the s wall (HB316 and HB317) were placed back on the platform. the blocks had fallen immediately s of the platform, so we are confident that they are returned to their original position, and the operation was not difficult. replacing these blocks confirmed that the gap between the wall blocks was relatively large (here ca. 0.3 m). ınterpretation later reuse ıt was not possible to remove many blocks of the s tumble and to fully excavate the s face of the HF, but through the n extension we learned much about the later reuse of the HF. ın particular, our excavation of the basin revealed a later phase of its use. As described throughout the interpretative sections, it is now clear that the e roof of the HF suffered a collapse before the rest of the building. the results of our excavation in trench e suggest that this partial collapse did not put an end to the 372 Fig. 121 : Tile and plaster floor of basin in Trench E, looking N (BulP). Fig. 122 : N-S wall (e9) in Trench E, looking E (BulP). OlıVıer Henry et alii Fig. 120 : Aerial view of Trench E (BulP). lABrAundA 2014 building’s use as a fountain. the n-s wall in the basin (e9), which is plastered on its W side, divided the basin at some point after this collapse and enabled the continued use of the W portion as a covered basin (see also trench F, below). this basin was eventually abandoned, and a layer of soil (e10) covered the surface of the plaster floor (e11). A layer of silt (e7), probably waterborne, then accumulated on top of this soil layer, followed by a deliberate dense fill of stones (e6). the Ars sherd found in e6 suggests a late roman/early Byzantine date for this infilling. Afterwards, another period of abandonment ensued, and sterile, waterborne silt (e5) filled in the area. Architecture of the s Wall trench e also provide information about the s wall of the HF, which is further corroborated by excavations in trench F. the s wall was composed of a double layer of ashlars, with the interior blocks (at least the first two courses) also serving as the back (s) wall of the basin, and were thus plastered on their n faces. the blocks of this s basin wall are exceptionally large, with one measuring 2.7 m in length. the interior blocks along the basin were dowelled and clamped, while the exterior blocks were only dowelled. the wall was approximately 1 m wide, with a gap of about 0.3 m between the rough, uncut inward facing sides of the blocks. One header block (0.54 m H by 0.29 m W by 1.05 m l) can be seen in situ in trench e. Conclusions and Future Work Further excavation is needed to complete the original goal of trench e; namely, to investigate both the appearance and the construction of the s basin wall and s façade of the HF. doing so would require the use of heavy machinery to clear the tumble of blocks that extends s of the building and extreme care to not upset or disturb the surviving structure. the s wall of the basin is constructed of a double layer of large ashlar blocks, which, in contrast to the platform, are dowelled and, in the case of the interior blocks, are both dowelled and clamped. We also confirmed our conjecture that the e roof of the HF collapsed before the W and to showed that the W half of the building continued to serve as a fountain even after the e fell into disuse. 373 • Trench F Objectives and description trench F was designed to expose and define the sW corner of the HF in order to better understand the architecture of the s and W walls, as well as to identify potential points of water entry and exit. the trench was a ca. 5 m by 4 m area in the sW corner of the HF, defined on the n by the parapet, on the e by column row 1, and on the W and s, at least initially, by the block tumble (see Fig. 115). excavation modern surface level and Basin Fill trench F was covered by grass and weeds over loose, brown topsoil which included broken tile and ceramics (f1, lots 1, 2, 4, 5, 8, at 666.9-665.9 m a.s.l.). under f1 was a finer, grey micaceous soil that followed the natural slope of the terrain from the ne to the s (f3, lots 3, 6, 7, 11, at 666.5-665.9 m a.s.l.). the layer included assorted ceramics, faunal bone, glass, tile, and stone, which we interpreted as a rock fill. underneath an initial layer of tile and stone, more delicate metal objects were found in this context, including a hoard of 159 bronze coins, an ear-cleaning spoon, and a circular earring. the coins were contained in the ne area of the basin between columns B1 and C1. Of the coins retrieved, 148 were found within f3, while the remaining 11 were found during cleaning and defining of surrounding contexts (f1, f2, f5). underneath the rock fill of f3 was a very fine, golden micaceous soil that was thickly deposited in the n section of the basin and tapered off to the s (f2, lot 12, at 665.9-665.8 m a.s.l.). this deposit was very silty and had few finds. under f2 we identified a fill layer of rock and broken tile (f4 and f6, lot 9, at 666-665.9 m a.s.l.), which was embedded within a thin layer of dark, micaceous soil (f5, lots 10, 13). Contexts f4 and f5 appear to be analogous to Contexts e6 and e10, respectively, in trench e to the e. Finds again included high concentrations of broken tile, glass, ceramics, faunal bone, and a few pieces of molded marble. sherds of African red slip ware (Hayes, lrP form 50B) of the later 4th c. A.d. were found in the first intentional fill layer of f5. 374 OlıVıer Henry et alii Basin Floor underneath f5, we came upon a well-preserved layer of pink hydraulic plaster covering the basin of the fountain, about 1.4 m below the parapet of B1 (f7 at 665.7-665.6 m a.s.l) (Fig. 123). the tile and plaster floor is similar in construction to the one uncovered in trench e (e11; see above), in which obliquely-laid tile fragments embedded in hydraulic mortar were laid in preparation for the fine finishing plaster on top (see Fig. 7). the tile layer was also present in the joins between the blocks beneath the parapet that form the n wall of the basin. sW Corner After removing blocks from the s wall tumble, we cleaned away the topsoil outside the basin in order to find the original platform of the HF (f1, lots 14, 16). We came upon the building’s topmost platform level at about 0.6 m below the remaining basin walls (605.7 m a.s.l.). At this level we discovered a number of exterior wall blocks indicating that on both the W and s sides, the walls of the HF (at least at the level of the basin) were composed of a double layer of ashlars: an interior row equipped with hydraulic plaster fronting the basin, and an exterior row that formed the W and s façades of the building (see Fig. 123). this construction method was also visible in trench e, as described above. the inner faces were roughly cut, with spaces between the two layers no less than 0.2 m and no more than 0.45 m. the spaces were intentionally filled with rock, soil, and tile interspersed with dark brown soil (f8, lots 15, 17, at 665.7-665.6 m a.s.l.), which transitioned to a golden, micaceous soil with few finds (f9, lot 18, at 665.5-665.3 m a.s.l.). We continued excavation outside the exterior wall blocks in f8 to expose another level of the platform, and stopped at a level 0.84 m below the platform (664.3 m a.s.l.). When the sW point of the platform was exposed, we also discovered the corner of the platform was drafted (Fig. 124). drafted corner blocks were apparent in both exposed courses of the platform. ınterpretation later reuse After the partial collapse of the HF and rearrangement of the W half of the building, the disuse of the basin is evident through several fill layers. ın the first intentional fill layer of f5, sherds of African red slip pottery (Hayes, lrP form 50B) indicate that the initial abandonment, or cessation of regular maintenance, of the basin was as early as