, 2013.
Robert-Houdin. L’Indienne Hawa-Djinah [afiche]. Bibliothèque nationale de France. Mise en forme : Lucile Haute. Conception graphique :
DU 20 AU 28 AOÛT 2016
CENTRE CULTUREL
INTERNATIONAL
DE CERISY-LA-SALLE
MACHINES
MAGIE
MEDIAS
LES ARTS TROMPEURS
WWW.LESARTSTROMPEURS.LABEX-ARTS-H2H.FR/FR
Colloque Machines. Magie. Médias
du samedi 20 août au dimanche 28 août 2016
Centre Culturel International de Cerisy
Direction : Frank Kessler, Jean-Marc Larrue et Giusy Pisano
Avec la collaboration de : Caroline Renouard et Stéphane Tralongo
Comité scientifique : Renée Bourassa ; Marie-France Chambat-Houillon ; Réjane Hamus-Vallée ;
Erkki Huhtamo, Frank Kessler ; Jean-Marc Larrue ; Sabine Lenk ; Jacques Malthête ; Geneviève
Mathon ; Giusy Pisano ; Anne-Marie Quévrain ; Caroline Renouard ; Maxime Scheinfeigel ; Jean-Pierre
Sirois-Trahan ; Stéphane Tralongo.
Présentation
Les magiciens – de Robert-Houdin et Georges Méliès à Harry Houdini et Howard Thurston suivis par
Abdul Alafrez, David Copperfield, Jim Steinmeyer, Marco Tempest et bien d’autres – ont questionné
les processus de production de l’illusion au rythme des innovations en matière d’optique,
d’acoustique, d’électricité et plus récemment d’informatique et de numérique. Or, toute technologie
qui se joue de nos sens, tant qu’elle ne dévoile pas tous ses secrets, tant que les techniques qu’elle
recèle ne sont pas maîtrisées, tant qu’elle n’est pas récupérée et formalisée par un média, reste à un
stade que l’on peut définir comme un moment magique. Machines et Magie partagent, en effet, le secret,
la métamorphose, le double, la participation, la médiation. Ce parti pris se fonde sur l’hypothèse avancée
par Arthur C. Clarke : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie » (1984,
p. 36). L’émergence même des médias peut être analysée en termes d’incarnation de la pensée magique,
« patron-modèle » (Edgar Morin, 1956) de la forme première de l’entendement individuel (Marcel
Mauss, 1950). De facto, depuis les fantasmagories du XVIIIe siècle jusqu’aux arts numériques les plus
actuels, en passant par le théâtre, la lanterne magique, la photographie, le Théâtrophone, le
phonographe, la radio, la télévision et le cinéma, l’histoire des machineries spectaculaires croise celle
de la magie et les expérimentations de ses praticiens, à l’affût de toute nouveauté permettant de
réactualiser les effets magiques par la mécanisation des performances. C’est par l’étude des techniques
d’illusion propres à chaque média, dont les principes récurrents ont été mis au jour par les études
intermédiales et l’archéologie des médias, que la rencontre avec l’art magique s’est imposée. Ce
colloque propose d’en analyser leur cycle technologique : le moment magique (croyance
et émerveillement), le mode magique (rhétorique), la sécularisation (banalisation de la dimension
magique). Ce cycle est analysé dans sa transversalité afin d’en souligner les dimensions intermédiales.
Les communications sont ainsi regroupées en sept sections :
L’art magique
Magie et esthétiques de l’étonnement
Magie, télévision et vidéo
Les merveilles de la science
Magie de l’image, l’image et la magie
Magie du son, son et magie
Du tableau vivant au mimétisme numérique
La première met en dialogue historiens et praticiens de la magie et présente un état des archives sur le
sujet. Les six sections suivantes font état des corrélations : magie/médias et médias/magie.
Ce colloque intermédial constitue l’une des étapes du projet les Arts trompeurs. Machines.
Magie. Médias (Labex Arts-H2H/ ENS Louis-Lumière/CRILCQ). Il bénéficie d’une aide de l’ANR
au titre du programme Investissements d’avenir (ANR-10-LABX-80-01) ainsi que des laboratoires et
institutions suivants : IRCAV, LISAA, CEISME, HAR, LIRA, GRAFICS, CRialt, UPL Université
Paris Lumières, Cinémathèque Méliès, Bibliothèque nationale de France, Cinémathèque française,
Musée des Arts Forains, Festival l'Europe autour de l'Europe et bien sûr du Centre Culturel
International de Cerisy.
PROGRAMME
Toutes les communications (hormis lors des tables rondes)
sont de 30 minutes, accompagnées de 20 minutes de débat
Samedi 20 août
Arrivée et accueil (dans l’après-midi)
Présentation du Centre cultural international de Cerisy par Édith Heurgon et mot d’ouverture par
Frank Kessler (Université d’Utrecht), Jean-Marc Larrue (Université de Montréal) et Giusy Pisano
(ÉNS Louis-Lumière/IRCAV)
Dimanche 21 août
Présidents de séances : Stéphane Tralongo et Véronique Perruchon
Matinée (9h15-12h15)
SÉANCE 1 : L’ART MAGIQUE
Sources et ressources
Matthew Solomon (Professeur, University of Michigan)
L’illusionnisme incohérent
Dans les années 1880, la vie professionnelle de Georges Méliès prend un tournant décisif. En peu de
temps, il se décide à vendre sa part d’une entreprise familiale prospère, la manufacture de chaussures
Méliès, puis reprend les activités de la plus prestigieuse scène de magie de Paris, celle du Théâtre
Robert-Houdin. Cette période coïncide aussi pour lui, comme nous avons pu l’exposer ailleurs, avec
un rapprochement du mouvement artistique des Incohérents. Cette communication cherchera à saisir
ce qui relève de ce mouvement artistique dans les illusions scéniques, les sketchs magiques et les films
à trucs de Méliès, tout en prenant en compte la part d’« incohérence » plus diffusément présente dans
une multitude de productions magiques. Il s’agira d’identifier les traits distinctifs des illusions de
Méliès par rapport aux illusions que réalisent à la même époque ses concurrents en magie ou en
cinématographie. Nous articulerons plus précisément les illusions de Méliès avec le « rire moderne »
qu’elles appellent – que ce soit sur le plan visuel ou sur le plan verbal – selon la définition de cette
notion récemment introduite dans les recherches.
Pause
Table ronde (1h45 avec discussion)
Archives de l’illusion : quels partages possibles ?
Modération : Leslie Villiaume
Le problème posé par l’enregistrement de l’éphémère se double, dans le cas de l’histoire de la magie,
d’une autre difficulté, celle d’une culture du secret qui complique l’accès aux illusions. Quel est l’état
des connaissances en matière de construction, de circulation et de conservation des technologies de
l’illusion (machineries, automates) ? Si l’illusion ne se construit que dans un rapport à un public, par
quels moyens peut-on accéder à une histoire de la réception du spectacle de magie ? Quels points de
rencontre et quels partages des savoirs peut-on imaginer entre chercheurs, praticiens et
collectionneurs ?
Sébastien Bazou, Florent Garcimore, Jacques Malthête et Didier Morax
Déjeuner
Visite du château (14h-15h)
Après-midi (15h-18h45)
SÉANCE 2 : L’ART MAGIQUE (suite)
Sources et ressources
Lise Jankovic (Docteure, Université Paris 3)
Le merveilleux dans la comédie de magie espagnole
La comédie de magie espagnole, équivalente de la féerie théâtrale française, est un genre dramatique
populaire où tout repose sur le merveilleux. Au regard de la mention et de l’emploi, dans la comédie
de magie espagnole contemporaine, de machines d’illusion telles que les automates mécanisés, les
têtes parlantes, le mobilier et les costumes truqués, les dioramas et les panoramas, ou encore les
machines à transformation et à duplication, l’on ne peut que constater que la pratique de
l’émerveillement de ce théâtre de l’enchantement hispanique prend, dès la fin du XVIIIe siècle, un
tournant illusionniste. La communication analysera le recours à ces « merveilles-machines » à l’appui
des archives (manuscrits des pièces, croquis des scénographes, inventaires des théâtres) et étudiera la
nature du transfert de technicité entre spectacle de prestidigitation et spectacle de comédie de magie.
Jacques Ayroles (Cinémathèque française) et Giusy Pisano (Professeure, ÉNS LouisLumière/IRCAV)
De la prestidigitation au “Magic Big Show” d’Howard Thurston
Cette communication prend comme point de départ le fonds d’affiches du Musée McCord concernant
le magicien Howard Thurston. L’objectif est de tenter de faire parler ces archives afin de cerner ce
qu’elles peuvent nous raconter sur la carrière de ce magicien, ses choix stylistiques en continuité avec
l’art magique -notamment celle incarnée par Harry Kellar - et ceux marquant une évolution vers une
certaine modernité. Thurston a été à l’origine des plus grands shows de l’histoire de l’art magique
entre les années 1919 et les années 1920. Il a exploité les possibilités artistiques et industrielles que le
théâtre, la musique, le cirque, le cinéma et la radio lui offraient. Par ces croisements, l’art magique se
transforme et dépasse le modèle de la prestidigitation, considéré à l’époque démodé, pour faire place
au spectacle illusionniste. Après avoir été le King de la « Rising Card » entre 1900 et 1907, Thurston
devient le Roi du « spectacle mixte », un spectacle qui pourrait être défini « hybride » à l’ère du
numérique.
Pause
Table ronde (1h45 avec discussion)
Rencontre avec les praticiens
Modération : Véronique Perruchon
Au-delà de l’idée d’un art fortement codifié et assujetti à ses traditions, la magie semble se caractériser
par sa mouvance, sa labilité, sa capacité à échapper aux définitions essentialistes en se réinventant là
où on ne l’attendait pas. Où la magie se situe-t-elle dans le vaste ensemble des dispositifs du passé
(panoramas, dioramas) ? Comment l’idée de magie circule-t-elle avec fluidité d’une machinerie à une
autre ? Quelles sont les influences de la magie sur les formes médiatiques actuelles (télévision, cinéma,
numérique) ?
Paul Houron et Gérard Souchet
SOIRÉE : DÉMONSTRATION D’ART MAGIQUE, avec Gérard Souchet
Lundi 22 août
Présidentes de séances : Sabine Lenk et Lise Jankovic
Matinée (9h30-12h00)
SÉANCE 3 : L’ART MAGIQUE
Formes et techniques
Magali de Haro Sanchez (Docteure, Université de Liège)
Figures du magicien dans l’antiquité
Si la « magie » est un concept protéiforme, la figure de son principal acteur, le « magicien », est tout
aussi variée. Depuis l’antiquité et au fil des siècles, son profil a évolué jusqu’à distinguer le magicien
illusionniste et/ou prestidigitateur et le magicien sorcier. Ces catégories, classant les acteurs sur la
base des différentes pratiques utilisées, se sont forgées au cours d’une transmission de savoirs et ont
été influencées par différents courants, notamment religieux, comme le christianisme. Dans cette
communication, on se propose de retourner aux sources, afin de cerner, autant qu’il sera possible, les
différentes figures, ou profils, du « magicien » au travers de la littérature et des recueils de formules
antiques pour en étudier l’évolution et ainsi mesurer leur impact sur la représentation actuelle des
« magiciens » et « sorciers ».
