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Le Bouddha : sa vie et son message LOBIT Marc INTRODUCTION Les historiens ont bien du mal à saisir le personnage du Bouddha. En effet, comme pour Jésus de Nazareth, les seuls textes qui signalent son existence sont des textes d’hommes croyants. Ces textes n’ont pas la prétention de raconter une histoire exacte, objective et vérifiable, mais plutôt d’offrir le sens de la vie du maître, dans le cadre d’une relecture de foi. Ainsi, dans cette étude, le Bouddha historique nous intéressera peu. Nous nous efforcerons de donner une histoire générale de la vie du Bouddha qui soit commune aux diverses écoles et traditions bouddhiques. Les textes canoniques sur le Bouddha sont peu disponibles en français et complexes à étudier. C’est pourquoi, il est difficile de s’approprier sa figure, et d’en développer une lecture réellement personnelle. Nous nous intéresserons donc au contexte dans lequel le futur Bouddha est né, puis comment il devint l’Éveillé et enfin quel enseignement il laissa. Cet examen de la naissance du Bouddhisme souhaite montrer que le bouddhisme est à la fois une confrontation franche à la réalité du monde, mais qu’il est aussi redevable d’hypothèses (comme le Samsara et le karma) qui sont de l’ordre de l’opinion et de la religion. Ces hypothèses croyantes modulent le rapport du bouddhiste au réel, qui de ce fait prend un autre sens. Elles ancrent le croyant dans un rapport au monde où chaque acte a sa valeur, mais où le temps est envisagé autrement qu’en Occident. J’ai découvert par cet exposé que le bouddhisme fonctionne en système, où aucun maillon ne peut être déplacé. Cela fut pour moi une précieuse découverte, à une époque de syncrétisme et de « supermarché du religieux ». J’ai pu constater à la fois la pertinence du bouddhisme, et son éloignement vis-à-vis de ma culture. Les nominations sanskrites du Bouddha (que nous utiliserons indifféremment) : Le Bouddha est un titre qui signifie « l’Éveillé ». Il aurait été appelé Siddhârtha, « celui qui a réalisé son but » par son père. Ses disciples l’appelèrent Bhagavat, « le Bienheureux ». Le Bouddha parlait de lui-même comme Tathâgata, « celui qui est arrivé ». Gautama était le nom de sa famille et Shâkya celui de son clan, c’est pourquoi on l’appelle aussi Shâkyamuni, « le sage de Shâkya ». 2 Bibliographie • BAREAU A., La voix du Bouddha, Paris, Éd. du Félin, 2001. • BROSSE J., Les maîtres spirituels, Paris, Albin Michel, 2005, p. 85-89. • CORNU P., Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Paris, Seuil, 2001, p. 87-93. • DE FIORES S. & GOFFI T., Dictionnaire de la vie Spirituelle, Paris, Éd. du Cerf, 1983. • GIRA D., Comprendre le bouddhisme, Paris, Bayard Éditions Centurion, 1989. • SKELLING P., « Le bouddhisme ancien », Religions et Histoire, 2006, n°8, p. 18-75. 3 I. Un bodhisattva dans l’histoire Pour commencer, posons les deux hypothèses évoquées ci-avant dont l’enseignement bouddhique a hérité : • Le Samsara (« écoulement circulaire ») est le cycle des vies – des naissances et des morts – dans lequel les êtres vivants sont enfermés. Les individus montent et descendent le long d’une échelle de vies à chaque renaissance : en dieux, en hommes, en animaux, en esprits affamés ou en damnés des enfers. Malgré leurs différences, aucune de ces vies n’est fondamentalement enviable car toutes meurent et retombent dans ce cycle en fonction de leurs actes. Le but des êtres est donc de sortir de ce cycle incessant. • Le mécanisme du Samsara et les événements propres à chaque vie, s’expliquent par la loi karmique. Le karma correspond à un acte intentionnel bon ou mauvais