the later 4th c. A.d. While the basin may or may not have remained in formal use after this period, the fine f2 context above the f5 and the f4/f6 rock fill indicates some enough continued water flow to make this deposit; whether the flow was the continuation of the original source, or created by successive seasons of run off is unknown. After some time, the water flow was completely stopped by the trash fill layer of f3. A sherd with a cross stamp decoration found in f1 suggests that this final abandonment layer also dates to the late Antique period (Fig. 125). Coin Hoard the majority of the coins were too corroded for easy identification, and an initial selection is undergoing conservation. the coins range in diameter from 0.8 to 1.6 cm. due to the range of size and the confined area in which they were found, the coins were likely held together in a purse, deposited together within a textile or other perishable container that is no longer preserved. While the random assortment of finds above the coins can be interpreted as a trash or discard deposit, the purse hoard could have been an intentional deposit for which the owner did not return, or an accidental abandonment. Architecture of the s and W Walls trench F (and also trench e) demonstrated that the walls of the basin were composed of a double layer of ashlars: an interior row with hydraulic plaster that served as the basin wall proper, and an exterior row that formed the building façade (see Fig. 120 and 123). the s side of the basin is defined by this interior row of ashlars, which are 0.3 m wide on the W and s. the n side of the basin is defined by the B1 parapet and platform blocks underneath. A fallen block on the W wall of the basin can be identified as part of the basin wall because its edges have been chamfered to hold plaster. the 0.59-m height of this block demonstrates that the basin wall extended at least 1 m above the platform level. the entire double ashlar wall from basin to exterior would have been about 1 m thick on both the W and s. the absence of cuttings for clamps in the blocks of the platform indicates that they were not clamped at the time of construction. gaps between some of the platform blocks suggest that when this part of the HF collapsed, the absence of clamping contributed to the disarticulation of the platform and perhaps to the structural weakness of the building overall. the drafting of the sW corner of the HF is evident on the two exposed courses of the platform, and would likely have continued up the full height of the building wall. this drafting is characteristic lABrAundA 2014 Fig. 123 : Aerial view of Trench F (BulP). Fig. 124 : Drafted SW corner of HF platform, looking E (BulP). Fig. 125 : Sherd with cross stamp decoration found in Trench F (BulP). 375 376 OlıVıer Henry et alii Fig. 126 : Aerial view of Trench G (BulP). of massive and rough buildings with defensive or military functions, such as towers on the acropolis and corners of terrace walls at labraunda (see Fig. 124)82. While not a military building, this feature on the back of the HF represents a sharp contrast to the open columnar front façade, and suggests that, from the s at least, the HF may have appeared as an extension of the south terrace on which it was constructed (see below). While the means of transporting water to HF is still unclear, fallen architectural blocks with what may be cuts for water flow are concentrated to the s-sW of the HF. the corners of the building are likely points for water exit, and perhaps entry as well. ıt is possible that fresh water was routed around the HF so that it would pour into the basin from the s wall, while discarded water may have been channelled out along the s wall and discharged from a spout in the sW. Conclusions and Future Work the tumble around the sW corner of the HF suggests that the ground level at the moment of the building’s collapse was not much higher than the bottommost exposed deposits in trench F (664.3 m a.s.l.). ıt would be desirable to expose the foundations of the building here as we have done in other trenches, in order to learn more about the construction of the HF and the view it presented to visitors travelling to labraunda from the direction of mylasa. the tumble seems to be largely undisturbed, making it possible to identify the original position of many blocks. removing the tumble would result in an enhanced understanding of the architecture of the s and W walls and may potentially reveal more information about water flow. • Trench G Objectives and description the primary objective of trench g was to investigate the relationship between the HF and the south terrace, which runs e-W from a point just beyond the W end of the HF. the trench was established nW of the HF in the portion of trench C, W of the sondage, that was not fully investigated in 2013. ıts e limit ran along the W edge of the HF platform for 3.07 m (1.93 m n and 1.14 m s of the nW corner of the HF). ıt extended 5 m W of the HF, and its W side was 1.8 m long. the s limit of the trench was irregular and defined by the W block tumble and the modern terrace wall (see Fig. 115 and 126). 82) see the contribution of Baptiste Vergnaud in this volume and in Henry et al. 2014 : 280-292. lABrAundA 2014 excavation modern surface level Before excavations began, the trench was covered in topsoil (g1, at 666.1-666.3 m a.s.l.), which had been only partially excavated (to a depth of approximately 0.1 m) during the 2013 season (as c1). this topsoil has been consistent across all trenches and is loose and brown in color, with mica, small stones, and organic inclusions (roots and grasses). Also visible on the surface of the trench was a marble Corinthian column capital in the nW (recently set there), a modern linear arrangement of stones running e from a terracotta pipe exposed in the south terrace wall, and several large architectural blocks (HB166, HB251, HB225, HB224, and HB223). We began by removing the linear arrangement of stones and digging down through the topsoil (g1, lots 1, 2, 3, 4). We soon revealed a dense fill of large irregular stones – a feature that would be characteristic of all levels of trench g. We continued moving down through g1 and the rock fill, removing blocks HB223, HB224, and HB166 along the way. We uncovered ceramic tile, pottery, glass, and metal fragments. W tumble two new contexts were exposed under g1. to the W of HB225, which we identified as the anta pier from the nW corner of the HF, lay a brown, wet, silty soil, finer than g1, with small rocks, mica flakes, and patches of gravel (g2 at 665.5-665.9 m a.s.l.) to the e of HB225 lay a very dark brown, wet, silty soil with mica flakes and small rock inclusions (g3 at 665.6-665.7 m a.s.l.). Context g3 is continuous with and analogous to Context c4 of trench C (2013). Context g2 (lot 5) contained tile and pottery, as well as many large, worked, gneiss blocks, clearly from the roof and W wall of the HF. these blocks had evidently fallen into the area W of the fountain and below the level of the stylobate. Continuous with the W block tumble, these blocks littered the entire expanse of trench g. We defined this tumble of architectural blocks as g4 (see Fig. 126). under Context g2, we encountered a new context of dark brown silt with mica inclusions (g5 at 665.2665.3 m a.s.l.). As in g2, Context g5 was also interspersed with an irregular rock fill and architectural blocks (g4). Before excavating this new context, we removed the modern terrace wall along the s boundary of the trench to reveal more of the architectural tumble (g4). Beneath the small rocks of the terrace wall we found two more stone roof tiles of the HF (HB293 and HB319). 