Break
Véronique Perruchon (Professeure, Université Lille 3)
Du visible au visuel, pouvoir du noir dans la magie nouvelle
La « magie nouvelle » est un art trompeur dont l’intérêt réside dans la dramaturgie scénique qui
s’appuie sur les illusions d’optique et la perturbation des repères. Le noir invité sur ses plateaux offre
un cadre propice à révéler les apparitions les plus irréelles : les corps en scène, affranchis des
contraintes du réel, provoquent la rencontre avec le « sentiment magique ». À travers une expérience
sensorielle, le spectateur plonge dans un univers irrationnel et envoûtant qui a le pouvoir évocatoire
de « l’image ouverte » (Georges Didi-Huberman). Le noir immersif a la faculté de détourner l’opacité
de l’écran du visible jusqu’à revêtir les qualités du visuel. Des spectacles comme Vibrations et Notte
(Cie 14:20) ou encore Les Limbes (Étienne Saglio) permettront d’en décliner les occurrences.
Déjeuner
Après-midi (14h30-18h30)
SÉANCE 4 : MAGIE ET ESTHÉTIQUES DE L’ÉTONNEMENT
Théâtre, féeries, panorama, mermaid performance
Frank Kessler (Professeur, Université d’Utrecht) et Sabine Lenk (Chercheuse, Université d’Anvers)
Magie spectaculaire : pour une esthétique de l’émerveillement
Selon Tom Gunning, les premiers spectateurs du cinématographe s’adonnent pleinement à ce qu’il
appelle « an aesthetics of astonishment », donc une esthétique de l’étonnement, de l’émerveillement et
de l’éblouissement. Arthur Pougin décrit en 1885 les attraits du spectacle de féerie de manière
analogue, comme ce qui vise à « surprendre, éblouir et enchanter le spectateur ». Dans notre
contribution nous voudrions étudier les différentes facettes de cette esthétique de l’émerveillement qui
régit pour une très large part le fonctionnement du mode magique des médias. Nous prendrons
comme exemples quelques formes de spectacles autour de 1900 comme le théâtre de féerie, le
cinématographe ou la lanterne magique. On discutera les mécanismes employés au sein des différents
médias pour produire des effets spectaculaires dans le cadre d’une telle esthétique de
l’émerveillement, mais on contribuera aussi à conceptualiser ce mode esthétique.
Patrick Désile (Docteur, chercheur associé au CNRS)
Le théâtre magique de Jean-Pierre Alaux
On sait que le Panorama dramatique fut un essai, éphémère, d’hybridation entre spectacle optique et
art dramatique, hybridation que son nom même manifeste. On sait moins que le dispositif initialement
imaginé par Jean-Pierre Alaux - qui devait mêler machineries et décorations, jeux de lumière et
automates, et « porter la vraisemblance des choses au point le plus rapproché de la réalité » - avait été
présenté sous le nom de Théâtre magique, puis de Spectacle magique. On propose de réexaminer le
Panorama dramatique à la lumière de ce que nous savons de ce projet initial, de contextualiser ces
tentatives pour constituer des spectacles « d’un genre entièrement neuf », d’interroger, par là, les
notions mêmes de magie et de spectacle magique.
Pause
Adélaïde Jacquemard-Truc (Docteure, Université Paris-Est)
Techniques d’illusion : projet de mise en scène dans le théâtre de Maurice Maeterlinck
Maurice Maeterlinck considère que, dans la société moderne, seule la crainte de la mort rattache
encore l’homme au réel. Les drames constituant son premier théâtre donnent lieu à une réflexion sur
la forme que le théâtre peut donner à la mort. Les carnets de travail attestent des hésitations de
l’auteur : il envisage dans un premier temps de recourir aux techniques d’illusion, dans La Princesse
Maleine et L’Intruse, et mentionne la Pepper’s Ghost illusion, qui doit permettre de faire apparaître la
mort aux yeux des spectateurs. S’il abandonne cette idée, il la recommande dans ses notes pour la
mise en scène de L’Intruse. L’intérêt de Maeterlinck pour cette technique n’a pas encore été étudié : il
s’agirait de compléter la connaissance de sa dramaturgie, et de voir comment les innovations
techniques offrent de nouvelles possibilités à la création littéraire.
Claire Baudet (Doctorante, Université Paris 3)
Incarner une créature magique : l’exemple des mermaid performers
De l’Odyssée d’Homère à « La Petite Sirène » de Disney, le mythe de la sirène a considérablement
évolué́ à travers les siècles. Il tend désormais à s’ancrer dans la réalité́ : depuis moins d’une dizaine
d’années les « mermaid performers » ou « sirènes professionnelles » incarnent ces créatures fantastiques
lors de représentations et vidéos subaquatiques. Comment faire de ces prestations un moment
magique pour le spectateur ? A l’aide de ma propre expérience en tant que sirène professionnelle à
l’Aquarium de Paris et de mes recherches sur les communautés de sirènes sur Internet, j’aimerais
exposer les différents processus qui permettent au public d’adhérer à cette représentation du mythe et
de croire, l’espace d’un instant, en une certaine magie.
SOIRÉE : CINÉ-CONCERT MÉLIÈS, présenté par Anne-Marie Quévrain, direction musicale par
Martin Laliberté
Mardi 23 août
SÉANCE 5 : MAGIE, TÉLÉVISION ET VIDÉO
Au-delà de la performance
Présidentes de séance : Marie-France Chambat-Houillon et Réjane Hamus-Vallée
Matinée (9h15-12h15)
Thibaut Rioult (doctorant, ENS Ulm)
Performance sans performance. La magie entre art et technique
L’effet magique est la conjonction d’un phénomène et d’un cadre d’interprétation. Mettre en scène et,
surtout, faire vivre au spectateur une expérience magique, nécessitent le recours aux deux
composantes essentielles de l’illusionnisme : l’art et la technique. Ces deux dimensions trouvent leur
apogée en deux moments particuliers : celui de l’illusion et celui de l’émerveillement, que résume la
polarité invisible – visible. Chaque performance est alors mise en demeure de se positionner par
rapport au degré de visibilité de la dimension technique. Ce couple peut être incarné par deux
magiciens télévisuels des années 70 : Gérard Majax qui anima le jeu télévisé Y a un truc (1975) et mit
l’accent sur le trucage et Jacques Delord qui s’occupa des Ateliers du magicien (1975) en insistant sur la
poétique magique. Comment cette différence radicale de vue se traduit pratiquement ? Quelles sont
les conséquences de ces orientations, d’abord dans le cadre spectaculaire, puis d’une manière générale
dans l’image et l’imaginaire de la magie qu’elles contribuent à forger ?
Marie-France Chambat-Houillon (MCF-HDR, Université Paris 3)
Entre magie télévisée et magie télévisuelle
Depuis les débuts de la télévision française, la magie a toujours occupé une place dans la
programmation du divertissement de ce média. Une cartographie des différentes émissions de magie
permet de distinguer entre « magie télévisée » et « magie télévisuelle » et de saisir comment ces
programmes oscillent entre emprunt intermédial et invention télévisuelle lors de la représentation des
numéros de magie. Outre une attention portée aux thématiques et aux dispositifs, les choix énonciatifs
des émissions seront aussi étudiés. Si s’avère une spécificité télévisuelle des façons de filmer la magie,
elle s’inscrit paradoxalement dans un cadre discursif où ce média promeut généralement transparence
et monstration. Or ces caractéristiques de l’énonciation télévisuelle sont contraires au principe de
l’illusion magique en tant que soustraction de « trucs » au visible.
Pause
Mathieu Pierre (Docteur, Université Paris 3)
Magie et sérialité
En 1916, Theodore et Leopold Wharton produisent The Mysteries of Myra, premier et quasiment seul
serial totalement fantastico-magique. Près de vingt ans plus tard, The Return of Chandu (1934) de Ray
Taylor lui succédera. La particulière originalité de The Mysteries of Myra est d’avoir est eu recours à
deux figures importantes de l’occulte : Hereward Carrington en tant que consultant en spiritualisme et
Aleister Crawley pour ce qui avait trait à la magie, établissant dès lors un lien indéfectible, que nous
étudierons ici, entre la magie et la sérialité, encore très présent dans nos séries télévisées
contemporaines (Buffy, Charmed, The Magicians).
Déjeuner
Après-midi (14h30-18h00)
Clémence de Montgolfier (Doctorante, Université Paris 3)
L’artiste en magicien à la télévision
Cette communication vise à définir et à analyser la figure de l’artiste en magicien à la télévision
française et ses enjeux, à partir d’exemples choisis parmi un corpus de programmes télévisés diffusés
en France allant de 1960 jusqu’à nos jours. Dans un premier temps, on se concentrera sur la
représentation de l’artiste-plasticien contemporain et on discernera un motif narratif issu des récits de
vies d’artistes depuis l’Antiquité (Kurz, Kris, 1979) : celui de l’artiste en magicien. On s’interrogera,
dans un deuxième temps, sur deux créateurs de programmes télévisés qui sont apparus comme des
« manipulateurs » de la télévision et chez qui le « mode magique » comporte un aspect réflexif du
médium sur lui-même. D’abord, Jean-Christophe Averty, réalisateur, qui utilisait les trucages
apparents et le registre visuel de la magie comme un élément d’humour satirique dans ses émissions
(Duguet, 1991). Puis, Michel Jaffrennou, artiste multimédia, qui réalisait des mises en abîme visuelles
entre le réel et son image par le biais de l’écran (Hillaire, 1991).
Pause
Conférence et échange (1h45, présentation et discussion)
Alain Carou (Conservateur, Bibliothèque nationale de France) et Sylwia Frach (Docteure,
Université Paris 3)
Les archives de Michel Jaffrennou
Conservé à la Bibliothèque nationale de France (département de l’Audiovisuel), le fonds d’archives de
Michel Jaffrennou apporte beaucoup à la connaissance d’un artiste qui a pu être qualifié de « Méliès
de la vidéo » pour son usage illusionniste des écrans cathodiques. Si Michel Jaffrennou revendique
une prédilection pour le cabaret et les spectacles d’attractions, son travail sur les « effets magiques »
est aussi une mise à l’épreuve des dispositifs audiovisuels. Des Toto-logiques (1979)
à Vidéopérette (1989), on proposera un parcours dans ces archives.
Échange avec Michel Jaffrennou
SOIRÉE : MICHEL JAFFRENNOU : Des Toto-logiques (1979) à Vidéopérette (1989)
Mercredi 24 août
SÉANCE 6 : LES MERVEILLES DE LA SCIENCE
Président de séance : Frank Kessler
Matinée (9h15-12h15)
Kurt Vanhoutte (Professeur, Université d’Anvers) et Nele Wynants (Post-doctorante, Université
Libre de Bruxelles et Université d’Anvers)
From theatre to science and back: Trajectories at play in the scientific theatre of Paris modernity
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la modernité parisienne a connu un regain de popularité des
performances caractérisées par un goût pour le spectaculaire, où les forains mêlaient les nouvelles
technologies avec le théâtre, la science avec le divertissement, la rationalité avec la magie. À partir des
années 1860, le travail de délimitation fut conséquent, la science entreprenant alors un projet de
légitimation à grande échelle. Ses efforts la conduisirent irrémédiablement à une grande fracture :
l’opposition qui postule que la science et l’art sont deux réalités distinctes. A contrario, nous
souhaitons discuter de tous ceux qui ont continué d’habiter cet entre-deux, en se déplaçant par allerretour dans un champ cerné par des catégories et des rôles distincts. Nous mettrons l’accent sur ces
praticiens qui n’étaient pas des hommes de science, mais qui jouaient pourtant aux scientifiques – et
c’est là que nous interprétons ce jeu comme un subtil va-et-vient entre la feinte et le réel, entre la
représentation et la proclamation : ils ont ainsi voyagé entre l’art et la science, le rural et l’urbain, Paris
et Londres.