et à ses conséquences pour l’avenir de l’individu. La renaissance en tel ou tel être, est le fruit d’un bon ou mauvais karma. On peut constater au sein de la culture qui porta le Bouddha, la conscience d’être engagé dans un tragique engrenage. Les courants religieux du Veda, du brahmanisme puis de l’hindouisme porteront ce même problème sous d’autres codifications et en y apportant d’autres réponses contre lesquels le Bouddha s’érigera. Tous attendaient la délivrance, mais beaucoup désespéraient de pouvoir agir contre leur sort. L’espoir de délivrance passait par l’office des brahmanes (récitation du Veda et sacrifices), et l’ascèse était souvent l’apanage des hautes castes. À cause de la doctrine du Samsara, quand nous parlons de la vie du Bouddha nous sommes obligés de préciser quelle vie. Car celui que nous appelons désormais le Bouddha, eut en fait plusieurs vies en tant que bodhisattva (« être voué à l’Éveil »). C’est seulement lors de sa dernière vie que son Éveil lui permit de quitter le Samsara. Les vies antérieures du Bouddha sont racontés dans le Jâtaka, un style littéraire ayant fleuri dans la plupart des écoles bouddhiques. À travers la narration de ces vies antérieures (Dipankara, l’éléphant Chaddanta…), le fidèle pouvait méditer le perfectionnement progressif de celui qui serait Siddhârtha. Ces récits ont donc un but pédagogique, et poussent le bouddhiste à réfléchir à l’échelle de plusieurs vies, dans l’espoir d’être un jour un bouddha. 4 Le Bouddha Shâkyamuni fut certes nirvané, mais il est de foi pour nombre de bouddhistes qu’il reviendra sous le nom de Maitreya1 (« amour ») pour manifester l’Éveil. De même, étant donné qu’il existe une infinité d’univers et de cycles d’univers, il y a selon les bouddhistes une infinité de bouddhas dans l’espace et dans le temps, pour la délivrance des êtres. Après ces brèves considérations sur le Samsara, le karma et les vies du Bouddha, nous allons maintenant étudier la vie où il cessa d’être un bodhisattva pour être un bouddha. 1 CORNU P., Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, Paris, Seuil, 2001, p. 88 sq. 5 II. La vie durant laquelle le Bouddha atteignit l’Éveil D’après les historiens, la vie du Bouddha commence vers -566 et se termine en -486 de notre ère2 . Siddhârtha naquit à Kapilavastu en Teraï (actuellement Piprahwa3 ) dans la caste des guerriers. Somme toute, il semble être de condition assez modeste et vit dans une région plutôt reculée. Pourtant, la légende fit de son père un roi riche et puissant afin d’amplifier son parcours spirituel. La légende veut qu’à sa naissance, le jeune Gautama porte les 32 marques du Grand Homme Indien4 . Les brahmanes le diagnostiquèrent et prédirent à son père qu’il serait soit le roi universel, soit un bouddha. Le père préféra empêcher son fils de choisir la voie religieuse afin d’assurer sa succession. Un sage prophétisa que Gautama choisirait la voix du Bouddha suite à la rencontre d’un vieillard, d’un malade, d’un cadavre et d’un mendiant. Le roi exclut donc de son palais tous ceux qui correspondaient à ce signalement. Mais cela ne faisait que retarder l’inévitable. Le jeune Gautama vécut dans l’insouciance et les plaisirs. Il se maria à 16 ans et eut un fils. Mais il vivait dans l’ignorance de la fragilité de l’existence. C’est pourquoi, lorsqu’au cours d’une balade dans ses jardins il entrevit un vieillard, cela fut pour lui un bouleversement. Lors des trois premières rencontres prédites par le sage, Gautama découvrit combien la vie était éphémère car menacée par l’âge, la maladie et la mort. Il se rendit compte qu’il ne pouvait pas s’en préserver. La quatrième rencontre