377 After removing the roof tiles, we continued down through g5 (lots 6, 7, 8), finding scarce tile fragments and pottery sherds. under g5, we encountered a black, ashy, micaceous soil with copious ceramics and other artifacts (g6 at 665-665 m a.s.l.). Context g6 did not extend over the entire area of the trench, but was confined to an area in the ne quarter (approximately 2 m by 2 m). Context g6 is continuous with and analogous to Context c9 of trench C (2013). Additional block removal from g4 and clearance of the soil (g5) under them uncovered two interesting features (see Fig. 115 and 126). First, in the sW of the trench were two long rectangular blocks from a lower course of the south terrace that still runs eW starting from the W limit of trench g (664.7 m a.s.l.). these two blocks ran from the existing terrace 1.92 m towards the W side of the HF before being obscured by the remaining architectural tumble (g4). the W block extends 0.34 m into trench g and is 0.35 m wide; the e block measures 1.52 m by 0.3 m; their heights are unknown second, clearing blocks and cleaning in the nW of the trench revealed the beginning of a wall running n from the extant corner of the south terrace. this corner has been altered and rebuilt in modern times. the n-s wall is constructed of large uncut stones and rises 1.33 m above the bottom of the trench. most of the wall is still obscured, as it juts only 0.99 m from the n scarp of the trench. After defining the extent of Context g6, we removed it (lots 10, 12, 14) along with the many artifacts it produced. We collected tile fragments (all lots), glass fragments (lots 10, 14), badly decomposed animal bone (lots 12, 14), pieces of lead (lots 10, 14), iron nails (lots 10, 14), and a coin (lot 14). the context also included a large assemblage of pottery sherds (all lots), including knidian cup bases (1st-2nd c. A.d.), double amphora handles of varied manufacture, and one sherd of esB2 (1st-2nd c. A.d.). the assemblage seems to date from no later than the early 3rd c. A.d. the removal of HB225 from the ne of trench g opened up the e edge of the trench, and we decided to remove the remaining soil to investigate the relationship between trench g and the sondage of trench C (2013). doing so required excavation of g3 (lots 16, 17), which lay to the e of the now absent HB225. We dug down through g3 (starting at 665.6-665.7 m a.s.l.), uncovering a large amount of tile, as well as pottery, glass, and bone, until we reached more of g6 (lot 18) (at 665.2-665.2 m a.s.l.), which continued under HB225 and g3 from the W. this portion of Context g6 contained large 378 OlıVıer Henry et alii quantities of tile, pottery, glass, and bone, all of which was consistent with the assemblage found in the rest of g6 that had already been excavated. removing g6 and the portion of g3/g6 between trenches g and C revealed two additional features of interest (see Fig. 1 and 12). First, we found two large worked blocks jutting out 0.18 m from the n scarp (at 665.063 m a.s.l.; measured from the top of the blocks). the e block lay approximately 0.6 m from the e edge of trench g, and measured 0.3 m H by 0.77 m W by at least 1.04 m. ımmediately to the W, a similar block lay in line with the first, and measured 0.28 m H by 1.15 m l, with width unknown. the second feature was a n-s wall of irregular stones uncovered beneath g6 along the boundary between trench g and the trench C sondage (g8, at 665-665.1 m a.s.l.). the wall extends 2.36 m out from the n scarp on top of the n blocks described immediately above, and angles slightly W to pass just to the W of the HF. the wall is approximately 0.53 m W and 0.44 m H. ıt seems to have been a retaining wall, with no e face, but rather a fill of small- to medium-sized stones. n sondage to learn more about the blocks along the bottom of the n scarp, we opened up a small sondage (see Fig. 1 and 12) n of trench g’s original extent. the sondage was opened 0.7 m from the e of trench g and extended 0.8 m n and 0.6 m W. We dug through g3 (lot 19, at 665.6 m a.s.l.), which included pottery, tile, glass, metal, and bone, until we reached the top of the e block (at 665.1 m a.s.l.). the top of the block is finished to a flat surface, and a shallow cutting can be seen along the top of its s edge for its full length. the block is similar to the large cut block uncovered in the trench C sondage (2013). south terrace We sought to trace the lower course of the south terrace (see above) to the W end of the HF platform. doing so required the removal of a number of blocks in the remaining tumble (g4) and the interspersed soil (g5) in the se of the trench. We took out several blocks including HB346, as well as g5 (lot 22), from which we uncovered tile, pottery, and some metal fragments. We succeeded in tracing the terrace to the HF, uncovering both a header (0.32 m by 0.82 m) and another e-W running block (0.72 m by 0.3 m). the terrace wall is preserved to 2 courses above the floor of the trench; heading e, it rises up to a height of 0.69 m and then passes under the nW corner of the HF (see Fig. 115 and 126). At the end of excavations, the floor of trench g stood at 664.6-664.6 m a.s.l. the floor of the trench revealed a mixture of soil types as well as the presence of several large, flat stones extending n from the exposed header of the south terrace. ın the n and sW of the trench a gravelly, light brown soil is visible, whereas a black soil reminiscent of g6 can be seen in the se corner. the stones have little coherent organization other than their shared elevation, but they cluster near and pass under the two cut blocks in the n. ınterpretation south terrace the stratigraphy in trench g is puzzling, and some questions remain unanswered. As we dug down through g2, it became clear that the tumble of architectural blocks (g4) from the roof and W wall of the HF had fallen far below the level of the stylobate. since all courses of the platform in this area except the stylobate are unfinished, we initially assumed that only the stylobate stood above ancient ground level – an assumption that was supported by evidence from trenches A and d. ın the area of trench g, however, there was clearly an open void at the time of the building’s collapse. this surprising scenario also called into question the relationship between the HF and the presumably older south terrace wall to the W. Our discovery that the lower courses of the south terrace wall passed under the nW corner of the HF confirmed that the terrace predates our building. ıt also explains why the foundations of the HF vary so greatly. ın trench A the foundation blocks were placed directly into a cut in the bedrock 6 courses down from the stylobate, while in trench C the nW corner of the HF rests on in situ blocks of the earlier south terrace wall. ıt is now clear that (1) the nW corner of the HF was built on top of a lower course of the south terrace, and (2) at some point during the life of the HF, part of the south terrace wall either was removed or fell and then was cleared, leaving a gap in the terrace wall immediately W of the HF into which the W wall and roof of the fountain later collapsed. ıt is premature to call this gap a formal entrance to the open area in front of the HF, but the possibility remains that at some point the south terrace was altered to create a means of access between the lower and upper levels of the terrace. the n-s Walls the two n-s running walls found in trench g define the W and e sides of this gap. the wall in the nW formed a corner (no longer visible due to lABrAundA 2014 modern rebuilding) with the south terrace and extended n for an unknown distance. A patch of hard, white mortar is attached to one of the blocks of this wall, suggested that it was originally used elsewhere, and dates from after the Hellenistic period. the wall to the e (g8), which is backed on the e by rock fill, ran n from the raised courses of