Leslie Villiaume (Doctorante, Université Paris 1)
De la physique amusante aux grandes illusions : évolution et diversification des procédés
techniques au service des spectacles de magie au XIXe siècle
Depuis le XVIIIe siècle, l’aspect expérimental des sciences fascine, les démonstrations de « physique
amusante » connaissent un énorme succès. Le Second Empire vit une industrialisation qu’il faut
accompagner et expliquer. Le public est fasciné par les « merveilles » de la science, la vulgarisation
scientifique est à son apogée. Les prestidigitateurs du XIXe ont alors des programmes de spectacles
dont les tours sont généralement liés plus ou moins implicitement aux connaissances scientifiques,
techniques et philosophiques de l’époque. Dans cette intervention, je me propose donc de faire une
typologie succincte des « trucages magiques » utilisés au XIXe et de tenter d’expliquer leur évolution
technologique en fonction des avancées techniques que connait la période.
Pause
Mireille Berton (Maître d’enseignement et de recherche, Université de Lausanne)
Le médium spirite ou la magie d’un corps hypermédiatique à l’ère de la modernité
Cette intervention propose de revenir sur une question souvent traitée dans l’histoire des sciences et
de l’occultisme, à savoir le rôle joué par les instruments de mesure et de capture dans l’appréhension
des faits paranormaux. Une analyse de sources spirites parues durant les premières décennies du XXe
siècle permet de mettre au jour les tensions provoquées par les dispositifs optiques et électriques qui
viennent défier le corps tout-puissant du médium spirite sur son propre territoire. La rencontre entre
occultisme et modernité donne alors naissance à la figure (discursive et fantasmatique) du médium
« hypermédiatique », celui-ci surpassant toutes les possibilités offertes par les découvertes
scientifiques.
Déjeuner
APRÈS-MIDI LIBRE
SOIRÉE : CONFÉRENCE/DÉMONSTRATION
PAUL HOURON (régisseur des effets spéciaux, Musée des arts forains)
« Illusions & Techniques ». Un survol des techniques employées de l’Eidophusikon de P.-J. de
Loutherbourg à « Virtualia » de J.-P. Favand
De 1781 à 2012, la similitude de la « fièvre chercheuse » est flagrante aussi bien dans la démarche de
P.-J. de Loutherbourg, E. Robertson, L. Daguerre, J.-E. Robert-Houdin, G. Méliès, G. Lucas, D.
Cooperfield, que dans celle de J.-P. Favand. Elle aboutit, dans la plupart des cas, à la réalisation
« d’effets spéciaux » (en langage contemporain) tributaires en majorité de truquages essentiellement
mis en œuvre par des techniciens maitrisant les découvertes scientifiques des époques
correspondantes aux résultats obtenus. Le postulat de ces différents « inventeurs » a eu souvent pour
point commun la même démarche : transformer un souhait imaginé en une réalité virtuelle sans en
maîtriser au départ la solution technique... L’Eidophusikon, le Diorama, le Praxinoscope, les
techniques de lévitation d’objets lourds, le mapping sur objets en volume en sont les résultats les plus
spectaculaires.
Jeudi 25 août
SÉANCE 7 : MAGIE DE L’IMAGE, L’IMAGE ET LA MAGIE
Présidents de séance : Maxime Scheinfeigel et Jean-Pierre Sirois-Trahan
Matinée (9h15-12h15)
Clément Bodet (Doctorant, Université Aix-Marseille)
L’image naturelle : aux fondements du lien entre photographie et « magie »
À quel moment peut-on constater — évaluer — une résonance entre photographie et « magie » ? À la
charnière de son invention. Car l’idée de photographie précède son avènement dans le fantasme de
l’imagea-technique. L’invention de la photographie correspond à la concrétisation d’un projet qui lui
est sous-jacent, d’un archétype archéologique : celui de l’image naturelle, achéiropoïète. Le « dispositif
photographique », celui de la camera obscura, s’associe à un procédé chimique (la photosensibilité des
sels d’argent, substance « porte-ténèbres » connue depuis le XVIIIe) pour former
un ensemble permettant la fixation d’une image. D’un « projet photographique universel » s’exhume en
réalité un rapprochement tardif (fortuit) entre deux pans de la connaissance scientifique. Cette
technologie en puissance, en train de se faire, reconduit le mythe de l’image naturelle par
l’intermédiaire du daguerréotype et inaugure alors « la logique nouvelle de l’image comme champ
spectaculaire, autonome, indépendant de toute relation à l’imprimé » (F. Brunet).
Maxime Scheinfeigel (Professeure, Université de Montpellier 3)
Le cerveau, la pensée magique et le cinéma
La capacité du cerveau à produire et à projeter des mondes imaginaires sur un écran intérieur (rêve,
mémoire) est illimitée. Dès qu’il est mis au travail par le magicien Georges Méliès, le cinématographe
reprend à son compte cette capacité grâce à des trucages ad hoc et grâce au montage. Et c’est bien à cet
endroit que la pensée magique, liée à la conception animiste d’une autre réalité excédant le champ
simplement perceptif des humains, trouve son lieu. Elle est d’emblée installée au cœur même du
cinéma (Méliès, bien sûr !), et par la suite, des cinéastes sensibles à la magie, parfois eux aussi
magiciens, parfois non, ne cessent de la réactualiser. On explicitera ce propos à travers des images ou
séquences d’images conçues par quelques cinéastes notoires : Segundo de Chomon, Mosjoukine,
Welles, Allen ou encore Resnais.
Pause
Sophie Rabouh (Doctorante, Université Paris 1 et Université de Montréal)
L’astronome, magicien des temps modernes : machination du ciel étoilé dans le cinéma des
premiers temps
L’astronomie et le cinéma usent de moyens techniques afin d’accéder à une toute nouvelle visibilité
du réel. Ce faisant, ils exacerbent les qualités des objets auxquels ils s’appliquent et bouleversent les
mécanismes du rapport habituel qui pouvait exister auparavant entre perception visuelle et
représentation. Ainsi le magicien au cinéma apparaît-il souvent comme un astronome et, inversement,
l’astronome comme un magicien. Le ciel et les astres sont présentés quant à eux sur un mode propre à
faire apparaître le caractère magique de leur visibilité. Il s’agira de s’interroger, principalement à
travers les travaux de l’astronome Camille Flammarion (Danielle Chaperon, 1995 et 1998) ainsi que les
œuvres de Méliès, sur le particularité toute « mécanique » des rapprochements qui ont pu s’effectuer
entre cinéma et astronomie dans le cinéma des premiers temps.
Déjeuner
Après-midi (14h30-18h30)
Jean-Pierre Sirois-Trahan (Professeur, Université Laval)
« Une illusion frappante de réalité ». Surgissement et merveilleux scientifique dans l’Arrivée d’un
train en gare de La Ciotat
Les vues Lumière, on le sait, procurèrent aux premiers spectateurs de l’invention une illusion
confondante (des feuilles qui bougent, les vagues qui déferlent, etc.) confinant au trompe-l’œil et
provoquant un sentiment halluciné. Cette illusion n’eut rien à envier à celles prodiguées par les
magiciens (d’où l’intérêt du métier pour cette invention). L’Arrivée d’un train demeure l’apogée de ce
moment magique, avant que normalisation et habitudes perceptives ne viennent naturaliser l’effettrompe-l’œil. Grâce à une plongée dans les archives, nous voudrions analyser en détail la réception de
cette vue, décortiquer les stratégies des opérateurs Lumière et le discours journaliste rendant compte
du surgissement du train. Plus largement, nous voudrions analyser l’espèce de merveilleux
« filmophanique » (Étienne Souriau) créé par l’apparition de ces images animées, comme « choc »
(Walter Benjamin) pour le système perceptif.
Jean-Michel Durafour (MCF, Université Paris-Est)
Portrait du cinéaste en « grand magicien et enchanteur » (Heumann). Faust à l’écran : 1897-1926
Cette communication entend mettre en avant l’instauration de la figure – littéraire (Heumann,
Lessing), surtout théâtrale (Marlowe, Chamisso, Goethe, Lenau) et/ou opératique (Gounod, Berlioz) –
du docteur Faust, magicien et alchimiste, « grand magicien et enchanteur » (Heumann), comme ce qui
est peut-être la première représentation déléguée du cinéaste à l’écran. Cette proto-représentation est
structurée à une échelle singulièrement récurrente et avec une telle rigueur et systématicité (au point
qu’elle envahit d’autres adaptations cinématographiques de mythes littéraires pourtant solidement
établis : comme le Frankenstein d’Edison en 1910), où la place du cinéaste s’affirmait progressivement,
et le cinéma comme un art. Comment et pourquoi est-ce à la représentation d’un magicien qu’a échu
cette nouvelle dignité ?
Pause
Réjane Hamus-Vallée (MCF-HDR, Université d’Évry)
Le trucage truqué : les effets spéciaux des scènes de prestidigitation au cinéma
Cette communication se propose d’analyser les effets spéciaux utilisés au cinéma pour reproduire des
scènes de spectacles de prestidigitation. Quels sont les types de trucages convoqués pour reproduire le
truc du prestidigitateur ? Quelles techniques, pour quels résultats ? Quel mélange peut-on trouver
entre des techniques déjà utilisées sur scène par des prestidigitateurs, et d’autres spécifiquement
cinématographiques ? Il s’agira ici de voir comment les réalisateurs recyclent des tours de magie, en
les adaptant aux particularités du film tout en devant diégétiquement mettre en avant une esthétique
illusionniste. À ce titre, sera aussi évoqué le tournant numérique, véritable rupture dans la mise en
scène de la prestidigitation dans les films, comme le montrera l’étude des effets spéciaux de films des
années 1920 jusqu’à nos jours.
Caroline Renouard (Post-doctorante, Labex Arts-H2H)
Les techniques d’illusion. Définitions et analyse comparative
Certains effets spéciaux visuels reposent sur l’idée de « transparence », c’est-à-dire sur la mise en
abyme de la projection, en faisant défiler le « réel » comme un film se déroulant derrière ou devant les
personnages, ou bien encore sur la (semi) transparence des verres et des miroirs qui laissent
transparaître le réel au sein de l’image artificielle. L’autre idée qui prédomine dans les procédés
d’illusion au cinéma est celle de « cache » : il faut « cacher » un espace de l’image pendant un temps
pour mieux en révéler l’ensemble par la suite. Le recours aux techniques d’illusion — à la fois cachées
et exposées — permet de construire un monde de toute pièce, un monde qui possède sa propre réalité
et sa propre spectacularité. Cette communication s’intéressera aux différentes définitions, pratiques et
théoriques, des techniques d’illusions cinématographiques (plus particulièrement les effets spéciaux
visuels) et à leurs analyses comparatives, à travers la présentation d’un glossaire technique
multimédia, fruit de différents travaux de recherche menés au sein du projet des Arts Trompeurs.