avec le religieux errant, fut pour lui cause de joie et le lança dans la quête du nirvāna5 (« délivrance totale »). Siddhârtha prit congé de son père, et partit à la recherche de la vérité. Il chercha des maîtres, des techniques, des compagnons… Pendant six ans, il vécut une austérité rigoureuse, accompagné de cinq autres ascètes. Cette ascèse fut si intense qu’il faillit mourir. Ainsi, le Bouddha qui fut victime des deux excès, les condamna au tout début de sa prédication : « l’exercice des plaisirs, l’amour des plaisirs des sens ; [et] les pratiques par lesquelles on se fait souffrir soi-même […] épuise[nt] de fatigue [le] corps et [l’]esprit »6. En quittant ces deux extrêmes, on peut déjà pressentir son attention à ce qui sera central dans le Noble Chemin octuple (« voie qui mène au nirvāna ») : la justesse. 2 BROSSE J., Les maîtres spirituels, Paris, Albin Michel, 2005, p. 85. 3 BAREAU A., La voix du Bouddha, Paris, Éd. du Félin, 2001, p. 12. 4 GIRA D., Comprendre le bouddhisme, Paris, Bayard Éditions Centurion, 1989, p. 31. 5 BAREAU A., op. cit., p. 25-26. 6 Ibid., p. 37. 6 Le Bodhisattva quitta donc la vie ascétique sans perdre de vue la poursuite de l’Éveil. Il s’assit sous l’arbre de l’Éveil, il passa par les quatre méditations et reçut les trois sciences : 1) La connaissance de ses vies antérieures dans le détail 2) La connaissance des vies antérieures de tous 3) Les quatre nobles vérités. Force est de constater que cet événement est un chamboulement cosmique, qui ne laisse pas même les dieux indifférents. En effet, alors qu’il commençait les méditations qui le menèrent vers l’Éveil, le démon Mara7 (qui préside au Samsara) tenta en vain de le distraire. De même, au sortir de sa méditation, le dieu Brahma intervint8 pour demander au Bouddha qu’il proclame les vérités qu’il a reçu. L’expérience du Bouddha est donc enchâssée par deux interventions du monde spirituel qui témoignent de sa portée. Elle est une promesse de délivrance pour tous les êtres. 7 GIRA D., op. cit., p. 34. 8 Ibid., p. 35. 7 III. Le cœur de l’enseignement du Bouddha A. Perspective générale Le cœur de l’enseignement du Bouddha est résumé dans la prédication de Bénarès, communément appelée « la mise en mouvement de la roue de la loi ». Cette prédication est la naissance de la communauté bouddhique (la Sangha – la troisième perle), puisqu’elle provoque la conversion et l’ordination des cinq ascètes qui méprisèrent le Bouddha lorsqu’il abandonna l’ascèse radicale. L’expression « roue de la loi » (dharmacakra) renvoie à une image monarchique, où les rois et leurs armées suivaient une roue pour signifier la possession d’un territoire9. Ainsi, la vérité bouddhique s’affirme comme universelle et pacifiquement conquérante. Le terme dharma quant à lui, peut signifier la loi mais aussi l’ordre éternel et incréé de l’univers. Cette riche signification de la dharmacakra qui insiste sur l’universalité du bouddhisme, est souvent valorisée. C’est pourquoi cette roue (à huit rayons pour représenter le chemin octuple) est utilisée comme symbole du bouddhisme. L’universalité du bouddhisme s’est manifestée dès le début par son refus du système des castes et de toutes ségrégations : le Bouddha créa un ordre de moniales (bikkhuni) contre l’avis de certains moines de l’époque10. Les relations entre moines et laïcs sont sous le signe de l’entraide commune vers la délivrance, non pas de la domination. Le simple fait que le bouddhisme se définisse comme une « voie moyenne » reflète sa prétention à l’universalité et à l’accessibilité (qui pourtant fut occasion de désaccords entre les différents « véhicules »). Quoiqu’il en soit « le Bouddha ne se lasse jamais d’annoncer le salut à tous »11. Le sermon de Bénarès contient les quatre nobles vérités qui résument le constat et le projet du bouddhisme : 1) La réalité de la douleur 2) L’origine de la douleur 3) La cessation de la douleur 4) La Voie qui mène à la cessation de la douleur 9 Ibid., p. 36-38. 