the south terrace beside the nW corner of the HF and acted as a retaining wall for the open area n of the HF. given the position of this wall (g8) beneath the block tumble, it clearly predates the building’s collapse and may even predate the building’s construction. the pottery from g6, which lay on top of g8, dates to a period before the mid-3rd c. A.d., and thus provides a terminus ante quem for the feature’s construction. the character and extent of both g8 and the nW wall are still obscure. the two large blocks in the n of the trench are also enigmatic, and nothing secure can be said at this point other than that they predate g8 and may have been part of the foundation of some unidentified structure. We hope that further excavation will help us understand these three features. For now, they demonstrate that the area nW-W of the HF was significantly redesigned and remodelled during the building’s existence. this adds a further layer of complexity to our view of this long-lived structure, and meshes well with the complicated phases of reuse seen in other areas of the building. Collapse this story is now fairly straightforward. the ashy, material-rich Context g6 seems to have been a dump layer, continuous with Context c9 of trench C, deposited before the building’s final collapse. the HF suffered this collapse no earlier than the late roman period. At this time, dozens of blocks from the roof and W wall fell into the gap in the terrace. Over time, the silty contents of g5 were deposited among the blocks, perhaps by water, along with small- to medium-sized rocks. sometime later, g2 was similarly deposited. the fill of large rocks found within g2 and g5 was probably deliberately placed to support the much later terrace wall linking the south terrace with the W block tumble of the HF. Context g1 is consistent with the topsoil found within and around the HF in all trenches, and produced a range of late material. ıt covered the area long after the building’s collapse. 379 Conclusions and Future Work the excavation of trench g provided us with new and essential information about the relationship between the HF and the south terrace. First, we now know that the nW foundation of the HF was built on top of a lower course of the terrace wall. second, it has become clear that at some point during the life of the HF, the area immediately to the W of the fountain was an open space, into which blocks of its roof and W wall fell at the time its collapse. ıt is therefore possible that the terrace was partially dismantled at one or two points: during construction of the HF, and at some other, unknown moment before the building’s collapse. Further excavation is necessary to answer the lingering questions presented by trench g this season, specifically in regard to the possible retaining wall (g8) in the e between trench g and the trench C sondage, the smooth topped blocks in the n, and the wall in the nW. little of g8 and the nW wall was uncovered in trench g, and to understand their purpose and extent in greater detail, further excavation to the n will be necessary. Of particular interest is the stratigraphic relationship between the nW wall and the south terrace it intersects, which could help provide a relative chronology for its construction. With further investigation their functions and relationships to the HF and the terrace might be better understood. 3.5.3. Architecture and Spatial Context Location the HF is located at the se corner of labraunda, at a prime spot just outside the temenos and near the two monumental entrance gates (propylaea) that gave access to the sanctuary (Fig. 127).83 the area was well watered naturally as evidenced by a small seasonal stream e of the HF and by a line of poplars n of it. the lasting importance of this specific place is demonstrated not only by the density of major monuments, but also by the fact that from at least the Classical or Hellenistic through the Byzantine periods water was intentionally routed there to serve the needs of various buildings in the area, including the HF, the so-called doric Building (which is understood also to have been a fountain), the roman east Bath, and the Byzantine east Church. 83) the south Propylon was built by ıdrieus (351-344 B.C.e.), and the east Propylon is assumed to date to the mid- to later 4th century B.C. as well; jeppesen 1955; Crampa 1972: 18-20, nos 18 and 46. 380 OlıVıer Henry et alii Fig. 127 : Aerial view of the sanctuary, with HF at bottom right, next to the modern road (milas museum). the HF is carefully sited with respect to both the built and the natural environment at labraunda. Alone of all known fountains at the sanctuary, the HF opens to the n and thus against the natural slope of the terrain. this spatial arrangement is deliberate and surprising: the HF is not built into the mountain, but rather rises as a free-standing building; the water it contained was held up above the ground. ıt is possible that the HF and the two propylaea were intended to define a kind of open reception area for pilgrims arriving at labraunda from the s and e. Pilgrims could have then enjoyed the HF’s waters before entering the sanctuary proper. the layout of the ancient roads and even the ancient ground levels around the HF are not yet precisely understood, but the stylobate of the HF is situated approximately 3.8 m below the stylobate of the e Propylon and 2.3 m below that of the s Propylon. Although a paved road currently intrudes on the e edge of the site84, various scattered archaeological remains show that the surrounding topography was more connected in antiquity; these remains include an unfinished monumental rock-cut tomb e of the HF and several ancient terrace walls both under and e of the modern road. Terraces and foundation the HF jutted out from the line of the monumental south terrace wall, which predates the HF. A portion of the south terrace wall seems to have been intentionally taken down at the moment of construction of the HF and then probably rebuilt up against it (see Trench G above). the pre-existence of the south terrace wall explains differences in the HF’s ne and 84) this road today is used daily by hundreds of trucks bearing feldspar from local quarries. lABrAundA 2014 Fig. 128 : E side of anta capital of W wall of HF (BulP). nW foundations. On the ne, the HF’s foundations were laid directly on a highly micaceous friable bedrock, while on the nW, the building rests directly on courses of the monumental south terrace wall (see Fig. 115 and 126). Where exposed, the lowest course of the foundation is irregular through the length of the building – lower in the e and higher in the W – and not made entirely of ashlars (see Fig. 117). the awkward shape of some blocks, the lack of clamping of the foundation, and the weak local bedrock contributed to the HF’s ultimate collapse. Platform ın 2013, we had found dowel holes as well as circular and linear cuttings at the ne and nW ends of the platform of the HF (visible in the ne end in Fig. 115 and 118). We now understand the sequence and purpose of these cuts. the dowel holes and circular marks seem to have been part of the original design of the building and made to secure circular stone features that no longer survive (one could hypothesize something akin to round altars dowelled to the platform). ın contrast, the linear cuttings were made at a later point as is evidenced by the fact that they traverse the circular cuttings. the linear cuttings were a later intervention made to channel run-off water that seeped between the parapet and the platform at the ne and nW corners of the HF when the basin over-flowed. Walls We have unearthed the blocks corresponding to the anta pier and capital of the W wall, which we had 381 hypothesized in 2013 (Fig. 128). ın addition, we have