Vendredi 26 août
Présidents des séances : Jean-Marc Larrue et Geneviève Mathon
Matinée (9h15-12h15)
SÉANCE 11 : MAGIE DU SON, SON ET MAGIE
Magie et performativité de la voix médiatisée
Libera Pisano (Post-doctorante, Université Humboldt)
Sémiotique magique : le passage à la voix, pour une forme radicale de performativité
Dans cette intervention je voudrais présenter les contours théorétiques d’une sémiotique de la magie,
entendue comme un dispositif de pouvoir basé sur la voix humaine. La sémiotique magique est
complexe, car elle prend en compte trois niveaux différents : le caractère iconique de la parole, la
référence sémiotique et symbolique, l’évanescence de la voix. Ce croisement permet de déplacer les
frontières de la performativité d’un concept sémantique à un concept sémiotique. Cela concerne non
seulement les énonciations avec un sens précis, mais se prolonge au medium lui-même : au son de la
voix. Il y a une magie de la voix : elle traverse les obstacles, s’entend à distance et s’insinue en celui
qu’elle atteint. En effet, quand les formules magiques sont prononcées, elles impliquent une
suspension et une extranéité du sens ordinaire, tout en conservant une performativité forte et efficace.
C’est précisément pour cette raison que je vais tenter d’esquisser la médiation magique comme une
forme radicale et paradigmatique de la performativité et, en même temps, une forme archaïque du
pouvoir qui dérive de la voix de l’homme.
Jean-Marc Larrue (Professeur, Université de Montréal)
La « théorie des déformateurs » du théâtre à la radio
Emprunté à l’histoire de l’art et apparu dans les années 1890, le concept de « déformateurs » porte sur
l’acte de médiation. Il s’applique, à l’origine, aux peintres postimpressionnistes – Van Gogh, Gauguin,
Cézanne, etc. - qui « déforment » la réalité pour en faire ressortir ou y ajouter des qualités ou des
dimensions particulières, pour en atténuer ou en occulter d’autres. L’analogie avec la magie est
évidente et c’est donc sous l’angle général de la médiation que je voudrais analyser cette question de
la « déformation ». En appliquant le concept de « déformation » à la dimension aurale de la triade
théâtre-disque-radio, je veux démontrer que la « déformation » est une modalité parmi d’autres d’un
phénomène beaucoup plus large, l’opacification dont je voudrais montrer la complexité et l’étendue.
Pause
Serge Cardinal (Professeur, Université de Montréal)
Un outre-monde dans ce monde-ci : magie radiophonique du cinéma
Dans « Radio Physiognomics », Adorno analyse l’« illusion de proximité » produite par la radio. La
cause de cette illusion est la suivante : parce que l’auditeur fait face à l’appareil et non pas à la
personne qui joue de la musique, le poste de radio visible devient le support et l’incarnation d’un son
dont l’origine est invisible. Si l’on veut rendre justice à cette illusion, il faut dire que la radio ne
transmet pas une musique située à distance, mais qu’elle exprime une musique qui se cache derrière le
haut-parleur. Bref, les sons invisibles proviennent d’un ailleurs qui se situe dans l’espace du dispositif.
Ce paradoxe a une longue histoire musicale et littéraire : caractère fantasmagorique de l’opéra
wagnérien, illusions auditives essentielles à la littérature gothique, etc. La circulation de la musique
dans les espaces invisibles du dispositif-cinéma prolonge cette histoire : elle sera l’objet de notre
attention.
Déjeuner
Après-midi (14h30-18h30)
SÉANCE 12 : MAGIE DU SON, SON ET MAGIE
Déformations et illusions auditives
Martin Laliberté (Professeur, Université Paris-Est)
Musiques électroacoustiques et fascinations magiques : le cas des musiques mixtes à l’IMEB
Les rapports entre les arts technologiques et la pensée magique sont nombreux et ramifiés. Pour
apporter une contribution musicale, cette communication s’interroge sur le cas des musiques
électroacoustiques mixtes, là où précisément les instruments de musique sont transmutés tantôt par
des traitements de leur sonorité en concert ou tantôt par une confrontation avec une musique
enregistrée comportant un travail de sonorité approfondi. L’Institut International de Musique
Electroacoustique de Bourges, durant sa prolifique et prestigieuse activité (1970-2011), a suscité la
création de nombreuses pièces mixtes déposées à la BnF et désormais en cours d’une première phase
d’étude. Cette communication discutera de certaines de ces pièces, pour mettre en évidence les
fondements « magiques », conscients ou inconscients, qui les animaient.
Azadeh Nilchiani (Doctorante, Université Paris-Est)
De la spatialisation de la musique électroacoustique à la magie nouvelle
Notre environnement quotidien est souvent chargé de sons coexistants, qui apparaissent en des
couches sonores multiples : statiques ou en mouvements, simples ou complexes, etc. L’organe auditif,
qui permet par nature une écoute multidirectionnelle et immersive de ce paysage sonore, nous
informe sur la réalité de cet environnement. On peut considérer cette capacité et l’habitude de l’écoute
multidirectionnelle dans la réalité quotidienne comme un outil qui permet de nous situer dans le réel
et sur la base duquel la création sonore dans l’espace peut se former. Dès les premières tentatives de
spatialisation de la musique concrète par Pierre Schaeffer et Jacques Poullin suivies par des recherches
menées à l’IMEB (sur le concept Gmebaphone et l’instrument Cybernéphone), on peut tracer cette
nécessité de reconstituer la nature spatiale de l’écoute. La magie s’appuie sur notre perception du réel.
Elle peut être : « [...] un moyen de se situer par rapport au réel – l’espace, le temps, les objets... de
manière spécifique. La magie nouvelle est un art dont le langage est le détournement du réel dans le
réel : c’est-à-dire dans le même espace-temps que ce que la perception offre à appréhender. Les images
ne correspondent plus à une activité d’illusion ; elles constituent un ordre propre de la réalité
[...]. »(Raphaël Navarro, 2010). Cette étude va tenter de tracer des liens entre la spatialisation de la
musique électroacoustique et la notion de la magie nouvelle, qui prennent toutes les deux la notion de
perception du réel comme leur fondement.
Pause
Table ronde (1 heure)
Geneviève Mathon (MCF-HDR, Université Paris-Est), Sylvain Samson (Docteur, chercheur au
LISAA) et Grégoire Tosser (MCF, Université d’Évry)
Transformation de l’écoute et mutation technologique : l’esthétique de l’IMEB
La musique au XXe siècle serait soumise, selon François-Bernard Mâche, à trois tendances principales :
l’influence des modes de pensées scientifiques ; la nostalgie d’un code universel ; la résurgence du
sacré. Créer des images, des structures, des projections sonores via des machines et des outils
technologiques façonnés au gré de leurs intuitions et qu’ils n’ont eu de cesse de développer et
d’affiner : tel a été le défi et le projet de ces artisans, artistes-électroacousticiens, afin que la musique
renoue avec ses fonctions primordiales archétypales et retrouve sa fonction magique et sacrée. Il est
question d’interroger la musique électroacoustique en son fondement et sa vocation au regard d’un
monde sonore inouï qui rompt non seulement avec l’instrumentarium traditionnel, mais aussi avec une
manière de penser, d’inventer et de percevoir. Notre recherche prend appui sur l’important fonds de
l’Institut International de Musique Electroacoustique de Bourges (IMEB) déposé à la BnF,
emblématique de 40 ans de création internationale électroacoustique.
SOIRÉE : INSTALLATION Azadeh Nilchiani
Samedi 27 août
SÉANCE 13 : DU TABLEAU VIVANT AU MIMÉTISME NUMÉRIQUE
Présidents de séance : Miguel Almiron et Renée Bourassa
Matinée (9h15-12h15)
Erkki Huhtamo (Professeur, University of California, Los Angeles)
Tracing the topoi: Media Archaeology as Topos Study
Cette communication portera sur l’archéologie des médias en proposant une approche à la fois
théorique et historique du topos, une notion que le chercheur en études littéraires Ernst Robert
Curtius a transformée en un « outil » pour expliquer la récurrence des clichés et des lieux communs
dans la culture médiatique. J’ai appliqué cette idée à diverses formes médiatiques allant des « peep
media » et des panoramas en mouvement jusqu’aux médias mobiles. Dans le cadre de cette
intervention, je vais définir mon approche théorique, discuter les travaux de mes prédécesseurs et
démontrer comment ces éléments peuvent être appliqués à différents aspects de la culture médiatique.
Le but est d’identifier des topoi, d’analyser leurs trajectoires et évolutions, ainsi que d’expliquer les
« logiques » culturelles qui conditionnent leur « errance » à travers le temps et l’espace. Les topoï sont
des dispositifs discursifs qui servent d’intermédiaires entre des thèmes, des formes et des jeux
fantastiques entre différentes traditions culturelles. Évidemment, ils sont aussi devenus des outils
pour les industries culturelles.
Carole Halimi (MCF, Université Paris-Est)
La « sensation magique » du tableau vivant ou la recherche d’une image active
Dans la littérature, l’accent est souvent mis sur la « sensation magique », provoquée par la vision d’un
tableau vivant. Antonin Artaud, qui a conçu des tableaux vivants photographiques pour illustrer son
projet d’adaptation cinématographique du Moine de Lewis, revendiquait quant à lui, le « mimétisme
magique » du geste. Aujourd’hui, la performance contemporaine réinvestit la tension immobile du
tableau vivant en l’articulant parfois à l’univers de la magie (Luigi Presicce). En quel sens geste et
vision participent-ils de la « sensation magique » du tableau vivant ? Comment opèrent-ils une
« phénoménologie de l’image active » (Bredekamp) qui peut conduire le tableau vivant à s’inscrire
dans une archéologie des médias ?
Pause
Martin Barnier (Professeur, Université Lyon 2)
Pepper’s Ghost, hologrammes en mouvement et 3-D
Depuis le XIXe siècle, on peut faire apparaître sur scène des fantômes très réalistes, et actifs. Ce
principe du Pepper’s Ghost a ensuite été réutilisé et Michael Jackson ou le rappeur Tupac ont été
« ressuscités » chantant devant des milliers de spectateurs. Une « vocaloïde » japonaise est devenue
une véritable star, pourtant virtuelle. Ces « hologrammes en mouvement » sont parfois appelés « 3-D
sans lunettes ». Cette désignation trompeuse inscrit ces apparitions sur scène dans la lignée des
spectacles de magie et du cinéma stéréoscopique. Le Graal de l’apparition d’une image projetée, en
relief, sur scène ou sur un écran semble, chaque fois, à portée de main. Nous nous interrogerons sur
l’évolution de ce procédé en le comparant aux autres systèmes proches et que le marketing vend sous
des noms semblables.