10 BAREAU A., op. cit., p. 16. 11 DE FIORES S. & GOFFI T., Dictionnaire de la vie Spirituelle, Paris, Éd. du Cerf, 1983, p. 81. 8 Pour comprendre leur organisation : les 1) et 2) sont de l’ordre du constat, et ne sont pas réellement une nouveauté de la part du Bouddha. Tandis que les 3) et 4) sont les fruits de l’expérience récente du Bouddha qui ouvre une promesse de délivrance. Nous allons désormais les étudier deux à deux. B. Le constat véridique (1) Le bouddhisme souhaite être réaliste vis-à-vis de la souffrance (duhkha). Et pourtant il ne se contente pas de dire que « la naissance, la vieillesse, la mort… sont douleurs » car ceci est communément admis. Il dit que « les cinq agrégats d’attachement sont souffrances ». Or, ces cinq agrégats sont : la corporéité, la sensation, la perception, la volition et la conscience. Autrement dit tout ce qui fait l’homme (l’individu) est souffrance. Devant un tel constat, il nous faut expliquer le sens du mot duhkha. Celui-ci signifie « impermanence ». Par conséquent, l’expression de la première vérité est compréhensible. « Tout est vanité » (Qo 1, 2), tout est souffrance, car tout est impermanent, variable et transitoire. Nier une quelconque permanence en l’homme, c’est nier l’existence d’un soi-même faisant l’unité de l’homme, l’existence d’un ego, d’un āthman. Cette catégorie était le refuge des mystiques de l’époque du Bouddha, qui voulait que leur āthman coïncide avec l’Absolu (brahman). Le Bouddha s’oppose à cette vision des choses en proclamant l’anāthman, le non-soi, ce qui est révolutionnaire. (2) Dans la deuxième noble vérité, Siddhârtha décomposa le mécanisme qui mène à la douleur et à la réexistence. Selon le Bouddha, la cause de la réexistence est le désir. Ce désir est puissant et vise l’affirmation du moi. C’est parce que le moi est une pure illusion, que le désir n’est jamais assouvi. Il dure tant que l’homme n’est pas sorti du Samsara et provoque une insatisfaction perpétuelle. Le Bouddha décline ce désir en trois soifs : • « La soif de plaisir des sens » (la sensualité) • « La soif de l’existence et du devenir » (le désir de l’immortalité du moi) • « La soif de la non-existence » (le refus de la loi karmique) À travers ces soifs, s’exprime toujours la vaine recherche de soi-même et de son épanouissement égoïste. Les bouddhistes ont établi à partir de ce constat un système appelé « la loi de la production conditionnée ». Cette loi décompose la genèse et les conséquences d’un acte au sein du Samsara. Elle permet au fidèle de repérer là où il peut agir pour réfréner et éteindre ses 9 désirs. Mais aussi, elle montre combien nos actes sont conditionnés par notre passé, ses passions et ses désirs. Jusque là, l’enseignement bouddhique n’offre qu’un constat désespérant sur la condition humaine. C. Vers la délivrance (3) La troisième noble vérité se contente d’affirmer que « la cessation complète de cette soif » est possible. Le Bouddha en a fait l’expérience, et il veut la communiquer. Cette expérience, c’est le nirvāna. De même qu’il est malaisé de décrire le Royaume des Cieux dans le christianisme, il est difficile de définir positivement le nirvāna. On tombe dans l’apophatisme. Le nirvāna n’est pas un lieu, car ceux qui y vivent ne sont pas nécessairement morts. Il n’est pas non plus l’épanouissement de la