confirmed that the construction technique of the e, W, and s walls is similar to that used in the andrones and other Classical era monumental structures at labraunda. the walls above the level of the basin floor are made up of two faces of ashlar that are roughly finished on the exposed surfaces, but largely unworked on the inside (see Fig. 120 and 123). At least in the area of the basin, the courses of paired rising ashlars are sometimes capped by a stringcourse that extended through the thickness of the wall. ın contradistinction to the foundation, the blocks that make up the e, W, and s walls of the basin are heavily clamped and dowelled (see Fig. 115). Presumably the builders of the HF were aware of the pressure generated by the ca. 55 cubic meters of water contained in the basin. this may also explain why many of the blocks on the back wall of the basin are among the longest and most massive in the entire building. As far as we know, the s wall of the HF was mostly blank and undecorated. An interesting discovery this season is the drafting of exterior sW corner of the fountain; we hypothesize that the se corner would have been drafted also. the e and W walls were also largely blank; however we learned this year that ends of the architraves surmounting all three rows of columns were visible on in the e and W facades (Fig. 129-130). ın this way, the structure of the building would have been partly legible to an observer outside. As is evidenced elsewhere in labraunda, builders seem to have taken delight in calling attention to certain architectural and engineering details by marking them out in the facades85. Capitals, architraves, and roof this season we were able to refine our preliminary reconstruction in several important ways (see Fig. 130). We confirmed that only row A and B columns carried proper capitals; row C columns were topped by an undecorated abacus. We also realized that the upper surfaces of the A and B row architraves slope downward towards the n; the upper surfaces of all architraves slope in the direction of the roofline. Furthermore, it is now certain that ‘spacers’ rested on the architraves and separated the pan roof tiles (Fig. 131; also visible in Fig. 129-130). these spacers may have had several purposes. One could have been to lighten the weight of the massive roof 85) see, for example, the coordinated placement of the water spouts and stair-step block arrangement in the terrace wall below the east stoa, immediately opposite the south Propylon. 382 OlıVıer Henry et alii Fig. 129 : Schematic and idealized elevation of HF, looking S (BulP). Fig. 130 : Schematic and idealized section of HF, looking E (BulP). lABrAundA 2014 383 Fig. 131 : Schematic plan of HF roof, showing placement of spacers (shaded) on architraves and between pan tiles (BulP). (which weighed over 100 tons), by creating the appearance of a complete row of tiles while eliminating the bulk of the pan tiles below the imbrex tiles. they also helped to evenly distribute the weight of the imbrex tiles. neither spacers nor imbrex tiles were ever dowelled; in fact, many of the pan roof tiles were likewise not dowelled. the builders seem to have been confident that the weight of the stones was enough to keep them from sliding off. Phasing the HF was most likely built in the Hekatomnid period, as suggested by the architectural techniques and by ceramics found in the foundation trenches. the nW corner of HF is built atop courses of the south terrace wall, which is also understood to be Hekatomnid, thus further indicating the relatively rapid realization of an evolving overall plan for the sanctuary86. Access to the HF from the sW was later modified. Approximately 5 m of the south terrace wall was taken down, for a reason not yet understood; ceramics suggest this may have happened in perhaps the 3rd c. A.d. the HF was well maintained. At least four layers of plaster are preserved in the e part of basin. the final replastering appears to have been interrupted, however, and the e part remained unfinished (trench B, 2013), while the W was completed, continued to be used, and was even replastered again in a different way (trench e and F). ın this final phase, the basin may have been divided into e and W portions near the row 5 columns (trench e). Collapse the event that destroyed the HF was sudden and violent. the foundations are now disarticulated; in at least two places, the full height of the foundations have been torn apart, from bedrock up to ground level, horizontally by over 1 m in total, and massive blocks are split (see Fig. 117 and 119). Whether this was due to an earthquake or to a slippage of the bedrock has not been determined. ıt is not clear when this occurred, but should have happened after 86) the south Propylon and the two great andrones are dated by inscriptions as Hekatomnid constructions; the east Propylon is assumed to be Hekatomnid as well. 384 OlıVıer Henry et alii final abandonment, for only one very small sherd of middle Byzantine glazed ware was found in the collapse. 3.5.4. Future Plans We intend to finalize our excavation and investigation of the HF in 2015. several key architectural questions remain. One concerns ancient ground levels especially to the W, s, and e of the building. We hope to continue trench e, and ideally reach the foundations and bedrock at the sW corner of the HF. A second desideratum is to clarify the chronology of terracing and thus of circulation and access to the sanctuary, especially from the W of the HF; to do this we hope to continue trench g. Both of these trenches have the potential to shed light on the role of the HF as a retaining structure that supported an open area outside the temenos between the two propylaea, the construction process of the foundation, the methods of water intake and outtake, and the impression the building presented to visitors on the lower slopes below the sanctuary. We also hope to investigate the area to the e of the modern road, as part of the wider context of the HF. ın addition, we hope to complete additional analytical work that situates the HF within the context of the sacred landscape of the sanctuary. 3.6 Les bassins romains (Ö. Çakmaklı) les travaux menés sur l’ensemble formé par les deux bassins romains ont été dirigé par Ö.d. Çakmaklı, avec la participation de marius strenius, dr. muşat Alina Oana, ebru Baran Burçoğlu, Celia decalonne, gürol Atabey et selin sur. dans le cadre d’un travail de mise en valeur du site de labraunda, et particulièrement des abords du temenos, la saison 2013 avait vu la mise au jour d’un ensemble de structures dans le secteur sud, entre le long mur de terrasse méridional et la route asphaltée (Fig. 1). Ces structures, construites à l’aide de petits blocs liés au mortier de tuileau, semblaient former un ensemble de deux grands bassins, en cascade, de récupération d’eau. la méthode de construction employée pour l’érection de ces bassins donnait une date dans le courant de la période romaine. un sondage entrepris dans l’angle sud-est du bassin inférieur avait aussi permis de récupérer du matériel céramique datable des 1er-2e s. ap. j.-C. ıl a donc été prévu de concentrer une partie de nos activités sur ce secteur avec trois objectifs pour la saison 2014. le premier avait pour but de connaître l’étendue de l’ensemble du complexe grâce à un décapage général. le second concernait le sondage profond à l’angle sud-est du bassin inférieur, qui n’avait pas pu être terminé durant la saison 2013. le dernier objectif était de procéder à la fouille, au moins partielle, d’une structure circulaire repérée au centre du même bassin. 