Déjeuner
Après-midi (14h30-18h30)
Miguel Almiron (MCF, Université Paris-Est)
Corps magiques, corps numériques
Les potentialités du numérique créent de nouveaux paradigmes, nous font croire et nous font vivre en
communication avec des êtres sans vraie chair, des êtres incertains, des êtres de chair et peau
numérique comme Hatssune Miku, Tupac Shakur, et même avec des robots réalistes, le
geminoïd d’Hiroshi Ishiguro, par exemple. Cela suggère un nouveau concept de potentiel de l’être
humain dont la présence- communication s’affranchit des barrières charnelles, temporelles et
spatiales, grâce aux systèmes d’immersion ou autres (holographies, pepper ghost, etc). Ainsi, comme
par magie, le corps paraît pouvoir s’inscrire dans l’espace total, dans l’espace réel / virtuel et atteindre
aussi l’ubiquité. Cette communication se propose d’analyser l’émergence et l’impact de ces différents
dispositifs. Ainsi, on tente de saisir et d’affirmer tout le potentiel expressif apporté par ces
technologies à travers la présence/absence du corps.
Renée Bourassa (Professeure, Université Laval)
Corps numériques : le design de figures de synthèse dans les dispositifs médiatiques
contemporains
Cette communication portera sur les effets de présence et la performativité des corps de synthèse qui
interviennent dans les dispositifs médiatiques contemporains, du cinéma aux interfaces
comportementales. Les figures modélisées par simulation et animées par les technologies actuelles de
capture de performance mettent en jeu des effets de présence. Le personnage numérique se situe dans
une esthétique illusionniste ayant marqué la fabrication des effets spéciaux tout au long de l’histoire
du cinéma. Que ce soit par les technologies de modélisation et de simulation qui revisitent les
frontières du réalisme ou par les techniques de capture de performance, le design de corps
numériques dessine de nouveaux espaces créatifs qui interviennent dans les productions médiatiques
contemporaines, envisagées de manière intermédiale. Il s’agit non plus de reproduire mécaniquement
le réel, mais plutôt de le simuler en inventant une réalité nouvelle sur le plan de l’imaginaire.
Comment simuler le corps humain dans sa redoutable complexité ? Comment transposer dans un
corps de synthèse l’expressivité de la figure humaine dans toutes ses nuances subtiles ? Dans le
contexte des effets de simulation produits par le corps de synthèse, le concept de réalisme est à
nouveau remis en question tant sur le plan de la modélisation que de l’animation. En séparant l’effet
de sa source, le couplage du mouvement s’effectue souvent avec une expression graphique relevant
du fantastique, en dépit du photoréalisme que l’image de synthèse met en jeu. Le procédé de capture
de performance saisit l’expressivité du geste humain dans sa présence invisible en le divorçant de sa
source, pour le restituer dans une peau numérique d’où émerge le personnage. En activant les
puissances du faux, il effectue une virtualisation du corps performatif, disparaissant au profit de son
expression kinésique pure pour susciter une impression d’incarnation.
Pause
Florent Di Bartolo (MCF, Université Paris-Est)
La dimension magique du design d’interaction
Les interfaces numériques ont considérablement transformé et diversifié les formes d’accès accordées
aux données de notre époque. Toutefois, malgré leur apparente nouveauté et leur potentiel disruptif,
les interfaces des dispositifs numériques ne s’inscrivent pas nécessairement en rupture avec les objets
techniques issus d’époques antérieures. Elles sont construites sur des métaphores qui rappellent leur
forme et leur structure. Ce mimétisme a pour principale fonction de simplifier l’utilisation d’un
système informatique et de rendre son expérience plus intuitive en évoquant le fonctionnement d’un
appareil dont l’usage ne représente plus un défi. Il est aussi employé dans le champ des arts pour
créer de puissantes illusions qui accordent de nouvelles fonctions aux objets auxquels nous sommes
culturellement accoutumés en les équipant de nouveaux capteurs et effecteurs. Notre communication
visera à faire état des métaphores d’interfaces qu’emploient les artistes pour créer des dispositifs
artistiques qui génèrent de telles illusions. Il s’agira d’interroger les formes de visibilité accordées aux
technologies numériques dans le champ des arts et de voir comment celles-ci peuvent influer sur la
lecture et la perception de flux de données. Parmi les objets d’étude figurera une application
informatique réalisée dans le cadre des Arts Trompeurs et ayant vocation à donner accès à une partie
des fonds IMEB.
SOIRÉE : DÉMONSTRATION D’ART MAGIQUE avec Max Schneider
Dimanche 28 août
Matinée (9h00-12h00)
CLÔTURE : RETOUR SUR LA MAGIE, D’HIER À AUJOURD’HUI
Katharina Rein (Doctorante, Humboldt University)
From Robert-Houdin to Robert Heller. Media in the “Second Sight Illusion”
La fin du XIXe siècle a vu émerger ce qui allait devenir l’électronique moderne et les médias de masse.
Mais cette période est aussi considérée comme l’âge d’or de la magie scénique. Cette coïncidence n’est
pas le fruit du hasard puisque les magiciens ont très rapidement intégré les dernières innovations
technologiques à leur performance. Parfois, les magiciens ont fait du dispositif technologique le cœur
même du spectacle, en faisant ressortir sa dimension extraordinaire ; parfois en occultant au contraire
le dispositif pour faire vivre au public une expérience « surnaturelle ». Cette présentation est centrée
sur l’illusion dite de la « seconde vue » popularisée par Jean Eugène Robert-Houdin qui illustre
l’utilisation de la technologie dans la magie.
Joe Culpepper (Magicien, chercheur à McGill, et consultant en magie)
Adapting Houdini’s Straitjacket Escape to New Media in Toronto 100 years later
Le 18 octobre 1916 à Toronto, au Canada, Harry Houdini s’est évadé d’une camisole de force
suspendue plus de cent mètres au-dessus des têtes des spectateurs qui envahissaient la rue. Cette
présentation analyse le contexte socio-historique du spectacle public par rapport à une adaptation
numérique créée pour une web-série en 2016. Lucas Wilson, un jeune illusionniste canadien, a fait une
version de l’évasion inspirée par Houdini dans un studio de cinéma de Toronto. J’ai participé comme
consultant de magie pour ce projet, de la recherche historique préliminaire jusqu’au tournage. En
réfléchissant sur ces expériences d’adaptation, j’explore la façon dont les médias, l’aspect économique,
et la réception ont changé au cours du dernier siècle. Comment l’évasion d’une camisole de force a-telle généré du capital au cours de l’âge d’or de la magie ? Comment une adaptation numérique
capture-t-elle notre attention aujourd’hui ? Sommes-nous libérés, emprisonnés ou les deux en
regardant ce spectacle d’Houdini ?
Pause
Bilan du colloque et discussion autour des projets à venir des Arts trompeurs.
12h Déjeuner
Départ 14h.
BIOGRAPHIE DES PARTICIPANTS
Miguel Almiron
Miguel Almiron est artiste, docteur en « Esthétique, Sciences et Technologies des Arts », option Image
Numérique et Réalité Virtuelle, enseignant chercheur à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et
membre du Laboratoire LISAA. Il mène une recherche théorique, technique et pratique, engageant
une réflexion sur les possibilités d’exprimer le sensible du corps et de l’être humain à travers
l’utilisation des nouvelles technologies liées aux outils informatiques.
Jacques Ayroles
Jacques Ayroles est chef de service du département Affiches, Dessins et Matériel publicitaire à la
Cinémathèque française. Il a organisé l’exposition Profession : chef-décorateur. Il a travaillé avec Giusy
Pisano sur le site de l’ANR consacré à Serge Pimenoff et écrit un texte consacré aux affiches des films
de Fellini.
Martin Barnier
Martin Barnier est professeur en études cinématographiques à l’Université Lumière Lyon 2. Il travaille
sur l’histoire du son au cinéma, sur les Biopics (deux livres en codirection), sur l’histoire des
spectateurs (dossier revue Écrans), et sur la 3-D. Principaux ouvrages : En Route vers le parlant (2002) ;
Des films français made in Hollywood. Les versions multiples (1929-1935) (2004) ; Bruits, cris, musiques de
films (2010) et Analyse de film : Conte d’été de Rohmer (2011, avec Pierre Beylot). Avec Kira Kitsopanidou
il a coécrit : Le Cinéma 3-D. Histoire, économie, technique, esthétique, Armand Colin, 2015.
Claire Baudet
Actuellement en 3e année de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication à La
Sorbonne Nouvelle Paris 3, Claire Baudet travaille sur les mythes, symboles et archétypes dans les
productions Disney sous la direction de François Jost. Lors de ses études de master, elle s’est
spécialisée dans l’étude du mythe de la sirène tout en lançant des spectacles en aquarium sur le thème
de ces créatures aquatiques.
Sébastien Bazou
Après des études aux Beaux-Arts où il se spécialise dans l’installation multimédia, Sébastien Bazou
travaille pendant 4 ans au Théâtre National de Chaillot à Paris et conçoit en parallèle des
scénographies, des décors et des accessoires pour des pièces de théâtre et des courts métrages de
cinéma. En 2004, il cofonde l’association ARTEFAKE, dirige la publication et la rédaction du site
www.artefake.com. En 2011, il intègre l’équipe bretonne du Collectoire pour assurer la
programmation et la communication visuelle des Jean Merlin Magic History Day. Fin 2014, il cofonde le
label ArteFaktory afin de développer une structure de création autour du domaine de l’illusion
(éditions, production et laboratoire de recherche artistique).
Présentation de L’association ARTEFAKE : Créée en 2004, l’association ARTEFAKE a pour but de
promouvoir l’art magique à travers son site internet, ses publications, ses cours, ses conférences, ses
spectacles et son centre de formation. Constatant le manque de reconnaissance de l’art magique
comme discipline artistique à part entière, ce projet vise à remettre l’illusion au centre d’un
questionnement général autour de l’histoire de l’art, d’ouvrir les champs du possible et de faire
évoluer cet Art unique vers une reconnaissance certaine. Avec plus de 1000 articles en ligne, le
site www.artefake.com promeut l’art de l’illusionnisme sous toutes ses formes artistiques. Il met en
lumière la part d’illusion dans des domaines aussi divers que la prestidigitation, la magie nouvelle, le
cinéma, le théâtre, la danse, le cirque, la marionnette, les arts annexes, les beaux-arts, la littérature, la
musique, l’anthropologie, la communication, et la psychologie.
Mireille Berton
Dr. ès Lettres, Mireille Berton est maître d’enseignement et de recherche à la section d’Histoire et
esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne. Ses recherches et ses enseignements portent
principalement sur les rapports entre cinéma et sciences du psychisme, avec un intérêt particulier
pour une approche croisant histoire culturelle, épistémologie des médias et gender studies. Elle travaille
actuellement sur un manuscrit consacré à la représentation du médium spirite dans les films et séries
télévisées contemporains (à paraître chez Georg en 2016).
Clément Bodet
Clément Bodet, diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles et titulaire d’un
Master en Arts et Langages de l’EHESS de Paris, prépare une thèse en Sciences des Arts sous la
direction d’Alain Chareyre-Méjan à l’Université d’Aix-Marseille, sur le thème : « Une approche
magique de la photographie, sur la fonction rituelle de l’image ». Il dirige le séminaire du Collège
International de Philosophie à l’ENS de Paris : « Orion aveugle. Visible, invisible : approches croisées »
(2015-2018) avec Nadia Barrientos et Thibaut Rioult.