personne, car le moi n’existe pas. Étymologiquement, nirvāna signifie « extinction » et se rapporte à l’extinction de tout désir. Cette libération des désirs permet à l’homme d’être dès lors affranchi du Samsara, en attendant la mort comme parfait accomplissement (le parinirvāna). Le Bouddha vécut quarante-cinq ans entre son nirvāna et son parinirvāna. Il profita de ce laps de temps pour transmettre les richesses de son Éveil au monde. On comprend ainsi que le nirvāna ne doit pas mener à une mort sociale de l’individu. L’homme libre de ses désirs doit être totalement disponible pour le bien des autres. (4) L’ultime noble vérité qu’énonce le Bouddha est usuellement appelée le Noble Chemin octuple. Ce chemin forge la praxis spécifique du bouddhisme, où la justesse est recherchée en tout lieu de la vie. On divise souvent les huit facteurs selon trois groupes afin de le systématiser : La conduite éthique : 1. La parole juste 2. L’action juste 3. Le moyen d’existence juste La discipline mentale : 4. L’effort juste 5. L’attention juste 6. La concentration juste La sagesse : 7. La compréhension juste 8. La pensée juste La section éthique, contient évidemment des interdits fondamentaux (mensonge, moquerie, meurtre, vol, adultère…), mais vise aussi une refonte en profondeur du rapport aux autres. Cette première section du Chemin octuple doit porter le fidèle à encourager son prochain sur ce même chemin, et cela par la compassion bouddhique. 10 La discipline mentale a pour but l’accomplissement de la méditation. Le fidèle ne doit jamais se fatiguer de ses efforts pour faire taire le « je » qui essaie sans cesse de s’affirmer. Le fidèle doit être disposé à analyser sereinement tout ce qui se passe en lui, pour redonner aux phénomènes leurs justes valeurs. La « concentration juste » reflète l’instant-même de la méditation. La méditation parfaite suit le schéma quaternaire que le Bouddha expérimenta lors de son Éveil. La sagesse au terme de ce périple est l’assimilation parfaite de la vérité. Pour un bouddhiste, la vérité ne peut pas être vaguement su, elle doit être comprise et adoptée. N’est vraiment sage, que l’homme qui a réellement atteint l’Éveil, et qui peut de fait connaître purement et agir purement. 11 CONCLUSION Mon étonnement fut grand lorsque je lus dans le Dictionnaire de la vie Spirituelle : « On peut affirmer à bon droit que le Bouddha a été le premier à annoncer un message d’amour universel »12 . J’ai longtemps cru que le bouddhisme était une religion individualiste, où l’homme voulait nier sa personne pour dimensionner son égo à l’échelle de l’univers. J’ai aperçu que comme dans le christianisme, la prière et la méditation ne doivent jamais faire oublier le souci de l’autre. J’ai découvert que l’homme dans le bouddhisme était humble en l’absence de Dieu, tandis que dans le christianisme, l’homme est humble à cause de Dieu. Mais j’ai aussi appris à apprécier le bouddhisme pour lui-même. Que le Bouddha ait existé ou non, le bouddhisme fut sans doute l’une des grandes aventures spirituelles de l’humanité. Et pourtant, l’insubstantialité de l’homme est sans doute le dernier dogme que je serais capable d’accepter. Il me fut difficile d’écrire ce texte sans utiliser les mots : « personne », « être »… Effectivement, l’autonomie du sujet et le cogito furent la grande conquête de l’Occident, sur laquelle une majeure partie de notre science s’est construite. Toutefois, il est toujours enrichissant de constater que des hommes peuvent vivre heureux depuis plus de deux millénaires sans cet axiome. 12 DE FIORES S. & GOFFI T., Dictionnaire de la vie Spirituelle, Paris, Éd. du Cerf, 1983, p. 81. 12