3.6.1. Le décapage en 2013, le décapage de la zone avait permis de mettre au jour un long bassin (bassin sud) dont les parois latérales est et ouest venaient buter contre un long mur dont on ignorait l’étendu. ıl paraissait logique d’identifier ce long mur à la paroi sud d’un second bassin, situé au nord du premier, et qui venait s’articuler contre le long mur de terrasse hellénistique. les travaux de décapage se sont étendus dans les deux directions est et Ouest (Fig. 132). A l’Ouest nous avons pu atteindre l’extrémité du bassin nord qui montre un mur de retour vers le nord qui repose à son extrémité contre le mur de terrasse hellénistique (Fig. 133). A l’angle formé par ce mur de retour un remarque la présence d’une petite construction de plan carré. un double système de conduite permettait au bassin nord de déverser un trop plein d’eau vers cette petite structure, elle-même pouvant évacuer son trop plein vers l’est. ladite structure n’a pu être que partiellement fouillée du fait de l’exiguïté de l’espace (0,78 x 0,64 m). le remplissage de la structure montre un amoncellement de matériaux hétéroclites, tels que brique, céramique, faune, métal de périodes variées. la fouille a d’ailleurs dû s’interrompre du fait de la mise au jour d’un fragment de colonne. ıl semble que cette petite structure devait remplir une double fonction. sa localisation et l’épaisseur de ses murs l’apparentent à un système de contrefort venant renforcer l’angle sud-ouest du bassin nord. Cette construction semble également avoir servi de puisard, ou de puits perdu, en cas de risque de débordement du bassin nord. la situation de ce dernier, sous l’une des bouches principales de l’aqueduc permettant de drainer le sanctuaire, laisse imaginer que les eaux qu’il recevait n’était pas lié à l’activité pluviale de la région, mais à récupérer une partie des eaux de sources qui devaient jaillir de manière relativement constante. Vers l’est il n’a pas été possible de déterminer la limite du bassin nord, malgré un décapage total de près de 25 m. 3.6.2. Le sondage à l’angle sud-est du bassin sud Au cours de la saison 2013 nous avions entamé la fouille d’un sondage profond dans l’angle sud-est lABrAundA 2014 Fig. 132 : Vue aérienne de la zone des bassins romains, depuis le Sud (A. Waters). Fig. 133 : Plan général des vestiges des bassins romains (g. Aytepe). 385 386 OlıVıer Henry et alii Fig. 134 : Sections Nord-Sud dans les bassins romains (g. Aytepe) du bassin inférieur (Fig. 134). ıl s’agissait d’estimer la profondeur des vestiges du bassin ainsi que de récolter du matériel en stratigraphie pour obtenir un début de chronologie. le sondage, qui avait fourni un matériel abondant, n’avait pas pu être complété. Cette année, nous avons pu achever ce sondage et trouvé le sol du bassin sud à une profondeur de 2,48 m sous le niveau d’arase du mur sud. le sol du bassin est posé directement sur la roche mère qui a été surcreusée. ıl est composé d’un appareillage de briques en opus spicatum, lui-même recouvert d’un mortier de tuileau de quelques centimètres d’épaisseur. Quelques centimètres au-dessus du sol du bassin on a aussi mis au jour deux conduites d’eau, l’une perçant le mur sud, l’autre perçant de mur est du bassin. Afin de déterminer la fonction de ces deux conduites il a été décidé de procéder à la fouille d’un sondage en l, autour de l’angle sud-est du bassin. Ce sondage a très vite une stratigraphie exptrêmement simple puisqu’il s’agissait d’une terre de remblai sur une épaisseur de près de 1 m, reposant directement sur la roche du sous-sol. ıl apparait donc qu’une partie du bassin sud a été aménagé dans un creusement de la roche vierge. et puisqu’aucune structure annexe lABrAundA 2014 387 enfin, le dégagement de l’angle nord-est du bassin sud, la seule zone qui manquait pour avoir un aperçu total de la structure, a mis au jour un imposant massif constitué de briques. la fonction de ce massif n’est pas encore tout à fait clair, ni sa chronologie relative par rapport au bassin lui-même. ıl semble cependant qu’il pourrait s’agir d’un des éléments de soutien d’une possible couverture du complexe. 3.6.3. Le four du bassin sud Fig. 135 : Exemple de bol cnidien mis au jour dans les bassins romains (O. Henry). n’a pu être repéré, et que les conduites mentionnées plus haut aboutissent directement dans le sol vierge, il semble que ces dernières n’aient servi qu’à permettre de controler le niveau d’eau à l’intérieur du bassin sud, qui devait être alimenté de manière relativement constante par le bassin nord. l’ensemble du matériel mis au jour cette année est homogène avec celui récolté au cours de la saison 2013 et indique clairement une période d’utilisation des bassins autour des 1er-2e s. ap. j.-C. le matériel est composé en très grande majorité de productions locales de bols de type cnidien (Fig. 135) et de vaisselle de cuisine. Au centre du bassin sud une structure circulaire avait été repérée aux derniers jours de l’opération de 2013. Cette structure n’avait pu être ni nettoyée ni étudiée, ce que nous avons entrepris de faire en 2014. Après un nettoyage de surface, il apparait que la structure est presque parfaitement circulaire, d’un diamètre de 2,70 m. elle s’exprime, en surface, par une ligne formée de terre rubéfiée et, par endroit, d’un alignement de petits blocs. ıl nous est rapidement apparu que la structure correspondait à la partie supérieure d’un four qui avait été installé au cœur du bassin sud après que ce dernier ait été abandonné (Fig. 136). la méthode d’investigation choisie pour étudier ce four consistait à procéder à la fouille du quart nord-est de la structure, sans intervenir sur la surface extérieure. le but était d’obtenir une stratigraphie claire de l’ensemble et de déterminer non le type de Fig. 136 : Vue aérienne du four mis au jour dans le bassin sud, depuis le Nord (Ö. Çakmaklı). 388 OlıVıer Henry et alii four mais aussi sa période d’utilisation. malheureusement la fouille ne nous a fourni que des informations de seconde main. en effet, elle nous montre que le four, après avoir été utilisé à de très hautes températures, a été abandonné après avoir été complètement vidé, puis remblayé, en quatre phases, par un amas de débris hétérogènes. Ces derniers comprennent du matériel analogue à celui mis au jour dans le sondage sud-est, mélangé à de la faune et des débris de verre. On note également la présence d’une monnaie de Constance ıı, vers le deuxième tiers du 4e s. ap. j.-C. (Fig. 137). les objectifs de la saison 2015 consisteront à : 1) terminer le décapage du bassin nord afin de déterminer sa limite orientale, 2) nettoyer et analyser le massif de briques situé à la jonction est des deux bassins, 3) compléter la fouille du four. Fig. 137 : Monnaie byzantine de Constance II (4e s. ap. J.-C.) (Ö. Çakmaklı). 4. L’AGENCEMENT DU SITE 4.1. Mesures de protection la réglementation de l’activité archéologique en turquie impose à la direction des fouilles d’un site de procéder aux aménagements nécessaires à la sécurisation dudit site. Barrières localisées et générales durant la saison 2014 nous avons procédé à la construction de plusieurs barrières visant à protéger non seulement l’accès général au site, mais aussi aux structures en cours de fouille. Ainsi, le site a été maintenant entièrement cerné d’une barrière métallique simple, associant piquet inox et grillage dans la partie nord et ouest, sur une longueur totale de 280 m. Cette barrière n’est pas visible par les touristes puisqu’elle est localisée à plusieurs dizaines de mètres des structures généralement visitées. Côté sud, il a été décidé de remplacer l’ancienne barrière en bois qui, malgré un aspect agréable, n’empêchait pas le bétail de pénétrer sur le site et qui offrait l’inconvénient d’être systématiquement attaqué par les insectes et nécessitait un entretien constant et coûteux. Cette barrière a été remplacée sur une longueur de 80 m par une barrière métallique en métal peint (vert). Au centre du système nous avons décidé de placer une