Renée Bourassa
Renée Bourassa (Ph.D) est professeure titulaire à l’École de Design de l’Université Laval. Ses
recherches portent sur l’intermédialité des formes fictionnelles issues des médias numériques, le
design des personnages de synthèse et la culture numérique. Elle est co-éditrice, avec Bertrand
Gervais, de l’ouvrage en ligne Figures de l’immersion (2014, http://oic.uqam.ca/fr/remix/figures-delimmersion) et avec Louise Poissant de Personnage virtuel, corps performatif : effets de présence (2013)
et Avatars, personnages et acteurs virtuels (2013). Elle a publié un ouvrage intitulé Fictions
hypermédiatiques : mondes fictionnels et espaces ludiques (2010), ainsi que de nombreux articles et
chapitres de livres. Elle est chercheure affiliée au Centre de recherche sur l’intermédialité (CRIalt), au
laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatiques (NT2), et elle est membre régulier du
groupe de recherche sur la performativité et les effets de présence (UQAM)
[https://www.design.ulaval.ca/personnel/professeurs/renee-bourassa.html].
Serge Cardinal
Serge Cardinal est professeur de cinéma à l’Université de Montréal où il dirige un laboratoire de
recherche-création explorant les dimensions sonores et musicales du cinéma et des arts médiatiques —
<www.creationsonore.ca>. Il est membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de
recherche en musique — <www.oicrm.org>. Il a consacré plusieurs articles au son et à la musique ; il a
publié Deleuze au cinéma (PUL, 2010) ; il a entre autres dirigé « L’acteur entre les arts et les médias
(CiNéMAS, vol. 25, n° 1, 2014) et codirigé « Remixer / Remixing » (Intermédialités, n° 24, 2014). Il
termine un nouveau livre : Profondeurs de l’écoute et espaces du son. Cinéma, radio, musique.
Alain Carou
Alain Carou est conservateur des collections d’images en mouvement de la Bibliothèque nationale de
France. Chercheur sur l’histoire du cinéma des premiers temps, il a publié notamment Le Cinéma
français et les écrivains : histoire d’une rencontre (1906-1914) (2002) et Cinéma premiers crimes (2015,
catalogue d’exposition, avec M. Letourneux). Il a dirigé plusieurs numéros de la revue 1895 (« Le Film
d’Art et les films d’art en Europe, 1908-1912 ») et de la Revue de la BnF. Avec Hélène Fleckinger et
Sébastien Layerle, il a fondé et anime le séminaire « Vidéo des premiers temps »
(http://earlyvideo.hypotheses.org).
Marie-France Chambat-Houillon
Membre du CEISME (CIM) et du Labex Icca, Marie-France Chambat-Houillon est maître de
conférences habilitée à diriger des recherches à l’Université Paris 3. Sémiologue de l’audiovisuel et
spécialiste des médias, ses travaux portent sur l’énonciation médiatique, l’intermédialité et l’histoire
de la télévision française. Dernièrement, elle a contribué aux ouvrages Pour une télévision de qualité (Ina
Éditions) et 1967 au petit écran, une semaine ordinaire (PUR).
Joe Culpepper
Joseph Culpepper est magicien, chercheur à McGill, et consultant en magie. Il a obtenu son doctorat
en littérature comparée à l’Université de Toronto. Sa thèse, « Reception and Adaptation: Magic Effects,
Mysteries and Con Games » (« La réception et l’adaptation : tours de magie, mystères, escroqueries »),
analyse la création d’illusions dans divers médias. Il enseigne l’histoire de la magie et l’adaptation à
l’École nationale de cirque de Montréal. Il veut remercier Shaftesbury, la Fondation Emmanuelle
Gattuso, Allan Slaight, l’Université McGill et le musée McCord pour avoir rendu cette recherche
possible.
Patrick Désile
Patrick Désile est docteur en arts et sciences de l’art de l’Université Paris 1 et chercheur associé au
CNRS (ARIAS/THALIM). Ses travaux portent sur l’histoire des spectacles et des images aux XVIIIe et
XIXe siècles, particulièrement sur celle des spectacles de curiosités, et sur l’émergence du cinéma. Sur
ces questions, il anime un séminaire de recherche à l’Institut national d’histoire de l’art.
Florent Di Bartolo
Florent Di Bartolo est Maître de conférences en Arts et Technologies Numériques à l'Université ParisEst. Ses recherches portent sur l'histoire et l'esthétique des œuvres connectées. Elles interrogent les
formes d'accès et de visibilité qu'accordent les artistes contemporains aux données collectées par les
systèmes d’information de la Toile. Le travail de recherche de Florent Di Bartolo comprend aussi la
création de dispositifs artistiques qui utilisent les technologies numériques et le langage informatique
pour proposer de nouvelles modalités d'accès à des fonds d’archives comme le fonds IMEB déposé à
la BnF.
Jean-Michel Durafour
Jean-Michel Durafour est maître de conférences en Études cinématographiques et audiovisuelles à
l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. Agrégé de philosophie, ancien directeur de programme au
Collège international de philosophie, ancien professeur invité à Montréal, il est l’auteur de plusieurs
articles parus en France et à l’étranger, ainsi que de nombreux livres, dont le dernier paru L’Homme
invisible de James Whale. Soties pour un terreur figurative (Rouge profond, 2013). Il prépare actuellement
un deuxième volume pour le même éditeur sur L’Étrange Créature du lac noir de Jack Arnold et fait
partie du projet sur la « géopolitique de la magie » dirigé par Laurent de Sutter et Marion Zilio pour
les PUF.
Sylwia Frach
Sylwia Frach, docteure en Études cinématographiques, est actuellement chercheuse associée à
l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Elle a publié des articles dans la revue Ligeia, dossiers sur l’art
et dans le livre Avanca | Cinema 2015 sur les effets sonores et le langage du corps dans le cinéma de
Pier Paolo Pasolini. Les résultats de sa recherche ont été présentés à des conférences en Europe et aux
États-Unis sur des questions théoriques concernant la relation entre l’image et le son, le cinéma et la
littérature, le cinéma politique et les réalisateurs (Pasolini, Has).
Carole Halimi
Carole Halimi est maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris-Est
Marne-la-Vallée. Également agrégée en arts plastiques et ancienne pensionnaire de l’Académie de
France à Rome - Villa Médicis (2013-2014), elle a soutenu une thèse sur le tableau vivant et son
esthétique contemporaine et publié plusieurs articles sur le sujet. Ses recherches sont tournées vers
l’intermédialité, la performativité des images et le champ de la performance.
Réjane Hamus-Vallée
Réjane Hamus-Vallée est maître de conférences habilitée à diriger des recherches au sein du
Département de sociologie de l’Université d’Évry Val d’Essonne, où elle dirige le master Pro Image et
société : documentaire et sciences sociales. Elle est membre du Centre Pierre Naville. Elle a publié
différents ouvrages et articles sur la question des effets spéciaux. Elle travaille sur les « nouvelles
technologies », sur les métiers du cinéma et de l’audiovisuel avec Caroline Renouard avec laquelle elle
a publié Le superviseur des effets visuels, Eyrolles, 2015 et « Les métiers du cinéma à l’ère du
numérique », codirection, CinémAction, 2015 ; et enfin sur la sociologie visuelle et filmique (« Sociologie
de l’image, sociologie par l’image », direction, CinémAction, 2013).
Magali de Haro Sanchez
Docteur en Langues et Lettres, Magali de Haro Sanchez est collaboratrice scientifique du CEDOPAL
de l’Université de Liège et consultante en R&D (MdHSolutions). Philologue classique, égyptologue et
papyrologue, elle est spécialisée dans l’étude des papyrus magiques. Auteur de nombreux articles sur
les pratiques médico-magiques attestées dans les papyrus et la littérature gréco-romaine, elle est
l’éditrice scientifique des actes du colloque « Écrire la magie dans l’antiquité » (Liège, 13-15 octobre
2011), Presses Universitaires de Liège, 2015 (Papyrologica Leodiensia, 5).
Paul Houron
Paul Houron est né le 4 Juillet 1947... à l’orée de la Bourgogne. En 1967, il sort du service militaire,
ravi ! car sous l’uniforme, il a travaillé dans le seul domaine qui l’intéressait : le son, la lumière et la
musique ; une rencontre (par hasard, dans le métro) avec un régisseur de théâtre, l’amènera à
travailler très vite dans des lieux dédiés au son ou au spectacle, mais c’est sa rencontre avec Alex
Metayer qui déclenchera son « dérapage » vers la scène alors qu’il n’envisage pas de passer devant les
projecteurs... Musicien et technicien de formation, il travaillera l’illusion et la conception de spectacles
sur mesure (toujours dans les pas d’Alex Metayer) mais en profitant de rencontres avec de nombreux
artistes et des magiciens de renom, au fil des missions qui lui seront confiées. S’en suivra de 1974 à
1995, une longue période de directeur de croisières (Paquet & Costa) entrecoupée d’organisation ainsi
que de régies de spectacles et d’animations pour des chaînes hôtelières ou divers tours-opérateurs.
Délaissant la scène et le spectacle en milieu touristique à partir de 1996, il s’impliquera alors dans le
monde de l’événementiel et c’est, en 1999, que la rencontre avec Jean-Paul Favand, l’immergera dans
l’univers fantastique du Musée des Arts Forains et des Pavillons de Bercy. À partir de 2004, il se
consacrera exclusivement à la réalisation des effets spéciaux (effets virtuels flirtant souvent avec la
réalité augmentée !) imaginés, souhaités et mis en œuvre par Jean-Paul Favand dans son quadruple
univers du merveilleux. www.paulhouron.canalblog.com // www.arts-forains.com.
Erkki Huhtamo
Erkki Huhtamo est professeur au Department of Design Media Arts, and Film, Television, University
of California de Los Angeles. Il est l’auteur de nombreuses publications sur l’archéologie des médias
et des arts médiatiques. Il a été le commissaire d’expositions sur les arts médiatiques et il a dirigé une
émission télévisée sur la culture médiatique. Ses études sur l’archéologie des médias ont porté sur des
sujets tels que les « peep media », l’archéologie des écrans, des médias tactiles, des jeux vidéo et des
médias portables.
Adélaïde Jacquemard-Truc
Adélaïde Jacquemard-Truc est docteure ès Lettres et chercheuse associée de l’Université Paris-Est
Marne-la-Vallée. Spécialiste du théâtre symboliste et de l’œuvre de Claudel, Maeterlinck, Villiers de
L’Isle-Adam et Oscar Wilde, elle étudie les liens intergénériques entre théâtre et poésie, et plus
largement les formes du théâtre populaire et d’avant-garde du XIXe et du XXe siècle (genres mineurs
comme la folie et la fantaisie ; théâtre de Jean Anouilh ; théâtre des années noires ; vers dramatique
chez Giono).