très large porte coulissante qui permettra aux différents engins de levage de pénétrer sur le site sans avoir à démonter les grillages. Rebouchage/Protection des sondages profonds Au cours de la saison 2014 les investigations archéologiques nous ont amené à creuser plusieurs sondages profonds, particulièrement au nord du bâtiment hypostyle et au niveau des bassins romains. Ces sondages avaient pour vocation de mettre au jour les fondations des structures étudiées. dans le cas du bâtiment hypostyle, le sondage ayant été mené à terme, il a donc été complètement remblayé. dans le cas des bassins romains, la fouille profonde du four, situé au centre du bassin sud, n’a été que partielle. sa profondeur, de plus de 2 m, nous imposait d’élaborer un système de protection visant à prévenir toute chute. l’ensemble de la surface définie par l’emprise du four a été recouvert d’un toit métallique. Remblayage des fouilles anciennes Au cours de l’histoire des fouilles de labraunda de très nombreux bâtiments ont fait l’objet d’études qui ont souvent amené les archéologues à mettre au jour les structures les plus profondément enfouies. Ces sondages, s’ils permettaient d’analyser le bâtiment en question, mettaient sérieusement en péril la stabilité de la structure. nous avons décidé de remblayer cette année plusieurs de ces fouilles, particulièrement dans le bâtiment y, à l’entrée orientale de la terrasse du temple, et au centre de la terrasse m. le remblai apporté pour le bâtiment y provient de la terrasse naturelle qui le surplombe et qui provoquait des éboulements réguliers. Ainsi, ce travail nous a permis non seulement de prévenir toute dégradation supplémentaire des fondations du propylon y, mais aussi d’arrêter l’éboulement continue des terres supérieures (Fig. 138). lABrAundA 2014 389 Fig. 138 : Vue générale du Propylon Y après son remblaiement, depuis l’Est (O. Henry). Protection des sols mis au jour dans l’Andron A et le bâtiment hypostyle, les fouilles de cette année ont mis au jour une série de niveaux de sol particulièrement bien conservés, bien que fragiles. Ces éléments nécessite un sérieux travail de consolidation avant de pouvoir être exposés de manière permanente. ıl a donc été décidé de couvrir ces éléments d’une couche de géotextile et de sable, en attendant de procéder à leur conservation. en outre, nous avons décidé d’interdire, par la pose de grillages, l’accès à ces bâtiments aux visiteurs qui, en marchant, pourraient contribuer à la dégradation de ces structures en cours de fouilles. 4.2. Mesures de dégagement Dégagement de blocs Conformément aux demandes des autorités locales concernant la mise en valeur des sites archéologiques, l’un des travaux que nous poursuivons depuis plusieurs années vise à dégager l’espace du sanctuaire des nombreux ensembles pierreux, qu’ils appartiennent à des murets modernes ou à des effondrements plus anciens. dans le premier cas, nous avons concentré nos efforts sur les murets qui bordent la parcelle située à l’Ouest des Oikoi, ainsi que sur l’ancien muret qui se trouvait en travers des bains est. Concernant les blocs d’effondrement, les dégagements ont été effectués dans le cadre de recherches archéologiques et l’ensemble des blocs ont été inventoriés avant d’être déplacés. les zones concernées sont le bâtiment hypostyle, les bains est, la zone au nord et à l’Ouest de l’Andron A et sur l’acropole, particulièrement dans et autour de la tour pentagonale. Ce travail de longue haleine de dégagement de blocs est un véritable casse-tête. en effet, la topographie, très marquée, du site empêche la pénétration d’engins de levage au cœur du temenos, et l’essentiel des déplacements doivent être effectués à l’aide d’une chèvre actionnée manuellement. de plus, les espaces disponibles pour entreposer ces blocs, sont relativement limités. en 2013 nous avions décidé d’utiliser une parcelle libre située au sud du bâtiment hypostyle. en 2014 nous avons décidé d’occuper la crête du mur de terrasse sud, le long de la voie sacrée, ainsi qu’une terrasse vide de structures à l’Ouest de l’Andron A. Cependant ces solutions sont temporaires et nous réfléchissons, avec le musée local de milas, à un système pérenne qui permettrait de continuer ce travail de dégagement. Réduction des remblais anciens Parallèlement au dégagement des pierres, nous nous sommes engagés depuis la saison 2013 à réduire de manière significative les nombreux remblais de terre encore visibles sur le site et qui sont issus des rejets des fouilles anciennes. Ainsi en 2014 nous 390 OlıVıer Henry et alii Fig. 139 : Les panneaux à l’entrée du site (O. Henry). avons poursuivi la réduction du remblai situé au sudOuest du propylon sud. en 2015 nous espérons pouvoir entamer la réduction du plus imposants des remblais de fouilles, au sud des Bains sud. 4.3. Signalisation en 2014, nous avons poursuivi, de manière systématique l’implantation de panneaux d’information sur le site. Cette année un panneau a notamment été ajouté à l’entrée du site et vise à présenter les principaux sponsors des travaux que nous effectuons sur le site (Fig. 139). Parallèlement un contrôle des autres panneaux existants a été mené, afin de s’assurer de leur intégrité et de leur bon état. ıl est apparu que la signalisation autour de l’Acropole était à revoir, ce que nous entreprendrons l’année prochaine. ıl est aussi prévu d’implanter deux nouveaux panneaux durant la saison 2014, l’un pour la fontaine hypostyle, l’autre pour les bassins romains, récemment mis au jour le long de la voie asphaltée. 4.4. Projet de mise en valeur générale du site (B. kepenek) Au cours de la saison 2014, et grâce à un accord passé avec l’université de metu à Ankara, nous avons entrepris la mise en place d’un large plan général de mise en valeur du site. Ce travail s’effectue dans le cadre d’un master au sein du département de conservation de metu. le but de ce travail vise à révéler au public le sens, la valeur et l’esprit du site de labraunda par la mise en place de stratégies de narration et de présentation de labraunda depuis son passé le plus ancien jusqu’à aujourd’hui. Afin de développer ces stratégies, il est important de saisir le sens du site dans son contexte historique et géographique pour chacune des périodes de son histoire. la difficulté principale qui se pose est de mettre en place une stratégie de présentation sans que celle-ci ne nuise à l’esprit du lieu, ni qu’elle soit en contradiction avec son identité. Cette réflexion est menée dans une sensibilité d’aménagement durable qui devra intégrer les recherches archéologiques en cours et à venir. l’analyse sera basée sur une approche comparative avec d’autres sites, en turquie et ailleurs, et visera à respecter les chartes internationales en terme de protection et de mise en valeur. ıl s’agit donc d’une double démarche, à la fois empirique et théorique. l’approche théorique vise à réunir un maximum de matériel publié non seulement sur le site et son interprétation par les chercheurs, mais aussi sur les lois et règlementations nationales et internationales émises par les autorités. l’approche empirique sera menée à travers plusieurs visites sur le terrain qui viseront à se familiariser avec ses vestiges et sa topographie, et qui s’accompagneront de campagnes de questionnaires à destination de l’ensemble des acteurs (actifs et passifs) de labraunda. Ces ques- lABrAundA 2014 tionnaires, ciblés en fonction du public visé, ont pour objectif de comprendre: l’histoire des recherches sur le terrain ; les plans futures envisagés en terme d’investigations archéologiques ; les attentes des autorités centrales (direction générale d’Ankara) et locales (habitants, ouvriers, musée de milas, municipalité, Préfecture) ; les problèmes liés à la fragilité de certains vestiges ; les attentes des touristes et leur compréhension du site ; etc. Ces questionnaires auront pour résultat de mettre en 391 place un schéma général du site tel qu’il est perçu par ces différentes catégories d’intervenants, et tel que l’on souhaite qu’il soit perçu par les mêmes personnes. l’essentiel des recherches de terrain ont été menées au cours de cette saison 2014. ıl est prévu de réunir la documentation scientifique et légale au cours de l’hiver 2014/2015 et de proposer un premier squelette de mise en valeur du site de labraunda au cours de l’été 2015. 