Michel Jaffrennou
Michel Jaffrennou est un auteur réalisateur vidéo et metteur en scène multimédia. Pionnier de l’art
vidéo en France, il fait monter la vidéo sur scène dès le début des années 80. Artiste prolifique, il crée
pour le théâtre et la télévision une nouvelle forme de spectacle où acteurs réels et acteurs électroniques
jouent ensemble sur une même scène : Les Totologiques à Vidéo ABI Paris (1980), Electronique Vidéo
Circus au Centre Georges Pompidou (1984), Vidéopérette à la Grande Halle de la Villette (1989), le Web
Man Show de Diguiden au Studio-Théâtre de la Comédie Française (2001), Via Kaboul, Voices of central
Asia à l’English National Opéra de Londres (2004), Désert Blues, griots et poètes des sables au Musée du
quai Branly (2007), Kirina, opéra mandingue au Palais des Festivals de Cannes et à l’Acropolis de Nice
(2008 et 2009). Michel Jaffrennou développe pour ses installations et scénographies une écriture
multimédia pour acteurs et agents virtuels. Ses œuvres pour la télévision témoignent de son intérêt
pour les mythes et les contes. Outre les films présentés, on citera Pierre et le Loup (Canal+, 1996),
Matisse passionnément (France 2, 2001), Désert Blues, un voyage musical au cœur du Mali (Arte, 2007).
Lise Jankovic
Lise Jankovic est agrégée d’espagnol, docteure de l’Université́ de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle (CREC :
Centre de recherche sur l’Espagne contemporaine, ED 122), ancienne membre de la Casa de Velázquez
(EHEHI, Madrid) et collaboratrice pour le projet ANR 2015-2018 « Les arts trompeurs. Machines,
Magie, Médias » (LABEX ARTS-H2H). Sa thèse, dirigée par Serge Salaün et soutenue en 2014, porte
sur « La comédie de magie espagnole : le spectaculaire flamboyant (1840-1930) ». Lise Jankovic a
consacré plusieurs articles aux théâtres féeriques français et espagnol.
Frank Kessler
Frank Kessler est professeur en histoire du cinéma et de la télévision à l’Université d’Utrecht et
directeur de l’Institut de Recherche ICON. Avec Sabine Lenk et Martin Loiperdinger il a fondé et
dirigé KINtop. Jahrbuch zur Erforschung des frühen Films ainsi que les collections KINtop Schriften et
KINtop. Studies in Early Cinema. Il est l’auteur de nombreux articles sur l’histoire du cinéma et
notamment du cinéma des premiers temps. Avec Nanna Verhoeff il a co-dirigé Networks of
Entertainment. Early Film Distribution 1895-1915 (Eastleigh: John Libbey, 2007). En 2014 il a publié Mise
en scène (Montréal : caboose).
Martin Laliberté
Après une formation de compositeur instrumental et électroacoustique, il s’installe à Paris en 1988
pour poursuivre son travail à l’Ircam, où il rédige sa thèse. Il est nommé maître de conférences à
l’Université de Bourgogne en 1995 puis à l’Université de Marne-la-Vallée en 2002. Élu professeur des
universités en 2006, il dirige le Département de Cinéma, Audiovisuel, Arts Sonores et Numériques de
2006 à 2010. Ses recherches portent sur l’esthétique contemporaine, les technologies musicales,
anciennes et nouvelles, et la composition musicale vocale, instrumentale et électroacoustique.
Jean-Marc Larrue
Jean-Marc Larrue est professeur d’histoire et de théorie du théâtre au Département des littératures de
langue française de l’Université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur le théâtre du
Long Siècle (1880 à aujourd’hui) et plus précisément sur le modernisme, les médias et l’intermédialité.
Il a rédigé ou dirigé divers ouvrages sur ces questions dont, plus récemment, les Archives de la mise en
scène. Hypermédialités du théâtre (en co-direction avec Giusy Pisano, Lille, Septentrion, 2014) et Théâtre et
intermédialité (direction, Lille, Septentrion, 2015). Il a co-dirigé le Centre de recherches sur
l’intermédialité (CRI/CRIALT), de 2006 à 2012, et le projet international Le son du théâtre / Theatre
Sound avec Marie-Madeleine Mervant-Roux (2009-2013). Il co-dirige le projet Les arts trompeurs.
Machines. Magie. Médias avec Giusy Pisano.
Sabine Lenk
Sabine Lenk est archiviste et historienne de cinéma. Elle est chercheure à l’université d’Anvers dans le
cadre du projet « A Million Pictures : Magic Lantern Slide Heritage as Artefacts in the Common
European History of Learning ». Avec Frank Kessler et Martin Loiperdinger, elle est co-fondatrice de
KINtop. Jahrbuch zur Erforschung des frühen Films. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur le
cinéma des premiers temps, la restauration et l’archivage des films ainsi que sur des questions
muséographiques concernant le patrimoine cinématographique.
Jacques Malthête
Jacques Malthête a été directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (France).
Il est l’auteur de nombreuses contributions sur les débuts du cinéma, en particulier, sur Georges et
Gaston Méliès. Il a notamment publié Méliès, images et illusions (Paris, Exporégie, 1996). Il est, avec
Laurent Mannoni, le co-directeur du catalogue de l’exposition Méliès, magie et cinéma (Paris, ParisMusées, 2002) et le co-auteur du catalogue raisonné L’œuvre de Georges Méliès (Paris, La Cinémathèque
française/Éditions de La Martinière, 2008). Il a, par ailleurs, contribué à des ouvrages collectifs sur
Gaumont, Marey, Comandon et Pathé, et a publié tout récemment plusieurs contributions online dans
Miscellanées
Méliès
(http://www.cinematheque.ch/f/documents-de-cinema/miscellaneesmelies/miscellanees-melies-1/).
Geneviève Mathon,
Geneviève Mathon, musicologue (Université Paris-Est), spécialiste de la musique du XXe siècle et
contemporaine. Auteure de nombreux articles. Parmi ses publications : À Bruno Maderna (1920-1973),
en collaboration avec Laurent Feneyrou et Giordano Ferrari, Basalte éditions, deux volumes : 2007 et
2009 ; « Musique et rythme » en collaboration avec Éric Dufour, Filigrane n ° 10, 2010 ; Des temporalités
multiples aux bruissements du silence, à la mémoire de Daniel Charles, en collaboration avec Marta Grabocz,
éditions Hermann, 2013 ; Beckett et la musique, en collaboration avec David Lauffer, Presses
universitaires de Strasbourg, 2013. Rédactrice pour l’Encyclopédie en ligne Donne in musica (130
entrées), 2014.
Clémence de Montgolfier
Clémence de Montgolfier est doctorante en Sciences de l’information et de la communication et
Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche en Médiation culturelle à l’Université
Sorbonne-Nouvelle Paris 3. Elle écrit sa thèse depuis 2012 sous la direction de François Jost sur « la
représentation de l’art contemporain à la télévision française de 1960 à nos jours ». Elle a récemment
publié l’article : « Magiciens de la télévision : l’œuvre de Michel Jaffrennou au prisme de JeanChristophe Averty » dans le n° 6 de la revue Initiales (École des Beaux Arts de Lyon, septembre 2015).
Didier Morax
Didier Morax, ex-artiste du spectacle, collectionneur en magie Prestidigitation et Arts associés. A été le
conservateur de la collection magique de Christian Fechner. Son exposition « Le monde secret des
illusionnistes » a été présentée dans de nombreuses villes dont Paris, ainsi que lors du 5ème festival
magique de Monaco. Ancien vice-président du Conservatoire National des Arts de la Magie et de
l’Illusion (CNAMI), il rédige régulièrement des articles pour la Revue de la Prestidigitation. Il est
conférencier au Merlin Magic History Day depuis 2014.
Azadeh Nilchiani
Actuellement doctorante au LISAA, Université Paris-Est, elle a été diplômée en 2004 à la Faculté des
beaux-arts à l’université de Téhéran en Iran. Elle a ensuite poursuivi ses études en France à l’ENSAD
en Art-Espace et à l’École nationale de musique d’Orléans (flûte traversière). Elle a continué ses études
en art sonore et en composition électroacoustique à l’École nationale de musique de Pantin en 2009. En
2010, elle a fait un master 2 en Musique et multimédia à l’Université Paris-Est. Ayant une pratique
interdisciplinaire par sa pratique et ses études, la vidéo, le son, la musique électroacoustique et la
matière d’espace sont les outils principaux de son travail.
Véronique Perruchon
Après des débuts professionnels en tant qu’éclairagiste et régisseuse, Véronique Perruchon s’est
intéressée au domaine spectaculaire du théâtre et à la mise en scène dans son travail de recherche. Elle
est l’auteure d’une thèse dirigée par Georges Banu (Sorbonne Nouvelle Paris 3) sur le metteur en
scène André Engel. Professeure à l’Université Lille 3 et membre du Centre d’Études des Arts
Contemporains (CEAC), elle poursuit ses investigations sur les composantes de la scène et les enjeux
spectaculaires. Elle vient de terminer une étude sur les variations scéniques du noir qui met ses
compétences artistiques et techniques au service de la recherche : Noir. Lumière et théâtralité, Presses
Universitaires du Septentrion, avril 2016.
Mathieu Pierre
Enseignant en lettres et cinéma, Mathieu Pierre est docteur en études cinématographiques. Ses
recherches portent sur la place et la forme du fantastique dans la série télévisée américaine
contemporaine. Il est notamment l’auteur d’articles sur les fonctions thymiques dans ce type de séries
et sur l’illusion de réalité qu’elles induisent.
Giusy Pisano
Giusy Pisano, professeure à l’ÉNS Louis-Lumière, est Associate Professor, au Center of Korean
History, directrice de recherche à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, membre de l’IRCAV. Parmi
ses publications : L’Archive-forme (dir., 2014) ; Archives de la mise en scène. Hypermédialités du théâtre (codir. avec J.-M. Larrue), 2014 ; L’amour fou au cinéma, 2010 ; Une archéologie du cinéma sonore, 2004 ; Le
muet a la parole. Cinéma et performances à l’aube du XXe siècle (co-dir. Avec V. Pozner, 2005) ; La Musique !,
(co-dir. avec F. Albera), 2003. Elle codirige avec Jean-Marc Larrue le projet « Les Arts trompeurs.
Machines, Magie, Médias ».
Libera Pisano
Libera Pisano (1985) est Research Fellow au Maimonides Centre for Advanced Studies de l’Université
d’Hambourg. En 2015, elle a été Visiting research Fellow à l’Institut de théologie de l’Université
Humboldt de Berlin, avec un projet de recherche intitulé « Entfremdung des Judentums - Zeichen der
Entfremdung. Hegels Auseinandersetzung mit Mendelssohn », sous la supervision du professeur
Andreas Arndt. En avril 2014, elle a reçu le titre de Docteur de recherche en philosophie théorétique à
l’Université Sapienza de Rome, avec une thèse intitulée « L’esprit manifeste. Chemins linguistiques
dans la philosophie hégélienne » (publiée prochainement). Elle a écrit de nombreux essais sur la
question de la langue dans les écrits de Hegel, la pensée de GB Vico, la tradition anarchiste ainsi que
sur l’utopie et les gender studies. Elle est rédactrice dans les revues philosophiques suivantes : Lo
Sguardo, Filosofia italiana et Azimuth. Philosophical Coordinates.