5. L’EQUIPE DE FOUILLE 2014 Cette année 47 intervenants ont participés aux opérations de terrain, auxquels il faut ajouter 14 ouvriers employés à plein temps au cours des deux mois de fouille. Olivier Henry (ens/AOrOC, ıFeA) Ömür dünya CAkmAklı (karabük univ.) Cem Ardıl (mimar sinan univ.) gürol AytePe (mugla univ.) ebru BArAn BurÇOĞlu Abigail stOner (Brown univ.) Christina dı FABıO (Brown univ.) maya sOrAjBee (Brown univ.) robert samuel Weıner (Brown univ.) Peter daniel de stAeBler (Brown univ.) erika AndersOn nathan lOVejOy (Brown univ.) sona HOlıCkOVA (lund univ.) liam james dean jOHnsOn (Brown univ.) Andrew WAters (Brown univ.) Felipe rOjAs (Brown univ.) Angela COmmıtO (Brown univ.) Agneta FreCCerO Anna enBerg (lund univ.) Anna nestruP (goteborg univ.) Pascal leBOuteıller (ıFeA) Axel FrejmAn (uppsala univ.) Celia deCAlOnne (Paris univ.) selin sur (mugla univ.) marius streınu (Bucarest univ.) Alina musAt (Bucarest univ.) Baptiste VergnAud (Ausonius, ıFeA) lars kArlssOn (uppsala univ.) Ömer gÜngÖrmÜŞ (Aydin univ.) Hilal kuntuZ (mimar sinan univ.) Banu kePenek (metu) damien AuBrıet (Collège de France) Vasilica lungu (Cnr roumain) jesper Blıd (stockholm univ.) mélanie HAuCHArd (ecole nationale supérieure d’Architecture de strasbourg) mélissa COrmıer (Bordeaux univ.) ragnar Hedlund (uppsala univ.) Pontus HellstrOm naomi CArless unWın (koç rCAC) Aikaterina stAtHı (Athènes univ.) Pierre duPOnt (mOm) Brittany BrAnCHe (Paris 1 univ.) Christophe BOst nathan CHAteAu (ecole de Condé) Camille BOurse tzvetana POPOVA (Cnr roumain) Alexandra dOleA (Bucarest univ. 6. CONFERENCES, LECTURES, PUBLICATIONS 2014/2015 6.1. Volume l. karlsson, s. Carlsson & j. Blid kullberg (eds.), LABRYS, Studies presented to Pontus Hellstrom [Boreas 35], uppsala, 2014, dans lequel on trouve les articles suivants : – j. Blid kullberg, ‟Flowers and garlands of the alsos. Verdant themes in the architectural sculpture of labraunda”, 19-42. – n. Carless unwin, ‟the travels of Zeus labraundos”, 43-56. – r Hedlund, ‟Antae in the afternoon: notes on the Hellenistic and roman architecture of labraunda”, 57-70. – O. Henry, ‟then whose tomb is that?”, 71-86 – l. karlsson, ‟the labraunda hydrophoroi”, 87-92. 392 OlıVıer Henry et alii – H. nilsson, ‟Coins from labraunda in Ödemiş”, 93-100. – k. stathi, ‟greek notes on labraunda and milas”, 101-106. – B. Vergnaud, ‟Quelques observations sur la forteresse de labraunda”, 107-122. – Chr. g. Williamson, ‟A room with a view. karian landscape on display through the andrones at labraunda”, 123-140. 6.2. Articles O. Henry et al., ‟la mission labraunda 2013 – rapport préliminaire”, Anatolia Antiqua XXıı, 2014, 255-325. P. Hellström, ‟early labraunda; excavations on the temple terrace 1949-1953”, kArıA ArkHAıA (à paraître) P. Hellström, ‟A Cultic theatre at karian labraunda. the monumental stairs and the Propylon Courtyard”, in stephan Faust, martina seifert and leon Ziemer (eds.), Architektur. Antike. Kulturgeschichte, Hamburg 2015. l. karlsson, ‟kybele at labraunda”, kArıA ArkHAıA (à paraître) 6.3. Conférences et communication 05/2015 : O. Henry, ‟l’architecture de l’eau à labraunda”, ens Paris. 04/2015 : O. Henry, d. Aubriet, ‟le territoire de mylasa et le serment d’Olympichos”, Académie des ınscriptions et Belles lettres, Paris. 01/2015 : Chr. difabio, A. Waters, ‟the space Between: Waters, Pilgrims, and limits in Ancient labraunda”, AIA 116th Annual meeting new-Orleans. 11/2014 : O. Henry, ‟labraunda 2014, new approach, new results”, Labraunda Day, museum of mediterranean Civilizations, stockholm, 23 november 2014. 10/2014 : O. Henry, ‟Quel portrait pour les Hékatomnides ?”, Images du pouvoir, le portrait grec et son utilisation dans le monde antique, ensParis. 06/2014 : O. Henry, ‟labraunda 2013”, KST, 26 Haziran 2014, gaziantep. 01/2014 : F. rojas, l. gosner and j.A. dufton, ‟turning Water into stone: Ancient Architectural Practice and a new monumental Fountain in labraunda, Caria”, AIA 115th Annual meeting, Chicago. 6.4. Tables Rondes 01/2015 : new research at labraunda (srıı, ıstanbul) B. Vergnaud, The acropolis fortress of Labraunda in the Hellenistic period (3rd-2nd century B.C.) O. Henry, New data on the Andron A of Idrieus r. Hedlund, Approaching Zeus Labraundos. New Research on the buildings surrounding the temple-terrace F. rojas, Stone and Water, Vernacular Architecture at Labraunda Ö.d. Cakmaklı, Ebb and Flow : Evolutions and Conversions of the Water Complex at Labraunda A. Frejman, Investigating the surroundings of the Sanctuary V. lungu, The General faciès of the Ceramics in Labraunda Séminaires et lectures 05/2015 : O. Henry, ‟le sanctuaire Carien de Zeus labraundos, des usages de l’eau”, ens, Paris. 01/2015 : B. Vergnaud, ‟les fortifications de Carie intérieure aux époques hécatomnide et hellénistique : le cas du réseau défensif de labraunda” 04/2014 : O. Henry, ‟the karian sanctuary of Zeus labraundos, between greeks and Persians”, ecole Française d’Athènes, grèce. 01/2014 : B. Vergnaud, ‟Pétra près de labraunda, une forteresse carienne aux époques hécatomnide et hellénistique”, (séminaires Ausonius), ınstitut Ausonius, université Bordeaux montaigne. 12/2013 : O. Henry, ‟le sanctuaire de Zeus labraundos en Carie, une vitrine de la puissance Hékatomnide”, Paris – univ. sorbonne. lABrAundA 2014 393 CONCLUSION ıl serait inutile de répéter ici l’ensemble des découvertes, nouveautés, surprises, analyses évoquées tout au long du texte. l’idée principale que nous essayons de faire émerger est que l’entreprise est complexe, et qu’elle ne peut se faire qu’à travers une collaboration étendue, internationale, privilégiant les approches transversales permettant de mutualiser les expériences et les compétences de chacun. nous avons fait le pari de développer une approche globale du site, à travers non seulement la recherche archéologique, qu’il s’agisse de fouille ou de prospection, mais aussi par de véritables travaux de fonds, comme par exemple l’analyse globale du faciès céramique du sanctuaire, dont nous espérons qu’ils établiront un modèle de référence tout autant qu’un outil pour la communauté scientifique entière. ıl nous importe enfin de prendre soin de labraunda, de protéger ce site et de le conserver afin de le transmettre aux générations futures dans les meilleures conditions. Parce que la recherche ne peut s’effectuer si elle est coupée du grand public, il nous est tout aussi important de travailler à sa mise en valeur. Beaucoup de travail reste à faire, en terme d’organisation et de logistique afin de consolider l’ouvrage entrepris au cours de ces dernières années. C’est pourquoi le printemps 2015 sera consacré à la création de véritables espaces de travail sur le site de labraunda. Ces espaces incluront : une salle consacrée au traitement de la céramique ; une salle dédiée au nettoyage et à la restauration/protection de la céramique et des petits objets ; une salle réservée à l’étude du matériel céramique; une salle de dessin et de rédaction pour les membres de l’équipe. O.H. et al. BIBLIOGRAPHIE Baran, A., 2011 : ‟the sacred Way and the spring houses of labraunda sanctuary”, in karlsson, l. et Carlsson, s. (éds.), Labraunda and Karia [Boreas, uppsala studies in Ancient mediterranean and near eastern Civilizations, 32] : 51-98. 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