Anne-Marie Quévrain
Anne-Marie Quévrain, sociologue et psychologue clinicienne de formation, actuellement retraitée
après une carrière dans le Pacifique sud, en Algérie et en France (conseil en mobilité professionnelle
pour cadres du secteur privé). Arrière-petite-fille de Georges Méliès et secrétaire générale de
l’association Cinémathèque Méliès depuis 1979, elle participe aux colloques, publications et
expositions de l’association et de ses partenaires. Conférencière au colloque de Cerisy « Méliès et la
naissance du spectacle cinématographique » (1981), co-auteur de l’article « Méliès et les Arts » (n° 1 de
la revue Artibus et Historiae, 1980), entre autres.
Sophie Rabouh
Sophie Rabouh poursuit une thèse en cotutelle (Université de Montréal et Université Paris 1 PanthéonSorbonne) sur l’implication et le rôle du corps du spectateur dans l’émergence et la création du cinéma
en tant que dispositif. Dans ce cadre, elle s’interroge sur la mise en rapport d’ordre technique qui
s’opère entre machine, corps et représentation au cinéma. Elle fait partie, en tant que doctorante, du
laboratoire de recherche du GRAFICS (Université de Montréal) ainsi que de l’Institut de recherche
ACTE (Paris 1/CNRS).
Katharina Rein
Katharina Rein est chercheuse à l’université Bauhaus de Weimar dans le cadre de l’Internationales
Kolleg für Kulturtechnikforschung und Medienphilosophie (IKKM). Elle réalise actuellement une thèse de
doctorat à l’Université Humboldt de Berlin sur l’histoire culturelle des grandes illusions magique
entre 1862 et 1921. Parmi ses publications se trouvent la monographie allemande Gestörter Film. Wes
Craven « A Nightmare on Elm Street » (2012, Darmstadt) et divers articles sur la prestidigitation de
scène, le film d’horreur et de séries télévisées et d’autres sujets de l’histoire culturelle et des médias.
Caroline Renouard
Caroline Renouard est docteure en arts de l’Université Paris-Est. Après un contrat de postdoc au
Labex Arts-H2H en 2015-2016, elle est nommée maître de conférences à l’Université de Lorraine
(Metz). Ses travaux portent principalement sur les effets spéciaux visuels, l’intermédialité et les
interdépendances anciens/nouveaux médias, l’histoire des techniques cinématographiques. Avec
Réjane Hamus-Vallée, elle a codirigé le numéro 155 de CinémAction consacré aux métiers du cinéma à
l’ère du numérique (juin 2015), publié Superviseur des effets visuels pour le cinéma (Eyrolles, 2015) et
coréalisé des webdocumentaires pour l’Observatoire des métiers de l’audiovisuel.
Thibaut Rioult
Thibaut Rioult est directeur du séminaire de recherche « Orion aveugle. Visible, invisible : approche
croisée » au Collège International de Philosophie (CIPh) (avec Clément Bodet et Nadia Barrientos).
Depuis plusieurs années, sa recherche est centrée sur l’illusionnisme, discipline qu’il étudie et
pratique. Après un master de Sciences Sociales à l’EHESS, il réalise actuellement une thèse à l’ENS
Ulm (ED540/UMR8230) ayant pour sujet : « Illusion du surnaturel et illusionnistes de la
Renaissance ». Il est membre de la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs (FFAP) et du
Conservatoire National des Arts de la Magie et de l’Illusion (CNAMI).
Sylvain Samson
Sylvain Samson est chercheur associé à l’équipe CCAMAN (Confluences, Cinématographiques,
Audiovisuelles, Musicales et Arts numériques) – laboratoire LISAA à l’Université Paris-Est Marne-laVallée, professeur agrégé de musique, certifié en histoire des arts et docteur en musicologie des
Université François-Rabelais de Tours et La Sapienza de Rome. Ses recherches et publications se
concentrent sur diverses problématiques liées d’une part à l’opéra au XXe siècle, autour de la question
du livret, du héros et du sacré (fonds Dallapiccola / IMEB), et d’autre part sur les mises en scène
sonores au théâtre (fonds de l’Association de la Régie Théâtrale, BHVP).
Maxime Scheinfeigel
Professeure en esthétique et histoire du cinéma. Responsable du master recherche en CAV et du
programme de recherche « Actualité esthétique du cinéma et de l’audiovisuel » (RIRRA21,
Représenter, Inventer la Réalité de l’Aube du Romantisme au XXIe siècle - EA 4209). Ouvrages
publiés : Les âges du cinéma. Trois parcours dans l’évolution des représentations filmiques (L’Harmattan,
2002) ; Jean Rouch (CNRS 2008) ; Cinéma et Magie (Armand Colin, 2008) ; Rêves et cauchemars au
cinéma (Armand Colin, 2008). À paraître : Au cinéma, dans la mémoire des images (P.U.V., 2016).
Max Schneider
Max Schneider a étudié la dramaturgie et l’art du spectacle à l’université de Munich. Il a participé au
Congrès Mondial de l’Art du Spectacle à Munich en 2010. Il travaille comme acteur et magicien
professionnel. Gagnant du Grand prix international de Magie de Hong Kong, il a fait de la magie pour
le livre du Guinness World Record 2012 et 2015. Son spectacle contient ses recherches sur Antoine de
Saint-Exupéry, qui était non seulement auteur et pilote, mais aussi magicien.
Jean-Pierre Sirois-Trahan
Directeur de la revue savante Nouvelles Vues, Jean-Pierre Sirois-Trahan est professeur de cinéma au
Département des littératures de l’Université Laval depuis 2003. Après une thèse sur le découpage, les
automates et la réception au cinéma, il a dirigé avec Sophie-Jan Arrien l’ouvrage Le Montage des
identités (PUL, coll. « Kairos », 2008). Il a codirigé des numéros de la revue Cinémassur le dispositif
cinématographique (aut. 2003), sur le nouveau cinéma québécois (print.-été 2011) et, avec Martin
Barnier, sur la théorie et l’histoire du son (aut. 2013). Il s’intéresse au cinéma des débuts sur lequel il a
codirigé deux ouvrages : Au pays des ennemis du cinéma... Pour une nouvelle histoire des débuts du cinéma
au Québec (Nuit blanche éditeur, 1996) et La Vie ou du moins ses apparences. Émergence du cinéma dans la
presse de la Belle Époque (Cinémathèque québécoise/Grafics, 2002). Théoricien et historien, il travaille
sur l’intermédialité du cinéma, le « pré-cinéma », l’enregistrement et le cinéma de Georges Méliès dont
il a établi l’autobiographie : La Vie et l’Œuvre d’un pionnier du cinéma (Éditions du Sonneur, « La petite
collection », 2012).
Matthew Solomon
Matthew Solomon, professeur agrégé en « Screen Arts and Cultures » à l’Université du Michigan, est
l’auteur de Disappearing Tricks: Silent Film, Houdini, and the New Magic of the Twentieth Century, lauréat
du prix Kraszna-Krausz pour le meilleur livre 2011 sur les images en mouvement. Il a publié en
2015 The Gold Rush (BFI Film Classics monograph) et assuré en 2011 la direction scientifique
de Fantastic Voyages of the Cinematic Imagination: Georges Méliès’s Trip to the Moon (pour lequel il a
également produit et réalisé l’édition critique du DVD).
Gérard Souchet
Depuis toujours, Gérard Souchet aime la magie. Il obtient même son baccalauréat grâce à un numéro
magique réalisé avec des cartes, lors de son oral d’anglais ! Après des études de sociologie (financées
par ses spectacles présentés dans les meilleurs établissements rennais), c’est en 1988 qu’il devient
professionnel. En 2008, Gérard crée le Festival International de Magie (Vivelamagie.com). Ce Festival
itinérant réunit chaque année dans de nombreuses villes françaises les meilleurs magiciens
internationaux du moment. Ces Festivals sont fréquentés par plusieurs dizaines de milliers de
spectateurs.
Stéphane Tralongo
Stéphane Tralongo est premier assistant à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université
de Lausanne. Il y développe des recherches et des enseignements sur l’histoire des appareils, du
cinéma amateur et des films industriels dans le cadre du partenariat qui lie l’UNIL et la Cinémathèque
suisse. Membre affilié du GRAFICS, il a publié plusieurs travaux sur l’émergence du cinéma dans le
contexte du spectacle de scène, dont une étude dans le colloque de Cerisy (2013) Les archives de la mise
en scène. Spectacles populaires et culture médiatique (1870-1950) dirigé par Pascale Alexandre-Bergues et
Martin Laliberté (Colloque de Cerisy/Presses universitaires du Septentrion, 2016).
Grégoire Tosser
Grégoire Tosser enseigne la musicologie à l’Université d’Évry-Val d’Essonne et en classe préparatoire
littéraire au Lycée Corot de Savigny-sur-Orge. Dans le cadre du laboratoire SLAM/RASM, son travail
de recherche et ses publications concernent principalement les musiques américaine, russe et
hongroise des XXe et XXIe siècles. Parmi ses publications figurent un essai sur Les dernières œuvres de
Dimitri Chostakovitch : une esthétique musicale de la mort (L’Harmattan, 2000) et un ouvrage collectif sur
György Kurtág (Ligatures : la pensée musicale de György Kurtág, Presses Universitaires de Rennes, 2009,
en co-direction avec Pierre Maréchaux).
Kurt Vanhoutte
Kurt Vanhoutte est professeur en Performance Studies and Visual Criticism à l’université d’Anvers où
il a participé à l’instauration du programme de maîtrise en études de théâtre et de cinéma qu’il
coordonne. Il est porte-parole du Research Centre for Visual Poetics (www.visualpoetics.be).
Actuellement, il combine ses fonctions universitaires à l’Université d’Anvers avec une bourse de
recherche au Centre Alexandre Koyré (EHESS - CNRS) à Paris pour mener des recherches d’archives
sur le théâtre scientifique en collaboration avec des historiens des sciences. Il a publié des articles et
des ouvrages dans le domaine général de l’intermédialité, l’immersion et le théâtre.
Leslie Villiaume
Leslie Villiaume pratique le close-up depuis l’enfance. Après des études supérieures de
mathématiques (Université Paris 5), d’astrophysique (Observatoire de Paris) et d’histoire de l’art
(École du Louvre), elle s’est orientée vers les sciences humaines à l’Institut d’Histoire Moderne et
Contemporaine (Sorbonne / ENS Ulm / CNRS) et prépare une thèse d’histoire des sciences portant
sur la prestidigitation au XIXe siècle. Ce travail de recherche lui est rendu possible grâce à la
prestigieuse Bourse de la Vocation de la Fondation Bleustein-Blanchet. Parallèlement, elle a réalisé
plusieurs films (courts métrages de fiction et documentaires).
Nele Wynants
Nele Wynants est chercheuse postdoctorale à l’Université Libre de Bruxelles (Arts du spectacle vivant)
et de l’Université d’Anvers (Research Centre for Visual Poetics). Ses publications portent sur les
artistes travaillant à l’intersection du théâtre, du cinéma et des arts médiatiques. Son projet de
recherche « THE OPTICS OF PERFORMANCE. An Archaeological Approach to Intermediality in Theatre
and Performance » vise à élaborer et à historiciser les concepts et les pratiques du théâtre intermédial en
se concentrant sur le rôle des médias optiques.
Robert-Houdin. L'Indienne Hawa-Djinah [affiche].
Bibliothèque nationale de France